Terminologie Et Traduction MARTIN Collocations

March 29, 2018 | Author: Inma Gamarra Barrios | Category: Definition, Translations, French Language, Italian Language, Switzerland


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τm. ISSN 0256-7873 uciion N°2/3 D 1992 Commission des Communautés européennes Document TERMINOLOGIE ET TRADUCTION N° 2/3-1992 Commission des Communautés européennes Service de traduction Unité « terminologie » Document Si vous désirez contribuer à notre revue, veuillez vous adresser à: Wolfgang Osterheld Rédaction de Terminologie et traduction Commission des Communautés européennes Bâtiment Jean Monnet A2/95 L-2920 Luxembourg Les opinions exprimées dans la présente revue n'engagent que les auteurs des articles. Luxembourg: Office des publications officielles des Communautés européennes, 1993 © CECA-CEE-CEEA, Bruxelles · Luxembourg, 1993 Printed in Luxembourg Terminologie et Traduction n° 2-3/1992 SOMMAIRE 1. Introduction De Bessé, Bruno Introduction: le Colloque de Genève Rey, Alain Traduire, interpréter: les mots pour le dire Weibel, Ernest La politique linguistique en Suisse 2. Expériences de la traduction Abdel Hadi, Maher Géographie politique et traduction juridique, le problème de la terminologie Voisin, Marcel La culture, contexte inévitable Bergmann, Henri Traducteur, co-auteur, terminologue? Le-Hong, Khai Traitement rationnel de la traduction spécialisée: analyse, perspectives et développement 9 13 25 43 57 63 67 3. Terminologie et traduction Legros-Chapuis, Monique Traduction littéraire et terminologie Durieux, Christine La terminologie en traduction technique: apports et limites 87 95 Rochard, Marcel Le traducteur face à la terminologie: consommateur ou acteur? . . 105 Hanáková, Milada Termes spécialisés: équivalences dynamiques ou de transcodage? . 113 4. Idiomaticité - Collocations et cooccurrents - Expressions et locutions Macedo, Maria Elisa Noms composés: traitement automatique, traduction 119 Jorge, Guilhermina Les expressions idiomatiques correspondantes: analyse comparative 127 Moeschler, Jacques Idiomes et locutions verbales: à propos de quelques bizarreries syntaxiques et mystères sémantiques Tagnin, Stella E. O. What's in a verbal colligation? A Project for a Bilingual Dictionary of Verbal Colligations: English-Portuguese/Portuguese-English Martin, Willy Remarks on Collocations in Sublanguages Colson, Jean-Pierre Ebauche d'une didactique des expressions idiomatiques en langue étrangère 135 149 157 165 5. Phraséologie et langues de spécialité Viezzi, Maurizio Medical Translation from English into Italian. Observations and Comments on Italian and English Medical Languages Birraux, Denise La langue administrative: reflet d'une mentalité? Remarques comparatives à propos du grec moderne et du français Dancette, Jeannette La complexité de la langue économique et commerciale au Québec, les défis du traducteur Leblanc, Benoît Phraséologie et marques de fabrique Parc, Françoise Phraséologie terminologique dans les textes législatifs et réglementaires Neuhaus, Jean-Pierre La phraséologie dans l'entreprise: marotte de quelques linguistes ou pain quotidien du traducteur? 181 191 197 211 219 237 Hamilton, Ian Phraseology in Translation at The United Nations: some Examples 245 Hohnhold, Ingo Terminologisch relevante Phraseologie in Fachtexten : Erscheinungsformen, Funktionen im Text, Bedeutung für Textherstellung und -Übersetzung, Nutzung als terminologische Daten . . 251 Bocquet, Claude Phraseologie et traduction dans les langues de spécialité 6. Phraséologie et terminologie en interprétation Moser-Mercer, Barbara Terminology Documentation in Conference Interpretation Giambagli, Anna Taxinomie et critères de sélection dans l'interprétation 285 305 271 Snelling, David C. Taxonomy and simultaneous interpretation 7. Phraséologie et traduction Marx, Sonia Phraseologie und literarische Übersetzung. Eine italienisch-deutsche Fallstudie Sevilla Muñoz, Julia La terminologie parémiologique française et sa correspondance espagnole Greciano, Gertrud Priorités phraséographiques pour l'allemand et le français 313 317 331 345 Lewicki, Roman Phrasematik im Übersetzungstext als Träger der Fremdkonnotation 359 Eisele, Herbert Retrouver le cliché en langue d'arrivée, ou du bon usage du cliché Riabtseva, Nadezhda K. Metadiscourse Collocations in Scientific Texts and Translation Problems: Conceptual Analysis Schmid, Annemarie Phraseologismen - Crux der Maschinenübersetzung 8. Terminologie et phraséologie: problématique Gambier, Yves Socioterminologie et phraséologie: pertinecence théorique et méthodologique Assai, Allai / Gaudin, François / Guespin, Louis Sémantique et terminologie: sens et contextes Bühler, Hildegund Of Terms and Texts 367 375 387 397 411 423 Goffin, Roger Du synthème au phraséolexème en terminologie différentielle . . . 9. Terminologie et phraséologie: pratiques Reinau, Renato Le défi phraséologique: stratégies lexicographiques et terminologiques Yallop, Colin Terms in social Welfare: Terminological and Linguistic Perspectives Blampain, Daniel Traduction et écosystèmes terminologiques Brisson, Hélène Le fichier de difficultés de traduction du Secrétariat d'Etat du Canada Goetschalckx, Jacques Terminologie et phraséologie Reichling, Alain Le traitement de la phraséologie dans EURODICAUTOM 10. Terminologie et phraséologie: perspectives L'Homme, Marie-Claude Les unités phraséologiques verbales et leur représentation en terminographie Cohen, Betty Méthodes de repérage et de classement des cooccurrents lexicaux Béjoint, Henri / Thoiron, Philippe Macrostructure et microstructure dans un dictionnaire de collocations en langue de spécialité Heid, Ulrich Décrire les collocations : deux approches lexicographiques et leur application dans un outil informatisé 431 439 447 457 467 477 485 493 505 513 523 Gouadec, Daniel Terminologie et phraséologie: principes et schémas de traitement. 549 Budin, Gerhard / Galinski, Christian Übersetzungsorientierte Phraseologieverwaltung in Terminologiedatenbanken 11. Conclusions Arntz, Reiner Phraseologie und Übersetzen - Ergebnisse und Perspektiven . . . . Sager, Juan Carlos Future Developments and Research in Phraseology and Terminology related to Translation 575 565 583 Introduction Bruno de Bessé Le colloque de Genève L'École de Traduction et d'Interprétation de l'Université de Genève (ETI) a organisé, à l'occasion de son 50e anniversaire, un colloque international qui a eu lieu à Genève, au Centre Médical Universitaire, les 2, 3 et 4 octobre 1991. Ce colloque, qui s'adressait aux traducteurs, aux interprètes, aux terminologues, aux lexicographes, aux lexicologues et aux linguistes, a réuni plus de 350 spécialistes venus d'une trentaine de pays. Les chercheurs, les praticiens et les enseignants présents ont pu, pendant trois journées bien remplies, confronter leurs expériences et comparer leurs points de vue. Ce colloque, qui réunissait les principaux spécialistes concernés par le sujet, a permis, d'une part, d'examiner la place de la phraséologie et de la terminologie en traduction et en interprétation, ainsi que les rapports entre ces deux composantes du discours et, d'autre part, de réfléchir au meilleur moyen de pallier l'insuffisance des informations phraséologiques figurant dans les outils terminographiques. Ce colloque, en permettant à des spécialistes d'échanger leurs expériences, leurs points de vue et le fruit de leurs réflexions, aura donc été l'occasion, non seulement de faire le point sur la pratique, mais aussi d'ouvrir de nouvelles perspectives de réflexion et de recherche. Problématique Toute traduction, comme toute interprétation, doit présenter le même degré d'authenticité et de spécialisation que l'énoncé de départ, que celui-ci relève de la langue générale ou des langues de spécialité. Le traducteur et l'interprète sont donc constamment à la recherche non seulement du mot juste ou du terme exact (la terminologie pertinente) mais aussi de l'expression, de la tournure la plus naturelle, la plus spontanée, la plus idiomatique (la phraséologie appropriée). En effet, chaque terme, comme chaque mot, se caractérise par un fonctionnement syntaxique particulier. Son utilisation n'est pas libre. Certains éléments lexicaux font habituellement partie de son environnement. La présence simultanée de certains mots et de certains termes dans le même énoncé permet de parler de cooccurrence. L'association fréquente et la proximité régulière des mêmes mots, des mêmes termes constituent de véritables réseaux de collocations. Ainsi, dans la langue courante, on associera le plus souvent le mot curiosité aux verbes éveiller, exciter, piquer ou satisfaire et le mot intérêt aux verbes éveiller, susciter, prendre, présenter ou offrir. Dans la langue de spécialité, les verbes dresser, présenter, voter, discuter, adopter ou refuser sont fréquemment associés au terme budget. De telles associations ne viennent toutefois pas toujours d'elles mêmes à l'esprit du traducteur ou de l'interprète. C'est la raison pour laquelle la phraséologie propre à chaque domaine et à chaque terme fait l'objet d'une demande des utilisateurs d'outils terminographiques. A preuve les fichiers de tournures et d'expressions que se constituent les traducteurs, faute de trouver ces informations dans les outils terminographiques. Si la fiche terminologique, pour informative et utile qu 'elle soit, ne contient en général pas de véritables renseignements phraséologiques, c'est que les terminologues et les terminographes s'intéressent essentiellement aux problèmes de dénomination, de définition et d'équivalence. La démarche de la terminographie, et à plus forte raison celle de la terminologie, est en effet onomasiologique, allant du concept au signe. Pour le terminographe, comme pour le termindlogue, le travail consiste à délimiter, à distinguer et à définir des concepts. L'entrée terminographique n'est pas vraiment le terme, mais plutôt la réalité décrite ou, plus précisément, sa représentation conceptuelle. La définition se fait par référence à la chose que le signe dénote, en dehors de la langue. Le contexte (et à plus forte raison la phraséologie, les collocations, les cooccurrents) est souvent considéré comme une donnée terminologique secondaire. Le plus souvent, il sert soit à attester l'existence du terme, soit à l'associer à un domaine, soit encore à compléter la définition ou à pallier son absence. Il n'illustre que rarement le comportement syntaxique du terme. Si la définition du concept est considérée ajuste titre comme fondamentale, elle ne suffit pas toujours à l'utilisateur et, en particulier, au traducteur et à l'interprète. En effet, la représentation du concept n'existe dans la langue que sous la forme du terme, qui appartient à un système fonctionnant selon des règles purement linguistiques, notamment morphologiques et syntaxiques, dont le traducteur et l'interprète, qui travaillent «en langue», doivent tenir compte. 10 qui est intitulée «Les structures formelles des dénominations terminologiques de sylviculture en français et en slovaque contemporains». sera publiée dans la revue Parallèles. L'École de Traduction et d'Interprétation de l'Université de Genève remercie la Commission des Communautés européennes de bien vouloir publier ces documents dans la revue Terminologie et traduction. à tête reposée. boulevard Carl-Vogt CU-1211 Genève 4 La communication présentée par Mme Viasta Krecková. accompagnées le cas échéant d'exemples d'emploi. il reste qu 'il est indispensable d'incorporer à la fiche des informations concernant les emplois réels des termes dans le discours. l'examen des questions abordées. Comme l'article du dictionnaire bilingue. la phraséologie appropriée et leur éviter les calques. La publication de ces Actes devrait permettre de poursuivre. sont publiées dans Terminologie et traduction. directeur littéraire des Dictionnaires Le Robert.Pour permettre au traducteur et à l'interprète de trouver rapidement. dans le cadre de ce colloque. Les Actes comprennent également le texte de la conférence qu'a donnée M. il conviendrait de donner au contexte une fonction et une dimension nouvelles en y incorporant des listes de cooccurrents. la fiche terminologique doit permettre à l'utilisateur de produire des énoncés. Les actes Les communications constituant les Actes du colloque1. 11 . Alain Rey. Weibel. Il faut indiquer les exigences syntaxiques et les contraintes stylistiques auxquelles les termes sont soumis pour montrer leur fonctionnement et permettre ainsi à l'utilisateur de les insérer correctement dans la structure de la phrase. professeur à l'Université de Neuchatel. de même qu'une introduction à la politique linguistique suisse présentée par E. regroupées par thème. pour chaque terme. Si la méthode de sélection et le mode de présentation des cooccurrents sont encore au stade expérimental. et au cours de laquelle il a étudié l'histoire des mots utilisés pour parler de traduction et d'interprétation. Bruno de BESSÉ Chargé de cours Université de Genève École de Traduction et d'Interprétation 102. . en effets sur un milieu. L'histoire des mots que j'aborde maintenant est sous le signe du voyage. concernant la vie sociale. qui s'incarne en relations multiples. En effet.que ce soit par l'écriture. soit par voie orale. en quelque langue que ce soit. la traversée. les produits d'un transfert. On peut ainsi. Ce qui m'a frappé dans ce travail. sont les produits d'une véritable traduction ou translation. aujourd'hui par les médias -. considérer la langue française. Ces pratiques semblent reproduire volontairement et difficilement. par les voyages. Rarement voit-on une telle homogénéité entre «les mots et les choses» . en exergue. des formes venues d'ailleurs. qui vont du camion à la passion. Songeons aux valeurs du mot transport. ni l'évolution des formes et des significations ne s'effectuent en vase clos. en tout cas exploration d'espaces sociaux à investir. parmi d'autres. c'est la ressemblance des lignes de force entre l'objet à décrire. Cette traversée est à la fois concrète. en évoquant un passé disparu. spontanée etprogressive.. avec les idées qu 'elles ont pu transmettre. sur laquelle se sont greffés des éléments. soit par un passage que permet la communication entre cultures . ni la biographie. et intellectuelle ou même affective.. dynamique. passage ou traversée. interpréter: les mots pour le dire Alain Rey Faire l'histoire d'un mot est un exercice aussi délicat que conter la vie d'une personne.les choses étant ici des activités portant sur le langage. sur du langage. qui est fait de formes du lexique.Traduire.marquant le passage réussi. les signes mêmes que nous employons. 13 . une réalité active. il est vrai de manière obscure et complexe. sur les langues. Les mots sont des formes héritées d'un passé. sur du discours. comme le produit d'une gigantesque et séculaire traduction du latin populaire parlé en Gaule. on appelle ce passage l'emprunt. de l'énoncé ce que la société pratique spontanément. économique. la traduction et l'interprétation. traduits ceux-ci de manière plus délibérée. d'une transmission. et je pourrais énumérer ainsi bien des composés en trans. Ainsi. et il s'agit toujours de restituer. d'une transmutation. ou plutôt dans sa source latine transducere. En creux. «des steppes aux océans» (A. le dux. submergeant une partie notable de notre planète . En effet. hongroise ou finnoise. enfin d'autres emprunts pris à des langues vivantes. s'impose l'idée d'espace à parcourir pour rapprocher ce qui était éloigné. un nom. Ainsi. plusieurs termes intellectuels. un verbe. à la source de toute une terminologie et aussi de polysémies troublantes. et. Ces deux préfixes s'appliquent à deux radicaux dont les différences et les rapports révèlent un enracinement indoeuropéen profond. structure et fonctions. avec le préfixe ex.c'est le pasteur. c'est le verbe ducere «conduire». en Europe les civilisations basque. ne cesse de manifester un dynamisme interne et des croisements d'influences extérieures. conducteur des hommes. tous deux apparus dans ce sens au XVIe siècle. Ses emplois les plus anciens l'articulent à agere. un verbe plus général conducere. Celui qui conduit les bêtes . Ils évoquent directement l'idée de difficulté vaincue pour réunir. à l'occasion des contacts internationaux qui tissent l'histoire des peuples. archaïque. qui était depuis longtemps une langue morte. Dans traduire. puis du latin classique. le français constituant un très riche exemple. c'est-à-dire deux itinéraires de passage. Traduire. outre le transducere qui a donné traduire. Ce sont deux composés préfixés. où les préfixes sont clairement identifiés: trans. s'agissant dans les deux cas des troupeaux.«à travers» et inter. dont je tente ici de définir les conditions de désignation. agere c'est «pousser» et ducere c'est «mener derrière soi». Martinet). tels l'allemand Führer et l'italien duce. à l'image de tout organisme. dont l'un vient directement de l'étymon latin.du latin ecclésiastique écrit au moyen âge. deducere. insistant l'un sur la difficulté qu'il faut traverser. conservée par des écrits notoires. Nous prendrons pour simplifier deux repères lexicaux. educare que l'on retrouve 14 . métaphoriquement le chef.«entre». et encore du grec. qui a donné agir. inducere. le latin ducere a produit. et interprète. et aussi pour abolir les murailles. et métaphoriquement l'effort.«hors de». c'est-àdire «conduire ensemble». L'histoire de toutes les langues. richesse économique indispensable de ces peuples d'éleveurs qui. La métaphore sévèrement critiquée de la «vie des mots» n'était au fond pas si mauvaise.à côté des continents culturels différents et autour de précieuses enclaves de résistance. De nombreuses métaphores portent sur cette conduite des troupeaux. ont édifié ces civilisations indoeuropéennes.richesse principale du groupe social nomade . la difficulté. L'idée du pouvoir contenue par ce terme a été récemment utilisée et avilie par des mots tristement célèbres. Ces deux mots-sources ont en commun 1 Origine latine et une structure morphologique. l'autre sur l'espace qui sépare. sont en effet les supports objectifs de ce monde du transfert linguistique et culturel. le guide. affecté à la fin du XVIe siècle aux traductions de la Bible et plus tard aux «versions» latines ou grecques de l'école. très profondément. L'intérêt de cette remontée dans le temps. car la traduction a toujours été un facteur essentiel dans l'éducation des peuples. par le pouvoir et l'économie. il ne s'applique que secondairement au langage et correspond alors à «transcrire». deferre «porter». arracher. par le latin médiéval. Cet effort de tirer à soi. on n'oubliera pas qu'une troisième notion. L'ancienneté du contexte juridique de cette racine apparaît par exemple dans le fait qu'elle ait fourni le sanskrit prat.le 15 .poseere «demander». Par rapport à cette racine. parallèlement à transducere. la demande sacrée a engendré diverses notions juridiques ou économiques. le latin a le verbe transferre. Enfin. L'histoire des mots français qui nous intéressent commence. Cette polysémie est résolue au IXe siècle. à «prendre par métaphore». avant de concerner l'idée de traduire. qui adonné postulare. Quant à pres et prex. depuis la richesse matérielle des troupeaux et la «précation» sacrée. traîner». autrement dit dans leur civilisation. Ainsi. concrets et sociaux des sémantismes modernes. celle de «retournement». déprécier. avant que le français et la plupart de nos langues européennes vivantes n'existent. Alors que transferre signifie d'abord en latin classique «transporter» et «transplanter». évoquant un mouvement et un effort sur un objet qu'on entraîne. ce qui nous fournit un thème de réflexion considérable. jusqu'au langage et aux langues confrontées.précaire. Quant au latin interpres. source d'une famille de mots qui nous concerne. C'est un terme juridique d'origine religieuse. est présente dans le mot version. il est formé avec pres.dans l'emprunt éduquer et qui signifie originellement «faire sortir». dont le supin est translatum. comme il est d'usage. où l'on identifie facilement l'élément inter-. l'interprète est le juge des mots. En outre. le prix) par celle d'échange et de rapport entre les hommes (inter). de «transport» qui importe le plus. Ce radical estd'ailleurs apparenté au verbe poseo. C'est ici l'idée de «transfert». exprimées par des mots latins qui ont des échos en français: procurer. Traduction et éducation procèdent de ce même radical. une prière et une demande en justice. Benveniste a montré comment la prière aux dieux. est de montrer où sont les fondements réels. Si l'on veut élargir la scène et remonter plus loin dans le passé. prex désignant à la fois une requête aux dieux. le traducteur le reconnaît encore. avec l'idée primitive et concrète de «tirer. prestis d'où vient prix. quand apparaît le dérivé . interpres correspond à un renforcement de l'idée initiale de demande (prex) et de fixation mutuelle d'une valeur (c'est le sens de pres. qui signifie «juge». apprécieren fontpartie. historiquement. on notera que ducere a de nombreux correspondants indoeuropéens qui vont du gotique à l'albanais et aux langues celtiques. interprétateur (1595). par l'ancien provençal translaxar. au XIIIe siècle (1285). C'est à la Renaissance. 16 . elle devient consciente. encore employé au XVIIe siècle (à propos de Scarron). en Angleterre. En effet. et par traduction. l'intermédiaire. Le dérivé translatement. translateur.). transfert». traducteur. ce dernier vient alors concurrencer translater et interpréter.. après le substantif traduction (XIIIe s. puisqu 'une bonne part de l'enrichissement des vocabulaires et des terminologies en français se fait. Mais au XVIe siècle. et à interprétation. puis en France. on dispose de plusieurs termes. expliquer». surtout à partir des XIIIe et XIVe siècles. l'emprunt au XIIe siècle par translater et. pour désigner la personne qui traite un texte écrit en une langue pour le faire passer dans une autre. De là. là où nous disons traduction. comme en ancien anglais. que la scène change. se manifeste dès le ΧΠβ siècle (1160) et le provençal translat. on translate et on interprète. la série de translater l'emporte en ancien français. l'explosion traductrice coïncide avec l'apparition d'un véritable flot de dictionnaires bilingues. il coïncide avec la diffusion d'une révolution technique: l'imprimerie. puis l'explicateur et le traducteur. «faire passer» et aussi «donner en spectacle» ­ valeurs qu'évoque plutôt en français le verbe interpréter mais que traduire a conservées. avant le XVIe siècle. spécialisé pour «rédiger d'une autre manière» et pour «traduire». Alors. par des traductions. Le verbe français traduire apparaît au XVe siècle.. qui rejoint cet espace sémantique et prend un double sens: «action de traduire» (1543) et «texte traduit» (1555. sur celle de traduire. C'est le premier verbe qui exprime en français et essentiellement la notion de «faire passer d'une langue à l'autre un discours». Au XVe siècle donc. Grâce à l'italien tradurre. qui désigne le courtier. mais ces mots signifient alors «faire passer en justice» et «déplacement. Ainsi. Ces mots viennent des dérivés latins de interpres. Peletier Du Mans). verbe apparu au XIIe siècle au sens latin de «rendre clair. de même origine que traduire.barbarisme ­ translatare. notamment grâce à interpréter. d'abord en Italie (Calepino). Sur le plan du langage. en Espagne. des idées. un siècle plus tard. par exemple dans traduire des sentiments. avec l'expansion coloniale de l'Espagne et du Portugal. qui lui correspond. traducere en latin signifie surtout «conduire au­delà». interprète (qui prend ce sens en 1562). comme il est normal. Il est suivi par un mot nouveau et essentiel. traducteur (1540). se dégager difficilement la notion de passage d'une langue à l'autre. On voit donc. Ce mouvement concerne l'Europe entière. massive et s'articule avec une réflexion globale sur la langue. Cette activité était ancienne et essentielle. ce demier mot ayant d'autres significations encore. la défense et l'illustration des langues de l'Europe. les désignations accompagnent la pratique. qui élaborent une trèsrichethéorie de la traduction. qui prend lui aussi la 17 . Du «vulgaire illustre» de Dante. à la fois bibliographie.surtout le latin . Si le traducteur est célèbre. un dialecte comme il s'en est formé par centaines depuis les VIIe et VIIIe siècles en Europe sur les débris du latin. Intellectuellement. sur les parlers apportés par les invasions germaniques. «Une bonne traduction. l'histoire et toutes sortes de savoirs. fait une analyse très fine de cette activité et insiste sur son caractère créateur et novateur. Et l'on pourrait citer Amyot. au statut de langue nationale. arabe. écritil. s'il l'est moins. confrontées avec les langues anciennes . beaucoup d'autres. pour acquérir le statut de langues. les Pasquier. mais la science grecque. qu'il faudrait aujourd'hui revisiter. dans son Art poétique de 1555.et entre elles. Calvin contribue fortement à élaborer la prose moderne en français. maternelle. c'est sous son nom que l'on résume l'oeuvre traduite (Plutarque sous Jacques Amyot. hébraïque. sur les restes de substrats celtiques ou d'autres plus anciens encore. à celui de cent dialectes aux quelques grandes langues européennes. du grec. On a reconnu le thème du célèbre ouvrage de Joachim Du Bellay. issus d'une volonté politique -. En outre et surtout. c'est-à-dire une langue vivante.c'est-à-dire de systèmes sémiotiques écrits. Ainsi. Ces parlers attendent. Les mots. de l'italien et de l'espagnol vers le français. dans son De vulgari eloquentia. Jacques Peletier Du Mans. Cet immense mouvement va alors du latin. expose en latin le programme de ce qu'il nomme le «vulgaire illustre». les traductions «peuvent beaucoup enrichir une langue». valorisés. par ce que nous appelons aujourd'hui une littérature. le chemin est comparable à celui des parlers gallo-romans d'Île-de-France et de Paris vers le français. dictionnaire d ' auteurs et anthologie française. auquel ces langues apportent non seulement la littérature occidentale. le droit. tout est parti de l'Italie avec Dante qui. spontanée. Avec d'autres facteurs. par exemple). La Renaissance et la Réforme marquent un grand tournantdans cette évolution. La théorie et le commentaire littéraires sont alors indissociables de la pratique traductrice. au XVIIe siècle comme au XVIe siècle: aux verbes déjà employés s'ajoute transférer. l'auteur grec ou latin est commenté en tant que source d'une version française. la Bible luthérienne fixe l'allemand. Un «vulgaire». la traduction devient alors un moyen majeur dans l'établissement. . les créateurs et les traducteurs ont une importance égale.en fait aux XDCe et XXe siècles -. ce toscan florentin qui va devenir la référence commune des Italiens avant d'être promu beaucoup plus tard . Ce thème est présent un peu partout au XVIe siècle et s'appuie notamment sur l'activité traductrice. vaut trop mieux qu'une mauvese invancion». devient alors abondante et concerne très souvent la traduction. Dans un recueil comme la Bibliothèque d'Antoine du Verdier (1575).La littérature portant sur les langues modernes. Ainsi. d'être normalisés et «illustrés» par une expression culturelle et esthétique. sera complet quand on saura que le mot interprète. L'exercice que nous appelons aujourd'hui interprétation existait depuis longtemps. alors que to traduce. qui vient lui-même du grec byzantin dragoumanos. En cettefindu XVIe siècle. avait pris la valeur qui nous intéresse vers 1300 et l'a conservée. ni un fait insignifiant. mais plus lent. qui reflète vers 1530 l'influence italienne passée par la France. et qui acquiert des valeurs figurées dès le XVIe siècle. Il ne s'agit pas d'un enrichissement sans contrepartie. Un mouvement inverse.et à une généralisation socio-historique. même si la notion de traduction évolue. puisqu'il achève un mouvement d'unification lexicale. l'adjectif intraduisible apparaît au XVIIe siècle (1687). au temps de Malherbe.qui s'exerce surtout sur l'écrit . et les mots qui 1 ' exprimaient en français manifestaient le contexte dominant de cette activité. Vénitiens. sur ce sujet. C'est au début de l'époque classique. comme on l'a vu. pris au XIIIe siècle à l'italien dragomanno. Ce sont notamment drogman. le domaine de la traduction est exprimé par des mots latins préfixés. celle de conduite et celle d'échange. comme traduction. Drogueman a été peu à peu remplacé par truchement. certes. Cette situation restera stable. Richelet et Furetière considèrent que ce dernier est «un vieux mot qui ne peut trouver place que dans l'ancien burlesque». et véhiculant deux idées-forces. où to translate. Ce serait aujourd'hui en français un anglicisme qualifié. qui désignait en général le traducteur. par exemple. commerce et négociations entre Français. L'attestation de ce sens d'interprète. mais aussi d'une réflexion plus profonde. Ces mots ne convenaient guère à d'autres formes de traduction orale. on ne fait quasiment que traduire. Toute la Méditerranée est ainsi convoquée. Les problèmes et les difficultés de la traduction sont exprimés aussi par le lexique. emprunt à l'arabe classique tardjuman. La latinisation de cette désignation par le mot interprète correspond à une mise en parallèle avec le traducteur . s'observed'ailleursen anglais. n'est donc ni un hasard. La nécessité des échanges suscités par les croisades et développés par les besoins économiques est évoquée. un mot élégant. 18 . avant traduisible (1725)! À l'école. mot qu'enregistre dans ce sens Furetière et qui doit donc dater du milieu du XVIIe siècle. que le verbe traduire l'emporte sur translater. qui s'éteindra au début du XIXe siècle sous les plumes romantiques de Byron et de Walter Scott. didactique. est.valeur de «traduire» (1636). de manière significative. Signe de désillusions. soit au français avec le sens latin de «transporter». Grecs byzantins et «Barbaresques». en 1596. se spécialise alors au sens moderne de «traducteur oral». Le tableau de l'enrichissement lexical du XVIe siècle. apparu deux siècles plus tard par influence directe de l'arabe. Drogueman et truchement sont restés attachés aux circonstances: brassage des langues autour de la mer Méditerranée. puisqu'on apprend sa langue par le latin: à la version s'ajoute le thème. entre Français et Allemands ou Anglais. cinquante ans plus tard. pris soit au latin. même si sa pratique change à plusieurs reprises. interprète et traducteur sont essentiels. Qu'elle soit technique. qui sont sémantiques et pragmatiques. Les verbes correspondants se colorent des nuances de ces substantifs et leur confèrent le dynamisme de renonciation. mais aussi et surtout le transmettre socialement. doit s'affranchir du mot à mot. où joue leur pouvoir syntactique. à Shakespeare.alors que les textes de La Fontaine et de La Bruyère sont pour nous des chefs-d'oeuvre bien français . qui se dit inspirée d'une source étrangère. hors du fonctionnement formel du discours. Cependant. c'est-àdire la mimesis d'Aristote: le traducteur. Letourneur rend alors justice. C'est très consciemment que ces auteurs valorisent la célèbre formule italienne du traduttore. Tous les humanistes visent plusieurs objectifs: respecter le texte à traduire. 1540). c'est le substantif traduction et ses équivalents en d'autres langues. moyennant quelques coupures. Peletier Du Mans inclut la «traducción» dans l'imitation. qui théorise la réécriture à la française de Homère. Comme l'écrit Etienne Dolet (Manière de bien traduire d'une langue dans une autre. quant à la pratique. et traduction: on ressent identiquement lesFables qui viennent d'Ésope ou les Caractères qui s'inspirent de Théophraste .Les mots n'ont d'intérêt historique que par leurs effets. notamment le lexique. C'est alors que Ménage trouve la formule sans cesse reprise «les belles infidèles» qui définit élégamment une partie de cette production. on tente de définir les conditions optimales de cette activité. la traduction vise alors essentiellement l'exactitude. fidèle à ce concept dynamique très différent de notre «imitation». de manière pour nous ridicule: précisément. sans rompre avec ces tendances. par exemple lorsque Oudin rend en français le Don Quichotte de Cervantes. pour retrouver et simuler l'activité énonciatrice de l'auteur. on glisse de la traduction à l'adaptation.et les oeuvres où le traducteur fait renaître un original antique. selon les définitions successives et surtout les implications sociales de cette pratique. et non pour les temps passés». en enrichissant du même coup la langue. tradittore. qui est le plus riche. D'ailleurs les XVIIe et XVIIIe siècles pratiquent la confusion volontaire entre oeuvre originale. comme Y Art poétique de Longin traduit en prose par Boileau. en donnant la priorité à l'effet culturel global: ainsi au XVIIIe siècle Mme Dacier et surtout Houdard De La Motte. tel translation en anglais. il s'agit d'abord de «comprendre parfaictement le sens et matière de l'autheur traduit. scientifique ou littéraire. De son côté. Voltaire assure: «Il faut écrire pour son temps. il arrive que la rigueur s'accorde au style. Sans prétendre retracer une histoire de l'activité traductrice. Voltaire accable Letourneur de sarcasmes. ce qui interdit en fait une véritable traduction des Anciens. Le plus souvent. on peut poser quelques jalons. L'époque classique. va accentuer la recherche d'une efficacité sociale. Au XVIe siècle. Sur le plan conceptuel. et la culture françaises. comme on l'a vu. «sens» à l'analyse sémantique du discours tenu. Pourtant. parfois au détriment de l'exactitude. juridique.» «Matière» correspond ici au réfèrent et aux concepts. que Ducis travestit en tragédies néo-classiques. Galland 19 . comme celle de Locke. La plupart des savants sont alors polyglottes et traducteurs. ont fait exploser les limites du genre. celle même de la «modernité» baudelairienne. Le comble de l'ambiguïté est atteint avec Macpherson. dans le style et dans l'univers de Γ Américain Edgar Poe pour en donner deux versions françaises admirables. en 1813. Le critique allemand Schleiermacher. contenait en germe une francité secrète. il ne peut s'opérer que par une analyse du style et de la manière d'écrire de l'auteur.» Pourtant. 1740). Il a sans doute été préparé par le souci d'exactitude venu du passé et qui s'était parfaitement conservé en sciences. Baudelaire et Mallarmé. jouent sur deux tableaux: le transfert d'un style et d'un récit étrangers. Lassés du détournement des classiques. des plurilinguismes comme celui de Leibniz. par une rencontre miraculeuse et restée inexpliquée. fort et subtil pour le public occidental du XVIIIe siècle tout en faisant passer le ton inimitable de l'original arabe. reconnaît­il. tels qu'ils sont inscrits dans le texte original. dont on oublie qu'elles sont traduites. adapte ou pastiche l'abbé Prévost. À croire que l'anglais d'Edgar Poe. Plus que les grands comparatistes. en philosophie.. suggère de manière prémonitoire un mouvement de rapprochement à trois termes: de même que l'auteur de l'oeuvre s'est rapproché du lecteur. et invente en fait un genre littéraire. Nerval a conscience de présenter à son lecteur quelques «passages singuliers» et s'en excuse en renvoyant à l'allemand du Faust de Goethe. qui maîtrisait le français. Des collaborations exemplaires. deux poètes sont entrés dans la forme et dans l'esprit. la traduction bénéficie aussi de la réflexion scientifique sur le langage. Au XIXe siècle. Chateaubriand déclare procéder même «aux dépens de la syntaxe» française pour retrouver le Milton du Paradise lost. c'est un linguiste philosophe.réussit le prodige: écrire un texte gracieux. Aucune traduction. cette fois pour de nouveaux lecteurs. un effet social visé parfaitement homogène. ne pourra donner «une idée complète de l'original. Ce rapprochement. Wilhelm 20 . d'ailleurs modérément célébré par les critiques anglo­saxons. Cette fausse traduction sera vite traduite dans d'autres langues (en français par Letourneur. comme les romans anglais que traduit (Pamèla de Richardson. 1777). transcende 1 ' approche rhétorique des classiques. capable d'écrire avec la même sûreté l'allemand. comme celui qui part de la Cyclopaedia de Chambers et aboutit à Diderot et d'Alembert. Avec le romantisme. il convient que le traducteur s'en rapproche. Ces Mille et Une Nuits sont d'abord un chef­d'oeuvre de prose française. sans parler du langage logique. Tous ces textes. le français et le latin. c'est le retour du balancier: le traducteur se rapproche de l'auteur. en technique. Ossian. qu 'il expurge mais respecte toujours. les critiques et les écrivains souhaitent donc se rapprocher de leur objet. récemment théorisé par Edmond Cary. quitte à violenter les habitudes littéraires de son milieu. accompagnent alors des transferts didactiques majeurs. le premier avec une connaissance limitée de l'anglais. avec son traducteur Coste. qui fait mine de traduire en anglais un barde gaélique.. la machine. qui théorise les différences entre langues et leurs dynamismes propres. aide à la traduction. ses connotations et ses effets phraséologiques se sont multipliés. polémiques. le vocabulaire fondamental de la traduction est resté stable en français. en première analyse . articulée à la fois sur l'énoncé de départ et sur les règles et le matériel lexical tout différentsde la langue d'arrivée. avant de pouvoir procéder. Ces remarques.» Ce que reprend presque textuellement un grand traducteur du XXe siècle. pour traduire. dans le mot interprète. le traducteur estd'abord un lecteur exceptionnel. le traducteur est condamné à la création poétique. en puisant à d'autres lois formelles et à d'autres sémantismes. d'estimation d'une valeur qui est inscrite. il est contraint au crime passionnel. Quant au traducteur littéraire. Ainsi. ne seront jamais assez formulées. Ainsi. d'autres énoncés. L'histoire lexicale ne s'arrête pas.et c'est immense. car le style. d'où le 21 . Valery Larbaud: «Tout le travail de la traduction est une pesée des mots. la rhétorique. systématiquement. Avant de traduire. en lui substituant d'autres phonèmes. d'autres lettres. doit être analysé. qui nous paraissent aujourd'hui évidentes. où le discours-source. mais aussi celle de toutes leurs combinaisons. tout comme l'être humain. Si. Mais étant dénuée d'intuition. héritée de Hegel. la marque personnelle de l'énonciateur. comme l'exprime métaphoriquement Hugo. des énoncés. traduction assistée par ordinateur. doit d'abord comprendre. En supprimant le poids formel des mots. les intentions esthétiques. Il en sort une idée simple.» Cette figure de la pesée (mot étroitement apparenté à pensée) retrouve l'idée étymologique d'appréciation. fort d'un extraordinaire savoir sur les langues les plus diverses et d'une philosophie neuve. on l'a vu. à une nouvelle énonciation. des projets prématurés de traduction automatique venait d'un oubli fondamental. comme le prétend Cocteau. mais aussi ses ambiguïtés et ses irrégularités. il se heurte à la difficulté la plus extrême: son matériel de départ résiste et il est fait pour résister. l'échec. Et si. depuis le XVIIe siècle. mais trop souvent occultée: la traduction est un processus complexe. mais aussi la syntaxe totale du texte. produit par une énonciation disparue ou absentée. la traduction est un mariage d'amour. compris en profondeur. avec quelques excès d'ailleurs. la machine doit comprendre analytiquement. «un peseur d'acceptions. un analyste des formes et du sens et. et fourniront à la théorie de la traduction des bases plus fermes.von Humboldt. en épuisant la sémantique des unités. durant 30 ans et plus. La tâche préalable du traducteur technoscientifique s'arrête là. Encore n'est-ce pas certain. Des syntagmes comme traduction automatique. elle reste liée à ses objets. Ses vues seront précisées au XXe siècle par Sapir et Whorf. en maîtrisant la conceptualisation formée par les terminologies. en maîtrisant la morphosyntaxe de la phrase. les sous-entendus ne sont pas absents des discours de spécialité et de savoir. d'autres mots. manifestent l'apparition d'un autre phénomène majeur. Le traducteur est le passeur et le pasteur des mots. La traduction n'a pas cessé d'être une activité personnelle. du récit ou de l'émotion. débarrassé par l'auteur qu'il traduit du souci de produire de la pensée. qui sont apparus récemment. Et l'interprète. plus près de nous. auxquels ont contribué l'ensemble des sciences sociales et singulièrement la linguistique. sont en fait dans le monde moderne deux des principaux acteurs du langage. trop mal perçus par la société. de précision et de style. sans parler de ce mot québécois que nous aimons bien. langagier.. D'autres. enregistré en 1890. celle des fonctions sociales que remplissent les textes traduits ont fait de grands progrès. Catford et Meschonnic. interprète de conférences. par le pouvoir obscur de la parole. qui les conduit jusqu'aux lecteurs.sigle TA. Les réflexions sur ces versants en apparence opposés de la traduction gagneraient à être confrontées : la bibliothèque commune de tout traducteur et de tout interprète devrait inclure Walter Benjamin et Nida. et énonciation stylistique. Cet oecuménisme interdisciplinaire et fransculturel convient aux références d'une pratique de rigueur et de goût.. de parole et d'écriture. Avec l'aménagement plus rationnel du monde babélien. et la traduction littéraire impliquent une mise en rapport plus générale entre énonciation de contenus notionnels. traductologie. du savoir. par exemple traducteur-interprète. notamment technoscientifique. peut se concentrer sur la production du langage.. Pour revenir aux sources étymologiques que j'ai évoquées. Valery Larbaud et Cary. la connaissance théorique et pratique du processus de traduction.. école de traduction. terminologue. comme interprétariat.O. Ce souci de professionnalisme se marque même par des mots critiquables. repérables par des terminologies. Comme le notait le subtil Larbaud. belles. Les différences évidentes entre la pratique de la traduction de spécialité. et fidèles. ce traducteur. sur cette incarnation de l'inouï par des formes justes. L'activité du traducteur et celle de l'interprète mobilisent en outre la complexe articulation de l'écrit à l'oral. 22 . nécessaire. voire traductique. cet interprète.. font entrer cette activité dans l'ère de la technique informatique et de ce qu'on appelle les industries de la langue.. le traducteur. ou par les disgracieux neologismes que sont traductionnel. mais elle est devenue une profession et tend à s'institutionnaliser. Mouvement inévitable. parallèle à celui qui a suscité l'apparition au XXe siècle de nouvelles désignations pour les activités langagières: documentaliste et. ainsi que les études pragmatiques et cognitives. ainsi que la lexicologie et la théorie du discours. le traducteur pourrait bien être aussi le plus pur des écrivains. est un oracle du dieu-langage. Lecteur suprême. fém. élégant. onis. La deuxième édition du Dictionnaire de l'Académie répertorie l'usage du XVIIe siècle classique. Vieille traduction. translater. exact traducteur. fidèle. verbal. Je ne m'arrête pas aux traductions. Le père Monet. Translater. Or. tis. La version d'un ouvrage mis dans une langue différente de celle où il a été écrit. tere. Qui traduit d'une langue en une autre. sum. sed ad integras sententias. Scriptoris mentem. je veux voir les originaux. J'ai lu tous les traducteurs de Platon. Traduire. latum. élégant. ti. interpretan. ex ratione sententiæ. Traduction: haec Interpretatio. Scriptoris. Traduire un poëte. erre. Traduco. Bon. transferre. ere. exacte. Traduction littérale. mais santance par santance: Scriptorem. TRADUCTION. Signifie aussi. ae sententiis exprimere. fidèle. Subst. Traduction nouvelle. sed membris. vertere. explicare. Traducteur servile. Pass. editio. conuersio. TRADUCTION. non ad verbum. tuli. Traduction servile. IM traduction demande une grande intelligence de deux langues. en 1636. non totidem alterius linguae verbis. non singula verba. Traduction de la Bible.Annexe 1 Traduire. In alteram linguam versio. reddere. conuertere. non mot à mot. de langue an autre: Verto. rue Pergolèse F-75116 Paris 23 . Traduction de Plutarque. L'action de celui qui traduit. xi. Mauvaise traduction. Froid traducteur. d'Aristote. résume les rapports entre français et latin (sa garantie) à propos de l'activité traductrice. Conuerto. Le problème de l'analyse de l'énoncé (en mots ou en «sentences») est clairement posé. Traduction en vers. Traduction libre. Voies Tourner. et de la manière dont il s'agit. sed solida membra. Poëtam è Græco in Gallicum vertere. Gallica interpretatione reddere. de Grec an François: Poëtam Graecum Gallicè interpretan. Excellente traduction. Annexe 2 TRADUCTEUR. Substantif masculin verbal. Traduction en prose. Mauvais traducteur. Transfero. On lit entre les lignes le conflit entre deux conceptions: la «fidélité» va-t-elle jusqu'à la «servilité»? L'élégance et la «liberté» sont-elles compatibles avec l'exactitude? Alain REY Directeur littéraire Dictionnaires «Le Robert» 53. traducere. ctum. Traducteur: hic Interpres. . Nous ne pouvons. 4. 8. à maints égards. 2 Démocrates Chrétiens. dans une société. 2. C'est ainsi que la composition politique du gouvernement'suisse (le Conseil fédéral) n'a pas changé depuis le mois de décembre 1959 (2 Radicaux. Introduction Les langues en Suisse Les mécanismes de la paix linguistique Les institutions fédérales et les langues Les cantons bilingues Les Grisons Tessin L'avenir du plurilinguisme suisse Annexes 1.5% de Catholiques romains et 43. apréservé cette hétérogénéité qui s'appuie sur les particularismes 1 2 Les données du recensement fédéral de la population de 1990 ne sont pas encore disponibles. jouissant d'une paix sociale enviable (la paix du f avail entre partenaires sociaux date de 1937).La politique linguistique en Suisse Ernest Weibel Sommaire 1. bénéficiant d'une économie prospère (La Suisse est l'un des pays les plus riches du monde en produit national brut par habitant) et dynamique. 2 Socialistes et 1 de l'Union Démocratique du Centre). Introduction La coexistence linguistique (La Suisse est quadrilingue: allemand. Cette cohabitation des langues est d'autant plus remarquable qu'elle plonge ses racines dans une longue tradition historique de diversité linguistique (qui remonte à la fin du XVe siècle)1. français. 25 . Celle-ci s'intègre. dotée d'une stabilité hors du commun2 et qui a maintenu. de ce fait. 6. pour l'un des aspects les plus significatifs du «Sonderfall» suisse. de par ses principes. que nous référer au dénombrement de 1980. entre autres. des formes de démocratie semi-directe et de milice. 5. 7. d'autre part. italien et romanche) et religieuse (La population résidante de la Suisse compte 50. ses équilibres internes et son respect de l'autonomie locale. 3.6% de Protestants en 1980) passe. Le fédéralisme suisse. 33% y parviennent plus ou moins bien. ainsi qu'une pratique et une expérience de pragmatisme et de tolérance. annuels. Tout d'abord.9%. En fait. d'autre part. d'autre part. Cf. De même. il résulte que 21 % de ces derniers peuvent s'exprimer couramment en français. Il implique donc des soins et des ajustements constants. et 21 '000 fonctionnaires internationaux et membres de leurs familles4. «A lafindu mois d'août 1987. une population étrangère importante et mouvante complique l'investigation linguistique. «Beim Sprung über den Graben refusiert der Schweizer». n°3.3%). Les renseignements concernant la langue maternelle. les Yougoslaves (89' 144 ou 10.5%). Dans les deux cas. loin denière.34 et 37. l'effectif total des étrangers actifs en Suisse (établis. les pourcentages correspondant sont respectivement 15. Nous ne savons pas de la sorte le nombre exact de Suisses s'exprimant en plusieurs langues3. les Italiens occupaient la première place avec 287'379 ou 34. des informations au sujet de la langue d'usage et la langue dans laquelle la personne recensée a été scolarisée. Du côté francophone. les ressortissants de la RFA (74'416 ou 9. Enfin. Mais ce pluralisme culturel n'est pas toujours harmonieux et des dissonances s'y produisent parfois. qui se manifeste de plus en plus intensément dans la société industrielle avancée suisse. En août 1987. En outre.8%). Andreas Heller. les Espagnols (92'660 ou 11. Son maniement implique. Elle ne permet pas de ce fait. la Suisse ne reconnaît pas de régions linguistiques.. d'élaborer une véritable géographie des langues. Celles­ci n'ont aucune existence légale ou administrative. 2.13. elles représentent uniquement des ensembles statistiques. de la circonspection et une approche complexe. Les langues en Suisse La statistique linguistique suisse est assez rudimentaire.. saisonniers et frontaliers) se chiffrait à 822'746 personnes contre 787'647 une année auparavant (+35Ό99 ou +4. sans compter 115'000 saisonniers. Venaient ensuite.8%). d'autant plus que les mutations socio­économiques s'y répercutent. définie comme l'idiome «dans lequel on pense et qu'on parle le mieux» (Recensement fédéral de la population de 1980) sont les seuls que nous possédons. 130Ό00 frontaliers.des cantons et des communes (3022 en 1987). les recensements décennaux de la population (dont le premier date de 1860) ne comportent aucune mention du bilinguisme. in: Die Weltwoche. Selon une enquête faite par un institut suisse de sondages (Isopublic) en automne 1986 concernant les connaissances linguistiques des Suisses romands et des Suisses alémaniques. 26% y réussissent avec peine et 18% n'y comprennent rien. Nous n'avons pas. les Portugais (61'753 ou 26 .8%). il y a contraste entre cette pluralité culturelle et la tendance vers Γ uniformisation des besoins et des modes de vie.15 janvier 1987. nous avons un pourcentage résiduel de sans réponse. la Suisse comptait 966Ό00 étrangers résidants sur 6 millions et demi d'habitants (soit près de 14. les Français (88'660 ou 10. Parmi les 822*746 étrangers qui travaillaient en Suisse à lafindu mois d'août 1987.0%). . Mais ces écarts sont peu significatifs compte tenu de la population étrangère qui s'y trouve incluse.. on peut noter une légère régression en pourcentage de l'élément romand ou suisse français de 1910 à 1980.5%). en particulier si l'on se réfère aux citoyens suisses. . linguistiques et confessionnelles.. Celles­ci font apparaître.L. autrement dit de la non­coïncidence des frontières cantonales. En examinant l'évolution de la composition linguistique des citoyens suisses domiciliés dans le pays. 27 5 . 17. entre autres. français et italien) sont relativement homogènes. Cf.. tel qu'il existe en Belgique.» La vie économique. Le nationalisme romand est­il possible? in R. un raffermissement de l'élément germanophone. Si l'on examine la répartition des étrangers actifs selon leur nationalité et les régions linguistiques. qui met en péril à longue échéance la survie même de la Quarta Lingua. Quoi qu'il en soit. Berne. 1989. Du point de vue statistique.9%) et les Turcs (27'930 ou 3. Toutefois il convient de noter la lente dégradation du territoire romanche. on constate que. Lausanne. Mémoires et documents. Quant aux frontières linguistiques entre les trois langues officielles. Vous avez dit Suisse romande? Institut de Science politique. elles sont en règle générale englobées dans le domaine linguistique environnant. au principe de la territorialité.. Publiée par le Départe­ ment fédéral de l'économie publique. la répartition de la population résidante en pourcentage selon les familles linguistiques a évolué sensiblement depuis 1910 (voir tableau II). elles ontpeu varié au cours de ce siècle. Cette absence de conflictualité liée au flux migratoire interne est due. accentué encore de nos jours parla «concentration dans les métropoles alémaniques des centres majeurs de décision de l'économie privée»5. 7. les Autrichiens (3Γ707 ou 3.91 % des ressortissants de la RFA et 95% des Autrichiens travaillent en Suisse alémanique et 73% des Français en Suisse romande.Nous pouvons également observer que le principe de la territorialité des langues qui s'applique en Suisse. Les migrations intérieures de ces derniers ne semblent pas avoir altéré fondamentalement leur homogénéité. André Donneur. Cet entrecroisement éviterait de la sorte un face­à­face linguistique.4%). présuppose dans le domaine des données linguistiques à la fois une étude globale et une analyse plus pointue au niveau des cantons et des communes. entre autres. Rapports économiques et de statistique sociale. Seiler. Quant aux enclaves linguistiques. chaque commune est classée dans l'une des quatre zones linguistiques en fonction de la langue maternelle de la majorité ou d'une minorité importante de sa population. Les trois grands espaces linguistiques (allemand. De même. il est possible d'observer quelques variations intéressantes (voir tableaux III et IV). Celui­ci garantit la cohésion des aires linguistiques et oblige tout migrant à s'assimiler et à apprendre la langue de son pays d'accueil pour y communiquer avec les autorités cantonales et communales. p. Knusel et D. 34 et ss.. Il est souvent fait mention dans l'analyse du système suisse du «cross­cutting». novembre/décembre 1987. 1 le/12e fascicule. de dosages. Les Romanches sont inclus dans la société de la Suisse allemande où ils ont quelques heures d'émission. En somme le fédéralisme fonctionne un peu comme un brise-lames endiguant les tensions linguistiques. 74-86. dans l'autonomie des cantons et des communes ainsi que dans les procédures de démocratie semi-directe. distingue deux sortes de langues: les langues nationales (allemand. Voir Claude Torracinta. l'article 116. Verlag Sauerländer. notamment sur le plan du fédéralisme et de l'autonomie communale. Société de radiodiffusion et télévision de la Suisse romande (Lausanne) et Società cooperativa per la radiotelevisione della Svizzera italiana (Lugano). in: Wir unddieWelt. Le premier. de la représentation des langues au tribunal fédéral. Tout d'abord la Constitution fédérale suisse de 1874 ne comprend que deux articles mentionnant le problème linguistique. Elle garantirait. limitons-nous à en esquisser les grands traits. Salzburg. Quelques grands principes en déterminent l'application à chacun de ces deux niveaux. L'atténuation des clivages religieux et l'identification linguistique par le biais des média audiovisuels6 laissent peut-être présager une évolution vers une plus grande sensibilité linguistique. JürgAltwegg. et le deuxième. L'appareil politique et fédéraliste implique.und Fernsehgesellschaft der deutschen und der rätoromanischen Schweiz (Zürich). Il en réduit l'impact et les banalise. Sans les décrire en détail et sans mentionner toutes leurs implications. Pourtant. Frankfurt am Main. entre autres. d'équilibres. elle n'est pas à l'abri de critiques. qui atomisent les problèmes linguistiques. un enchevêtrement et une multitude complexe de contrôles. 1987. traite.und Fernsehgesellschaft est divisée sur le plan institutionnel en trois sociétés: Radio. par ailleurs. Télévision. et dans une certaine mesure des quatre idiomes nationaux. italien et romanche) et les langues officielles (en l'occurrence les trois premières précitées). pp. Il en résulte sur le plan fédéral l'égalité des trois langues officielles ou d'État. de la sorte. Ceux-ci sont dilués. Tout d'abord. de pesanteurs sociologiques. la paix interethnique. Toujours est-il que cette non-superposition des différents clivages culturels et institutionnels constitue toujours l'une des pierres de voûte de la concorde linguistique. Identitésuisseetidenti té romande. français. encore que certains auteurs estiment que la reconnaissance du caractère national du romanche en 1938 (à la suite La Schweizerische Radio. de lenteurs décisionnelles et de processus consultatifs et législatifs. de traditions. l'article 107. rappelons que le droit des langues est déterminé en Suisse par la réglementation et la jurisprudence et qu'il dépend à la fois de la sphère de compétence fédérale et des attributions cantonales. Aarau. Hrsg. 3. 28 . d'autre part. Cette fragmentation interne de chaque groupe linguistique serait telle qu'elle entraverait toute conscientisation linguistique. Les mécanismes de la paix linguistique De nombreux mécanismes règlent la coexistence linguistique.Il assurerait la bonne entente entre Confédérés. Christine Marti-Rolli. C'est ainsi que le canton des Grisons n'a pas jugé opportun d'en introduire l'application dans sa constitution ou dans la loi pour garantir l'immutabilité du territoire romanche. Bern. Stampili. par interprétation de l'article 116. a été consacré par un arrêt du tribunal fédéral du 31 mars 1965 concernant la protection des aires linguistiques. Feuille fédérale. Bref. 274. p. L'autonomie linguistique cantonale découle de la souveraineté résiduelle des cantons face au pouvoir fédéral. Mais cette territorialité linguistique n'est pas appliquée partout d'une manière linéaire. par exemple. Walter Burckhardt. iniM^/an^eiPuu/CouzmMJniversitedesSciencessocialesdeToulouse 1974. 1978. 1931. alinéa 1 de la Constitution fédérale9. dont la formulation classique est due au juriste Walter Burckhardt en 19318. La liberté de langue en droit suisse. en effet. 1942. 29 . le principe de la personnalité s'applique dans les relations du citoyen avec les autorités cantonales. ils exercent tous les droits qui ne sont pas délégués au pouvoir fédéral». à rencontre de l'autonomie communale grisonne en matière de fixation du régime linguistique (les communes grisonnes peuvent choisir leur langue administrative et scolaire). p. et. 12 et s. p. Le troisième principe de la territorialité. Lausanne. Dans les cantons multilingues. 373. Kommentar der schweizerischen Bundesverfassung vom 29. L'arrêt du tribunal fédéral suisse du 31 mars 1965 et la protection des aires linguistiques. Une telle mesure irait. Guy Héraud. aucune langue officielle ne jouit d'un privilège au dépens d'une autre et il n'y a pas de notion juridique de minorité linguistique7. Celui-ci stipule. qui sont tenues. Au plan cantonal le principe de la territorialité et celui de la personnalité sont complémentaires. d'autre part. en effet. permet à chaque citoyen de s'adresser dans sa langue maternelle aux autorités fédérales pourvu que cet idiome soit officiel.d'un vote populaire) revêt plutôt un aspect symbolique que pratique. voire dans leurs différents districts et communes. les collectivités cantonales peuvent fixer la (ou les) langues officielles sur l'ensemble de leur territoire. Cf. que les cantons «sont souverains en tant que leur souveraineté n'est pas limitée par la Constitution fédérale. de sauvegarder leurs aires linguistiques10. Autrement dit les entités cantonales sont autorisées à protéger l'intégrité et la pureté de leurs aires linguistiques. Ce principe dont nous ne pouvons développer toutes les implications et interprétations. Rappelons.1. (thèse de doctorat et de licence présentée à la Faculté de droit de l'Université de Lausanne). 801 Cf. p. selon l'article 3 du texte constitutionnel fédéral. Mai 1874. à ce propos. comme tels. le trilinguisme des rouages de l'État fédéral. oblige les cantons à garantir l'homogénéité de leurs caractères linguistiques. Le principe de la personnalité (ou principe de la liberté de la langue). 7 8 9 10 Cf. En vertu de ces dispositions. constitue à maints égards la pierre angulaire de l'édifice multilingue suisse. 1947-1966 et de 1969 à nos jours) et exceptionnellement trois (1959-1961). réserve une place surdimensionnée aux groupes minoritaires latins. in: Neue Zürcher Zeitung. le clivage linguistique existe mais il n'est pas nécessairement déterminant. La très grande majorité des partis suisses (notamment les quatre partis gouvernementaux: le Parti radical-démocrate. En outre un Grison d'origine romanche y a siégé au début du siècle12. ainsi que dans les rangs de l'Armée. d'autre part. 30 . ils y ont occupé un siège par intermittence (1848-1864. l'exécutif fédéral actuel. Le Conseiller fédéral radical (freisinnige) Felix L. Mais si leur représentation paraît satisfaisante au niveau global. le Parti socialiste. 1881-1913. Dans le domaine des votations fédérales (Volksabstimmungen) telles que referenda. (il existe un tiré à part).4. de Trins. 1911-1950. 1954-1959. Les Suissesfrançaisy ont toujours obtenu un mandat depuis 1848. II en est de même dans les commissions fédérales d'experts. leur ventilation qualitative et leur poids décisionnel dans les différents services administratifs fédéraux laissent parfois à désirer. Die Bundesräteder schweizerischen Eidgenossenschaft seit 1848. Quant aux Suisses italiens. 11 12 13 Cf. peut-on y observer des nuances et des sensibilités différentes dans le comportement et l'orientation politique. le Parti démocrate-chrétien et l'Union démocratique du centre) a une infrastructure multilingue et l'on ne peut y déceler de véritables contrastes entre les régions linguistiques. Les institutions fédérales et les langues Hormis les articles 107 et 116 de la Constitution fédérale de 1874. 1917-1934. Ceux-ci représentent 1/4 des citoyens suisses et y détiennent trois sièges sur sept (2 Suisses français. 1 Suisse italien et 5 Suisses allemands). Néanmoins. Tout au plus. était de souche romanche. il n'y a aucune disposition constitutionnelle concernant la représentation des groupes linguistiques dans les institutions fédérales. le Conseil fédéral (le gouvernement suisse est composé de sept membres élus pour quatre ans et rééligibles. dans l'Administration fédérale (134'319 employés et fonctionnaires fédéraux en 1985). Enfin. Il siégea au gouvernement suisse de 1913 à 1920. Le Tribunal fédéral (Lausanne) et le Tribunal fédéral des assurances (Lucerne). dont les juges sont élus pour six ans par l'Assemblée fédérale (Chambres réunies). Calondcr. Les minorités latines sont. 22 décembre 1987». qui jouent un rôle prépondérant dans le processus décisionnel national. en particulier pour les Romands. voire deux au cours de certaines périodes (1864-1875. équitablement représentées au sein des deux Tribunaux fédéraux13. par les deux Chambres du Parlement fédéral) reflète assez bien le pluralisme linguistique suisse1 '. élu en décembre 1987. 19661973 et de 1986 à l'époque actuelle). initiatives populaires et contre-projets qui rythment par leurs débats la vie politique nationale. p. Schweizerische Gesellschaft für praktische Sozialforschung. 1987. des paritaires. certains pratiquent la démocratie directe à la Landsgemeinde. Universität Bern. est trilingue (allemand. «Il s'agit d'organismes individualisés à l'extrême. des cantons de montagne. la structure nationale est multilingue. Certains ont une structure fédéraliste interne. d'autres sacrifient au régime représentatif. Tout d'abord. Si nous examinons uniquement les cantons sur le plan linguistique. Walais et Grisons). 16 Cf. les Grisons. Cette hétérogénéité s'explique par le fédéralisme et les différentes traditions historiques. certains vivent encore sous la houlette d'un parti politique majoritaire. 31 . Toutefois la Suisse alémanique y détient une position prééminente. 7. Enfin dans le monde syndical et patronal. de ceux qui ont des limites naturelles et de ceux qui n'en ont pas. Vaud et Genève).. 4 francophones (Jura. 24 Heures. un autre cent fois moins. d'autres pas. Il y a des cantons monolingues. de plaine ou mixtes. Ed. Lausanne. und Forschungszentrum für schweizerische Politik. le français affronte le bilinguisme allemandschwytzertiitsch. Alain Pichard. Chaque canton multilingue a élaboré son propre statut en matière linguistique. 5. Portraits des 26 cantons. la partie septentrionale et 14 Voir à ce propos: Vox. alors que dans les Grisons l'allemand et le dialecte alémanique ont en face plusieurs idiomes romanches et l'italien. le 1er janvier 1979. de ronds et de biscornus. 1 italophone (Tessin) et 4 multilingues (Berne.. Une question suisse.Cependant. nous pouvons en distinguer 16 germanophones. Les cantons bilingues La Suisse compte 26 cantons (soit 20 cantons et 6 demi cantons) fort divers. trilingues. Neuchatel. A la suite de multiples avatars16.. Delémont. Analyses des votations fédérales. Toujours est-il qu'il existe d'assez nombreuses différences entre les quatre cantons multilingues. Union suisse des Paysans... italien et rhéto-romanche). à nos jours. Union suisse des Arts et Métiers et Union suisse du Commerce et de l'Industrie y ont du reste leur siège central). Il y en a de grands et de minuscules. 1986. les résultats de quelques consultations révèlent parfois des divergences et des dissentiments entre les familles linguistiques14. Dans les trois premiers cas. La Suisse dans tous ses États. Zürich. des catholiques et des protestants. Les quatre grandes organisations professionnelles suisses (Union syndicale suisse. 1977. L'un d'eux compte plus d'un million d'habitants. trois d'entre eux sont bilingues (français et allemand) alors que le quatrième. 15 Cf.. d'autres sont ouverts depuis longtemps au pluralisme»15. Le canton de Berne abrite depuis 1815 une importante minorité francophone dans le Jura. Fribourg. Gouvernement de la république du Jura. bilingues. La question jurassienne. » 17 18 Cf. pp. Leur utilisation est réglée dans le respect du principe de la territorialité. L'allemand et le français sont. 32 .en majorité catholique du Jura s'en est détachée pour former un nouveau canton. Pourtant le courant séparatiste persiste dans le Jura méridional (notamment à Moutier). Bienne et Evilard). Dans ses nouvelles frontières de 1979. y énonce les grands principes de la coexistence et du respect des aires linguistiques. la constitution cantonale de 1857 ne garantissait pas d'une manière explicite l'égalité des deux langues officielles. du Jura méridional et le district bilingue de Bienne (qui ne comprend que deux communes. celui­ ci aboutit à une modification de la constitution cantonale. la population résidante du canton de Fribourg comptait 61. Le canton de Fribourg a un système de bilinguisme d'un genre particulier. L'État favorise la compréhension entre les deux communautés linguistiques. C'est ainsi que ceux­ci ont la possibilité de faire valoir leurs droits en matière de langue et de culture dans le processus législatif cantonal. concernant les récents développements de l'affaire jurassienne: Année politique suisse 1985. Le canton de B erne a consacré pratiquement le principe de la territorialité des langues et accompli un effort considérable en vue de garantir les droits de la minorité francophone. Après de nombreux avatars. Berne 1986. 1986. 32.3% de germanophones et 6. Quant aux autres districts bernois. élaborée en 1966. divisée entre Protestants et Catholiques18. La constitution cantonale bernoise de 1893 révisée lors de ces modifications territoriales confère un certain nombre de droits et d'attributions aux francophones jurassiens et biennois. Voir aussi: John R. Clarendon press. Tout d'abord. en majorité protestant. les langues nationales.G. acceptée en votation populaire le 23 septembre 1990. Le nouvel article 21 précise désormais que «le français et l'allemand sont les langues officielles. possède une importante minorité germanophone./κτα separatismin Switzerland. le canton de Berne ne conserve ainsi que les trois districts francophones. d'autre part. même si la majorité du Jura méridional reste loyaliste.17 Le canton de Fribourg qui est en majorité catholique et francophone (avec une petite minorité germanophone et protestante). Une Charte des langues. Toujours est­il qu'un vaste débat linguisti­ que s'y engage au cours des années quatre­vingt. De même. tous les mécanismes mis en place par le canton de Berne pour sauvegarder la minorité francophone ne peuvent masquer la persistance d'un malaise minoritaire.4% de francophones. En 1980. Oxford. Le français est la seule langue officielle du Jura bernois. Jenkins. ils ont la garantie d'un siège au gouvernement cantonal (celui­ci comprend 7 membres élus directement élus par le peuple tous les 4 ans simultanément au législatif cantonal). même si l'interprétation généralement admise allait dans ce sens. alors qu'il partage ce privilège avec l'allemand dans le district de B ienne. Bref.3% de personnes parlant d'autres langues. ils sont germanophones. 28­30. 0% de francophones. Quoi qu'il en soit la pratique et les textes constitutionnels accordent des garanties non négligeables aux Alémaniques.9% de romanches. Cf. 1984.9% de germanophones. la population résidante du Valais comptait 60. 6. Un rassemblement multilingue de formations politiques d'inspiration chrétienne (Parti démocrate chrétien du Valais romand et du Haut Valais. Le Valais a réglé d'une manière satisfaisante les relations entre la majorité romande et la minorité alémanique du Haut Valais19. d'une manière hégémonique le pouvoir au niveau cantonal. pp. 32. 13. F. Le gouvernement valaisan compte en 1991 deux Haut Valaisans de langue allemande (un Démocrate chrétien et un Chrétien social) et trois Valaisans francophones (deux Démocrates chrétiens et un Radical). il y a des ombres au tableau et la cohabitation traverse parfois quelques périodes d'incompréhension et de tension. De même. Le régime linguistique y repose sur des bases solides. ce rassemblement a gagné quatre des cinq sièges du gouvernement cantonal (élu pour quatre ans par le peuple)21. Certes. Dessemontet. Le principe de la territorialité s'y applique et une certaine tolérance y est admise.1% de germanophones et 7. un siège au sein de l'exécutif cantonal. 119-122. une frontière linguistique stable.La gestion du canton est aux mains d'un système multipartite où le Parti démocrate chrétien conserve une légère prédominance. 2 Socialistes romands et 1 représentant de l'Union démocratique du centre romand. 1 Radical alémanique. L'égalité des deux langues est garantie dans la constitution cantonale de 1907. ainsi que le Parti chrétien social du Haut Valais) contrôlent. 21. d'autre part. Les Grisons Les Grisons présentent une grande dissemblance linguistique (en 1980. Lors des dernières élections cantonales en 1991. une forte tradition locale et un patriotisme rhodanien très vif y ont développé un esprit de coexistence linguistique assez remarquable20. Le gouvernement était ainsi composé de 3 PDC ( 1 Alémanique et 2 Romands. ils ont une 19 20 21 En 1980.8% de la population est catholique). la population résidante comptait 59. ce dernier a obtenu trois des sept sièges de l'exécutif cantonal. dont une femme).7% de personnes parlant une autre langue). son degré relativement élevé d'homogénéité économique. C'est ainsi que les villes de Sion (chef-lieu cantonal) et de Sierre situées dans l'aire linguistique francophone abritent des écoles françaises et quelques classes de langue allemande pour la minorité germanophone. Québec. Son unité géographique (la vallée du Rhône) et confessionnelle (92.5% d'italophones et 4.9% de personnes parlant d'autres langues. Rappelons que la Constitution du Valais de 1907 garantit à chacune des trois régions du canton: Bas-Valais romand. Le droit des langues en Suisse. 33 . C'est ainsi que de 1986 à 1991 (la législature fribourgeoise est quinquennale). Valais-central romand et Haut-Valais alémanique. il est assez compliqué. lep wier en Haute Engadine et le valladeren Basse Engadine. Heinrich Schmid. la Ligue romanche (dont le siège est à Coire) réunit en son sein plusieurs groupements régionaux et culturels romanches. (36'000 Romanches dans le canton dont 30Ό00 dans leur terre d'origine) de son côté. Le romanche. le surmiran dans le district de Γ Albula. au poids de l'histoire et au facteur religieux. où les parlers romanches sont réduits à la portion congrue. comme nous l'avons vu précédemment. il est bilingue (allemand et l'un des cinq idiomes romanches) dans les communes romanches et monolingue ailleurs (italien ou allemand). Exposition «Le pays rhéto­romanche». dont 73 ayant une majorité romanche. Celle­ci est déterminée. par les communes qui ont la compétence de fixer leur langue administrative et scolaire. Celle­ci reconnaît l'existence de trois langues nationales (allemand. En fait il y a cinq langues écrites et scolaires réunies sous une appellation d'ensemble: Celui­ci comprend ainsi: le sursilvan en Surselva. le sutsilvan dans la vallée du Rhin postérieur. Quant à la majorité germanophone. Mais le bilinguisme précité est fortement déséquilibré au profit de l'allemand dont le poids didactique ne cesse de croître au fur et à mesure que l'on passe du degré élémentaire au niveau supérieur. au compartimentage géographique. Elle exige ainsi un meilleur an­ crage du romanche dans les institutions cantonales (notamment par une politique plus pointue dans le droit linguistique et en matière de délimitation d'un territoire 22 23 24 Cf. Enfin mentionnons l'existenced'une nouvelle koïne romanche le rumänisch grischun du professeur Schmid. En 1984. Richtlinien für die Gestaltung einer gesamtbündnerromanischen Schriftsprache. Cette étonnante mosaïque linguistique est due. Le sursilvan et le vallader sont considérés comme langues officielles et toutes les lois cantonales sont traduites dans ces deux idiomes. 1984. Elle défend les intérêts de la Quarta Lingua et souhaite en enrayer le déclin24. Chur. entre autres. Coire. Quant au système scolaire. Ligue romanche. qui devrait constituer le nouveau lien linguistique entre tous les Romanches22. Rumantsch Grischun. Notons aussi que les clivages religieux ne coïncident pas avec ceux des langues.grande bigarrure confessionnelle et si l'on fait abstraction des étrangers il y a une légère majorité protestante par rapport aux Catholiques romains. à une très forte tradition locale. 34 . le tyrolien dans la vallée de Samnaun à l'est et un patois d'origine valaisanne parmi les Walser de quelques hautes vallées alpines. elle comprend trois sous-groupes parlant des dialectes différents: le Churdeutsch dans le nord. Cf. 1982. romanche et italien) sans les nommer (article 46:" Die drei Sprachen des Kantons sind als Landessprache gewährleistet"). En schématisant. Aspects culturels économiques et politiques de la vie quotidienne des Romanches. Fondée en 1919. ne forme pas un ensemble homogène. les Grisons comptaient 213 collectivités communales. Lia Rumantscha. Ni la constitution cantonale de 189223 ni la loi ne délimitent l'aire linguis­ tique romanche. En vertu de la loi fédérale sur les subventions aux cantons des Grisons et du Tessin pour la sauvegarde de leur culture et de leurs langues du 23 juin 1983. on a enregistré quelques résultats encourageants). Mesolcina et Calanca). la langue allemande constitue la langue principale et elle joue un rôle prépondérant dans toute la société grisonne. 35 26 27 28 . les vallées italiennes des Grisons. Le gouvernement cantonal grison est élu par le peuple tous les quatre ans. fondée en 1918. un système d'élection majoritaire pour le Grand Conseil. dont nous avons parlé précédemment28. même si le réveil romanche ne laisse personne indifférent. Parti radical et Union démocratique du centre) divisé par le clivage confessionnel dirige le canton et relègue les Socialistes dans l'opposition au niveau de l'exécutif cantonal27. 2 représentants de l'UDC et d'un Radical. Quoi qu'il en soit. ledit groupement reçoit annuellement Frs450'000 de la Confédération etFrs ÎOO'OOO du canton des Grisons. un multipartisme (Parti démocratique chrétien. aux Grisons les clivages régional.. Tessin La Suisse italienne se compose de deux domaines distincts. du reste. En ce qui concerne les «Bündner Valli» ou vallées italiennes des Grisons (Poschiavo. En 1991. entre autres. Tout 25 La structure politico-institutionnelle grisonne implique. ces revendications romanches s'insèrent dans un tissu institutionnel et politique grison fort disparate et d'une grande complexité25 qui évolue assez lentement. une autonomie communale très importante et une autonomie des 39 cercles très étendue. Quoi qu 'il en soit. Ce dernier connaît plusieurs connotations spécifiques. Dans de telles conditions la revendication d'une délimitation du territoire linguistique se heurte à de nombreux obstacles et à l'autonomie communale (véritable clef de voûte du système politique grison) ainsi qu'à la procédure référendaire qui conditionne tout le travail du législatif cantonal (le canton des Grisons connaît le référendum législatif obligatoire). Bref. il était composé de 2 PDC. et la république et canton du Tessin29. une grande extension des droits populaires.romanche) et dans la vie fédérale (dans ce dernier domaine. Notons que les «Bündner Valli» n'ont ni unité confessionnelle (il y a des Protestants et des Catholiques romains) ni unité géographique. à des subsides des pouvoirs publics. Bregaglia. l'italien y domine dans la vie publique aux côtés des formes dialectales italiennes26. de taille inégale. entre autres. local. 7. religieux et partisan l'emportent encore largement sur les éléments linguistiques. Leur caractère italien est garanti par la constitution cantonale et l'autonomie communale. en défend les intérêts et «l'italianità» dans le cadre cantonal grâce. Les Bündner Valli (985 km2 et 12'753 habitants en 1980) représentent 7. Une association: le «Pro Grigioni italien» (qui compte 1390 membres en 1983). Sur le plan des forces politiques grisonnes.7 % de la population des Grisons. une démocratie référendaire très large.. Bologna. en Italie. notamment depuis l'ouverture du tunnel autoroutier du Saint Gothard en 198033 qui en altèrent subrepticement l'identité. 1980. entre autres. ainsi qu'une Haute École à Saint-Gall. Celle-ci forme le quart des italophones du canton (54'869 nationaux italiens et 168'239 Suisse italiens en 1980). La Suisse française compte trois universités cantonales et la Suisse allemande en a également trois. Le tunnel ferroviaire du Saint-Gothard a été ouvert en 1882 et les deux tunnels autoroutiers du San Bernardino (qui se trouve sur territoire grison) et du Saint-Gothard respectivement en 1967 et 1980. D'un côté il a des liens politiques.0 % de personnes parlant une autre langue. Rappelons enfin que l'autoroute entre Chiasso et Bale par le tunnel du Saint-Gothard est entièrement achevée en 1988. 65. il abrite une université catholique bilingue (français et allemand). Le Tessin possède une infrastructure scolaire complète jusqu'au niveau du gymnase ou lycée. Enfin. Lingua matrigna. ni les traditions et la mentalité. celle-ci se défend bien dans le canton31. En outre.. par contre. Notons enfin que le canton subit une «colonisation alémanique dans la vie économique» et une invasion du tourisme de masse. Toujours est-il que cette amélioration des communications entre le Tessin et la «Svizzera interna» n'ont pas totalement annulé ce facteur de marginalisation. une sorte de «via crucis». même si ce demier a refusé récemment un projet de centre universitaire32. une forte urbanisation et tertiarisation (en 1980. administratifs et économiques avec la Suisse. Celle-ci constitue. 263. on peut observer. il abrite une importante population étrangère de langue italienne. Il Mulino.. 248. mais d'un autre côté.. Quant à Fribourg. Toutefois quatre d'entre elles y ajoutent la mention de république (Jura. il ne peut non plus s'identifier totalement à cette dernière en raison d'une frontière «politique et administrative. cit. En ce qui concerne la langue italienne. 271.1 % de germanophones et 5. il les découvre. p. p.9 % d'italophones. Neuchatel. Mais dans ce cas. op. Enfin l'État fédéral a deux Écoles polytechniques (Lausanne en Suisse française et Zurich en Suisse allemande). Ces caractéristiques culturelles de «l'italianità». La Suisse dans tout ses États. ils sont en nombre de 29'464 en 1980. en particulier avec la Suisse alémanique». les Tessinois ont six quotidiens et près d'une vingtaine d'hebdomadaires. 11. Le Tessin a 2801 km2 et compte 265'899 habitants en 1980. en effet. Alain Pichard. rappelons l'existence d'une petite enclave germanophone (Walser) dans la localité de Bosco Gurin à l'ouest de la Vallée de la Maggia (à l'ouest du canton du Tessin). De même il dispose avec les «Bündner Valli» d'une radio et d'une télévision complètes. Cf. Comme l'écrit le Tessinois Sandro Bianconi: «le Suisse italien se trouve dans une condition nécessairement hybride et ambigue. sur le plan économique..7 % de la population active tessinoise travaille dans le tertiaire) et une marginalisation par rapport à la «Svizzera intema»30. ainsi que par des choix politiques et sociaux» qu'il ne souhaite pas adopter34. n'oublions pas la présence de plusieurs milliers de saisonniers et de frontaliers italiens. 29 30 31 32 33 34 Toutes les collectivités cantonales ont l'appellation de canton. car il n'en partage ni la langue. Cf. Quant aux germanophones suisses et étrangers. Cf. Genève et Tessin).d'abord. dont 83. Italiano e dialetto nella Svizzera italiana. Alain Pichard. De surcroît. p. En outre. Sandro Bianconi. 36 . La Suisse dans tous ses États. cit. op. il ne peut s'identifier totalement avec cette dernière. vol ΠΙ. le schwytzertùtsch (appellation d'ensemble des dialectes alémaniques). (l'un des deux articles linguistiques du texte constitutionnel). en effet. 37 39 . in: Gazette de Lausanne des 14 et 15 novembre 1987. Il emploie. Or. selon Flavio Cotti. vers une nouvelle politique linguistique. Cf. le cas échéant. va bouleverser le jeu politique traditionnel. Mais le combat est difficile. a pris récemment une telle ampleur que d'aucuns ont craint une néerlandisation (c'est­à­dire la transformation du schwytzertùtsch en véritable langue aux dépens de l'allemand). qui pourrait déboucher. des réactions se sont produites et quelques milieux alémaniques préconisent un usage restrictif du dialecte en particulier dans le domaine scolaire. Ariane Bertaudon. La nouvelle loi fédérale sur la radio et la télévision ne contient. conseiller fédéral et chef du Département fédéral de l'Intérieur. la répartition des sièges était la suivante: 2 Libéraux­radicaux.Quant au système politique tessinois. Deux partis traditionnels interclassistes (le PDC et le Parti libéral­radical) et deux formations socialistes (Parti socialiste et Parti socialiste autonome) y rythmaient avec quelques autres petites formations la vie politique. Ce nouveau groupement va gagner des sièges lors des élections législatives cantonales de 1991M et ébranler sérieusement le système des partis lors des élections législatives fédérales d'octobre 199137. il se caractérisait jusqu'au début de 1991 par une proportionnalisàtion importante de la vie publique. C'est ainsi que la nouvelle Ligue gagne d'emblée 12 sièges sur 90 au Parlement cantonal. Toujours est­il que l'apparition en 1991 de la Ligue des Tessinois. 2 PDC et un Socialiste du PSU. L'expansion de ce dernier. Elle obtient alors l'un des deux mandats du canton au Conseil des États et deux sièges sur huit dans la deputation cantonale au Conseil national. aucune mention concernant l'utilisation respective du dialecte et du Hochdeutsch dans les programmes natio­ naux. Ils se partageaient également le pouvoir au niveau du gouvernement cantonal35. 1er décembre 1987 (pour le texte de cette loi). C'est ainsi que la connaissance des langues nationales diminue au profit de l'anglais et que l'on assiste à une vague dialectale en Suisse alémanique. Feuille fédérale. L'effort de cohésion nationale implique une coexistence linguistique38. Flavio Cotti plaide pour les langues nationales. Cf. Le Suisse allemand écrit une langue (le haut­allemand) qu'il ne parle pas. Notons que le gouvernement fédéral a confié en 1987 à une commission d'experts le soin d'étudier une révision de l'article 116 de la Constitution fédérale. L'avenir du plurilinguisme suisse Le pluralisme linguistique suisse est actuellement un sujet de préoccupation priori­ taire. relayée par la radio et la télévision (qui ne réservent qu 'une partie fort restreinte de leurs heures d'émission au Hochdeutsch)39. 8. celle­ci est soumise de nos jours à de nombreux aléas et changements. car l'on ne peut réfréner impunément cette 35 36 37 38 Lors des élections pour le gouvernement cantonal d'avril 1991 (à la proportionnelle). Face à une telle évolution. mouvement populiste. d'autre part. Ces écarts. Gageons que les discussions concernant l'Espace économique européen ne manqueront pas d'influencer les équilibres multilingues helvétiques et d'en esquisser peutêtre de nouvelles configurations.4% 43.3% 47. Toujours est-il que cette diversité culturelle devra affronter au cours de ces prochaines années de nombreux défis.6% 8. mais d'une manière moins aiguë. De surcroît. Seuls les Romands ignorent une telle dualité. ce modèle fonctionne bien. Rappelons que les Suisses italiens connaissent partiellement. Il en est de même outre Sarine (la Sarine est une rivière qui marque à Fribourg la frontière entre l'allemand et le français) où les rivalités cantonales sont toujours vivantes. ont suscité de nombreuses interrogations et de multiples débats.1% 100% 38 . cette dialectisation compliquant le problèmes des communications interlinguistiques. Ils utilisent un français régional. Sans prétendre résoudre cette controverse. qui diffère assez peu du français hexagonal. sociales et culturelles. En dépit de quelques accrocs mineurs. notamment au niveau du débat européen.6% 6. Mais il est difficilement exportable.8% 70. une situation similaire avec la cohabitation entre l'italien et des formes dialectales du lombard.4% 19. La Suisse passe pour avoir élaboré une mécanique paradigmatique en matière de paix linguistique par une sorte d'effet induit du fédéralisme historique. ANNEXES Tableau I Population suisse selon la religion (recensement fédéral 1980) Confession Protestants Catholiques romains Autres Total Citoyens suisses 2'730'111 2'364'670 326*205 5'420'986 50.8% 100% Total 2'822'266 3'030'069 513'625 6'365'960 44. notons que la solidarité entre les pays romands fait défaut et l'on est encore très loin d'une quelconque conscience francophone.vague dialectale sans toucher à l'identité profonde alémanique. Il en résulte un certain malaise dans les relations intercommunautaires. les pouvoirs publics ne souhaitent pas nécessairement trancher le débat.0% 100% Étrangers 92'155 665'39 187'420 944'974 9. affectent les relations entre la Suisse alémanique et la Suisse romande. De nombreuses disparités économiques. dramatisés par les uns ou minimisés par les autres. 9 74.9 18.1 6.1 1.3 20.0 Tableau III Évolution de la répartition linguistique de la population de nationalité suisse résidant en Suisse de 1910 à 1980 (en pourcentage) Année 1910 1920 1930 1941 1950 1960 1970 1980 Germanophones 72.9 20.1 0.9 9.7 73.7 21.9 9.0 5.0 39 .1 3.7 20.4 74.2 1.1 69.9 65.9 0.8 Romanches 1.0 0.3 0.2 1.7 1.6 0.9 20.9 4.1 1.1 1.1 1.4 4.3 64.4 20.1 21.6 0.1 18.1 0.Tableau Π Évolution de la répartition linguistique de la population résidant en Suisse de 1910 à 1980 (en pourcentage) Année 1910 1920 1930 1941 1950 1960 1970 1980 Germanophones Francophones 69.0 1.1 74.0 4.5 Francophones 22.1 70.2 0.3 18.0 3.1 1.1 Italophones 3.4 Italophones 8.9 71.9 4.2 1.0 4.4 0.1 0.3 6.6 0.5 Romanches 1.1 1.1 72.6 72.1 21.0 21.8 73.9 Autres 0.2 0.8 Autres 0.2 1.2 5.9 4.5 11.8 0.0 73.6 20.5 73.1 0.7 20.1 6.0 20. 1 59.2 3.0 136 131 422 390 123 27 6.8 0.1 32.4 0.9 223*108 82.4 39*311 7.3 924 74'420 505 1.3 11.0 1*181 0.5 36*017 21.1 29'797 40 .5 22Ί99 13.4 10*482 4.0 122'097 77.2 36'833 4.Tableau IV Population de nationalité suisse résidant en Suisse en 1910 et 1980.1 2*164 3.4 Romanches Autres 8. au Tessin.1 6*555 3.1 57*111 16.9 4'992 0.2 7'830 1.3 113'697 61.4 55'853 85.1 131'240 60.0 0. à Berne et aux Grisons selon la langue maternelle en 1980 (en chiffres absolus et en pourcentage) Cantons Neuchatel Fribourg Genève Vaud Valais Jura Tesssin Grisons Berne Allemand 12'670 59'824 33'009 45'675 70'307 4'068 29'465 98'645 769'791 Français Italien 13'990 8.5 225'862 64.9 84.6 397Ό28 75.1 6*728 3.8 2'874 4.1 32.8 4'866 2.9 6*856 8. selon les langues Année 1910 1980 Germanophones Francophones 2'326'138 3'986'955 708'650 l'088'223 Italophones 125*336 24 Γ 758 Romanches 39'349 50'238 Autres Γ809 53'812 Tableau V Population résidante en Suisse occidentale.9 4.6 0.3 2.6 32*636 9.1 46*343 8.0 0.9 0.7 8.4 9.1 9*475 6. 8 5.7 13.3 0.6 87.7 32'342 0. au Tessin.8 82.2 76.8 Catholique romain 36.4 2.3 1.3 85.6 106'664 30.9 6'673 6'284 8*647 Italien 16*652 10.3 15'750 8.2 154Ί61 178'208 51.3 3'322 5 2 5'270 7.9 945 534 184 236 311 72 3'572 11.2 41 .3 75. à Berne et aux Grisons selon la confession en 1980 (en chiffres absolus et en pourcentage) Cantons Neuchatel Fribourg Genève* Vaud Valais Jura Tesssin Grisons Berne Protestant 83'957 53.4 3*556 0.1 5.3 9*160 6.3 7.5 3.3 14*708 0.7 Total 158*368 100 185*246 100 349Ό40 100 528*040 100 218*707 100 64*986 100 265'899 100 164*641 100 912Ό22 100 Tableau VII Population résidante des grandes villes suisses selon la langue en 1980 (en chiffres absolues et en pourcentage) Cantons Genève Lausanne Berne Bale Zurich Luceme Saint-Gall Coire Bienne Allemand 14'709 9*870 119*781 144'874 295'410 55*219 64*723 24'249 29'674 Français 94'956 60.6 Romanches Autres 9.5 0.9 87.6 6.5 Autres 17*155 10.7 0.2 64Ί68 18.6 294*495 10*287 8'655 20'091 74*437 700'315 55.7 4.6 0.1 14*247 11.4 7.7 55.4 5*009 0.7 4.1 29'933 19.Tableau VI Population résidante en Suisse occidentale.7 79.0 8.0 17.2 255 114 399 527 2'487 4.1 l'503 15*725 29.2 57'256 83.6 4.0 25252 13.6 30'636 8.1 51.6 3.8 5.2 0.1 2'618 8.8 5'833 3.6 92.6 10'244 8.5 79.7 92*874 72.6 45.4 45*732 8.0 2'529 7.8 83.0 5'704 10.1 0.7 5*379 2*018 14*155 6'201 52*386 2.3 3.0 9'241 6.0 188'520 203Ό41 54*313 231'653 84*003 159'321 35. LISTE DES CANTONS ET DES DEMI-CANTONS SELON LA CONSTITUTION FÉDÉRALE DE LA SUISSE DE 1874 ZH BE LU UR SZ OW NW GL ZG FR SO BS BL SH AR AI SG GR AG TG TI VD VS NE GE JU Zürich Bern / Berne Luzem Uri Schwyz Obwalden (Demi-canton) Nidwaiden (Demi-canton) Glarus Zug Freiburg / Fribourg Solothum Basel-Stadt (Demi-canton) Basel-Land (Demi-canton) Schaffhausen Appenzell Ausserrhoden (Demi-canton) Appenzell Innerrhoden (Demi-canton) St-Gallen Graubünden / Grigioni / Grischun Aargau Thurgau Ticino Vaud Valais/Wallis Neuchatel Genève Jura Ernest WEIBEL Professeur de science politique Université de Neuchatel Institut de sociologie et de science politique Pierre-à-Mazel 7 CH-2000 Neuchatel 42 . 43 . Cette affirmation trouve ses limites dans la traduction juridique.Géographie politique et traduction juridique Le problème de la terminologie Maher Abdel Hadi Sommaire Introduction I ­ La traduction juridique 1 ­ Les textes juridiques par nature 2­ Les textes juridiques par destination II ­ Géographie politique et langage juridique 1­ Le langage juridique des pays anglo­saxons 2­ Les pays employant le français 3­ Les difficultés propres à la traduction juridique en arabe III ­ Traduction et transposition juridique IV ­ Les limites de la transposition Index anglais ­ français Conclusion Introduction La traduction exige au minimum la connaissance approfondie de deux langues. Car il ne suffit pas de connaître le droit pour faire une traduction juridique précise. une bonne maîtrise de la géographie politique lui permettant d'avoir des notions solides sur l'organisation et le fonctionnement des institutions politiques et administratives des pays concernés. outre des connaissances linguistiques et juridiques. C'est ainsi que l'on a remarqué que les traducteurs se spécialisent de plus en plus dans des domaines déterminés tels que la médecine. etc. Certes. l'ingénierie. Le traducteur juridique doit posséder. la psychologie. Γ astrologie. il est désormais admis que la «bonne traduction» est celle qui est établie par un traducteur possédant des connaissances spécifiques sur le sujet traité. N° 11. La spécialisation en interprétation j uridique. doyen honoraire de la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Paris. mais de faire la synthèse d'une situation 1 Ainsi. en Suisse et en Belgique) et en arabe (comparaison de la terminologie juridique employée en Arabie Saoudite. elles-mêmes insérées dans un contexte social. les religions voire les régimes politiques. C'est un domaine difficile à pénétrer et qui se complique encore chaque jour par les apports de la jurisprudence. Mohand HAMAI. Parallèles. également interprète de la Cour de justice des Communautés européennes : «le droit diffère des autres domaines comme les sciences ou les affaires. 44 . Les systèmes juridiques varient selon les traditions. p. C'est une affirmation partagée par tous les traducteurs et interprètes spécialisés dans la traduction juridique 1 . p. telles expressions seront possibles ou non. un Français ou un Italien. C'est là tout le drame des traductions». N° 11. comme une teinte uniforme sur la carte du territoire des esprits. Pour suivre Paul Valéry. La même affirmation apparaît également sous la plume de S. la technologie etc. Selon la structure et le mécanisme de ce langage. les cultures. Ce n'est après tout qu'une exploitation de certaines propriétés d'un langage donné. page 58) que «si la chimie. Nous n'en voulons pour exemple que les nombreuses possibilités de recours prévues par la législation américaine («liability actions») contre les médecins pour faute professionnelle.67. M. en français (terminologie employées en France. le «droit est un amoncellement de signes (les termes juridiques) désignant des structures complexes (les notions de droit). mais encore entre les Français mêmes. Interpréter la description d'une boîte de vitesses ou la formule d'un médicament ne constitue pas un obstacle majeur dans la mesure où ces descriptions désignent des réalités concrètes invariantes d'une langue à l'autre . un même terme juridique dans une même langue peut couvrir des sens différents selon le contexte géographique dans lequel il est employé. Parallèles. Spiridon ADAMOPOULOS. par excellence. si une boîte de vitesses désigne une réalité concrète identique pour un Allemand. la médecine. Par contre. propre à un peuple ou une culture. A travers le droit s'expriment les nuances de sensibilité des peuples et leur perception de certaines réalités et abstractions. le droit ne l'est pas.. culturel et économique bien précis». Ainsi.58. en Egypte et dans les pays arabes de l'Afrique du Nord). Le droit est. La présente communication exposera cette idée en prenant des exemples en anglais (comparaison de la terminologie juridique employée aux Etats-Unis. interprète de la Cour de Justice des Communautés européennes écrit dans le n° 11 de Parallèles (1989. (Regards sur le monde actuel). en GrandeBretagne et en Australie).Les notions techniques et scientifiques ont souvent une dimension «universelle» et les connaissances qui en découlent peuvent être traduites d'une langue à une autre indépendamment de la zone géographique de la langue d'origine. «nous distingue.. non seulement entre les manières d'écrire. paraîtra obscur ou ambigu dans l'autre quoique étant dit au moyen de mots correspondants ou qui semblent tels. L'interprète dans une institution judiciaire multilingue.. désirables ou non. Ce qui paraîtra assez bien défini dans une langue. fortes ou faibles : il n'en faut pas plus pour engendrer des différences nationales considérables. sont universelles. ne varient que les mots qui les désignentMais en ce qui concerne le droit. HAMAI. ADAMOPOULOS.. un phénomène national. l'on pourrait affirmer que le langage juridique. les circonstances d'un litige ne seront pas perçues de la même façon par des juristes de nationalités différentes. comme l'écrit Georges Vedel. Elle n'a pas pour ambition d'avancer des idées nouvelles. comme la littérature. même bénigne». 45 . I . élément fondamental du monde contemporain. Cette définition est très insuffisante. Certainement pas. Elle ne se définit pas non plus par rapport à la qualité de l'auteur du texte dans la langue de départ. culturels et surtout commerciaux. Le texte juridique peut être défini comme étant celui qui entraîne la création de droits ou d'obligations et indépendamment de la qualité de son auteur et des termes employés. comme l'a dit ALAIN. économiques. tribunal. Mais. «le plus difficile du monde est de dire en y pensant ce que tout le monde dit sans y penser». car elle exige que l'on définisse tout d'abord ce qu'est un texte juridique. On les appelle également les textes légaux ou les sources de droit. la qualité du traducteur (juridique) n'entraîne pas forcément la qualification juridique du texte. Ces deux éléments varient d'un pays à l'autre à l'intérieur d'une même zone géographique ou linguistique. un juriste peut bien écrire un texte littéraire ou philosophique. Ce caractère juridique résulte de l'un des deux facteurs suivants : a) la nature même du texte dans sa langue de départ b) la destination de la traduction. Car. 1. De même. loi. arrêt.La traduction juridique La traduction juridique. règlement.bien connue de tous.. La traduction juridique ne se définit donc pas par rapport aux termes employés.Les textes juridiques par nature Ce sont les textes qui entraînent une modification dans l'ordonnancement juridique et dont la dénomination et la hiérarchie varient selon les systèmes de droit voire même selon les pays. dire que la géographie politique influence la traduction juridique n'est pas une idée originale. avocat. etc. car ces termes peuvent être employés dans un article de journal satirique évoquant un banal fait divers sans pour autant que l'on puisse qualifier le texte publié de «juridique».. Ainsi.. arrêté. Comment peut-on définir le texte juridique ? Est-ce le texte qui comporte des termes comme droit. qui prend de plus en plus d'importance en raison de l'internationalisation des rapports politiques. se définit généralement comme étant celle qui porte sur un texte juridique. Prenons un exemple. A côté de cette catégorie. A ces deux catégories. sources de droit et actes contractuels. Pour l'épouse. A côté des sources du droit qui sont propres à chaque système juridique. les lois référendaires. les lois organiques et les lois ordinaires. Le système juridique américain est fondé principalement sur la constitution fédérale de 1787. en France. Car ces textes. 2.Les textes juridiques par destination La définition des «textes juridiques» par nature nous a permis de constater que ces textes sont qualifiés comme tels du fait qu'ils jouent un rôle normatif dans la société en déterminant les contours des droits subjectifs de chacun et en précisant les obligations qui pèsent sur les membres de la société. tous les pays du monde (à notre connaissance) admettent la notion de contrat et considèrent que celui-ci est créateur de droits et d'obligations à la charge des parties. Mais l'issue de la procédure dépendra de la traduction qui sera faite par le traducteur requis par le tribunal. et d'autre part les actes réglementaires. ces textes sont constitués principalement par the Statues. constituent forcément une traduction juridique. Mais cette qualité leur a été attribuée ou leur sera donnée en raison de l'usage que l'on envisage de faire du document.Par exemple. 46 . ne constituent pas des textes juridiques. par leur nature même. Dans une procédure de divorce opposant un couple français devant le tribunal de Lyon. les juristes les classent. D'une part. les actes législatifs qui comportent la constitution. selon le mari. en quatre catégories. support matériel du texte. Cette dernière catégorie comporte les décrets et les arrêtés. il faut ajouter les traités internationaux et la jurisprudence. En Grande-Bretagne. legal cases and jurisprudences au sens d'opinions doctrinales émises par les juristes confirmés. il s'agit d'une simple lettre d'amitié envoyée à un ancien collègue d'études et rien de plus. sont des textes juridiques créant des droits ou établissant des obligations à la charge des sujets de droit. le mari demande le divorce pour adultère et verse dans le dossier une lettre manuscrite rédigée en allemand où. le traducteur rencontre des textes qui. par leur nature. La traduction de ces textes. l'épouse avoue avoir un lien intime avec un ami résidant en Allemagne. sur les constitutions des Etats fédérés et sur les lois votées par le Congrès Fédéral et par les Congrès des Etats ainsi que par les actes administratifs pris par les autorités administratives et enfin par la jurisprudence des tribunaux et notamment celle de la Cour Suprême des Etats-Unis. En effet.La lettre devient automatiquement un document juridique et son contenu devra être qualifié de texte juridique. D'ailleurs. sa traduction devient une traduction juridique. Les traducteurs qui ont eu l'occasion de traduire des contrats de travaux publics ou d'ingénierie savent bien que les termes juridiques employés dans ces contrats sont très limités par rapport aux termes strictement techniques. Si l'on envisage d'employer le texte pour revendiquer un droit ou rejeter une obligation. mais également la maîtrise des notions juridiques qui se cachent derrière les termes. on décompte actuellement plus de 170 Etats répartis sur les différents continents de notre monde. car on peut procéder à une traduction juridique d'un texte scientifique. philosophique. mais en raison de la destination de la lettre. C'est ainsi que les écoles et les instituts spécialisés dans la formation des traducteurs dispensent aux élèves un enseignement juridique. Celle­ci décidera en fait de l'issue de la procédure qui dépendra de l'intime conviction du juge. La traduction de cette lettre exigera du traducteur non seulement la connaissance des termes normalement employés dans les courriers personnels. Cet enseignement ne constitue en réalité qu'une simple base à partir de laquelle le traducteur construira son propre édifice. Et chaque système juridique a sa spécificité et sa terminologie. La notion d'Etat entraîne automatiquement celle de système juridique. Sa traduction sera une traduction juridique non parce que le tribunal l'a demandé. la distinction que l'on fait souvent entre traduction scientifique et traduction juridique trouve ici sa limite. tirée de la traduction et non du texte original. la plupart des traductions juridiques portent sur des textes juridiques par nature et rarement par destination. 47 . dans la pratique. Certes. Π ­ Géographie politique et langage juridique Il est admis depuis longtemps que le traducteur spécialisé dans la traduction juridique doit posséder de solides connaissances portant sur le droit et sa terminologie. et compte tenu des derniers événements en Union Soviétique. Ainsi. On rencontre cette deuxième catégorie dans les procédures administratives et judiciaires et dans le domaine des contrats. car aucune formation universitaire. et pourtant le texte dans son ensemble est considéré comme un texte juridique en raison de sa destination contractuelle. même au sein des facultés de droit ne peut aborder l'ensemble des systèmes juridiques qui partagent notre monde. tout texte littéraire. commercial ou économique peut devenir un texte juridique en raison de l'usage que l'on fait dudit texte. La première famille est celle des pays de droit romain.Certes. LAROCHE et J. BALEYTE. puis situer celui-ci dans le temps (le droit évolue très rapidement). C. le «classique» Dictionnaire juridique Français-Anglais de J.Washington-Paris. pour comprendre les institutions du pays en question. EtatsUnis. la Chine. constituency. depuis les événements de l'Est que quelques pays et notamment Cuba. congressional district. se fonder sur ses seules connaissances linguistiques et sur ses notions juridiques de base sur le droit anglais pour effectuer toute traduction juridique à partir de l'anglais. 1977. Il doit par la suite se documenter sur le système juridique propre du pays où le texte a été rédigé ou publié. La deuxième famille est composée par les pays anglo-saxons: Grande-Bretagne.. Paris 1984. (c) et enfin la langue.. Nouvelle-Zélande etc. plus de 1850 termes. La documentation doit se faire à l'aide d'ouvrages juridiques publiés dans le pays précédemment identifié et dans la langue de ce même pays. le Pakistan. Enfin la quatrième famille est celle des pays de droit marxiste. felony. Il est déconseillé. Le droit soviétique fondé sur le marxisme est en mutation profonde. A. Elle est en voie de disparition puisqu'elle ne comporte. Les dictionnaires bilingues Anglais/Français et les lexiques juridiques n'indiquent que très exceptionnellement les différences de terminologie juridique entre les systèmes anglais. l'Italie. 2 3 Editions de NAVARRE. sans commettre des erreurs. les 170 systèmes juridiques peuvent être répartis en quatre familles juridiques compte tenu des 3 éléments suivants : (a) le fondement idéologique du système politique. Chancery Division.. l'Espagne. (b) l'histoire de la société et de son droit. 48 . SPINDLER2 n'indique que 14 différences entre les terminologies américaine et britannique sous la lettre A alors que le dictionnaire comporte. l'Afghanistan. le Vietnam et la Corée du Nord. été incorrecte. représentent la famille de droit musulman. Le deuxième traducteur risque ainsi de reproduire automatiquement les erreurs du premier. Termes dont l'utilisation a. compensation. court of common pleas. la plupart des pays de l'Amérique latine etc. la Belgique. Australie. l'Iran etc. américain et australien. On y trouve la France. county. federal benchjederal district court. peut-être. de se référer aux seuls ouvrages juridiques traduits.Le langage juridique des pays anglo-saxons Le traducteur français traduisant un texte anglais ne saurait.. Le lexique inclus dans l'ouvrage de Francisque COSTA sur «L'anglais juridique»3 ne comporte de précision sur les différence de sens et d'emploi entre l'anglais juridique et l'américain juridique que pour 25 expressions: Attorney. Les pays arabes. House ofrepresentatives. sous cette lettre. 1. constable. court of appeal. Le traducteur se trouvera alors lié par les termes employés par son confrère. KURGANSKI. Armand Colin. A titre d'exemple. Il doit tout d'abord identifier l'origine nationale du texte. Congress. etc. legislature. reapportionment. stock et Supreme Court. L'emploi par le traducteur du terme tax refund serait ainsi incorrect.Les pays employant le français Les mêmes remarques peuvent également être évoquées en ce qui concerne les pays d'expression française. n° 897. initiative. Les modes de gestion des services publics en Belgique. le terme parastatal qui désigne en Belgique ce qui est en marge de l'Etat4 alors qu'il est totalement inconnu en droit français et ne figure même pas dans le Larousse. Par contre. il est un tribunal administratif. 2. Le traducteur anglais ou arabe traduisant un texte juridique belge vers l'anglais ou l'arabe se trouvera embarrassé devant certaines expressions. C. en se référant en conséquence au seul dictionnaire bilingue. ne concernent que les structures. Certes. LARCIER. Université de Louvain. les termes relatifs à la fédération ne trouvent d'application que dans les pays fédéraux (les Etats Unis et l'Australie dans notre exemple). des termes juridiques relevant du droit privé et notamment du droit commercial et du droit fiscal qui changent de sens selon les pays à l'intérieur de la zone géographique des pays anglo-saxons. edit. le traducteur qui part du postulat selon lequel les différences terminologiques. p. Par exemple le «Conseil d'Etat» est une instance gouvernementale dans la République et Canton de Genève alors qu'en France. L'institution genevoise prend des arrêtés alors que son homonyme français rend des arrêts. Par exemple. Ainsi. registrar. Bruxelles. misdemeanor. 1969.CAMBIER. legislator. Bruxelles. Le terme avoir fiscal figurant dans un texte édité en France devrait être traduit par tax break lorsqu'il s'agira d'une traduction destinée à un public américain. Prenons à titre d'illustration l'expression avoir fiscal qui est une notion juridique totalement indépendante des structures étatiques et qui existe dans les systèmes fiscaux français et américain. Dire au lecteur anglais qu'il s'agit de tax break ne l'aidera pas beaucoup. 1942. 49 . Cependant. tel que Y Habeas Corpus n'ont pas d'équivalent dans les autres pays anglo-saxons. risque de commettre des erreurs. puisque justement le système fiscal britannique ne connaît pas ce mécanisme qui n'est pas la restitution automatique du trop perçu d'impôts. il faut bien remarquer qu'il existe en dehors des structures politiques et administratives (le droit public).BUTTGENB ACH. entre ces pays.Information. comme par exemple. 136. en Grande Bretagne et en Australie résultent de la différence entre les structures politiques de ces pays. Les termes qui reflètent la très vieille tradition démocratique de la Grande Bretagne. alors qu'il serait préférable de conserver le terme français et de le transposer dans le texte élaboré par le traducteur lorsqu'il s'agira d'un public anglais. la notion juridique couverte par ce terme existe bien en A. la plupart des différences terminologiques entre l'anglais tel qu'il est employé aux Etats Unis. Le droit administratif. F. semble­t­il. D'autre part. par la crise de l'édition dans le monde arabe et par le propre statut juridique du traducteur qui 50 . l'influence de la géographie politique sur la terminologie juridique. D'une part Y arabe littéral que l'on appelle parfois l'arabe écrit. eux mêmes produits de l'arabe littéral déformé et des langues étrangères ainsi que des termes strictement locaux. il n'en est rien. Le problème du traducteur dans le monde arabe est très complexe. C'est en fait Γ'arabe coranique tel qu'il se pratiquait. il y a 14 siècles. 2­ Les difficultés propres à la traduction juridique en arabe Le monde arabe est constitué de 21 Etats souverains. C'est une conséquence de la géographie politique sur la terminologie juridique. A notre connaissance. Deux termes juridiques dans une même langue couvrant la même notion. Les organismes parastataux de la Belgique correspondent en France. Le terme belge met l'accent sur l'autonomie des organismes en question tout en manifestant un lien avec l'Etat. Seule l'expérience personnelle du traducteur l'aidera à résoudre les difficultés rencontrées car.droit français. Il est en fait constitué par plusieurs dialectes régionaux. les ouvrages existants se réfèrent tous à la langue arabe littérale avec certaines précisions sur l'emploi local. malheureusement. dire que le traducteur a ainsi un champ vaste et un public considérable de plus de 200 millions d'habitants dont l'histoire commune et la religion majoritaire réduisent. à première vue. ou même suppriment. Il est employé toutefois dans les discours officiels des hommes politiques et au sein des institutions internationales. dans le seul pays de l'édition. ayant chacun son système juridique avec ses lois et règlements. En effet. dans la péninsule arabique. aux collectivités publiques. Le terme belge est. Il n'est parlé nulle part aujourd'hui et ne s'emploie pas comme moyen de communication verbal entre les personnes dans leur vie quotidienne. Le terme employé en France s'attache plutôt au lien qui existe entre ces organismes et les pouvoirs publics qu'à l'autonomie et la décentralisation qui font la spécificité de ces institutions. à première vue. Tous ces pays ont l'arabe comme langue officielle. On peut. de certains termes. Y arabe parlé qui est le moyen de communication verbale entre les personnes à l'intérieur du monde arabe. il n'existe ni dictionnaire général ni lexique juridique en langue arabe qui précisent les spécificités locales. car il existe en fait «deux» langues arabes. La pénurie des lexiques peut être expliquée. La tâche du traducteur devient extrêmement difficile dans ces conditions en raison des spécificités locales et de l'emploi que l'on fait dans tel ou tel pays arabe de telle ou telle expression juridique. mais elle est couverte par une autre expression. en contradiction avec le terme employé en France et pourtant les deux expressions couvrent une même réalité vue sous deux angles différents. . dans sa propre langue maternelle. Il est employé dans la langue parlée dans la quasi totalité des pays arabes. Un courrier. peut signifier selon l'origine géographique du courrier soit que X a épousé Ζ ou que X a poussé Ζ à la prostitution. comportant une légère faute d'orthographe selon l'arabe littéral. etc. «il ne faut pas confondre la traduction juridiqueetla transposition juridique. c'est le cas de l'Egypte en particulier. Certes en Tunisie on emploie surtout le terme ERSSE. Ce n'est pas toujours possible surtout s'il s'agit d'un texte court ou d'un simple message. Mademoiselle Z. n° 11. Mais il se produitégalcmenten traduction lorsqu'une erreur d'orthographe se produit dans la lettre. Parallèles. ETI Genève. III · Traduction et transposition juridique Les juristes traducteurs s'accordent sur la nécessité de faire une distinction entre la traduction juridique et la transposition juridique. Le traducteur nouvellement formé et lancé sur le marché du travail est ainsi forcément condamné à commettre des erreurs. le terme arabe ZAWAGE signifie en arabe littéral «mariage». le traducteur pourra comprendre le sens et découvrir l'emploi propre de ce terme à cette région du monde arabe. L'erreur se produit surtout en interprétation. Mais parfois. Celui­ci ne s'emploie pratiquement jamais dans les autres pays de la région. Evidemment. ces erreurs peuvent être lourdes de conséquences. si le texte est long. certes pardonnables. une controverse classi­ que existe entre eux sur le sens à donner à ces deux opérations. Certains pays arabes ne possèdent même pas l'équivalent du traducteur assermenté ou juré. dans un seul système juridique. La traduction juridique est l'opération de transfert d'un message juridique. car la différence phonétique entre les termes est très faible. et le traducteur ne peut certainement pas se référer au contexte puisque justement celui­ci est susceptible des deux interprétations différentes6. d'une langue 5 6 Samia BERRADA et technologue. car il se confond facilement avec un terme de l'arabe parlé qui est celui de (O~j*) qui signifie «souteneur d'une prostituée». Il ne s'agit pas d'un titre juridiquement protégé comme celui d'avocat. Dans les pays arabes. mais aujourd'hui encore elle ne fait toujours pas l'objet d'une réglementation précise5. architecte. auteurs potentiels de lexiques spécialisés. L'erreur de traduction peut facilement être commise dans ce texte. Le titte de traducteur peut être porté par qui le veut. lapratique de la traduction est une vieille tradition qui remonte aux Abbassides. 51 . dans lequel X dit à Y qu'il a C>»'¿ ).ressemble à celui de ses confrères dans les autres régions du monde. lorsqu'il s'agit d'un texte juridique. 129. Ainsi à titre d'ultime illustration. Pour Emmanuel DIDIER. p. Cependant. Cette situation décourage les traducteurs. Automne 1989. médecin. La paraphrase risque d'entraîner la Paraphasie. les avocats ont parfois préféré conserver le terme étranger que de s'aventurer dans une traduction qui risquait d'être erronée9.83. 9). Mais cette conception. qui résulte d'une interprétation ou d'une traduction déformant le sens des termes employés11. Dans cette conception. Par contre on emploie l'expression transposition juridique pour désigner les termes intraduisibles que l'on doit reproduire dans une langue autre que celle d'origine afin d'éviter la déformation du texte et les contresens. 1991. Ainsi. ne doit pas être employée pour la traduction des textes juridiques. En effet. T.T. p. certains auteurs. 10 Voirlen011 delarevuePara/tó/eiconsacréàl'interprétationdevantlestribunaux. Certes. SCHUKER. 16 52 7 . D'ailleurs.I. la traduction est une opération qui consiste E. La traduction de textes juridiques.1989. comme Georges MOUNIN et Anthony PYM considèrent que les termes intraduisibles sont extrêmement rares et que le talent du traducteur apparaît lorsque le texte à traduire comporte des termes dits «intraduisibles». Genève n° 8. n° 11. vers une autre langue et un autre système juridique»7. p. SCHUKER nous informe que. 1977. p. 11 Report ofthe comptroller General ofthe United States. Case. 9. il faut résoudre la difficulté résultant de l'intraduisibilité du terme en le paraphrasant8. p. si elle peut bien s'appliquer aux traductions littéraires ou générales. La Common law en français. la traduction juridique serait. lors de l'affaire de Γ Amoco Cadiz. Automne 1989. E. la traduction juridique laisse très peu de marge à l'imagination du traducteur. The Amoco Cadiz. pour les libertés et les droits des citoyens. Revue Internationale de droit comparé. DIDIER. comme d'ailleurs l'interprétation devant les tribunaux10. 8 Anthony PYM : Paraphrase and distance in translation. Etude juridique et linguistique de la Common law en français au Canada. La transposition juridique est l'opération de transfert d'un message juridique émis dans une langue et dans un système juridique. Paris. Sept. selon E. Celui­ci doit rester strictement lié parles termes employés dans le texte de départ. alors que la traduction transnationale serait alors une transposition juridique puisqu'il s'agit d'une pluralité de langues et de systèmes juridiques. 9 V. Printemps 1987. n°l. En effet. Parallèles.T. use ofinterpretersf or language disabled persons involved in federal state and local judicial proceedings. Un rapport du «Contrôleur Général des Etats­Unis» a attiré l'attention des pouvoirs publics en Amérique en 1977 sur le danger. celle que l'on fait par exemple des lois dans les pays bilingues puisqu'il s'agit d'un même système juridique.vers une autre langue.Para/tó/eí. exige une très grande précision. DIDIER. Cependant. la plupart des juristes préfère parler de traduction à partir du moment où l'on procède au transfert d'un message de sa langue d'origine vers une autre langue indépendamment de la différence des systèmes juridiques.En Genève. les Etats cherchent de plus en plus à protéger leurs langues nationales contre la pénétration des termes étrangers en légiférant dans le domaine linguistique par l'adoption de textes légaux imposant l'usage des termes. p. de la langue nationale en remplacement des termes étrangers couramment utilisés par les traducteurs.Les limites de la transposition La transposition des termes juridiques ne doit pas être une solution de facilité pour le traducteur. dû aux délais imposés par les impératifs du circuit de l'édition. Parallèles. N°4. Traduction et mécanismes du langage. Bruxelles. SELESICOVITH. Genève. ce dernier terme désignant une institution parlementaire suédoise datant de 1809 a été employé dans plusieurs pays dans les trente dernières années dans sa langue d'origine. L'extension de l'Ombudsman. Un usage excessif de la transposition aboutirait à une déformation du texte dans la langue d'arrivée. L'auteur de ces lignes. Revue Internationale des sciences administratives. En effet. parfois nouveaux. N°2. Il n'appartient pas au traducteur d'interpréter les notions juridiques ambiguës ayant un contenu juridique élastique comme la notion d'ordre public en droit français ou un contenu spécifique à l'ordre juridique de la langue de départ comme la Common law en droit britannique.1979. bien que l'on ait tendance de plus en plus en France à traduire le terme suédois par le mot «médiateur» alors que les deux institutions sont bien différentes13. 53 . Le lecteur de la traduction risque de ne rien comprendre. de la Sharia en droit musulman ou de Y Ombudsman en droit suédois. juriste et traducteur. L'usage des termes juridiques ou juridico-techniques doit être fait dans le strict minimum et après vérification par le traducteur qu'aucun texte officiel ne donne l'équivalent du terme recherché dans la langue d'arrivée. D'ailleurs. Il y a souvent un décalage. triomphe d'une idée ou déformation d'une institution. de deux à trois ans entre la publication des textes officiels et l'apparition des termes dans les dictionnaires et les lexiques spécialisés. 12 13 D. IV . plaide en faveur de la transposition des termes intraduisibles ou dont la traduction risque de susciter une controverse ou une double interprétation. ABDEL HADI.à «transmettre le sens des messages que contient un texte et non convertir en une autre langue la langue dans laquelle il est formulé12. ETI. 1977. 7. par exemple une loi du 31 décembre 1975 a réglementé. Des commissions ont établi des listes d'équivalences entre termes étrangers et français ainsi que des impropriétés à éviter. en France. se conformer à ces prescriptions réglementaires.français (Extrait de l'arrêté ministériel du 12 août 1989) Termes anglais acceptance flight car ferry carpool clearance consolidation containerization to containerize duty free shop ferry boat heavy jet heliport helistop hovercraft jetway jumbo jet nose in positionning nose out positionning Termes français vol de réception transbordeur. l'emploi de la langue française. Des textes réglementaires organisant l'enrichissement de la langue et celui du vocabulaire en usage dans les divers ministères ont été adoptés depuis cette date. navire transbordeur avion gros-porteur .Le traducteur doit être vigilant. Index anglais . à titte d'exemple récent un extrait d'un des derniers arrêtés (publié le 12 août 1989) sur l'enrichissement du vocabulaire des transports. Ainsi. Les traducteurs doivent. en effet. Il procédera à la vérification de cette réglementation. navire transbordeur covoiturage clairance groupage conteneurisation conteneuriser boutique hors taxe transbordeur. Voici. navette boutique hors taxes terminal tractage transbordeur. navire transbordeur gros-porteur héliport hésitation aéroglisseur passerelle gros-porteur positionnement avant positionnement arrière 54 Termes anglais open ticket overbooking palletizable to palettize parallel positionning piggyback traffic push back sto push back rail road transport satellite shuttle shuttle service tax free shop terminal towing train ferry wide body aircraft Termes français billet ouvert surréservation palletissable palettiser positionnement parallèle ferroutage refoulement refouler ferroutage satellite navette service de naveue. Maher ABDEL H ADÌ Professeur d'École Université de Genève École de Traduction et d'Interprétation 19. WILSS.^ara//e/ej. Ceux qui travaillent dans les services de traduction au sein de ces institutions connaissent bien la difficulté qui consiste à trouver l'équivalent du terme juridique dans les différentes langues officielles. Les Organisations Internationales Gouvernementales sont l'illustration parfaite de cette géopolitique de la traduction. mais également à l'intérieur d'une même zone géographique même si celle-ci comporte des Etats s'exprimant. dans une même langue.Conclusion Ainsi on constate que la géographie politique influence la traduction juridique non seulement entre les différentes zones linguistiques.ETIGenève. p. officiellement. 60 55 .n°8.TheprosrjectsforttansIalioncourses. Ce problème devient encore plus complexe lorsqu'il s'agit d'une organisation ayant neuf langues officielles14. place des Augustins CH-1205 Genève 14 W.Printemps 1987. . il y a la culture humaine». 57 . Peut-on se faire l'écho fidèle de valeurs que l'on réprouve? Ou simplement qui rebondissent sur notre propre système culturel? E. (Qu' est-ce qu' une nation?. Telle que la ressentit Goethe le 31 janvier 1827 (Conversation avec Eckermann) découvrant l'importance de l'esprit cosmopolite et que se cultiver c'est s'ouvrir au meilleur de la production humaine universelle. contexte inévitable Marcel Voisin Sommaire 1. Senghor. La question se corse car si. II ne s'agit pas seulement d'être capable de s'approprier la culture de l'autre mais encore de la vivre de l'intérieur en quelque sorte.C. O. 4. comme l'affirme L.. Et pourtant. et sa psychopédagogie fleurit mieux dans les livres que sur le terrain. la culture allemande. Renan a écrit: «Avant la culture française.La culture. Mais cette proposition concerne plus l'humaniste que l'intermédiaire en communication. on ne demande aux interlocuteurs qu'un effort d'information stimulé par une ouverture de l'esprit et du coeur2. Comment y prétendre avec d'autres? Le dialogue des cultures demeure un beau thème académique mais il s'incarne rarement. 2 3. Introduction «Un modèle culturel unique serait un malheur pour l'espèce» écrivait Claude LéviStrauss. le niveau de langue devant à la fois permettre cet exploit et l'exprimer le plus spontanément possible. il faut vaincre en même temps la résistance intellectuelle et la résistance affective. la culture italienne.900). la culture est «l'ensemble des valeurs d'une civilisation donnée». Introduction Un exemple littéraire Formation Pour conclure 1.S. Convenons qu'il serait une aubaine pour le traducteur comme pour l'interprète!1 Il n'est pas si aisé de devenir homme de culture dans la sienne propre. 1. Avant d'esquisser un projet de remédiation. etc. qui nous est transmise à propos d'autres sociétés. un mouvement d'éducation comme Peuple et Culture fit un gros effort pour répandre. Celui-ci démultiplie son intelligence tandis que celui-là s'encombre la mémoire. Le colloque organisé les 25 et 26 octobre 1991 à Bruxelles par l'I. Dans l'élan de reconstruction démocratique qui suivit la Seconde guerre mondiale. et intitulé Traduire et interpréter Georges Brassens devrait nous apporter de multiples exemples vécus.et même la musique . au sens plein. L'un ahane au milieu d'un paysage infini. que vaut l'information.254 p. de la philosophie? Comment réduire la «trahison» involontaire du traducteur? Au delà des techniques linguistiques et professionnelles. Prenons le cas des chansons de Georges Brassens. Le premier oublie qu'il existe des bibliothèques et des banques de données. l'autre exerce une méthode de pensée et de création. comparer. etc. Voir par exemple. Il paraît que le fameux «je pense donc je suis» est intraduisible en bantou car cette langue exprime toujours qu'on est quelque chose ou quelque part. le plus délicat et le plus difficile par sa nature même.S. Or la culture est la voie royale du bonheur pleinement humain. entre autres techniques éducatives. Et c'est ici qu'il convient de distinguer l'homme cultivé (il accumule un savoir. 1986. Que dire alors d'un traité philosophique! Le texte .est farci de références culturelles. Un exemple littéraire L'entraînement culturel4 devrait devenir une priorité dans la formation des traducteurs et des interprètes. autodidacte pétri de culture et notamment de lecture. relier. Même la traduction technique oblige à «lire entre les lignes». 2. immense. de vocabulaire archaïque ou argotique. «l'entraînement mental». Et qu'en est-il de l'éthique. parcourt les chemins battus) et l'homme de culture (il la vit. de la politique. Quelques exemples: une série de la télévision québécoise concernant le hockey et intitulée «Lance et compte» a été traduite en français (?) par «Cogne et gagne» ce qui ne signifieriendans le cadre de ce sport. Montréal. auteur compositeur exemplaire.Et par conséquent. de clins d'oeil. C'est un phénomène analogue qui se passe avec certaines bandes dessinées que seuls des adultes avertis peuvent savourer pleinement. 58 . parle par citations.I. Claude Bédard: La Traduction technique. le second sait rechercher. en maîtrise les ressorts. inévitable. Linguatech. la culture dont le mythe de Sisyphe illustrerait bien la pratique3. ethnologique ou sociologique soit toujours en chantier. A. s'aventure dans les chemins peu frayés). je voudrais exploiter un exemple qui touche au domaine littéraire. nécessairement traduite d'une manière ou d'une autre. Camus prend soin de noteren terminant son essai qu'il convient d'imaginer Sisyphe heureux. d'autres civilisations? On comprend que la «vérité» historique. Cela nous éviterait les déboires et les bourdes qu'on retrouve un peu partout5. Je prétends qu'aucun auditeur moyen ne comprend.T. il y a. la totalité du sens de ses chansons.6. Le bon traducteur s'imposerait une note explicative pour lever l'énigme et rendre le sel de l'allusion. Quatre-vingt quinze pour cent.»10 Donnons un exemple. L'anticléricalisme de Brassens fait du Mécréant une dramatisation burlesque d'une célèbre formule de Pascal. Quel casse-tête pour l'auditeur français comme pour le traducteur! 7 8 9 10 J'appelle «référence culturelle» le phénomène d'intertextualité. mais cependant identifiable. l'abbesse en question étant Huguette de Hamel quifitde la célèbre abbaye une maison de débauche au XVe siècle. Paris. spirituel croquis du méridional. d'une référence ou d'un simple mot. La Tondue ne peut se comprendre que par les pratiques répressives de 1944-45 lors de la libération de la France et de la Belgique. «a les traits mêmes du César de Marcel Pagnol» (René Fallet). Le procédé éveille une complicité entre l'auteur et son lecteur ou son auditeur. La référence contemporaine peut être quasi aussi énigmatique.Introduction à la psychocritique. le sens et la portée des termes sont toujours explicites. réel ou fictif. travestie ou pas. Le Blason renoue avec la langue et la verve du Moyen Age et du XVIe siècle où ce genre était courant. uneexpression courante. Paris. notamment les métaphores ou le jeu complexe des niveaux de langue et bornons nous aux références culturelles7. 59 . Modeste. etc. Connaissant les préférences de Brassens. les jeux linguistiques sur les proverbes et les citations connues. bien connus. Il faut en effet remonter au Testament de Villon (vers 1157) pour retrouver cette référence qui est la forme populaire de Port-Royal. etc. Tempête dans un bénitier. historique ou littéraire qu'on peut considérer comme faisant partie d'un patrimoine culturel. Linda Hantrais s'aventure beaucoup lorsqu'elle écrit: «Quel que soit le registre employé. Le Blason. Le Moyenâgeux fait allusion à «l'abbesse de Pourras» qui n'est pas une facilité pour le rythme ou pour la rime. avec Villon. donner un thème ou un ton. en toutou en partie. Linda Hantrais: Le vocabulaire de Georges Brassens.220. 1964. de façon complète ou non.).) Voirnotamment Charles M&won: Des métaphores obsédantes au mythe personnel. ou seulement pointer dans l'emprunt d'une expression. Rabelais et La Fontaine8. parmi beaucoup d'autres. au sens large. son traducteur fera bien de se familiariser. Ou encore une allusion à une situation. 1. (Le Grand chêne. etc. 1976 (2 volumes). Corti. Et de savoir qu'il existe un mouvement et une pensée anarchistes! Il devrait savoir qu'un auteur exprime ce que Charles Mauron appelle un «mythe personnel»9 et en répertorier les éléments fondateurs afin d'avoir l'esprit en alerte et des pistes de recherche immédiates. L'inspiration peut imprégner une chanson entière (Bonhomme.Laissons de côté les multiples procédés rhétoriques. Le Testament. Le Boulevard du temps qui passe se réfère implicitement à mai 68. Klincksieck. Et je laisse de côté les innombrables allusions mythologiques. qui consiste à citer. à un événement ou à un personnage. une initiation à la traduction littéraire1 ' me paraît indispensable car c'est elle qui conjugue le mieux l'esprit de finesse avec l'esprit de géométrie. J'ai souvent fait remarquer que ce que nous nommons culture comporte pour sim­ plifier deux versants.» Car il est certain désormais que la formation ne peut être que continuée. Π me paraît qu'il faut admettre l'adage: qui peut le plus peut le moins.. il ne s'agit pas de passer de longues semaines d'exercices semblables pour des généralistes que ne tente pas spécialement cette spécialité. de validation ou non (sciences. la pratique de la logique et de 11 12 13 J'entends traduction littéraire au sens large. Cependant de tels entraînements spécifiques gagneraient à s'insérer dans un contexte pédagogique à la fois plus large et plus fondamental que je ne puis qu'esquisser ici. Il faut désapprendre la part de l'acquis qui fait obstacle à la libération de la pensée. les sciences humaines. qui révèle le plus finement les difficultés et les subtilités. Goethe disant de la traduction qu'elle représente «une des activités les plus importantes et les plus dignes dans l'échange mondial» (Écrits sur l'art). 60 . une gymnastique intellectuelle sans quoi il η 'existe aucune culture vivante digne de ce nom. Un apprentissage dynamisant. destiné à pratiquer une hygiène de la pensée13. etc. Le versant ascendant qui valorise l'homme et le fait progresser et le versant descendant qui l'inhibe et le retient dans la routine mentale ou sociale. c 'est­à­dire non exclusivement folklorique. c'est­à­dire y compris la philosophie. Certes. et même diversifiée. Formation Des travaux de séminaire devraient bien sûr étudier quelques exemples de cet ordre pour affiner la méthode du traducteur en analysant les implications diverses qu'ils peuvent avoir sur sa démarche. les pièges et les exigences de la traduction. augmenter le niveau d'exigence et les perspectives de recherche. politique). Cf. général mais fonctionnel. d'intertextualité. Des disciplines peu usuelles devraient y trouver place comme l'histoire des idées.3. On pourrait imaginer des exercices sur les processus de valorisation et de dévalorisation (éthique). droit. Les deux démarches constitueraient un «entraînement mental» actualisé. Car nous avons un besoin urgent d'une éducation qui inscrive la pensée dans le mouvement de l'histoire . II s'agirait de la purger des préjugés et des habitudes devenues obsolètes. d'élaboration d'un concept (philosophie. véritablement ouvert à la modernité.. Cet aspect comporte ce que Bachelard appelait des «obstacles épistémologiques». devrait donc com­ mencer par une déconstruction des habitudes mentales qui bloquent la dynamique intellectuelle. D'une façon générale. les essais divers. Et ce n'est qu'alors qu'on peut appliquer la formule fameuse mais toujours trop peu pratiquée: «apprendre à apprendre. Mais je conçois mal qu'aucun étudiant ne s'y soit frotté et qu'aucun souci de méthode ne lui ait imposé cette gymnastique essentielle par laquelle il découvrira à la fois ses limites et la grandeur de son métier12. sciences humaines). Leur formation ne peut les préparer à tout mais elle peut . la méthode de travail. c'est la méthode qui doit l'emporter résolument sur l'accumulation du savoir et sur l'entraînement intensif au savoir-faire spécifique. pour transcender l'académisme ou l'encyclopédisme et les induisent à jouer pleinement et de façon heureuse leur rôle très important d'agents de communication. L'écolage n'est jamais qu'une initiation. etc.. cit. l'ouverture d'esprit. compter sur la maturité. pour alléger l'horaire des étudiants. voilà l'essentiel. comment structurer l'information reçue. dans les bonnes directions et de façon dynamique. mentaux et affectifs. Il faut. 61 .leur donner le sens de l'exigence. technicienne ou pourquoi pas créatrice! Tout ceci ne vient pas s'ajouter à des programmes déjà trop souvent plantureux ou alourdir un entraînement qui parfois confine à l'abrutissement. comment traiter ses sources. Idéalement.l'argumentation.. Sans oublier d'éveiller l'imagination culturelle. La culture générale se présente donc comme le contexte le plus vaste et le plus imprévisible de leur métier. Où et comment trouver la bonne information. etc. la découverte d'une typologie des connaissances14.et elle doit! .. le transfert et la capacité d'autoformation. op. qui exercent leurs réflexes culturels. Est-il exagéré de dire que ce rôle peut contribuer de façon substantielle à la compréhension entre les peuples15. l'initiation à l'epistemologie. les démarches du perfectionnement personnel. des incompréhensions terminologiques et psychologiques ont nui au dialogue et aux négociations ou offert des prétextes aux actes belliqueux.et parfois de façon inopinée l'obstacle culturel sur leurs chemins variés. 101-113.. Pour conclure Le traducteur comme l'interprète rencontrent souvent . Il faut et il suffit qu'elle soit pertinente et stimulante de façon à enclencher. Encore faut-il les avoir exercés systématiquement de la façon la plus appropriée . la curiosité intellectuelle et les techniques modernes qui leur permettent de faire face à l'imprévu. Durant la récente «guerre du Golfe». au respect humain et donc à maintenir contre vents et marées un projet démocratique et un certain espoir de paix? Marcel VOISIN Directeur de l'Ecole d'Interprètes Internationaux Université de Mons-Hainaut Avenue du Champ de Mars B-7000Mons 14 15 Cette proposition est faite par Claude Bédard. il faudrait passer en classe un minimum de temps: y apprendre à maîtriser les outils indispensables et à s'initier aux pistes tant professionnelles que culturelles. quels sont les références et les instruments fiables dans un cas précis. On l'aura compris. 4. . et non pas comme terme générique. Introduction L'incompétence linguistique croissante constatée chez les auteurs des textes en langue source exige peu à peu une nouvelle orientation du métier de traducteur. d'un style plus abondant. Comment expliquer alors que l'inverse pouvait souvent être constaté? A la recherche d'une réponse. Les deux sont. Il est en passe de devenir une sorte de conseiller linguistique et un conservateur de codes servant à la communication. 2. par nature. Le «Donaudampfschiffahrtsgesellschaftskapitän» devenant «Capitaine de la compagnie de navigation des bateaux à vapeur circulant sur le Danube» prend forcément plus de place. à l'exégèse. qui a le choix entre deux manières de réagir: a) lorsqu'il ne peut contacter l'auteur. Traducteur On nous a rebattu les oreilles avec le: «Traduttore .traditore». je me suis arrêté sur le problème des textes de départ obscurs. b) après consultation de l'auteur. J'utiliserai le mot «traducteur» pour désigner celui qui travaille à partir d'un manuscrit pour rendre dans une autre langue un texte écrit.Traducteur. Conclusion 1. J'ai longtemps cru que seul le passage d'une langue synthétique vers une langue analytique augmentait le volume du texte. il aura recours aux périphrases. terminologue? Henri Bergmann Sommaire 1. Ils provoquent de l'incertitude chez le traducteur. Terminologue 5. Traducteur 3. Introduction 2. co-auteur. La vérité serait donc ce que dit le texte de départ? 63 . Co-auteur 4. le grave et le terrible». 64 .choix de termes inadéquats .. ont été moins nombreux que l'an dernier (moins 15%) à découvrir les nouveautés d'Habitat et Jardin. Placé à l'enseigne des couleurs "Bonheur de poussins".imprécisions et contre-vérités .. pour s'acquitter des contraventions.Y a-t-il vraiment eu une ancienne version de la deuxième édition.. Poussés à la prudence par une conjoncture difficile et un climat international troublé. Elle n'est d'ailleurs plus utilisée en Suisse alémanique. je pense qu'il ressemblerait à peu près à ceci: l'auteur écrit autre chose que ce qu'il veut dire : . «Die neue 2.. . Auflage des Handbuchs liegt jetzt vor.structuration inadéquate du texte .) En conclusion et après neufjours d'exposition le salon Habitatet Jardin 91 vientde fermer ses portes sur un bilan globalement positi. Sur la machine à écrire de l'auteur du texte. Auflage des Handbuchs liegt jetzt vor. D'office.. S'il fallait établir le «hit-parade» des erreurs les plus fréquentes dans les textes de départ.) *Quelques 75Ό00 visiteurs ont parcouru les quelques 380 stands.correttore! 3. L'auteur voulait dire: «L'exposition comptait 380 stands..» En me renseignant au Palais de Beaulieu.Non! Traduttore .» .«Die Kreditkarte kann auch bei Bussen eingesetzt werden. j ' ai pu savoir que le choix des couleurs était inspiré des tableaux du peintre Nicolas Poussin qui distinguait entre «le riant.» Traduction non critique: «La nouvelle deuxième édition du manuel est à présent disponible.traditore? . . Co-auteur Voici des extraits d'un texte en langue source. Elle fut visitée par quelque 75'000 personnes.» . la lettre ß (Eszett) fait défaut. A la vérité. ou l'auteur n'a-t-il pas tout simplement oublié la virgule après «die neue»? Le respect du texte de départ doit-il aller jusqu'au maintien de telles erreurs? Traduttore .. le touchant.. Habitat et Jardin à fêté son dixième anniversaire avec un record d'affluence au niveau des exposant. il s'agissait d'un article rédigé par un exposant à «Habitat et jardin'91» (les erreurs orthographiques ont été maintenues): (. j'ai admis que les 75Ό00 visiteurs n'avaient pas chacun parcouru 380 stands. Bußen . (. les 75Ό00 visiteurs (dont 75% de propriétaires). par certains corps de police. la carte est acceptée. 2. ceux-ci occupant pour la première fois toutes les surfaces disponibles au Palais de Beaulieu.» «Die neue. orthographe erronée. . Il va de soi qu'à ce contrôle d'entrée correspond un contrôle de sortie avant livraison de la traduction. voire imposée.en langue source : du texte de départ. c 'est comme ça que j'aurais dû dire! » Il faut donc anticiperet extraire des textes originaux les éléments dont on pourrait avoir besoin ultérieurement. C'est souvent aussi le moment d'apporter son grain de sel.l'auraient incité à «dire autrement». huit fois sur dix. Exemple: cet exposé qui énumérait des peintres mélomanes ou musiciens: «Klee. Mes brouillons comprennent de nombreuses annotations et propositions d'améliorations qui. Il s'enrichit alors de mots. en langue cible : de la terminologie consacrée. n'aurait jamais utilisées. de termes. de locutions pour lesquels la recherche d'une traduction s'était soldée par un résultat peu satisfaisant. la nécessité de traduire aboutit souvent à des équivalences que le locuteur de la langue cible.traditore? . appelé à disserter sur un même sujet. D'un autre côté. Braque. Alors. je m'écrie: «Voilà. Matisse et Kandinsky. Les questions ou corrections proposées sont discutées avec l'auteur. il m'arrive fréquemment de pouvoir compléter mon vocabulaire. de temps et d'argent. Un peu moins. de pertes en efficacité. comme tout artisan qui se respecte. dans les milieux scientifiques. Découvrant alors l'équivalence. de matériel.méthode bien connue rappelant la pierre de Rosette puis à la cueillette systématique de mots en cours de travail.Non: Traduttore . .qui codéterminent le choix des mots . Le ratissage terminologique se limite souvent au dépouillement comparatif de textes existant en plusieurs langues . y faire participer leurs traducteurs. Or. à la lecture ou à l'écoute de textes rédigés d'emblée dans ma langue cible. C'est d'ailleurs suivre le conseil du grand réformateur et traducteur Martin Luther : 65 . Terminologue En réponse à la question: «Faut-il traduire ce que l'auteur a dit ou ce qu'il a voulu dire?».coautore! 4. la structure de son texte .pléonasmes et redondance . Des négligences terminologiques sont très fréquentes dans l'industrie et les services. se répercuteront sur le texte de départ.erreurs de logiques . je commence par procéder à un contrôle d'entrée de la matière à transformer et un inventaire de l'outillage et du matériel nécessaire à cet effet . j'opte pour la seconde possibilité. Les branches particulièrement mal loties devraient fonder des commissions terminologiques.. Elles sont à l'origine de malentendus. heureusement.» Je n'allais pas laisser l'auteur passer «Ingres» sous silence! Traduttore . Sa démarche intellectuelle. "Dem Volk aufs Maul schauen!" A propos.constituer. comment rendre cette recommandation en français? «Se mettre à l'écoute du parler populaire?» . .A toutes fins utiles. je vous signale que j'ai rencontré récemment et par hasard une citation de Romain Rolland : "Tu parles à tous : use du langage de tous.discuter le texte avec l'auteur.curatore! 5. co-auteur. . il importe de les informer. c'est de l'argent! Le temps passé à : .Non: Traduttore . puis signaler les erreurs. Il existe. En mettant en oeuvre autant de moyens techniques.rechercher. Ce temps doit être payé. le traducteur devra être capable de déceler et signaler les faiblesses des textes de départ. des outils informatiques qui lui permettent de créer ses fiches terminologiques sans y consacrer trop de temps. tout en négligeant la qualité linguistique du message. je le crois indispensable.comprendre ce que l'auteur a voulu dire. Les temps sont définitivement révolus où un chef de bureau . il est temps que les émules d'Hieronymus apprennent à l'accomplir avec plus de professionnalisme que par le passé. Une formation aussi bien pratique que théorique. On est en droit d'espérer. car compétence et performance linguistiques du locuteur moyen ont faibli. les spécialistes des télécommunications et de l'informatique sont peut-être en train de reconstruire une Tour de Babel. Henri BERGMANN Traducteur indépendant CH-2740 Moutier (Montagne) 66 . Mais d'ici à ce que tout le monde sache écrire. à l'intention du traducteur. comprenant celle de terminologue et de conseiller en rédaction est indispensable pour nos futurs collègues. terminologue» évoque l'élargissement futur du rôle de notre profession. Conclusion Le titre de ma communication: «traducteur. à savoir tous ceux qui ont besoin de traductions. mais en allemand!»." Traduttore .expérience vécue .pouvait dire à son employé: «Copiez-moi ça.traditore? . d'aider de nombreux auteurs dans leur langue maternelle. Ce n'est pas une raison pour les linguistes de s'enfermer dans leur tour d'ivoire. le temps. Et. Pour le travail terminologique. unfichierou une banque de données terminologiques. C'est vrai. . Quant aux milieux concernés au premier chef. au fil des mois. Préparation des documents à traduire 10. La banque de données terminologique 12. Langue courante et langue de spécialité 4. Conclusion 1. La position du traducteur face aux exigences du marché 5. Language checking: spelling checker. Ainsi. Interfass 15. Les besoins d'information chez Mercedes touchent de multiples domaines tels que: 67 . L'analyse fonctionnelle de la traduction 7. chacun de vous sait ce dont il s'agit ici. perspectives et développement Khai Le-Hong Sommaire 1. grammar checker et style checker 10. La traduction automatique 13. La disparité des outils bureautiques actuels 6. Introduction 2.3. Communication et compatibilité 9. Translator's Workbench 14.1.Traitement rationnel de la traduction spécialisée Analyse. quelques chiffres méritent d'être cités. Préparation de la traduction 10. Néanmoins.2. Un logiciel d'aide à la traduction 11. Pattern matching 10. Le déroulement logique de la traduction 8. Mercedes-Benz produit en moyenne 570 000 voitures de tourisme et 290 000 véhicules industriels par an. Les conditions économiques et industrielles 3. Introduction "Avez-vous vu la belle Mercedes ?" Malgré l'ambiguïté linguistique de cette question. A.d'information et de communication de l'entreprise sur le marché international. 2. de carrosseries et d'accessoires.promotion produits . Le volume d'informations croît en conséquence. ventes .service après-vente (S. la bureautique prend une place de plus en plus importante dans les organisations économiques et industrielles.d'autant plus que dans les échanges internationaux actuels.satisfaisant aux deux impératifs que sont le respect des délais et d'une qualité adéquate . L'information sur le produit n'est pas seulement la carte de visite de l'entreprise. exige une réglementation plus sévère de la documentation multilingue à fournir par les constructeurs. nous sommes livrés à la qualité et la clarté d'une notice d'utilisation. comporte seize types de brochures traduites en dix-huit langues. Les conditions économiques et industrielles * Le cycle de vie des produits et des prestations adjointes s'est raccourci d'une manière spectaculaire au cours des dernières décennies.services techniques La documentation S. A un nombre très limité de gammes de base viennent se greffer d'innombrables versions. il est donc raisonnable d'étudier le processus de la traduction et de chercher à l'optimiser afin de satisfaire les besoins .publicité. notamment dans les secteurs de l'électronique et des transports. en particulier celle du marché européen en 1993.marketing.V.sans cesse croissants . elle ne représente toutefois qu'une infime fraction du chiffre d'affaires. le facteur linguistique joue un rôle primordial à la lumière des conditions décrites ci-après. avec leurs différentes versions de moteurs. * L'utilisation massive de techniques toujours plus sophistiquées et de provenances très diverses pour l'élaboration d'un produit donné renforce la complexité des termes linguistiques utilisés. Les coûts de cette documentation se chiffrent à des dizaines de millions de marks. Combien de fois sommes-nous exacerbés par la mauvaise traduction d'une notice et reconnaissants d'en avoir une bonne.V. l'éventail des gammes de produits. ne cesse de s'élargir. * L'harmonisation des marchés.A. Il apparaît de plus en plus urgent de trouver une méthode rationnelle de traitement des traductions spécialisées . Elle est le miroir où se reflète l'image de l'entreprise. En tant qu'utilisateur.. 68 . texte et image sont étroitement liés. dont cinq langues de base.) . * Avec l'apparition de nouvelles technologies informatiques telles que les procédés de communication électroniques où son. elle est aussi un moyen efficace à travers lequel l'entreprise communique avec son client. * Face à la concurrence internationale de plus en plus âpre. Notons par ailleurs que les besoins d'information technique augmentent annuellement de l'ordre de 15 % chez Mercedes. Vu l'importance de ces facteurs. Quantité non négligeable en chiffre absolu. relations publiques . recherche et développement . afin de répondre aux besoins d'information et de communication entre clients. fournisseurs.assurance-qualité.* Face à la globalisation des ressources et des marchés. Langue courante et langue de spécialité La langue de spécialité diffère de la langue courante par son vocabulaire et sa syntaxe. Prenons l'exemple du système de production interdépendante de Mercedes-Benz où les diverses unités de fabrication réparties à travers le monde échangent pièces et composants nécessaires au montage final d'un type de véhicule pour une région donnée.logistique. et pièces de rechange Cette enumeration montre en même temps le cycle de vie d'un terme technique depuis sa création jusqu'à sa disparition. facturation . De fait. Par contre. Chacun de nous emploie environ 3000 mots dans la vie quotidienne. on comprend aisément dans les ateliers des expressions telles que «Zündung ein» ou «Motor an». Ce phénomène d'emprunt s'accélère et s ' amplifie au fur et à mesure que le savoir s'étoffe et que l'innovation croît. Une «transmission automatique» implique une «boîte de vitesses automatique». nombre devant certainement doubler dans les cinq années à venir.. Il est à noter que ce genre de syntaxe est 69 . mécanique. administrations publiques et membres du réseau. publicité .presse/médias. homologation . une bonne documentation est indispensable pour le succès d'un produit sur le marché international.production .) contient au moins 30 millions de termes. 3.S..A.formation . Un «train avant» chez Mercedes n'a rien de commun avec une locomotive en tête d'un train dans leschemins de fer. le vocabulaire des langues de spécialité (médecine. il importe que les problèmes linguistiques soient maîtrisés à tous les niveaux d'activité.marketing/communication . Les constructions syntaxiques des langues de spécialité ont des structures grammaticales non conformes aux règles habituelles et désarçonnent le non initié par leur dépouillement. Les échanges d'information ont lieu à tous les échelons tels que: . Cela implique un éventail de prestations de plus en plus large. Dérivé d'un mot courant. etc.essais et tests . La boîte automatique n'est pas une caisse qui contient des vitesses. physique.conception et construction . Dans une société telle que Mercedes qui opère à l'échelle mondiale. les langues europénnes comptant 300 000 mots d'usage courant. le terme technique prend une acception spéciale dans un contexte technique bien déterminé.V. en passant par sa diffusion. de retaper les passages d'une version modifiée. Nous les torréfions à l'italienne et à l'américaine. le traducteur a une position isolée dans le processus de management de l'information multilingue. sans cependant affecter la qualité. . à savoir la multitude d'opérations répétitives. La qualité est une notion très relative qui est fonction des besoins d'un utilisateur donné. sujet sur lequel nous reviendrons plus tard.à la rigueur armé d'un PC solitaire . Pour garantir la disponibilité à court terme dans les conditions précitées. La position du traducteur face aux exigences du marché Les exigences du donneur d'ordre de la traduction peuvent se résumer aux critères suivants: . De cette manière.un prix en relation avec l'étendue et la qualité de la prestation exigée. Qualité et disponibilité à court terme sont deux valeurs antinomiques que le traducteur s'efforce de respecter simultanément. Face aux techniques modernes.le layout de départ (texte et illustrations) doit être respecté (traduction orientée vers la Publication Assistée par Ordinateur. Résultat: le café à l'italienne est imbuvable pour un Américain et réciproquement. il faut organiser les textes afin de retrouver rapidement les passages modifiés. . 70 .il doit soutenir le rythme de la production industrielle et ses servitudes. l'explosion des besoins à satisfaire rapidement. etc. il faut l'organiser pour la produire. On voit donc par là que la qualité est un problème de conformité aux exigences du destinataire.difficilement compréhensible pour tout système de traduction automatique.des documents de traduction prêt à être diffusés. on peut respecter le niveau de qualité exigé compte tenu du délai imparti: la qualité ne s'improvise pas. la qualité dépend du cercle de lecteurs à qui l'on s'adresse. Supposons que nous prenions des grains de café d'excellente qualité et de même origine. Le traducteur ne peut plus se permettre de parcourir des pages et des pages pour contrôler la consistance terminologique. 4. mais pour les langues de base. . . Dans le domaine de la traduction. Avec papier. crayon et ciseaux .disponibilité à court terme malgré des changements rapides des documents de départ. comparer la différence des textes traduits et non traduits. Permettez-moi de citer un exemple pour illustrer cette affirmation. PAO).respect des délais et livraison rapide des traductions non pas pour une seule langue. Ce sont des servitudes que peuvent assumer des logiciels conçus spécialement à cet effet. Ainsi. Les méthodes de travail du traducteur sont diverses. on remarque une très grande disparité entre: .les systèmes de traitement de textes . Par contre. la traduction spécialisée fait appel à la raison: le traducteur doit d'abord comprendre avant de sefaire comprendre. La disparité des outils bureautiques actuels A la lumière des possibilités offertes actuellement. ne signifie rien d'autre que «joint en caoutchouc». Il s'agit d'éviter ce travail fastidieux en lui fournissant des outils adéquats. d'autres rédiger et corriger sur écran ou sur papier. entraînant parfois des règlements de garantie très onéreux. il n'existe qu'une traduction valable pour décrire une opération de mesure optotronique donnée. à savoir chercher ou créer un terme précis pour une notion donnée. qui est encore au stade de l'élaboration artisanale. Plus que partout ailleurs. Il n'est pas rare de trouver une version étrangère plus explicite que la version d'origine. le traducteur. Il existe plusieurs versions possibles des oeuvres classiques allant de Shakespeare jusqu'à Valéry Larbaud suivant les interprétations des traducteurs. Jusqu'à présent.les outils de terminologie . d'autres encore travailler sur clavier ou avec une souris. Le traducteur doit utiliser son temps à bon escient. 5. on constate qu'il n'y a pas de concordance entre les besoins de la traduction et les outils qui sont mis à la disposition des traducteurs. La terminologie est un des éléments essentiels de la compréhension pour capter le sens exact d'un concept dans un contexte. A rencontre de l'opinion générale. Si l'on passe en revue les logiciels diffusés. il doit faire preuve d'un certain esprit critique pour ne pas se laisser impressionner par de grands mots tels que «Riicklaufsperre» qui. de faux-amis qui conduisent à des contre-sens inadmissibles.les systèmes de saisie multi-média Il n'existe pas d'architecture spécifiquement conçue pour le traitement multilingue qui intègre l'ensemble de ces fonctions. on trouve dans le domaine technique beaucoup plus d'ambiguïtés.les banques de données générales ou spécialisées .les systèmes d'aide à la traduction . certains préfèrent dicter. ne serait-ce que pour le règlement des garanties. se résignait à répéter mécaniquement cette expression.Prenons l'exemple de la formule «ouvrir le capot» qui se répète à l'infini sur des milliers de pages de documentation d'atelier. Un terme inexact peut entraîner des conséquences graves. Ces outils ne sont ni 71 . dans un contexte donné. Partant de l'analyse de la société DIGITAL de 1986 ainsi que des projets DFG de Sarrebruck et KITES de l'University of Surrey menés en 1987. A une autre échelle. A partirdes résultats obtenus.compatibles entre eux sur réseau. rédaction. Mercedes­B enz a réalisé. une étude sur le profil et les besoins du traducteur. nous avons cherché à recenser: ­ les types de traducteur (secrétaire. qui sont deux priorités absolues contribuant à la convivialité des systèmes. L'analyse fonctionnelle de la traduction La complexité et la multiplicité des tâches du traducteur exigent que l'on procède à une analyse en profondeur de la fonction traduction avant de concevoir une intégration fonctionnelle qui réponde aux besoins du traducteur et qui lui permette de satisfaire aux exigences précédemment citées. 72 . en collaboration avec l'University of Surrey. bureau externe) ­ les modes de distribution/de livraison (support papier. nous avons conçu une nouvelle plate­forme susceptible d'aider le traducteur à traiter de manière rationnelle les traductions spécialisées. ni compatibles avec la fonction traduction. Nous aurons l'occasion de revenir ultérieurement sur ces deux projets. Pour remédier à cette situation. Mercedes­Benz a conçu le système Interfass qui sera très prochainement opérationnel au sein de son propre réseau. surtout dans les grandes entités industriel­ les et les administrations. Dans un premier temps.) Dans un deuxième temps. 6. contrôle. nous avons procédé à des interviews avec différentes catégories de traducteurs internes et externes ainsi qu'à des observations empiriques menées au cours du processus de traduction. traducteur) ­ les lieux où s'effectue la traduction (inteme. alors que leur intégration est devenue une nécessité. disquette) ­ les tâches à remplir par le traducteur (recherche. La flexibilité d'utilisation des outils et la simplification du dialogue traducteur/ machine. dans le cadre du programme européen ESPRIT. etc. Enfin. Mercedes­Benz contribue également à Γ élaboration d'un poste de traduction baptisé Translator's Workbench(TV/B). sont d'une rareté chronique. y compris la traduction automatique ­ les appréciations sur les interfaces traducteur/machine. nous avons élaboré un questionnaire touchant: ­ les différents aspects de la traduction ­ les différentes phases du processus ­ le travail terminologique ­ les attitudes envers les nouvelles méthodes. rédacteur. Communication et compatibilité Le langage est un véhicule de communication.préparation des documents à traduire . le destinataire doit déchiffrer le contenu du message. Il faut assurer la compatibilité des logiciels.la banque de données terminologique . Mais nous constatons qu'il existe de grands problèmes pour la communication des documents à cause de la multitude des logiciels et matériels proposés sur le marché. 7.communication et compatibilité . Le traducteur humain procède de manière intuitive à la traduction.préparation de la traduction: * pattern matching * language checking * un logiciel d'aide à la traduction . 8. Quelques exemples peuvent permettre de montrer combien la communication est complexe au niveau du codage: le E-Mail est un système de courrier électronique qui permet la transmission d'«enveloppes» avec contenu. Que le traducteur soit interne ou externe. la transmission des documents et le dialogue réduits au codage électronique doivent être assurés durant l'opération de traduction. nous avons développé une méthodologie concernant l'évaluation des logiciels au niveau de l'utilisateur. A la réception.Dans un troisième temps. par exemple trouver un protocole définissant les règles de communication. L'acceptance du traducteur est un facteur majeur. Si le contenu est un texte. localisé à travers le monde.la traduction automatique Les fonctions correction et archivage sont deux opérations certes importantes mais implicites dans les fonctions de préparation de la traduction. Il convient d'opérer un découpage méthodique des multiples opérations du processus de traduction et de les regrouper sous les rubriques suivantes: . les codes ASCII (American Standard Code for Information Interchange) et EBCDIC (Extended 73 . intercalant plusieurs démarches intellectuelles et manuelles sans ordre apparent. Le déroulement logique de la traduction Le traitement de la traduction ne peut être rationnel que si le traducteur est intégré dans l'ensemble du processus du traitement de l'information de l'entreprise. en effectuant des tests avec les traducteurs et en relevant les améliorations à apporter au poste de traduction. non seulement pour les textes mais aussi pour les graphiques et les tableaux. aucun convertisseur n'est nécessaire. Préparation des documents à traduire Le traducteur a besoin d'un environnement logiciel homogène. soulignés. Par contre. etc. qui sont les plus utilisés actuellement. Les fenêtres auxiliaires seront simplement superposées si besoin est. G ιr X > < D * ^ ^ * ^ w H 1 9.Binary­coded Decimal Interchange Code). des graphi­ ques ou des diagrammes. > < . archivage et envoi. Diffé­ rents modes de travail doiventpermettre un dialogue au niveau du mot. La translitération des alphabets comme le chinois 74 . 4 w. Dès que l'on veut transmettre des attributs typographiques (caractères en italiques. Les textes source et les textes cible doivent être affichés en permanence à l'écran.). et plus particulière­ ment d'un éditeur qui assume simultanément plusieurs fonctions telles que traitement et gestion de textes sans changer de plate­forme: réception. On a recours à des convertisseurs pour traduire la multitude des codes de fonction utilisés. en gras. on a besoin de 28 convertisseurs si l'on à faire à huit systèmes d'édition différents . A ^ ^ ^ * X Β ^ τ L· A . de la phrase. du paragraphe voire du texte entier. classement. permettent un décodage particulièrement aisé. il n'est plus possible de se comprendre à l'aide de ces codes. Si les normes ODA (Office Document Architecture) et ODIF (Office Document Interchange Format) de l'ISO sont universellement utilisées. * * ^ 4 F χ C > l· ^ < . 4-wheel drive et four-wheel drive. Contraint par la prestation typographique. toute modification du texte de départ est censée entraîner une actualisation immédiate des versions étrangères. Pattern matching Une bonne documentation doit tenir compte des changements apportés en dernière minute.interface-utilisateur en mode graphique . grammar checker et style checker Avant d'être traduit. un logiciel doit permettre d'identifier les tournures et clichés exprimant par exemple les formules de politesse. le traducteur doit être assisté par un logiciel qui le libère de cette servitude et lui permet de se consacrer exclusivement à la traduction.1. La convivialité du poste de traduction (interface-utilisateur) peut se résumer aux chapitres suivants: . 10. ainsi que les termes «préfabriqués» permettant de formuler une offre ou de traiter une opération de garantie.menus simplifiés .utilisation de fenêtres . Préparation de la traduction 10. Une notion donnée sous ses différentes formes telle que «transmission intégrale» doit pouvoir se retrouver automatiquement dans les expressions: four wheel drive.dialogue informatisé . Un logiciel permettant de marier textes et graphiques devient nécessaire. Citons comme exemple. basé sur le principe du pattern matching. des relations entre sujets. pour montrer l'ambiguïté de l'emploi des majuscules et minuscules.représentation conviviale et explicite des fonctions . Ainsi. Language checking: spelling checker. en passant par la phrase. des genres.ou le japonais doit être facilement accessible. des expressions telles que «radfahren» et «Autofahren» ou encore «in bezug auf» et «mit Bezug auf». Il faut par conséquent structurer le texte en modules facilement identifiables depuis le mot jusqu'au paragraphe. Une reconnaissance automatique des modules déjà traduits s'impose pour éviter les redondances de traduction. Par ailleurs. L'utilisation simultanée de plusieurs polices de caractères de base doit être possible.déroulement parallèle texte départ/d'arrivée 10. Ces checkers sont aussi applicables pour la langue cible. L'analyse stylistique (style checking) est opérée à l'aide d'un programme d'analyse syntaxique qui permet de repérer les concordances inadéquates des cas. le texte source doit être contrôlé afin de détecter les «malformations» des constructions grammaticales ainsi que les structures de phrase complexes ou ambiguës.combinaison clavier/souris . verbes et objets. 75 .2. L'avantage de cette méthode est son utilisation quasi universelle. Un logiciel d'aide à la traduction Des tentatives d'aide interactive traducteur/machine ont été faites à partir de la méthode statistique des fréquences d'utilisation. Voici l'un de ces prototypes: basée essentiellement sur les modèles de Markov. paraphrases. la TM sélectionne celle qui est la plus fréquemment utilisée et la propose au traducteur. . Parmi les traductions archivées. développée par la Fraunhofer Gesellschaft de Stuttgart dans le cadre du projet TWB. de dictionnaires spécialisés. Enfin. 11.elle doit se plier aux exigences de l'utilisateur final. La TM gagne en précision au fur et à mesure qu'elle est alimentée en textes produits intellectuellement par le traducteur. La finalité de la terminologie peut se résumer à quatre critères essentiels pour l'exercice de la traduction: . Dans sa recherche du terme adéquat. La banque de données terminologique La terminologie utilisée est spécifique à chaque entité industrielle. elle peut être classée sous forme de banques de données. thésaurus et classification). WORM). de glossaires. Les contextes et exemples sont une aide précieusepour orienter le choix. La terminologie peut être mémorisée sous forme de listes de mots. Actuellement. ne pas être trop large ni trop étroit pour éviter toute ambiguïté d'interprétation.elledoit être consistante dans un document donné. le traducteur est assisté par un logiciel qui lui permet de naviguer dans la banque de données. la «translation memory» (TM). indépendante de la langue de départ et de la langue cible. au style général d'une entité économique donnée et à la spécificité des produits. Cette méthode de navigation se base sur un système-expert permettant de repérer automatiquement les relations hiérarchiques dans un système donné. permet de retrouver automatiquement la traduction la plus proche possible d'une phrase donnée.3.elle doit être facilement accessible et d'un maniement aisé pour la gestion et l'actualisation des données.elle doit être correcte: le champ sémantique doit être clairement délimité. . morphologiques et sémantiques (définitions.10. conforme au type d'information à transmettre. mais de composantes grammaticales. de disquettes voire de disques optiques (CD-ROM. le traducteur consacre 40 à 50 % de son temps à la recherche terminologique. . le traducteur doit avoir la possibilité de créer 76 . Une entrée terminologique dans une banque de données n'est pas constituée seulement d'une équivalence. De plus. graphiques et illustrations. Les moyens investis sont d'une autre dimension que ceux nécessités par une plate­forme PC. Mercedes­ Benz AG (R.A.).). Les systèmes actuellement commercialisés à un niveau professionnel sont tous installés sur des ordinateurs de grande capacité. A. La préédition et la post­édition requièrent un savoir­faire et des techniques de travail particulières. ­ L'intégration d'un système de TA dans le réseau de communication et la compatibilité avec les autres fonctions de la traduction.). Fraunhofer Gesellschaft (R. Les textes de départ doivent être minutieusement préparés. Α.F. mais dans l'ensemble du réseau informatique d'une entreprise.F. ­ Prétendre que les manuels d'atelier sont prédestinés à la TA est chose erronée (voir «Motor an»). 77 . ­ Un nombre plus important de langues disponibles. C. La traduction automatique Au­delà de ces outils. Deux systèmes visant à synthétiser les fonctions permettant un traitement rationnel de la traduction spécialisée méritent d'être mentionnés. Un système de TA nécessite une infrastructure non seulement au niveau du poste de travail. Siemens España (Espagne). la disponibilité d'une terminologie spécialement conçue pour le système de TA est indispensable. University of Surrey (Grande­Bretagne). Translator's Workbench Le projet Translator's Workbench (TWB) est le fruit d'une collaboration entre les partenaires industriels et les universités suivantes: Triumph Adler (R. Le TWB est un prototype de plate­forme qui vise à synthétiser toutes les fonctions nécessaires et souhaitables pour un traitement rationnel de la traduction spécialisée. La mise en service de la TA préconise un ensemble de facteurs primordiaux pour une utilisation rentable: ­ Il faut disposer d'une quantité suffisante de textes. la traduction automatique (TA) peut devenir une aide au traducteur dans des circonstances bien spécifiques. etc.F. Α. mais il est rare de trouver une traduction automatique directe d'une langue A vers une langue B.). Il est possible de traduire de l'anglais vers d'autres langues (A. 12. 13.des mini­banques de données spécialisées dans un domaine particulier ou dans la paire de langues avec lesquelles il travaille. Siemens AG (R. B.) et inversement.A. ­ La formation du personnel est indispensable. ­ Sur le plan qualité.F. Universidad Politecnica de Catalunya (Espagne) et Université de Heidelberg (R. L'élément pivot consiste en un éditeur et en un système de gestion qui coordonnent le travail des différents logiciels.).F. L­Cube (Grèce). La structure de la banque de données (IFASS) consiste en la création de dictionnaires monolingues. sans passer par le truchement d'une langue-pivot (annexe 4).l'accès aux textes déjà traduits .l'amélioration des traductions externes grâce à une meilleure disponibilité de la terminologie. Au fur et à mesure du développement et de l'intégration.L'utilisateur est invité à faire une évaluation pratique des outils et de leur intégration au sein du TWB. Interfasi INTERFASS est un acronyme que j'ai créé en concevant le système chez Mercedes (Annexes 2 et 3). Ses fonctions principales sont : .l'intégration de la banque centrale de données terminologiques et d'un système de traitement de textes multilingue .la longueur des entrées .le nombre des langues de travail . les suggestions de l'utilisateur seront prises en compte pour la prochaine version.l'intégration de la traduction dans le processus du traitement de l'information dans l'entreprise . Les caractéristiques de la banque de données : • pas de limitation en ce qui concerne . 14. Il s'agit d'un système de langage spécialisé interactif exploité au sein d'un réseau international de postes de traducteurs.le nombre et la longueur des informations secondaires code d'accès personnel interface-utilisateur uniforme affichage et impression différenciés selon le matériel gestion interactive des critères de sélection différents langages de dialogue-utilisateur assistance interactive dépendante de l'environnement contextuel possibilités de classification personnalisée codage des caractères en plusieurs octets types d'information classés hiérarchiquement compatibilité avec tout système de traitement de textes traitement par lots des informations reçues possibilité d'élaboration de dictionnaires 78 . Les correspondances se font directement d'une langue à l'autre. traduction (relation entre les entrées de plusieurs langues) 1.1.Chaque entrée a ses relations morphosyntaxiques et sémantiques ainsi que ses informations secondaires : 1. le traducteur laisse afficher les informations supplémentaires telles que définition. Bien au contraire. niveau supérieur/inférieur • association : notion secondaire. 15. Les besoins latents en information sont énormes. quasi-synonymie • hiérarchie : ensemble/partie . Ils doivent le libérer des opérations fastidieuses et lui permettre de se consacrer au langage proprement dit. contexte. Un profil standard serait d'obtenir dans un premier temps seulement l'équivalent en langue cible. En cas d'incertitude. Conclusion Les instruments cités ci-dessus ne sont pas destinés à rendre le traducteur humain superflu. relations sémantiques • équivalence : synonymie.2. A noter que l'on constate une croissance continue de l'ordre de 15 % par an du volume des traductions. rythme que l'on observe à l'échelon mondial sur une base d'estimation de 200 millions de pages par an. l'imagination et l'esprit critique sont de rigueur. etc (annexe 5). critères de qualité et d'utilisation Le traducteur peut définir son propre profil de dialogue avec la banque de données selon ses besoins. relations morpho-syntaxiques • mot fragmentaire et mot composé • abréviation/forme entière • orthographie • morphologie Catégoriess d'information liées aux différents types de relations : 1. antinomie 2. relations notionnelles (relations entre les entrées d'une même langue) 2. où l'intuition. force 79 . Il faut donc résoudre ces problèmes de langage. informations sur la source 3. informations documentaires 2. motrice de la communication dans notre société réputée pour être celle de l'information. Dès qu'il est rare ou pollué. avant de chercher remède auprès des spécialistes.» Hauptabteilungsleiter Zentrale Sprachendienste Mercedes-Benz AG Postfach 60 02 02 D-W-7000 Stuttgart 1 KhaiLE-HONG 80 . on en prend soudainement conscience. Permettez-moi en guise de conclusion une boutade que j'affectionne tout particulièrement : «Le langage. c'est comme l'air. On n'en parle pas. TRANSLATOR'S WORKBE NCH METAL User Tntrrtaffs 3 ) Multilingual Text Processing Scanner (OCR) Term Bank SYSTRAN ^SURREY J Manager ■ ­ΛΛ—TEURODICJ / » 7 / / » / ­ Editing Functions / Language Checker Memory / / Annexe ­ 1 ­ . P o s t e de travail autonome. Indépendant d e s n i v e a u x et d e l'environnement. etc.. t e x t e s .INTERFASS ORDINATEUR CENTRAL AU SEIN DU SYSTÈME INFORMATIQUE DB (DDVS) USINES ORDINATEUR CENTRAL (Maln­frame) " Terminologie SUCCURSALES PARTENAIRES EN ALLE MAGNE FEDERALE E T A L'ÉTRANGE R * B o i t e s a u x lettres ■ Protocoles logiciel " Fichiers centraux. a v e c progiciel conforme a u x be­ s o i n s d e l'utilisateur POSTE D E TRAVAIL INTELLIGENT POSTE D E ■TRAVAIL INTELLIGENT F e n ê t r e s format "what y o u s e e Is w h a t y o u get" CONFIGURATION POUR LE DÉPARTEMENT ZSD Annexe ­2­ .. PROGRAMMES DAPPUCATION Télétransmission fichiers P o s t e d e travail a u s e i n d'un s y s t è m e multi­ postes IMPRIMANTE CENTRALE D U SE RVICE I LOGIQUE D E COMMANDE (SERVEUR) É c h a n g e de d o n n é e s Interactif Autres systèmes Textes Modules Logiciel Protocoles Formulaires etc. Server Laser Printer Server Annexe ­3­ .INTERFASS IBM MVS Centre Informatique d'Untertürkheim Bâtiment F PC pour la gestion administrative des traductions Réseau ELITE TCP/IP Application pilote prévue m—ν Corn. Server Stor. RUSSE.INTERFASS Libre choix des combinaisons de langues dans la banque de données ALLEMAND ESPAGNOL AUTRES LANGUE.) iL £ 1 ' v ANGLAIS FRANCAIS ITALIEN Annexe -4- . (JAPONAIS. ... DE: Spannung FB: EN: QU: FB: EN: QU: FB: EN: QU: FB: EN: QU: Mechanik (deformierende Spannung) strain Χ Mechanik (elastische Spannung) stress X Mechanik (Zug) tension X E lektrizität voltage X ^ ECRAN DU POSTE DE TRAVAIL Annexe ­5­ . Independent of the steering angle the motor 2 2 / 2 3 generates a torque which is proportional to the Das Drehmoment wird konventionell über eine Servolenkung (100) verstärkt.INTERFASS Γ Der Motor 2 2 / 2 3 erzeugt unabhängig vom Lenkwinkel ein zur Spannung proportionales Drehmoment auf die Lenkspindel. . .des motifs qu 'ont les écrivains pour employer des termes. d'en examiner les raisons et de tenter d'y porter remède. l'écrivain recourt à des vocabulaires spécialisés pour que ses descriptions.. on admet souvent que «traduction littéraire» et «terminologie» n 'appartiennent pas au même registre. avec trois collégiens. et que la plupart des oeuvres littéraires sont remplies de ces termes qui peuvent devenir le cauchemar de leurs traducteurs.. queje nommerai le désir deprécision. c'est-à-dire spécialisés seulement en littérature ou.. souvent ses dialogues soient plus «vrais». Proust décrit Odette assise au milieu 87 .» raconte Balzac. un peu plus tard. je voudrais commencer cet exposé par une brève analyse . singulièrement à Zola. etc.j'ai joué à cache-cache. et que seuls les traducteurs scientifiques ou techniques ont besoin de dominer là terminologie des secteurs où ils opèrent. Ces motifs.. Avant de parler de ce cauchemar. Quelquefois il éprouve le besoin d'introduire des explications pour «éclairer» son roman. aux barres. ne peuvent apparaître qu 'au terme d'une longue connivence avec les oeuvres. parfois ses récits.. serrée par une ceinture en corde rouge. plus fréquemment.. et nuancer celui de la traduction littéraire. Ajoutons qu'à un moment ou à un autre tous les écrivains cèdent à ce besoin de précision. de renier. et une calotte rouge. Le fait est que la plupart des écrivains font un usage fréquent de mots empruntés aux diverses terminologies.le mot ici est sans doute un peu excessif. bien entendu..monsieur Savarus est venu en robe de chambre de mérinos noir. un gilet de flanelle rouge. etc. Sans prétendre invalider une position qui ne manque pas de fondement.. le besoin d'exactitude de l'auteur qui «peint le monde»: j'emprunte cette expression à l'École réaliste et aux grands écrivains de la seconde moitié du XIXe siècle. des pantoufles rouges. et j'y reviendrai . trop souvent réservée (abandonnée?) aux traducteurs non-spécialisés. Dans cette perspective. «. dans l'oeuvre de tel ou tel auteur. à saut de mouton. et je suis la seule responsable de la «division» queje vais présenter et que je m'empresserai.Traduction littéraire et terminologie Monique Legros-Chapuis Dans la pratique comme dans l'enseignement de la traduction. Voici quelques exemples: «. Nous admettrons ainsi un premier motif.» écrit à sa jeune soeur un Mallarmé de quatorze ans. je voudrais ici élargir le champ d'action de la terminologie.. les matières textiles (mérinos. après avoir relu Fabre. n'hésite jamais à nommer de leur vrai nom les plantes et les insectes. colline. réprimandant son domestique pour avoir frôlé ses «jardinières» et montrant au narrateur ravi «un dromadaire d'argent niellé aux yeux incrustés de rubis». l'entendait «rectifier avec une douceur offusquée: Une pharmacie n'est 88 . ni obscurs. dans ces ensembles clos que sont les jeux d'enfants (cache-cache. passionné depuis l'enfance par la botanique et l'entomologie. «Combien je me réjouis». l'acquis terminologique de ses jeunes années. J'ai parlé tout à l'heure d'élargir le champ d'action de la terminologie et c'est à cela que je m'efforce: la terminologie. «de savoir aujourd'hui que les larves primaires des méloés sont ces extraordinaires et mystérieux petits poux quejeregardaisse dresser. jardinières). douves) et paysage assorti (bois. . calotte). saut de mouton). le récit autobiographique et le fameux journal. qui dévalaient abruptement jusqu'au fond des douves. agrippés sur le bout de leur prenante queue.» Ces premiers exemples. intime mais destiné à la publication. C'est ainsi que Gide. lorsque.la grande variété des terminologies auxquelles le traducteur littéraire doit faire face. Les quatre tours aux angles avaient des toits pointus recouverts d'écaillés de plomb. c'est aussi le langage de tous les jours. écailles de plomb. montrer que le mot terme ne doit pas nous faire illusion: tous les termes ne sont pas savants. base des murs. flanelle). voudraient aussi. Considérons ensuite que l'écrivain peint moins le monde qui l'entoure qu'il ne le recrée en écrivant sur lui. les meubles et objets domestiques et d'ornement (cache-pot. ceinture. enfant. et n'oubliant pas. celui d'évoquer. je ne rangerai dans cette catégorie que le roman intériorisé. Là. suivant l'élan intérieur de l'auteur.. ceux précisément qui constituent la littérature. au milieu des bois. l'architecture médiévale (château. les pièces d'habillement (robe de chambre. dévaler). pantoufles. pharmacienherboriste. les techniques de l'orfèvrerie (argent niellé. incrustés de rubis). les barres. pente. sur la pente d'une colline. leje passe avec désinvolture de la langue générale aux langues spécialisées. noeud de ruban.de ses «cache-pot de Chine». quand les mots qui la composent s'organisent à l'intérieur de ces «ensembles clos» dont nous parlerons dans un moment. éventails. écrit-il dans le Journal en 1910. à l'extrême bord des disques de la camomille. en vacances chez son grand-père.car pour le montrer il faudrait des volumes. Cette première série d'exemples a encore un autre but. Les limites de cet exposé m'imposant la discrétion. j'allais à la chasse aux coléoptères! Quelle consolation de connaître enfin pourquoi je ne trouvai jamais d'oeuf dans les boules de crottin queje dérobais aux stercoraires!» C'est ainsi que Michel Tournier.. de ses «paravents auxquels étaient fixés des noeuds de ruban et des éventails». tours aux angles. Flaubert précise que les parents de Julien «habitaient un château. paravents. corde. au temps où le jardinage remplacera «la chasse aux coléoptères». ni rares. et la base des murs s'appuyait sur les quartiers de rocs. toits pointus. en quelques mots. choisis pour illustrer le premier motif de l'emploi de termes en littérature. ) dans lesquels. Enfin. il y en avait partout. une autre des ses passions d'adolescent. au comble. c'est par les mots que ce milieu m'a le plus enrichi. avec le premier aussi). et apprenait de lui . Les terminologies. ce qui définit les deux attributs essentiels de la poésie. ses intuitions.. c'est une officine».aux questions les plus troublantes. écrit-il dans Le vent Paraclet. inclinent et obligent le poète . un équilibre entre les termes.. pour lui à coup sûr mais peut-être aussi pour son lecteur. au niveau du sens. les «triptyques».. en fait. sur les étiquettes. nous le verrons bientôt. mais la forme doit l'imposer. Elles sont nous le disions il y a un moment .pas une boutique. celui de la menuiserie. Le second motif qui pousse l'écrivain à employer des termes est donc lié à ses goûts et à ses intérêts profonds et. Et quels mots! A la fois mystérieux et d'une extrême précision. sur les bouteilles. les découvre.non. et c 'est là que j'ai vraiment appris à lire. dans plus d'un sens du terme. sans qu'aucune inquiétude ne trouble. Ainsi. On ne joue plus à l'intérieur d'un 89 ..celui qui crée le monde en écrivant . dans Hérodiade. comme tels. de leur capacité à faire surgir. en étroite liaison avec le second motif (et. ses délires.. celui de la toilette féminine vers 1880. de par sa précision a priori admise. aux yeux du poète. de leur couleur. une série de termes appartenant à l'ensemble «bouquet» se groupent-ils autour du mot fleurs: «. possèdent bien d'autres charmes. Cela revient à dire aussi qu'il existe dans ces ensembles une logique interne. des essaims d'émotions. et le ptyx de Mallarmé ouvre la porte . qui peuvent tenter le poète.ces ensembles clos (le vocabulaire de la botanique. des cortèges d'images. qu'il s'emploie à les maintenir ou qu'il cherche à les briser.. la fenêtre .à accueillir ce que nous considérons comme les mots spécialisés de telle ou telle terminologie. Le sens n'est jamais une entrave. ils s'enracinent dans l'expérience de l'auteur et ne relèvent pas de l'érudition acquise -j'emploie cette expression sans la moindre intention péjorative -comme celle du Flaubert de Salammbô et d''Herodias. rejette ou choisit en fonction de leur forme. le continu s'oppose au discontinu). chaque terme occupe sa seule place et entretient avec ses voisins de spécialité des relations exactes de contraste ou d'opposition (dans le sens où la phonologie structuraliste emploie ces deux mots: un oeillet est autre chose qu'une rose. celui qui justement. Viennent alors sous sa plume les «mandores». Des mots. et que le poète manipule. de leur aptitude à se laisser monter par ses obsessions.Une touffe defleurs parjures à la lune / (A la cire expirée encor s'effeuille l'une) / De qui le long regret et les tiges dequi/Trempenten un seul verre à l'éclat alangui. de leur musique.» Mais plusriches encore sont les éclatements. etc. La rareté du mot en fait parfois le prix: on parvient ainsi à une écriture précieuse. sur les bocaux. les «nénuphars» et les «séraphins». celui de la chasse au faucon.» Nous ne nous étonnerons pas de trouver dans Le Roi des Aulnes un très grand nombre de termes d'équitation.et de l'officine elle-même .le pouvoir du mot juste: «Pourtant. des rythmes intérieurs. les glissements de sens. au niveau du son. de termes appartenant au même «ensemble clos»: pensons. à la langue du «commerce des nouveautés» de Au bonheur des dames. En effet. Je le soulignais en introduction: la plupart des traducteurs littéraires sont des traducteurs sans autre spécialité que leur option littéraire.. Abandonnons-la sans regret. et la queue d'aronde utile au menuisier devient Y hirondelle en plein vol. allègrement. cette formation de terminologue. de même. éminemment traduisibles? 90 . relativement récente.d'une bi-univocité qui fait disparaître le flou dont s'accompagnent les mots de la langue générale et qui les rend. de l'emploi que fait son auteur des termes en question. des domaines de la «connaissance». mais aussi. Comment pourrait-il y avoir des degrés de précision dans la traduction d'une terminologie.. de ce fait. que le traducteur littéraire n'en serait pas moins limité.ensemble. nous l'avons dit déjà. bien plus nombreuse. une expression par-là. justement. celui de présenter. et admettons qu'enfinde compte. quelle qu'elle soit? Ne savons-nous pas. limité à l'un.par «formation» je n'entends pas seulement celle. ou un peu plus d'un. L'écrivain qui emploie des mots spécialisés.. qu'on reçoit dans les écoles. quelque imparfaite qu'elle soit. et je renvoie ici. Mais il semble bien que son traducteur doive l'être. Avant de se désespérer devant un tel programme. Julien Green). à celle qui m'a servi dans un premier moment à classer les motifs qu'ont les écrivains pour puiser dans les terminologies. et qui n'ont pas souvent une formation de terminologue . peut-être plus anarchique. celle qu'on acquiert par l'expérience. souvent aussi profonde. pour ne citer que Zola. La brève analyse que j'annonçais au début de cet exposé a rempli son propos. de même qu'il y a des degrés dans la motivation de leur utilisation. qu'il éprouve un jour un besoin de précision.. même s'il croit ne décrire qu'un donné objectif (Zola. l'emploi de termes par la littérature. puisqu'aussi bien elle fut superficielle et réductrice. sans querienne lui interdise même quelque incursion dans un secteur tout différent. nous allons trouver qu'il y a des degrés dans la précision avec laquelle il faudra les traduire. L'eût-il du reste. Cette dernière affirmation peut inquiéter. de caractère définitivement littéraire. à celle de l'alimentation du Ventre de Paris. nous devons envisager à présent la façon dont le traducteur doit y faire face. Ainsi le chalumeau dont le berger de Virgile tire des sons harmonieux se met à cracher du feu entre les mains de l'ouvrier soudeur. n'est pas «spécialiste en tout». effrontément. c'est-à-dire tout écrivain. on passe de l'un à l'autre. mais en aucun cas il ne saurait couvrir la totalité des «champs de spécialisation» dans lesquels pourtant. Démontrées désormais la présence et l'importance littéraire des termes. que les termes bénéficient -au moins théoriquement . tant s'en faut. autour de trois motifs plausibles. l'écrivain puise un mot par-ci. les Goncourt) ou subjectif (Gide. sur la bonne mine d'une polysémie ou d'une homonymie irrésistibles. tout écrivain crée le monde. ce traducteur devra se livrer à une analyse. entraîné par ces «chevauchements de sens» dont Francis Ponge fait un si bel usage. ailleurs une série. à celle des chemins de fer de La bête humaine. parfois fort longue et complexe. et n'aura pas d'autre difficulté que celle. 91 .Emeraude / Le lampyre rôdait en feu dans l'herbe chaude /. mais lorsque nous parlons d ' une terminologie quelle qu' elle soit. soient ressentis comme nécessaires. donc. comme d'un ouvrage scientifique ou d'une notice technique. Les cours des actions. La terminologie financière utilisée ici est parfaitement exacte. son air érudit et la goutte d'obscurité qu'impose. et (mais ceci est une autre affaire) le texte de Malraux (plusieurs pages du même style) pourrait avoir ététiréd'unerevueéconomique de l'époque.. l'ignorance où l'on est de son identité.. son orthographe (résiste-t-on à l'y?). à l'insecte lumineux. Tout texte littéraire implique une interpretation. qu'elle entretient avec le réel une relation de type strictement cognitif. c'est l'écrivain Zola cent fois cité.. c'est l'écrivain Malraux dans ce fragment de La Voie Royale: «. et la terminologie à laquelle il appartient. Dans ce premier cas.». nous ne prenons en considération que son contenu (finances. il n'existe pas de littérature dont on puisse juger. Mais le mot «lampyre» a d'autres séductions: sa sonorité. maintenus à Paris par les banques de Ferrai et les groupesfinanciersfrançais qui leur étaient liés. Tout texte littéraire s'alimente d'éléments de langage. Car en dépit des pétitions de principe ou des actes de foi des écrivains «réalistes».. mais. le traducteur a beau jeu: il traitera ce passage comme il le ferait d'une revue politico-économico-financière. et c'est précisément cette particulière relation avec le réel qui fait la littérarité. leur conférant exactement le même statut de «composantes» de sa création. préhistoire américaine. les entreprises industrielles du consortium étaient déficitaires. par Yintention stylistique qui existe dès qu'il (le terme) ou elle (la terminologie) fait un détour par la littérature... etc. mille fois citable. depuis la stabilisation du franc descendaient sans arrêt. il l'eût favorisée. que l'écrivain met exactement «à la même sauce». Valéry «joue» ici avec le terme. l'auteur a eu recours à la terminologie non pour des raisons d'exactitude sémantique mais pour des motifs formels: la beauté d'un terme peut s'imposer sans que sa précision.. générale. L'emploi du mot «ver luisant» pour désigner le coléoptère femelle doué d'un pouvoir lucifere n'en eût pas diminué d'un iota l'identification. Les commandes du Gouvernement Général de l'Indochine ne suffisaient plus à l'activité d'usines créées pour un marché qui devait s'étendre de mois en mois et qui diminuait de jour en jour. Oui.Oui. de trouver les sources techniques dont il aura besoin.. Dans d'autres cas.) et nous oublions qu'à l'égal de tout élément de langage le terme court le risque d'être gauchi. Paul Valéry écrit: «.. ou le niveau de langue où il se situe. imprimerie. métallurgie. mieux.. avec sa phraséologie. une re-création ou unecréation. Il n'en est pas de même dans d'autres cas. Parfaitement capable d'employer les terminologies à bon escient. pervertie. où des termes sont employés comme des sortes de citations jugées nécessaires à la compréhension des circonstances dans lesquelles se déroule l'action du roman.. et surtout par l'inflation. langue générale ou langue technique. Dans un sonnet non daté (Myriam).».. les jeux d'enfant. Choisir en fonction de l'analyse dont je suggérais tout à l'heure l'opportunité. Le traducteur deviendra capable de distinguer entre les termes d'entomologie qu'emploie André Gide et que j'ai cités tout à l'heure. ne convient qu'aux referents qu'ils désignent. La seule différence queje voie entre les terminologies scientifico-techniques et celles que j'envisage maintenant est la plus grande difficulté de traduction de ces dernières. Redisons-le. parce qu'il saura alors que Valéry se moque bien des insectes et ne se préoccupe. sont multiples et. nous l'avons vu. Leurs glossaires. allemands qui traduiront avec l'exactitude voulue cette description de Proust? «.. Où trouver les mots anglais. claire et précise. comme ont raison tous les écrivains qui jouent avec les mots pour en faire naître une beauté. une joie. à des contraintes derimes. pas toujours dans les monolingues. sans les éprouver. l'armement carthaginois comme des terminologies. Peut-être choisirat-il le terme savant..sans compter le comment qui est son pain quotidien . de cadence? soumis. du jeu peut-être qui rapproche l'érudit ver luisant de l'inquiétant vampire.. la nécessité. à l'obligation d'exprimer les obsessions d'un autre? Il devra choisir. Je ne crois pas abuser du mot en considérant. elles débordent de beaucoup les champs spécialisés auxquels ont affaire communément les traducteurs scientifiques et techniques. de lexiques. ces recettes.de mètre.je trouvais souvent Mme Swann dans quelque élégant déshabillé dont la jupe. soumis. Les terminologies. dans l'autre langue. constitué d'éléments dont la définition.Il a raison. Je ne voudrais pas conclure cet exposé sans m'étendre encore un peu sur ce que j'ai appelé le «cauchemar» du traducteur littéraire. Je ne le crois pas parce que ces règles du jeu. les stercoraires. et le traducteur aura la délicate et lourde tâche de décider quand et pourquoi . Il hésitera en revanche à traduire «lampyre» par son équivalent savant. la camomille . car Gide parle en entomologiste et en botaniste. mais ce sera parce que sa musique. espagnols. sont incomplets. Mais que fera le traducteur de ce sonnet. d'un de ces beaux 92 . comme je l'ai fait déjà. particulièrement dans leur utilisation littéraire.. que de la musique de son vers. Le terme comme objet de littérature doit avant tout être traité en objet de littérature. quand ils existent. Elles n'ont pas. et quand et pourquoi il ne le devra pas. de la préciosité qu'il confère enfin à l'orientale Myriam en acquérant près d'elle des allures de pierre précieuse. et la brève mais percutante mention du lampyre valéryen. Le traducteur n'hésitera pas un instant avant de traduire par les termes d'entomologie et de botanique de sa langue les méloés. son aspect répondront à la quête esthétique de Valéry. la cuisine italienne.. Leurs termes n 'apparaissent pas souvent dans les dictionnaires bilingues. sa longueur. mais alors gravement. c'est-à-dire constitué de termes bi-univoques. ou rarement. un sourire nouveaux. comme l'auteur mais dans un autre système linguistique. obéissent précisément à la définition de la terminologie comme l'ensemble clos déjà plus d'une fois mentionné.il devrarendreun terme par un terme. le terme «rabouilleuse»? J'aurais aimé développer davantage ces deux derniers aspects. par un jour encore froid de printemps (. 01000 Mexico.. comme celles qu'affecte le temps. pour de nouveaux usages. mais en adoucissant tellement les tons (le rouge devenu rose et le bleu. comme ces carapaces séchées dont l'insecte est parti. les regionalismes ne forment pas à eux seuls une terminologie. les rendent difficiles à traduire. sinon l'espace. Les localismes.) qu'on pensait invinciblement à ces «brides» de chapeaux qui ne se portaient plus. Qu'il me soit permis de souhaiter qu'une prochaine réunion nous permette d'y consacrer tout un exposé.». parfois. l'espace.. Quand. Cette longue citation devrait permettre aussi d'entrevoir une autre extension des terminologies.. lui conférant ainsi statut et autorité.) était obliquement traversée d'une rampe ajourée et large de dentelle noire qui faisait penser aux volants d'autrefois. Si Balzac n'en avait pas fait le titre d'un de ses romans... (. Après le temps. le «dépassant» en dents de scie de sa chemisette avait l'air du revers entrevu de quelque gilet absent. faute de sources.. D. MEXIQUE 93 .. celle qui les dédouble en fonction du temps. par exemple) laissant les noms vides. mais quand ils apparaissent dans un texte littéraire ils compliquent les terminologies existantes et. m'en retient. mais il en est qui sont désormais de purs archaïsmes. pour le traduire..). la disparition de leur réfèrent (les parties qui composaient la cuirasse des mercenaires numides du ΠΡ siècle avant Jésus­Christ. Non seulement les termes changent de sens avec les époques. et de tenter du même coup d'inventer peut­être des solutions aux difficultés réelles que ces espèces particulières de terminologies causent aux traducteurs littéraires.tons sombres (. et sa cravate ­ de cet «écossais» auquel elle était restée fidèle. et avec quoi on ne saurait recevoir quiconque. dans quel lexique du parler berrichon du début du XIXe siècle chercherions­nous.F.. sous sa veste qu'elle entr'ouvrait plus ou moins selon qu'elle se réchauffait en marchant. Monique LEGROS­CHAPUIS Directrice du Programme deformation des traducteurs El Colegio de México Camino al Ajusco N° 20 CF.) dont elle aimait que les bords eussent ce léger déchiquetage. Le «déshabillé» qu'Odette Swann portait en 1900 pour recevoir n 'a rien à voir avec ce qu 'on nomme aujourd'hui «déshabillé».. lilas) que l'on aurait presque cru à un de ces taffetas gorge­de­pigeon qui étaient la dernière nouveauté ­ était nouée de telle façon sous son menton (. vides et disponibles. Le temps. . la traduction technique étant l'opération traduisante appliquée à des textes dont le contenu présente un caractère informatif technique ou scientifique. nous parlerons de traduction au sens de l'opération traduisante. il convient tout d'abord de définir ces deux entités: terminologie et traduction technique. Dans notre propos. le terme traduction peut désigner l'action de traduire et le produit de cette action. au sens où l'entend Robert Galisson dans son Dictionnaire de didactique des langues: Ensemble des termes qui renvoient aux concepts et objets afférents à un domaine particulier de connaissance ou d'activité humaine. De même. Ici. 95 . selon la forme que l'on confère à l'opération traduisante. mais la matière elle-même. le terme terminologie désigne non pas la discipline. le rôle de la terminologie se trouve prépondérant ou au contraire auxiliaire. Dans le contexte de la traduction technique.La terminologie en traduction technique: apports et limites Christine Durieux Sommaire Définitions La théorie interprétative de la traduction Apports de la terminologie Limites Conclusion Résumé Définitions Pour mieux circonscrire la place de la terminologie dans la traduction technique. c'est-à-dire l'étude systématique du vocabulaire. la compréhension et la réexpression . En aucun cas. En effet. La terminologie. Cette étape de déverbalisation correspond à la formation d'une image mentale. Il est clair que l'adoption systématique de correspondances pré-établies ne cadre pas dans cette démarche. Le traducteur manie cet outil à sa guise. l'existence d'une correspondance ne s'impose au traducteur. joue donc ici un rôle clé dans la production de traductions. La théorie interprétative de la traduction La théorie interprétative de la traduction. Elle reconnaît l'irréductibilité des langues à des schémas superposables et admet la spécificité des visions du monde mais. A aucun moment les deux langues . En quelque sorte. empêchant le transcodage direct.de départ et d'arrivée . puisque la phase de déverbalisation. la phase de compréhension qui prend appui sur le texte original et sollicite la mobilisation de connaissances thématiques connexes pour permettre la reconstruction du sens du texte à traduire débouche sur un stade alingue.n'entrent en contact. La seconde présente l'opération traduisante comme une démarche articulée en deux temps majeurs . indépendamment de la formulation du texte original qui en a suscité la formation. C'est cette image que le traducteur doit exprimer dans la langue d'arrivée. A ce moment de l'opération traduisante. La terminologie. elle avance que les termes propres à une langue de spécialité sont essentiellement monoréférentiels et. par conséquent. même en présence de termes «très» techniques . le traducteur se fonde exclusivement sur l'image qu'il a en tête pour produire le texte d'arrivée.séparés par une phase de déverbalisation.De fait. est sous-jacente à tous mes travaux et. deux théories principales s'opposent. c'est-à-dire la formation de l'image mentale. fait de l'adoption des correspondances pré-établies le fondement-même de la méthode de travail. La première postule que la traduction est la mise en regard de codes linguistiques. à ma conception de la relation entre terminologie et traduction. cette image n'a pas de légende.c'est96 . qui implique de mener à terme l'effort de compréhension avant même d'envisager tout passage dans la langue d'arrivée. sans plus tenir compte du substrat linguistique original de l'image. c'est-à-dire la matière terminologique. en conséquence. La théorie contrastive de la traduction et la théorie interprétative de la traduction. s'interpose entre les deux codes linguistiques. appliquée à la traduction de textes techniques. est un outil au service de la traduction. en prend connaissance et décide enfinde compte d'adopter une correspondance répertoriée ou de créer une équivalence nouvelle. au sens où nous l'avons définie. Celui-ci garde son libre arbitre. Il s'agit de secteurs d'activité. Il convient de s'interroger: quelles réalités sont désignées par ces termes? La réponse à cette question se concrétise par la formation d'une image mentale. Apports de la terminologie Sur le plan théorique. Or. On trouve entre parenthèses les termes semiconductors et computers en dehors de tout environnement syntagmatique. au demeurant caractérisés par une croissance rapide. et n'a qu'une portée ponctuelle. or smaller industries with very rapid growth (semiconductors and computers). ou plutôt sujet à débat. il ne suffit pas de les remplacer par leur correspondance en français pour rendre clairement le sens de cette phrase. chaque discipline. toujours selon Robert Galisson «chaque science. on peut lire: High growth industries tend to be those with a large initial base and moderate or strong growth (the service sectors). le secteur industriel concerné par la fabrication de semiconducteurs s'appelle la microélectronique et le secteur industriel concerné par la construction d'ordinateurs s'appelle Y informatique. Ce sont donc ces deux termes qu'il y a lieu de faire figurer entre parenthèses dans la traduction française. C ' est leur utilité pour la traduction qui est contestable.semiconducteurs et ordinateurs -ni même des composants (semiconducteurs) par rapport à des machines construites (ordinateurs). on peut écrire le jeu d'équation suivant: semiconductors = semiconducteurs computers = ordinateurs Ces correspondances sont répertoriées. conditionnée par la spécificité de son objet.à-dire propres à une langue de spécialité très éloignée de la langue courante . En français.généralement qualifiée de monoréférentiels. La traduction exige la création d'une équivalence valable hic et nunc et non l'adoption aveugle de correspondances pré-établies censées avoir une validité universelle. Cette démarche ne remet nullement en cause les correspondances qui restent exactes au niveau de la langue. Dans un rapport d'une organisation internationale traitant de l'incidence du changement structurel sur la performance économique. de son point de vue et de ses finalités». Par exemple. Les réalités désignées ici ne sont pas des objets . dans la dynamique d'un texte particulier. chaque technique se définit par une terminologie particulière. couramment reconnues comme valables. 97 . et il n ' est pas question de les contester en tant que telles. L'équivalence ainsi créée ne vaut qu'au niveau du discours. 98 .scientifique. On longer time scales. une économie dans l'expression puisque l'emploi de termes précis et bien définis épargne des explications longues et le recours à des paraphrases qui alourdissent le discours et nuisent à sa lisibilité. la clarté du message avec la possibilité de le formuler en produisantun maximum d'information etun minimumde bruit susceptibled'opacifier l'information. comporte de nombreux termes qui appartiennent au vocabulaire des sciences de la nature. it is coupled to the deep sea and to the sediments.et la reconnaissance . L'emploi . professionnel ou social . la terminologie est le support indispensable qui permet de véhiculer sans ambiguïté le vouloir-dire dans un domaine de spécialité . elle est liée aux profondeurs marines et aux sédiments.et de le faire comprendre. l'autre apport majeur de la terminologie est la concision. L'avantage de la concision est double: d'abord. the atmosphere is coupled to the biosphere. Après l'efficacité de la communication. pour l'exécution de traductions.. La profusion de glossaires bilingues existants ne permet pas d'échapper à cette double démarche. Mais pour la traduction. pour le traducteur la recherche terminologique se présente aussi en deux volets: recherche de définitions pour comprendre. Cet énoncé. il ne suffit pas de savoir que: atmosphere = atmosphère biosphere = biosphère En effet. technique. comme traduire. chaque terme désigne une réalité bien définie et possède donc un contenu précis. l'existence d'une terminologie dans la langue de départ et dans la langue d'arrivée fournit une porte d'entrée pour mener à bien une recherche documentaire et terminologique. Cette rigueur des désignations rend possible une communication efficace dans le domaine spécialisé concerné. puis recherche de dénominations pour faire comprendre. Sur quelques dizaines d'années. l'atmosphère est liée à la biosphère. En effet. l'adoption de ces correspondances terme à terme donnerait à peu près ceci: A bien des égards. l'atmosphère est le prolongement de la biosphère. Leur emploi permet une formulation concise et efficace.. Sur le plan pratique. extraitd'un rapport sur les mutations climatiques. A plus long terme. c'est comprendre pour faire comprendre. A cet égard.. comme le montre l'exemple suivant: The atmosphere is in many ways an extension of the biosphere. to soils and to the upper layers of the ocean..A l'intérieur de l'ensemble que constitue une terminologie. aux sols et aux couches supérieures de l'océan.du terme juste est le garant d'une bonne transmission tout au long de la chaîne de communication. sans solution de continuité. On a scale of a few decades. ensuite. à la surface du globe terrestre» comme excluant les poissons et les algues. qu'est-ce que la biosphère? Avant d'avoir besoin de connaître les dénominations en langue d'arrivée des réalités désignées. 99 . et on commence à savoir que le trait inférieur figurant la limite de la biosphère suivra la ligne des fonds marins. La définition de Lamarck. cela revient à savoir tracer deux lignes: où commence et où finit la biosphère.Or. cet énoncé en français avec ses deux enumerations revient à dire implicitement que les sols.-B. mais aussi les diverses parties de l'écorce terrestre (lithosphère. le traducteur a besoin de cerner ces réalités. Le Petit Larousse est encore moins explicite: Couche idéale que forme autour de l'écorce terrestre l'ensemble de êtres vivants. n'est pas universellement acceptée. la définition donnée par un dictionnaire unilingue devrait répondre à ce souci. On peut fonder davantage d'espoirs sur le Grand Larousse Encyclopédique. mais on sera déçu de lire: Nom donné à la partie de la sphère terrestre où se manifeste la vie. Certaine englobent dans la biosphère non seulement l'ensemble des êtres vivants. Ensemble des organismes vivants. qui prend en considération la nature vivante de la biosphère. Certes. il faut probablement interpréter idéale au sens de théorique. par contre. Dans les régions émergées. la biosphère n'est guère qu'une pellicule. on rencontre des animaux jusqu'aux plus grandes profondeurs. A priori. hydrosphère et atmosphère) qui servent de milieu à la vie. les couches supérieures et profondes des océans ainsi que les sédiments ne fontpas partie de la biosphère. L'explication est floue. sa localisation et son caractère discontinu. le dictionnaire Le Robert fournit une définition apparemment restrictive qui peut étonner et faire naître un doute. on comprend que toute l'hydrosphère jusqu'aux plus grandes fosses abyssales fait partie de la biosphère. En est-on sûr? A propos. d'en délimiter la surface notionnelle. Cette fois. Dans l'exemple ci-dessus. Mais où faire passer la limite dans les régions émergées? Et que faire des oiseaux et des insectes volants. La consultation de l'Encyclopaedia Universalis va apporter un éclairage plus précis: La biosphère a été définie par J. mais on ne sait toujours pas ce qu'englobe exactement la biosphère. il faut déterminer ce qu'est exactement la biosphère. animaux et végétaux... Lamarck comme constituée par la masse globale des organismes. On peut en effet comprendre «. En fait. qui se développent à la surface du globe terrestre. ni l'air ni les roches souterraines ne constituent un milieu favorable aux êtres vivants. Concrètement. Dans les eaux. des océans. and a thin layer on the lithosphère. animals and microorganisms. toute vie. A plus long terme. the atmosphere is A court terme.Toutefois. Là. On aura la certitude d'avoir compris ce qu'est la biosphère quand on sera en mesure de tracer deux traits: celui qui indique où commence et celui qui indique où finit la biosphère. 100 . on peut traduire avec confiance le passage donné ici en exemple: On a scale of a few decades. on ne sait pas encore comment délimiter la biosphère. c'est-à-dire. probably the whole of the hydrosphere. up to the height of approximately S km. On longer time scales. ces échanges concernent les grands fonds marins et les sédiments. it is intéressent les sols et les couches superficielles coupled to the deep sea and to the sediments. La consultation de l'Encyclopaedia Britannica va enfin permettre de lever toute ambiguïté: The biosphere denotes organic nature as a whole and consists ofplants. on comprend que la biosphère va de la cime des plus hauts arbres jusqu'aux fonds abyssaux. It occupies the lower part of the troposphere. sur quelques dizaines d'années. s'arrête à une profondeur nettement moindre: il suffit alors de faire remonter le trait inférieur. Une fois que l'on sait avec certitude que la biosphère englobe l'ensemble des êtres vivants et leur milieu naturel. la biosphère. to soils and to the upper les échanges entre l'atmosphère et la biosphère layers of the ocean. coupled to the biosphere. with a lower limit at a depth of approximately 2 km. mais dans les roches. L'exemple suivant. c'est le réseau téléphonique public commuté couramment appelé réseau téléphonique commuté ou RTC. cette remarque est d'ailleurs lourde de conséquences pour les travaux sur l'automatisation . although some payment services permit dial-up access. qui se fondent sur la substitution d'éléments du lexique de la langue d'arrivée à des éléments du lexique de la langue de départ. Cette dernière exige en effet un traitement mental de l'information. elle-même de nature à fournir la terminologie pertinente. communication takes place over private networks. en est une bonne illustration: In almost all cases. L'utilité de la terminologie n'est pas d'apporter des solutions fermées en imposant des correspondances obligatoires. extrait d'un rapport sur les échanges électroniques de données. Cette donnée n'est même guère utile en l'absence de connaissances complémentaires.Il est clair que les problèmes majeurs qui se posent au traducteur sont d'ordre notionnel. Déjà. Soit dit en passant. On constate d'emblée que l'existence d'une correspondance pré-établie ne permet pas pour autant d'effectuer une traduction. à partir de dial-up access il a fallu une opération de traitement mental de l'information pour parvenir à la formation de l'image du réseau téléphonique courant. Il va falloir ensuite poursuivre ce même type de raisonnement pour aboutir au choix 101 . c'est au contraire d'apporter des suggestions ouvertes de termes susceptibles de servir de points de départ à une recherche documentaire.totale ou partielle . Les expériences menées jusqu'à présent prouvent bien la part de traitement de l'information que comporte l'opération traduisante. Limites On constate que la mise en regard de la terminologie anglaise et de la terminologie française des sciences de la nature ne suffit pas à mener à bien l'opération traduisante. Il faut en effet comprendre que dans cet énoncé dial-up access s'oppose à private networks et désigne un autre support d'acheminement des communications. Il a fallu se représenter les réalités et suivre tout un raisonnement. Or.de la traduction. L'existence d'une terminologie spécifique facilite cette compréhension en offrant des portes d'entrée pour une recherche documentaire. Cette opération a nécessité l'intervention d ' un savoir autre que linguistique et terminologique. C'est la compréhension des objets et des concepts auxquels renvoient les termes utilisés dans le texte original qui permet d'exécuter la traduction. On peut trouver dans un dictionnaire bilingue spécialisé dans le domaine des télécommunications la correspondance: to dial-up = composer un numéro sur un cadran. le réseau auquel on accède à partir d'un poste téléphonique sur lequel on compose normalement un numéro. Les problèmes que pose la traduction technique sont majoritairement des problèmes d'appréhension de notions spécialisées et très accessoirement des problèmes d'accès aux dénominations. dont le traducteur a d'ailleurs connaissance.est d'ordre notionnel et non d'ordre terminologique. En effet. d'une part la terminologie employée à bon escient dans le texte original permet au traducteur de reconstruire le sens avec une plus grande rapidité et une plus grande précision. réseau téléphonique commuté (RTC) est la dénomination qui relève de la terminologie homologuée des télécommunications. Néanmoins. On constate les limites du rôle de la terminologie dans l'exécution de traductions techniques. C'est laconclusion hâtive selon laquelle la mise en regard de ces deux terminologies suffit à permettre l'exécution de traductions qui est erronée. Il est. Pour faciliter la compréhension chez le lecteur. Malgré l'existence d'une terminologie homologuée. Conclusion Il est clair que la traduction technique est irréductible à la substitution d'une terminologie dans une langue à une terminologie dans une autre langue. Mais c'est méconnaître le caractère inédit de l'expression spontanée et la structure de l'opération traduisante qui. En effet. les terminologies sont en quelque sorte directement interchangeables entre deux langues. toutefois. consiste à comprendre pour faire comprendre. la difficulté majeure que présente la traduction de cet énoncé . celui-ci choisira d'écrire la traduction suivante: Dans la quasi totalité des cas. tentant de penser que puisque chaque terme désigne une notion . le bon usage de la terminologie dans la langue d'arrivée permet au traducteur de réexprimer ce sens de façon efficace et économique. l'existence d'une terminologie dans l'une et l'autre langue est utile au traducteur.de la dénomination à inclure dans la traduction.objet ou concept . 102 . en effet. il paraît judicieux d'employer le terme public par opposition à privé. D'autre part. les communications se font sur des réseaux privés.est mentionnée en opposition aux réseaux privés. Le traducteur doit surtout faire intervenir ses connaissances thématiques pour reconstruire le sens de cet énoncé afin de le traduire.le réseau téléphonique courant . En effet. rappelons-le. certains services de transfert de fonds peuvent utiliser le réseau téléphonique public.bien circonscrite. dans ce contexte unique. cette même réalité . Mais ici.comme beaucoup d'autres d'ailleurs . mis en scène par l'outil terminologique. Des outils terminologiques axés sur les notions et mettant en évidence les relations entre concepts et objets fournissent des éléments d'information de nature à permettre au traducteur de prendre des décisions mieux documentées. la bi-univocité entre correspondances est un phénomène très limité même dans les langues de spécialité. En effet. La terminologie occupe une place irremplaçable dans la traduction technique puisqu'elle offre le double avantage de l'efficacité et de l'économie dans la communication.sous-jacente à la conception de la traduction et. d'autre part. seule garante de l'adéquation de la terminologie à utiliser. n Offrent en réalité que des portes d'entrée pour mener une recherche documentaire. Elle lui octroie un rôle auxiliaire et réserve au traducteur la décision finale d'adopter une correspondance ou de créer une équivalence.traduire des textes techniques ce n'est pas substituer un lexique à un autre. les objets . et.appellations ou notions . fondées sur le principe du caractère monoréférentiel du vocabulaire technique. la théorie . Il convient néanmoins d'en souligner les limites. La théorie contrastive fait la part belle à la terminologie en instituant comme méthode de travail l'adoption de correspondances pré-établies.Résumé La place de la terminologie dans la traduction technique est subordonnée à une double dichotomie: d'une part. Par ailleurs.Paris III Centre Universitaire Dauphine F-75116 Paris 103 . les problèmes majeurs qui se posent au traducteur technique sont d'abord d'ordre notionnel. Christine DURIEUX Directeur adjoint École Supérieure d'Interprètes et de Traducteurs Université de la Sorbonne Nouvelle . enfin et surtout. c'est comprendre pour faire comprendre. des listes de dénominations avec leurs correspondances censées apporter au traducteur des solutions fermées.contrastive ou interprétative . La théorie interprétative est plus circonspecte à l'égard de la place de la terminologie dans l'opération traduisante. . il éprouve souvent un petit plaisir pervers à critiquer les traductions proposées par les lexiques bi. Je préfère donc m'en tenir à la matière que je connais le mieux. Terminologie ou traductions de termes 3. Les informations de simple consommation 4. Introduction Les rapports entre terminologie et traduction sont anciens et complexes. il adore y découvrir des termes nouveaux. monétaire et financier. l'irruption de l'informatique dans ces deux domaines qui permet leur interconnexion sur le poste de travail du traducteur. J'en veux pour preuve les dizaines de glossaires. Introduction 2. reconnaissons-le. Bref. à savoir la traduction et la terminologie relevant des domaines économique. notamment terminologique. je pense qu'il serait prétentieux de ma part de vouloir balayer ici l'ensemble du problème. notamment grâce à la modernisation de la formation par les écoles de traduction. Cela étant. La terminologie conceptuelle: le traducteur-acteur 1.ou multilingues. si vous voulez faire plaisir à un traducteur. l'évolution du métier de traducteur.Le traducteur face à la terminologie: consommateur ou acteur? Michel Rochard Sommaire 1. mais deux facteurs relativement récents sont venus jeter un éclairage nouveau sur la relation entre ces deux métiers: d'une part. Le traducteur réserve toujours un bon accueil à ces publications terminologiques. lexiques et dictionnaires queje découvre ou dont on me signale chaque année l'existence à la Banque de France. Le traducteur économique moderne vit à l'ère de la surabondance de l'information. trouver enfin la définition qu'il cherchait depuis des lustres et surtout. d'autre part. offrez-lui une publication terminologique! 105 . Cette relation étrange entre ces deux métiers. au fil du temps et par stratification des expériences. je partirai de la notion de «noyau de compétence» telle que la définit Francis Minet. syntaxiques et stylistiques de la langue d'arrivée et sans céder à la tentation ou au réflexe qui consisterait. justifie que l'on se penche sur les caractéristiques du métier de traducteur qui nous intéresse en tant que client du terminologue. 3) d'utiliser ses connaissances linguistiques et techniques pour distinguer ce qui relève de la logique de la langue de départ et de la logique de l'auteur. Cela étant. maniement des outils terminologiques ou informatiques. «Le noyau de compétence est l'organisation particulière des savoirs liés à une activité donnée qui est caractéristique de cette activité et en constitue la carte d'identité. Pour résoudre ce problème. Or. ces définitions n'évoquent pas les compétences caractéristiques du métier. il faut donc déterminer avant toute chose ce qui fait la compétence originale du traducteur. ancien responsable de formations à l'Institut de Formation de la Banque de France. de la part du 106 . 2) ce texte étant rédigé dans une langue donnée. ont fini par constituer un ensemble présentant une cohérence propre par rapport aux autres langues. ou plus précisément entre produits terminologiques et traducteurs. on ne peut pas dire que le traducteur réellement spécialisé dans le domaine économique utilise véritablement beaucoup ces publications terminologiques. a priori complémentaires et cousins.» Partant de cette définition. maniement du style dans sa langue maternelle. On a l'habitude de définir le métier de traducteur à partir des connaissances et savoirs: connaissances linguistiques et thématiques. c'est-à-dire en appliquant des règles lexicales. 4) pour réexprimer le discours dans le respect de l'intention et de la logique de l'auteur dans une autre langue (la langue maternelle du traducteur) en observant l'ensemble cohérent des règles lexicales. un économiste ou un juriste connaissant bien les langues doit pouvoir faire aussi bien l'affaire! C'est enfin un problème qui m'apparaît essentiel dans les relations entre terminologues et traducteurs. qui effectue actuellement des recherches au Conservatoire National des Arts et Métiers sur cette question. Pour ce faire.Pourtant. je dirai que «le noyau de compétence» du traducteur réside dans sa capacité: 1) de partir d'un texte ou d'un discours rédigé dans une intention précise (vouloirdire) par un auteur donné selon une logique qui lui est propre ou qui est propre à une spécialité. c'est un problème qui est souvent posé par les non-traducteurs aux traducteurs à travers la fameuse question: pourquoi faut-il être traducteur pour traduire? Un ingénieur. syntaxiques et stylistiques qui. traducteur. à rester dans le cadre de la problématique «compréhensionréexpression» d'un texte précis et à ne pas passer immédiatement à l'analyse critique et technique du texte. Si ce dernier lit préalablement son texte. 2. si possible officielle. mais certainement pas à une conception saine des rapports entre terminologie et traduction. il risque de céder à la fascination classique et effrayante qu'exerce le mot inconnu et sa lecture préalable du texte se transforme en une simple recherche du terme inconnu. ils ne peuvent pas vouloir dire autre chose que ce que la logique et le contexte dictent au traducteur. on le voit. En effet. des termes techniques qu'il ne connaît pas. Ces deux démarches radicalement différentes illustrent la ligne de partage entre les besoins spontanés des «amateurs» et ceux des professionnels. à «projeter» au sens psychanalytique du terme sa propre logique dans la traduction. C'est donc à partir du noyau de compétence du traducteur que nous examinerons les rapports entre traduction et terminologie. En effet. Le travail sur les termes devient vite un simple travail de vérification. Mais c'est ce qui rend ce métier passionnant. quoi de plus stimulant que d'arriver à se glisser dans la peau d'un personnage jusqu'à être capable de démonter sa logique. replacés dans la logique du texte et le contexte cognitif. Lorsqu'un traducteur n'a pas les connaissances et compétences nécessaires à la traduction d'un texte donné. Cette vision des choses correspond de fait à une certaine réalité des rapports entre outils terminologiques et traducteurs. dans le premier cas. D'où la recherchede solutions toutes faites. Et c'est bien là ce qui fait la compétence propre du traducteur. les termes apparaissent de façon beaucoup plus banale: leur sens s'impose de lui-même. Dans lesecond 107 . c'est pour en avoir une vision d'ensemble. En effet. l'absence de connaissances empêche le traducteur de mettre en action son noyau de compétence et de contourner la difficulté apparente du terme technique par une démarche logique. Un excellent linguiste n'apas forcément cette compétence et un ingénieur ou un économiste dont les compétences techniques sont souvent bien supérieures à celles du traducteur a beaucoup plus de mal à garder la distance qui empêche toute ingérence de sa propre compétence et de sa propre logique technique dans la traduction. on peut penser que le traducteur va attendre du terminologue la traduction. Terminologie ou traductions de termes A première vue. Bel exercice d'équilibriste. C'est pourtant la démarche inverse de celle du traducteur professionnel expérimenté. cas. Les langues et 108 . dix fois jusqu'au moment où elle sera absolument catastrophique pour la traduction. je tiens à préciser que lorsque je vais évoquer les besoins réels du traducteur et définir les critères auxquels un outil terminologique doit répondre pour satisfaire ces besoins. Rien de plus rassurant en effet que l'outil qui vous apporte une solution bien ficelée à votre problème. Dans 95% des cas. Je distinguerai donc entre les informations qui tendent à faire du traducteur un simple consommateur et celles qui en font un acteur de la réflexion terminologique. à savoir institution financière. Les informations de simple consommation Au risque de choquer certains de mes auditeurs. il a de fortes chances de remporter un vif succès. il sera bel et bien utilisé dans le sens que vont donner à juste titre tous les produits terminologiques sérieux. compte tenu des connaissances et des compétences que doit normalement posséder le traducteur. En effet. si les compagnies d'assurance sont bel et bien des «financial institutions». spécialistes. Sans entrer dans le détail. linguistes. Ladite solution sera en effet efficace une fois. je n'exclus pas que ces outils cherchent également à satisfaire les besoins d'autres utilisateurs. Si le terminologue conçoit son produit terminologique pour servir les besoins spontanés du traducteur. ce ne sont pas pour autant des «institutions financières» pour un lecteur français averti. Mais je crois qu'il faut bien savoir ce qui. Mais le traducteur qui va s'appuyer sur cette traduction risque fort de commettre une grave erreur lorsqu'il l'appliquera à un texte évoquant les insurance companies aux Etats-Unis. l'entrée en action du noyau de compétence du traducteur va le pousser à rechercher spontanément la solution qui «collera» avec l'environnement logique et non pas linguistique du terme. le concept français étant plus restrictif que le concept américain. c'est un leurre. je dirai tout d'abord que toutes les indications grammaticales font partie du superflu pour le traducteur. en matière de terminologie. C'est d'ailleurs cette réflexion sur les besoins du traducteur qui a déterminé la conception de la base de données terminologiques du Service de Traduction de la Banque de France sur laquelle je travaille depuis plus de trois ans. c'est sous l'angle des besoins du traducteur qu'il convient d'examiner les instruments terminologiques et notamment les bases de données terminologiques. A partir de là. Cela étant. etc. 3. est réellement utile au traducteur et ce qui est au contraire superflu. Malheureusement. il suffit de prendre l'exemple du concept américain de financial institution. cinq fois. 109 . non pas comme l'expression d'une vérité absolue. C'est l'un des mécanismes favoris de la TAO (traduction assistée par ordinateur). ou à tout le moins en relativiser l'importance. La terminologie conceptuelle: le traducteur-acteur L'indispensable. on peut considérer un certain nombre de rubriques ou de possibilités offertes par les instruments terminologiques comme superflues. En revanche. il risque de nuire à la créativité du traducteur en l'incitant à reproduire ce qui a déjà été fait par d'autres ou par lui-même dans d'autres circonstances. Le traducteur n'est-il pas précisément chargé de traduire les termes «en contexte»? Précisément. La connaissance. ce type d'illustration ne correspond donc pas à un besoin du traducteur. soit les moyens de vérifier les intuitions suscitées par ses connaissances et ses compétences. je dirai que la traduction proprement dite des termes est superflue dans un instrument terminologique. 4. les illustrations de l'emploi d'un terme en contexte. c 'est tout ce qui permet de stimuler les compétences du traducteur tout en lui apportant soit les connaissances dont il a besoin à un moment précis. mais chaque contexte est unique parce qu'il est organisé en fonction du vouloir-dire de l'auteur et de sa logique. comme nous le verrons. la question est plus complexe. la capacité de comprendre la logique de la langue et surtout de comprendre la logique de l'auteur sont autant de facteurs qui font que les questions grammaticales ne se posent pas pour le traducteur. de la langue de départ. tout dogmatisme terminologique ne peut que nuire à la créativité du traducteur. Là encore.leur fonctionnement font partie des connaissances acquises. à quelques termes près. mais ce n'est certainement pas un gage de qualité de la traduction. mais comme une simple «proposition» de traduction que le traducteur peut parfaitement être amené à adapter en fonction de son contexte et de ce vouloirdire de l'auteur qui doit rester sa boussole. Cela étant. C'est la raison pour laquelle je ne peux être favorable aux dispositifs automatiques qui permettent de projeter une traduction de terme dans le traitement de texte. Si je voulais céder à mon goût naturel pour la provocation. Ici. Deuxième élément superflu. A moins de devoir traduire tous les mois le même texte. tout ce qui permet des connexions automatiques et rapides à l'intérieur de la base de données me paraît infiniment plus intéressant. mais elles n'entrent pas en soi dans les préoccupations conscientes du traducteur au cours de son travail. même passive. voire à adapter sa propre expression pour reproduire artificiellement le contexte qui permettra de réutiliser le terme indiqué dans l'illustration. Pire. je me contenterai de penser qu'il faut concevoir les traductions de termes fournies par les instruments terminologiques. Si. selon moi. c'est à la condition expresse de pouvoir s'appuyer sur d'autres éléments indispensables. Pour ce faire. mars 1991) On voit ici que les libellés sont équivalents en langue.) Les personnes percevant des revenus de capitaux mobiliers ayant supporté la retenue à la source. a credit reduces the actual amount of tax owed. l'un américain. Unlike deductions or exemptions. which reduce the amount of income subject to tax. La source est un gage de fiabilité de la traduction.Ce dont tout traducteur a besoin. il doit aborder les questions terminologiques sous l'angle conceptuel. Si vous utilisez une fiche terminologique sur le taux des prises en pension de 5 à 10 jours en France dont la définition émane de la Banque de France. un concept se caractérise avant tout par deux éléments: d'une part. A Reference Guide to Banking and Finance..Friedman: Dictionary of Business Terms. concepts entre lesquels la plupart des journalistes tirent un trait d'égalité. 1987) CREDIT D'IMPOT Créance sur le Trésor à raison d'une opération effectuée dans le cadre d'une disposition fiscale particulière. mais une réduction d'impôt sur le revenu. 1982) 110 . La date de la source est également indispensable. (Dictionnaire fiduciaire fiscal 1991. La Villeguérin Editions. son libellé linguistique (ou ses libellés linguistiques) qui permet(tent) d'identifier le concept et d'autre part.New York. c'est avant tout d'oublier l'aspect linguistique de la terminologie et de s'inscrire dans la logique non linguistique de 1 ' auteur. la définition de son contenu.. puisque le tax credit n'est certainement pas un crédit d'impôt. l'autre français que j'ai extrait d'un remarquable mémoire terminologique sur la réforme fiscale américaine. TAX CREDIT Dollar for dollar reduction in the amount of lax that a taxpayer owes. Congressional Research Service. Le troisième élément indispensable est la source de la définition et sa date. The availability of tax credits was curtailed by the Tax Reform Act of 1986. Washington. (US Congress. L'un ne va pas sans l'autre. mais que les définitions révèlent des concepts très différents. (J. tandis que le crédit d'impôt est proche d'un advance tax payment. vous avez toutes les chances de vous appuyer sur une définition fiable. les personnes ayant ouvert un plan d'épargne retraite et effectuant des retraits sur ce compte peuvent bénéficier d'un crédit d'impôt. Lorsque je suis entré à la Banque de France. comme le montre l'exemple suivant qui porte sur deux concepts fiscaux. Or.P. présenté à l'ESIT en mai 1991. (. Paris. car les concepts peuvent évoluer. J'en veux pour preuve le cas des concepts de prime rate aux Etats-Unis et du taux de base bancaire en France. Barron's. le prime rate correspondait à la définition suivante: PRIME RATE The quoted rate that banks charge their «best» low-risk business loan borrowers. En résumé. les possibilités de renvois automatiques et de fenêtrage offertes par les bases de données terminologiques sont extrêmement intéressantes. à lancer un appel aux terminologues: l'essentiel n'est pas d'apporter aux traducteurs des «fiches terminologiques» qui vont permettre d'assimiler différents termes entre différentes langues. On pourra ainsi maintenir la traduction taux débiteur privilégié lorsqu 'il s'agira. on peut dire que le traducteur a avant tout besoin d'une approche de la terminologie par les concepts. mais encore il est censé fixer le coût du crédit pour les meilleures signatures. on pourrait théoriquement traduire prime rate par taux de base. la différence de concept peut justifier dans certains cas une différence de traduction. en guise de conclusion. il convenait donc de marquer la différence entre les deux concepts. dans la même langue comme dans la langue étrangère. Aujourd 'hui. Celam'amène. le taux de base bancaire français était un taux de référence qui n'avait rien à voir avec un taux de marché déterminé librement par chaque banque. On peut donc dire que le concept français s'est rapproché du concept américain. Voilà des éléments absolument déterminants pour la traduction. En effet. par opposition par exemple aux taux directeurs d'une banque centrale. Aujourd'hui. C'est cela qui stimule les compétences et la créativité du traducteur et qui peut en faire. Et dans ce domaine. tout ce qui permet au traducteur de voir ce qui rapproche deux concepts et ce qui les sépare favorise la réflexion logique du traducteur et la précision de sa traduction en contexte. Il s'agissait beaucoup plus d'un taux fixé de façon concertée par les banques sous l'oeil du Trésor. non plus un simple m . (Ce n'est pas parce qu'une base de données terminologiques présente de nombreuses fiches dites «orphelines» qu'elle est de mauvaise qualité). par exemple en traduisant la notion deprime rate par taux débiteur privilégié. Cet exemple montre toute l'utilité des renvois à d'autres concepts. non seulement. En revanche. en contexte^ de marquer la différence entre les deux concepts et utiliser la traduction taux de base lorsqu'il s'agira de marquer leur caractéristique commune de taux bancaire de référence. Toutefois. le taux de base est déterminé librement par chaque banque.plusquede considérations linguistiques. le prime rate a commencé à évoluer lui-même en sens inverse. c'est que si le taux de base a évolué vers le prime rate.A la même époque. le taux de base reste beaucoup plus théorique que le prime rate. Mais le plus curieux. Il y a dix ans. En permettant au traducteur de comparer les concepts entre eux. En fait. puisque ce taux est de moins en moins pratiqué par les banques américaines. ces renvois l'amènent en effet à réfléchir au contenu des concepts et à leur utilisation en contexte par l'auteur. les deux concepts pourraient bien se croiser un jour. Paris. 1992 Banque de France. Economica (à paraître en novembre 1992) Banque de France. 1 (Le système bancaire : institutionsfinancières. Dictionnaire économique de l'Anglais et du Français. Les principaux taux d'intérêt sur les marchés internes de capitaux. L'Analyse du travail. Paris. Paris. 1988 Centre Jacques AMYOT. 1990 F. Washington. Le Traducteur. Le Terminologue. BIBLIOGRAPHIE Banque de France. 1988 Commission des Communautés européennes. Luxembourg. Note d'information n° 70. A Reference Guide to Banking and Finance. La fiscalité des ménages après la réforme de 1986. Paris. Paris. n° 3. vol. Dictionnaire économique de l'Anglais et du Français. mais un acteur et un interlocuteur valable pour les spécialistes du domaine et pour les terminologues. Revue Banque. 2 (Le crédit . préalable à la formation. Congressional Research Service. Société Française des Traducteurs. surveillance bancaire). A propos de la terminologie des méthodes d'adjudication. Paris.MDMET.ROCHARD. vol. ESIT. les taux d'intérêt). 1982 Michel ROCH ARD Traducteur-réviseur Service de traduction Banque de France 39. Paris.activités et dépôt bancaires. Conservatoire National des Arts et Métiers (à paraître en décembre 1992) M. rue Croix des Petits Champs F-75049 Paris Cedex 01 112 . Terminologie et Traduction. mémoire terminologique. juillet-aoûtl991 I. Paris.consommateur de terminologie. mai 1991 US Congress.TAUDIERE. Economica. mars 1987 Centre Jacques AMYOT. tant bien que mal. au cours de plusieurs décennies. ont fini par marquer chez nous deux tendances bien nettes. C'est sans doute suite à cette dégradation que sont apparues des tendances à banaliser le travail des traducteurs techniques par rapport à celui des traducteurs littéraires en effet. Nous prêtons. à un manque chronique d'instruments professionnels. La deuxième tendance a été de cultiver. connaît une pratique un peu différente de celle des grandes écoles analogues en Europe occidentale. cette stagnation est d'autant plus regrettable qu'elle a entraîné l'abandon d'études terminologiques si fructueusement inspirées autrefois par la célèbre Ecole linguistique de Prague d'avant-guerre. Un tel développement aurait pu ouvrir de nouveaux horizons à la théorie de la traduction. avec la traduction technique. Cela nous a mené à jeter les fondements de l'approche traductologique de l'histoire littéraire. dès lors. La linguistique de la traduction nous aidait à faire face. 113 . les restrictions imposées. freiné la traduction technique: son importance était sensiblement sous-estimée non seulement par les autorités et l'opinion publique. Or. L'approche traductologique de l'histoire littéraire nous permettait de renouer avec nos propres traditions puisqu'elle reflète le rôle que joue dans notre contexte culturel la lecture massive de la littérature étrangère. la traduction littéraire. mais aussi par certains spécialistes. En effet. Mais il a. La première a intégré l'étude contrastive des langues étrangères au sein des études traductologiques.Termes spécialisés: équivalences dynamiques ou de transcodage? Milada Hanâkovâ La traduction et l'interprétation que l'on enseigne à l'Université de Prague depuis une trentaine d'années déjà. Ceux qui soutiennent un tel point de vue se réfèrent à la transcodabilité des termes qui priverait l'opération traduisante en traduction technique de son caractère créateur. les deux genres d' activités traduisantes étant pris pour deux applications différentes d'un même processus. beaucoup d'attention à ce qu'on appelle «linguistique de la traduction». hélas. à la libre circulation des personnes et des idées. comme parfois de simples dictionnaires bilingues. Ainsi. Un citoyen français la remplit pour se déclarer membre d'une communauté civique: il est donc Français indépendamment de ses origines ethniques. S'il rattache le «territoire». mais aussi dans une certaine mesure. la structure notionnelle de «národní». un terme fort banal. C'est pourquoi si le simple transcodage est possible dans les contextes où l'on parle de «plats». celle de nationalité. mais aussi celles de la société. seule une case établit l'appar­ tenance à ce que l'on appelle une nation. Dans un formulaire français. par exemple. peuvent donner une réponse à la question qu'il faut se poser: pourquoi certains termes techniques. D'ailleurs. rappelons que toute traduction. Pour établir son appartenance civique. par exemple. Un citoyen tchécoslovaque procède différemment: en remplissant la case de «nationalité» il indique son appartenance à une communauté ethnique et se déclare Tchèque. etc. les autorités ont besoin d'une case supplémentaire. donc sur celui de créer. si technique soit­elle. les différences entre «nationalité» et «citoyenneté» sont encore très effectives. Ukrainien. un terme technique. Et cela vaut non seulement pour la composante non­terminologique d'un texte spécialisé. Cette considération permet d'éclairer certaines pratiques administratives sous un jour nouveau. il ne touchera assurémentpas ceux qui aspirent à l'autodétermination. comme toute autre unité lexicale.Dans ce contexte. Slovaque. s'il n'est pas porteur d'une notion empruntée ou internationalisée. celle de «citoyenneté». l'adjectif national et son équivalent de transcodage tchèque «národní». de «costumes» ou d'un «caractère» national. à une ethnie). etc. accentuant plutôt le côté ethnique de la chose. il ne l'est point lorsqu'il s'agit du «terri­ toire». les empreintes d'une telle interaction sur la formation de notions techniques elle­même. sur leur interprétation. parfaitement transcodages tels quels. équivalent tchèque de l'adjectif «national». est basée avant tout sur l'art de choisir des équivalents propres à retrouver le sens véhiculé par le texte de départ. l'équivalent tchèque. de la «fête» ou même de Γ »hymne» national. cessent de l'être dès qu 'ils sont utilisés dans un contexte? Prenons. En effet. en Tchécoslovaquie. pour les termes techniques: là souvent. la simple connaissance des correspon­ dances linguistiques pré­établies et prises hors­contexte ne garantit pas la justesse de leur utilisation dans un contexte donné. est marquée par le régime politique qu 'a connu le pays entre 1948 et 1989. De plus. un traducteur bien renseigné aurait à proposer un équivalent dynamique qui respecte non seulement les spécificités de la langue. en tchèque. 114 . toujours bien motivé par le verbe dont il est dérivé. Dans ce cas. L'interprétation plutôt ethnique que connaît aujourd'hui l'équivalent de transcodage tchèque de l'adjectif «national» a déteint sur celle de son dérivé substantival. La structure notionnelle du premier est effectivement porteuse des différences virtuelles. est forcément tributaire de l'interaction du système linguistique et de la manière de penser. mais à un Etat. la «fête» ou l'«hymne» non plus à une nation (que l'on identifie souvent. suite. le pôle représente en premier lieu le point d'intersection de l'axe imaginaire et du globe terrestre. Dans ce contexte. avions-nous des artistes qui obtenaient le titre d'«artistes nationaux» s'ils étaient considérés comme dignes de la reconnaissance populaire. En effet. voire «régional» de l'autre. tels les termes techniques ou spécialisés. ces derniers peuvent être actualisées de telle manière qu'elles entraînent une modification non pas de la composante terminologique elle-même. réduite en réalité à une simple opération mécanique. essayons de traduire cette phrase. mais exclusivement de la composante nonterminologique. Prenons. l'on partait des «comités nationaux communaux» jusqu'aux «comités nationaux régionaux». comme facilement transcodages. Ces termes. L'aspect un peu bizarre de tels termes frappe encore plus dès qu'ils sont employés dans un contexte: pour désigner. en tchèque. justement. l'on dit. est obligé de modifier la préposition. signes des lacunes dans la préparation thématique du traducteur. Pour évoquer l'histoire géologique. où la communication se fait sur le plan du réel. tout en utilisant l'équivalent de transcodage («pòi»). Ainsi. laressemblanceformelle entre le tchèque et le russe a facilité le glissement du sens de ce terme vers «populaire». et donc les continents passent «par-dessus du pôle» («pres pòi»). que certains d'entre eux «sont passés sous le pôle sud» ou «au-dessous du pôle». mais des «comités nationaux». de ce fait. ne le sont pas toujours à cause des différences éventuelles entre les structures notionnelles des «équivalents» terminologiques. puisqu'il ignore les modifications à faire dans la composante non-terminologique. Nous sommes donc bien dans le cadre de la communication sur le plan de l'entendement. nous n'avions plus de mairies. une incompatibilité sémantique entre «national» d'une part et «communal». les expressions appelées à désigner des concepts précis et considérés souvent. 115 . en français. par exemple. étaient de purs produits d'un transcodage irréfléchi. dans ce cas. le déplacement des continents notamment. en français. cette fois. Cependant. Le transcodage irréfléchi du terme tchèque crée. Par contre.Dans un tel environnement. d'une soi-disant traduction. le traducteur tchèque. dans le cas cité le transcodage mécaniquerisqued'altérer le style. une telle ignorance pourrait aboutir aux confusions sérieuses. De plus. un exemple relevant de la géologie. Certes. autant que leur traduction française. «issu du peuple». ce demier désigne chacune des deux extrémités de l'axe imaginaire de la sphère céleste. Ainsi. aux différences d'approche de la notion désignée par «pôle». différents degrés des «comités nationaux». De même. Faisant toujours appel à la géologie. banale au premier abord: «Les cristaux d''andalousite sont transformés en phyllites». y w r J («Krystaly andaluzitu jsou premenovány vefylity») Linguistiquement parlant.» («Krystaly andaluzitu jsou premenovány vefylitech») En français. est alors fort probable. De telles notions. ne permet pas au traducteur d'en faire autant. Ce sont surtout les textes relevant des sciences exactes. sur le récepteur du message. grâce à la polysémie de la préposition.Le traducteur non renseigné sur les problèmes géologiques pourrait ne pas remarquer la polysémie de la préposition et tomber dans le piège d'un transcodage facile. la motivation des formes autochtones reste soit comparable à celle des internationalismes correspondants (cf Fernsehen) soit un peu différente. Il aboutirait à l'interprétation suivante: «Les cristaux d'andalousite deviennent phylûtes». où l'on dérive beaucoup de notions à partir des choses pouvant faire l'objet des approches linguistiques et logiques un peu différentes. souvent même avec les formes lexicales correspondantes: la «télévision» reste telle quelle dans la plupart des langues européennes. par exemple. il n'y a qu'une seule interprétation valable: «Les cristaux d'andalousite sont transformés au sein des phyllites. Il est vrai. Le tchèque. Nul doute: l'existence des équivalents terminologiques transcodables hors-contexte n'est donc souvent qu'un point de départ pour les recherches des correspondances correctes sur le plan du texte. sans toutefois modifier la structure notionnelle de la chose (cf radiodiffusion . Puisqu'une andalousite ne peut jamais devenir phyllite. non seulement pour les sciences humaines. orienté plutôt vers la communication sur le plan du réel. même au niveau de l'introduction du terme dans le texte. en fournit assez d'arguments convaincants: 116 . s'internationalisent assez facilement. une telle interprétation serait fort possible. où les termes désignent très souvent des concepts et des choses que nous percevons grâce aux procédés empiriques ou qui sont consacrés par notre expérience. comme nous l'avons vu.Rundfunk). le déchiffrement correct du sens est reporté. bien délimitées en soi. alors qu'elle est tout à fait erronée du point de vue géologique. et l'expérience des traducteurs le confirme. Les sciences faisant appel aux termes porteurs de notions délimitées plutôt grâce à la réflexion rendent le transcodage terminologique beaucoup plus problématique. etc. La géologie. indépendamment des différences d'approches linguistiques et logiques. C'est lui qui doit trancher entre les deux éventualités en proposant au récepteur du message une solution libre d'équivoque. techniques. Le transcodage. C'est aussi l'un des aspects de la communication sur le plan de l'entendement. que certains textes acceptent le simple transcodage des termes spécialisés un peu plus aisément que d'autres. Dans celles qui ne sont pas si prêtes à emprunter des formes lexicales aux langues étrangères. mais également pour certaines sciences naturelles. son extension. à la suite des mouvements de la croûte terrestre. V V . altération ou érosion des roches. Même s'il s'agit en principe des synonymes terminologiques pour lesquels le tchèque ne connaît qu'un seul équivalent. peuvent être en effet porteuses des différences virtuelles dues aux spécificités des approches linguistiques et logi­ 117 . etc. En tchèque. de la couche externe ou extérieure du globe. Dans le texte de départ tchèque. on se heurte aussi aux différences. ktery se ν podobe jakési kupole rozkládal po celém kontinentu») Bref.Ce sont les différences d'articulations logiques de certaines notions qui empêchent le traducteur de procéder par le simple transcodage dans le cas de la croûte ou Yécorce terrestre. s'il a besoin d'évoquer non seulement la fonction. croûte évoquant dans ce cas l'idée de la partie superficielle du globe. dit­on juste­ ment: «Une partie de ce magma. si l'évocation de la forme n'est pas pertinente. il n'y a qu'un seul équivalent pour les deux éventualités: «Protoze zemská kuraje neustále ν pohybu. etc. ni parfaitement transcodables. les différences virtuelles entre leurs structures notionnelles risquent toujours de s'actualiser en fonction du contexte. («Tehdejsi Sahara se svym ledovym pokryvem podobala Antarktide») «C'est entre autres au sein de ces dépôts qu'ont été trouvées les traces d'une ancienne coupole de glace d'extension continentale». le Sahara était semblable à l'Antarctique». «une coupole de glace». en traduisant. de la désagrégation. qui entraînent des divergeances sémantiques. Les termes ne sont donc ni parfaitement interchangeables. Les structures notionnelles. Le français pourtant. «une nappe de glace». Ainsi.. Ainsi obtient­on «un manteau de glace». a plus volontiers recours à la formation métaphorique. «une calotte de glace». issu du même genre de formation lexicale: dérivé déverbatif dont la motivation accentue la fonction de la chose. assez réduite en tchèque. Quelles sont alors les conclusions à tirer? La première et la plus importante c'est qu 'une transcodabilité plus accusée des termes techniques ne devrait pas justifier une généralisation du caractère plutôt mécanique de la traduction des textes spécialisés. écorce celle d'une certaine épaisseur. il a recours à une périphrase: «Recouvert alors d'une calotte de glace. mais encore d'autres aspects de cette couverture tels que sa forme. proniká cast magmatu do vyssich vrstev zemské kury». désintégration. de nombreux problèmes empêchent le traducteur de se simplifier la tâche par le simple transcodage des termes techniques. imposées parles systèmes lexicaux. Dans le cas contraire. Pourtant. décomposition. même des termes techniques parfaitement transcodables hors­contexte. remonte par des fissures dans les couches moins profondes de Yécorce». Le traducteur tchèque disposant des outils lexicaux peu comparables à ces métaphores termino­ logiques traduit par l'équivalent de transcodage. l'équivalent naturel du terme français «couverture» (de glace) est un équivalent de transcodage («pokryv»). V («V techto usazeninách se mimo jiné nasly stopy starého ledového pokryvu. Panorama 1983 5. Minard 1990 3. Paris. Paris. sur sa capacité de mettre en valeur l'approche contrastive des deux langues. entre autres. Α.. mais devrait être basée. La notion defidélitéen traduction. Fondement didactique de la traduction technique. Hybernskâ ësFR­110 00 Praha 1 118 . Une fois actualisées par le contexte.quês de la chose désignée. Didier 1990 4. DURIEUX.. Didier 1968 Milada HANÅKOVÅ Maître assistante Département de traduction et d'interprétation Karlova Univerzita (KPTFF UK) 3. Le traducteur est donc obligé de chercher des équivalences dynamiques même face à la terminologie. Etudes traductologiques en hommages à Danica Seleskovitch.. BIBLIOGRAPHIE 1. Didier 1988 2. Il n ' y a donc pas de traduction sans la phase interprétative des éléments qui constituent le texte. Praha. L'interprétation ne devrait cependant pas obéir à la pure intuition du traducteur. HURTADO ALBIR. ces différences entraînent souvent non seulement l'utilisation d'une autre unité lexicale que ne l'est l'équivalent pré­établi. surtout si elle relève de domaines dont les termes techniques désignent des notions délimitées plutôt grâce à la réflexion. MALBLANC. J. Α. C. Paris. mais aussi des modifications portant sur la composante non­ terminologique du texte. Paris. LEVY. Umèni prekladu. Stylistique comparée du français et de l'allemand. Ce travail de base est indispensable si l'on veut envisager la mise au point d'une traduction automatique. dans d ' autres il n ' y aurait que la définition. Ils sont alors difficiles à interpréter pour un utilisateur étranger. il serait peut-être utile de faire suivre la définition de quelques informations syntaxiques très simples: il suffirait d'ajouter. moyennant une analyse et une description systématique. même quand celui-ci connaît le sens courant des unités lexicales intervenantes1. Ces remarques ont un rapport étroit avec ce qu'il a été convenu d'appeler la noncompositionalité qui caractérise un nombre élevé de noms composés: leur sens ne peut pas être déduit à partir du sens des constituants. <0> <à brûle-pourpoint> Dans certains cas il y aurait un mot composé équivalent. traduction Maria Elisa Macedo 1. brusquement. devant chaque mot composé.Noms composés: traitement automatique. celles-ci étant formulées au préalable. précédée d'une marque de niveau de langue. Pour cela il suffit de se trouver une stratégie qui placera. Introduction Le traitement automatique des mots composés passe essentiellement par: une typologie formelle et une codification qui traduit des règles flexionnelles. Sans trop charger un programme d'un ordinateur. 1 La traduction littérale de <dor de cotovelo> serait incompréhensible: «douleur dans le coude». que ce composé adverbial est généralement précédé d'un verbe de déclaration du type de dire. chaque fois que le mot composé est clairement marqué d'un caractère stylistique qui le distingue de la norme usuelle: «lor de cotovelo> (Fam. dans le cas <à queima-roupa> par exemple. une définition de type lexicographique. 119 .) <à queima-roupa> Déf: accès de jalousie. Déf: sans préparation. Il faut accepter. qu'il n'y a pas de définition précise et opératoire de «nom composé». Une étude systématique et extensionnelle ne saurait s'y appuyer. presque toujours. D'après notre expérience. Nous obtenons ainsi des listages ordonnés d'après des en-têtes structuraux2: N de N traço-de-união (trait d'union) N Prep N algodão-em-rama (coton brut) N Adj guerra-fria (guerre froide) NN cavalo-vapor (cheval-vapeur) VN guarda-chuva (parapluie) V Adj fala-barato (quelqu'un qui parle à tort et à travers) V Conj V vai-e-vem (va-et-vient) VV pisca-pisca (feux clignotants) Pp Pp nado-morto (mort-né) Adv Pp recém-nascido (nouveau-né) Gaston Gross (1988) propose un ensemble de testes qui permettent de distinguer un groupe nominal ordinaire comme: un film intéressant. c'est-à-dire un nom composé de la forme N Adj. nous avons pu vérifier qu'aux analyses de contenu il manque. surtout si l'on se propose. 120 . On peut donc voir l'intérêt de ce travail lorsqu'un se propose d'emmagasiner de façon systématique un grand nombre de N A dj figés ou semi-figés. D'autre part. le principe d'identité. d'autant plus que la technologie actuelle et les mass-média nous en offrent. un choix appréciable. formé par un nom et un adjectif. il faut alors sérier les données de façon cohérente et organisée. mais elles ne sont applicables qu'à un nombre réduit de cas. Nous nous bornons ici à présenter un échantillon de notre typologie des noms composés. les terminologues sont en mesure de nous fournir des listes méthodiques et détaillées. chaque jour. les plus traditionnelles font appel à la notion de «image unique» créée dans l'esprit des sujets parlants par l'ensemble des unités lexicales qui forment le mot composé. Plus un composé a les propriétés qui caractérisent la relation entre un nom et un adjectif moins il est figé.2. ordonnée d'après la structure des composés. celle-ci étant basée sur la catégorie grammaticale des éléments de composition. Cette méthode nous a conduit à élaborer une typologie. Dans la littérature spécialisée nous trouvons plusieurs propositions de définition. au sens mathématique du terme. de prime abord. En ce qui concerne les mots composés techniques. d'un groupe nominal de même forme mais figé. comme butfinal. comme cercle vicieux.d'apporter une contribution à la traduction automatique technique. les définitions formelles proposées sont séduisantes. Or. puisqu'elles reposent sur des principes syntaxiques. esta (celle-ci). très simples. ce type de flexion est typique de la classe des noms.Il y a parmi la masse de noms composés des degrés différents de figement.. dans ce composé. crêpe. <bota-de-elástico> accepte les déterminants masculin et féminin: () O Max é um bota-de-elástico () A Eva é uma bota-de-elástico Ce comportement suggère que cet ensemble N de N est une unité lexicale nouvelle. par rapport à chaque unité autonome du lexique. (ii) Changement de traits morphologiques En considérant encore le mot composé de (i) nous savons que bota est un nom féminin. Bien que dans la série distributionnelle des compléments de nom de botte on puisse avoir cuir. etc. nous avons décidé de leur attribuer la catégorie adjectif chaque fois que la flexion genre nombre leur peut être appliquée. du moins quand il s'agit de noms composés où les éléments composants peuvent être simultanément nom et adjectif ou verbe et nom. caoutchouc. En ce qui concerne les participes passés et les adjectifs.. urna (une). bota-de-elástico. Nous distinguons deux d'entre elles: (i) La rupture paradigmatique Prenons le cas d'un composé N de N comme <bota-de-elâstico> (être vieux jeu) dont la traduction mot à mot serait «botte en élastique». implique l'application d'opérations syntaxiques.plastique.. Ce résultat vient prouver le caractèrefigéde l'ensemble. bota et elástico. Malgré cela. peuvent nous aider à retenir ou à éliminer les séquences concourantes. Quelques opérations syntaxiques. 121 . étant basée sur le calcul des catégories grammaticales des composés.fourrure. n'admettant alors que des déterminants féminins: a (la). il reste encore une autre question à résoudre: la détermination des catégories grammaticales des éléments composants. L'élaboration de cette typologie. En fait. Nous avons souligné plus haut l'importance de la constitution d'une typologie structurale des noms composés. et de les admettre ou pas dans nos listes. la substitution ferait éclater son sens métaphorique. avec ses propres règles morphologiques. Outre le problème déjuger du degré de figement des noms composés quelle que soit leur forme. . phrase à laquelle nous pouvons associer la phrase élémentaire a camisa tem a cor da pérola (la chemise a la couleur de la perle).. A part cela. (O + este + todo o +. (a camisa + o casaco) é cinzento-pérola ((la chemise + le manteau) est gris perle) Observons encore 4. et 5. parce que nous avons a camisa é pérola. uma camisa cinzento-pérola (une chemise gris-perle) 2..Voyons alors ce qui se passe avec un composé de la forme N Adj comme cinzentopérola (gris-perle): 1. 3. de présenter des marquesflexionnellescomme celles de genre et nombre. Etant donné que les unités lexicales du nom composé sont susceptibles. 122 . dans certains cas. Les résultats de ces opérations syntaxiques fournissent la classification grammaticale correcte des entrées de la typologie des noms composés.. Une analyse identique nous dirait que pérola par rapport à cinzento fonctionne comme adjectif: attribut.: 4. um casaco cinzento-pérola (un manteau gris-perle) Nous avons donc un nom composé invariable par rapport au genre et qui accepte la position post-nominal. il a le comportement d'un adjectif attribut: 3. 3 S ur ce sujet nous remettons à Malaca Casteleiro (1981).) cinzento-pérola é bonito ((Le + ce + tout le +. 5). 4) et comme tous les noms il peut être dans les positions sujet (cf. Cette analyse est indispensable parce qu'elle fournit la catégorie grammaticale du nom composé: c'est un nom (composé) tout en pouvant prendre la place d'un adjectif attribut3. il est nécessaire de créer des règles de flexion et de déterminer la place exacte où elles s'appliquent dans la série des éléments lexicaux. Hoje vi um cinzento-pérola muito bonito (J'ai vu aujourd'hui un gris-perle très joli) c'est-à-dire cinzento-pérola accepte derrière lui tous les déterminants du nom (cf. 4) et objet (cf.) gris perle est joli 5. il se trouve que la flexion des composés est complexe. Cette règle n'est pas générale pour ce type de composés: cavalo-vapor. les conjonctions. c'est-à-dire noms et adjectifs. cavalos-vapor (cheval-vapeur) Ici seul le premier élément prend -s. La grammaire traditionnelle nous donne quelques règles très simples et que nous abrégeons ici: Les éléments de composition obéissent aux règles flexionnelles de genre/nombre de tout élément nominal. couves-flores (choux-fleur). Les composés liés par une préposition. Mais l'analyse systématique de quelques milliers de noms composés montre qu'il y a de nombreuses variations à ces règles générales: erva-doce (graines d'anis) goma-elástica (gomme à mâcher) L'application de la règle de formation du pluriel à des composés comme ceux-ci (ervas-doces. gomas-elásticas) détruirait leur caractère figé. Par ailleurs. porta-bandeiras (porte-drapeau) restent invariables les catégories grammaticales qui ne subissent aucune modification quelle que soit leur fonction. ovos-moles (sucreries à base d'oeufs) férias-grandes (grandes vacances) 123 . ils seraient donc interprétés différemment. de étant la plus répandue. forment le pluriel uniquement sur le premier élément de l'ensemble: caminho de ferro. comme les adverbes. guarda-chuvas (parapluie) porta-bandeira. les deux éléments nominaux prennent le -s du pluriel.Dans couve-flor. caminhos de ferro (chemin de fer) .les composés formés sur un verbe prennent les marques de pluriel uniquement sur les éléments nominaux: guarda-chuva. etc. En ce qui concerne la variation masculin/féminin. pedaço-d'asno (imbécile) carväo-de-pedra (charbon minéral) L'application du pluriel produirait un résultat inusité où l'interprétation serait difficile.C'est le cas contraire: la mise au singulier détruirait leur caractère figé. masculin/féminin. a Ana é uma unhas-de-fome (Anne est avare) o Max é um unhas-de-fome (Max est avare) Il faut cependant observer que dans certains cas l'interdiction d'appliquer les règles flexionnelles du genre est en rapport avec des faits extralinguistiques: um barba azul (un coureur de femmes)4 Traduction littérale: un barbe bleue. il semble se dégager de cette étude une régularité qui est la suivante: si le trait sémantique «humain» s'applique au nom composé. les deux genres sont acceptés. l'ensemble est masculin: um abre-latas (un ouvre-boîtes) um arranha-céus (un gratte-ciel) La possibilité d'avoir simultanément les deux genres. Noms composés masculins: peixe-aranha (poisson-araignée) arco da velha (arc-en-ciel) étant masculins les noms peixe et arco. et leurs sens référentiels seraient tout à fait autre chose. et le composé se laisse précéder par les déterminants masculins um. Toutefois. il semble que le genre du composé est fixé par le genre du premier élément: Noms composés féminins: água de colónia (eau de cologne) via-sacra (voie sacrée) où les noms água et via sont féminins. Si le premier élément est un verbe. uma. est variable. 124 . et d'après ce que nous avons pu observer. juris). Ce qui est important.ce nom composé n'est employé que pour désigner des individus du sexe masculin. et nous tenons à le souligner.et d'après des études sérieuses sur ce domaine. et nos règles seront alors basées sur des résultats statistiques. jusjurandum (serment) oùjurandum est une forme gérondive et où jus est un nom (jus. c'est qu'il faut rendre compte de n'importe quel type d'interdiction si nous voulons que l'étude des noms composés ait une application automatique. D'autre part. grammairien portugais de la langue latine. bien que le premier élément soit morphologiquement féminin. Communication personnelle de José Ribeiro. 5 6 Traduction littérale: mère de lait. ce qui veut dire que les notions de règle et d'exception deviendront des notions scientifiques. uma ama-de-leite (une nourrice)5 c'est l'exemple opposé. qui correspondent à nos N de N. senatus reste invariable. de cette étude extensionnelle proviennent d'autres résultats qui ne sont pas de la moindre importance: après avoir classé un nombre significatif de données . Il y a aussi des composés formés par nom et adjectif. la déclinaison s'applique aux deux unités lexicales: jurisjurandi correspondrait à «du serment» dans une phrase comme «la violation du serment» c'est-à-dire jurisjurandi est au cas génitif. Bien que ces noms composés aient leurs éléments graphiquement soudés. ils présentent un comportement morphologique très proche du comportement des noms composés du portugais et des langues romanes. Et pour finir la question de la flexion des noms composés. le masculin n'est pas usuel. il est peut être intéressant d'introduire une brève remarque sur la flexion des noms composés en latin6: Il y a des composés formés par deux noms. il y aurait dans le lexique plus d'unités composées que d'unités libres . 125 .nous serons en mesure d'établir les règles morphologiques des noms composés. senatusconsultum (décision du sénat) consultum est un substantif du genre neutre et seulement celui-ci peut subir les transformations de la déclinaison. 84-90. Gaston (1988) «Degrés defigementdes noms composés».91-97. GROSS.87. GROSS. João Malaca (1981) Sintaxe Transformacional do Adjectivo. Lisboa. Publication de l'Université de Provence. Gaston (1990) «Définition des noms composés dans un lexique-grammaire». Ed. pp. Maurice (1988) «Adjectifs composés». 79. JUNG.BIBLIOGRAPHIE CASTELEIRO. 57-72. SILBERZTEIN. INIC. Langue Française. GROSS. Grammaire et histoire de la grammaire . GROSS. F. Lisboa. Langue Fran· cewe. CUNHA. Revue Québécoise de Linguistique.INIC Avenida 5 de Outubro. Celso e Lindley Cintra (1984) Nova Gramática do Português Contemporâneo. Langue Française. Langages. René (1990) «Remarques sur la constitution du lexique des noms composés». João Sá da Costa. Maria Elisa MACEDO Centro de Linguística da Universidade de Lisboa . 87. 89-117. 11:2.Hommage à ¡a mémoire de Jean Stefanini. Maurice (1985) «S ur les déterminants dans les expressions figées».pp. REBELO. Maurice (1982) «Une classification des phrasesfigéesdu français». pp. 87. pp. Max (1990) «Le dictionnaire électronique des mots composés». Langages. GROSS. 85-5° e 6o P-1000 Lisboa 126 . Gonçalves (1966) Vocabulário de Língua Portuguesa. Coimbra Editora. Coimbra. 71-83. 90. pp. entre autres. Mais comment définir l'unité expression idiomatique! Différents auteurs1 se sont penchés sur la définition de cette unité. du type d'opérations transformationnelles permises. RUWET (1983: 23).1ΈΙ est une unité syntaxique et lexicologique. . CHOMSKY (1980: 114 et ss. soit dans l'intérêt que présente ce domaine dans une perspective interdisciplinaire. . .). Une observation attentive des phénomènes idiomatiques de la LM est le premier pas vers la motivation et l'accès à l'idiomaticité de la LE.elle se caractérise par une distribution unique ou très restreinte de ses éléments. du degré de lexicalisation. VIETRI (1985). On pourrait ajouter que les El sont des lexemes hétérogènes au niveau de la structure syntaxique.sa signification ne peut être décomposée. du degré de familiarité. GROSS (1982: 7). REY (1977:184). FRASER (1970:22). . LABELLE (1988: 74).elle peut fonctionner comme un mot. Nous allons tenter de résumer très brièvement ses caractéristiques essentielles: .elle a les propriétés formelles d'une structure non idiomatique. L'importance de ce domaine de recherche se manifeste soit dans la nécessité d'explorer un domaine presque oublié (au Portugal) dans l'apprentissage des langues étrangères. 127 .Les expressions idiomatiques correspondantes : analyse comparative Guilhermina Jorge Les expressions idiomatiques (El) constituent un champ d'analyse très vaste. de la A ce sujet voir. des relations entre déterminés et déterminants. . GUIRAUD (1961:5 et 6). Notre réflexion mettra en relation constante la langue maternelle (LM) et la langue étrangère (LE). par exemple. dans la mesure où nous pensons que la langue maternelle de l'apprenant occupe une place privilégiée dans l'apprentissage de l'idiomaticité de la langue étrangère.elle a une valeur métaphorique. entre la langue et les hommes. Elles proposent une constante interaction entre la langue et la société. Mais comment se fait l'acquisition de ce savoir? Comment se fait l'accès à ces tournures lexicalisées? Dans le contexte de la LM. un savoir partagé. L'idiomaticité. qui ne pourra que faciliter la communication. et la phraséologie en général. Les El nous donnent des informations fondamentales sur l'organisation conceptuelle du monde environnant. Ainsi. mais qu'elles constituent des lexemes homogènes en raison du caractère indispensable du lexique2. un terrain d'entente. la langue figurative devra être apprise comme les autres structures. l'acquisition présuppose des difficultés inhérentes à l'apprentissage de la langue en contexte scolaire. Et comme la langue ne peut que bénéficier de la réduction de ces barrières. A ce sujet voir BACELAR (1987: 84) et BLANCHE­BEN VENISTE (1984). atténuent les barrières existant entre la langue en tant que système formel et la langue en tant qu'acte social. et c'est cette permanente socialisation qui lui permet le contact et l'appropriation de ces lexemes. du fait que les compléments nucléaires de ΓΕΙ ne peuvent être pronominalisés. Intégrées dans le discours. elles y trouvent leur essence et elles enrichissent les relations que le sujet parlant établit avec le monde et les hommes. L'apprenant est séparé du contexte social de la LE et l'acquisition se fait par voie scolaire. l'apport idiomatique ­ qui exprime un savoir fondé sur l'expérience qui humanise la langue aux yeux de l'apprenant en la rattachant à la réalité humaine et culturelle. mais pour que cet apprentissage soit productif. constituée par le verbe et des éléments adjacents qui lui sont nécessaires pour faire un énoncé). Dans le contexte de la LE. Les expressions pénètrent dans la vie quotidienne de la langue. à notre avis. 128 . Le contexte social a une place et une fonction privilégiées dans l'enri­ chissement de la langue des sujets. l'acquisition obéit aux mêmes principes que les autres structures de la langue. l'apprenant devra avoir accès à une connaissance 2 Les El ne peuvent être abordées dans la perspective de l'approche pronominale (théorie syntaxique qui part de la réalité syntaxique la plus simple. Elles donnent plus d'expressivité à la langue. Le sujet les rencontre en situation d'immersion sociale. elles établissent entre le locuteur et son interlocuteur une certaine connivence. à la réalité socialisée de la langue ­ est. L'acquisition obéit à une orientation sociale et c'est la confrontation directe avec l'usage social qui lui permet l'interpénétration de la langue avec les lexemes idiomatiques. des données du passé et du présent. comme l'objet d'une complicité fondamentale qui lie entre eux les participants de l'acte communicatif» (DUCROT: 1969). Elles fonctionnent comme un présupposé: «ce qui est commun aux deux personnages d'un dialogue.valeur sémantique. essentiel. étant entendu que cette correspondance sémantique n'est jamais parfaite4). Le fait qu'une petite modification. de notre point de vue. d'ordre lexical ou syntaxique.. limitée à certains éléments ou inexistante. En prenant la notion de correspondance. d'une manière générale. syntaxique et sémantique) est une notion assez difficile à cerner. nous allons tenter de présenter certaines des difficultés que posent l'apprentissage des El et.profonde de la société. contiennent des traits universaux. Nous nous intéresserons plus spécifiquement à la correspondance lexicale et syntaxique des El (nous sélectionnerons des El qui se correspondent sur le plan sémantique. leur traduction. mais une restructuration plus complexe allant de la réalité pensée à la langue (. de la relation entre la langue et la société.. elle peut être parfaite. le portugais et le français) au niveau de la notion de correspondance pourrait faciliter l'apprentissage des El de la LE. L'expérience. DIAZ (1981: 153) affirme. Nous analyserons ce corpus en tenant compte de la notion de correspondance lexicale et syntaxique et de l'inexistence de toute correspondance.)». Nous considérons que l'EI devrait occuper une place importante dans l'apprentissage d'une LE. «L'équivalence par la synonymie n'étant jamais pleinement rendue dans le cas des groupes de mots idiomatiques (.» C'est encore l'interaction qui est ici illustrée. mais la valeur sémantique et les concepts sous-jacents à ces formes peuvent rapprocher les langues. peut annuler le réfèrent idiomatique.. comme l'affirme VDETRI ( 1985). comme l'opérateur privilégié de notre analyse. La notion de correspondance3 (lexicale. 3 4 A ce sujet voir VIETRI (1985: 115-132). BOUTON (in DIAZ 1981: 272) affirme: «L'apprentissage d'une langue seconde suppose non seulement une restructuration allant de la réalité perçue à la langue. C'est peut-être là le problème le plus délicat que pose l'acquis d'une langue étrangère par les structures de laquelle le sujet apprend et découvre une autre manière d'appréhender le monde des concepts et les relations qui se tissent entre eux. les valeurs humaines. Il nous semble qu'une étude comparative attentive et minutieuse des phénomènes idiomatiques des langues (dans notre cas. dans la mesure où. ou d'équivalence. justifie l'approche comparative que nous proposons. Nous avons sélectionné un corpus d'EI qui se correspondent en portugais et en français (voir Annexe). une stratégie fondamentale dans l'apprentissage de ces lexemes. 129 . l'interaction entre la langue et le monde.. La forme qui les anime peut se présenter différemment d'une langue à l'autre. L'étude comparative constitue.). dans la mesure où mãos et doigts n'appartiennent pas à la catégorie des noms «massifs». mais elles présentent des variations lexicales (ces variations impliquent des changements au niveau des déterminants). (6). présente. L'exemple (25) présente la même particularité. (25) et (28) sont très proches du point de vue syntaxique. une variation en nombre (o pé I les pieds). Ces variations font que l'apprenant doit être attentif à la spécificité de chacune des structures considérées individuellement. exige un traitement qui s'approche du traitement du mot. (12). Mais ce type de correspondance est rare. Son emploi est complètement lexicalisé. tous les constituants d'une El trouvant une correspondance dans l'autre langue (y compris les signes dépendants. entraîner une perte de l'idiomaticité. Pour ne pas induire en erreur 1 ' apprenant. Les exemples (1).Certains exemples présentent une correspondance lexicale et syntaxique parfaite. L'usage de la détermination dans les Eï ne permet pas de changements. par conséquent. (8). Nous pouvons affirmer qu'il est difficile d'établir un ensemble de règles qui rende compte des El en général. et en particulier de celles qui sont inhérentes à l'organisation des éléments constitutifs des El. Comme nous l'avons déjà dit. Dans les exemples (10) et (28) le choix lexical d'un des éléments change (cara I tête. mais l'argumentation antérieure n'est pas valable pour cet exemple. L'exemple (18). de même que la présence ou l'omission de ce signe. et que celle-ci peut. Les noms areia Ipoudre appartiennent tous deux aux noms «massifs». (20). étant donné que proximité n'est pas synoyme de littéralité. (24) et (28) illustrent cette correspondance. l'enseignement des El doit tenir compte des différences existant entre les deux langues. et cette catégorie sémantique du nominal justifie l'absence du déterminant en portugais et l'utilisation du partitif en français. L'exemple (4) présente une variation lexicale dans la sélection d'un des compléments. cara I tête). non comptables. ainsi que de leur degré de lexicalisation. ni en nombre ni en genre. qui maintient la même structure syntaxique dans les deux langues. Ce n'est qu'exceptionnellement que l'on peut traduire littéralement une El. L'EI. «unité indécomposable de la pensée» (BALLY). outre une variation lexicale. la structure ne pourra être modifiée lexicalement ou syntaxiquement au cours des différents stades de l'apprentissage compréhension et production. Ils permettent une traduction littérale du portugais au français. Les El portugaises et françaises des exemples (4). La proximité de certaines structures (d'une langue à l'autre) nous oblige à plus de précision. parfois. constituer un transfert négatif et. (18). par exemple les déterminants). L'exemple (16) présente l'omission du déterminant en 130 . chaque cas étant un cas particulier. (10). aucun changement n'est permis. l'argumentation énoncée pour l'exemple (4) reste valable. la valeur des prépositions françaises marquant le lieu. Il serait. droite/gauche. un changement de cette relation (*»manger avec les yeux») mettant en cause sa valeur idiomatique et son acceptabilité. Au niveau de la détermination. L'exemple (19) montre l'emploi de l'article défini en portugais et celui du possessif en français.. L'usage des prépositions est directement dépendant de la classe du déterminé. Dans l'exemple (4). Ces exemples renforcent l'idée du caractère indispensable des éléments qui construisent l'expression. par exemple. Le réfèrent idiomatique vient de la relation entre déterminé et déterminant.portugais et sa présence en français. Dans l'exemple (30). élaborées à partir de la position du corps humain (vertical/horizontal. mais il y a une légère nuance. tandis que pour les exemples portugais. Apprendre une El correspond à apprendre la structure dans sa globalité. Comme le dit DIAZ (1981: 302): «Tout comme chez l'enfant. Dans l'exemple (29) les prépositions pelas et contre indiquent toutes deux un mouvement dans l'espace.. c'està-dire du type de construction permise par le verbe. du type de déterminant sélectionné. Une étude détaillée des prépositions utilisées dans les El permettrait à l'apprenant d'établir une relation de proximité avec les El. la préposition portugaise ayant une valeur plus durative.) sont les mêmes dans les El? 131 . La préposition met en rapport deux termes d'une proposition tout en établissant entre eux des relations de complémentarité. devant/derrière. 1986: 15).» L'usage des prépositions dans les El présente certaines particularités. mais cesrelationsne sont pas toujours équivalentes dans les deux langues que nous analysons. la structure en portugais correspond à une structure non idiomatique (du type «manger avec . d'un point de départ vers une limite. les noms botija et sac sont des «contenants potentiels» (VANDELOISE. intéressant de décrire lesrelationsque les prépositions établissent avec les parties du corps humain. les deux prépositions indiquent un mouvement dans l'espace..). Est-ce que les orientations spatio-temporelles. Les exemples (2) et (11) présentent des variations d'une langue à l'autre. Dans l'exemple (3). Les prépositions constituent un domaine assez problématique dans la mesure où elles impliquent une connaissance profonde du système d'orientation propre à chaque culture.. Ces noms sont tous deux pluridimensionnels.. la valeur est aussi équivalente. la réception globale pour qu'elle précède l'analyse systématique. il serait sans doute préférable au niveau de l'acquisition des expressions de favoriser chez l'apprenant adulte. tandis que la structure française est plus idiomatique. étant donné que les apprenants en situation de LE se trouvent en dehors du contexte social de la langue. puisqu'ils sont fortement lexicalisés. il est difficile. Au niveau du discours. qui est le résultat de la lexicalisation des constituants. le lexique utilisé perd sa valeur referentielle. (32). et ce sont ces combinaisons qui nécessitent un traitement différent de celui des structures non idiomatiques. qui ont une valeur sémantique inviolable. élément représentatif du langage figuratif. L'EI. Les déterminants sont des éléments lexicaux qui ne permettent pas de substitutions paradigmatiques. Les variations les plus significatives retombent sur la sélection lexicale des déterminants. L'aspect figuratif de ces expressions se construit dans les combinaisons lexicales et syntaxiques. Les exemples (31). Connaître ces El suppose obligatoirement la capacité de les comprendre et de les produire. não abrir o bico I ne pas desserrer les dents . pour un apprenant qui ne maîtrise pas l'idiomaticité d'une des langues. Ces El exigent un apprentissage global des correspondances sémantiques. et des variations de déterminants et de prépositions. un lien entre la langue et l'expérience humaine. en passant par une appropriation qui devra obéir à un parcours progressif. Cetterichessedonne vie à la langue et on pourrait parler d'une humanisation de la langue et de l'enseignement. comme nous l'avons déjà dit. La force expressive des El se manifeste. Ces lexemes sont des structures qui s'appliquent au monde réel. l'EI est un élément qui opère dans l'univers de référence du monde réel. et c'est son réfèrent idiomatique qui constitue la référence même de l'EI. mais ne pas avoir de correspondance lexicale. c'est offrir aux apprenants une richesse supplémentaire. mais la valeur sémantique de ces «mots» est unique et ne se modifie pas lors de la contextualisation. c 'est-à-dire que l'EI n 'est compréhensible que si l'apprenant fait abstraction de la valeur referentielle des mots pris individuellement. de trouver des ressemblances. comme des «mots individuels». Du point de vue lexical. justement. (33) et (35) présentent des variations bien plus importantes (aux niveaux lexical et syntaxique). construit un microcosme métaphorique. La sélection lexicale obéit à une sélection métaphorique. Les expressions suivantes .Certaines expressions qui se correspondent sémantiquement en portugais et en français peuvent avoir une même structure syntaxique.présentent des variations lexicales.bater o pél tenir tête. Les El fonctionnent comme des structures figées. L'univers de référence idiomatique trouve sa justification dans la relation de la langue avec la société. par l'absence de changements sémantiques. et cette valeur est actualisée dans le discours. Introduire l'idiomaticité de la langue dans le processus d'apprentissaged'une langue. La valeur sémantique se construit dans le processus de lexicalisation. et 132 . soit privilégié. ayant un autre sens. Ces groupes lexicalisés apportent à la langue plus d'expressivité. entre le littéral et lefiguré. ou tout simplement la langue. une richesse qui est au-delà de la référence des signes. L'étude comparative semble la plus pertinente pour ce type d'analyse. de notre point de vue. La langue y trouve une partie de sa richesse. un autre univers de référence.c'est-à-dire les jeux entre les contenus et les effets de sens. ANNEXE Expressions idiomatiques correspondantes (portugais/français) (1) Abrir os olhos / Ouvrir les yeux (2) Ter o diabo no corpo / Avoir le diable au corps (3) Apanhar alguém com a boca na botija / prendre qqn la main dans le sac (4) Atirar areia para os olhos / Jeter de la poudre aux yeux (5) Fazer o ninho atrás da orelha / Marcher sur les pieds de qqn (6) Baixar os braços / Baisser les bras (7) Comprar a olho / Avoir à l'oeil (8) Corar até à raiz dos cabelos / Rougir jusqu'à la racine des cheveux (9) Cortar os braços a alguém / Couper bras et jambes à qqn (10) Custar os olhos da cara / Coûter les yeux de la tête (11) Estar com o fogo no rabo / Avoir le feu au derrière (12) Estar nos bracos de Morfeu / Etre dans les bras de Morphéc (13) Fazer olhinhos / Faire de l'oeil à qqn (14) Fazer uma perninha / Faire du pied à qqn (15) Dobrar a língua / Tenir sa langue (16) Levantar cabeça/ Relever la tête (17) Nãoter papas na língua / Ne pas avoir sa langue dans sa poche (18) Meter o pé na argola / Mettre les pieds dans le plat (19) Olhar o umbigo / Regarder son nombril (20) Partir a cara a alguém / Casser la figure à qqn (21) Pedir a mão / Demander la main de qqn 133 . Avec ce bref parcours dans le monde de l'idiomaticité. il semble que l'aspect sémantique . Il ressort de ce que nous venons de dire que les éléments constitutifs de l'EI sont soudés les uns aux autres. lexical et sémantique). Ainsi. nous croyons avoir montré la place privilégiée que la LM occupe. Une étude comparative de l'idiomaticité de différentes langues enrichirait les études de traduction et d'interprétation.l'interprète comme une structure lexicalisée. dans le processus d'apprentissage des El en LE et la nécessité de réaliser une étude exhaustive des El (aux niveaux syntaxique. donnée par les métaphores cristallisées qui se sont construites au long de siècles d'histoire. entre la forme libre et la forme figée. Trad.(22) Perder a cabeça / Perdre la tête (23) Salvar a pele / Sauver sa peau (24) Ser o braço direito de alguém / Etre le bras droit de qqn (25) Ter mäos de fada / Avoir des doigts de fée (26) Bater o pé / Tenir tête à qqn (27) Andar de costas direitas / Se tourner les pouces (28) Virar a cara a alguém / Tourner la tête à qqn (29) Bater com a cabeça pelas paredes / Se taper la tête contre les murs (30) Comer com os olhos / Dévorer des yeux (31 ) Correr a sete pés / Prendre ses jambes à son cou (32) Cortar na pele de alguém / Casser du sucre sur le dos de qqn (33) Entrar com o pé direito / Partir du bon pied (34) Ter ovos debaixo do braço / Avoir les deux pieds dans le même sabot (35) Tocar o fogo na freguesia dos ossos / Casser les reins à qqn BIBLIOGRAPHIE BACELAR DO NASCIMENTO. Bruce (1970). Paris. «Du bon usage des expressions idiomatiques dans l'argumentation en syntaxe generative». J. Nicolas (1983).9-147. Lisboa. 6. Alain (1977). (1988). VIETRI. LABELLE. 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L'acquisition des expressions idiomatiques en FLE. Attal et Cl.22-42. Liguori Editore. Paris. Le lexique: images et modèles du dictionnaire.1. Napoli. 13. RUWET. P. Charles (1951). Traité de stylistique française. VANDELOISE. DIAZ. PUF. 1981. Le problème de la compositionnalité des idiomes 4. Conclusion 1. Introduction 2. voire métaphores. Idiomes et locutions verbales 3. ou expressions idiomatiques 135 . mais plutôt de montrer les problèmes qu'elles posent du point de vue de la description linguistique.Idiomes et locutions verbales À propos de quelques bizarreries syntaxiques et mystères sémantiques Jacques Moeschler Sommaire 1. définissables par un ensemble de propriétés linguistiques bien précises. ces deux classes d'expressions constituent des ensembles qui ne sont ni homogènes. et d'examiner les conséquences de ces observations sous l'angle des rapports entre linguistique et pragmatique. Comme nous aurons l'occasion de le voir. La pragmatique des idiomes 6. je n'essayerai pas de donner une définition de ces deux classes d'expressions. lieux communs. L'exemple de casser sa pipe 5. ni facilement démarquables d'autres types de locutions plus ou moins figées ou en cours de figement que sont clichés. Idiomes et locutions verbales Sur quels critères peut-on distinguer idiomes et locutions verbales! Cette distinction recoupe celle que Ruwet (1983) opère entre les ExiMs. Mon but sera de remettre en cause certaines idées reçues sur leur fonctionnement sémantique. hétérogène. Introduction Parmi l'ensemble. 2. des «constructions figées» figure ce que l'on nomme parfois idiomes (ou expressions idiomatiques) ainsi que les locutions verbales. Dans cette contribution. Mais dans ce cas. car la limitation des expressions figées à cette construction est arbitraire. * Le tribunal a rendu la justice à la partie civile. Max a mangé la côte de porc à belles dents. b. Max est parti en douce. Avant d'examiner les différences entre ces constructions. c. et ExiFs. un je ne sais quoi (4) a. Le tribunal a rendu justice à la partie civile. un aller et retour. de même que celle entre promettre monts et merveilles et promettre DES monts et DES merveilles. il faut noter cependant qu'il peut être réinséré. Cette remarque est importante. On trouve en effet des expressions figées de catégories linguistiques non verbales. Si l'article est absent dans les locutions verbales (ExiFs). ou expressions idiomatiques syntaxiques (F pour «form»). b. et M pour «meaning»). un pied à terre. L'escroc a promis des monts et des merveilles aux épargnants.sémantiques (Exi pour expression idiomatique. (6) a. c. De même. Les exemples (1) et (2) sont caractéristiques de ces deux types d'expressions figées: (1) a. (2) a. pomme de terre (formé sur N de N) b. L'escroc a promis monts et merveilles aux épargnants. b. comme le montre (5): (5) * Max a mangé pomme. Max a cassé sa pipe. cul de sac. b. on constate qu'elle est beaucoup plus marquée entre rendre justice («donner ce qui est dû à une des parties») et rendre LA justice («prendre des décisions qui relève de la compétence des organes de la justice»). c. Ce joyeux drille a brisé la glace. si la différence entre donner ordre et donner L'ordre n 'est pas significative. c. les effets ne sont pas toujours les mêmes: en (6). on observera un point commun: elles sont toutes de la forme V+(dét+)N. à savoir (1) et (2)? On remarque tout d'abord que les constructions du type (2) violent une règle de la syntaxe du français: l'objet du verbe n'est pas précédé d'un déterminant. Max a sorti Marie du ruisseau. Cette précision étant faite. on constate que l'insertion d'un adjectif n'est pas toujours possible: 136 . Jean a foutu le camp. comment peut-on distinguer les deux types de constructions qui nous intéressent. obligatoire. comme en (3) pour la catégorie du nom et en (4) pour celle de l'adverbe: (3) a. Le Général a donné l'ordre aux soldats de battre en retraite. Le Général a donné ordre aux soldats de battre en retraite. Je noterai cependant que l'observation du caractère non compositionnel des ExiMs. 137 . non négligeable.(7) a. compositionnelle: il n'y a pas de contribution particulière de casser et de pipe à la signification «mourir». ou. les expressions de (1) ne signifient pas la somme des unités qui les composent. brutal». Pour briser la glace. les a au contraire renforcés dans l'idée que la 1 2 Et non «donner en retour». Mais une interprétation littérale est impossible pour (le) qui se traduit automatiquement par «partir». Ainsi. Je rappellerai que ce principe. si l'on n'a pas peur des redondances. En effet. internes aux locutions verbales. provient directement de la logique classique dans laquelle la valeur de vérité d'une proposition complexe est fonction de la valeur de vérité des propositions qui la composent. sens que l'on trouve dans les locutions verbales formées à partir de rendre en (8): (8) rendre hommage. car elles diffèrent non seulement sur le plan syntaxique (absence d'article) avec les expressions idiomatiques sémantiques (idiomes ou ExiMs) données en (1). interprétations signifiant respectivement que Max a agi de telle manière que l'objet qui lui permet d'inhaler du tabac (sa pipe) s'est cassé. de «départ rapide. à un climat psychologique peu avenant. étant donné son caractère métaphorique et son appartenance à un paradigme d'expressions métaphoriques: les termes glace. que celui-ci soit arbitrairement lié à une signification (comme dans casser sa pipe). peu chaleureux. Ces observations ont conduit certains linguistes à considérer qu'une ExiM était donc une construction régulière du français caractérisée par un figement sémantique. comme disent les sémanticiens. rendre grâce. ditégalcmcnt principe fregéen. rendre et justice ont exactement le sens qu 'ils ont dans leurs emplois non idiomatiques. dans une atmosphère de glace. rendre compte. * L'escroc a promis monts et merveilles miroitants aux épargnants. c. b. ou en relation métaphorique (briser la glace) ou encore en relation métonymique (casser la croûte). Malgré ces différences. on peut néanmoins les regrouper en une classe unique. on notera qu'une interprétation littérale est possible. Le caractère non compositionnel des ExiMs contraste donc singulièrement avec le caractère compositionnel des ExiFs: dans rendre justice par exemple. * Le tribunal arendujustice expéditive à la partie civile. les choses sont un peu différentes. l'interprétation idiomatique de casser sa pipe n'est pas. à savoir pour rendre «donner à quelqu'un ce qui lui revient de droit»1. mais surtout sur le plan sémantique. et que Marie a agi de telle sorte qu'elle a transformé un bloc de glaces en morceaux. etc. plutôt que d'inquiéter les sémanticiens sur le caractère approprié de ce principe pour les langues naturelles2. avec une connotation. Certes. pour (la) et (lb). un accueil glacial. Le Général a donné ordre immédiat aux soldats de battre en retraite. J ' aurai l'occasion de revenir par la sui te sur le caractère d Opacité sémantique attribué aux ExiMs. «déguerpir». glacial renvoient. rendre à César ce qui est à César. presque b. Je n'en donnerai que deux exemples. *Non. *Oui. «avoir quatre enfants» implique «avoir trois enfants»: (9) Max n'a pas trois enfants. Le problème de la compositionnalité des idiomes En fait. Ainsi. presque. 3.sémantique des langues naturelles est compositionnelle. Ducrot 1983) commepresque. du point de vue linguistique. Ainsi. la proposition niée non­P fera de Ρ une proposition fausse. Non. 3 Cf. J'essayerai de montrer plus loin quels arguments peuvent être donnés en faveur du caractère compositionnel des idiomes. Si l'on peut à première vue faire l'hypothèse que presque est sémantiquement équivalent à «pas tout à fait». l'apparente non­compositionnalité des idiomes n'est pas un fait surprenant. si la proposition assertée Ρ est vraie. n'est pas toujours applicable à certains emplois de la négation. de ses morphèmes. B eaucoup d'autres faits sémantiques peuvent être qualifiés de non compositionnels. comme la citation de Katz le laisse entendre. non compositionnels. (ii) Un autre exemple peut erre donné par la modification d'une phrase à l'aide d'un opérateur argumentatif"(cf. d. logiquement. Katz (1972. il en a quatre. en (9). En d'autres termes. même précédée d'une négation. pas tout à fait. Ainsi. Ce principe. c. Horn (1985) et Moeschler (1992) pour une description de ces cas non compositionnels.31) note­ t­il que «le sens de tout constituant est une fonction compositionnelle du sens de ses parties et par conséquent. car. en sémantique. malheureusement. que la négation a pour fonction de changer la valeur de vérité d'une proposition. On admet. en dernier ressort. la proposition «Max a trois enfants» est toujours vraie3. Oui. Les idiomes sont des exceptions qui prouvent cette règle» (les italiques sont de moi). pas tout à fait. (i) La première illustration tient à certains emplois de la négation. les répliques en B de l'exemple (10) nous montrent que ce n'est pas le cas: (10) A: B: Le dîner est­il prêt? a. qui montrent que le problème du calcul du sens d'une expression complexe n'est pas réductible à un processus uniquement compositionnel. le locuteur ne dit pas que la proposition «Max a trois enfants» est fausse. 138 . L'examen plus attentif des ExiMs montrera en fait que les idiomes ne sontpas. et nous verrons qu 'une hypothèse sémantique plus précise explique un certain nombre de leurs propriétés. (9)). plutôt que de contribuer compositionnellement à la signification de la phrase (ce qui serait le cas si presque devait effectivement s'interpréter comme «pas tout à fait»). La construction V+dét+N cacherait une unité à la fois sémantique (notifiée pour casser sa pipe dans le sens «mourir») et une unité syntaxique. contribue à sa significa­ tion en fournissant une instruction sur la manière d'interpréter les phrases (dans le cas précis. cet argument sémantique n'est pas acceptable. Mais c'est essentiellement au plan syntaxique que les ExiMs sont le plus intéressant. 4. Cela dit. L'impossibilité de (1 lb) serait liée à sa paraphrase par une verbe intransitif. La non­ compositionnalité des expressions idiomatiques n'est donc pas. Max. a mangé son. "'Soa gâteau a été mangé par Max. 10) ou inférentiels (cf. gâteau. au regard de ce que nous avons vu. car d'une part l'impossibilité du passif est liée à la coréférence entre le sujet et le possessif comme le montre (12) (cf.. le fait de ne pas pouvoir être mise au passif: (11) a. elles sont apprises telles quelles (quant à leur forme et à leur sens). Max a cassé sa pipe. Ainsi casser sa pipe constituerait une seule unité lexicale: [v casser­sa­pipe]. étant des expressionsfigéeset non compositionnelles. considérer la phrasepresque Ρ comme ayant la même orientation argumentative que la phrase Ρ ). b. (13)): (12) a. 139 .Le point que j'aimerais ici signaler est que presque. b. *Sa pipe a été cassée par Max. Un des lieux communs à propos des idiomes est que. Certains arguments ont été avancés en faveur de cette analyse: (i) La possibilité de paraphraser casser sa pipe par une unité lexicale simple (mourir) expliquerait à la fois 1 ' unicité lexicale de la construction et une propriété significative de cet ExiM. la non­compositionnalité des ExiMs n'est pas leur caractère le plus specta­ culaire. une exception qui confirme la règle. Ces exemples montrent que certains processus interprétatifs ne sont pas compositionnels. Gross 1984) et d'autre part on trouve desExis paraphrasables par un verbe simple supportant le passif (cf. mais intructionnels (cf. L'exemple de casser sa pipe En fait. Chomsky 1981. Enfin. les exemples (15) et (16) ne constituent plus des arguments pour l'unicité lexicale des ExiMs. Ruwet ( 1983) a montré que le comportement de ces expressions dans un certain nombre de constructions (constructions «facile». Contact a été pris par Baker avec les représentants palestiniens. * Max a cassé son brûle-gueule. relativement à (17): (17) a.?? Max a cassé sa pipe à la suite d'une longue maladie. C'est donc au plan sémantique qu'il faut répondre. Max a subitement cassé sa pipe. (14)). l'impossibilité d'insérer du matériel lexical à l'intérieur de la construction (adjonction d'un adjectif par exemple) va dans le sens de l'unicité lexicale de la construction (cf. Max est mort subitement. 16)): (14) (15) (16) * Max a cassé une/ la/ cette pipe. En fait.(13) a.146. * Max a brisé sa pipe. 140 . De même. casser LA pipe. Mais une question se pose: pourquoi (18a) est-il plus acceptable 4 Les exemples (15) et (16) militent en faveur de la thèse de la non-dissémination des ExiMs en structure profonde (dite thèse de Chomsky. J'examinerai trois aspects de la sémantique de casser sa pipe: (a) les contextes linguistiques dans lesquels l'expression apparaît. b. Toute la lumière a été faite sur le coup d'état. b. (a)Si l'on admet la synonymie entre casser sa pipe et mourir. Max est mort à la suite d'une longue maladie. note 94). l'impossibilité de substituer au verbe ou au nom un de leurs synonymes constitue un argument apparemment décisif en faveur de l'unicité lexicale de l'expression (cf.(15)). Max est mort lentement et péniblement. et (c) les conditions sémantiques sur la passivation. c. * Max a cassé sa vieille pipe. Dès lors. b. (18) Le testde substitution impose la conclusion suivante: casser sa pipe n'apaspour exact synonyme mourir. causati ves notamment) ne permet pas de confirmer cette thèse. casser CETTE pipe avec la lecture idiomatique (cf. En fait. cf. (ii) Un deuxième argument en faveur de l'unicité lexicale de casser sa pipe est lié à l'absence du choix du déterminant: on n'a pas casser UNE pipe. c. l'hypothèse de la réduction d'une construction idiomatique à une unité lexicale simple a des fondements plus sémantiques que syntaxiques4. a. (b) la relation sémantique entre le verbe et son objet. c.? Max a lentement et péniblement cassé sa pipe. b. Le coup de grâce a été donné au PCUS. on se trouve devant l'impossibilité d'expliquer le caractère inacceptable des phrases (18). a. (b)Il a été observé que les ExiMs se comportaient de manière non homogène relativement au passif. la branche a cassé vs. dépendante du sens de ses partie6. en partie tout au moins. L'une des solutions proposées par Ruwet (1983) passe par la notion d'autonomie referentielle. a'. Un contre-exemple apparent est fourni par la locution très ñgécfoutre le camp. Nous avons déjà examiné le cas de (19b): l'impossibilité du passifest lié à la relation de coréférence entre le possessif et le sujet profond. On dira qu 'une expression est non autonome référentiellement lorsqu 'elle ne peut. développée par Milner (1982). et la signification de l'expression idiomatique est. avec uneexpression autonome référentiellement (ici Pierre): (20) Pierre est malade. qui désigne une action rapide. «nous n'avons plus la moindre idée de ce que le camp vient foutre ici (cf.que (18b) ou (18c)? Si l'idiome était dans une relation d'arbitrarité totale avec sa signification5. Cela dit. Cela dit. par elle-même. b'. Comme ce n'est pas le cas. ila besoin d'être en relation de coréférence. la branche s'est brisée b. on devrait accepter toutes les constructions de (18). mais pas casser la glace. Une première conclusion s'impose donc. c.?? Sa pipe a été cassée par Max. La glace a été rompue par ce joyeux drille. L'arbitrarité n'est pas totale. Par exemple. les pronoms personnels de troisième personne sont typiquement non autonomes référentiellement: pour référer à un segmentde laréalité (un individu) en (20). le passage d'un état d'intégrité physique à un état de partition physique. De même que l'on ne peut pas représenter une cassure osseuse comme un processus ayant une durée. * Le camp a été foutu par l'ennemi. qui interdit tout mouvement du type passif. la branche s'est cassée vs. lever le camp)». Comme le dit de manière pertinente Ruwet (1983. * la branche a brisée.39). ou désigner un objet du monde qui constitue sa référence actuelle (la référence actuelle étant opposée dans la théorie de Milner à la référence virtuelle. on est obligé de conclure que le sens des constituants lexicaux de l'expression joue un rôle primordial: à savoir ici le sens de casser. via la relation asymétriqued'anaphore. L'arbitrarité des idiomes peut être montrée par la distribution suivante: on a briser I rompre la glace. 141 . renvoyer à. qui définit l'ensemble des conditions permettant à une unité lexicale de désigner un segment de réalité). si l'on se concentre sur l'opposition casser/briser. b. comme le montrent les exemples (19): (19) a. alors que briser ne l'est pas. Casser est un verbe ergalif. casser sa pipe et non briser sa pipe. et il reste encore à expliquer pourquoi (19a) est acceptable. les comportements syntaxiques (dans les constructions ergativcs et moyennes) montrent une différence significative: a. cette explication ne peut valoir pour (19c). il est à l'hôpital. on ne peut pas envisager l'achèvement désigné par casser sa pipe comme ayant une durée. à savoir les conditions sous lesquelles les unités lexicales qui les composent peuvent référer. (c)La troisième condition sur le sens des expressions idiomatiques concerne les relations qui existent entre les unités qui les composent. Max m'a vendu sa voiture. etc. selon laquelle la chute et la cassure de la pipe des vieillards moribonds était signe de leur trépas. mais également des phrases (b) en (23) et (24) qui constituent les correspondantes passives des Exis en (a): (23) (24) a. le camp ne peut être auto­ nome référentiellement: il ne renvoie à aucune entité du monde. 345): «Le passif est difficile ou impossible à appliquer si la référence du NP promu n'est pas comprise indépendamment de celle du sujet». Par contre. d'être mises au passif» (Ruwet 1983. en ( 19a). Adolphe a levé le bras droit. * Le bras droit a été levé par Adolphe. Max rongeait son frein. Mais en dehors de cette interprétation. en plus de la condition syntaxique de coréférence bloquant le passif et de la condition sémantique de l'autonomie referentielle. * Son frein était rongé par Max. b. b.) référant au sujet n'admettent pas. 142 . b. Une hypothèse générale a été formulée par Keenan (1975. qui traduit son autonomie referentielle. qualité de l'âme. Cette contrainte sémantique sur le passif serait ainsi à l'origine de l'agrammaticalité de (19b). Les remarques qui vont suivre visent à donner une explication supplémentaire de l'impossibilité de (19b). comme le montrent les phrases (21) et (22): (21) (22) a. On voit que cette seconde condition introduit un argument nouveau pour la séman­ tique des expressions idiomatiques: non seulement leur signification intervient. par son interprétation métaphorique. 126­27). * Sa parole m'a été donnée par Max. ou admettent mal. il est difficile d'accorder à sapipe une autonomie referentielle. mais également leur autonomie referentielle. b. * Sa voiture m'a été vendue par Max. peut être dite autonome référentiellement: la signification idiomatique de briser la glace passe par la signification referentielle de la glace. la glace. a. Ces observations conduisent à l'hypothèse selon laquelle l'une des conditions sur l'acceptabilité des phrases passives est l'autonomie referentielle de leur sujet.Que se passe­t­il pour nos exemple (19)? Manifestement. a. Qu'en est­il de sa pipe! Certains étymologistes amateurs aimeraient accréditer la pertinence historique de l'interprétation littérale. Π a été observé que «les phrases transitives où l'objet désigne une propriété inaliénable (partie du corps. Max m'a donné sa parole. à quelqu'un)». ce qui amène à l'étude des tropes. Or. les idiomes ne sont pas si éloignés des métaphores qu'on pourrait le penser. si ce n'est par la présence d'un possessif. tant du point de vue de leurfigementque de leur créativité (cf. Greg LeMond a littéralement explosé. ni par une fascination pour les natures mortes de la langue ou pour ses objets en phase de concrétion. On peut faire l'hypothèse (cf. montrent que l'hypothèse du caractère non compositionnel des expressions idiomatiques est discutable. Sperber & Wilson 1989) que la différence entre une 143 . 131): «Casser sa pipe est assez opaque. Moeschler 1991). mais à regarder certains faits syntaxiques et sémantiques d'un point de vue non grammatical. 35). et leur différence tient plus au figement des premiers qu'aux processus sémantiques qui les définissent. La réponsetientàlanaturedu calcul interprétatif impliqué pour comprendre l'énoncé. surtout. 5. J'ai ainsi donné trois arguments qui donnent une motivation sémantique à certains comportements syntaxiques des Exis. Autre exemple: en (25) sommes-nous en face d ' une métaphore ou d'une expression idiomatique en cours de figement? (25) Dans l'étape du Tourmalet. mais peut-être moins que d'autres Exis: casser. et qui. Ruwet note à cet effet qu'il serait «très important d'étudier les expressions idiomatiques in statu nascendi. comme mourir. dans le but de proposer des explications visant à simplifier la grammaire des langues naturelles. La pragmatique des idiomes Je suis un linguiste pragmaticien. comment expliquer. et mon travail consiste principalement non pas à donner des interprétations fonctionnelles aux faits de syntaxe. Il semble y avoir une absence de solution de continuité entre métaphore et idiome: certains idiomes sont d'anciennes métaphores. et notamment celles de forme V+son(sa)+N. sapipe semble référer à quelque chose qui est dans un rapport de propriété inaliénable à l'individu (cf. mais à cause de mon intérêt pour les métaphores. Cela dit. dans lequel on peut avoir en concurrence plusieurs expressions en voie defigement(par exemple. notamment de la métaphore» (Ruwet 1983. le caractère inaliénable de sa pipe dans casser sa pipe! Voici le commentaire de Ruwet. nous l'avons vu à propos de l'ExiM briser la glace. casser la tête. Une certaine dose de motivation sémantique est à l'origine à la fois des propriétés syntaxiques et des propriétés sémantiques des Exis. implique l'idée d'une destruction. Je me suis intéressé aux expressions idiomatiques non pour des raisons grammaticales. remettre les pendules I les montres I les horloges à l'heure). qui confirme que casser sa pipe viole la contrainte de Keenan (Ruwet 1983. la cafetière. situation qui ne permet pas de prévoir laquelle de ces expressions va dominer et sefigerentièrement.Ruwet ne donne d'ailleurs pas moins de trente-et-une autres expressions idiomatiques soumises à la même contrainte. L'exemple qu'il donne est tiré du langage sportif. par coeur. le sujet parlant apprenant une langue doit y être exposé. Les processus de formation des expressions idiomatiques ne sont donc pas. elle dissémine une entité homogène. insertion lexicale. Ce que communique l'énoncé. on notera que la seconde partie de la citation atténue quelque peu la position classique de la première. etc. clivage. du sens littéral de leurs constituants. Coulmas 1981) qu'aucune langue ne se passait d'expressions idiomatiques. pronominalisation. l'expression exploser littéralement est relativement conventionnelle et signifie «avoir une défaillance». On serait donc en droit de considérer que l'expression exploser littéralement est plus une métaphore qu'un idiome. découvrir qu'elle existe dans la langue sous telle forme plutôt que sous telle autre.métaphore et un énoncé non métaphorique ne tient pas à la nature non littérale du premier et à la nature littérale du second.) entre leur sens littéral et leur sens idiomatique». construction «facile». selon son degré de figement. Mais. différents de ceux des métaphores ou des tropes en général. une fois apprises. Un énoncé métaphorique communique plus ou moins fortement. JJ a été observé (cf. même si elle est en voie de figement. Nous sommes ici au coeur du problème de l'usage des expressions idiomatiques. extraposition. Sans entrer dans les détails. à interprétation. Une explosion est violente. métonymiques. c'est donc la violence. irrécupérable de la défaillance de LeMond. (i) Comment expliquer que les expressions idiomatiques et les locutions verbales de même structure syntaxique (V+(dét. Dans le cas de (25). à partir d'un répertoire limité (le lexique) de représenter et de communiquer des contenus nouveaux. Ce regard pragmatique sur les expression idiomatiques interroge un des a priori les plus communément partagés à propos des Exis (cf.34-35). et plus ses implicitations sont faibles. «Les expressions idiomatiques. sur la base de leur structure syntaxique interne. Mais la différence entre avoir une défaillance et exploser littéralement tient à certaines implicitations de cette dernière. mais au degré de force de leurs implicitations. etc. Ruwet 1983) : les expressions idiomatiques doivent être apprises. mouvement qu-. donner deux arguments qui contestent non le caractère d'expressions apprises. note Ruwet (1983.)? Si une forme de base est apprise. mais la relation figée entre expression idiomatique et signification. beaucoup d'entre elles se prêtent à analyse. et des rapports (métaphoriques. 144 . J'aimerais ici. toutes les formes dans lesquelles la construction est possible (et notamment celles qui sont dérivées de transformations de mouvement) ne peuvent pas l'être.+)N) ne subissent pas toutes les mêmes opérations syntaxiques (passivation. Rey 1979. ses implicitations. la désagrège. et que celles-ci naissaient de la nécessité. le caractère catastrophique. à savoir les informations communiquées non inférables à partir des seules informations linguistiques. Le degré de figement constitue un paramètre important: plus la métaphore est créative. jusqu'à preuve du contraire. doivent être plus ou moins apprises une à une. pour conclure ces remarques sur les idiomes. et qu'une partie de la phrase reste sans interprétation. un homme et une femme vont faire crac-crac». Or on sait que. Mais sa signification m'a-t-elle été inaccessible pour autant? Certes non. un processus non codique. les processus de compréhension d'expressions idiomatiques qui ne font pas partie du répertoire lexical de l'interprétant? On peut imaginer deux solutions. on devrait ainsi arriver à la conclusion que l'Exi n'est pas décodée. un homme et une femme vont faire craccrac». avant de nous montrer un homme et une femme mordre dans une biscotte. On peut dès lors envisager la solution alternative suivante : l'interprétation de la phrase n'est pas limitée au décodage linguistique. qui a la propriété de n'être associée à aucun matériel lexical spécifique). il faut bien admettre qu'à sa première occurrence. Si faire cattleya signifie conventionnellement «faire l'amour».) lui permettent d'inférer la signification de la phrase.«crac-crac» . L'inférence («un homme et une femme vont faire l'amour à la télévision») est déclenchée ici par la recherche de pertinence naturellement associée au processus d'interprétation (cf. On notera que. car la signification littérale défaire crac-crac. les deux premiers liés au domaine sexuel (dans lequel l'allusion et l'inférence jouent un grand rôle) et le troisième au langage des enfants. etc. où l'on nous dit que «pour la première fois à la télévision. les croyances du sujet parlant. l'accès inférentiel à la signification n'implique pas sa codification7. Avant de découvrir le spot publicitaire de la marque de biscottes Machin. 145 . lié au langage des enfants. en second lieu. (b)Le second exemple est l'expression idiomatique faire crac-crac. pour me demander de lacer leurs chaussures. ainsi que son caractère non compositionnel. mais inférentiel ait été à l'origine de son interprétation. (a)Le premier exemple est le très connu faire cattleya de Proust (Du côté de chez Swann). d'autres informations que les seules informations linguistiques (par exemple la situation ou contexte. créé l'expression faire les 7 S ' il est assez banal de demander de fermer la fenêtre à l'aide de la formule il y a un courant d'air.(ii) Comment expliquer. mais procède également de l'inférence pragmatique. d'une manière générale. à savoir faire le bruit que l'on fait . J'aimerais donner trois exemples d'un tel processus. les expériences.en mordant dans une biscotte. Sperber & Wilson 1989). ne permettait pas de donner une pertinence suffisante à l'énoncé «pour la première fois à la télévision. on ne peut en conclure que le sens «demande de fermer la fenêtre» soit encode par la formule (la raison estqu'il s'agit ici d'une implicitation conversa donneile particulièreau sens deGricc 1975. parce qu'un ensemble d'informations sur les relations entre Swann et Odette sont accessibles au lecteur. dans les processus de compréhension. L'allusion passe ici par un rapport métonymique et l'interprétation conventionnellement associée est inferable. (c)Troisième exemple enfin. j'ignorais l'existence et le sens de l'expression faire crac-crac. Mes enfants ont spontanément. Première solution: on admet la codification forte de l'Exi. qui ne s'appliquent d'ailleurs pas seulement aux expressions idiomatiques (comme la non-autonomie referentielle. extraposition. l'autonomie relative du sujet. je n'ai pas eu de peine à interpréter leur demande. mouvement qu-. où il n'est pas possible de comprendre littéralement l'expression. Ces caractéristiques syntaxiques ne sont pas totalement explicables syntaxiquement: elles sont pour la plupart motivées par des propriétés sémantiques. construction «facile». 6. Je noterai que la construction faire le N est très fréquente dans le langage des enfants. qui satisfait les principes de l'interprétation des énoncés en contexte. Deuxièmement. Fauconnier 1984). Ce qui manque peutêtre. à cause de la situation (l'enfant me tendait un pied chaussé mais non lacé) et à cause d'un principe pragmatique (métonymique) tout à fait général (cf. clivage. mais plutôt aux limitations qu'elles subissent dans les transformations syntaxiques (passivation. Nunberg 1978. la merveilleuse étude et synthèse de Ruwet 1983). sémantique et pragmatique.). les mystères sémantiques associées aux Exis ne sont qu'apparents: nous avons pu observer que la non-compositionnalité des Exis ne résistait pas à un examen plus attentif de leur sémantisme. Dans la situation présente. syntaxique. les bizarreries syntaxiques des Exis ne sont pas relatives à leur construction syntaxique. Conclusion La conclusion de ces quelques remarques sur les expressions idiomatiques et locutions verbale est double. où Y désigne l'activité nécessaire pour que X soit satisfait (dans le cas présent «lacer» ). pronominalisation. et qu'un rapprochement avec d'autres types de constructions non littérales (métaphores et métonymies) permettait d'envisager le processus de compréhension des Exis d'une manière ordinaire.). Lors de la première occurrence de cette expression. Premièrement. et dans laquelle faire a bien son sens agentif. Mais les descriptions existent (cf. L'étude approfondie des Exis reste à faire. l'inférence va défaire X à Y(X). Anscombre 1982). 146 . qui n'ait pas peur de remettre en cause certains a priori sur la nature du lexique ou sur le rapport entre système linguistique et pragmatique. qui permet de relier pragmatiquement un objet à un autre par une fonction pragmatique. etc. ainsi le recensement des problèmes (cf. pour le français Gross 1984. Gaatone 1981. le caractère inaliénable du sujet.chaussures1. etc. c'est un traitement global. & Morgan J. «Idiomaticity as a problem of pragmatics». (1983). (eds.). Paris.R. Dictionnaire des expressions et locutions.L. New York. Minuit Jacques MOESCHLER Maître d'enseignement et de recherche Faculté des Lettres AI 202 Université de Genève CH­1211 Genève 4 147 ..D. (1979). (1981). deux ou trois négation?». & Muller C. Revue québécoise de linguistique. (1992). Seuil. Revue romane 16. B enjamins. KATZ J.BIBLIOGRAPHIE ANSCOMBRE J. FAUCONNIER G.51 ­ 74.49­63. & Chantreau S. I. 13/1. «Metalinguistic negation and pragmatic ambiguity». (1991). Minuit. ( 1982). MOESCHLER J. (1989). (1975). Sbisa M.). «Du bon usage des expressions idiomatiques dans l'argumentation en syntaxe generative».J. Amsterdam. 139­151. Language 61. GRICE HP. Amsterdam. New York. MOESCHLER J.). Paris.U. NUNBERG G. Les usuels du Robert. «Logic and conversation». in Parret H. (1978).5­37. DUCROT O. (1981). in Rey Α. 94. 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Levels of Conventionality 2. 1 Part of this project has been possible due to a grant from the University of São Paulo through a special Program for Languages and Arts and another grant from FAPESP (Fundação de Amparo à Pesquisa do Estado de São Paulo). what is a Verbal Colligation? 5. The birth of the project 4. also played an important role. I soon realized that this category was only one of the items that made up that «way we say it.» I obviously stumbled over a learner's so-dreaded «idiomatic expressions.» he answered. So. which were not considered idiomatic because they could be understood literally. Why a dictionary of verbal colligations? 3.What's in a verbal Colligation? A Project for a Bilingual Dictionary of Verbal Colligations: English-Portuguese / Portuguese-English l Stella E. However.» Ever since this sentence has been ringing in my ears and all this time I have been working hard at trying to master that «way we say it. «but it's just not the way we say it.» Nevertheless. orbedandbreakfast instead of * breakfast and bed?. From all these combinations. Phrasal verbs (make up. that is. however. admiration for) have been dealt with at length in textbooks. The third aspect refers to thegrammaticality of the combination. For instance. just to mention a couple. expressions in which the overall meaning does not correspond to the sum of the meanings of its parts. Atthe syntactic level mere are three aspects that can be conventionalized: theorderin which theelements occur. Thus. These 150 . Nice to meet you or How do you dol We must know when to use such a formula and which formula to use. though not grammatically correct. as long as the person is aware of them. The semantic level comprises all conventions of meaning. either in conversations or in readings. the combinability of the elements. But the person will only realize it is a conventional occurrence after coming across the same expression several times. Such is the case of by and large or long time no see. an expression may nevertheless be an accepted expression of the language. the choice of lexical items. which I was not concerned with at thetime. doze off. be good at. that is. those involving prepositions (things like look after.why do wesay beckandcalland not * collandbeck. we say TV set and not * TV unit. are learned in a non-systematic way. blithering idiot). Disregarding the phonological and morphological levels.conventional occurrences could be placed on three different levels: syntactic. lost cause.1. In other words. as well as in specific dictionaries like Rosemary Courtney 'sLongman Dictionary of Phrasal Verbs or Collins Cobuild ' s recently published Dictionary of Phrasal Verto. Thefirstgroup refers to combinations of adjectives + nouns (mortal enemy. put aside) usually have their place in textbooks but can also be found in most good dictionaries in the entry for the main verb. Most of these combinations. Levels of Conventionality In my doctoral dissertation Levels of Conventionality and the Translator's Task (1987) I tried to identify some of the levels of conventionality in language and their lexical occurrences. Why a dictionary of verbal colligations? At the end of my dissertation I call the reader's attention to the fact that there are a couple of categories which would deserve closer attention on the part of teachers and mainly lexicographers. semantic and pragmatic. or take a walk instead of * make a walk. when we are introduced to a person. It is at this level that all idiomatic expressions are placed. we usually use a fixed expression such as Glad to meet you. The pragmatic level holds all conventions of usage. the second to combinations of verbs and their objects. 2. It so happens that there are elements that just combine naturally. are the so-called verbal colligations. however. Prof. STRIKES a balance. problem to. The birth of the project It seemed to me that the second group had received no attention whatsoever. listed under wage). during a visit to the University of São Paulo. So as to be able tofinishthe project in a reasonable period oftimeI engaged the cooperation of my Translation and Graduate students. TAKES a walk.) and lexical. without any special reference to it. When I discussed our project with him he immediately offered to let us have a copy of his program and even donated a number of texts from which we could draw authentic examples. alarms go oj(f (noun + verb). etc. as I had already collected a good number of examples from my readings. In 19891 came across The BBI Combinatory Dictionary of English . which has enabled us to create a Database in Portuguese too. Tim Johns. Therefore. Likewise. Obviously. 3. 151 . swarm ofbees (unit expressions).occur in entries of theirown. if there were any. each one in charge of looking up one or more letters of the alphabet in monolingual and bilingual dictionaries. however. they may be found either in the entry for the noun Qikeplay hooky. 1986). but from a bilingual point of view. Still in 1989. Such is the case of the example for attitude: «She took the attitude that acting was a sort of recreation». In other words. Rather often. We are still building up both our English and Portuguese collections of texts. in which the combination take an attitude occurs. In contrast. which is mentioned under hooky) or for the verb (like wage war. BEARS a child and so on. these combinations never . the combination will be encountered in the examples for the entry. In the meantime we have contacted Brazilian publishers and asked them for books they may have on disk. by accident. our dictionary will concentrate on verbal colligations only. called my attention to a Concordancer he had been developing and using for his classes. one WAGES war.A Guide to Word Combinations by Morton ßenson. Evelyn ßenson and Robert /lson (Amsterdam: John Benjamins. one will only discover this is a conventional combination when one has come across it over and over again.or hardly ever . both what the authors call grammatical (blockade of. Instead. angry at. The latter comprise combinations such as a rough estimate (adjective + noun). also looking up their Portuguese equivalents. deeply absorbed (adverb + adjective) and affect deeply (verb + adverb). Our team consisted of eighteen people at the beginning. A person usually knows the noun he/she wants to use but does not know which verb naturally combines with it. Unfortunately. This is a monolingual dictionary presenting all kinds of recurrent combinations. break in on. a person going to the drugstore with a prescription may not remember that what you do with a prescription is FILL it. house arrest (noun + noun). I decided to start a systematic research. » On the other hand. fill a prescription only comes up under number 18: «If youfilianorder or a prescription. The noun in the combination is usually the object of the verb. Though the immediate purpose of this paper is to define. used mainly in American English. einen Schritt machen (* make a step) in German anàfore unpasso (*do ormake a step) in Italian. at a later stage in the process of analysis of the data. you tell them to go away because you are annoyed with them. a volcano erupts (for which there is no equivalent Portuguese colligation as we only have the noun erupção) or afilm/playopens (umfilme/uma peça estreia). a verbal colligation is a verb + noun combination. in a consistent way. which had been commissioned by Collins Publishers. as in take advice (aceitar conselho). Though very innovative and quite complete.Prof. Now. But in the entry for fill. take a walk. A very good example is take a step. semantic and even pragmatic criteria may come into play. which is what one does remember. which translates as dar umpasso (* give a step) in Portuguese. An interesting criterion to determine whether a certain verb + noun combination is actually a verbal colligation is toresortto translation. 4. used mainly in American English. If the verbs used in certain combinations are different across two or more languages then it means that these combinations are arbitrary. thus classifying take a step as a verbal colligation. These will be mentioned in passing toward the end of this paper. And that is what our dictionary intends to do. in the entry for walk. Nevertheless. such combinations are often mentioned in the explanation of an entry. not even this new conception of a dictionary takes into consideration. To start with. you provide the things that are asked for. as in a riverflows (o rio corre). for instance. This will enable us to establish take as an arbitrary occurrence with a step. for example. Tim Johns also called our attention to the COBUILD dictionary.» Therefore. The dictionary itself is the result of a language research project of the English Department at the University of Birmingham. the fact that the part you don' t remember of a VERBAL COLLIGATION is the verb itself so that the verb would have to be listed in the entry for the noun. give an address (fazer discurso) or fold one's arms (cruzar os braços). then. is only explained as «If you tell someone to take a walk. published by Collins and the University of Birmingham. And the unpredictable part is the verb because the noun is the element we do remember. on a syntactic basis. 152 . a very informal expression. what is a Verbal Colligation? It is an unpredictable combination of verb plus its object or subject. what averbai colligation is so as to determine the structures that will be listed in our dictionary. the dictionary does not focus exclusively onfixedcombinations of words. The noun can also be the subject of the verb. When the determiner is an indefinite article. keep (accounts). 1982). manage (affairs). Maybe it would be best to refer to is as a verb+Noun Phrase combination as very often the noun is preceded by some kind of determiner. With an adverb the verb tends to be a verb of movement which. in Portuguese. make sb' s acquaintance (travar conhecimento com alguém). save (face/appearances). have.The verb may also co-occur with two other categories: adjectives or adverbs. based on an existing combination. nevertheless. But the array of verbs that may occur in verbal colligations is quite extensive: settle (an account). run dry (secar) or come true (realizarse). are usually monolexemic inchoative verbs. The address he gave was even mentioned in the localpapers. proves not to be possible. the verb is usually a copula: fall asleep (adormecer). go ashore (descerà terra). get. one might expect the occurrence of a similar noun which. do. press (charges). commit (murder). these verbs may also occur with non-deverbal nouns as in give a paper (apresentar um trabalho) or give alms (dar esmola). There are also verbal colligations in which the noun is always defined: clear the air. Would puf a question correspond to question! Besides. Others still need 153 . enter (a plea). reach (an agreement). However. which deserves further investigation. lay (a snarelan ambush). in which drink is a déverbal noun. do a calculation = calculate. This is most certainly a problem of definiteness. lead astray (levarpara o mau caminho. put. Interestingly. versus * have an eat. is followed by a prepositional phrase: climb aboard (subir a bordo). Among the verbs that combine with an object. this does not seem to be always so. Otherverbalcolligationsrequireapossessivepronoun^ateiö'iadvicefacararoco/tse/Ao de alguém). follow (sb's advice). and the list could go on and on and on. clear (the air). as can be seen. enter the army. an idiom in Portuguese) or a stative verb: sitlstandastriae (sentarIficar de pé de pernas abertas). It might also be interesting to note that sometimes. dissolve (an alliance). 5. their Portuguese translations. Such is the case of have a drink. When cooccurring with an adjective. (For a semantic account of this phenomenon see Wierzbicka. The Syntax of Verbal Colligations Another aspect worthy of mention is the syntactic arrangement of the verbal colligation. take and give. it is obvious that a definite article may also occur instead: He gave an interesting address at the conference. a large number of combinations is formed by a class of verbs which are considered «general» or almost semantically «empty» verbs: make. According to Allerton ( 1984) they usually combine with a déverbal noun «forming an expanded form of the verb» whose meaning would correspond to the simple verb from which the noun is derived: make a suggestion=suggest. So far we have been talking of a verb+noun combination. take advantage of (tirar proveito de). take up a habit (pegar um hábito/uma mania). Some verbal colligations may be optionally followed by a Prepositional Phrase. no article whatsoever precedes the noun: getapplause (receber aplausos). Sometimes the colligation has a preposition preceding the noun in one language but not in the other. take a second etc. Furthermore. He took aim and shot. Thefirsthas to do with hyponymy. draw attention to (chamar atenção para). This seems to be true as we also say take an hour. In some cases a Prepositional Phrase is obligatory so that the adequate preposition should be mentioned following the colligation: make atonement for (reparar). save appearances (salvar as aparências). make amends.apersonal pronoun which is co-referential with the subject of the verb: Frank took his leave and left the room. (fazer reparações). castanchor (jogarâncora). Other examples are lose one's appetite. make advances (fazer investidas). take a few minutes. Likewise. it may also be the case that the noun must occur in its plural form: exchange amenities (trocar gentilezas). for example. commit arson. On the other hand. fold one's arms. 6. keep up appearances (manter as aparências). The Semantics and Pragmatics of Verbal Colligations Before closing I would just like to hint at a couple of points which a semantic analysis will help clarify. Interestingly. In other cases. He took aim at the target and shot. Phrasal verbs may also be part of a verbal colligation: put on an act (fazer uma cena). make up an agenda (preparar a agenda). In take time we could say that time is a superordinate so that take may then occur with any of its hyponyms. abuse one's authority is abusar da autoridade and ride a bicycle is andar de bicicleta. The second point refers to selectional restrictions. 154 . commit a mistake but not * commit a blessing or * commit a good action. as a formulait will be usually rendered as Não tenha pressa! It seems that this special usage will also need a place in our dictionary. come of age is translated into Portuguese with no preposition atingir a maioridade and meet with opposition becomes encontrar oposição. take up arms (pegar em armas). make allegations (fazer alegações). manage affairs (gerir negócios). take time occurs on a pragmatic level as afixedexpression Take your time! While as aregularcolligation it will be either translated as tomar tempo or levar tempo. In English one takes up arms butin Portuguese we saypegarem armas. deny access (negar acesso). takeaimffazerpontaria). always occurs with a noun that has a negative connotation. The verb commit. Notice commit murder. depending on the structure they occur in: He was denied access to the ballroom. English -Portuguese advice n. : make amends w g. don't ever do that again !)-> seguir um conselho (S iga meu conselho. V + Definite Article + N: clear the air c.V + PP a. N + V: blood flows 5. 1.. V + Possessive + N: follow sb's advice d. Appendix Just to give you an idea of what such a dictionary may look like. nunca mais faça isso!) 155 . Conclusion In sum. V + Prep + Poss + N: come to sb's rescue 3.V + (Det) + N + (Prep) a. V +Particle+ NP a. V + Prep + Ind. which can be summarized as follows: l. V + Prep + N: stand to attention c. all of these peculiarities must be clearly indicated in the dictionary entry so as to give the reader as much information as possible to enable him/her to use the colligation in a natural way. we have seen that a) verbal colligations are unpredictable combinations of verbs with their objects or subjects. V + N. V + Particle + N : keep up appearances 4. to help him/her to say things in the way native speakers say them. to take * (Take my advice. V + Adjective: fall asleep 6. V + N + PP: draw attention to 2. 8. here are a few sampleentries. and c) that verbal colligations cover quite an array of syntactic structures. V + N : commit arson f..7. V + Adverb: climb aboard Suffice it to say. b) that different classes of verbs may occur in them. + N: put on an act b. In other words. V + Pronoun[mtf] + N:fold one's arms e. though they will most probably have undergone several alterations and improvements by the time the project is completed. V + Particle + Ind. + N: come to an agreement b. Art. V + Indefinite Article + N: make an agreement b. Art. to call. bater um * (Juntos eles conseguiram bater recorde em cima de recorde. vol 58.) 3.) ­> chamar a atenção de alguém (para) (. Stella E..attention π. Português­Inglês plantão s. to give * ­> ofender. nr.3­15. dis­ sertation. uma segurança que a deixava pouco à vontade. 2. (1984) «Three (or four) Levels of Word Cooccurrence Restriction» in Lingua 63. deixar à * ­> put at ease... December. to take * at (he took umbrage at the chairman's commment) ­>ficarofendido (ele ficou ofendido com o comentário do presidente). in Papers in Linguistics. Morton. recorde s.O.)­> chamar atenção para.O. not wanting to call attention to himself. umbrage n. 2. dar * (Durante o dia. draw * to (. vontade s.... BENSON.) ­> stand guard. It is hoped that this dictionary will help fill one of the many gaps in the lexicographic field of bilingual dictionaries.) ­> put ill at ease. ["offense"] 1. North­Holland. WŒRZBICKA. um batalhão de repórteres deu plantão na porta da TV Globo.­ 3.. to call sb's * (to) (And if that doesn't call your attention back to your path. 230 05447 Soo Paulo SP BRÉSIL 156 . TAGNIN Professeur Universidade de São Paulo Pça Vicentina de Carvalho. BIBLIOGRAPHY ALLERTON. 1. 2. olhando o relógio a cada instante e chamando a atenção do Chefe do Gabinete Militar. (1982) «Why Can You Have a Drink When You Can't *Have an Eat! in Lan­ guage. mas um rígido esquema de segurança impediu o acesso aos estúdios. Anna.E. 1. unpublished PhD. (1987) Levels of Conventionality and the Translator's Task. 1. By calling your attention to feelings and problems.17­ 40. DJ. (1985) «Lexical Combinability». deixar pouco à vontade (Havia nele uma firmeza perturbadora. stand at * ­> ficar em posição de sentido... to pay * (to) (Please pay attention to these symbols.) ­> prestar atenção a (Preste atenção à aula.). To draw attention to their financial weakness wasrisky.. 4.) ­> break a record. dar * ­> be on duty. 18. vol. S. 2. TAGNIN. nor that they can be regarded as free wordgroups. Factors conditioning lexical choices 5.Remarks on Collocations in Sublanguages1 Willy Martin Summary 1. on the other. Typically they are in-betweens: restricted enough not to be regarded as free. and free combinations. on one hand. Specifying levels for the description of collocations 4. transparent enough not to be considered idiomatic. «Between idioms. Collocations as restricted wordgroups 3. as much of what is stated there is assumed to be known in what follows. Collocations in sublanguages 1. 1 The reader is strongly advisedfirstto take a look at Hcid's article appearing in this volume (Décrire les collocations). Wordgroups Free Collocations fig. Introduction 2. Or. Benson puts it. 157 Restricted Idioms . Introduction One of the few issues that is generally agreed upon when discussing collocations is the fact that they neither can be considered to be idioms. as M. are loosely fixed combinations of the type to commit murder» (Benson 1985:4). given A and B. but much more so. Benson and Ilson. C is said to be semantically non-compositional. tofindout the heterogeneous nature of the concept. parts. 1986). Rather. being a wordgroup the meaning of which cannot be derived neither from kick nor from bucket. 2. 2 158 ØQ LBJU . In other words. Collocations as restricted wordgroups The problem with the definition of collocations is not so much their delineation with regard to idioms. semantics. we will take up wordgroups which show a semantic composition andregularityon the one hand.e. the meaning of C cannot be derived from the meaning of its component. which is said to list collocations. yet are somehow extraordinary by the mere fact that they co-occur. irregular.As one may expect this tripartition is rather crude and it suffices to take a look at a random entry of the BBI Combinatory Dictionary of English (Benson. In what follows however we will not deal with wordgroups the elements of which are bound to each other by idiomatic. Given the wordgroup C containing the lexemes A and B. their difference with regard to free wordgroups. As a rule idioms are defined by the fact that they are semantically speaking noncompositional. so that. they form one monolithic whole. syntactic. semantically speaking. In what follows therefore we will try to shade this notion further and to see what kind of characteristics it has in sublanguages. i. Asa prototypical example kick the bucket is often mentioned. m m 1 A -c -c øg UüU ø g LBJU CH -c fig. but with 3. we are not dealing with 1 and 2 of thefigurebelow. one (collocate or modifier) modifying the other (base or head). 3 159 . wordgroups (see par.in this wordgroup the choice of the collocator is seriously restricted. Before doing so however we will first of all explicate our underlying assumptions.In 1 free combinations are represented: A and Β co-occur in C but can also be used with the same meaning outside of it.to the wordgroup. . the syntactic and the lexical level (see Heid. in terms of categorial types. restricted wordgroup" and reformulate it as: . i. combinatorily restricted. We will do so by commenting upon figure 4 below. in other combinations (think of e. the following are possible in languages such as Dutch. the other however is much more bound.one of the elements shows a meaning which can be easily found outside of the wordgroup. in that it either does not occur outside of it. 3. One of them is that to define collocations one should at least characterize them on three levels: the conceptual. C on the one hand and A and Β on the other. French and German: Head noun noun noun verb adjective Modifier noun verb adjective adverb adverb fig. C only "pseudocontains" A and B. Specifying levels for the description of collocations Uptillnow we have been dealing with collocations as with non-idiomatic.a combination of two concepts which are in polar relation. In 3finally. English. the latter (the combinatorial restriction) manifesting itself either in a unique occurrence of one of the elements or in a restricted choice of one of the elements (see par. In other words. . or in that it is the preferred choice of its neighbour. Taking this into account we will now refine our above working definition of "non-idiomatic. 1).g. the «substitutability» of buy and book in buy a book). In 2. 2). Furthermore we will assume that. are incompatible as to meaning: in other words. In what follows we try to specify ways of determining lexical choices.this conceptual construct is realized through a combination of two lexemes (oneor multiword items) which can be systematically dealt with syntactically. Posch 1991:31-32). Martin.e. the lexical choice of one of the elements in one way or another is bound to or determined by the other element. much morerestricted. of course. Factors conditioning lexical choices The part which follows can be regarded as a kind of position paper. Restricted Wordgroups restriction conditioned by conceptual structure of restriction conditioned by lexical form of Head restriction conditioned by context Head Modifier implying I features of Head a "unique" Head fig. In it we present our view with regard to collocations by presenting a schematic survey completed with comments numbered as 4. in the next paragraph.1 With restricted wordgroups we. 4. 160 .t.1 .2 etc. the modifier in the wordgroups in question.Having introduced specifications for wordgroups as to the conceptual and syntactic level. 4 4. we will. mean here wordgroups such as conceptually and syntactically specified in 3.4. deal with factors that may play a role in the determination of the restricted lexical choices w.r. Moreover idioms are not taken into account. etymological dictionary etc. tense vowel. that of dictionary one for INFORMATION etc. Contextual restricted wordgroups on the other hand. In this respect the combination as such is no longer lexically computable but arbitrary. it often will be the conceptual structure of the modifier which implies the head concept or features of it. gives rise to a broad range of collocational objects. Of course the more specific the filler of the conceptual slot. although some people will call the former. selectional restrictions as well.2 Starting from a notion "restricted wordgroup" as a collocational definition then.4 Often the "collocations" we have been discussing in 4. stereo etc. and browse implies file. pieces of electrical equipment such as radio. however. The latter. 4. 4.4. in turn. that of system contains one for FUNCTION.g. nervous system. 4 shows a center implying a narrow definition (restricted wordgroups (of the specified type) in which the restriction is defined by the lexical appearance of the head) which can be expanded in a systematic way: wordgroups in which the modifier implies a "unique" concept are closer to the prototypical centre than wordgroups in which the modifier only implies features of the head concept.3 show a syntactic form of the type A + N or N (attributive) + N. this is no longer the case for a combination such as make 161 . applied science etc. In other syntactic environments such as NV e. are conditioned by or expected from «definitional knowledge». but the reverse as well (cf. are more prototypically collocational than wordgroups only restricted by the conceptual structure of the head.o.3 By conceptual structure we mean the semantic valency or argument structure of a concept (or the conceptual meaning of a lexeme). The latter less stringent "bindings" are usually called selectional restrictions. This way modifying concepts in "collocations" such as infectious disease. Other examples of the AN type are e. that of vowel one for ARTICULATION.: blond(e) hair. However fig. "confirmed bachelor". In this respect the above "collocations" are concept bound. 4. such as debug implies program.5 In central or prototypical collocations such as "commit murder".4). the greater the "binding" between the two elements as then there is not only the expectancy pattern from the Head which triggers the Modifier. "create a file" etc (with modifier in italics) the restriction is not so much concept-bound but lexeme-bound. television set.g. are very close to the centre. So e. one can observe that bark uniquely (or near-uniquely) refers to dog as one of the concepts it implies. modifiers may have less stringent implications: earth implies a. In this respect it is not surprising that the attributive syntactic modifier also "fits" the conceptual sense frame of the head. In other words the conceptual meaning of disease contains a slot for CAUSE. On the other hand. 4. Whereas we can argue that the combination of the lexemes bark and dog can be computed from the conceptual structure of bark which contains the concept DOG which will find its instantiation dog in the conceptual structure of the latter lexeme.g. Typically these functions express a general(izable) relationship between Head and Modifier and so. we borrow from the work of A. the latter in its turn consisting of a kernel and an extension. Kjaer (Kjaer. «The central notion of this theory is that restrictions on combinability which are unpredictable and inexplicable if word combinations are analysed in isolation from the non-linguistic context from which they are used. We are inclined to state that the same phenomenon will be observed in other sublanguages as well. 1990 a.» (Kjaer 1990 a:26). 5. 4. can be explained by circumstances in the non-linguistic world of law. According to Kjaer these are context-conditioned word combinations. whereas in a less restricted/specific context one will use here voortdurend!de hele tijd etc. 1984). In studying German legal texts this author was struck by the fact that in certain contexts (such as law texts) one finds word combinations which are directly prescribed by the law context. Collocations in sublanguages In Martin 1988 (33-34) we have taken a recursive view on sublanguage (and on language in general for that part). Actually to make the arbitrariness of choice the more tangible it is interesting to use (part of) the syntagmatic lexical functions as defined by Mel'cuk e. mooi or voornamelijk/voor het grootste deel (van de tijd) etc. the more their restriction is extraordinary. the "contextual" one.a. give rise to a wide range of possible modifiers.-L..6 The last type of "collocation". non-computable and therefore necessary to be taken up explicitly in the lexicon. In this approach a sublanguage (SL) consists of a kernel (SLk) and an extension (SLe). this extension again having a kernel and an extension etc. c).g. b. (see Mel'cuk e. At the end of her article the author wonders «to what degree the same method could be applied to other sublanguages» (Kjaer 1990 a:29).an offer. in a legal text one will use die Klage andern instead of die Klage verändern. droog. So e. So e. in Dutch weather reports one finds such combinations as aanhoudend mooi ("continuing fine") or overwegend droog ("predominantly dry") etc. By using recursive rules this situation can be expressed as follows: SL —> SLk + SLe SLe —> SLk + SLe 162 . the more they are prototypical collocations. We will call them collocations in the narrow sense of the word.g. The more they are expressable in terms of general lexical functions.a. in principle. The fact that some of them result in restricted realizations or preferences makes them arbitrary. conceptbound 'collocations' with the collocator taking up an attributive role (AN or NN as syntactic frames) prototypically have a subcategorizing function and so. Finally. by studying collocations from a conditioning point-of-view. whereas the extension(s) will cover variations on these features. such cases as 'infectious disease'. will lead to restrictions of the 'debug program'-type as mentioned in 4. As one will have observed. In other words. semantic. but also the fact that SLs tend to avoid synonyms (as a consequence of their preference for a one-toone relation between term and concept). as argued by Kjaer. i. By specifying values for these two parameters or features we can come to a delineation of several sublanguages and describe/characterize them in the flexible way mentioned.3). we should in SLs not forget about restrictions imposed by the context (or by the communicative situation as we have called it).e. not only the 'Head-driven' bias towards conceptual combinability leads to restricted wordgroups. 'etymological dictionary' etc. BIBLIOGRAPHY For a more extensive bibliography on collocations we refer to the several publications mentioned below in the list of references. Two parameters playing a predominant role in the establishment of SL kernels seem to us the communicative situation (prototypically an expert-expert exchange) and the semantic domain (prototypically a restricted and conceptually (well-)organized expert piece of knowledge). 'nervous system'. it can be 'predicted' so to speak. a shift in focus is to be noticed when comparing these two varieties. of course. We here will restrict ourselves to those works to which there has been made an explicit reference. Such a characterization will involve several levels (lexical. lexical expressions for subcategories within the conceptual system (cf. think of the law and weather report cases. 'tense vowel'. On the other hand. that SLs (and a fortiori their kernels). will show. often. 163 . we have observed that. without excluding the 'central' lexeme-bound ones.The sublanguage kernel then will contain typical features of the SL. As an overall conclusion we may say that. syntactic. pragmatic etc. although the notion itself is useful both in GL and SL. in particular to those mentioned in Heid. As to the "collocational" level it can be expected from the characterization of SL given above. concept-bound and context-bound 'collocations'. Martin and Posch 1991. does not prevent "central" collocations from occurring in SLs as well. that SLs will stand out as compared to general language (GL) by the specific character entailed by the subject domain and the communicative situation. par excellence.4.) such as found in Deville (1989:92) and in Martin-ten Pas. All this. yield terms. mentioned in 4. L. vol. BENSON.L. W. U. vol.. no. (1984) Dictionnaire explicatifet combinatone dufrançais contemporain. MARTIN. POSCH (1991) Feasibility of standardsfor collocational description of lexical items. I. Stuttgart/Amsterdam. A guide to word combinations. KJAER. MARTIN. no. and E. Amsterdam/Philadelphia. TEN PAS (1991) «Subtaal en Lexicon» [Sublanguage and Lexicon]. KJAER. 1-2. Willy MARTIN Subdepartment of Lexicology Free University of AMSTERDAM De Boelelaan 1105 NL-1081 HV Amsterdam 164 . Recherches Lexico-Sémantiques (I). A. John Benjamins. E.21-32. M. MEL 'CUK. (1990 b) «Methods of describing word combinations in language for specific purposes» in: IITF Journal. Amsterdam. G. W.3-15. ILSON (1986) BBI Dictionary of English. Dr. in De Spektator. MARTIN. vol. (1989) Modelization of task-oriented utterances in a man-machine dialogue system. PhD thesis. A. DEVJLLE.a. and I. W. (1985) «Lexical Combinability» in Papers in Linguistics. Montréal. and R. BENSON. Antwerp. 1. Prof. A. (1988) Een kwestie van woorden [A matter of words]. 18:1.361-375.BENSON. 1-2. (1990 a) «Context-conditioned word combinations in legal language» in: IITF Journal (Journal of the Institute for Terminology Research. 1. Vienna). Eurotra -7 report. KJAER. e. vol. Inaugural Lecture.L. HEID. M.3-20. 20. (1990 c) «Phraseologische Wortverbindungen in der Rechtssprache» (to appear in Proceedings of the Colloquium 'Europhras' 1990). 2.3.Les champs sémantiques 2.2. Applications didactiques de la phraséologie Comment enseigner les expressions idiomatiques en langue étrangère? 2. Picht 1987.Koller 1977.l.3. Hausermann 1977.4. etc.Le rôle primordial du contexte 2.1.3.5. Greciano 1983.3.2. Reger 1980 Thun 1978. Le courant generati viste 1. Burgeret al. 1982.1982.3.La grammaire universelle 1.La rétention à long terme 2. Importance du phénomène et définitions 2.3. Introduction Les nombreuses recherches en matière de phraséologie (Buhofer 1980. L'approche communicative 1.1981. Phraséologie et linguistique appliquée 1.3.Daniels 1976 à 1985.Fonctions et situations de communication Conclusion Colson 2.La construction créative du langage 1. lourde de conséquences pour la traduction.2.1.1.3. 3.1. Wenzel 1978. Matesic 1983. Quelques pistes didactiques 2.4.) ont permis de mettre en lumière une composante fondamentale du langage.Ébauche d'une didactique des expressions idiomatiques en langue étrangère Jean-Pierre Sommaire 1.Les synonymes et antonymes 2. qui ne fournit 165 .Coulmas 1981. Leur seul recours est le dictionnaire. les apprentis traducteurs sont souvent déroutés.1. Expressions idiomatiques et collocati ves en français et en néerlandais: quelques exemples significatifs 2. Quasthoff 1973. Confrontés aux nombreux «phraséologismes» ou «phraséolexèmes» de la langue cible. Pilz 1978. L'approche réceptive 1. les travaux de phraséologie ont abordé des problèmes très divers. L'enseignement de la phraséologie reste en grande partie un domaine inexploré: «Es fällt auf. daß didaktisch orientierte Vorhaben innerhalb der Phraseologieforschung immer noch unterrepräsentiert sind. des différents types d'expressions figées. Je tenterai. à la psycholinguistique (valeur affective des expressions). Krashen) met l'accent sur la créativité dans les processus d'acquisition du langage. lieux communs. l'enfant acquiert sa langue maternelle et l'adulte une langue seconde ou étrangère selon le principe de la construction créative. menant tantôt à la littérature (citations. adages. car une didactique de la phraséologie doit reposer sur des assises théoriques. poncifs.» (Schouten-Van Parreren 1985b : 238) Il y a là un paradoxe. qu'il s'agisse des proverbes (domaine plus spécifique de la parémiologie).1. ou à la sociolinguistique (préjugés inhérents à de nombreux phraséologismes). qui ne peuvent être fournies que par la linguistique appliquée. 166 . Mieux vaut dès lors compléter leur bagage linguistique en leur donnant un aperçu aussi complet que possible des tournures phraséologiques.1. slogans. Sur base des données fragmentaires qui proviennent de l'environnement (l'input ou offre langagière). des citations. Depuis les années soixante-dix.pas toujours une explication valable et représente une perte de temps. Par contre.1. Dans un second temps. Phraséologie et linguistique appliquée 1. 1. des stéréotypes. proverbes). en mettant particulièrement l'accent sur l'acquisition des expressions idiomatiques. La construction créative du langage Une des interprétations courantes de la doctrine chomskienne en linguistique appliquée (Dulay & Burt. adages. Mais comment définir la didactique de la phraséologie dans le cadre de l'enseignement des langues étrangères? C'est à cette question queje tenterai de répondre brièvement dans cet article. tics du langage. collocations. En suivant ces différentes pistes. Helaas is er op dat punt nog betrekkelijk weinig in de literatuur te vinden. etc. Le courant générativiste 1. je proposerai une mise en pratique de ces concepts dans le cadre de l'enseignement des expressions idiomatiques aux traducteurs et interprètes. les linguistes se sont retrouvés tout naturellement à plusieurs carrefours importants. les recherches inspirées par la didactique des langues étrangères ne sont pas légion. clichés. de mettre en lumière les interactions possibles entre la phraséologie et les développements récents de la linguistique appliquée. dans un premier point.» (Daniels 1983 : 162) «De vraag is dan natuurlijk water in het onderwijs met idioom zou moeten worden gedaan. «préfabriquées». La grammaire universelle Ces dernières années ont vu se développer une branche plus radicale du mouvement générativiste. Du point de vue de la didactique des langues étrangères. constitue une des orientations majeures de la linguistique appliquée de ces quinze dernières années (cfr Colson 1989b). l'aspect phraséologique du langage a été largement ignoré. Γ accent est plutôt mis sur la conversation: les élèves doivent apprendre à communiquer en langue étrangère.Force est de constater qu'une telle approche du langage se situe apparemment aux antipodes de la démarche phraséologique. en dépit des nombreuses critiques dont elle a fait l'objet. mais également de toutes les tournures et expressions propres à la langue cible. Il faut sans doute chercher là une des raisons de la désaffection relative que témoigne la linguistique appliquéeenverslaphraséologie:sousl'influencedu courant générativiste. C'est bien sûr parmi celles­ci que se situent les unités phraséologiques. Le développement énorme de ce secteur de recherche au cours des années quatre­ vingts et quatre­vingt­dix a encore accentué le fossé qui séparait déjà la linguistique appliquée et la phraséologie. Tous les phénomènes liés à la performance sont exclus. à se faire comprendre. centrée autour du concept de grammaire universelle cher à Noam Chomsky (voir notamment White 1989). Les unités phraséologiques ayant de nombreux points en commun avec les unités lexicales. 167 . Ceci se produit souvent au détriment de la grammaire. Ces recherches étudient le rôle des principes universels et innés dans le cadre de l'acquisition d'une langue seconde. du langage. Dans ce courant également. 1. de nombreuses recherches se sont concentrées sur les mécanismes universels d'ap­ prentissage et non sur les idiomes.2. qui échappent précisément à toute logique et à toute créativité. notamment toutes les constructions propres à chaque langue. mais également tous les aspects du langage qui ne découlent pas directement de la grammaire universelle. Sans être le moins du monde incompatibles. 1. Le domaine de prédilection de la phraséologie concerne en effet l'ensemble des constructions toutes faites.2. c'est plutôt dans le domaine de l'acquisition du vocabulaire que se situe un parallèle possible entre la construction créative et la phraséologie. ces deux disciplines ont opté d'emblée pour des directions opposées.1. L'approche communicative L'approche communicative. prepatterned speech) ou de stéréotypes. 1. Les phraséologismes. Parmi celles-ci. Kerkman 1981. Ces auteurs soulignent l'importance du contexte dans l'enseignement des unités phraséologiques. On peut toutefois regretter que cette rencontre entre deux courants indépendants de la linguistique n'ait pas mené à une application méthodologique plus cohérente. par contre. un stade où le recours aux phraséologismes (tels que les expressions idiomatiques) est limité. Weiler 1979 et le numéro spécial de la revue Die Neueren Sprachen. Sugano 1981). Kelly 1985. Applications didactiques de la phraséologie Les applications didactiques issues directement de la recherche en phraséologie sont plutôt rares (Twaddel 1973. Ainsi.) et les «situations de communication» (demander le chemin. Il est clair. La classification des stéréotypes du langage dans une perspective communicative et l'interdépendance subtile entre une fonction du langage et les expressions qui lui sont associées représentent des pistes de recherche d'un grand intérêt. L'interaction entre l'acquisition du vocabulaire et les aptitudes réceptives a fait l'objet de plusieurs études (Beheydt 1984. Weller et Sugano utilisent par ailleurs la méthode contrastive pour attirer l'attention des apprenants sur les similitudes et les différences entre la langue maternelle et la langue cible. 1985b). que les «phraséologues» qualifient de formules routinières (Routineformel. Les mécanismes d'apprentissage et de rétention à long terme du vocabulaire sont déjà suffisamment complexes.Il me semble toutefois qu'il existe une passerelle intéressante entre la phraséologie et l'approche communicative. que des formules bien précises y sont associées.1982. Gattegno 1972. Schouten-Van Parreren 1979. Elle concerne les «fonctions communicatives» du langage (une promesse. les aptitudes réceptives (Gary & Gary 1981. un point capital sur lequel je reviendrai plus loin.1985a. la compréhension à l'audition est particulièrement encouragée.). n'y sont guère abordés. Elle doit permettre à l'apprenant de combler progressivement ses lacunes grammaticales et surtout lexicales. en effet. routine formulas.4. et ont reçu jusqu'à présent la priorité. 1.1983. Ostyn & Godin 1985. Ce point a notamment été étudié par Florian Coulmas (1981). dans l'apprentissage des langues étrangères. un ordre etc.3. L'approche réceptive Ce mouvement s'oppose à l'approche communicative en privilégiant. répondre au téléphone. Lozanov 1979). Nombre de ces méthodes envisagent d'autre part les tout premiers pas de l'apprentissage d'une langue seconde. etc. 168 . ils concoctent souvent des phrases grammaticalement correctes mais insipides. Mon propos étant avant tout d'ordre didactique.: faire peau neuve) .les particularismes idiomatiques.) et idiomatique. la typologie suivante: . 1976) ou d'«expressions collocatives». Mais un autre type d'expression mérite toute l'attention des apprenants. car leur signification ne se limite pas à la somme des éléments qui les composent. On pourrait les qualifier d'«expressions verbales» (cfr Köhler et al. et le partage entre expressions idiomatiques et citations ou proverbes est très incertain. pour les expressions idiomatiques. tomber malade). . Ce problème est d'une acuité particulière pour les traducteurs et interprètes. Il s'agit de combinaisons comprenant au moins un verbe et un 169 . .les idiomes comprenant des lexemes qui ne peuvent s'employer isolément (ex.les idiomes partiellement hétérogènes et partiellement homogènes (ex. dont le sens frappe les apprenants (ex. ou des restrictions morpho-syntaxiques. tels que la stabilité de la construction lexicale. D'un point de vue pratique. . en anglais: to promise the moon I the earth). .les idiomes transparents: l'expression de la langue cible parle d'elle-même (ex. en anglais: not to mince one's words). ne pas y aller de main morte. Si plusieurs phraséologues ont étudié les expressions figées. Comment enseigner les expressions idiomatiques en langue étrangère? 2. donner sa langue au chat). Les ingrédients indispensables qui leur manquent sont à la fois d'ordre stylistique (conventions d'écriture. d'autres critères peuvent être invoqués. transitions etc. .: to fall ill. Il existe bien sûr de nombreux cas intermédiaires. j'utiliserai l'appellation courante «expression idiomatique» pour des cas tels quefaire peau neuve. longueur des phrases.Weller (1979) propose.les idiomes homogènes: il y a équivalence parfaite entre l'expression de la langue cible et celle de la langue maternelle (par ex. donner sa langue au chat. 2.1.les idiomes hétérogènes: il y a divergence syntaxique et/ou sémantique entre Ll et L2 (ex. Sur le plan théorique. les termes employés et les définitions varient. Lorsqu'ils doivent traduire vers la langue étrangère. : promettre monts et merveilles. qui lui confèrent son originalité et sa richesse.: couper les cheveux en quatre.. calquées sur une froide logique ou sur les structures de la langue maternelle.: ne pas mâcher ses mots. ces expressions sont faciles à identifier. Importance du phénomène et définitions Tout professeur de langues étrangères en a fait l'expérience: une connaissance avancée de la langue cible suppose la maîtrise des usages propres à cette langue.les idiomes unilatéraux: seules la langue maternelle ou la langue cible utilisent une expression idiomatique.: être aux abois). dans le langage courant. en bonfrançais. exercer une influence. De même. Ainsi. 2. Par contre rédiger un rapport relève de l'expression collocative ou expression verbale. Il est vrai que. E xpressions idiomatiques et collocatives en français et en néerlandais: quelques exemples significatifs Langue de la raison et des principales cours d'Europe aux dix­septième et dix­ huitième siècle. que toutes les langues d'Europe sinon du monde ont largement recours aux expressions idiomatiques et collocatives. à l'opposé de l'archaïsme relatif de la langue écrite. On y retrouve déjà une prédilection pour les tournures nominales plutôt que verbales. On peut raisonnablement admettre. aller. Ainsi. mais il suffit d'ouvrir un roman ou même un bon quotidien pour voir à quel point faire. traduit un progrès certain». le français a gardé une prédilection pour l'abstrait et l'universel. Un trait original du français parlé. on établit une comparaison. bagnole.2. Par exemple.: bouffer. le verbe faire jouit de nombreuses faveurs.faire appel à. mais affecte notamment la population estudiantine et se retrouve dans le français informel (ex. La prolifération de structures de ce type mène inévitablement à la multiplication des expressions collocatives. crêcher. de même que larechercheméticuleuse des verbes «riches». on commet une bévue.substantif. un journaliste pourra dire : «Cette affirmation du Premier Ministre israélien représente. : mettre sur pied.). constitue. est proche du français écrit actuel.: chercher noise à quelqu'un. provoquer des remous. La langue écrite. où l'on ne peut proprement parler de simple collocation en raison du caractère plus ou moinsfigé(ex. hormis quelques détails. est l'importance de l'argot.on nefaitpas une objection mais on l'émet. un des grands traits stylistiques du français. Celui­ci ne se limite pas à une couche marginale de la société. mais aussi être. Mon expérience personnelle (dix ans d'enseignement du néerlandais aux francophones de Belgique) m'a appris que ces deux types d'expressions constituent l'une des principales pierres d'achoppement dans les compositions et traductions en langue étrangère. venir et d'autres verbes génériques sont proscrits. 170 . on rédige un rapport. faire un rapport peut être considéré comme un simple cas de collocation. Le français est sans doute une des langues du monde où le transfert entre l'argot et la langue parlée est le plus important. Une comparaison entre le français et le néerlandais s'avère très utile à cet égard. etc. fort éloignée de la langue parlée. marque. Il est toutefois probable que Γ utilisation de ces deux tournures phraséologiques varie d'une langue à l'autre. 1611). sur base des nombreusesrecherchesen phraséologie. Il suffit d'ouvrir les chefs d'oeuvre de Corneille ou de Racine pour voir à quel point l'usage du dix­septième. est encore marquée par plusieurs tournures héritées du Grand Siècle (ex. une histoire différente a mené à d'autres usages. l'apport de l'argot n'est pas négligeable (ex. Ainsi. plus concret des expressions idiomatiques.: avoir les jetons. Ceci se traduit par exemple par un emploi plus fréquent de tournures verbales au lieu de substantifs. celles-ci seront d'un usage beaucoup plusfréquenten néerlandais (on peut le vérifier en parcourant les journaux ou les bulletins bilingues qui paraissent en Belgique). mon propos est seulement de rappeler l'importance de la culture. etc. schoon schip maken. la traduction de «représenter.lerecoursaux expressions tant idiomatiques que collocatives varie d'une langue à l'autre et semble lié aux traditions culturelles. des substantifs tels que «incommunicabilité» n'existent pas).). un plus grand nombre de collocations et un nombre inférieur d'expressions collocatives par rapport au français. Il apparaît. Ainsi. le néerlandais tolère beaucoup plus de verbes génériques tels que zijn. pour chaque langue. une bonne connaissance du style journalistique en néerlandais requiert la maîtrise d'un nombre plus élevé d'expressions idiomatiques qu'en français. Il importe donc. staan. les négociations se sont pousuivies tard dans la nuit. liggen.: de zilvervloot komt. en raison du caractère plus direct. car ceux-ci introduisent un concept abstrait (ex. ramasser le pognon. anti-élitiste et garde de nombreuses expressions liées à un personnage. : er werd tot laat in de nacht onderhandeld. que les expressions idiomatiques et collocatives font partie du patrimoine culturel de chaque langue mais peuvent jouer des rôles divergents d'une langue à l'autre. le néerlandais. . etc. komen. maken. former. en d'autres termes. dat staat als een paal boven water. gaan. à fond la caisse. se tirer en douce.pognon. a toujours préféré le concret à l'abstrait.). un fait historique ou à la navigation (ex. on peut tirer. Ainsi. Par contre. De cette comparaison sommaire entre la langue de Voltaire et celle de Vondel. Par ces quelques exemplestirésdu français. Par contre. langue germanique. etc). Par tradition. de déterminer le profil phraséologique qui la caractérise. Le néerlandais n'a jamais renié son assise populaire. les enseignements suivants: . Au contraire du français. de l'histoire et des nombreuses conventions phraséologiques qui en ont découlé.les expressions collocatives se développent au détriment des collocations simples. hij praat als Brugman. en néerlandais. zitten. en néerlandais. 171 . Il en résulte. constituer une première étape» sera le plus souvent: zijn). Cet élément devrait être pris en compte dans les cours de stylistique comparée et de lexicologie contrastive. doen. avec toutes les réserves d'usage. un test de composition française pour allophones fera surtout appel aux expressions collocatives. Dans le domaine des expressions idiomatiques également. Un bel exemple est l'expressionfrançaisefaire long feu. Quelle que soit la méthode choisie. Krashen entre Γ apprentissage et l'acquisition permet de mieux formuler le problème. La rétention à long terme Une chose est de reconnaître une expression dans son contexte et de l'interpréter correctement. Une autre est de la retenir et de pouvoir l'utiliser activement. Ceci vaut également pour les expressions.). qui peut. Nombre d'entre elles sont d'ailleurs floues ou ambiguës. mais on pourra dire aussi que le projet n'a pas fait long feu (a échoué. Elles vont en effet de pair avec des situations bien précises. mais ils ne les utilisent pas lors d'une composition écrite en langue étrangère.2. La pédagogie de la découverte peut s'appliquer. Quelques pistes didactiques 2. 2. Le contexte est un facteurrestrictif. le personnage ou le pays dont on parle. 172 . etc. D'autres exercices peuvent consister à imaginer un contexte possible pour telle ou telle expression. Ainsi. Le minimum requis est une phrase suffisamment explicite.1. s'employer négativement avec un sens identique. et il faut apprendre aux étudiants à ne pas «les mettre à toutes les sauces». L'idéal est de situer l'expression dans un texte.3. Un moyen très simple est de demander aux étudiants de souligner dans un texte toutes les expressions et de tenter ensuite d'en donner la signification et la valeur affective (ironie.3. qui explose). etc. registre etc. Le rôle primordial du contexte Un premier principe général qui vaut pour l'enseignement des différentes unités phraséologiques et particulièrement pour les expressions concerne le contexte. de nombreux traducteurs déduisent du contexte le sens des expressions idiomatiques qu'ils rencontrent. n'a pas duré). Il est un fait bien établi que les connaissances actives des étudiants en langue étrangère sont de loin plus réduites que leurs connaissances passives. tel un canon qui fait long feu. il faudra veiller à présenter les expressions dans leur contexte. Dans certains cas. secondaire.2.mais il peut être également un facteur de liberté. acquièrent un sens ironique. Ainsi.D. humour. les expressions se transforment. dans un test à choix multiples. ou à choisir la bonne solution parmi d'autres.3. on dira que tel projet a fait long feu (a échoué. Le contexte permet tout d'abord aux expressions de se réaliser. La distinction qu'établit S.) en se basant sur le contexte linguistique (les autres phrases) ou même extra­linguistique (la situation en question. dans certains contextes. et partant à acquérir les nouvelles structures. perdre lefilde ses idées.filer le parfait amour. textes. pièces radiodiffusées. particulièrement pendant la période d'examens. Le rôle du professeur est non seulement de sélectionner un matériel adéquat (interviews. romans. conformément aux recommandations de la théorie du Moniteur de Krashen et de l'approche réceptive.). 2. La 173 . Les étudiants retiendront sans doute la matière nouvelle pendant quelques mois. de manière à les forcer à chercher la signification. Cette méthode peut fournir un complément utile à l'enseignement des langues traditionnel. lexicales ou phraséologiques. pour ensuite transgresser les mêmes règles lors d'une conversation libre. etc. On constate même (cfr Colson 1989a) que les étudiants utilisent correctement plusieurs structures grammaticales et lexicales lors d'un test écrit axé sur la forme (qui fait appel à l'apprentissage conscient). mais également d'assurer le suivi de la matière. Les synonymes et antonymes La simple confrontation avec l'offre langagière. pour l'oublier presque totalement par la suite. Le support visuel apparaît comme un renforcement puissant de la rétention des expressions en situation. de nombreuses institutions l'appliquent déjà en partie: les étudiants reçoivent du matériel linguistique sous forme de cassettes qu'ils doivent écouter à domicile.) qui contient ces structures. me semble toutefois insuffisante dans le cas de l'acquisition des expressions idiomatiques et verbales. La thèse de Krashen est que le niveau de l'input doit légèrement dépasser le stade de connaissances atteint par les apprenants.3. articles de presse). Une interprétation radicale de cette théorie revient à prôner une simple offre langagière adaptée aux besoins des apprenants. L'idéal serait bien sûr de concevoir. On admet aujourd'hui en linguistique appliquée (avec des nuances diverses) que la mémoire à long terme ne s'alimente guère de processus cognitifs conscients. Ce procédé est parfois utilisé lors de jeux télévisés. Nombre d'expressions liées à l'histoire peuvent faire l'objet d'un exposé culturel (par exemple le métier à tisser pour des expressions tels que débrouiller. Au niveau universitaire. romans etc. les premières institutions bancaires pour payer en espèces sonnantes et trébuchantes. Il faut au contraire passer par une longue phase d'intériorisation et de reconstruction pour «acquérir» de nouvelles structures grammaticales.3. Des expériences de ce genre ont déjà été tentées. notamment aux Pays-Bas. pour acquérir les expressions idiomatiques. Ceci s'explique par le fait que seule la mémoire à court terme a été activée. sur cassettes vidéo.Il peut y avoir «apprentissage» à court terme de vocabulaire et d'expressions idiomatiques dans les méthodes traditionnelles basées sur des listes à mémoriser. démêler un écheveau. Ainsi. un certain nombre de situationsrichesen expressions idiomatiques. grâce aux processus conscients d'apprentissage. il suffira aux étudiants d'être confrontés à un matériel (interviews. parler sans ambages. nombre d'entre eux ne trouvent plus le temps de lire des romans de qualité dans leur langue. au moins deux traductions valables. Il est clair. Ecrasés sous le poids de matière. de rechercher la traduction d ' une expression: mieux vaut situer les groupes d'expressions de la langue maternelle (L1 ) et de la langue cible (L2) dans les champs sémantiques. Ceci est également opportun. connotatif. à mettre celles­ci en parallèle avec les équivalents en langue maternelle. mettre au pilori. collocatif. y aller carrément. par exemple. vouer aux gémonies. être d'accord sur. les champs sémantiques s'avèrent particulièrement utiles. et le réseau ainsi créé laisse souvent les allophones perplexes. ne pas se cacher de. ne pas y aller par quatre chemins. Il existe toujours bien une nuance. ne pas y aller de main morte. Ceci a pour conséquence que la plupart des expressions idiomatiques et verbales peuvent recevoir. et il conviendra de préciser le registre stylis­ tique. Par exemple. et leur niveau de connaissances stylistiques et idiomatiques s'en trouve sérieusement affecté. notamment les traducteurs et interprètes. le champ sémantique de l'acquiescement comprendra enfrançaisdes expressions telles que: marquer son accord. ou un contexte légèrement distincts. car nombre d'expressions de Ll peuvent très bien se traduire par un verbe en L2 et inversement. Le professeur pourrait inviter les étudiants à établir leur propre classement. ne pas y aller avec des pincettes. Citons. se ralliera un point de vue. De plus. La rétention à long terme des expressions sera dès lors favorisée par des exercices basés sur les synonymes et antonymes. une acception secondaire. ne pas y aller avec le dos de la cuiller. Les champs sémantiques Le classement par champs sémantiques permettra une vision plus générale que les simples synonymes et antonymes. etc. en langue étrangère. Ces demiers permettent en outre de mettre les expressions en regard avec les verbes du même champ. Il ne faut pas non plus perdre de vue que les apprenants.diversité et la complexité sémantique de nombreuses expressions ne permet pas toujours à Γ apprenant de les interpréter correctement. sont censés maîtriser les structures phraséologiques de la langue étrangère. en effet. pragmatique) sont extrême­ ment rares..3. stylistique.. se ranger à une opinion.4. pour le champ sémantique de la critique: émettre des réserves. A cet égard. Il faudrait veiller. dans ces conditions. nos langues européen­ nes sont caractérisées par une palette d'expressions qui se recoupent partiellement ou totalement. De même. que les expressions équivalentes d'une langue à l'autre (d'un point de vue sémantique. Il est vain. 2. mais également de leur langue maternelle. ne pas tourner autour du pot. dans l'enseignement des expressions de la langue étrangère. des expressions au contenu fort proche telles que: ne pas mâcher ses mots. 174 .. l'enseignement des expressions idiomiatiques et verbales peut être assisté utilement par l'ordinateur.3. pragmatique . chaque expression devrait idéalement être reprise dans son contexte original: il suffirait de recopier l'extrait du roman ou de l'article de journal où intervient l'expression. mais le classement par champs sémantiques offre l'avantage d'une grande souplesse. Dans cette banque de données. Sur base des champs sémantiques. de nombreux types d'exercices pratiques sont concevables. Les champs sémantiques de l'acquiescement s'inséreront par exemple dans des situations de communication telles que le résumé critique d'un livre ou un débat sur un thème donné. et particulièrement aux traducteurs.En résumé. qu'il s'agisse des synonymes. qui restent souvent perplexes devant les imprécisions des dictionnaires. reprenant les subdivisions présentées plus haut. des champs sémantiques ou des fonctions de communication. Ces données doivent bien sûr être complétées (composantes stylistique. Lors des cours de conversation. Cette méthode.). Fonctions et situations de communication Ce troisième niveau d'analyse rattache les grilles précédentes aux situations réelles. peut s'avérer fort utile aux apprenants. Les utilisateurs pourraient tirer 175 . les exercices choisis devraient être adaptés aux fonctions communicatives et aux champs sémantiques vus par les étudiants. qu'il s'agisse du simple classement ou de questions à choix multiples. répondrait aux exigences du contexte.. étayée par d'autres exemples. le champ sémantique de la critique en français pourrait se présenter de la manière suivante: ACQUIESCEMENT F: accepter / admettre / agréer / autoriser / confirmer / entériner / permettre / ratifier / encourager / acquiescer / être d'accord / tomber d'accord / marquer son accord / se rallier à un point de vue / se ranger à une opinion etc. On peut également donner aux étudiants une liste d'expressions et leur demander de préciser laquelle n'appartient pas au même champ que les autres. Enfin. et acquérir par luimême les nuances précises qui distinguent les éléments du champ. La création d'une banque de données phraséologiques bilingues. 2. Ceci devrait permettre une utilisation plus active du bagage phraséologique acquis par les étudiants.5. de manière à activer leurs connaissances. L'étudiant pourra s'orienter comme il le veut.. du registre et des collocations. J. un temps de chien. Krashens monitortheorie: een experimentele studie van het Nederlands als vreemde taal / La théorie du moniteur de Krashen: une étude expérimentale du néerlandais.: les expressions comprenant le mot chien. A. L.). Conférence donnée à l'occasion de la Journée pédagogique de PI. COLSON. Toutefois.un grand profit des multiples fonctions de recherche par mot-clé ou prototype (par ex. Apprendre une langue est une tâche quotidienne. J. Handbuch der Phraseologie. le 3 juin 1988.) ou par terme-clé (champs sémantiques.L. Les gratifications sont heureusement nombreuses. (1980). Eine psycholinguistische Untersuchung an schweizerdeutschen Material. H. Idiomatik des Deutschen. les champs sémantiques et les fonctions de communication. Un bref historique et un aperçu bibliographique. 176 . (1982). COLSON. l'assemblage patient d'un immense puzzle. se regarder en chiens de faïence. La difficulté d'une telle entreprise est due à l'existence de courants contradictoires au sein de la linguistique théorique et appliquée. BIBLIOGRAPHIE BEHE YDT. La didactique des années quatre­vingts: une vue d'ensemble. Berlin : de Gruyter COLSON. 231­248. une comparaison avec l'acquisition du vocabulaire permet de sélectionner dans ces différentes théories les directives appropriées. registre informel.. \Ί-22.­P.. H.H. fonctions. Conclusion La mise au point d'une didactique des expressions idiomatiques et de la phraséologie en général est une priorité dans une formation valable des traducteurs et interprètes. J. telles une vie de chien. In : Le Langage et l'Homme 25. langue étrangère. BUHOFER.­P. (1989a). Stuttgart : Huber V BURGER. BUHOFER. (1989b). (1984) Woordenschat in het vreemde-talenonderwijs.M. le rôle de l'enseignant sera de mettre l'étudiant en face de ses responsabilités. Malèves. Bibliothèque des Cahiers de l'Institut de Linguistique de Louvain. (1973). 3. Louv la­Neuve : Peeters.­P. Der Spracherwerb von phraseologischen Wortverbindungen. traiter quelqu' un comme un chien. et la moindre n'est pas la découverte des nombreuses richesses et subtilités que véhiculent les unités phraséologiques du langage. Ainsi. Tübingen : Max Niemeyer Verlag. (1988). Α. la rétention à long terme des expressions idiomatiques et verbales paraît difficile en dehors d'une approche réceptive. où les étudiants ont le temps d'acquérir par eux-mêmes les chaînons manquants de leur compétence phraséologique. d'un point de vue pratique. Le concept de communication en linguistique appliquée. etc. Cette reconstruction créative de l'édifice idiomatique pourra être étayée par des assises générales telles que les synonymes.. A. 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I shall then take a closer look at terminology, comparing and contrasting Italian and English medical languages from that point of view.The study referred to is an analysis of three chapters of the Italian translation of Harrison's Principles of Internal Medicine (Viezzi 1991). For those who may not be familiar with it, Harrison's is a reference book used by medical students throughout the world. It comes out also in an Italian edition, and the translation work for that edition is done by Italian physicians and medical researchers. Which means that the language used in the Italian edition is the «real» Italian medical language. The original text and its translation, therefore, provide an excellent opportunity to compare and contrast Italian and English medical languages. The significance of such a comparison is clear. To my mind, translation is the production of a target-language text starting from a source-language text. Technical translation is not mere terminology. Syntax, register, linguistic clichés and idiosyncrasies are just as important, since they make up the typical, conventional language of the profession concerned (what Jean Delisle calls langage codifié (1980, pp. 32-33). I would not use the word «style» here. Hatim and Mason (1990, p. 10) make a useful distinction between «style» (defined as «motivated choices made by text producers») and «conventional patterns of expression». The latter is exactly what I amreferringto. In his target-language text-producing activity, the translator should be aware of and comply with the rules governing the langage codifié or the conventional language used by his readers. This seems to me to be the key to a successful translation. In other words, a medical translation from English into Italian should be a translation from English into the language of Italian physicians. 181 An analysis of the Italian translation of Harrison's has enabled the identification of some diverging tendencies characterizing the two languages. Thesefindingsmay be summarized as follows - there is an Italian tendency towards complexity as opposed to an English tendency towards simplification. These tendencies may be observed in several respects, from syntax to specialized terminology. While the latter will be widely dealt with subsequently, I would at this stage like to draw your attention to some syntactic and lexical aspects. Let usfirstconsider syntax. While in English definite subjects are generally used, in Italian there is a tendency towards the use of impersonal forms. Examples (all taken from Harrison's): - THE SYNDROME IS A GROUP OF SYMPTOMS ... - CON IL TERMINE DI SINDROME SI INTENDE ... - PHYSICIANS NEED TO APPROACH THE PATIENT ... - SI DEVE CONSIDERARE IL PAZIENTE ... - A STRONG PERSONAL RELATIONSHIP IS ESSENTIAL ... - E' ESSENZIALE CHE VI SIA UN OTTIMO RAPPORTO ... Then, while the English sentences tend to concision, there is in Italian a constant tendency to expand them, in an apparent attempt to render them more explicit. This is done, however, by adding words rather than information. As a result, Italian sentences are longer, but in no way clearer or more informative. Examples: - THE ROLE OF SCIENCE - IL RUOLO SVOLTO DALLA SCIENZA - THE DISCOVERY OF... - LA SCOPERTA DELL'ESISTENZA DI... - THE CLINICAL POWER - L'EFFICACIA DAL PUNTO DI VISTA CLINICO - THESE INCLUDE ... - FRA QUESTE SI DEVONO RICORDARE ... As regards the lexical aspect, the Italian text is characterized by a higher register. Three examples should be sufficient to prove this particular point: - LARGE - DI COSPICUE DIMENSIONI - NEIGHBORING - POSTO NELLE IMMEDIATE VICINANZE 182 - DIVERSITY - ETEROGENEITÀ' The impression is that the authors of the original text and the translators have adopted two different approaches to text-production. Apparently, the former wanted to convey information in the simplest and clearest possible way, while the latter had to convey information in compliance with the demanding rules of their langage codifié. The conventional language of the Italian medical profession is such that concise and terse language would be regarded as inelegant, and would fail to meet the readers' requirements. The simple, straightforward language used in English texts is replaced in Italian texts by a complex, formal and verbose language. Just consider this example: - WITH EACH SUCCEEDING YEAR MORE DRUGS ARE RELEASED - OGNI ANNO SI ASSISTE AD UN PROGRESSIVO INCREMENTO DEL NUMERO DEI FARMACI IMMESSI SUL MERCATO. I might have mentioned earlier that the three chapters analysed in my study were written by three different authors and translated by three different translators. The structural and lexical findings mentioned are common to the three chapters and any influence of idiolect may therefore be ruled out. These aspects may reasonably be regarded as characterizing the two medical languages in general and not just the relatively small corpus I used for my study. Italian sentences are therefore longer, more involved, characterized by a higher register than their English equivalents. In other words, they show a tendency towards complexity. As will be seen in a moment, this tendency may also be detected in the framework of specialized terminology and phraseology. (The examples I am going to provide are taken again from my study on the Italian translation of Harrison's and from the reading of a number of Books of Abstracts and texts presented at Medical Symposia and Conferences). Let usfirstconsider the English word disease. In ordinary language, this word has the same collocation as the Italian word malattia. In medical texts, however, while disease is generally used, malattia is not. In its place the specialized word patologia is almost always found. It is worth noting that a corresponding English word (pathology) does exist, but is used very rarely. The situation is typical - when there is an alternative between an ordinary and a specialized word, the former is generally found in English, the latter in Italian. As regards word combinations, the word disease remains prevalent in English, whereas Italian prefers specialized words such as morbo, or sindrome, or affezione, but malattia too can be found. As shown in the following examples, translating disease into Italian is no easy task: 183 PARKINSON'S DISEASE MONDOR'S DISEASE ERB-GOLDFLAM DISEASE OBSTRUCTIVE DISEASE MORBO DI PARKINSON SINDROME DI MONDOR MALATTIA DI ERB-GOLDFLAM AFFEZIONE OSTRUTTIVA Moving to further word combinations, please note these two expressions: liver disease and heart disease. Here, the ordinary word disease is preceded by an ordinary word used as a modifier. In Italian those two conditions are designated as follows: epatopatia and cardiopatia. Ordinary expressions such as mal di fegato and mal di cuore, which correspond in terms of register to the two English expressions, do not exist in Italian medical language. Hepatopathy and cardiopathy do exist in English, but their use is very limited. The use of nouns as modifiers is a common feature in English. Words such as brain blood, eye, heart, liver, skin, etc. are commonly used in that function. In all such cases, adjectives of Greek or Latin origin are resorted to in Italian: cerebrale or encefalico, ematico, oculare, cardiaco, epatico, cutaneo - a further example of the «simple vs. complex» opposition characterizing the two languages. Of course there are in English adjectives such as pulmonary or cardiac (and prefixes such as ¡memo-, hepato-, etc.), but their use is limited to a minority of cases - when there is an alternative, the simpler option is generally chosen. It is not always as easy as that, however, and there are, for example, apparently contradictory and possibly misleading expressions such as cardiac output and heart rate, cardiac index and heart beat. Let us now move to a concept which is traditionally related to disease, and to the two words that are generally used to designate it - pain and ache. An Englishman has a headache both at home and in a medical paper. Italians have a mal di testa in the former case and a cefalea in the latter. Pain is fought with apain therapy in the Anglo-Saxon world, while a terapia antalgica is used in Italy. And a pain-free patient becomes, in Italy, a patient che non presenta sintomatologia dolorosa. Ordinary words vs. specialized terminology, simple vs. complex structures, ordinary vs. formal register - the three main elements of the tendential opposition characterizing the Italian and English medical languages can be observed very clearly. The English word death finds its obvious equivalent in the Italian word morte. Indeed the latter is often used. The Latin word exitus may however also be found- a word which is absolutely cryptic for the layman. As regards English, exitus is little more than a dictionary entry. Many more examples could be provided concerning this contrast between ordinary terms in English and specialized in Italian. Here is a short list: BLOOD COUNT RED BLOOD CELLS ESAME EMOCROMOCITOMETRICO EMAZIE 184 BLOOD BRAIN BARRIER HISTORY MEMORY FAT BLOODSUCKING GENERALIZED WEAKNESS BARRIERA EMATOENCEFALICA ANAMNESI FUNZIONE MNESICA LIPIDI EMATOFAGO ASTENIA The English tendency towards simplification may also be seen, for instance, in the prevalent use of the Anglo-Saxon words clotting and bleeding instead of coagulation and haemorrhage, of Latin and Greek origin respectively. As regards specialized phraseology, the structural and lexical features are the same as those so far described. Here are three examples taken from Harrison's : - TO RECEIVE HEPARIN - ESSERE SOTTOPOSTO A TRATTAMENTO EPARINICO - CAN CAUSE DISEASE - POSSONO RISULTARE PATOLOGICHE - PRODUCE PATHOLOGY [a rare occurrence of this word] - DETERMINANO L'INSORGENZA DI UNA FORMA PATOLOGICA To summarise, I have selected a series of words and expressions taken from Italian and English texts reporting on clinical trials. The juxtaposition of Italian and English expressions seems to me to be significant. CONTROLS WE GAVE THEM 20 ug OF ... ARTERIAL PRESSURE DECREASED THE PLACEBO GROUP THE FUROSEMIDE GROUP PRESSURE COMPLICATIONS IL GRUPPO DI PAZIENTI DI CONTROLLO ABBIAMOSOMMINISTRATOUNADOSEDI... ABBIAMO OSSERVATO UN CALO DELLA PRESSIONE ARTERIOSA I PAZIENTI A CUI VENIVA SOMMINISTRATO PLACEBO I PAZIENTI TRATTATI CON ... VALORI PRESSORI L'INSORGENZA DI COMPLICANZE It will by now be clear that the rules governing the production of medical texts are more demanding in Italian than in English. Italian translators must not be misled by the syntactic and lexical characteristics of the English medical language. An Italian text constructed with the straightforward language typical of English texts would be unacceptable. You are all, doubtless, familiar with translations that, while being correct from the point of view of content, are inadequate from the point of view of form - they are, certainly, bad translations. A further aspect. I mentioned death some minutes ago, and I stated that in Italian a Latin word is sometimes used to designate same. There is, however, in English too 185 a Latin word meaning death, and found in the expression post-mortem. For the same operation, in Italy, the word autopsia, of Greek origin, is used. This is not the only case in which a concept is designated by a word of Latin origin in English and a word of Greek origin in Italian. Here are two more examples in this respect: intravenous and endovenoso; ipsilateral and omolaterale. The influence of the classical languages on Italian and English is obvious, but, as will have become clear, somewhat unpredictable and there is no perfect correspondence in this respect between the two modern languages. So, for example, there are parts of the human body and diseases which are designated by a Latin word in one of the two languages but not in the other. In English, for instance, muscles have retained their Latin denomination (biceps, triceps, vastus medialis, etc.), in Italian they have not (bicipite, tricipite, vasto mediale, etc.). Other examples in this regard: ENGLISH STATUS EPILEPTICUS DURA MATER ITALIAN ICTUS LIQUOR ITALIAN STATO EPILETTICO DURA MADRE ENGLISH STROKE CEREBROSPINAL FLUID Then there are, of course, concepts designated by Latin words in both Italian and English: in vivo, in vitro, deficit, etc. There is, then, no automatic correspondence between the two languages with regard to Latin words, and the utmost caution is required. I come now to my final point. Italian medical language is heavily influenced by English. This influence is shown by the large number of English words and acronyms found in Italian texts, and may be explained by the fact that most medical literature is in English and the Italian medical profession is, therefore, accustomed to that linguistic reality. It is worth noting, however, that the English words and acronyms used in Italian are not just those belonging to what could be termed «new terminology» - that is, words and acronyms created under the influence of new technology and new research. Most of them regard concepts and entities for which an Italian designation already exists or could easily be found. The preparation of the present work involved consultation of a dozen Italian texts included in a Book of Abstracts of a Medical Conference held in Trieste two years ago. The following expressions cropped up: 186 BLOTTING BY-PASS CLEARANCE COMPLIANCE FLUSHING IMAGING MARKER RANDOM RESPONDER NON-RESPONDER SCREENING TEST MONITOR (curiously enough, the word «monitor» is of Latin origin, but has entered the Italian language coming from the Anglo-Saxon world); caiques such as: TESTARE MONITORARE RANDOMIZZATO CLAMPAGGIO and acronyms such as: ARDS (Adult Respiratory Distress Syndrome) SPECT (Single Photon Emission Computerized Tomography) - but for CT (Computerized Tomography), the Italian acronym TAC is used MOF (Multiple Organ Failure) MSOF (Multi-System Organ Failure) COPD (Chronic Obstructive Pulmonary Disease) CAVH (Continuous Arteriovenous Haemofiltration) HP (Haemoperfusion) MAP (Mean Arterial Pressure) and even ICU (Intensive Care Unit), although I do not think that is the way those units are referred to in Italian hospitals. This particular aspect may be even more evident in spoken Italian. At a Conference held in Padova in early September I heard the following question being asked: «Qual è la clearance del surfactant?» Incidentally, the fact that Italian is always ready to welcome English words is not necessarily a disadvantage for the translator, in particular when new terminology is concerned. However, he should resist the temptation of leaving in English whatever word he is unable to find in the dictionary. This brief comparison of Italian and English medical languages has shown that the two are characterized by conflicting tendencies. The English medical texts tend to be clearer, shorter, characterized by a wide use of ordinary words and expressions. The Italian tend to greater complexity, are longer, characterized by a higher register and the constant use of specialized words and expressions. 187 An investigation of these conflicting patterns would appear rather to belong to the field of sociolinguistics, and not to be within the scope of the present work. My purpose was to identify aspects of some significance for the translator, and my findings lead to the conclusion that those translating English medical texts into Italian have to pay great attention not only to content but also to form. Italian translators run the risk of being misled by the simple, straightforward language generally used in English texts. In a chapter devoted to technical translation in his A Textbook of Translation, Peter Newmark (1988, p. 151) stated that terminology accounts for 5-10% of a text. My contention is that the remaining 90-95% is just as important and that, at least as faras medical translation into Italian is concerned, even that 5-10% imposes on the translator the need to choose between options. The examples I have provided demonstrate, I hope, that for Italian medical language that choice is not free, if the translator is to comply with the rules governing the langage codifié of the Italian medical profession. Producing an Italian medical text from an English original does not only involve the re-expression of concepts; it also implies a suitable use of words and expressions. There is a quotation from Alice in Wonderland that has become famous in the world of translation and interpretation. M.me Seleskovitch used it, and I know that a colleague of mine is going to use it in her paper tomorrow. It reads: «Take care of the sense; the words will take care of themselves». Well, my impression is that, as far as medical translation into Italian is concerned, words too have to be taken care of. REFERENCES BEDARD, C. (1986): La traduction technique: principes et pratique, Linguatech, Montreal. DELISLE, J. (1980): L'analyse du discours comme méthode de traduction , University of Ottawa Press, Ottawa. GILÈ, D. (1986): «La traduction médicale doit-elle être réservée aux seuls traducteurs médecins? Quelques réflexions», META, vol. 31, n. 1. HATIM, B., MASON, I. 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J'ai moi-même subi le regard courroucé d'un gendarme pour lui avoir présenté u n «permis de condu ire pour amateur» (erasitechniki adeia odigou aftokiniton) et sais donc ce qu'il en coûte de confier la traduction de son permis de conduire «pour voitures légères» à un traducteur. pour le traducteur ou pour l'interprète. Mais je sais aussi que c'est un mauvais coup que de dire péremptoirement à quelqu'un «qu'il passe demain» pour naperasei avrio puisque cette phrase signifie généralement. a priori. quelle que soit la langue dans laquelle celui-ci en prendra connaissance. ou plus tard. qu'il peut passer demain si cela lui convient. à rejeter toute formule creuse et même tout ce qui pourrait passer pour de l'amabilité. Ils chercheront instinctivement à rédiger leur texte comme un second original. et que celui-ci devrait être dépouillé de tout élément superflu. parodier un bureaucrate feront tout naturellement de l'adaptation. de déterminer quand le traducteur doit se distancer de l'original.La langue administrative: reflet d'une mentalité? Remarques comparatives à propos du grec moderne et du français Denise Birraux Introduction On pourrait s'imaginer. leur préoccupation première étant de respecter l'impact que produit l'énoncé ou la tirade sur le public visé. que le jargon de l'administration des pays méditerranéens est nécessairement agrémenté de mille fioritures qui le rendraient plus «humain» que celui des pays nordiques. mais elle s'étend à la connaissance des comportements socio-culturels. Si les traducteurs-jurés sont tenus. Mon propos n'est pas. amateur précisément. on le sait. ici. ne s'arrête donc pas à la maîtrise de la phraséologie technique.. C'est essentiellement ce cas qui nous intéresse. La langue grecqued'aujourd'hui aurait en effet tendance. C'est parfois l'inversequi se produit. les traducteurs intervenant dans un cadre diplomatique ou ceux qui doivent. le plus aimablement du monde. de faire preuve d'une fidélité sans faille (sinon servile). 191 . Cela n'est pas sans surprendre lorsque l'on connaît l'affabilité innée de ce peuple voisin de l'Orient.. L'information utile ­ à savoir le corps de la lettre ­ est prise en sandwich entre deux paragraphes qu'on ne lit même pas. naturellement. parfois encore noté dans sa forme ancienne: Meta timis ou. «en outre». un paragraphe d'introduction étant jugé superflu. rehaussé du mot «particulier»: Me idiaiteri timi. toute lettre administrative rédigée en français a une certaine longueur.Abordons maintenant trois aspects qui me paraissent caractériser la différenciation observée entre le français et le grec dans le domaine de l'administration. Quant aux formules de salutations dont la diversité en français permet d'exprimer le degré d'estime que l'on est censé porter au destinataire. Le grec. «Mes­ sieurs» ne signifiant rien de particulier. Si l'information à fournir est brèvissime. si «Monsieur le Recteur» (Kyrie Prytani) garde sa raison d'être. de même que la différence des habitudes dans la vie courante. à savoir: I II III la simplification de l'expression. ainsi que sur le plan morpho­sémantique et. * On entre dans le vif du sujet dès la première ou la deuxième ligne. 3. Etoffer la formulede politesse finale (Dans 192 . * Les articulations de type adverbial. purement et simplement supprimée. 2. sont fréquemment remplacées par une simple numérotation: 1. Par exemple. on se plaît à l'»emballer» dans une longue introduction (souvent inutile) et dans une formule de politesse extensible (et souvent creuse). Pour ce qui est de 1' étendue. même cette formule est généralement omise dans l'échange épisto­ laireentre administrant et l'administré. I a. le style administratif est squelettique. on l'omet. telles que «tout d'abord». Ces aspects différenciés se reflètent i ii iii dans l'organisation du texte. etc. plus rarement. au contraire. 4. I b. Plus précisément: * La formule d'appel est. simplifie à outrance: A l'opposé du style journalistique courant ou du langage parlé. «par ailleurs». Cependant. la dépersonnalisation des énoncés et la difference de conception dans les rapports administrés­administrants. qui ordonnent le corps de la lettre. sur le plan lexico­sémantique. «par la même occasion».. etc. le plus souvent. elles n'ont en grec pratiquement qu'un seul équivalent (comme dans d'autres langues d'ailleurs): Λ/t' timi (littéralement: «Avec honneur»). peut être motivé: . un phénomène de compensation qui donne du poids à l'énoncé: C'est lerecours aux archaïsmes. ce registre savant. Ces archaïsmes sont d'ordre * lexical (ofeiloume na pour prepei na = nous devons). de la langue savante s'est fait au profit d'une langue comprise de tous. par une loi assez récente. à plus forte raison. à lui-même. quand il n'est pas dû simplement à l'âge du rédacteur. Ce phénomène surprenant de simplification dans les libellés administratifs grecs s'explique par des fait socio-historiques plutôt qu'il ne reflète une mentalité. Mieux vaut parfois oser étoffer la version française des formules caractéristiques auxquelles le lecteur francophone est habitué. pour une rallonge inutile. Comment rendre. Cette simplification à l'extrême suscite.parfois choquante pour le lecteur francophone . Etoffer la formule de politesse finale (Dans l'attente de.soit par l'importance que le rédacteur attribue au destinataire. I d. mais encore mal définie. dans certains cas. conjugaisons.. en français.d'autrefois..soit par l'importance de l'objet à débattre. ..) passe. c'est-à-dire à certaines tournures de la langue savante.. ce serait une véritable «trahison». * grammatical: déclinaisons. II est intéressant. de relever que le recours à la langue savante grecque. sinon ridicule.soit encore par l'importance que le rédacteur s'accorde . épurée etfigée. I c. par ailleurs. que de produire une traduction «fidèle» puisqu'elle donnerait au lecteur francophone l'impression d'un texte malveillant alors que l'original n'offusquerait personne. En conséquence. D'autre part l'abandon officiel. formes participiales défuntes. pronoms. ce qui n'est pas le cas de l'original. lakatharevousa.. ou autrement. on note une certaine répugnance d'une partie de la population à l'égard de l'écrit au profit de la spontanéité que permet la communication orale. * structurel: voix passive.de la langue grecque de l'administration? Par l'emploi d'archaïsmes français? Par un style ampoulé ou emphatique? Le texte traduit en deviendrait précieux. en revanche.laire entte administrant et l'administré. adverbes (graptes pourgrapta = par écrit). Nous restons volontiers à votre disposition pour. . locutions adverbiales (katopin toutou pour ystera apo afto = ensuite de quoi). dans une version française. 193 . certes.. comment compenser. la simplification .. D'une part. par écrit. voyons ce que l'on pourrait appeler le vocabulaire «dissident». par exemple..») Il semble qu'aucun fonctionnaire ne tienne à s'identifier. guère le choix. même si les mots pour le faire existent («Mille pardons!». Le traducteur devrait par contre intervenir de façon décisive dans le cas d'expressions inexistantes dans la langue cible. Celles­ci ont donc autant trait au contenu qu'à la forme. de la phraséologie courante de l'administration. de problème de conscience. se passerait volontiers de l'administré! C'est l'administré qui dépend de l'administration. répondre «par retour du courrier» font partie. évite de s'adresser directement à un fonctionnaire. c'est l'inverse qui se passe lors des contacts personnels. Venons­en à un troisième point. la traduction ne pose guère. la «confirmation» d'un rendez­vous. même lorsque c'est la notion elle­ même qui fait défaut. Vice­versa. «faire suivre» un pli. par exemple. le «je» et le «nous» font place à la forme passive. Le discours à la troisième personne est également très employé. à ce propos. non moins craintif. laquelle entraîne forcément un certain nombre de divergences dans l'expression. (Curieusement. il peut difficilement rajouter des excuses là où il n'y en a pas! ΠΙ c. d'en demander pour preuve le numéro d'enregistre­ ment et que c'est à lui d'aller en chercher la réponse. Dès lors. Il faudra que le traducteur trouve des arguments pour persuader le destinataire de répondre. L e fonctionnaire. Presque systématiquement.) Le traducteur n'a. ΠΙ d.. 194 .» au lieu de «Nous ne sommes pas en mesure de. on le sait. ainsi que la différence dans les habitudes courantes. Cela explique le fait que l'administration grecque ne s'excuse pas souvent.II Passons au phénomène de la dépersonnalisation. 1'»accusé de réception». qui sont d'ailleurs la règle. il est inutile de tenter de traduire «Je vous remercie d'avance de votre accusé de réception». Pour terminer. Bien que mineur. est une expression courante en grec parlé. n i b . En effet. qui ont un équivalent exact en français et qui ne posent normalement aucun problème de traduction. le rapport est celui d'un inférieur vis­à­vis d'un supérieur. essentiel. l'administré. mais n'ont pas d'équiva­ lents en grec. ΠΙ a.. à son poste.. il s'agit d'un autre aspect différenciatif car il est plus développé en grec qu'on français. en pareil cas.) L'emploi du passif et de la troisième personne étant assez fréquents en français aussi. Il s'agit d'une série de termes appartenant à la langue courante. que c'est à l'administré de s'assurer que sa requête a bien été consignée. à savoir la différence de conception des rapports entre administrés et administrants. (Par exemple «Notre service n 'est pas en mesure de . Lorsque l'on sait. en français. Denise BIRRAUX Enseignante Université des Sciences sociales et politiques de Pandios Avenue Syngrou 136 GR-17671 Athènes 195 . il serait parfois insidieux. on constate que dans le langage de l'administration aussi se pose la question de la liberté vis-à-vis de l'original. quand on vous répond que votre affaire prochorei (progresse). cela veut dire que vous ne vous êtes pas manifesté. le traducteur doit «parler» la langue du destinataire afin de lui transmettre un texte qui ait le même degré d'authenticité que l'original et. Conclusion Si le traducteur se considère comme un véritable intermédiaire. d'une connaissance approfondie de la mentalité et des habitudes des deux civilisations en confrontation. lorsque. vous n'avez pas harcelé le préposé et que par conséquent vous n'avez pas à vous plaindre s'il vous a oublié! Le traducteur et l'interprète n'ont décidément pas la tâche facile. de l'administration. plus souvent qu 'il n 'y paraît. votre dossier est probablement au bas de la pile. le même degré d'efficacité. Les formules techniques «justes» ne s'imposent pas toujours d'ellesmêmes. En bref. sur un ton accusateur. on vous déclare que den endiaferthikate (vous ne vous y êtes pas intéressé). et c'est là leur intérêt. même si la machine à traduirerisquede nous accoutumer à la facilité. puisque le message émotif à transmettre devrait parvenir avec la même intensité au lecteur de l'original qu'à celui de la traduction.Pourtant. méfiez-vous. avant tout. suivez-la de plus près. pire. prochthes (avant-hier) ou avrio (demain) signifient souvent «il y a quelques jours» ou «pas avant demain». de les utiliser tels quels. desséché. S'il apparaît comme évident qu'on a à faire à une réécriture quand on traduit de la poésie. il devrait tenir compte des divers faits de mentalité même dans le domaine prosaïque. Par exemple thelo (je veux) n'a rien d'agressif et signifie généralement «j'aimerais». sinon perfide. Il conviendrait de les doubler. . 1.1. 2. ainsi que les professeurs (HEC) V. Quelques observations Conclusion 2 3.3. nous exprimons toute notre gratitude à l'organisme subventionnaire qui l'a rendue possible. comme toute traduction en langue de spécialité. Introduction Spécificités des problèmes de la traduction commerciale 2. Félix et N. Présentation de la recherche 3. Introduction La traduction commerciale. Le texte 3. pour l'analyse de certaines des données présentées dans cet article et la confection du tableau d'entrées dictionnairiques. assistante de recherche. Ménard pour leurs observations et commentaires fort pertinents.La complexité de la langue économique et commerciale au Québec Problèmes de traduction 1 Jeanne Dancette Sommaire 1. Cette recherche a été financée par des fonds internes de l'Université de Montréal (CAFIR). Compréhension des notions 2. 197 . Nous remercions Louise Charette.2.2. 4. 1. Ces problèmes méritent d'être examinés de manière distincte dans la langue commerciale. Recherche des équivalences Description des problèmes de traduction à partir de textes 3. pose avec une acuité particulière le problème de la compréhension notionnelle et le problème du choix des équivalences (lexicales et phraséologiques). la majorité des difficultés de traduction se situe à ces deux niveaux. 2) d'identifier ces problèmes. comme elle l'est dans le domaine juridique où les traducteurs sont souvent juristes. p.1. il n'en demeure pas moins que plus la compréhension des notions est profonde. même si on peut parfois penser souhaitable que cette exigence de formation spécialisée soit reconnue dans certains sousdomaines de la langue des affaires. et plus le style personnel s'estompe pour laisser la place à une langue contrainte par des conventions de groupe. plus la situation est spécifique. ayant reçu une formation spécialisée très approfondie. Dans le cadre de cet article et au stade initial de la recherche dont il est fait état. nous nous sommes limitée aux niveaux lexical et phraséologique. 198 . des fiscalistes. pour la profession de traducteur -. à une terminologie et une phraséologie contraintes par des conventions. Dans une deuxième partie. des diplômés de HEC. ainsi que les lacunes de ses outils et les propriétés qui les rendraient plus adaptés au travail de traduction. Ce fait n'est guère surprenant et rejoint la proposition avancée par Mary Snell-Hornby (1988.Les objectifs de cet article sont 1) d'exposer la situation expliquant les problèmes spécifiques de la langue commerciale. nous présenterons un texte à traduire dont nous étudierons les problèmes lexicaux et phraséologiques de traduction selon le critère de l'utilité qu'offre le dictionnaire pour leur résolution. au Québec notamment. Même si l'exigence de compréhension n'est pas absolue3 . plus Si elle l'était il n'y aurait guère comme traducteurs commerciaux que des experts-comptables. des experts en marketing et en gestion. par cette étude. ajoutons-nous. Spécificités des problèmes de la traduction commerciale 2. Compréhension des notions On a souvent dit (Gouadec 1974. Nous exposerons en première partie la spécificité des problèmes de la traduction commerciale au Québec. 2. La réalité est autre. dans un sens.heureusement. et. Cet ensemble de données nous permettra d'illustrer l'application d'une grille d'analyse des solutions dictionnairiques. Nous espérons contribuer. Nous nous plaçons donc au niveau de la pratique de la traduction commerciale et non pas de la théorie proprement dite. de les classer et de les décrire du point de vue du traducteur. nous avons observé que. en distinguant la compréhension des notions et le choix des équivalences.124) que plus le texte est spécialisé. Sans minimiser l'importance des autres problèmes (syntaxico-sémantiques notamment). à mieux définir les obstacles qu'affronte le traducteur commercial. Bénard et Horguelin 1979) que la compréhension est une condition préalable de la traduction. dans les textes spécialisés. par conséquent. complexes et nombreux. ces influences peuvent aussi jouer au niveau micro-économiUne société domiciliée au Québec peut être d'instance provinciale ou fédérale selon qu'elle est constituée en vertu de la Loi sur les sociétés par actions du Canada (fédérale) ou de la Loi sur les compagnies du Québec (provinciale). fiscalité. gestion. a) Les activités sont régies par des lois et règlements nombreux relevant de plusieurs instances législatives (municipales. à des techniques d'analyse.la traduction a des chances d'être fidèle (Dancette. provinciales. les facteurs rendant la compréhension difficile sont nombreux dans le domaine commercial. mais peu de chances s'ils parlent de gestion. Ces influences sur le langage commercial sont le reflet de pratiques qui appartiennent à des systèmes culturels différents dont l'aire géographique est régionale ou nationale. qui se développent et se diversifient au rythme accéléré du monde des affaires. 2. le rapport annuel. 199 .1. Les textes se rapportant à ces activités sont. Cependant. Les incidences terminologiques du statut juridique de la société se retrouvent dans de nombreux documents : l'acte constitutif.1. Le facteur culturel explique qu 'un Russe et un Américain ont de grandes chances de se comprendre s'ils parlent d'énergie nucléaire. eux aussi. 2. finance. des Comptables en management accrédités et des Comptables généraux licenciés/Certified General Accountants. à des théories et à des modèles extrêmement féconds. on relève les différents ordres des Comptables agréés. Ces influences expliquent à la fois les tendances à l'uniformisation et à l'éclatement terminologiques. Avoir une compréhension approfondie des notions et des mécanismes dans tous ces domaines représente une gageure difficile à tenir. etc.2. marketing. parfois contradictoires Le domaine de la vie économique et commerciale est particulièrement marqué par des échanges linguistiques subissant des influences complexes. droit commercial. Or.1. nationales. etc. internationales)4. le prospectus. commissions des valeurs mobilières) et par des associations professionnelles. régis (parfois même contrôlés) par des organismes de normalisation ou de surveillance (Office de la langue française. 1991). Immensité du domaine Le domaine commercial recouvre des champs d'activité et des disciplines multiples : économie. En comptabilité. Ces champs d'activité et ces disciplines ont donné lieu à des pratiques. comptabilité. Nous en citerons quelques-uns. administration publique. Langue traversée par des influences multiples. par exemple. : fléchir à 8 %). elle relève d'une situation particulière qui la rend vulnérable. de plus. en conséquence. lexique de la Banque royale du Ca­ nada. tendent vers l'ajustement 200 . Le sens technique original se perd dans la langue courante dans des expressions du genre this is my bottom­line pour dire ye n'irai pas plus loin.que. chaque institution et.avec un souci de réellefrancisation(qui n'est pas toujours aussi net en Europe). Ces influences jouent dans le sens de la normalisation et de l'uniformisation du langage. b) Les concepts empruntés aux pratiques nord­américaines sont donc très vite «traduits» enfrançais. Elle se parle et se fait entendre par tous les membres actifs de la société et dans tous les milieux (à la différence du domaine technique qui ne se discute souvent que dans des cercles d'ingénieurs). dans le cadre de la concurrence internationale. la nécessité. 2. etc.: dictionnaire de ΓAssociation des banquiers américains. de marketing. De plus. chaque grande société tend à générer son propre vocabulaire. Cette caractéristique se traduit par un flottement dans l'usage des termes et expressions qui contribue à l'instabilité de cette langue. du Fonds monétaire international. de finance relevant des théories et pratiques nord­américaines. La langue des affaires est. de vendre des produits originaux (un nouvel instrumentfinancier.). la langue parlée ressemble souvent à un journalese qui affiche une prédilection nette pour les formules choc. L'exemple de l'expression comptable bottom­line illustre cette idée. glossaires de la Banque mondiale. Les facteurs décrits ci­dessus rendent la langue commerciale difficilement stan­ dardisable. de gestion. mais aussi de la spécialisation à l'intérieur d'instances ou d'organismes spécifiques. c'est mon dernier mot. Les organismes de terminologie.1. caractérisée par une grande vitalité et une granderichesseterminolo­ gique et phraséologique qui favorisent l'apparition de très nombreux neologismes. chaque organisme. b) Inversement.un nouveau produit d'assurance) renforce la tendance à l'éclatement et à l'explosion des sous­ langages du monde des affaires. l'un des premiers utilisateurs des concepts de comptabilité. à cause de sa situation géo­économique. On parle bien de «culture d'entreprise»! Ainsi. dans de nombreux cas. c) Notons enfin que la langue des affaires est loquace. lexique de la Banque de Montréal. de «faire neuf». les métaphores et les expressions elliptiques (ex. dans le contexte nord­américain.3. lexique de la Banque fédérale de développement. Au Québec. son propre lexique (ex. mais aussi particulièrement audacieuse a) Le milieu des affaires franco­québécois (franco­canadien) est. les boissons Pepsi. Où le traducteur trouve­t­il les équivalences ? Dans les dictionnaires. etc. depuis le milieu des années soixante. le Fonds de solidarité des travailleurs du Québec (fonds d'investissement géré par une des plus importantes centrales syndicales). c) Par ailleurs. extralinguistiques qui se rattachent au sens linguistique des termes. des institutions et organismes centralisés ont été mis sur pied afin de favoriser un développement économique spécifiquement québécois. La marque québécoise se fait nettement sentir en publicité notamment (usage du comique). Outre l'originalité de ces institutions. ainsi que les valeurs culturelles.2.) Pionnière dans le monde francophone. les textes traitant des mêmes sujets. les Sociétés déplacements dans l'entreprise québécoise (SPEQ) instituées pour favoriser les régimes d'épargne­actions (REA ). fait dans un esprit de collaboration internationale. même lorsque les annonces sont issues des grandes sociétés américaines (les bières O'Keefe. arrêtons­nous sur celui du lexique. deux cas extrêmes se présentent qui peuvent être aussi embarrassants l'un que l'autre. les lexiques. le réseau des caisses d'épargne et de placement du groupe Desjardins. de résistance à Γ anglo­américain. Coca­Cola.sur la terminologie en usage en Europe. Recherche des équivalences Le choix des équivalences doit être guidé par des principes fiables qui permettent de respecter les codes de la langue d'arrivée. la langue commerciale québécoise est renforcée par les courants de francisation des politiques linguistiques du Québec. auprès des experts. elle est marquée par certaines pratiques et certains concepts originaux qui donnent naissance à une terminologie propre. 201 . la Société générale de financement (SGF). 2. Parmi ces codes. il devra connaître les notions nombreuses et complexes du domaine. Les exemples décrits ci­dessous s'appliquent à la traduction de l'anglais au français. etc. Un traducteur débutant ou non spécialisé dans le domaine économique et commercial aura rarement ce bagage de connaissan­ ces qui lui permettrait de guider ses choix de traduction. En effet. les automobiles GM.) L'ensemble des facteurs ci­dessus énumérés crée une difficuluté particulière pour le traducteur. (Le Dictionnaire de la comptabilité et des sciences connexes de Sylvain. selon le niveau d'expérience et de compétence du traducteur : soit il a à choisir parmi une multitude de termes. Pour comprendre un texte. appelé MouvementDesjardins. Le problème des outils à sa disposition revêt donc une acuité particulière. Lorsqu 'il consulte les dictionnaires. Citons pour référence : la Caisse de dépôts et de placement conçue au départ pour gérer les fonds de retraite. la Société de développement industriel (SDI). certaines caractéristiques du langage québécois ressortent. soit il ne trouve aucun équivalent. est un exemple éloquent de cette préoccupation. Nous avons défini le problème par la difficulté pour le traducteur à produire rapidement une équivalence dont il peut garantir l'exactitude. le terme cashflow (flux monétaires. 2. textes officiels) dans l'espoir de trouver les termes correspondants. entrées et sorties de fonds. le traducteur rencontre dans ses textes à traduire des termes qui lui paraissent lexicalisés en anglais mais qu'il ne trouve nulle part dans les dictionnaires usuels. etc. 3.2. mouvements de caisse. les problèmes discursifs et les particularités syntax ico-sémantiques de la langue des affaires qui posent souvent des difficultés au traducteur. à un stade ultérieur de la recherche. 1984) illustre le cas d'un mot au sens flou. 202 . Présentation de la recherche Nous avons pris des textes à traduire réels. et nous avons basé le critère de difficulté sur la compétence d'un traducteur professionnel ayant déjà quelques années d'expérience sans pour autant être spécialisé.1. Dans un premier stade. Il peut s'agir soit de termes en voie de lexicalisation. mouvements de trésorerie. Inversement. nous avons choisi de ne considérer que les problèmes lexicaux et phraséologiques (et particulièrement les termes ou phrasèmes spécialisés).2. Une multitude d'options L'exemple de l'adjectif corporate dont une quarantaine d'équivalents ont été recensés (Delisle. Les résultats que nous livrons sont donc partiels et préliminaires.1. Aucune équivalence Dans de nombreux autres cas. Auxfinsde cet article.) illustre le cas de concepts clairs et bien définis qui ne reçoivent qu'une seule acception en comptabilité. comme dans les exemples partnership agreement (entente ou contrat de société en nom collectif?) ou portfolio diversification. La difficulté réside alors dans la décision de faire une traduction libre (avec toute la responsabilité que cela engage) ou de chercher dans de nombreuses autres sources (revues. Description des problèmes de traduction à partir de textes 3. mais dont les équivalences terminologiques françaises ne sont pas unifiées.2. Cette recherche est en cours. Gerzymisch-Arbogast (1989) a mis en lumière le genre de difficulté en traduction causé par les termes au sens vague dans les textes commerciaux. soit de termes dont il ne peut pas définir le statut de lexicalisation. comme par exempleflow-through share (action accréditive) etflow-throughfunding (financement par actions accréditives).2. issus du marché de la traduction. mais nous envisageons d'étudier aussi. qui n'apparaît que dans un Bulletin de terminologie du secrétariat d'Etat. et avons recensé les problèmes de traduction. Le premier chiffre est le nombre de termes proposés.. To implement the investment concept. 3. tous spécialisés dans le domaine commercial.3.nous avons choisi de ne présenter que les difficultés de traduction selon que les dictionnaires aident ou non à les résoudre.) c) common shares listed on die Toronto. leur listefigureparmi les références bibliographiques à lafinde cet article. 203 . By investing in a number of Public Resource Companies.. the Partnership and each Limited Partner will benefit from the advantages associated with portfolio diversification.2. Notre objectif est d'évaluer l'aide qu'ils apportent à la recherche des équivalences de traduction. die Partnership has entered into Share Purchase Agreements with Public Resource Companies meeting the following criteria: a) a management team with extensive experience in mineral exploration and development. b)(. 3. Nous avons consulté onze dictionnaires parmi les plus utilisés par les traducteurs. Le texte Investment concept The partnership's investment concept is to provide a tax-assisted investment in a diversified portfolio of Shares of Public Resource Companies which show potential for appreciation in accordance with the criteria described below and to offer enhanced liquidity to investors through the exchange of Limited Partners' undivided interests in the assets of the Partnership for Shares of the Public Resource Companies after the dissolution of the Partnership. sd (sans distinction) veut dire qu'aucune différence d'acception n'est indiquée dans le dictionnaire. La présentation du texte qui suit nous servira à illustrer la méthode et certains des résultats. Le tableau utilise des symboles pour désigner chaque dictionnaire. le deuxième le nombre d'acceptions différentes marquées au moyen d'un signe typographique ou d'une mention. Montreal or Vancouver stock exchanges. Quelques observations Nous avons relevé dans ce texte vingt termes pouvant présenter des difficultés de traduction. Le tableau qui suit donne en rangées les termes problématiques et consigne en colonnes la présence ou l'absence d'équivalents dans les dictionnaires recensés5. économique ou financier à l'exception du Robert-Collins. FD LKB OLKU BT 190 DT 177 0 1. Ces termes figurent presque partout sur le tableau et ne reçoivent en contexte qu'une seule équivalence.l 0 0 0 0 0 0 0 0 BT 174 0 0 0 3:3 3:1 1:1 0 1:1 1:1 0 0 3.F.i 2:1 0 0 ULM IIRI' I.l 0 5:5 1:1 3.i 2.stl 1.l 2:1 0 1:1 0 0 i.1 0 0 0 i.1 0 7.sd 0 7.sd 1:1 5.i 0 5:3 l.sd 1:1 1:1 0 0 0 0 2:2 0 5:5 1:1 2:2 0 1:1 2:1 0 4.3 0 1:1 1:1 0 0 0 l.2 2:1 3.sd 2.i 0 2:1 1:1 I. Les dictionnaires recensent sept équivalences françaises (placement.l 0 1:1 3. capital 204 . nous avons classé les problèmes de recherche d'équivalences selon le degré de lexicalisation et avons identifié six classes. (titre de) participation.1 2:1 0 0 Undivided interest . Ces situations sont les plus faciles car les dictionnaires donnent la réponse et il n 'y a pas grandrisqued'ambiguïté (à condition que le contexte ne vienne exclure la possibilité de l'équivalence proposée).i 3:sd 2:1 4.1 0 0 1:1 0 0 0 0 2:1 l. la traduction est contrainte par le code. b) Termes anglais lexicalisés recevant plusieurs équivalences françaises à propos desquelles les dictionnaires ne sont pas unanimes Ce cas est très fréquent.sd 0 i:i 4.sd 1:1 0 5:3 i. mise de fonds.sd 0 3:sd 1:1 6:sd 0 i.i 3.N 0 l.i 3.sd >.sd 0 3.MC Investment Concejil Partnership Tiw-assKlcd Investment ΓιιτΙΓηΙίη Share Public Resource Company Liquidity Investir Limited Purtncr Interest Asset Dissolution Portfolio Diversincation Management Common Stare Listed .l 0 0 0 2. a) Termes anglais très lexicalisés recevant un équivalent français unique Le terme français est également lexicalisé.sd 0 2. Ce sont les cas de common share (action ordinaire).Stock Exclumce Share purchase ΛΓίίΤΧΠΚΤΚ SYL I. investissement.i 2:1 2:1 0 0 0 2:sd 0 4:3 0 3.sd i.:.sd 1:1 2:1 l.1 0 i.3 l.sd 1:1 3:sd 1:1 0 0 '.1 2:1 0 0 0 0 0 2:1 3:1 1.sd 0 7.2 3.2 0 i.sd 1:1 9:3 0 i.l 1:1 0 0 3.l 0 0 0 1:1 4.sd 8:sd 0 0 4.1 2:1 0 0 0 6:2 0 7.l 0 0 'ï' 8.3 0 1:1 2:2 0 2:2 3.1 5:2 7. Fréquence des équivalents recensés dans les dictionnaires bilingues Sur la base de ce recensement.2 4:sd 1 0 4.stl 0 8.i 4.sd 0 4. portfolio (portefeuille).3 0 i.' 3. apport de capitaux.2 3.i i.l 0 0 1:1 0 3.i 2:2 2. liquidity (liquidité). en voici quelques exemples : Investment.1 i. ne font aucune distinction entre les termes. qualité d'associé. rares sont ceux qui établissent une distinction entre les lexemes. LFB. neuf équivalents sont donnés: association. il met le traducteur en garde contre un mauvais usage des termes proposés. Seuls le Dictionnaire de la comptabilité de Sylvain (SYL). il faudra donc choisir l'équivalent de traduction en fonction du contexte. qui peuvent donner jusqu'à sept équivalents (LFD. à condition d'avoir les bons ouvrages (ici. Du fait qu'il permet de clarifier les notions. Le choix d'équivalents est donc en principe facile à effectuer. Des équivalents multiples sont donnés. Partnership. les plus complets) sous la main. SYL explique la différence entre "société de personnes" et "société en nom collectif' d"une part et "société en commandite" d'autre part. partenariat. mais une seule acception est indiquée. c) Termes lexicalisés qui ne figurent que dans certains dictionnaires ou lexiques bilingues Limited partner figure dans cinq dictionnaires seulement : SYL. société de personnes. neuf consignent le terme. société en nom collectif. (SYL distingue cinq entrées différentes pour le même vocable. participation. sept dans HRP et dans LEN. Management rentre dans cette catégorie de termes très lexicalisés recevant des équivalences multiples. Pourtant.) Les autres ouvrages. Tax-assisted investment. par la notion de responsabilité. du statut juridique de l'association et des variations culturelles associées au terme. De tous les ouvrages recensés. d) Termes lexicalisés qui n'ont pas d'équivalence codifiée dans les ouvrages répertoriés C'était le cas deflow-through shares (dont nous avons déjà parlé) qu'on ne trouve nulle part dans les dictionnaires. on admettra qu'ils ne sont pas synonymes. DLM et LEN. le Bulletin de terminologie No 174 du secrétariat d'Etat (BT 174) et le Dictionnaire des affaires Harraps (HRP) indiquent des différences d'acceptions. Du point de vue comptable. On constate que sur les onze dictionnaires recensés. Au total. Mais ces équivalents ne sont pas synonymes. pour ne prendre que deux des équivalents proposés investissement et placement. c'est un investissement effectué en vertu d'un programme de dégrèvement fiscal qui fait que son coût pour l'entre205 . association commerciale/ professionnelle!. le Lexique de la Bourse et des valeurs mobilières de l'Office de la langue française (OLBF). DLM).investi). société. BT 177. ceux qui ont donné lieu à des subventions ou à des dégrèvements fiscaux et les autres. parmi ses différents types d'investissement. C'est également le cas de undivided interest et de portfolio diversification qui ne sont consignés que dans un Bulletin de terminologie du secrétariat d'Etat. Investment concept (concept de placement). un état financier pro forma et les états financiers vérifiés des cinq dernières années. mais dont l'équivalence n'est pas encore consignée dans les dictionnaires. De telles expressions n 'ont pas d'équivalence fixe en français non plus car l'usage terminologique reste flottant. Chaque fois qu'une société s'adresse au public sur le marché financier pour l'épargne.prise sera moindre. le prospectus. L'expression ne se trouve nulle part dans les dictionnaires anglais ni dans les dictionnaires français. on le retrouve dans la Loi de l'impôt sur le revenu et dans les documents de l'entreprise. on est en présence d'une notion précise. telles que l'environnement. Ce syntagme complexe est lexicalisé dans la pratique. 206 . Les prospectus que nous avons consultés contiennent souvent une partie intitulée «investment concept». l'électricité. à la suite d'un autre décodage syntaxique : «société exploitant les ressources publiques». on notera que la syntaxe interne de cette expression est ambiguë. e) Termes en voie de lexicalisation (non consignés dans le dictionnaire unilingue anglais) Bien entendu. Public resource company (société ouverte exploitant les ressources naturelles). Il convient peut-être ici d'expliquer la notion. le pétrole et les gaz. l'expression pourrait donner. elle doit obtenir l'autorisation de cette Commission par la voie d'un document très formel. Dans les deux cas. dans un marché financier plus libre en Amérique du Nord qu'en Europe. D'ailleurs. Quand elle prépare son rapport d'impôt. Les sociétés par actions (sociétés ouvertes) sont régies par la Loi sur les valeurs mobilières dont la Commission des valeurs mobilières est le chien de garde. on ne trouvera pas non plus l'équivalent dans les dictionnaires bilingues. celle-ci doit distinguer. Ce document comprend la description et la valeur des titres. L'obligation du prospectus relève d'un mécanisme de contrôle conçu pour éviter les abus et protéger le petit épargnant. que la Commission doit viser. lexicalisée en anglais et en français. Le prospectus est une réalité nordaméricaine. mais dont le statut de lexicalisation n'est pas arrêté. car leur évaluation au bilan sera différente. On peut penser que ce phénomène est dû à un retard des dictionnaires sur l'actualité terminologique. mais l'usage la consacre tant dans sa forme anglaise que française. Il s'agit de l'expression d'une notion très courante et précise. on trouve dans cette catégorie des termes correspondant à des concepts flous (investment concept). on se rend compte que. que nous apprécions tous. Dans notre texte. ponctuelles. et leur découverte est régie à l'intérieur du discours. mais d'en évaluer l'utilité afin de connaître mieux leur fonction. parmi les catégories recensées. bien souvent. 207 . ce sont celles qui sont aux deux extrêmes qui créent le moins de problèmes. plus spontanées. les problèmes relèvent de règles discursives plus libres. la difficulté principale pour un traducteur non spécialisé sera précisément la détermination des unités terminologiques. mais en contexte et elles sont. La frontière entre cette catégorie et la suivante est fine. Les solutions de traduction des syntagmes de cette catégorie sont diverses : périphrases explicatives. le reste du discours permet parfois de l'interpréter. Bien souvent. qui se comprennent mais qui peuvent poser un problème d'équivalence. il est évident que les lacunes des dictionnaires et lexiques allaient encore une fois être exposées au grand jour. notre grille d'analyse qui les teste au regard d'un produit réel du domaine financier est à la fois un lieu de comparaison au plan lexico-terminologique et un moyen didactique assez riche et maniable. Notre propos n'est pas de critiquer ces outils. f) Syntagmes ou phrasèmes non lexicalisés Dans le cas des syntagmes non lexicalisés. en voie de lexicalisation et non lexicalisé. . Ces cas posent une réelle difficulté dans la mesure où le traducteur ne peut pas toujours faire la distinction entre ce qui est lexicalisé. 4.En pointant d'entrée de jeu les difficultés lexicales. équivalences analytiques. à savoir les termes ou expressions très lexicalisés dont l'équivalence (non ambiguë) fait l'unanimité. et ceux qui relèvent de syntagmes libres car. etc. En ce sens. Si le sens d'un terme (expression) est flou. Les solutions de traduction ne se trouvent pas dans les dictionnaires.Si l'on considère le degré de lexicalisation. ou des termes dont l'état de lexicalisation n'est pas arrêté (public resource company).Comme le montrent ces deux exemples. l'exemple qui illustre cette catégorie est share purchase agreement. Conclusion Les conclusions de cette étude peuvent être ramenées à trois observations. . 1989 R. (1991) «Pour une nouvelle terminographie». Il faut penser. on ne peut pas s'attendre à des solutions dictionnairiques simples et rapides. Ottawa. Cahiers de l'Office de la langue française. 1986 LFD : Lafond. 1972 OLFB : Gouvernement du Québec. à intégrer dans une sorte d'algorithme les différentes possibilités de traduction et d'adaptation. 1972 LFB : Lefebvre.. La masse des problèmes se situe entre ces deux pôles et.dans ces derniers cas. Leméac. Montréal. thèse de doctorat. The Language of Business. sans trop se soucier de savoir s'il existe déjà une équivalence codifiée par les conventions. HORGUELIN (1979) Pratique de la traduction. No 1 BÉNARD. 1976 LEN : Lenoir. Lexique de la fiscalité. Montréal. Montréal.Editions de l'homme. Les Publications du Québec. 1989 BT 177 : Secrétariat d'Etat. Paris. dans le cas de notions complexes. Ottawa. Magay and J. (1991) Etude reflexive et expérimentale du processus de compréhension dans l'activité de traduction. J. comptable et financier. 36. Vocabulaire budgétaire. (1984) L'analyse du discours comme méthode de traduction. Dans tous ces cas.C. Dictionnaire français-anglais I English French Dictionary. 1989 BT 174 : Secrétariat d'Etat. Université de Montréal DELISLE. J. Harrap books. une connaissance approfondie du monde des affaires est nécessaire. Dictionnaire économique etfinancier. BIBLIOGRAPHIE Dictionnaires DLM : Delmas. Ottawa. 1987 BT 190 : Secrétariat d'Etat. 1983 SYL : Sylvain.: Robert et Collins. Zigany (eds). Dictionnaire des affaires. Paris. 1982 Autres ouvrages BÉJODNT. H. le traducteur peut faire une traduction de concept. Ottawa. à cause de la dynamique du langage des affaires et des nombreux facteurs qui influencent l'usage. Editions de l'Université d'Ottawa 208 . Dictionnaire de la comptabilité et des sciences connexes. Vocabulaire de la bourse et du placement. ministère des Approvisionnements et Services. Lexique de la bourse et des valeurs mobilières. META. / P. malheureusement. Glossaire de la finance. Linguatech DANCE l i b . ministère des Approvisionnements et Services. Budapest : Akadémiai Kiado BÉLANGER. Londres. Economica.-P. Vol. G. ministère des Approvisionnements et Services. Dictionnaire des affaires. J. ne serait-ce que pour faciliter le repérage des unités terminologiques. 1984 HRP : Harrap. «Monosemy and the Dictionary» (1990) Budalcx '88 Proceedings. T. 6128 Montréal (Québec) H3C3J7 CA NA DA 209 . R. 2­5 juillet 1987 GOUADEC. E. Pohl et B. Ζ. M. XIX. M. 1 GERZYMISCH­ARBOGAST. J. A n Integrated A pproach. Bordas GUÉVEL. Papers read at the EURALEX Colloquium. John Benjamins SNELL­HORNBY M. M. No.. XXI. Bennani (1989) Translation and Lexicology. in Meaning and Lexicography. John Benjamins. Translation and Lexicography. / POHL E. «Lexicologie et Traduction». in Snell­Homby. D. Tomaszczyk and B. Paris. Innsbruck. Philadelphia SNELL­HORNBY. (eds) (1989). John B enjamins. (1973). vol. no. (1989) «The Role of Sense Relations in Translating Vague Businessand Economic Texts». Amsterdam. (1988) Translation Studies. Philadelphia Jeanne DA NCETTE Professeur adjointe Département de linguistique et de traduction Université de Montréal (Québec) CP. (1976) «La place de la traduction dans l'entreprise» META. «Dynamics in meaning as a problem for bilingual lexicography». Lewandowska­Tomaszczyk (eds). H. (1990).FRENETTE. XXXV REY A. (1974) Comprendre et traduire. (1990 «Traduction et développement de la terminologie française dans le domaine des affaires» META . in Babel. 1 SNELL­HORNBY. . Ensuite. Cette 211 . Ces réflexions s'inspirent de notre thèse de doctorat en linguistique dont le titre est «L'analyse des marques de fabrique dans le domaine des médicaments: la formation d'un vocabulaire»1. dans la réalité. le rattachement à une langue donnée. En raison du dépôt légal généralement rattaché à ces formes linguistiques. nous montrerons comment des éléments collocatifs aident à préciser la notion «médicament» et à distinguer chaque constituant d'une série paradigmatique. nous examinerons l'apport de la phraséologie dans le découpage du terme et le rôle intégratif des éléments co­ occurrents d'une marque dans une langue emprunteuse. l'usage des marques comme outils de communication est bien implanté . le traducteur tient pour acquise la fixité sémantique et formelle des marques.Phraséologie et marques de fabrique Benoît Leblanc Sommaire 1 2 3 4 5 6 Introduction Phraséologie et marques de fabrique Les rapports interlangues 3. les marques se comportent comme des termes et nous devons les considérer comme tels. Dans le domaine des médicaments. la perception sémantique. Dans un premier temps. En pharmacologie et dans les sciences connexes. la forme de ces termes sont tributaires de leurs possibilités combinatoires et de leur traductibilité. humaine où l'on ne rencontre des marques de fabrique. la marque est un signe affecté par une firme aux produits qu'elle fabrique ou qu'elle distribue ou aux services qu'elle rend pour les individualiser par rapport à des services similaires et pour en revendiquer la responsabilité. on les consigne même dans des ouvrages terminographiques. En effet. il en va autrement.1 La mondialisation du commerce La catégorisation grammaticale des marques Rôle de la phraséologie dans les rapports interlangues et dans la catégorisation des marques Conclusion I Introduction II n'est pas un champ de Γ activité. 5. e. Si l'on considère que le terme phraséologie et son équivalent anglais phraseology recouvrent la même aire sémantique et que les définitions proposées par Kjær correspondent au découpage français de cette réalité.g. A linguistic discipline = phraseological theory The subject of this discipline = the store of phraseological word combinations of a given language In terminological theory= the environment of terms.and LSP-phraseology = the store of phraseological word combinations in language for general and specific purposes. La terminologie de la pharmacologie constitue une langue de spécialité et notre approche étant tout à fait terminologique. 2 Cet ouvrage est communément appelé le CPS. 2. Quelques exemples tirés du Compendium français et de son équivalent anglais montrent que quelques marques se comportent comme des termes et elles sont quelquefois traduites ou font l'objet d'une adaptation quelconque: 1 Thèse déposée à l'automne 1991 (Université Laval. 2 Phraséologie et marques de fabrique Le terme «phraséologie» est polysémique. 3. «l'environnement du terme» selon la théorie terminologique. Québec). c'est-à-dire. par conséquent. Un grand nombre de traducteurs présument que les marques de fabrique ne doivent pas être traduites. dans un sens très très large. Nos propos touchent donc un aspect très précis des marques et ils ne sont peut-être pas applicables à d'autres éléments linguistiques en raison de leur statut particulier. Il s'agit donc d'étudier comment l'environnement linguistique de la marque entre en considération lors de la délimitation de la marque. Kjaer (1989) a proposé cinq définitions de son équivalent (?) anglais «phraseology». cette définition est appropriée.recherche porte sur les nouvelles entrées intégrées dans le Compendium des produits et spécialités pharmaceutiques (Krogh 1987) entre 1977 et 19872. 4. bill of exchange LGP. il convient de mentionner que nous ne traiterons que des rapports entre l'anglais et le français. 3 Les rapports interlangues Avant d'entrer dans le vif du sujet. notamment à l'allemand et à l'italien. de sa catégorisation grammaticale et de son identification linguistique. to accept a bill of exchange In lexicological theory =fixedmulti-word expressions. 212 . il est néanmoins vraisemblable de penser que nos propositions et nos exemples pourraient s'étendre à d'autres langues apparentées à ces dernières. e. 1.g. nous retiendrons la troisième définition de la liste précédente. dans ce dernier cas on doit lui attribuer un genre à moins de lui donner un rôle adjectival. Les entreprises dans leur politique concernant l'internationalisation des marques doivent tenir compte de plusieurs facteurs: dépôt légal d'un pays à l'autre. serait utilisée et reconnue par les utilisateurs du plus grand nombre de pays possible. et que ces entreprises. etc. 4 La catégorisation grammaticale des marques La marque tient à la fois du nom propre et du nom commun. Milupa™ Baby Foods Milupa™ Bébérepas Seuls les éléments syntagmatiques ont été traduits. les marques de fabrique doivent donc s'adapter à cette mondialisation du commerce. au rythme des fusions et des expansions. la marque idoine serait celle qui. Rien n'empêche toutefois un neutralisme d'être éventuellement considéré comme un internationalisme selon qu'il repousse les limites des adaptations virtuelles à des langues morphologiquementéloignées. tout en conservant son intégrité morphologique. Ce modèle que nous appelons neutralisme.anglais The Flintstones (multivitamines) français Les Pierrafeu Il s'agit ici de la récupération d'une traduction des créateurs de ces personnages d'une bande dessinée. etc. fabriqués et distribués par des multinationales telles que Rhône-Poulenc. l'élément déposé conserve son intégrité. Ciba-Geigy. par exemple le mandarin et le français. dans un grand nombre de cas. Dans une optique internationale. néanmoins. identification linguistique de la marque.. Dans l'élaboration des marques neutres. il faut inévitablement 213 . 3. la combinaison d'une marque avec des éléments co-occurrents peut «ancrer» la marque dans une langue donnée. Sandoz. en sont venues à couvrir une grande partie du globe? Leurs produits sont ainsi commercialisés à une très grande échelle dans des pays aux langues différentes. Orbenin Orbénine Dans cet exemple.1 La mondialisation du commerce Est-il besoin de mentionner que les médicaments sont. la forme anglaise est francisée par l'addition d'un signe diacritique et l'ajout d'une voyelle en finale. antériorités (marques déjà déposées dans certains pays). en raison de sa neutralité linguistique pourrait être utilisé dans un grand nombre de marques internationales. nous évitons à escient le terme internationalisme en raison de sa portée trop large. (Krogh 1987: 898) A l'aide d'artifices phraséologiques. il s'agit d'ajouter des éléments syntagmatiques pertinents à la marque.. rien n'oriente donc le lecteur vers une langue donnée. 5 Rôle de la phraséologie dans les rapports interlangues et dans la catégorisation des marques Même si le macrocontexte et la pragmatique peuvent renseigner au sujet du comportement syntaxique de la marque et de son identification linguistique.. dans une traduction vers le français.phonétiquement: la marque Fluviral peut être prononcée à l'anglaise ou à la française puisque sa forme est idiomatique en anglais et en français. en anglais ) + viral (adjectif anglais) flu (apocope et aphérèse de inFLUenza) + viral (adjectif français). tirés du CPS.. illustrent nos propos (c'est nous qui soulignons): Gamimune peut être utilisée dans les états pathologiques. en absence de contexte. en conformité avec ladéfinition de la notion «phraséologie» que nous avons retenue précédemment. éluder le problème d'attribution aléatoire d'un genre à une marque donnée: La crème Trisyn renferme 3 esters de fluocinonide.. Ces composants joueront le triple rôle d'«identification» linguistique. très ambivalente: . de catégorisation grammaticale et de discrimination entre des notionsd'un même niveau de spécificité. Les exemples qui suivent. Par exemple. .. prescrit pour la prophylaxie de la grippe est. on peut considérer cette marque comme une forme linguistiquement neutre. ce que nous estimons être une marque idéale. En effet. Nous verrons comment la phraséologie peut intervenir dans la résolution de ces problèmes. (Krogh 1987: 387) Le Staticin doit eue appliqua avec le bout des doigts en prenant soin d'éviter les yeux.sémantiquement: si l'on tente de découvrir le sens de cette marque en analysant chacun de ses constituants.la classer du point de vue du genre. la marque Fluviral qui désigne un vaccin grippal inactivé. on peut. l'ambiguïté demeure: flu (grippe.. Par conséquent. Les deux interprétations sont vraisemblables puisque le terme influenza est synonyme de grippe. (Krogh 1987: 987) Dans ce dernier exemple la marque joue le rôle d'un adjectif qualifiant crème. il n'en demeure pas moins que ces apports ne permettent pas de trancher en ce qui concerne certaines propriétés linguistiques de la marque. En l'absence de contexte. 214 . C'est ici qu'intervient l'élément environnemental du terme. inextricablement liés même. . En effet. et. on peut donc considérer le mot smiles comme un emprunt et la forme résultante.rôle de catégorisation grammaticale: Comprimés 222® Le terme compriméest masculin. résultat de l'effacement du terme désignant la forme pharmaceutique.» 215 . les éléments syntagmatiques jouant toujours leur rôle intégrateur. Même des marques anglaises peuvent être intégrées dans d'autres langues. Incidemment. nous avons tenté de montrer les possibilités offertes par un choix judicieux d'éléments co-occurrents à la marque. si un lecteur a dans l'esprit le terme pilule (féminin) plutôt que comprimé (masculin).rôle d'identification linguistique: Milupa™ Babyfoods et Bébérepas Milupa™ Nous avons ici la forme neutre Milupa et des «ancreurs» linguistiques anglais et français: Babyfoods et Bébérepas. c'est-à-dire le terme-clé. comme le souligne Lethuillier.rôle dediscrimination entre notions connexes: Tylenol™ No 1 Tylenol™ No 1 Forte TylenoFM No 2 et No 3 avec codéine Ce dernier procédé permet au fabricant d'une marque connue de conserver la fidélité du client envers sa marque en récupérant une «enseigne» qui jouit d'une certaine notoriété. On peut objecter que ces collocations tiennent davantage de la syntagmatique que de la phraséologie proprement dite. comme un mot français. 6 Conclusion Dans les chapitres précédents. Dans cette éventualité. Cette approche offre l'avantage de préserver l'intégrité de la marque. Cette approche a toutefois des limites dans la mesure où la synonymie ou la quasi-synonymie peut intervenir et brouiller les cartes. la différence entre ces deux notions étant très ténue. l'ambiguïté demeure . En ce qui concerne la portion traduisible d'un marque. par conséquent on dira un 222. Nous tenons pour acquis que le dérivé d'un emprunt n'est plus considéré comme un emprunt. «Terminologie et texte sont indissociables.Par exemple: . notamment Smiles9 dans Smiles9 avec fer. . cette réserve apparaît peu pertinente. les symboles ® et ™ permettent de délimiter la marque ellemême. il sied par contre de bien saisir la portée et les limites de ce travail. n'est pas nouveau en soi. ( Krogh 1987: 563). corollairement avec la traduction. Le mode de création proposé. nous avons fait le lien entre la terminologie et la phraséologie et. relevé quelques occurrences dans la nomenclature corpusale confirmant la viabilité d'un tel système. que la marque Imogam est du masculin. Nous avons. BIBLIOGRAPHIE KJÆR.. puisque les chiffres démontrent que ce vocabulaire se renouvelle dans une proportion de 50% sur une période de dix ans. Par exemple: Médicament pour les sinus TylenoT™ et TylenoÏ™ Sinus medication. Par exemple. Tout comme un traducteur peut trouver le genre d'une marque à partir d'une analyse contextuelle. car les solutions proposées ne sont pas nécessairement pertinentes dans tous les contextes. le terme délitement dans le contexte «Capsules à délitement progressif» doit être réservé exclusivement pour désigner un médicament dont l'ingrédient actif se libère progressivement dans l'organisme. Outre les avantages concernant la création des marques dans une optique de rapports interlangues. précise cette notion dont le nom commercial est Eltor AF. en effet. Nous croyons cependant que l'application des analyses phraséologiques que nous avons présentées pourrait permettre de repousser «les limites inscrites dans la terminologie» (Lethuillier 1991: 96) dans la mesure où les marques sont considérées comme des termes. qui consiste à adjoindre des éléments de langues différentes à une forme (marque) linguistiquement neutre.(Lethuillier 1991: 92). Document d'accompagnement d'une communication donnée lors d'un colloque sur la phraséologie tenue à Vienne (Austria Normungsinstitut) en décembre 1989. Phraseology research . Methods ofdescribing word combinations in language for specific purposes. Par conséquent. 216 . une analyse phraséologique permet de cueillir certaines informations concernant les marques existantes et qui sont déjà implantées dans les textes. Domaine productif s'il en est. ce terme surdétermine et par là même. Dans cette l'analyse de certains aspects des marques de fabrique. Par conséquent. comme dans l'exemple suivant: L'Imogam doit être injecté aussitôt que possible. nous privilégions l'apport d'éléments phraséologiques lors de la création de nouvelles marques dans le domaine des médicaments. Anne Lise.the state ofthe art. on peut déduire à partir de l'accord du participe passé injecté. Association pharmaceutique canadienne. Compendium des produits et spécialités pharmaceutiques 1987. «Combinaloire. dans Meta. 92-100. pagination multiple. 36. 500 Trois-Rivières. terminologie et textes». Carmen. Vol. pp. Toronto. mars 1991. Québec G9A5H7 CANADA 217 . Benoît LEBLANC Professeur Université du Québec à Trois-Rivières Département de français CF.KROGH. LETHUILLIER. Jacques. . Il n'est pas besoin d'épiloguer longuement sur l'utilité de ce travail. faut-il le rappeler. puisque le corpus de dépouillement est donné d'emblée. nul rédacteur. nul traducteur. les choses se compliquent singulièrement: le domaine est difficile à délimiter et l'établissement de la nomenclature pose des problèmes. nul spécialiste de l'administration n'est quant à lui censé citer la loi ou s'y référer avec désinvolture. A priori ce travail terminologique se présente plutôt sous un jour favorable. En effet. Délimitation du domaine 2. 1. La réglementation comme domaine de spécialité 3. Délimitation du domaine La terminographie. soit la spécificité du domaine de la réglementation et la nature phraséologique de la terminologie contenue dans les textes de ce type. Pourtant dès que nous voulons énoncer les critères de dépouillement. et que les textes font autorité. si nul citoyen n'est censé ignorer la loi. Ces réflexions s'organisent autour de deux thèmes étroitement liés. 219 . consiste à rassembler et à traiter le vocabulaire propre à un domaine de spécialité.Phraséologie terminologique dans les textes législatifs et réglementaires Françoise Parc Sommaire 1. Les réflexions qui vont suivre sont nées de la nécessité de préciser la méthode de travail lors du dépouillement des textes législatifs et réglementaires. et ceci dans le but de réduire le plus possible la part d'arbitraire et de subjectivité. Traitement de la phraséologie terminologique Annexes 1-6 Rendre compte de la terminologie des textes législatifs et réglementaires est une des tâches confiées au Service de terminologie de la Chancellerie fédérale suisse. » (p. traiter et diffuser à partir des textes réglementaires tout ce qui est permis ce qui est obligatoire ce qui est interdit ce qui est ordonné ce qui est prescrit etc. 220 . analyse ainsi les énoncés de base du discours juridique: «[Ces énoncés] correspondent à toutes les actions du droit (. nous devrions pouvoir rassembler en les dépouillant toute la terminologie de l'environnement ayant trait à l'eau. créer. 1990) Gérard Cornu. organiser. interdire. instituer. réunir. et que des textes scientifiques et techniques consacrés à ce sujet nous offriraient une nomenclature autrement plus riche. étant donné que les textes de loi constituent des ensembles complets. La réglementation comme domaine de spécialité Dans son ouvrage Linguistique juridique (Paris. abolir. La tâche est désormais claire. 2. La différence est de taille. les terminologues vont donc devoir organiser le dépouillement en fonction d'un domaine différent. il faut donc avoir précisé la nature et l'étendue du champ d'investigation. etc. libérer. fonder. établir. autrement dit avoir élaboré un arbre du domaine précisgrâce auquel il est possible d'identifier et de structurer la terminologie. Il est bien évident qu'il n'en est rien. l'identification et la description du domaine ne vont pas de soi. Tous ces verbes dessinent les branches de l'arbre de la réglementation... 240) Nous trouvons dans cette enumeration une excellente description du domaine qui est le nôtre. Demandons-nous par exemple à quel domaine rattacher la Loi fédérale sur la protection des eaux contre la pollution.) permettre. Pour échapper à la perplexité devant ces textes.Avant d'entamer tout dépouillement terminologique. ordonner. non plus celui de l'eau et de la pollution mais bien celui de la réglementation de la protection des eaux. L'annexe 1 présente des arbres de domaine utilisés lors de travaux de terminologie effectués récemment à la Chancellerie fédérale par des stagiaires de l'ETI et d'ailleurs. Or. dissoudre. obliger. Dans le cas des textes législatifs et réglementaires. professeur de droit à Paris II. s'il en était vraiment ainsi. nous sommes tentés de répondre «à celui de l'environnement et plus précisément de l'eau dans l'environnement». branches autour desquelles la terminologie des textes va pouvoir s'organiser. Montchrestien. prescrire. enjoindre. constituer. mais aussi d'organiser la progression du travail. nous allons devoir rassembler. ni ajouté. ou devrait faire l'objet d'un traitement terminologique systématique selon la méthode préconisée ci-dessus. créer à partir des éléments du syntagme éclaté plusieurs fiches.-à-d. et ce pour deux raisons. Remarquons ici qu'à côté des articles «spécialisés». d'abord à cause de l'abondance de la moisson terminologique et ensuite à cause de son caractère phraséologique. et l'annexe 3 le résultat d'un dépouillement effectué à partir d'un tel arbre. c. entre autres solutions. ces exemples montrent à l'évidence la nature phraséologique de cette terminologie. publiques et privées. 3. ne peut cependant pour des raisons pratiques évidentes être la vedette d'une fiche de terminologie. correspondant à l'objet auquel s'applique la législation. Ajoutons que ces textes définissent également leur objet. leur but ainsi que quelques notions choisies. y compris les sources» forme un tout. dissocier ce syntagme en ses éléments principaux 2. nous proposons alors. Expliquons-nous. nous nous trouvons dès lors dans l'obligation de trouver un mode de traitement adapté. L'annexe 2 donne un schéma de l'arbre de la réglementation. Nous pouvons décider par exemple de donner accès au syntagme terminologique (1) par les sept éléments suivants. tout texte législatif ou réglementaire contient des règles communes à l'ensemble des textes. reconnu comme syntagme terminologique de la réglementation. se rapportant à son objet spécifique. 221 . en adaptant le traitement selon le cas. et source. Celles-ci constituent en quelque sorte la phraséologie réglementaire de base qui pourrait.autrement dit identifier toutes les règles de droit énoncées dans le texte législatif ou réglementaire. eaux publiques. eaux souterraines. Cet énoncé. Traitement de la phraséologie terminologique Il ne fait aucun doute que pour le législateur l'énoncé du type (1) «les eaux superficielles et souterraines. rien ne pourrait y être ni retranché. L'annexe 4 donne des exemples de cette phraséologie commune. eaux naturelles. eaux artificielles. eaux superficielles.naturelles et artificielles. la méthode de traitement suivante: 1. eaux privées. voire de transformer grammaticalement comme bon nous semble les divers éléments du syntagme initial. source). il est absolument exclu de vouloir citer les multiples articles où se retrouvent ces syntagmes. où les seules définitions seraient celles fournies par le législateur lui-même. Ce qui importe c'est de restituer le contexte initial. illustre une fiche de ce type. eaux privées. L'annexe 5. Or. Un tel mélange des genres n'est cependant pas idéal. mi-règlementaire. Cependant ces réalités nous intéressent avant tout du point de vue de la réglementation de la protection des eaux. eaux publiques et privées. les notions retenues ont déjà fait l'objet d'une fiche. nous pourrons opter pour un regroupement syntagmatique différent. nous récupérons une liberté de traitement quasi totale. la fiche n'est plus uninotionnelle. il n'est même plus possible de fournir une définition puisque la réalité est double. Dans ce cas il n' y a plus lieu.Dans le champ réservé à la notion. Quels que soient les syntagmes retenus. afin que la norme juridique et par là la phraséologie réglementaire puisse être reconnue. etc. comme il est à prévoir. seraient encore possibles. On donnera la priorité au texte le plus important. nous devrons donc faire ressortir cet aspect par le choix de la source. en nous laissant guider plus par les catégories du législateur que par les notions de domaine de spécialité. eaux naturelles et artificielles. mieux vaut sans doute opter pour un dépouillement terminologique de nature purement réglementaire. mais la maniabilité des vedettes doit rester un critère déterminant.2. plus longs. il faut bien se garder de confondre banque de données terminologiques et banque de données juridiques . à partir d'une certaine longueur mieux vaut sans doute s'orienter vers l'utilisation de mots clés accompagnant un contexte ou vers un balayage intégral de ce même contexte. ou encore en reproduisant en champ contexte l'article du texte de loi. soit du droit (eaux publiques. il est sûr qu'ils se répètent souvent dans les textes réglementaires.). écourté ou non. mi-spécialisée. Si. sans parler des contraintes d'espace. la loi. Ayant renoncé pour des raisons pratiques à saisir les syntagmes réglementaires dans leur intégralité. D'autres regroupements. eaux souterraines. Cette grande souplesse sera 222 . On obtient ainsi une fiche «mixte». L'annexe 5. en règle générale. nous pouvons nous permettre de regrouper.1 présente une fiche de ce type. nous fournirons une définition car tous ces éléments correspondent à une notion fondamentale soit de l'hydrologie (eaux superficielles. nous obtiendrons par exemple les vedettes suivantes: eaux superficielles et souterraines. 223 . L'annexe 6 offre de tels exemples de phraséologie comparée. Nous pensons que les réflexions et solutions livrées ici peuvent faciliter grandement le travail des terminologues appelés à dépouiller ce type de textes. le contexte se révélera précieux pour illustrer le fonctionnement de la phraséologie dans chacune des langues.d'autant plus appréciable lorsque. L'existence de la phraséologie réglementaire nous semble donc évidente. quittant le terrain de la phraséologie réglementaire unilingue. Plus que la définition. et non moins évidente la difficulté de la cerner. à l'exception bien entendu des définitions légales. nous composerons des fiches multilingues. 3 PROCEDURE PARLEMENTAIRE 2.3.1 CADRE GENERAL M 2.4.1 OPER. -2.1 STRUCTURES 1.2 STATUT DES PARLEMENTAIRES Ν L.1.ANNEXE 1/1 1.2 SEANCES 2.2 ORGANES Ρ Γ .2 VOTES 2.1 INTERVENTIONS 2. CONST.2.3.1 CHAMBRES 1.2.2 ACTIVITE — PARLEMENTAIRE 2.1 DOCUMENTS .3 SERVICES 1.4 TEXTES ι 2.4 COMMISSIONS 2.2 ACTES 224 .4. structure entreprises et organisations boursièruu type do bourse > 2 X i—' . ANNEXE 1/3 ARBRE DE L'ARBITRAGE INTERNATIONAL PRIVE DROIT INTERNATIONAL PRIVE SUJETS JURIDICTIONS EXTRAORDINAIRES TRIBUNAUX ARBITRAUX ARBITRAGE INTERNATIONAL- ORDINAIRES TRIBUNAUX MILITAIRES SPECIALES TRIBUNAUX ADMINISTRATIFS -GENERALITES -PROCEDURE -SENTENCES OBJET — REGLES 1 — SOURCES 226 . 1 objet r— 1 définit 1.1 prescriptions générales — 2 prescrit 2.ARBRE DE DOMAINE ANNEXE 2 REGLEMENTATION 1.2 but 1.3 notions 2.2 prescriptions spécialisées — 3 permet — 4 interdit S sanctionne 227 . 1 prescriptions générales la Confédération surveille l'application de la loi exécute les dispositions établies par le Conseil fédéral veille à ce que les interdictions soient respectées / les mesures soient exécutées coordonne les mesures prises par les cantons / ses établissements / exploitations 228 . doivent être collectées évacuées et traitées auxfinsde répondre aux exigences fixées pour le déversement dans les eaux.3 but protection des eaux contre la pollution (loi) protéger les eaux contre la pollution remédier aux pollutions sauvegarder la santé de l'homme / des animaux assurer l'approvisionnement en eau potable / d'usage industriel par l'utilisation des eaux souterraines /des eaux de source par la préparation d'eaux superficielles pouvoir destiner les eaux à l'irrigation / à l'arrosage des cultures faire servir les eaux au bain sauvegarder les eaux où vit le poisson empêcher la dégradation des constructions empêcher l'enlaidissement du paysage réglementer le déversement des eaux usées 2. de fonte des neiges. PRESCRIT 2. chimiques et biologiques de l'eau. y compris les eaux de refroidissement.3.1 objet les eaux superficielles et souterraines. de leur quantité ou de leur provenance. (L 2. y compris les sources déversement des eaux usées 1.2) eaux usées (sens large): toutes les eaux à évacuer des zones bâties (Ordonnance art.1) (provenant des ménages. 1. de l'artisanat. les eaux de pluie. de l'industrie. polluées ou non polluées.ANNEXE 3 \ DÉF IN TT 1. naturelles et artificielles. provenant de ces zones) eaux usées (au sens de l'ordonnance): eaux qui en raison de leur nature.2 notions pollution: altération des propriétés physiques. les eaux d'infiltration. publiques et privées. fixent les délais en tenant compte du degré d'urgence de chaque cas conformément au plan cantonal d'assainissement des eaux doivent prescrire un mode d'élimination /de traitement des eaux usées adapté aux circonstances lorsque les constructions / les installations existantes ne peuvent être rattachées au réseau de canalisations 229 .2 prescriptions spécialisées chacun doit s'employer à empêcher toute pollution des eaux superficielles / souterraines y mettre la diligence qu'exigent les circonstances la Confédération approuve les plans cantonaux d'assainissement des eaux surveille l'exécution des plans cantonaux d'assainissement des eaux prend les mesures nécessaires pour assurer l'observation des délais les cantons veillent à ce que les modes d'élimination par déversement / infiltration de nature polluante soient adaptés aux exigences de la protection des eaux supprimés dans un délai de quinze ans à compter de .1) les lois / ordonnances des cantons doivent être approuvées par Le Conseil fédéral 2..le Conseil fédéral arrête les prescriptions d'exécution de la loi / veille à leur application prend lui-même les mesures nécessaires à l'égard des cantons / des communes les cantons peuvent être appelés à coopérer à l'exécution de certaines tâches prennent les mesures qui permettent d'atteindre le but défini sont tenus d'arrêter des dispositions créent un service technique de la protection des eaux disposant de moyens efficaces déterminent les attributions du service technique de la protection des eaux pour qu'il puisse s'acquitter de ses tâches organisent la police de la protection des eaux instituent un service équipé pour pouvoir intervenir en cas d'accident les autorités / services / établissements / exploitations de la Confédération doivent satisfaire aux dispositions de la loi dans l'exercice des attributions qui leur sont conférées par d'autres lois et ordonnances fédérales l'exécution de la loi incombe aux cantons (L 5.. (cantons) 230 ... PERMET établir des prescriptions par ordonnance (cantons) autoriser des exceptions lorsque.les propriétaires qui déversent directement dans les eaux qui laissent s'infiltrer dans le sol des résidus liquides non traités / insuffisamment traités doivent l'annoncer dans l'année à partir de l'entrée en vigueur de la loi en précisant la nature et la quantité des résidus éliminés qui possèdent une autorisation valable du canton sont dispensés de l'obligation les exploitants de canalisations publiques de canalisations privées de canalisations d'intérêt public doivent recevoir les eaux usées conduire les eaux usées jusqu'à la station centrale d'épuration celui qui produit des eaux usées exerçant des effets nocifs sur les installations d'évacuation et d'épuration doit leur faire subir un traitement préliminaire les propriétaires les exploitants d'installations servant à l'entreposage au transport au transvasement de liquides altérant les eaux veillent à ce qu'elles fonctionnent convenablement soient maintenues en bon état soient utilisées selon les règles font en sorte que le personnel reçoive une instruction suffisante le déversement d'eaux usées doit être autorisé par l'autorité cantonale compétente les eaux usées du périmètre d'un réseau d'égouts doivent être déversées dans les canalisations publiques dans les canalisations privées et d'intérêt public un personnel spécialisé doit réviser les installations à des intervalles convenables 3. d'exploitations agricoles. de chantiers..accorder exceptionnellement de plus longs délais pour des écoulements (déversements) de peu d'importance (cantons) continuer de déverser dans les eaux de laisser s'infiltrer des résidus liquides (propriétaires) jusqu'à ce que . d'entreprises industrielles et artisanales. de bateaux ou d'ailleurs dans les eaux seulement si elles ont été traitées selon les prescriptions des cantons 4. notamment les eaux usées. prescrire des modes délimination et de traitement spéciaux (cantons) si il s'agit d'eaux qui ne se prêtent pas à l'épuration dans une station centrale il n'est pas indiqué pour des raisons impérieuses de traiter les eaux dans une station centrale déverser les matières liquides ou gazeuses. INTERDIT introduire / déposer directement / indirectement dans les eaux toute matière solide / liquide / gazeuse de nature à les polluer éliminer les matières polluantes en les laissant s'infiltrer dans le sous-sol nettoyer / assurer l'entretien des véhicules à moteur / machines / les engins similaires à proximité des eaux 5.. qui proviennent de canalisations de localités. SANCTIONNE celui qui introduit / dépose directement / indirectement dans les eaux de manière illicite toute matière solide / liquide / gazeuse de nature à polluer l'eau est puni de l'emprisonnement / de l'amende 231 . d'habitations. 2) après les en avoir avisés (L 3.. se détermine selon l'article..3) mesures exécutées selon des programmes permettant d'atteindre le but visé (L 3. par des prescriptions cantonales à compter de l'entrée en vigueur de la présente loi être dispensé d'une obligation jusqu'à ce qu'une décision soit prise par l'autorité (cantonale) compétente lorsque les circonstances l'exigent prendre les mesures nécessaires la responsabilité découlant de. en vue de son exécution.3) les frais qui en résultent sont supportés par (ceux qui assument les obligations) sous réserve de l'article .ANNEXE 4 TERMINOLOGIE REGLEMENTAIRE COMMUNE les particuliers assumant des tâches en vertu de la loi (L 3.2) tenus de remplir des tâches en vertu de la loi (L 3.... compléter la loi. de la loi pour des raisons impérieuses celui qui aura sciemment / de manière illicite / sans l'autorisation de l'autorité compétente / à rencontre des conditions attachées à une autorisation contrevenu à la loi sera puni de l'emprisonnement / de l'amende / des arrêts lorsque l'auteur d'une infraction a agi par négligence la tentative et la complicité sont punissables la poursuite pénale incombe aux cantons sont abrogés la loi fédérale du / l'article / toutes les dispositions contraires à la présente loi Le Conseil fédéral fixe la date d'entrée en vigueur de la présente loi 232 .. .20). p. art. (1) LF protection eaux (RS 814. 1.und unterirdischen natürlichen und künstlichen. DR Gloss. art. Hydrologie. unterirdisches \ Unter der Erdoberfläche vorkommendes Wasser Dem Schutze dieses Gesetzes unterstehen die ober. 58 acqua sotterranea (1). int. DF: Gloss. (2). hydrologie. 1979. publiques et privées. DF: Int Gloss. int. öffentlichen und privaten Gewässer mit Einschluss der Quellen. pubbliche e private. hydrologia. 1. acqua profonda acqua che si trova nel sottosuolo La. La. comprese le sorgenti. (1) BG Gewässerschutzgesetz (RS 814. Art.20). p. 58 233 . y compris les sources.Jegge protegge le acque superficiali e sotterranee. (1) LF inquinamento acque (RS 814.loi concerne les eaux superficielles et souterraines. S. 1979. (2). 1979. 1 . naturelles et artificielles.. 58 %%FR %%VE %%DF %%PH %%RF %%JT %%VE %%DF %%PH %%RF eau souterraine Eau se trouvant au-dessous de la surface du sol. (2).ANNEXE 5/1 %%BE %%ΤΎ %%NI %%CM %%CF %%DE %%VE %%DF %%PH %%RF ACH EAU91 0000100 EN4 4 unterirdische Gewässer ( 1). naturali e artificiali.20). 20). LF inquinamento acque (RS 814. Art.und unterirdische Gewässer Dem Schutze [des] Gesetzes unterstehen die ober. comprese le sorgenti. y compris les sources.. naturali e artificiali.und unterirdischen natürlichen und künstlichen. naturelles et artificielles.20). 1 %%RF %%IT %%VE %%PH feRF acque superficial e sotterranee La. BG Gewässerschutzgesetz (RS 814. publiques et privées. pubbliche e private. art.ANNEXE %%BE %%TY %%NI %%CM %%CF %%DE %%VE %%PH %%RF %%FR %%VE %%PH ACH EAU91 0000100 EN4 4 ober.. 1 234 . öffenüichen und privaten Gewässer mit Einschluss der Quellen.. LF protection eaux (RS 814.20). art.loi concerne les eaux superficielles et souterraines. 1 eaux superficielles et souterraines La..legge protegge le acque superficiali e sotterranee. les eaux où vit le poisson soient sauvegardées DE Dieses Gesetz bezweckt den Schutz der Gewässer gegen Verunreinigung sowie die Behebung bestehender Gewässerverunreinigungen im Interesse .der Erhaltung von Fischgewässern IT la presente legge è intesa a proteggere le acque dall'inquinamento come anche a rimediare all'inquinamento esistente alfinedi .garantire le proprietà balneari delle acque .der landwirtschaftlichen Bewässerung .permettere l'irrigazione agricola .les eaux puissent servir au bain .ANNEXE 6/1 PHRASEOLOGIE REGLEMENTAIRE COMPAREE FR Le but de la présente loi est de protéger les eaux contre la pollution et de remédier aux pollutions afin que .der Benutzung der Gewässer zu Badezwecken .conservare il patrimonio ittico 235 .les eaux puissent être destinées à l'irrigation ou à l'arrosage des cultures . ANNEXE 6/2 protéger les eaux contre la pollution ♦protection des eaux contre la pollution Schutz der Gewässer gegen Verunreinigung proteggere le acque dall'inquinamento ♦protezione dall'inquinamento remédier aux pollutions Behebung bestehender Verunreinigungen ♦bestehende Verunreinigungen beheben rimediare all'inquinamento destiner les eaux à l'irrigation des cultures I l'arrosage des cultures (im Interesse der) landwirtschaftlichen B ewässerung permettere Y irrigazione agricola faire servir les eaux aü bain Benutzung der Gewässer zu Badezwecken ♦Gewässer zu Badezwecken benutzen garantire le proprietà balneari delle acque sauvegarder les eaux où vit le poisson ♦sauvegarde des eaux où vit le poisson Erhaltung von Fischgewässern ♦Fischgewässer erhalten conservare il patrimonio ittico ♦conservazione del patrimonio ittico Françoise PARC Terminologue Section de terminologie Chancellerie de la Confédération suisse Palais fédéral ouest CH­3003 Berne 236 . Même si la phraséologie occupe une place bien réelle dans la communication d'entreprise. sans pour autant l'identifier comme telle. les traducteurs ont quotidiennement recours à la phraséologie sans le savoir! Dans une entreprise comme Ascom. mais de trouver un slogan.1 Une réalité quotidienne 1. définition que donne Victor Hugo des traducteurs. 237 . une tournure ou une expression qui rende parfaitement l'idée d'origine du texte qu'ils doivent transposer. Tel M. 1.1 Une réalité quotidienne Si la phraséologie est le nerf.non de la guerre mais de la communication d'entrepriserares sont cependant les «peseurs perpétuels d'acceptions». le souci premier des traducteurs n'est pas de s'interroger sur les fondements théoriques de leur activité.3 Les problèmes engendrés par la phraséologie 2. qui ont conscience de l'importance de la phraséologie.1 Les difficultés 2. les traducteurs font ce que l'on pourrait appeler de la phraséologie appliquée.2 Notre solution La gestion de la phraséologie 3. La sauvegarde du patrimoine phraséologique 2.La phraséologie dans l'entreprise Marotte de quelques linguistes ou pain quotidien du traducteur? Jean-Pierre Neuhaus Sommaire 1. Jourdain faisant de la prose à son insu.2 Phraséologie publicitaire et phraséologie technique 1. La création 1. La création 1. Or. tout spécialement dans le domaine technique. En effet. de photos ou de graphiques. dans nos travaux de traduction et de rédaction. Elle doit être utilisée de manière cohérente dans les modes d'emploi. accessible à l'utilisateur. Numéro d'appel etc. * Deuxièmement. propre à une application ou à un produit. Le traducteur doit donc établir un lien direct entre sa traduction et l'illustration d'origine. lesfichestechniques ou encore. il est indispensable d'accompagner celui-ci d'une documentation «conviviale». Ces expressions reflètent la philosophie de la société considérée et permettent. L'objectif premierdu traducteur est en effet de rédiger un texte qui rende parfaitement l'idée d'origine. Voilà qui fait partie. J'aimerais citer ici deux exemples pour souligner la difficulté de cette tâche: l'expression Brückenschlag auf Schlag accompagne à la perfection la série de photos qui lui est associée. le second relevant avant tout de considérations purement matérielles. notamment dans le domaine publicitaire. qui apparaissent sur l'affichage d'un appareil téléphonique doivent parfaitement correspondre à l'explication qui en est donnée dans le mode d'emploi.2 Phraséologie publicitaire et phraséologie technique Je distinguerai deux grands types de phraséologie dans nos activités linguistiques: * Premièrement. pour bien vendre un produit ou un service. Et . les textes originels. sur l'affichage à cristaux liquides des téléphones. slogan que le traducteur francophone a rendu par: «Ascom communication sans frontières».terme fréquemment employé dans les entreprises techniques telles que la nôtre. la phraséologie que j'appellerai «technique». Ce type de phraséologie joue un rôle essentiel.3 Les problèmes engendrés par la phraséologie Les traducteurs ont à résoudre deux grands problèmes. les slogans et les messages publicitaires. 1. d'une part aux collaborateurs de s'identifier à l'entreprise. sont le plus souvent accompagnés d'images. la phraséologie publicitaire. 238 . Ascom».n 'oublions pas que bien souven t le problème de la phraséologie se pose déjà dans la langue de départ. le premier étant de nature linguistique.1. utilisée dans les titres. Par exemple: «Qualité Ascom: j'y tiens et j'y contribue». de l'»assurance de la qualité» . On peut également ranger dans cette catégorie les expressions propres à l'entreprise et qui contribuent à créer une image de marque homogène et evocatrice de celle-ci.entre parenthèses . Donnons ici un exemple : «Mit unssind Sie drahtlos auf Draht. Ainsi les termes Configuration. d'autre part au public de reconnaître cette dernière. quant à elle. nul ne parlait de phraséologie. "Mit einem solden Netz geht kein Schuss ins Leere. nul d'entre nous ne se souciait de phraséologie! Un tel chiffre pour trois mots en trois langues paraît bien excessif. elle n'a jamais vraiment suscité mon enthousiasme. Coût de l'opération: 4 500 francs suisses. Le slogan «Ascom pense l'avenir» (EN : Ascom thinks ahead . Deux heures de briefing à quatre personnes avec le concepteur allemand.les slogans précédemment cités. qui paraît actuellement dans les revues et les journaux européens. même pour les traducteurs chevronnés. le titre de cette brochure technique met en évidence la complexité de la tâche du traducteur. plusieurs séances de brainstorming à quatre voire six personnes. En effet. D'où une solution pas vraiment satisfaisante: «Avec un réseau solide..": là encore. si le texte anglais correspond bien à l'illustration de départ. l'illustration et le texte. Le traducteur français a opté pour le slogan «Relier le progrès technologique à vos désirs». vous toucherez droit au but». Abordons maintenant le second problème.Le concepteur germanophone a voulu montrer que le groupe Ascom «jette les ponts» (Brücke schlagen) entre le progrès technologique et les exigences des utilisateurs. en dépit des efforts de nos anglophones. Certes. l'idée originelle. la direction du groupe et les responsables de la campagne publicitaire. soulignons une injustice flagrante: on chiffre. Pressés par le temps. mettant l'accent sur le lien unissant l'entreprise à sa clientèle. Quant à la traduction anglaise (Building bridges). Toutefois.. en anglais et en italien. qui doit trouver une corrélation idoine entre le message. d'innombrables allers et retours entre le service linguistique. les coûts sont certes moins élevés dans les langues d'arrivée et se montent généralement à quelques francs seulement. Lorsque nous avons créé . nous devions de surcroît tenir compte des coûts engendrés par les innombrables séances avec les responsables des campagnes publicitaires afin de trouver une solution satisfaisant à la fois les donneurs d'ouvrages et les traducteurs. Cette brochure. Lorsque nous avons créé ce slogan. souvent au 239 . joue sur le mot Netz qui s'applique à la fois au domaine des télécommunications (Netz = réseau téléphonique) et au domaine du sport (Netz =filetd'un but). Je me permets de citer ici un exemple bien concret pour mieux illustrer mes propos. pour la phraséologie que j'ai qualifiée de «technique».IT : Ascom pensa al futuro) nous a demandé plus de 40 heures de travail pour l'adaptation de l'allemand en français. n'est pas du tout rendue. Trouver l'expression ou le terme approprié en français qui corresponde à l'image choisie par les concepteurs germanophones est un véritable casse-tête. C'est pourtant la réalité: la publicité et les relations publiques n'ont jamais été gratuits. qui traite de l'interconnexion de centraux téléphoniques. etc. Ce slogan ne correspond toutefois guère à l'illustration du texte de départ.et je dis bien «créé» et non pas «traduit». s'ils bravent cet «interdit».. au dire de maints spécialistes. après moult efforts.italien et espagnol).français. nous disposons d'une banque de données terminologiques multilingue (cinq langues disponibles: allemand. les difficultés inhérentes à la transposition. La sauvegarde du patrimoine terminologique 2. Toutefois.centime près. ces slogans et ces tournures afin de les retrouver dans quelques mois.1 Les difficultés Lorsque les traducteursfinissentpar surmonter. Comment vont-ils sauvegarder ce savoir phraséologique et terminologique? Comment vont-ils gérer ces expressions. Il s'agit là d'un travail plein d'embûches qui suscite bien des interrogations. doit être exclusivement réservée aux entrées terminologiques? Et. élaborer des glossaires à partir d'un ou de plusieurs domaines ou encore imprimer des listes terminologiques propres à un texte donné. Et pourtant tout traducteur/terminologue est confronté quotidiennement à ces difficultés. voire .2 Notre solution Le service linguistique de l'entreprise Ascom ne dispose certes pas de solution miracle qui lui permettrait de gérer à la perfection son patrimoine phraséologique. ils se heurtent à un second écueil. 2. qui sont souvent les vrais créateurs de la phraséologie technique! 2. 240 . quels critères vont-ils adopter pour entrer ces tournures dans la banque de données? Quels seront les mots-clés qui permettront de retrouver ces dernières? Ces nombreuses interrogations mettent en exergue la difficulté de la tâche. Nous avons mis l'accent sur la pratique avant tout: depuis quelques années. elle est accessible en ligne à tous les collaborateurs du groupe Ascom qui peuvent ainsi consulter des termes. Mais ce n'est pas tout : grâce à sa conception ouverte.quelques semaines ou quelques jours? Peuvent-ils introduire cette phraséologie dans une banque de données qui. nous pouvons prétendre fournir une solution déjà élaborée.la mémoire humaine est souvent faillible . mais on omet de calculer le temps consacré au départ par les techniciens et les documentalistes. les coûts de la traduction.. Développée et gérée par notte service inteme de terminologie. anglais. cette banque nous permet aussi de gérer notre bien phraséologique. DATUM ■ 10/04/89 DOKNR ==> 000001001213 TERM ·«> Des solutions globales répondant aux problèmes de communication individueis SYN ==> > > > KOMP ==> solution globale. 19891 > > VORHANDEN? ( Y / N ) : MUTIEREN? SB OPTION ■■■-> AENDERN ==> FRANZOESISCH (Y/N): DEFINITION ==> Ν N ERLAUETERUNG ~ > SYN ARTNR= Y N ERFASSER = SHIP TONJ AEND. Slogans > > > < QUEL = > Ascom. übersetzungsdienst KB1.AENDERN OPTION «===> = > DEUTSCH ERFASSER = SHIP TONJ AEND. DATUM = 10/04/89 DOKNR »·> 000001001213 TERM ==> Ganzheitliche Lösungen für individuelle Kommunikationsprobleme ==> > > > KOMP « > g a n z h e i t l i c h e Lösung. PR und Werbung.31/07/89 ERF. Kommunikationsproblem ABK ==> SACH — > Ascom. PR und Werbung. DATUM . problème de communication ABK ~ > ARTNR= SACH »■> Ascom. DATUM = 31/07/89 ERF. 1989S > > VORHANDEN? ( Y / N ) : MUTIEREN? ( Y / N ) : SB N N N N D E FINITION ==> ERLAUETERUNG ==> 241 . Ubersetzungsdienst KB1. Slogans > > > < QUEL ==> Ascom. 01.pour une communication efficace. à partir de certains mots-clés. (1) Découvrez Ascom et son univers: la technique de communication et l'aungsautonution Des solutions globales répondant aux problemet de communication individuelt Société des recherches cl technologies industrielles et des technologies du groupe Ascom 242 . (1) Le fax telephone.90 ASCOM WERBESLOGANS UND POSITIONIERUNGSZEILEN Deutsch . (1) Communications sans frontières. (1) Le fax des economies. le système lui permettra de le retrouver sans problème. Bild und Daten Mit Ascom sind Sie gut verbunden. (1) Der Spar-Pax. Le terminologue a au préalable saisi manuellement ce slogan dans le champ «TERM» normalement réservé aux unités terminologiques. votre partenaire en matière de transmission de la parole et des données Votre avenir avec Ascom. les textes. Les réseaux de communication du groupe Ascom transmettent et commulcn t la parole. (1) Le fax ad hoc. (1) Der Picobello-Fax. Ascom Ascom . (1) Mit Funksystemen von Ascom überall sicher erreichbar Mit uns sind Sic drahtlos auf Draht. Text. (1) Erleben Sie die Ascom-Welt der Knramunikalionstechnik und DiensUeistungsaufomation ganzheitliche I ¿tungen für individuelle Kommunikationsprobleme Gesellschaft fur industrielle Forschung und Technologien der Aacom Hasler Postbearbeitung von aacom erspart Ihnen mit der TMS Femvorgabe den Gang zum Postamt (I) Herzlich willkommen! Ascom Ihr Ascom Gesprächspartner Ihre Ascom für Daten· und Sprachkommunikation Im Ascom Team zum Ziel Kommunikationt-Nclzwerke von Ascom übertragen und vermitteln Sprache. Ascom Soyez les bienvenus! Ascom Votre partenaire Ascom Ascom.communications sans frontières FRANZOESISCH l * fax de l'ordre. Si le traducteur ne se souvient plus du slogan dans son intégralité.En voici un exemple : «Ganzheitliche Lösungen für individuelle Kommunikationsprobleme» («Des solutions globales répondant aux problèmes de communication individuels»). tes images et les données Ascom .Französisch DEUTSCH Der Ordnungs-Pax. (1) Der Tekfon-Fax. tels que «solution globale» ou «problème de communication» (saisis par le terminologue dans le champ spécifique «KOMP») Je vous propose ici également un extrait d'une liste contenant des entrées phraséologiques. Ascom Terminologiedienst 31. La gestion de la phraséologie engendre les mêmes problèmes. tels que les coûts salariaux de vos traducteurs. pour finir. sont appréciés des acheteurs de ces nouveaux produits. La gestion de la phraséologie Notre méthode ne répond sans doute pas entièrement aux attentes des traducteurs et des rédacteurs. En effet. Vouloir traiter l'ensemble de cette matière est un vrai travail de Sisyphe. voire plusieurs jours. des modes d'emploi bien traduits. Il faut compter près de 100 francs suisse par couple de langues. L'art pour l'art n'est pas de mise dans notre entreprise. la publicité et la documentation qui accompagnent ces produits ont également une durée de vie limitée. ajouter la remarque suivante : qu'en serait-il des coûts et du niveau de qualité si le traducteur ne disposait pas d'un dictionnaire électronique. offrant une phraséologie uniformisée. Le résultat de nos calculs vous étonnera peut-être. la qualité n'est que rarement quantifiable! Il est donc particulièrement délicat de concilier ces deux exigences contradictoires. mais je suis cependant persuadé qu'il ne s'agit pas là d'un cas exceptionnel. on sait qu'un bon slogan pour un nouveau produit peut avoir un impact publicitaire non négligeable. Malheureusement. l'assurance de la qualité (c'est-à-dire la vérification de l'exactitude des termes par les terminologue). la saisie par le terminologue dans la banque de données ou encore les coûts engendrés par la gestion du système. 243 . J'ai déjà cité le facteur temps et le facteur coûts qui accompagnent la création de slogans. les produits de haute technologie se succédant aujourd'hui à un rythme soutenu. nous avons dû passer par là! Donc une solution pragmatique tant au niveau de la gestion qu'au niveau des coûts s'imposait ! Je me permets de poser ici la question suivante: avez-vous déjà calculé le prix d'une unité phraséologique répertoriée dans votre banque de données? La création et la gestion d'une nouvelle unité phraséologique font intervenir de nombreux facteurs. A quoi bon consacrer plusieurs heures. De même. J'aimerais. Rechercher la solution parfaite est donc souvent une perte de temps et d'argent.3. mais devait «recréer» l'expression déjà traduite ou fouiller dans ses anciennes traductions pour retrouver le précieux slogan? Les coûts seraient certainement bien plus élevés encore et la qualité loin d'être assurée. à trouver le slogan idéal illustrant une publicité qui ne paraîtra qu'une seule fois? Et faut-il entrer ce slogan dans la banque de données? Néanmoins. mais notre objectif est essentiellement pragmatique: nous voulons sauvegarder les slogans et les expressions les plus importantes utilisées par notre entreprise afin de pouvoir les retrouver sans difficulté dès que nécessaire. L'apprentissage était dur. Jean-Pierre NEUHAUS Responsable du Service linguistique Ascom Ascom Management SA Belpstrasse 37 3000 Berne 14 244 . sa création et sa gestion engendrent des problèmes qui sont encore loin d'être résolus. si elle est bien le pain quotidien de nos traducteurs.Si la phraséologie occupe une place bien réelle dans la communication d'entreprise. Introduction Like Monsieur Jourdain. In fact. the Ministry wanted to promote French technology. the dividing line between term and phrase has never been a matter of concern because. who had been talking prose for forty years and never realised it. as we do when we read. Introduction Words that go together The phrase as a standard building block Proverbs and aphorisms The phrase as a vehicle for the term The phrase as a substitute for the term The phrase as the key to the word The disappearing phrase Conclusion 1.Phraseology in Translation at the United Nations: some Examples Ian Hamilton Sommaire 1. 3. 6. While the elegance of the translated text undoubtedly depends on the translator's art. which is to render meaning accurately while at the same time producing a text which does not read like a translation.. the language services at the United Nations have been writing and translating phraseology for forty years without ever identifying it as a separate field of study. both are an every-day need. While there are terminology and reference services to help translators in their task there are no phraseology services. from the translator's point of view.. which is something independent of all translation aids. 2. 4. phraseology is an element for which outside help can sometimes be provided. for Le Ministère a voulu par l'élaboration et la publication de ce document assurer la promotion des technologiesfrançaises. 5. We touch here on the very essence of translation.. In satisfying the translator's needs for 245 .. 8. 9. 7.. By elaborating and publishing this document. It is distracting to hear the original language ringing through. Under what head word should such entries appear? Fortunately. 2. The language of human rights provides us also with an example of the ambushes created by the invariability of certain expressions. Many United Nations glossaries have recognized the problem implicitly and included phrases such as to meet the cost of and even asylum seekers in distress at sea but this raises a problem of indexing.terminology through reference libraries. inhumains ou dégradants. Words that go together The basic problem in phraseology is that in all languages certain verbs and certain adjectives go by convention with certain nouns. There is scarcely a terminology bulletin that does not contain phrases as well as terms or at least some indication of how a term should be used. at least some of the needs for phraseology are satisfied at the same time. the computer holds out a solution. In human rights documents. Can we talk then of the droits de l'homme de la population ? And what of le droit des droits de l'homme for human rights law ? 246 .examples being theMultilingualDemographicDictionary published by Ordina and French-English Chemical Terminology by Fromherz and King (Verlag Chemie) . The aim of the present paper is to analyse briefly the parts played by the phrase in translation and to illustrate that analysis with examples. The verb lancer goes with appel d'offres in French but in English one does not launch a call for tenders. glossaries and term banks. the misuse of the intransitive verb to disappear being legitimized by the weight of popular usage and the appropriately sinister tone of the term. 3. say the Instructions for Translators. and this is particularly relevant when a long text is divided up between several translators. Extensive loss of life is not pertes étendues de vies humaines in French but pertes lourdes. Disappeared person incidentally is now the recognized English translation oí desaparecido. Droits de l'homme has become such a unitized expression that one hesitates to break it up. Some lexicographers have attempted to provide a remedy by compiling dictionaries of words in context . as has torture et autres peines ou traitements cruels. One reason for this is to avoid the possibility of a change of phraseology being interpreted as implying a change of meaning. The phrase as a standard building block «Once you have decided on the best translation of a word or phrase use it throughout». the expression enforced or involuntary disappearances has become standard. The principle is all the more binding the more formal the text.but the result is less satisfactory than one might hope. a most useful glossary published by the Council of the European Communities which tells us thatSecretary of State for Foreign and Commonwealth Affairs in the United Kingdom should be translated as Ministre des affaires étrangères et du Commonwealth (and suggests that Solicitor General should not be translated). but many of which cause puzzlement. in translating a paper on coal-mining. This derives from an incident in 202 BC when the king of Chu and his army were surrounded by enemy troops and. The songs of (the State of) Chu are all around is a Chinese saying which to the foreign reader conjures up a picture of joyful festivity but which in fact means to be in dire straits. To know. organizations and conventions constitute a kind of phrase which must be unchanging in all languages. 5. Translators of sensitive political texts are urged to stick closely to the original. declarations and the like are usually the outcome of lengthy debate and the wording. i. There is. Rome was not built in a day = Rome ne s'est pas faite en un jour = No se edificó a Roma en un día. titles of conferences. clumsy as it may be. Proverbs and aphorisms Proverbs and aphorisms constitute a special kind of fixed phrase that can put even the best translator to the test. These are in fact often sufficient. Certain languages are very rich in such expressions. that soutènement marchant equals powered support may be enough. In legal instruments. hearing the latter singing Chu songs. 4. has to be respected. The phrase as a vehicle for the term If we consider the term as the atom of language. The same is true of official functional titles. être aux abois.Resolutions. «Good translation attempts to approximate to the form as well as the content of the original text. likewise procedural phrases such as to call the meeting to order and to put to the vote in parts. some of which correspond closely to expressions in the target language. for example. realised that the whole country had been conquered. there is a way of 247 .» Here too there are phrases such as having learned with indignation and profound grief and reiterating its firm conviction that have standard translations in other languages. terms and expressions used previously can not be re-translated if a translation already exists.g. However in many technical fields. we realise that many multilingual dictionaries consists of atoms. Obviously. the smallest unit that cannot be subdivided further without changing its nature. Chapter VI of the United Nations Charter deals with the pacific settlement of disputes but it is unlikely that the present-day translator faced with règlement pacifique would use a word other than peaceful. even if the result sounds somewhat stilted. e.e. on seeing the word in its context. for example. It is true too that certain languages lack scientific and technical terminology. What we need is an indication that this expression as a whole can be translated as given a suspended sentence of two years. that the meaning was evident. a paraphrase was invented on the basis of the English explanation. How often have we been asked to explain a word and been unable to do so. For the translator to produce a text that reads convincingly. is of little use in translating a phrase like condamné à deux ans de prison avec sursis. the image is preserved in many other languages but translators may sometimes prefer to convey the meaning through a phrase. in the chocolate industry. despite efforts to create neologisms. therefore. a phrase such as l'Etat en tant que détenteur de la puissance publique will alsofindits place in a legal dictionary. Similarly. French and Spanish but. we are well on the way to producing a correct translation. means a product line such as a coated chocolate bar that is sold by the number of pieces rather than by weight. there is a typing mistake in the term. As no equivalent term in other languages could be found. as happens. In closely related languages there is more hope of finding a term-for-term equivalent than in languages of different families.expressing things and a turn of phrase that is typical. If we know that the context of the wordflavorsconcerns artificial intelligence and has nothing to do with ice-cream. not surprisingly. he must have access not only to the terms but also to the way they are incorporated into phrases. The phrase as a substitute for the term Every translator knows of cases where there is no suitable term in the target language for a term in the source. only tofindout. needs to be paraphrased in Arabic. meaning an unfrozen patch of water surrounded by ice. «Un dictionnaire sans exemples est un squelette». then the context becomes a light shining in the dark. One interesting aspect here is that the problem is specific to each target language. 6. which. has been absorbed unchanged into other languages such as English. 7. A telephone query regarding the word scarp may have us delving into 248 . as the State acting in its sovereign capacity. As the preface to the Petit Larousse has it. The Russian wordpolynya. and the choice may then be between a literal translation and a paraphrase. because a word for word translation is impossible. being the name of a programming language (and deserving at least an initial capital). A recent example encountered at the United Nations Office at Geneva was the word countline. If. In the case of the term greenhouse effect. To be told that sursis means delay or reprieve. The phrase as the key to the word It must be said that it is often the phrase that gives the word its meaning. The disappearing phrase Lastly. In letters. Various aids to translation exist.dictionaries of physical geography or geology unless we know that the context is one of steel-making and that two letters of the word scrap have been reversed. and the ubiquitous d'une part. but little guidance has so far been available on phraseology. while maintaining the required quality. Conclusion Good translation costs money.. particularly in the form of dictionaries and bilingual vocabularies. schéma or profil. 5102 Office des Nations Unies à Genève Palais des Nations CH-1211 Genève 10 249 . 9. and ways are constantly being sought in intergovernmental organizations and in the private sector of making translation more cost-effective. there are instances where the phrase can profitably be omitted in translation. d'autre part . l'expression de mes sentiments distingués can not be satisfactorily rendered in English and are best left out. Ian HAMILTON Chef de la Section de terminologie E. 8.dans le même ordre d'idées at the beginning of a paragraph for example. The possibility of full-text searching by computer holds out hope for the future in this respect. expressions such as Veuillez agréer.can very well be disregarded in English.. some recommended translations for the latter being structure. many linking words and phrases which make the French read well . In records of proceedings also. such as development or pattern. The importance of the context is critical with certain notorious words in English. Monsieur. composition. . 3. Nutzung als terminologische Daten Ingo Hohnhold Übersicht 1. das sind zwei Bereiche. Kontexte 3.3. Terminologisch relevante Phraseologie oder phraseologisch gebundene Terminologie? Phraseologie gilt als schwer abgrenzbarer Bereich zwischen Wortschatz und Syntax. Texttypmerkmale Nutzung als terminologische Daten 5. 5.2. Funktionen im Text. Kontexte 5. Kontexte 2.Terminologisch relevante Phraseologie in Fachtexten Erscheinungsformen. Texttypmerkmale Funktionen im Text 3. Fügungen. Bedeutung für Textherstellung und -Übersetzung. als er sich auf die Fachphraseologie 251 . Standardformulierungen 2.2. 6.3. Texttypmerkmale Bedeutung für Textherstellung und -Übersetzung 4.2. 7. Standardformulierungen 4. Standardformulierungen 5.2. die einfacher zu bestimmen sind. Fügungen. Wer sich mit Fachtexten und Terminologie befaßt. Fachsprachliche Wendungen. 4. 1. Fügungen.1. Terminologisch relevante Phraseologie oder phraseologisch gebundene Terminologie? Erscheinungsformen 2. Wendungen. Fügungen. Texttypmerkmale Terminographie und Phraseographie Textbezogene Terminologiearbeit 3. Kontexte 4. Wendungen. 2. Standardformulierungen 3.1. Wendungen.1. hat es insofern leichter.1.3. sie stehen der Terminologie am nächsten und lassen sich auch lexikographisch als Stichworteinheiten darstellen. in seinen Illustrierten Technischen Wörterbüchern in sechs Sprachen. Hohnhold und anderen in die übersetzungsorientieite Terminologiearbeit eingebracht und hat dort heute ihren festen Platz. Die Terminologienormung versteht unter Fachphraseologie die Gesamtheit der Fachwendungen. Es erscheint am einfachsten. mit terminologischer Wertigkeit12 Und es wären: Terminologisch relevante Phraseologie = phraseologische Einheiten oder weitergehende Passagen mit extrahierbaren Termini oder solche mit terminusvertretender Funktion. durch EinbindungderTerminologie in das gemeinsprachliche Textgerüst mehr oder weniger fest gefügte Wortgruppe jenseits der Mehrwortbenennungen.beschränken kann. Eine Generation später erweiterte Warner das Verständnis von fachsprachlicher Phraseologie um die Standardsätze und ergänzte Wüsters seit den 30er Jahren geschaffenen terminologischen Grundsätze um phraseologische Grundsätze für die Technik. es aber erweitern in Richtung auf das Textganze. sondern auch andere und weitergehende phraseologische Strukturen. Wir wollen wie folgt definieren: Terminologisch relevante phraseologische Einheit = Dabei soll gelten: terminologisch phraseologisch = = einen definierten fachlichen Begriff oder Sachverhalt benennend Text als sprachlichen Zusammenhang gestaltend.und Mehrwortbenennungen gelten als die klassischen terminologischen Einheilen. 1 2 DieEinwort. Diese weitere Sicht von terminologisch relevanter Fachphraseologie wurde seit Ende der 60er Jahre von Dubuc. u. mit den phraseologischen Einheiten zu beginnen. 252 . Die Mehrwortbenennungen werden daher hier nicht zu den phraseologischen Einheiten gezählt.a. Die Fachphraseologie in dieser Sicht wurde Ausgang der 20er Jahre von Schlomann erstmals in die lexikographische Darstellung einbezogen. Denn für die Herstellung und Übersetzung von Fachtexten sind nicht nur lexikalisch faßbare Einheiten wichtig. Die Mehrwortbenennungen und die terminologisch relevanten phraseologischen Einheiten können gemeinsam als terminologisch bestimmte Mehrwortbildungen bezeichnet werden. Wir wollen im folgenden an die geschilderte Entwicklung anknüpfen und uns an das Verständnis der Terminologienormung von Fachphraseologie anlehnen. "überfrierende Nässe". In dreien der vier Teile der phraseologischen Gruppe finden sich Termini aus dem Wortschatz der Meteorologie: "Strecke". von der anderen Seite gesehen. Terminologisch relevante Phraseologie und phraseologisch gebundene Terminologie bezeichnen demnach zwei Sichtweisen von entgegengesetzten Ausgangspunkten auf die gleiche Sache.B.Phraseologisch gebundene Terminologie = in phraseologischen Umfeldern verwendete Termini. "überfrierend". daß die hier vorkommenden Termini im Textumfeld phraseologisch-idiomatisch-syntaktisch gebunden sind. für das alle oben getroffenen Feststellungen im Prinzip auch gelten. wenn veränderte faktische Details Wortlautänderungen verlangen. "Nässe". Beispiel 1 belegt also. eine Standardaussage in Wetterberichten. wenn auch theoretisch richtig und verständlich). Sie besteht aus vier Teilen. die nicht die Struktur der Gruppe schwächen. Der phraseologische Charakter wird durch die idiomatische Ausdrucksweise unterstrichen: durch die Stichwortaussageform. "Glätte". in dem die Zahlen je nach Wetterlage austauschbar sind. stellt einen Rahmentext dar. femer durch feste. Beispiel 2 Tagestemperaturen minus 4 bis 0 Grad / bei längerer Sonneneinstrahlung bis plus 4 Grad / nächtliche Temperaturen minus 8 bis minus 13 Grad / über Schnee bis minus 16 Grad 253 . wie auch die folgende.) Beispiel 1 während der Nacht / auf freien Strecken / Gefahr von Glätte / durch überfrierende Nässe Diese phraseologische Gruppe ist. nur so übliche Fügungen (z. Übrigens gibt es hier eine idiomatisch gängige Variante: «bei längerem Sonnenschein» (statt «Sonneneinstrahlung»). wäre "nachts" oder "Risiko von Glätte" nicht üblich. daß hier eine phraseologische Gruppe konzentriert terminologisch besetzt ist und. "freie Strecken". ferner eine ebenso übliche Erweiterung: «über geschlossener Schneedecke». (EN steht für Englisch. Beispiel 2. Die mögliche partielle Alternative und die mögliche partielle Erweiterung sowie auch die Austauschbarkeit von Größen sagen etwas über die Stabilität von phraseologischen Gruppen aus: Sie bleiben auch dann erhalten. Es handelt sich um Einheiten von doppelter Wertigkeit. Die folgenden Beispiele 1 bis 6 werden diese Überlegungen weiter stützen. . Beispiel 4 Mitarbeiter EN .Beispiel 3 keine Lautäußerung EN uttering no call Beispiel 3 steht für die Kategorie von standardisierten Kurzangaben zur Bezeichnung häufig wiederkehrender gleicher Sachverhalte in naturkundlichen Bestimmungsbüchern. Hier vertritt eine idiomatische Fügung u. Standardformulierungen Zuerst interessieren uns die schon angesprochenen phraseologischen Einheiten.a. wenn der Gruppe in einer anderen Sprache ein abgegrenzter Terminus gegenübersteht. Fachsprachliche Wendungen. Erscheinungsformen 2. der auf idiomatische Umschreibung nicht angewiesen ist... gibt aber gleichwohl als Ganzes den S achverhalt.000 different products are marketed Beispiel 6 Stationierungskosten EN the foreign-exchange costs of maintaining the British Army on the Rhine 2. Beispiele 4 bis 6 machen die terminusvertretende Funktion der englischen Fügungen vielleicht noch deutlicher. of thanking everyone working for the Group . Die englische Entsprechung der deutschen Angabe enthält kein Äquivalent für den deutschen Terminus «Lautäußerung».. Das ist der Kreis der fachsprachlichen Wendungen und sonstigen mehr oder weniger fest gefügten Standardformulierungen.1. for their contributions to our results Beispiel 5 Sortiment EN some 6. daß diese Funktion einer phraseologischen Gruppe in einer Sprache dann besonders augenfällig wird. Fügungen. den die deutsche Angabe bezeichnet. Die Beispiele zeigen auch. vollständig wieder. 254 . einen Terminus. ähnlich wie terminologische Einheiten. Sie sind dem Fachmann auf seinem Gebiet meistens geläufig. in der Industrie). Allen diesen phraseologischen Einheiten ist gemeinsam.B. wenn sich einzelne Werte in ihnen ändern. mehr oder weniger fest gefügte Satzgruppe zur Bezeichnung eines meist komplexeren Sachverhalts. prinzipiell auch Gegenstand der Normung. deren Rahmen z. Wendungen sind als indefinite Wortgruppen immer Grundformen. Phraseologische Einheiten sind. sowohl der institutionellen und fachverbandlichen nationalen und internationalen Normung (Beispiel Kommunikation in der Flugsicherung) als auch der haus.B.Wir können wie folgt differenzieren: Wendung Sonstige Fügung = = fest gefügte infinite Verbalgruppe zur Bezeichnung eines Sachverhalts.S. meist mit dem plausiblen Hinweis darauf..und bereichsinternen Festlegung einheitlichen Sprachgebrauchs (z. Dementsprechend werden diese satzüberschreitenden Standardformulierungen auch nicht zu den terminologisch bestimmten Mehrwortbildungen gezählt. (In der Textverarbeitung auch Textbaustein genannt. während sonstige Fügungen häufig nur in einer Gebrauchsform vorliegen. die weder den Mehrwortbenennungen noch den Wendungen zuzurechnen ist. Die Wendungen sind definitionsgemäß auf einen syntaktischen Umfang unterhalb der Satzebene beschränkt. daß sie mehr oder weniger fest gefügte Formulierungen zur Bezeichnung häufig wiederkehrender gleicher fachlicher Sachverhalte und Zusammenhänge darstellen. mehr oder weniger fest gefügte Wortgruppe zur Bezeichnung eines Sachverhalts.) Weitergehende Standardformulierung = Nicht alle Terminologen zählen die letzte Untergruppe noch zu den phraseologischen Einheiten i. auch dann erhalten bleiben kann. Das ist vielleicht ein Grund dafür. unterhalb der Satzebene oder satzbildend. daß solche Textabschnitte ihrerseits phraseologische Einheiten enthalten können. 255 . daß sie nicht so bereitwillig wie Benennungen und Wendungen lexikographischer Darstellung zugeführt werden.e. Die über die satzunterschreitenden und satzbildenden Fügungen hinausgehenden Standardformulierungen sind dagegen kürzere oder längere Textabschnitte. meist eines Ablaufs. Diesem Sprachgebrauch wollen wir hier folgen. meist unterhalb der Satzebene. 13. Kontexte oder. grundstücksgleiche Rechte und Bauten einschl. bei längeren Texten meist ein größerer. werden die Mikrokontexte meist einfach Kontexte genannt. Straßen­ und Wasserstraßenverkehr Grundstücke. 10 (für Wendungen) die Arbeit niederlegen Konkurs anmelden einen Vergleichsantrag stellen spanabhebend verformen B e i s p i e l e 11 .2. genauer. Mikrokontexte heißen sie in Abgrenzung zum Makrokontext.h. der Bauten auf fremden Grundstücken Lieferung erfolgt in der Reihenfolge des Bestelleingangs über die Schneidkanten gesehen (ferner Beispiele 1. X wird keine über das ihm überlassene Dokumentationsmaterial hinausgehenden Zusicherungen oder Eigenschaftsangaben machen.) B e i s p i e l 15 (für eine weitergehende Standardformulierung) X wird die Α­Produkte ausschließlich unter den angegebenen Produktbezeichnungen vorstellen. Da bei der Erfassung terminologischer Daten eine Verwechslung zwischen Mikro­ und Makrokontext aber kaum wahrscheinlich ist. 256 .2. Wir können dann definieren: Kontext (Mikrokontext) = eine B enennung (oder Wendung oder Fügung) in ihrem vorgefundenen engsten sprachlichen Umfeld. 9. ein konkreter Textausschnitt. Mikrokontexte werden bei der übersetzungsorientierten Termino­ logiearbeit routinemäßig in terminologische Einträge aufgenommen. 2. in sich selbständiger Abschnitt. unter dem bei kürzeren Texten der gesamte Textzusammenhang verstanden wird. Diese Klausel aus einem Vertriebspartnervertrag zwischen den Firmen A und X belegt anschaulich den Textbausteincharakter solcher Standardformulierungen.B e i s p i e l e 7. d. 14 (für sonstige Fügungen) Schienen­. 12.3 in Abschnitt 1. die A nicht zuvor schriftlich bestätigt hat. 8. sondern aktuelle Gebrauchsfälle von Benennungen. Fügungen und Standardformulierungen. die allerdings. ähnlich wie terminologische Einheiten. in Texten als solche von vornherein existieren. where no monopoly or dominant market power exists B e i s p i e l 18 Monopolsituation KON hier eine Monopolsituation. Ein weiterer Unterschied ist. ggf. die sich darauf beziehen (unter KON). Die Beispiele zeigen. Die Auslaßpunktung weist ggf. dieselbe Kontextpassage hat auch für die jeweils anderen Begriffe Aussagewert. ein englisches Äquivalent (EN). etwa im Sinne lexikalischer Einheiten. auf Anbindungsstellen im Text hin. wie jene.) B e i s p i e l 17 marktbeherrschende Stellung KON . sind Kontexte keine fest gefügten sprachlichen Strukturen. Rezession nein (Der gleiche Kontext bezieht sich auch auf die Benennung «Rezession» und hat dort den gleichen Wert wie hier.. Angegeben sind jeweils die Benennung.Im Gegensatz zu den im letzten Abschnitt behandelten phraseologischen Einheiten. während Kontextpassagen vom Textauswerter je nach Bedarf erst in ihrem Umfang bestimmt werden. sei es eine Monopolstellung oder eine marktbeherrschende Stellung EN dominant market power KON . daß Kontexte in mehrsprachige Einträge unabhängig voneinander aufgenommen werden können. häufig typisch sind.. den Wendungen.. B e i s p i e l 16 Abschwächung KON (Wirtschaftswachstumsprognose) Abschwächung ja. Das gilt im Prinzip für alle Kontexte mit verwandten oder antonymen Begriffen. daß phraseologische Einheiten. Kontexte sind kein Gegenstand terminologischer Normung. Die folgenden Beispiele 16 bis 25 zeigen Ausschnitte aus terminologischen Einträgen mit Kontexten. dort eine Wettbewerbssituation EN monopolistic situation KON in monopolistic and competitive situations 257 ... Kontextpassagen. liquid. and gaseous B e i s p i e l 22 stumm KON stumme Infarkte.B e i s p i e l 19 Arbeitsplätze KON sich entweder für Überstunden oder für die Schaffung neuer Arbeitsplätze entscheiden EN full-time work KON .h. bands EN section KON divide the area of the chromatographic plate into three equal sections 258 .. Infarkte ohne Schmerzen KON elektrisch stumm verlaufender Infarkt KON klinisch stummer Infarkt EN silent KON cardiac infarction in the absence of pain. ob in der fachlichen Umgangssprache (in der Technik «Werkstattsprache» genannt) oder in der fachlichen Hochsprache (oder verkürzt) KON fachliche Umgangssprache (in der Technik «Werkstattsprache» genannt)/fachliche Hochsprache B e i s p i e l 21 Aggregatzustand EN physical state KON matter exists in three different physical states .solid.. so that all overtime could be converted into full-time work B e i s p i e l 20 fachliche Umgangssprache KON ... d..25-cm. or so-called «silent» infarction KON clinically and electrocardiographically «silent» occlusive coronary arterial disease B e i s p i e l 23 Bahn KON die Schicht in Bahnen unterteilen EN band KON rule the paper vertically into 1. auf ihn muß er hinschreiben.. um die beabsichtigte Wirkung der Textaussage tatsächlich zu erzielen. Ihn hat er zu berücksichtigen.v. Ihn muß er so sicher wie möglich erreichen.S.B e i s p i e l 24 aufbewahren (i. Rezeptionssicherheit und -komfort gewährleisten. die müssen auf Rezeptionsvermögen und Rezeptionsgewohnheiten des Adressatenkreises ausgerichtet sein.. der Textverfasser richtet seine Aussage an einen ihm bekannten Adressaten(kreis). Fachtexte sind ausgeprägter als gemeinsprachliche Texte Instrumente bestimmter. should be kept in a well-closed container EN preserve KON preserve in tight containers EN store KON store in a cool place 2. and reserve the expressed material EN retain KON filter.. deren Ankommen mitentscheiden.S. und dazu dienen u. die über deren Gelingen. B e i s p i e l 25 aufbewahren (i. lagern) EN keep KON . behalten) EN reserve KON ..3..v. die hier zu behandelnden terminologisch-phraseologischsyntaktischen Besonderheiten.a.. Wir meinen damit terminologisch-phraseologisch-syntaktische Besonderheiten.. aufheben. Die phraseologische Komponente greift hier am weitesten zur Syntax hinüber. and retain the filtrate EN save KON save the solution for the test for. Texttypmerkmale mögen weniger konkret greifbar erscheinen als die bisher erwähnten phraseologischen Einheiten und Mikrokontexte. in der Regel von vornherein vertrauter Kommunikationspartnerkonstellationen. es sind dennoch sehr spezifische Größen in Fachtexten. 259 . Fachtexte können sich in ihrem Aussagetyp sowohl von einem Fachgebiet zum anderen als auch innerhalb eines Fachgebiets unterscheiden. die Texttypen charakterisieren und untereinander abgrenzen. Der Vertrautheitsgrad mit dem fachlichen Inhalt und der fachsprachlichen Ausdrucksweise ist nicht in allen Kommunikationspartnerkonstellationen von vornherein gegeben und auf allen Seiten gleich. 260 . fällt auf. solche Vertrautheitsdefizite abzubauen. Forschung und Entwicklung. Aber auch unter Kommunikationspartnern «vom Fach» kann es noch genügend Unterschiede geben. Entwickler schreibt für Anwendungsingenieur) als auch von einem gebietsgleichen Textverfasser/ Adressatenkreis-Bereich zum anderen (z.oder Wirkungsabsichten. sowohl zwischen Textverfasser und Adressat (z. Innerhalb eines Fachgebiets sind es dagegen die unterschiedlichen Kommunikationspartnerkonstellationen und Aussage. um zu genesen). die Fachwortdichte im Text gezielt zu verringern und vermehrt auf gemeinsprachlichen Wortschatz. zurückzugreifen. aufweisen. Eine Möglichkeit unter anderen. der kranke Schneider. Produktion. während letztere oft viele begriffsüberschreitende Sachverhalte und nicht selten sogar ungeklärte oder umstrittene Begriffe zu berücksichtigen haben und entsprechend mehr Umschreibungen. dem Maschinenbau oder der Medizin mit Texten aus der Psychologie oder S oziologie vergleichen.h. Eine weitere Möglichkeit ergibt sich aus der strikten Berücksichtigung des dem Adressatenkreis geläufigen Texttyps mit seinen terminologischen und phraseologischsyntaktischen Besonderheiten. So ergeben sich Texttypen. technische Kundenberatung). deren fachsprachliche Ausdrucksweise bis in die Phraseologie und Syntax hinein als Gegenstand offen verstandener Terminologiearbeit erfaßt und reproduzierbarer Nutzung zugeführt werden kann. So werden phraseologische Einheiten und Strukturen von selbst zu Gegenständen von Terminologie(arbeit).B. auch auf Umschreibungen. daß sich erstere überwiegend auf die Termini konkreter. aus deren Unterschiedlichkeit. d. Letztere ist dann am größten. meist einfacher Begriffe stützen. der Feinmechanik. der den Beipackzettel des ihm verordneten Medikaments verstehen muß. also Phraseologie. In beiden Fällen geht der Gebrauch von Terminologie mit der Verwendung phraseologisch-syntaktischer Strukturen Hand in Hand. eine bestimmte Auswahl aus dem Fachwortschatz des betreffenden Gebiets ist an die Wahl bestimmter phraseologisch-syntaktischer Strukturen gekoppelt.Wenn wir Texte aus Gebieten wie etwa der Kraftfahrzeugtechnik. besteht darin.B. nach denen sich Texte in Typen einteilen lassen. Begriffsumschreibende Phraseologie kann demnach als eine Art von Terminologieersatz angesehen werden.B. Kommunikationspartnerkonstellationen ergeben sich zunächst aus den Standorten von Textverfasser und Adressat in dem fraglichen Fachgebiet bzw. wenn der Adressat in bezug auf das Fachgebiet Laie ist (wie z. T. durch Verknüpfung terminologischer und gemeinsprachlicher Elemente miteinander) am Zustandekommen von Texttypen mitwirkend (zusammen mit den Benennungen. daß die Wendungen und sonstigen Fügungen neben ihren phraseologischen klare terminologische Funktionen im Text erfüllen. dem Adressatenbezug und der Terminologie. die Mehrwortbenennungen) auf Eindeutigkeit der Begriffe bzw. begriffs.1. diejenigen phraseologischen Bildungen. die der Terminologie am nächsten stehen.B. Sachverhalte sichern helfend (wie die Benennungen) Fachsprache stabilisierend. wie schon erwähnt.. schlüssige fachliche Aussage mitwirkend (zusammen mit den Benennungen) am Zustandekommen des Textes als gesamtsprachlicher Zusammenhang mitwirkend (z. generell gleichbleibende Textteile in wiederkehrenden Texten mit von Text zu Text unterschiedlichen Textteilen bildend) (im wesentlichen Standardformulierungen) Die Übersicht zeigt. 261 . Betriebsanleitungen jeglicher Art) am Zustandekommen des Textes als zusammenhängende.oder sachverhaltsbenennend (Wendungen. reproduzierbares. Wendungen.B. schnelles. Sehen wir uns die wichtigsten Funktionen an. Sachverhalten und Zusammenhängen erleichternd (Erinnerungswert!) (wie die Benennungen) soweit zutreffend. Formulare konstituierend.3. Ihnen kommen im Fachtext z. ähnliche.B. sogar gleiche Funktionen zu wie den terminologischen Einheiten i.Fügungen) (in dieser Funktion den Benennungen gleich oder ähnlich) sachverhaltsbenennend bis -beschreibend (weitergehende Standardformulierungen) (wie z. Sachverhalte hinwirkend (wie die Benennungen) genaues. Standardformulierungen sind.T. absatzbildende Standardformulierungen) Rahmentexte oder Textrahmen bildend (z.S. bei allen Kommunikationspartnern identisches Verstehen der Begriffe bzw. Fügungen. Funktionen im Text 3. z. Betriebssicherheit fördernd (z.e.T. Standardsätze in der Flugsicherung. zum vierten wichtigen Fachtexte konstituierenden Merkmal. Damit wird die Phraseologie. transparent und übersichtlich machend (wie die Benennungen) schnelles Wiederauffinden von gleichen Begriffen. d.h. den Benennungen. neben dem Sachinhalt. in stärkerem Masse als jene) selbständige Textabschnitte bildend (längere. daß Verluste auf jeder Seite so gering wie möglich bleiben. Lieferverträge. In ihnen spielt sich. und das braucht nicht unbedingt zu stören. Fügungen und kürzere Standardformulierungen bezeugen auch insofern ihre funktionale Nähe zu den Benennungen. als sie. nicht selbständig lexikalisierbare Textfragmente stellen Kontexte freien Sprachgebrauch im Rahmen der jeweils fachinhaltlich und texttypmäßig vorgegebenen Aussage. Wie schon der Name sagt. Kontexte Als nicht fest gefügte. 3. d. Am brauchbarsten sind solche Fachtexte.h. so. daß sie einen Text erfordert. mehr noch als in den phraseologisch-terminologischen Einheiten. zum Gegenstand terminologischer Normung werden können. Manche Textverfasser lassen auch in typgebundenen Fachtexten ihren eigenen Stil durchscheinen. auch den zweidimensionalen Charakter von Sprache gegenüber dem eindimensionalen von Sache deutlich: Sprache macht einmal Sache erfaßbar und gehorcht zum anderen autonomen Gesetzen und Gebrauchsmustern. als die von der Terminologie am weitesten entfernten phraseologischen Gegebenheiten in Fachtexten. Denn zunächst ist die schreibende Wirklichkeit etwas anders. in denen es den Verfassern gelungen ist. Vor allem längere Texte können Abschnitte enthalten. Fachtexte sollen eindeutige fachliche Inhalte in eindeutiger und idiomatisch geläufiger sprachlicher Darstellung vermitteln.B. repräsentativer Vertreter seiner Klasse wäre. diese beiden Charaktere von Sprache so aufeinander abzustimmen.a. Texttypmerkmale bilden. die Verfugung der Termini mit den gemeinsprachlichen Bausteinen im Text ab.und Rezeptionssituation dar. 3. reihen ihn als Individuum in eine Texttypklasse ein. Diese doppelte Forderung macht u.2.Wendungen. typisieren solche Merkmale einen Text. in dem die textganzheitlichen Aspekte im Vordergrund stehen.3. 262 . wie jene. Auch die Sache und die mit ihr verknüpfte Aussageabsicht ist manchmal anders. die unterschiedlichen Typen zuzuordnen sind (z. der Merkmale mehrerer Texttypen aufweist. Allerdings darf man sich nicht vorstellen. Geschäftsberichte). daß jeder Text ein «reiner». Angesichts dieses Abstimmungsbedarfs erscheint die doppelte Zugehörigkeit der hier behandelten Einheiten und Strukturen zur Phraseologie und zur Terminologie besonders plausibel. einen Bereich. Für die Textrecherche im Rahmen eines Dokumentationssystems wird der Aspekt der Selektion in zweifacher Hinsicht relevant: Die Zahl der ausgeworfenen Texte wird nicht nur durch Angabe des Fachgebiets. sicherstellen.in diesem Sinne und nur in diesem Sinne! zweitverfaßte Aussagen. Denn Übersetzer gehen. anders als primär schreibende Fachautoren. 263 . sondem. Dazu ist sie zunächst im Ausgangstext. 4.a. der Übersetzungen. Damit diese Aussagen die Adressaten im Lande der Zielsprache möglichst uneingeschränkt erreichen. die ihnen zur Übersetzung vorliegen oder die sie als verständnisunterstützende Texte benutzen. Die Unzahl von Texten wird durch ihre Typzugehörigkeit auf eine überschaubare Ebene gebracht. mehr noch. Die texttypbildenden terminologisch-phraseologisch-syntaktischen Merkmale führen solches Hinwirken von Teilen und Teilaspekten auf ein schlüssiges Textganzes konsequent zuende. immer von schon bestehenden fertigen Texten (den Ausgangstexten) aus. Angesichts des Adressatenkreises. zum anderen für das Verfassen der Zieltexte. Sodann sind nach Bedarf zielsprachige Texte gleichen Typs nach Entsprechungen abzusuchen. durch Angabe des benötigten Texttyps auf einen bewältigbaren Umfang begrenzt. Schließlich werden gefundene bzw. wird im folgenden vorzugsweise auf diese Variante eingegangen. Die besprochenen Erscheinungsformen fachtextlicher Phraseologie sind für Übersetzer in zweifacher Hinsicht wichtig: zum einen für das . müssen ihre Übersetzer u. an den sich dieser Beitrag richtet. in ergänzenden Texten in der Ausgangssprache. die bei ihnen entstehenden neuen Texte (die Zieltexte) sind . Fügungen und weiteren Standardformulierungen sowie die Kontextpassagen wichtige Brücken von den ausschließlich terminologischen Bausteinen zum Textganzen. zu ermitteln. Bedeutung für Textherstellung und -Übersetzung Textübersetzung ist eine unter anderen Voraussetzungen und Produktionsbedingungen ablaufende Variante von Textherstellung. Wie in früheren Abschnitten erwähnt.Verstehen von Texten. und ggf. schlagen schon die Wendungen.Dessen ungeachtet stabilisieren Texttypmerkmale die Texte. analog zu den gefundenen verfaßte Entsprechungen in die entstehende Übersetzung eingebracht. daß die terminologisch relevante Phraseologie in allen ihren Erscheinungsformen überkommt. in die sie eingehen. Fügungen und vor allem auch längere Standardtextabschnitte für den Gebrauch verbindlich festzulegen und bei Bedarf bereitzustellen. denen mehr oder weniger intuitiv beizukommen sei. phraseologisch-idiomatische Orientierung. Fügungen. die Texte auswerten. nicht nur Benennungen. Wenn es gelingt. es komme in Fachtexten nur auf die richtigen Benennungen an. in die entstehende Übersetzung. verbilligen. und alles übrige seien Übersetzungsschwierigkeiten. Wendungen. Lösungsansätze ergeben sich aber erfahrungsgemäß am ehesten dort. d. sondern auch Wendungen. um phraseologisch ausgerichtete Terminologiebestände aufzubauen. kann das dieTextherstellung und -Übersetzung erheblich rationalisieren. Das ist der ökonomische Aspekt. stehen die Chancen gut. Die konkreten sprachlichen Aspekte sind hier die terminologisch besetzten phraseologischen Strukturen jenseits der Ein. vor allem von Vergleichstexten in der Zielsprache.h. Dieser Nutzen wirkt sich insbesondere auch bei der Herstellung aktualisierter Fassungen bereits existierender Texte und Übersetzungen aus. Wenn sie im Zuge der Übersetzungsvorbereitung im Ausgangstextrichtigerkannt werden und wenn das Auswerten zielsprachiger Vergleichstexte möglichst viele Äquivalente ergibt. Das gleiche Ziel haben auch Terminologen vor Augen. in ergänzenden Texten als auch in zielsprachigen Vergleichstexten. Als authentische Textausschnitte haben Kontexte zunächst sprachgebrauchsbelegenden Wert. Fügungen und kürzeren Standardformulierungen meist ohne größere Mühe zu erkennen.und Mehrwortbenennungen. Natürlich machen alle sich beim Übersetzen ergebenden Fragen und Probleme das Übersetzen schwierig. etwa in einem Unternehmen. sowohl im Ausgangstext und ggf. Ein ganz anderer Aspekt ist für das Erstverfassen von Texten von gleicher Bedeutung wie für das Übersetzen und die textbezogene Terminologiearbeit.4. Standardformulierungen Als phraseologische Einheiten sind vor allem die Wendungen. Kontexte Terminologie imrichtigenund aktuell üblichen phraseologischen Umfeld gelangt auch über kontextbewußtes Auswerten von Texten. Der Textauswerter muß sich allerdings von dem immer noch verbreiteten Vorurteil freimachen. vor allem bei Großprojekten.2. dem Übersetzer oder Terminologen. sie geben dem Textauswerter. 264 . 4. die in die Übersetzung übernommen werden können.1. wo man Schwierigkeiten an konkreten fachlichen oder sprachlichen Aspekten dingfest machen kann. daß die Terminologie in ihr in dem jeweilsrichtigenund üblichen phraseologischen Rahmen integriert ist. 24. Sie zeigen. begriffsklärenden Funktion erleichtem Kontexte dem Textauswerter zunächst das Verstehen von Zusammenhängen im Text. daß sich die beiden Funktionen in ihrem prinzipiell unterschiedlichen Informationswert im Hinwirken auf ein schlüssiges Textganzes ergänzen.2. daß es vielmehr Texte und Texttypen mit unterschiedlichem Fachlichkeitsgrad gibt. Beispiele 23. «Werkstattsprache».20 bringen im Kontext Antonympaare. Das Verfassen und Übersetzen von Texten lehrt und lernt sich nämlich viel unaufwendiger.und Unterordnung von Begriffen vor. Sie enthalten nämlich nicht selten offene oder verdeckte definitorische Elemente. 265 .Daneben unterstützen sie den Textauswerter häufig bei der Klärung eines Begriffs und der daraus folgendenrichtigenAuswahl des Äquivalents in der Zielsprache. daß es keine eindeutige scharfe Trennungslinie zwischen Fachtexten einerseits und gemeinsprachlichen Texten andererseits gibt. in Beispiel 20 liegt mit «fachliche Umgangssprache». es handelt sich um Hantierungsvorschriften. herangezogen. «fachliche Hochsprache» ein kleines Begriffsfeld mit den Kriterien der Neben. Texttypen hängen eng mit dem Fachlichkeitsgrad von Texten zusammen. Ein entwickeltes Bewußtsein für Texttypen und Kommunikationspartnerkonstellationen macht vor allem Übersetzern klar. kann er seine Übersetzung bzw.3. wenn man von Texttypen ausgeht. In Beispiel 21 ist das Begriffsfeld der drei Aggregatzustände komplett. In den Kontextpassagen von Beispiel 22 sind die begriffsklärenden und idiomatisch-phraseologisch orientierenden Funktionen gleichermaßen wichtig. wie sie schon für die phraseologischen Einheiten beansprucht wurde.19. kommt auch den Texttypmerkmalen zu. seinen Terminologiebestand mit den jeweilsrichtigenund üblichen terminologisch-phraseologischen Bausteinen und Baugruppen versorgen. In dieser zweiten. 4.25 bringen im Englischen jeweils alternative Äquivalente für den deutschen Begriff. wenn auch nicht immer rein oder in Monokultur. wie Beispiel 17. Beispiele 18. Dasselbe trifft für Beispiel 17 zu. die sich anhand der Kontextpassagen als Synonyme ausweisen. Texttypmerkmale Eine erhebliche Bedeutung für ökonomische Herstellung und Übersetzung von Fachtexten. In Beispiel 16 grenzt der Kontext «Abschwächung» von «Rezession» begrifflich ab und verhindert dadurch eine mögliche Gleichsetzung der beiden Termini (und die Folgen solchen Mißverstehens für die Übersetzung). in den englischen Kontextpassagen idiomatischphraseologische Strukturen. die ja in jedem einzelnen Text als Grundstruktur wiederkehren. darauf aufbauend. Zur Veranschaulichung dieser beiden wesentlichen Kontextfunktionen seien hier einige Beispiele aus Abschnitt 2. Beispiel 19 bringt. Außerdem begründet die Formulierung in diesen Kontexten auch bereits den Texttyp. die neben ihrer terminologischen eine phraseologische Wertigkeit aufweisen. Die Teil in formationen setzen sich zusammen aus einer Grundeintragung pro im Eintrag vertretene Sprache und dem Rest. welches Material unserer Untersuchung in Datenbankeinträgen gespeichert werden kann und wie. Die nächste Frage ist die nach der Herkunft des Materials. in dem er erkennt. das sind die Begleitinformationen. wenn sie sich klarmachen. sondern zugleich auch erste Hilfe. Die schon mehrmals erwähnte vergleichende Textauswertung. Terminologischer Eintrag (in einer Datenbank) = 266 . dokumentieren und verwalten. unterstützt Übersetzer auch in Sachen Texttypmerkmale: Sie trainieren ihre Sicherheit im Ansprechen von Texten und verfügen über Muster dafür. für eine oder mehrere Sprachen. strukturierte Sammlung verschiedenartiger Teilinformationen. daß der Weg vom (ihnen meist vertrauteren) gemeinsprachlichen Text zum hochspezialisierten Fachtext über Stufen geht. Für manchen angehenden Fachübersetzer ist erfahrungsgemäß der Bann in dem Moment gebrochen. 5.Diese differenzierte Sicht kann Berufsanfängern den Einstieg in das Fachübersetzen erheblich erleichtern. Wie kommen Übersetzer und Terminologen an das Material? Wo ist es zu finden? Zunächst wieder ein paar Definitionen: Terminologische Daten Terminologischphraseologische Daten = = alle in terminologischen Einträgen sinnvollerweise zu speichernden Informationen. Der Eintrag enthält einzeln ansprechbare Felder für die verschiedenen Teilinformationskategorien. mit ausgewählten Texten in beiden Arbeitssprachen. die einen fachlichen Begriff oder weitergehenden Sachverhalt oder Zusammenhang bezeichnen und seine Bezeichnung(en) im aktuellen Sprachgebrauch belegen. Daten (wie oben definiert). daß der zu übersetzende Ausgangstext nicht nur Aufgabe und Problem ist. daß da keine mit einemmal zu überwindende Barriere ist. wie ihre Übersetzungen als zusammenhängende Texte aussehen sollen. Deshalb ist jetzt zu fragen. ihn definieren. Nutzung als terminologische Daten Bedarfsgerechte Nutzung terminologischer und terminologisch-phraseologischer Daten in größerem Umfang läßt sich heute nur noch über eine TerminologieDatenbank realisieren. Sie bilden dann. die primären Zeichenfolgen für die alphabetische Suche. und zum zweiten nur Texte (denn phraseologische Strukturen und Aspekte. gewissermaßen posttextuell. Wörterbücher und Glossare sind dagegen immer auf einen bestimmten Nutzungszweck hin selektierte Auswahlmengen aus solchen gespeicherten Materialsammlungen. Natürlich können Wörterbücher. als auch gegenüber Wörterbüchern und Glossaren. auch dann von terminologischen Einträgen zu sprechen. d. im Gegensatz zu Texten. Texte sind Medien. Fügungen. terminologische Einheiten und terminologischphraseologische Einheiten und weitere in diesem Beitrag erwähnte Strukturen und Aspekte aufzuspüren und.oder arbeitsgebietsbezogene Terminologiebestände. um die es hier vor allem geht.) Vergleichende terminologisch-phraseologische Textauswertung = Analyse von Texten aus der Ausgangs-und Zielsprache. lassen sich nicht aus Wörterbüchern gewinnen). aus ihnen abgeleitete Glossare kaum. Medien zur Nutzung von Terminologie. die vergleichende Textauswertung unterstützen. wenn die enthaltenen Daten überwiegend phraseologischer Natur sind. Natürlich kann man dann ebenso gut von phraseologischen Einträgen sprechen. aus solchen Einträgen bestehende fach. Umfassend dokumentierte. in Terminologie-Datenbanken fortgeführt. sind. soweit möglich. die ihre Produkte sind. Wendungen. Durch Markierung 267 . Dokumentation von Terminologie wird heute. möglichst breit und brauchbar besetzte terminologische Einträge in Datenbanken. Terminologische Einträge in Datenbanken sind Reservoirs für unbegrenztes Sammeln brauchbarer Teilinformationen zu dem jeweiligen Begriff. die ihre Quellen sind. als Haupteingänge in die Einträge. Wörterbücher. vor allem einsprachige. in terminologische Einträge einzubringen. S. Das macht ihren wesentlichen Unterschied zu Wörterbüchern und Glossaren aus und läßt sie sowohl gegenüber Texten.(Anmerkung: Es hat sich eingebürgert. Glossare etc. in denen Terminologie in lebender Sprache dokumentiert ist. können Texte zumindest teilweise ersetzen. Die vergleichende Textauswertung beantwortet die Frage nach der Herkunft des Materials: Dafür kommen erstens nur originale Quellen in Betracht (denn terminologische Einträge und Terminologiebestände sollen ja ihrerseits wieder als Quellen konsultiert werden. mit dem Ziel. Standardformulierungen können in ihrer Eigenschaft als phraseologische Einheiten als Grundeintragungen in Datenbankeinträge aufgenommen werden. bzw. deshalb können sie nicht selbst schon aus sekundären Quellen stammen). als konkurrenzlos erscheinen.h.l. i.e. Kontexte finden in Datenbankeinträgen eigene Eintragsfelder pro Sprache vor./25.1989 in Wien abgehaltenen Workshop on Phraseology. auf die er sich bezieht.S. die Darstellung terminologischer Daten). die Darstellung phraseologischer Daten). 6.11.3. deren Einträge terminologische Einheiten i. eigenen Beständen in der Datenbank zusammengefaßt oder aber in Bestände eingebracht werden.2. aber nicht alphabetisch abfragbar sind. als komplexer erweisen werde als die Terminographie (d. enthalten. Allerdings hat das die fachübersetzerische Praxis mit ihren Terminologie-Datenbanken und praxiskundige Fachwörterbuchmacher bisher nicht 268 . einzeln adressierbar.jeweils weiterer sinntragender Wörter in ihnen als zusätzliche Such Wörter läßt sich der Abfragekomfort nach Bedarf steigern. unter ihr läßt er sich abfragen und bei Bedarf mit ausdrucken. daß die von Schlomann begonnene und von Warner systematisch fortgeführte Anbindung der fachsprachlichen Phraseologie an die Terminologie neuerlich auf maßgeblicher Ebene weiterverfolgt wird. daß sich die Phraseographie (d. 1 (1990). in Form von Kontextpassagen. Damit ist klargestellt. z. Die Befürchtung erscheint plausibel. wie alle anderen Felder auch. etwa um eine Gebrauchsanleitung oder ein Bedienungshandbuch. die belegen. Das ist auch nicht notwendig.B. 5. weil ein gespeicherter Kontext erst zusammen mit der Benennung (oder Wendung oder Fügung). daß es sich um einen anweisenden Texttyp handelt. 1-2) eine Richtung seiner künftigen Forschungsarbeit: Es befaßt sich in 7 Fachbeiträgen zu dem am 24.B. die zwar. Im ersteren Fall z. also Benennungen. Texttypmerkmale werden entweder als extrahierte Teilinformationen aus den auszuwertenden Texten in terminologische Einträge direkt übernommen oder in Form abgeleiteter Angaben in sie eingebracht. aufgrund der größeren Nähe der Phraseologie zum Gesamtsystem einer natürlichen Sprache. Terminographie und Phraseographie Das noch gründungsfrische/nremario/ia/e Institutfür Terminologieforschung (IITF) dokumentiert in der ersten Ausgabe seines Journal (Vol. Einträge mit solchen terminologisch-phraseologischen Einheiten können entweder zu gesonderten. 5. die Angabe «Werkstattsprache» für einen Terminus. eine sinnvolle Information darstellt. der in der fachlichen Hochsprache nicht verwendet wird.i. No. Bei abgeleiteten Angaben handeltes sich dagegen um Schlußfolgerungen aus Gegebenheiten des ausgewerteten Textes. Galinski sagt in seinem Beitrag voraus. LSP and Terminology mit fachsprachlicher Phraseologie.. die werden terminologisch dargestellt und zum anderen von Sachverhalten.B. Denn ein Text ist auf eine spezifische Kommunikationssituation hin organisierte Sprache. bei der gemischt terminologisch-phraseologischen Darstellung von Sachverhalten. Diese Relationen auf der sprachlich-textlichen Ebene werden weitgehend durch phraseologische Strukturen sichtbar gemacht. 1. Textbezogene Terminologiearbeit geht einen Schritt weiter als Terminologienormung. Textbezogene Terminologiearbeit Textbezogene Terminologiearbeit ist offen in Richtung auf die Phraseologie. Diese beiden Ebenen spiegeln sich gegenseitig. Texte handeln daneben. Übersetzungsorientiert ist heute im Endeffekt jede Art von Terminologiearbeit. phraseologische Einheiten und Kontextpassagen in terminologische Einträge einzubringen. Deshalbkommt auch die Erarbeitung einsprachiger Terminologien fachlicher Verständigung über Grenzen hinweg zugute. 269 . daß ein neues Betätigungsfeld gleichzeitig von der Wissenschaft und in der Praxis angegangen wird. auf einer anderen Ebene. hier in Form von Kontexten. die sich lediglich mit der Festlegung von Begriffen und ihren Benennungen befaßt. auch als Unterrichtsstoff in die Übersetzerausbildung Eingang findet. im Gegensatz zu Terminologienormung. daß die phraseologische Bindung von Benennungen an das Textganze. also Zusammenhängen zwischen Begriffen die werden quasi gemischt terminologisch-phraseologisch dargestellt. mit der Aussicht. neben der Terminographie auch Phraseographie pragmatisch zu betreiben. nach der Terminographie. 7. sondern auch aus der Summe der Relationen zwischen ihnen. Der Beitrag von Bruno de Bessé in META XXXVI (1991). Texte bestehen. So scheint. Übersetzungsorientierte Terminologiearbeit ist damit direkt aufgabenbezogen. anders als Sprache. Sie und ihre Terminologen haben längst damit begonnen. auch die Phraseographie ein Beispiel dafür zu werden. sie verfolgt auch die Einarbeitung von Benennungen in Texte. begrifflich). einmal zwischen den beiden Ebenen (sprachlichtextlich bzw. daß eine fundierte und praktikable Sache daraus entsteht. Übersetzungsorientierte Terminologiearbeit ist textbezogen. Denn Übersetzer sind auf das fachphraseologische Umfeld von Benennungen dringender angewiesen als original schreibende Fachleute. «Le contexte terminographique» zeigt. nicht nur aus Quantitäten und Qualitäten von Wörtern. die Voraussetzungen für die Bewältigung nicht unmittelbar anschließender Aufgaben schafft.davon abgehalten. z. Daraus ergibt sich eine doppelte Verklammerung von Terminologie und Phraseologie. und zum zweiten auf der begrifflichen Ebene. während die Sprachbarrieren bestehen bleiben. zum einen von Begriffen . denn die Erde dreht sich immer schneller in Richtung «grenzenlos». Texttypen sind wesentlich durch die Aussage. meist unterhalb der Satzebene. Das Übersetzen von Texten wird als eine Variante ihrer Herstellung betrachtet. Ingo HOHNHOLD Dipl. Beispiele belegen ihre doppelte phraseologische und terminologische Wertigkeit. Das technische Instrumentarium dafür liefert die Terminologie-Datenbank. dann die Kontexte. in der sie als terminologische Daten gespeichert sind und bereitstehen. das sind die fachsprachlichen Wendungen.und sachverhaltsbenennenden und beschreibenden Ebene bis zum fachlich und sprachlich möglichst widerspruchsfreien überzeugenden Textganzen geführt wird.Zusammenfassung Ausgehend von Schlomann und Warner. daß sie in Texten aufgespürt und möglichst authentisch festgehalten und bei Bedarf möglichst selektiv bereitgestellt werden müssen. Daraus folgt. damit sind terminologisch-phraseologisch-syntaktische Besonderheiten gemeint. und schließlich Texttypmerkmale. daß sich die Funktionen ergänzen und auf einer kontinuierlichen Linie liegen. die Texttypen bzw. das sind aktuelle Gebrauchsbeispiele von Benennungen etc. gemäß ihrer größeren Nähe zur Terminologie einerseits oder zur Phraseologie und Syntax andererseits. Als Erscheinungsformen solcher terminologisch relevanter Phraseologie werden vorgestellt: die phraseologischen Einheiten. Die behandelten Einheiten und Merkmale terminologisch relevanter Phraseologie sind für Übersetzer sowohl für das Verstehen der Textvorlagen und unterstützender Texte als auch für erfolgreiches Verfassen der Zieltexte wichtig. auf der die Aussage von der begriffs. Überlegungen zur Phraseographie und zu textbezogener Terminologiearbeit beschließen den Beitrag. Die verschiedenen Einheiten und Merkmale terminologisch relevanter Phraseologie erfüllen im Fachtext unterschiedliche Funktionen.und Wirkungsintentionen des Textherstellers und durch die Rezeptionsgewohnheiten der Adressaten bestimmt.. wird terminologisch relevante Phraseologie in Fachtexten definiert und als Gegenstand von Terminologiearbeit reklamiert.-Übersetzer (BDÜ) Am Anger 1 A D-W-8031 Gilching 270 . Aussagetypen charakterisieren und gegeneinander abgrenzen. Es wird gezeigt. sonstigen Fügungen und weitergehenden Standardformulierungen. Phraséologie contrastive et langage de spécialité 1. informatisation: possibilités et limites 3. Les réflexes quotidiens 2. juridique en allemand. Les débouchés pratiques de l'analyse phraséologique pour le traducteur et les directions de la recherche 1. La phraséologie: hypothèse de travail 2. Y a-t-il des langues de spécialité? Le cas du droit et les autres II. Phraséologie et modèle de discours Le cas du discours économique: médical en français. 271 . Automatisation. mais celle d'un traducteur professionnel. Le cas des équivalence officielles bloquée des pays multilingues V. qu'elle ne sera pas vraiment celle d'un spécialiste de la phraséologie. mercantilo-médical en italien IV. Le cas général 2. Le respect du texte source: l'exemple des recettes de cuisine en français. en italien et en allemand III. ni celle d'un terminologue. parce que le titre de ma contribution peut garder quelque ambiguïté. Qu'est-ce que la phraséologie dans les langues de spécialité? Il convient sans doute de préciser d'emblée. Qu'est-ce que la phraséologie dans les langues de spécialité? 1.Phraséologie et traduction dans les langues de spécialité Claude Bocquet Sommaire I. Les directions de la recherche I. Phraséologie dans la traduction du discours institutionnel 1. Idiomatique comparée et transfert phraséologique 2. 272 . quitte à infléchir le cadre de cette réflexion si cela s'avère ultérieurement nécessaire. la première étant simplement: qu'est-ce que la phraséologie? et puis: qu'est-ce qu'une langue de spécialité? et puis enfin: le terme de langue convient-il vraiment en l'espèce? 1. si vous voulez. je me dois malgré tout de délimiter de façon tout à fait arbitraire (ce sont là les exigences de la simple logique des définitions) ce qui sera notre domaine de référence. c'est. dans le discours et dans la phraséologie d'une ou de plusieurs autres spécialités. pour ma part. nous le verrons tout à l'heure. nous y reviendrons assez longuement à lafinde cet exposé parce que c'est là un des terrains favoris où s'exerce les qualités de finesse du traducteur. et c'est un point auquel je tiens. Et puis. le demier niveau de la phraséologie. le traducteur de textes de spécialité parle de phraséologie lorsqu'il se trouve en face d'une série de phénomènes discernables dans le discours. si vous préférez. à la limite de cette analyse phraséologique des discours de spécialité. que la phraséologie de certains types de discours. toujours dans le discours de spécialité qu'il envisage. phénomènes qui commencent au niveau lexical par l'occurrence répétée dans ce genre de textes de couplesfigésde mots. Le lecteur. il va s'agir aussi d'ensemble de mots. Il ne me reste donc qu'à vous renvoyer à ces contributions et aux définitions qu'elles nous ont proposées. Et puis il va aussi trouver dans ce discours de spécialité des éléments syntaxiques originaux. qu'on ne rencontre pas dans les autres types de textes. au niveau lexical tout comme au niveau syntaxique. et plusieurs savantes contributions y ont déjà répondu précisément. on s'apercevra encore. Cette référence. qui est celle des langues de spécialité. Il s'agira donc essentiellement pour moi de parler de la traduction des formules phraséologiques que l'on rencontre dans les textes traitant de matières spécialisées. Il parlera encore de phraséologie apropos d'usages qui caractérisent un type de discours tout entier. Or. cette autre spécialité. tout particulièrement. a ses sources. Au delà des couples de mots.par ailleurs professeur de traduction des textes de langue de spécialité à l'Université de Genève. voire de propositions. et que l'on ne rencontre pas dans d'autres genres de discours. Mais pour les besoins de ma cause. ou de termes. La phraséologie: hypothèse de travail Pour ce qui est de la première question: «Qu'est-ce que la phraséologie?» C'est bien sûr le sujet de notre colloque tout entier. nous sommes beaucoup plus que les théoriciens de la linguistique amenés à nous poser quelques questions naïves. comme traducteurs. trouve son modèle. n'est pas nécessairement la même dans toutes les langues et dans toutes les cultures: c'est la question de la variabilité culturelle des modèles de discours. Dalloz 1983. Pourtant leur discours contient. Ces idées se sont répandues ensuite dans l'ensemble de l'Europe continentale et ont atteint plus spécialement la France. SVP.. Stuttgart. Cela est venu d'abord d'Allemagne avec des ouvrages comme ceux d'Helmut Hatz1 en 1963 déjà. fondée uniquement sur les schémas de la linguistique. 29 en particulier: Jean-Louis Sourioux/Pierre Lerat: Le langage du droit. une terminologie et une phraséologie spécifique. 1987 Gérard Cornu. pas plus les sociologues ou les économistes. à l'étude du droit pour les étudiants débutants. des techniciens. PUF. 221 Jean-Louis Sourioux/Pierre Lerat: Les Orléanais face aux termes de droit. Y a-t-il des langues de spécialité? Le cas du droit et les autres Revenons maintenant à la seconde question que nous avons soulevée liminairement: qu'est-ce qu'une langue de spécialité. Domat Droit privé. autrefois. Jean-Louis Sourioux. 1971 Eckhart Heinz. coll. 1986 Jean-Louis Sourioux/Pierre Lerat: L'euphémisme dans la législation récente. chron. à la remorque des sociologues. des praticiens des différentes disciplines scientifiques ne revendiquent pas vraiment une langue propre à leur matière. on peut dire que seuls les juristes. p.2. droit prospectif. Vom richtigen Verstehen des Rechtssalzes. coli Droit fondamental.. Méthodes du droit. 1963 Ernst Forsthoff: Recht und Sprache. et j'ajouterai surtout les juristes de la période la plus récente. proposé aux étudiants en droit de première année. Archiv für Rechtsund Sozialphilosophie. réédité en 1990 273 5 6 . revendiquent l'existence d'une langue propre à leur matière qui est le droit. coll. 2e éd. Schriften der Königsberg Gelehrten-Gesellschaft (17). Paris. Paris. 1972. ne jurent plus aujourd'hui que par la linguistique. Notre but n'est bien sûr pas ici de constituer une bibliographie historique. d'Ernst Fortshoff2 en 1971 ou d'Eckhart Heinz3 en 1972. Paris. 1975 Jean-Louis Sourioux/Pierre Lerat: Le vocabulaire juridique. Prolegomena zu einer richterlichen Hermeneutik. a proposé en 1987 une introduction au droit5. Linguistique juridique. Rechtsregeln als Gegenstand sprachlicher Kommunikation. un traité de linguistique juridique6 1 2 3 4 Helmut Hatz: Rechtssprache undjuristischer Begriff. A cet égard. p. coll. et le terme de langue convient-il vraiment? Il se fait que la plupart des spécialistes. Kohl Hammer. Revue de la recherchejuridique. Paris. pour la rentrée 1990. professeur de droit civil à Paris. Et Gérard Comu. Là encore je m'abstiendrai d'une longue bibliographie pour ne rappeler que les recherches et les ouvrages les plus récents des juristes parmi les plus cotés. Paris. Dalloz. 1984 Jean-Louis Sourioux/Pierre Lerat: L'analyse de texte. et qui publie régulièrement en collaboration avec le linguiste Pierre Lerat4. Nous nous en tiendrons à ce qui nous intéresse aujourd'hui. à tout le moins. Montchrestien. 1984 Jean-Louis Sourioux: Introduction au droit. Aix-Marseille. Darmstadt. professeur de droit civil à Paris également. Les historiens n'expriment pas une telle revendication. Indicateurs de l'Economie du Centre INSEE. Presses Universitaires de France (PUF). c'est-à-dire à la phraséologie. Le juriste. dans les années soixante. où l'on peut dire que les juristes. a. comme base de leurs études. Gérard Cornu a été il y a vingt ans maintenant chargé par le gouvernement français de rédiger le Nouveau Code de Procédure Civile7, c'est-àdire ce qui allait être le seul grand texte vraiment moderne parmi les codes français et, de fil en aiguille, c'est ce qui l'a amené, parallèlement, à refaire le vieux Vocabulaire juridique d'Henri Capitant8, paru en 1936, cela à la tête d'une équipe de chercheurs où l'on retrouve notamment Sourioux et de Lerat. Et c'est à la suite de tout cela, je dirai même en conséquence de tout cela, que Gérard Cornu a rédigé son traité de linguistique juridique, de langue du droit si l'on veut. Mais ne nous égarons pas, nous les traducteurs, avec les juristes: nous n'en sommes qu'à introduire nos définitions. Notre préoccupation est ici d'établir si l'on peut parler, d'une façon générale, de langues de spécialité pour en étudier la phraséologie. Nous envisagerons certes en priorité le cas de la langue du droit, simplement parce que c'est là que la question s'est posée le plus concrètement jusqu'ici, mais ce ne sera pour nous ni une référence unique, ni même une référence privilégiée. Le traducteur professionnel des textes spécialisés (mais il se trouve généralement que tout traducteur travaille dans de nombreuses spécialités, et c'est peut-être ce que l'on appelle la généralité dans notre profession) a, à vrai dire, quelque peine à croire qu'il existe plusieurs langues à l'intérieur de chaque langue. Là encore ce sont les juristes qui nous l'ont proposé, mais qui y ont aussi quelquefois franchement renoncé. Peut-être cela tient-il au fait que certains textes juridiques.les lois et les règlements, relèvent de ce qu'en linguistique générale on appelle le mode performatif, c'est-à-dire que ces textes ne décrivent pas la réalité mais la créent9. Chacun se souvient de ce fait connu en linguistique. Lorsque je dis: « Il fait chaud dans cette salle», je décris une réalité que j'ai perçue. Lorsque l'art. 488 du code civil dit: «La majorité est fixée à 18 ans accomplis». A cet âge, on est capable de tous les actes de la vie civile», il ne décrit pas une réalité, il la crée. C'est parce que l'art 488 le dit que l'on est majeur à 18 ans, d'où peut-être, mais c 'est là une opinion qui n'engage que moi, un glissement de sens, en soi parfaitement fautif bien sûr, qui donne au discours juridique, et partant à sa langue, une portée unique. Pour qu'il y ait vraiment une langue propre au droit, ou à une quelconque spécialité, il y faudrait une phonologie, ou à tout le moins des éléments d'une phonologie, une morphologie, voire une grammaire différentes de celles qui sont propres à la langue générale considérée. Quant à la phonologie, Gérard Cornu, dans sa linguistique juridique nous dit: «Son pour son, on pourrait seulement se demander, en s'adonnant à une dérive de la question, si du point de vue que l'on pourrait dire oratoire, stylistique ou poétique, l'harmonie des sons a sa 7 8 9 Nouveau Code de Procédure civile (NCPC), décret n. 75-1123 du 5 décembre 1975, pour les livres I et II et décret n. 81-500 du 12 mai 1981 pour les livres III et IV Vocabulaire juridique, PUF, Paris, 1936 Cf. Christophe Grzegorczyk, Le rôle du performatif dans le langage du droit, Archives de philosophie du droit, tome XIX, Le langage du droit, Sirey, Paris, 1974, p. 243 sqq. 274 marque dans les vocables du droit et un rôle à jouer dans le discours juridique: question d'art, non de science.»10 Quant à la grammaire, il est encore plus clair: «L'étude grammaticale d'un énoncé de droit est un exercice utile, une grammaire juridique une absurdité.»" Et finalement Cornu, dans sa Linguistique juridique, nous apprend qu'il n'y apas de langue, mais ce qu'il appelle un langage du droit: «En chaque pays, le langage juridique est un usage particulier de la langue nationale, d'où une évidence à proclamer que les juristes français parlent français. En France, la langue juridique est la langue française et au sein de la langue nationale, le langage juridique se singularise par quelques traits qui le constituent comme langage spécialisé.»12 A vrai dire, cette terminologie dérange singulièrement les linguistes, parce que nous avions admis, voici bien longtemps, avec Ferdinand de Saussure, que la langue n'est qu'un mode de langage, un ensemble de signes qui constituent un type de langage, lequel terme désigne toute sorte de systèmes de signes13. C'est dire que ce que nous proposent les juristes ici, c'est le contraire. Nous n'avons pas en linguistique de langage qui ne serait qu'une partie de la langue, simplement parce que c'est la langue qui est une partie du langage. Ceci est d'autant plus gênant que Sourioux, l'autre très grand juriste linguiste français, qui a publié en 1987 son «Introduction au droit» rééditée en 199014 dans une version revue et augmentée, adopte, quant à lui, une perspective purement saussurienne en nous disant que la langue du droit, les mots et les phrases, sont une partie du langage du droit, dans lequel on rencontre d'autres types de signes juridiques de caractère non linguistique, comme «les instruments symboles du droit que sont la balance et le glaive»15. Bref, il y a, et ce n'est pas le moindre des paradoxes, une polysémie franchement contradictoire du mot langage chez les juristes qui l'emploient. Cela étant, je suis de ceux qui optent malgré tout résolument pour le terme utilisé par Cornu, à savoir un langage de spécialité, un langage du droit par exemple, et non une langue de spécialité, ou une langue juridique, parce qu'il me semble qu'il convient avant tout de ne pas abuser du terme de langue. Et je dois bien avouer que c'est avec quelque provocation que j'ai choisi de vous présenter aujourd'hui un exposé qui avait retenu le terme de langue de spécialité, que je me propose donc de corriger. 10 11 12 13 Gérard Cornu, op. cit., p. 36 ibidem, p. 35 ibidem, p. 22 Ferdinand deSaussure, Cours de /z>igM/5ii9«e^énera/epubliéparCharlesBailly,AlbertSechaye et Albert Riedlinger, éd. Tullio de Mauro, Payothèque, Payot, Paris, 1983, en particulier le chapitre intitulé «Place de la langue dans le langage», p. 27 à 32 14 Jean-Louis Sourioux: Introduction au droit, 2e édition revue et augmentée, Droit politique et théorique, PUF, Paris 1990 15 ibidem, p. 21 275 Π. Phraseologie contrastive et langage de spécialité Nous allons donc avoir à nous intéresser maintenant à la phraséologie comparée dans les langages de spécialité des diverses langues: c'est là le centre d'intérêt principal du traducteur. J'aime, pour ma part, à parler de phraséologie contrastive, bien que ces termes ne soient pas vraiment attestés pour l'instant: on parle plutôt de phraséologie comparée. Parlant de phraséologie contrastive, on se réfère à la linguistique du même nom, ce qui a pour moi l'avantage de mettre en lumière ce qui nous intéresse, à savoir l'étude systématique des contrastes et des oppositions. Nous sommes là au coeur même de notre problème de traducteur: comment transférer, transcoder un message relevant de la phraséologie propre à ce que nous avons appelé un langage de spécialité appartenant à une certaine langue dans le langage de spécialité d'une autre langue. 1. Idiomatique comparée et transfert phraséologique Disons d'emblée qu'il convient de se garder d'assimiler ce problème à la question de l'idiomatique comparée, qui est très à la mode actuellement, et qui constitue même un des dadas des traducteurs d'aujourd'hui. Il est paru d'ailleurs ces dernières années des quantité impressionnantes d'ouvrages d'idiomatique et d'idiomatique comparée, qui constituent d'excellents documents sur les conventions de transcodage et assurent souvent la qualité du travail des traducteur. Mais il n'y a pas encore, de ce seul fait, phraséologie, et surtout phraséologie d'un langage de spécialité. L'idiomatique est un fait général de la langue; la phraséologie, à ses différents niveaux, que nous avons définis tout à l'heure, à savoir les couples de mots, les ensembles de mots, les structpres syntaxiques, les types de discours, suppose celui d'une spécialité ou, à tout le moins d'un contexte déterminé. Prenons un exemple au niveau des couples de mots, ou plutôt des séries de mots. Le code civil français nous dit qu'un enfant a été conçu des oeuvres du mari de sa mère et du commerce de sa mère avec un autre individu16. Il s'agit pourtant du même acte, ou je ne m'y connais rien, et j'ajouterai que cet acte a produit le même effet. En l'espèce, il y a phraséologie dans un langage de spécialité, qui est le langage du droit de la langue française, phraséologie porteuse d'une simple connotation de valeur morale et sociale. Les mots en cause: conçu, oeuvre, mari, commerce, autre individu, ne sont pas associés d'une façon générale dans la langue française. On peut dire qu'aujourd'hui, seules les portes peuvent être cochères; en revanche, toutes les oeuvres ne sont pas le fait des maris, et tous les commerces ne sont pas le propre d'autres individus. Ces formules juridiques ne sont donc pas idiomatiques, mais phraséologiques. 16 art. 340­1, ch. 1 276 Transférons maintenant dans une autre langue, transcodons l'exemple que nous venons de prendre en français. (Je laisse de côté le cas du langage juridique italien qui, pour des raisons historiques a, dans le cas précis, calqué la formule française). Transférer le message sans sa connotation est bien sûr un exercice des plus faciles. On pourra souvent s'en contenter, en relevant, et c'est rassurant, que la connotation en cause et liée à la culture française et à son histoire, et peut donc être négligée à l'étranger, mais il se peut aussi que le traducteur ait justement pour mission de traduire un texte qui tend à montrer l'histoire de la pensée française, qui tend à monter que les Français ont utilisé une formule qui vise à déprécier la filiation naturelle et à valoriser la filiation légitime. Malheureusement la phraséologie de la langue cible sera de peu d'utilité pour transférer cette connotation. C'est une analyse de la phraséologie de la langue source exprimée dans la langue cible qui seule pourra finalement venir à bout de cette difficulté. Mais cela ce n'est plus traduire, c'est expliquer. Pour nous résumer, disons que, selon le contexte, deux solutions seront possibles: soit renoncer à traduire l'apport phraséologique, parce qu'il n'est pas signifiant pour les destinataires dans la langue cible, soit l'expliquer en détail sans le transcoder, parce qu'il n'a pas de referents dans la langue cible. C'est dire aussi qu'il n'existe pas de solution uniforme, pas de solution qu'on pourrait automatiser d'une façon ou d'une autre. 2. Le respect du texte source: l'exemple des recettes de cuisine en français, en allemand et en italien Cela étant, il est bien évident que la phraséologie dans les langages de spécialité n'est pas purement connotative. L'exemple queje viens de vous présenter n'est donc qu 'un cas spécial. La phraséologie correspond parfois simplement à l'ensemble des usages de certains langages de spécialité propres à chaque langue. J'aimerais prendre ici quelques brefs exemples de la manière dont on rédige les recettes de cuisine en français, en allemand et en italien. Le problème est d'abord syntaxique. En français comme en italien, il se trouve que l'on a deux manières de s'adresser au cuisinier, ou à la cuisinière. Soit, d'une façon très objective, avec des infinitifs. Soit, en dialoguant avec son lecteur, à la deuxième personne du pluriel et à l'impératif. Ainsi, le Larousse gastronomique nous proposet-il la recette du filet de Sole Saint-Germain17: «Lever lesfiletsde deux soles, les aplatir, les saler, les poivrer, les badigeonner de beurre fondu, les passer dans la mie de pain fraîche finement émiettée, puis les arroser de 50grammes de beurre fondu et les faire griller doucement sur les deux faces.» 17 Larousse gastronomique publié sous la direction de Robert J. Courtine, Librairie Larousse, Paris, 1984, p. 871 277 Pour illustrer l'usage de l'impératif, lisons, dans le petit ouvrage de Madame Elisabeth Lange, Les 1001 façons de préparer les oeufsxi: «Omelette à la morue: Dessalez la morue et faites-la cuire dans une purée faite avec des tomates et une grosse cuillerée d'huile (...)» L'allemand a des formules variées, mais l'une d'elles est particulièrement phraséologique: elle est devenue le symbole même des recettes de cuisine: «Man nehme...» (littéralement: que l'on prenne...) Je citerai ici un exemple tiré des «Menüs für Verliebte» (Menus pour les amoureux) parus au temps des restrictions dans feu la Deutsche Demokratische Republik19: «Braten à l'impératrice: Man nehme aus einer Olive den Kern und tue eine Sardelle an seinen Platz (...)» Le traducteur doit absolument respecter la forme phraséologique de sa langue cible. En français , il dira par exemple: «Retirez le noyau d'une olive et remplacez-le par un anchois.» Ce qui n'est pas sans rappeler la vieille méthode pour farcir les lentilles... bien française quant à elle. Cette manière de rendre la recette en français semble évidente, et pourtant combien de recettes de cuisine, au nom du respect du message de la langue source, paraissent dans des formulations à tout le moins étranges. Je citerai ici une recette publicitaire parue en Suisse, texte français traduit de l'allemand, qui nous propose20: «On prend de la levure Oetker (...)». On aura reconnu la formule «Man nehme». C'est là l'introduction. Et nul ne sait très bien finalement ce qu'on doit en faire puisqu'on nous dit ensuite: «...La levure Oetker vous facilite grandement la tâche et puis vous pouvez toujours avoir de la levure Oetker en réserve à la maison...». Je dois dire queje préfère les recettes de Brillât-Savarin, parce que c'est dans les vieux pots que l'on fait la meilleure soupe. 18 Elisabeth Lange, 1001 façons de préparer les oeufs, éditions Marabout, Verviers (Belgique) 1981, p. 31 19 Oda Tietz, Menüs für Verliebte, Verlag für die Frau, Leipzig, 1988, p. 39 20 Dépliant publicitaire relatif à un nouveau livre de recettes Oetker, Oetker AG/SA, CH-4652 Winznau 278 ΠΙ. Phraséologie et modèle de discours ­ Le cas du discours économique: médical en français, juridique en allemand, mercantilo­médical en italien J'aimerais aborder maintenant un sujet qui me tient particulièrement à coeur en tant que professeur, étant donné l'extrême importance qu'il revêt d'un point de vue didactique: celui de la phraséologie et des modèles de discours. En cette matière, je m'intéresserai plus particulièrement au discours de la science économique, et par conséquent au langage économique de trois langues: le français, l'allemand et l'italien. Je suis ici, je vous l'avoue, au coeur même de ce qui constime tant mes recherches que mes enseignements universitaires. A vrai dire justement, si ces modèles de langages intéressent l'universitaire, s'il doivent absolument, à mon sens, être connus des traducteurs, ils échappent à peu près totalement aux économistes de chacune des cultures envisagées, simplement sans doute parce qu'ils les ont intériorisés et qu'ils ontfinipar croire à une universalité de leur langage qui serait le corollaire de l'universalité de leur science. Pour des raisons historiques, les premiers économistes français furent des dilettantes, qui étudiaient l'économie comme un art libéral; deux d'entre eux, parmi les plus illustres, ont laissé des traces définitives sur la pensée économique française tout comme sur son langage et sur sa phraséologie; je veux parler de François Quesnais21, au XVIIIe siècle, le père de l'Ecole des Physiocrates, et de Clément Juglar22 au XLXe siècle. L'un et l'autre étaient médecins. Ils ont écrit sur l'économie avec le langage et la phraséologie des médecins. Il est question chez eux du corps économique, organisme disposant de structures; c'est là une sorte d'anatomie. Cet organisme est soumis à des flux coordonnés, à des mouvements de circulation; c'est là une physiologie. Cet organisme et son fonctionnement sont quelquefois atteints de perturbations ; c ' est là une pathologie. Le rôle de 1 ' économiste est de soigner, de traiter ces perturbations. La phraséologie médicale a survécu jusqu'aujourd'hui chez tous, je dis bien chez tous les économistes français. Dans les pays de langue allemande, la réflexion économique est apparue dans le milieu des juristes, plus particulièrement dans celui des juristes de l'Ecole historique allemande (Historische Schule)23. Ce n'est que très lentement que la science écono­ mique a ensuite conquis son autonomie par rapport à la science du droit et, aujourd'hui 21 François Quesnay (1694­1774), Œuvres économiques et politiques, éditées par A.Onken en 1888 22 Clément Juglar (1819­1905), Les crises commerciales et leur retour périodique en France, en Angleterre et aux Etats­Unis, Paris, 1860 23 on retiendra en particulier: Wilhelm Röscher (1817­1894), Grundlagen der Nationalökonomie, et Gustav Schmoller (1838­1917) Grundriß der Allgemeinen Volkswirtschaftslehre 279 encore, le phénomène économique est analysé en termes de normes, et les revues économiques allemandes analysent la situation économique par référence au respect des principes et des lois économiques. Il est bien évident que le langage, la terminologie de ce genre de textes sont essentiellement calqués sur ceux des praticiens du droit. En Italie, la source du langage économique est double. Les premiers ouvrages dont la terminologie et la phraséologie ont marqué la science économique étaient des traités de commerce et des livres de financiers lombards, fondateurs de la comptabilité moderne24. Mais l'Italie a aussi subi la très forte in­ fluence des ouvrages français au ton médical, d'où la phraséologie des ouvrages économiques italiens actuels, où l'on mélange allègrement les références marchandes et comptables avec les références médicales. On aura compris le problème pour les traducteurs. L'économie a absolument besoin pour s'exprimer d'une phraséologie. Dans la plupart des langues, cette science économique, relativement jeune, a cherché ses sources dans d'autres sciences, a cherché à s'apparenter à des modèles non économiques et à emprunté sa terminologie et sa phraséologie à ces sciences. Mais il se trouve que ces modèles sont différents dans chaque culture, et la tentation anglo­saxonne, uniformisatrice et réductrice, des économistes contemporains n'y a rien fait de sérieux quant à l'expression. IV. La phraséologie dans la traduction du discours institutionnel 1. Le cas général Dernier sujet queje souhaite aborder aujourd'hui: le problème de la phraséologie liée aux institutions juridiques et politiques. Je ne ferai à cet égard que lancer quelques idées, tendre quelques perches aux chercheurs et aux praticiens, car j'espère bien, sur ce terrain, rencontrer la contradiction. A vrai dire le sujet suffirait à lui seul à alimenter non seulement une contribution, mais, je le crois bien, un colloque international tout entier. C'est un classique de la traduction et de son enseignement universitaire que de dire que lorsqu'il s'agit de traduire un texte relatif à des institutions d'un pays dans la langue, c'est­à­dire le langage, la terminologie et la phraséologie d'un autre pays, l'opération doit se dérouler en trois temps. Le décryptage du message, qui est la phase sémasiologique; puis intervient une phase d'institution et de droit comparé, phase non linguistique, au cours de laquelle on doit procéder à une inflexion du signifié; vient enfin, en troisième lieu, un recryptage, phase onomasiologique, dans laquelle un 24 Carlo M. Cipolla, Tra due culture. Introduzione alla storia economica. Società editrice il Mulino, Bologna, 1988; voir en particulier ρ. 6 sqq., p. 143 sqq., p. 161 et p.210 Andrea Macchiavelli, L'az/'enda/Za/za. Cornefunziona il sistema economico nazionale, edizioni del Sole 24 Ore, Milano, 1988 280 exprime le message dans une langue et un langage conçu pour d'autres institutions. Ce schéma, je vous l'assure, est extrêmement confortable pour l'enseignement. On sait, et c'est là un phénomène parallèle intéressant auquel il a été fait mille allusions au cours de ce colloque, que les travaux vont bon train, au niveau européen en tout cas, qui visent à faciliter l'unification internationale des termes relatifs aux institutions. L'abord phraséologique suivra à n'en pas douter, avec toutes les difficultés qui sont apparues ici, mais qui ne doivent rebuter ni le praticien ni le chercheur. 2. Le cas des équivalences officielles bloquées des pays multilingues Il est cependant un autre problème, à mon sens extrêmement grave, et que l'enthousiasme de certains leur fait peut-être sous-estimer. Il touche autant la terminologie que la phraséologie et concerne au premier chef les traducteurs: c'est celui des équivalences officielles bloquées dans les textes qui se rapportent aux institutions des pays multilingues. Je connais pour ma part relativement bien le cas de la Suisse pour avoir été, et être encore à mes heures, le traducteur de nombre de ses textes juridiques officiels. La question a déjà été soulevée en 1941 dans un article d'Emile Thilo25, ce terminologue, ou lexicologue, qui est la référence de la plupart des juristes suisses depuis cinquante ans. Il a été, plus tard, brillamment développé par Bernard Dutoit26 lors du 6ème colloque d'Ottawa en 1969. Qui dit terminologie, phraséologie comparées, ou contrastive, utile aux traducteurs, dit bien sûr démarche sémantique à tous les niveaux de l'analyse. Cela est tellement évident qu'on rougit presque de le rappeler. Et pourtant, les références terminologiques ou phraséologiques dans les textes qui se rapportent aux institutions d'un pays multilingue comme la Suisse, ne sont pas fondées sur des considérations relevant de la sémantique, mais surdes faits arbitraires d'ordre institutionnel ou constitutionnel. C'est là un fait d'autant plus pervers qu'on ne s'en aperçoit pas immédiatement, simplement parce que les solutions traductionnelles imposées par l'ordre constitutionnel ne contredisent pas vraiment, et surtout pas toujours les critères de la sémantique. Il n'en va pourtant pas toujours ainsi. Prenons pour commencer un tout petit exemple au niveau terminologique. Le droit pénal français, comme celui des autres pays francophones, distingue le meurtre de l'assassinat, lequel est un meurtre aggravé parce qu'il est lié à la préméditation de l'acte ou au guet-apens27, quelquefois encore à d'autres circonstances aggravantes. Le 25 26 27 Emile Thilo, Note sur l'égalité et l'usage des langues nationales en Suisse, Journal des Tribunaux 1941,1, p. 263 Bernard Dutoit, Droit et plurilinguisme en Suisse, in Travaux du Sixième colloque de droit comparé, Ottawa, 1969 Code pénal (français), art. 296 281 code pénal allemand fait la même distinction en opposant le Totschlag au Mord™. Le code pénal suisse, lui, fait la même distinction quant au fond: il parle de vorsätzliche Tötung et de Mord29, ce qui n'est qu'une nuance d'usage, mais il utilise, étrangement, le terme de Totschlag ailleurs, à propos de ce que son texte français appelle le meurtre par passion, c'est-à-dire un meurtre commis dans des circonstances qui le rendent pénalement moins grave.30 Une banque internationale de terminologie comparée devrait à coup sûr proposer pour traduire le terme de Totschlag le terme français de meurtre, parce que toute les analyses sémantiques amènent à cette solution. Une banque terminologique suisse ne pourra en aucun cas proposer cette solution parce qu'elle contredirait l'ordre constitutionnel suisse; elle ne pourra proposer que meurtre par passion, ce qui contredit les principes de la sémantique. Passons au niveau phraséologique, le seul qui nous intéresse, et la chose devient plus angoissante. Le titre marginal de l'art. 259 du Code suisse des obligations est en allemand Kauf bricht Miete; cela est traduit en français par la formule Aliénation de la chose louée. Une réflexion de caractère sémantique sur le sujet laisse rêveur, et pourtant la solution ainsi dégagée est la seule acceptable. Kauf bricht Miete est en allemand une formule typiquement phraséologique. Elle a une histoire: elle est la réponse à la vieille formule du BGB allemand Kauf bricht nicht Miete31, qui ditdonc le contraire. Elle est ainsi liée à tout un pan de la culture juridique germanique et de sa manière de considérer le possesseur immobilier par rapport au propriétaire. La formule française Aliénation de la chose louée a un caractère pseudophraséologique, simplement parce que l'ensemble de l'affaire n'a pas de referents dans la culture juridique française. C'est dire en conclusion que nous allons, dans un pays multilingue comme la Suisse vers une terminologie et une phraséologie qui n 'ont pas de vraies bases sémantiques. On peut certes créer des banques de données bilingues pour la Suisse sur la base des données bilingues officielles, et ce travail ne nécessite même pas la collaboration de linguistes: un copiste attentif suffit. De telles banques de données contrediront toujours les banques de données internationales du même genre qui, elles, ne peuvent avoir que des bases scientifiques se référant à la sémantique. Et je ne parlerai même pas ici du cas encore plus complexe des cantons suisses bilingues, où la terminologie et la phraséologie bloquée du canton contredisent celles de la Confédération. 28 29 30 31 Strafgesetzbuch, §§ 211 et 212 Schweizerisches Strafgesetzbuch/Code pénal suisse, art.l 11 et 112, titres marginaux Schweizerisches Strafgesetzbuch/Code pénal suisse, art.l 13, note marginale Bürgerliches Gesetzbuch (BGB), § 571, titre marginal 282 V. Les débouchés pratiques de l'analyse phraséologique pour le traducteur et les directions de la recherche Il est bien évident que la présente contribution n'a de sens que si elle peut aider le traducteur confronté aux problèmes de la traduction de la phraséologie des langages de spécialité, si elle peut faciliter son travail et améliorer ses prestations. 1. Les réflexes quotidiens Dans le domaine de la phraséologie, plus encore que dans celui de l'idiomatique comparée, les réflexes quotidiens que doit acquérir le traducteur sont fonction d'un présupposé culturel, de sa connaissance des tenants et aboutissants historiques de la phraséologie que constituent des couples et des ensembles de mots apparus dans chaque langue. La chose est plus vraie encore à ce niveau supérieur de la phraséologie, que nous avons désigné des termes de modèles de discours et dont nous avons longuement parlé (Le cas du discours économique n'est qu'un cas parmi tant d'autres). Emmagasiner dans sa mémoire les références des modèles de discours, c'est d'abord connaître l'histoire et l'histoire des sciences. 2. Automatisation, informatisation: possibilités et limites On se pose bien sûr aujourd'hui inévitablement la question des possibilités offertes au traducteur de décharger quelque peu sa mémoire pour en charger celle des ordinateurs. Qu'en est-il alors en matière de phraséologie des langages de spécialité des diverses langues avec lesquelles le traducteur doit jongler? La TAO (traduction assistée par ordinateur) joue déjà un rôle important, tant au niveau de la recherche qu'au niveau de la pratique lorsqu'il s'agit de comparer des couples de mots. C'est plus vrai encore lorsqu'il s'agit de la syntaxe comparée. Au niveau de ce que nous avons appelé les modèles de discours, cela me semble inaccessible, car la référence concrète n 'existe pas et le réfèrent est purement culturel. Or la culture ne se laisse pas facilement mettre en boîte. Nous le savons depuis la faillite de la traduction automatique, autrefois inventée par des électriciens. En 1963, il y aura bientôt trente ans, dans sa préface à la réédition chez Gallimard de la thèse de Georges Mounin, Dominique Aury nous disait: «Le fléau de l'espéranto et du volapuck ne nous hante plus, mais la machine à traduire nous guette, qui traduira plus vite et plus juste que nous (...) voici venir la traduction presse-bouton.»32 32 Dominique Aury, Préface à Georges Mounin: Les problèmes théoriques de ¡a traduction, Gallimard, Paris, 1963, p. VII 283 La traduction presse-bouton ne nous hante pas plus aujourd'hui que l'espéranto et le volapuck, parce que la traduction automatique est morte et bien morte. Et j'ai l'impression qu'essayer d'informatiser les références aux modèles de discours, ce serait tenter de la ressusciter, un peu, et cela nous n ' avons aucune chance de le réussir avant une période qui viendra juste après le jugement demier. A vrai dire, ce jour là, nous aurons aussi conjuré la malédiction de Babel, et tant pis pour les traducteurs. 3. Les directions de la recherche En vous proposant maintenant une ultime conclusion relative aux directions de la recherche, je vous invite à quitter quelque peu les préoccupations quotidiennes du traducteur pour rejoindre celles de l'Université. Nous le savons, et ce colloque nous l'a cent fois rappelé, les travaux vont bon train dans le domaine de la terminologie et de la phraséologie des couples de mots. La TAO permet de concrétiser ces recherches dans le domaine de la traduction. Ce qu'il reste à faire, et le champ de la recherche est immense, c'est, dans chaque langue, à tenter de délimiter les modèles de discours et leur réfèrent. Ce travail doit être fait par le menu. Lorsque je vous ai montré que le discours économique allemand a un modèle juridique, le discours économique français un modèle médical, le discours économique italien un modèle mercantilomédical, je n' ai pris qu'un exemple bien grossier, et bien simplifié. La traduction aura fait un énorme progrès lorsqu'elle aura, langue par langue, établi les modèles, les modèles croisés, les modèles réciproques dans la phraséologie de chaque grands domaine, mais aussi de chaque spécialité dans chacun de ces domaines. Mais là, les classifications restent encore à établir et c'est justement la première phase des recherches à venir. Claude BOCQUET Docteur en droit Professeur d'École Université de Genève École de Traduction et d'Interprétation UNI-Mail 102, Boulevard Carl-Vogt CH-1211 Genève 4 284 Terminology Documentation in Conference Interpretation Barbara Moser-Mercer Summary 1. Introduction 2. Terminological data elements 3. The translator's work flow 4. The interpreter's work flow 5. What interpreters need and/or would like to have Annexes 1. Introduction What a decade ago appeared to be the sole domain of large data banks implemented in a mainframe environment has today become available on PCs and even notebook computers. There are software packages that take care of the input and syntactic checking of terminological data. Entries can be sorted alphabetically within each language, by subject field, source or date of entry; phraseological information can be found under key words. Entries can be retrieved according to any criterion, by term, language, subject area, date of entry, reliability, author, or any combination thereof, in any format desired. Conference interpreters have access to knowledge and terminology data bases via ISDN, the standardization of multilingual terminology documentation allows them to exchange their terminology with colleagues all over the world and terminology for a specific subject field is available at low cost from dictionary publishers or conference organizers. Does this sound too much like science fiction to you? It ought not, because from a technological point of view nothing prevents us from implementing everything I have just enumerated. It is, in this day and age of information, precisely the lack of exchange of information that prevents us from exploiting technological innovations. 285 4. reports. Other data banks have been developed over the past decade(s) to meet the growing needs of translators and documentation specialists. a cursory review of some aspects should suffice for the purposes of this paper. MATER). International efforts on part of ISO and more informal contacts among data bank operators have produced guidelines for the exchange of terminological and lexicographical records (cf. After completion of the translation he will submit the entire text to a spell-checker. The interpreter's work flow The conference interpreter's work begins the moment he accepts a contract for a conference. but not later than 15 days before the beginning of the conference. here. With its 60 categories. agenda. of course. Some of the major databanks such as EURODICAUTOM and TERMTUM have been with us for quite some time. etc. Profilex. Term-Tracer and Termex operate with a much smaller number of categories. The translator's work flow Working at his modem workstation. after having received the original textfromhis client in electronic form. Of course. will be able to scan the document for technical terminology. format the text according to the client's specifications or channel it through the desktop publishing service if he works in an agency or larger language service. with the original text scrolling in a separate window and terminology being pasted in from another window. minutes of the previous meeting. experts and large TDBs and data bases. this is but one possible scenario. today's translator. Such attempts at standardization have benefitted mainly translators working in language services of international organizations or governments. the integration into a word-processing environment and compatibility with other software tools available to the translator have taken precedence over wanting to simulate a large TDB. 3. MATER is a rather complex document and goes way beyond the day-to-day needs of a free-lance translator. Many of the PC-based TDBs such as Superlex. Terminological data elements Since a number of speakers in this conference treat terminological data banks. The general conditions of work as laid down in the standard AIIC contract stipulate that «for their technical and terminological preparation the organizer shall send the interpreters a complete set ofdocuments (programme. update his computer-based terminology data bank either by checking paper dictionaries or other paper-based reference works. then proceed with the translation of the text on screen. ISO Draft International Standard ISO/DIS 6156.2.) in each of the working languages of the conference as early as possible.» 286 . yet it captures the translator's work flow without going into considerable detail or variations. since it is always due a day before one receives the original text). Chances are he will not print the translation but return it to the client via modem or on a diskette (usually by courrier. During a briefing session shortly before the conference. What interpreters need and/or would like to have To examine in greater detail the terminology and documentation needs of conference interpreters aquestionnaire was designed that addressed these aspects of an interpreter's work. While both translators and interpreters have access to a wide variety of resources.time constraints permitting . with terminological equivalents refined often until the very last moment before embarking on the interpretation of a speech or scientific paper. together with essential subject preparation. The return rate was exceptionally high when compared to the standard return rate in social science research (10%): Of the 80 questionnaires distributed at a meeting of AIIC members working in the non-agreement sector last July in Prague. poor equivalents replaced by better ones or those preferred by a particular organization. 287 . etc. either prepared manually or on the computer. or during the conference and as papers are read and discussions with colleagues and perhaps delegates continue on the subject. 77 were returned by the cut-off date. Disregarding the more careful preparation of certain papers and speeches for the moment. word lists are updated. The only two characteristics all had to have in common were that a) they had to be active members of the organization and b) English had to be part of their language combination. and of the 180 sent out shortly thereafter. 5. The interpreter's acquisition ofinformation can thus be viewed as a continuous process.can go back to a large variety of reference works and sources. all active members of AIIC. the knowledge basis for the upcoming conference. the interpreter's access to these materials becomes extremely limited once he is in the booth. This constitutes an essential difference in the way interpreters make use of resources: they have to glean the required information from the source and then keep it onfileeither in the form of a list of terms or as a note on a particular paper to be read or filed away in form of some general notes they will take along to the conference. interpreters usually cannot during their time in the booth. are then studied and constitute. 27 were returned. It was distributed among 260 conference interpreters around the world. Once at the conference venue additional information is added: new terms are acquired.Although there is no universally accepted mode of preparation. As a next step interpreters will usually establish terminology lists with source language terms down the left margin and center of the page and target language equivalents down therightmargin. At the end of a conference. underline unfamiliar terms and phrases and search for equivalents in their other working languages. Whereas translators . most interpreters will read through the material provided (or pertinent literature if no material has been provided). these word lists. conscientious interpreters will polish the list of terms. perhaps even print it out in its updated form and file it away. if they had been allowed to take them from the booth. sometimes together with certain conference documents. since the questionnaire was worded in English. how many days a year they work (2). whether they specialize (3). if allowed to take them from the booth.02% expressed any interest. Twenty more have been returned since then. 68% by subject matter. It emerges clearlyfromthe results of the questionnaire (7).most software packages on the market rarely fulfill the interpreter's but only the translator's needs.September 2. 15% by client. glossaries. The survey revealed the degree of computerization (4) in the profession: 60.1991. 84 % keep papers of past conferences.) The following graphs provide a profile of the interpreters surveyed according to how long they have exercised the profession (1). The next graph (7) illustrates the importance of particular resources to the interpreter's preparation. 49% use their computer for tasks other than word processing: 38% run data base software. The correlations between years in the profession (an indicator of biological age) and computer use as well as days worked per year and computer use are as follows: (see graph 3) It followsfromthefiguresthat most computer users fall into the category of seasoned interpreters.6% either have a computer or access to one. These variables were chosen because it was felt that they had a direct influence on interpeters' terminology and documentation habits. client-supplied terminology lists. The next set of graphs provides insight into how interpreters tend to document themselves (5). have access to a computer (4). With 70. (A separate study is being carried out in Japan. that 80 % of the respondents ranked papers to be read at the conference as extremely important for their terminology research. etc. 24% use desktop publishing software (most likely those who translate in addition to interpreting). personal terminology data banks on computer and monolingual dictionaries. The reason why personal TDBs do not rank higher is perhaps that . 15% use spreadsheets. The least interest received external data bases and external terminology data banks. As indicated above. The importance of document control is often overlooked in conference interpreting. This represents an overall return rate of 40 %. 17% run terminology data bank software. and all dispose of some classification system.as we shall see later . though. which in 37% of all cases is a portable computer. bilingual dictionaries. 57% of the respondents are interested in software with which to organize their documents.the highest percentage was found with interpreters who have been 288 . papers to be read at the conference emerge as the most important resource for terminology research. 15% by subject matter and client and the remaining 2% alphabetically or in a combination of the above. and this was confirmed through responses given to another (control) question regarding interpreters' interest in accessing TDB: only 0. followed by personal terminology lists. what documents (6) they receive from the organizer andfinallyhow they manage their documents.5 % of all respondents interested in exchanging terminology in electronic form (graph 8) . and 57% wanting to use software for organizing their documents.in the pofession between 11 . unless the interpreter is also a translator. Term-PC and Multiterm. 640 KB RAM Operating system MS-DOS Ability to handle at least 3 languages per glossary Structure of entry can be defined freely (dynamicfieldlengths) Retrieval of entries from any language via full entry. 4. TERM-PC offers a considerable variety of formating options) Not considered were: 1. (1991 ). Gerstenkorn. 289 . XT. Of the remaining packages two were retained. Technical data were taken from the market surveys of Pulitano and de Bessé (1989). Ease of integration between TDB and word processing (pasting of terms into translation) 3. although both were in the upper price range (DM 1500 .20 years and those who work between 100 . 5. University of Frankfurt a. Implementation on PC. Integration with various word processing packages 2. 6. AT with hard disk. Many packages were eliminated right away as they could handle no more than two languages per glossary. 3. While the two packages retained met almost all requirements stipulated by interpreters. Networking capabilities Although the latter are extremely important criteria for translation they have little or no bearing on the work and needs of an interpreter. The following graph reveals what interpreters would like to see implemented in such a software package: (see graph 9) The capabilities and functions requested most frequently by interpreters as well as of course the interpreter's general flow of work served as the basis for comparing various TDB-software packages available on the market. 4.M.3000). 2. Mayer from the University of the Saarland (1990) and Friedrich. Windowing capabilities 4. Hetschold. Following are some of the main features of the two packages: 1. neither of them offers additional charactersets for non-Latin characters. a rather clear message emerges: software developers targeting the conference interpreting market must provide a tool that meets the specific needs of the interpreter and not just market translation tools. 7. short stroke or keyword Selection of terms according to any specified category (domain) Convertibility for import/export of terminology Print-out according to user specifications (Multiterm has interface to Ventura DTP.200 days a year . as they seemed to meet most of the requirements stipulated by interpreters. that via modem the interpreter can access resources hitherto out of reach for him. While members of the three professions are all agreed on the need for the proper term and/or phrase to denote an object or an idea. versions of terminology management tools can be programmed by most computer-literate interpreters (Gilè. because technological support reduces drudgery and frees us to do what we do best and that is. 1987). thus changing perhaps some of his ingrained work habits. considerable differences exist in the way these professionals must gain access to terminological information. getting the message across! ABSTRACT Considerable effort has already been spent on devising terminology documentation guidelines and it has always been assumed that interpreters' needs are identical to those of translators and terminologists. that integrated fax capabilities allow him to receive information even at the last minute. Have I implied that interpreters can score homeruns only if they dispose of the proper technical bats? I hope not. albeit functional. 290 .Given the fact that today most notebook computers dispose of sufficient memory capacity and speed to respond to the demands of interpreters. While limited. documentation control and data exchange among conference interpreters. it is no surprise that professionals have become more demanding with regard to the functions they would like to see implemented. This paper sketches the differences in the flow of work between translators and interpreters. more powerful and more efficient tools can and must be developed so that the interpreter can become more economical in dealing with increasing amounts ofinformation and thus ultimately provide a better service. Information on interpreters' terminological needs was gathered by means of a questionnaire sent out to members of the International Association of Conference Interpreters (AIIC) and the statistical analyses are presented with specific reference to terminological data elements. Lebende Sprachen. Release 9. 32/ 2. B . Vol. Β. 4/1991. Traduire. META. 3/1990. Documentation­ terminologie pour interprè­ tes. un défi inaccessible? Terminologie et Traduction. 25­30 GILÈ. 212­215 CZAP. Les petits lexiques informatisés: Quelques réflexions. AUC Bulletin. Th. 106­114 MOSER­MERCER. Terminologiedatenbanken und computergestützte Übersetzungssysteme als Bestandteil der modernen Bürokommunikation. Les nouveaux lexiques ou une stratégie de création de mini­banques.. Les ordinateurs portatifs: situation cl perspectives.Carl­Vogt Cl 1­1211 Genève 4 291 . G ALINSKI. 1988 (Infotcrm) CLAS. 7/1987. F. M. XVIII/1. pp. Janet.4/1990. Ergebnisse einer Umfrage. A. A Survey. GERSTENKORN. 1989 QUICHERON. 1983 Barbara MOSER­MERCER Professeur d'École Université de Genève École de Traduction et d'Interprétation 102. pp.BIBLIOGRAPHY ALTMAN. 3­5 GILÈ. Man/Machine Interface in Translation and Terminology. Geneva: Ecole de Traduction et d'Interprétation. Documentation and the free­lance interpreter. Vol. pp. J. La terminolique en interprétation de conférence: un potentiel à exploiter. Terminology and Knowledge Engineering. D. and C.0­UW2. Terminologieverwaltungssysteme. and B. Computerm. pp. D. recherche de lignes directrices. The Incorporated Linguist. D. 1991 PULITANO. 205­211 SPSS. Manuscript. Tcrminotics of the future. 1988 FRIEDRICH. 1987. Statistical Package for the Social Sciences.Bd. Spring 1984. Mieux interpréter aux congres techniques.B. 132. META. Frankfurt. Mitteilungsblatt für Dolmetscher und Übersetzer. Association for Terminology and Knowledge Transfer. H. Vol. No. 1/1989. HETSCHOLD. META. DE BESSÉ. 1987.0. Vol. 156­163 MOSER­MERCER.9/1983 GILÈ. 15­ 16 MAYER. Ergebnisse einer Untersuchung. 32/2. H. Geneva. pp. ETI. Version H. 32/2. T. 23/2. D. pp. AHC Bulletin. pp. Terminologieverwallungssysteme für Übersetzer. pp. 82­85. 47­64 SCHNEIDER. Terminology andDocumentaiionfor Conference Interpreters. pp. André. Indeks Verlag. XI/3. Do you have definite fields of specialization? YES NO 5. did you develop these specializations during your professional practice? YES Or before? YES NO NO Or both before and during your professional practice? YES NO 6.ANNEXES TERMINOLOGY AND DOCUMENTATION FOR CONFERENCE INTERPRETERS A Survey GENERAL 1. How is your work divided up between the agreement and the non agreement sector? 100% agreement sector 70% 50% 25% 10% 0% 0% non-agreement sector 30% 50% 75% 90% 100% 4.' YES NO 292 . If yes. How long have you been exercising the profession of conference interpreting? < 3 years 3-5 years 6-10 years 11-20 years > 21 years 2. How many days per year do you work on average? <30ds 31-60ds 61-100ds 101-200ds 201-300ds >300ds 3. Have you ever turned down a conference because il was κχ> tec hinca Γ. DOCUMENTATION 7. Which of the following do you receive? always often agenda proceedings of previous conference(s) minutes of previous meeting monolingual glossaries multilingual glossaries papers to be delivered paper copies of slides other (please specify): rarely never 10. How often do you get a chance to participate in briefing sessions? often rarely never 11. In general. If yes. Do you engage in «house-keeping» activités such as discarding obsolete documentation and/or updating subject areas after a conference? always often rarely never 293 . Do you keep papers/documents of past conferences if allowed to take them with you? YES NO 12. Do you generally receive documentation in advance of a conference? YES NO 8. how far in advance? <2days 3-5ds 6-10ds ll-20ds >20ds 9. how do you classify/organize them at home or in your office? alphabetically by subject matter by client other: 13. is it portable? YES NO 17.1. Do you have a computer or access to a computer? YES NO (If NO. Do you use it for tasks other than word processing? YES NO 18. If yes. Please rank the following references on a scale from 1 to 5 in order of their importance for your terminology research (1 = little importance. Which of the following software programs do you run? data base software terminology data bank software spreadsheet desk top publishing other (please specify): YES YES YES YES NO NO NO NO 294 .) 16. 5 = extremely important): monolingual dictionaries bilingual dictionaries multilingual dictionaries encyclopedias glossaries periodicals newspapers technical/scholarly journals television/radio personal terminology lists personal terminology data bank on computer external terminology data banks external data bases papers to be read at conference client-supplied terminology lists other (please specify): 12345 12345 12345 12345 12345 12345 12345 12345 12345 12345 12 3 4 5 12 3 4 5 12 3 4 5 12 3 4 5 12 3 4 5 12 3 4 5 15.TERMINOLOGY 14. proceed to question 19. 2. would you be interested in doing so? YES NO 22.1. Which of the following functions would you wish to have available? alphabetical print-out print-out by subject field alphabetical look-up short-stroke look-up (approximate look-up) print-out with source language terms and target language term(s) parallel on one line print-out possible with each language becoming a potential source language print-out with SL-terms and TL-terms in vertical sequence use of non-Latin characters YES YES YES YES YES YES YES YES NO NO NO NO NO NO NO NO 20. If you had the possibility of having terminology data bank software being developed to your specifications.1 f NO. Would you be interested in exchanging terminology in electronic form with other colleagues? YES NO THANK YOU VERY MUCH FOR HAVING ANSWERED THIS QUESTIONNAIRE! 295 . which of the following items would you wish to have included for each term stored? term (source languages .19. Are you already accessing large terminology data banks (such as EURODIC AUTOM or TERMRJM) from your own computer? YES NO 21.TL) grammatical information SL definition of term synonyms of SL term reliability of TL-term(s) subject field YES YES YES YES YES YES YES NO NO NO NO NO NO NO 19.SL) term (target languages . Would you be interested in software with which to organize your documents? YES NO 23. 7% 300 days + 1.DAYS OF WORK PER YEAR 201 -300 days 7.9% .7 % 31 -60 days 6.1 .7 % 3 5 years 1.0% 2 .9% 296 30da ys 2.YEARS IN THE PROFESSION 10 years 8. FIELDS OF SPECIALIZATION BEFORE 1.3 .8% 297 . 9% 6 .1 0 years 11 .5 years 4.20 years Years in the profession 20 years + 298 .6 % NO 39.2 % 20 10 1.0% 3 .COMPUTER USER YES 60.4 % 100 90 80 70 υ a 60 α υ ^ H-I Ι-ι ε so δ 40 ο 30 3 CL 28.2 % 26.4 . 9 % 7 . 1 % 2 days 3-5 days 6-10 days 11-20 days Days in advance 3.DOCUMENTATION IN ADVANCE 100 90 80 70 60 50.6 % 50 40 30 20 10 25.9% 12.5 .5% 20days+ ι 299 . 7 never 0 7.8 0 agenda proceedings of previous conference(s) minutes of previous meeting monolingual glossaries multilingual glossaries papers to be delivered paper copies of slides other (please specify) OTHER advertising material reference material on similar subject summary of papers abstracts scientific journals background material 300 .5 68.0 rarely 8.0 2.7 8.5 63.3 1.4 34.2 45.6 .0 9.4 26.WHICH OF THE FOLLOWING DO YOU RECEIVE? always 37.3 1.3 50.3 3.0 7.8 10 3.4 26.2 40.0 37.2 66.0 33.6 43.1 4.3 often 59.0 45.1 53.2 21.7 6. Please rank the following references on a scale from 1 to 5 in order of their importance for your terminology research (black = little importance.7 . white = extremely important): +10 20 30 40 50 60 70 80 90 100% monolingual dictionaries bilingual dictionaries multilingual dictionaries encyclopedias glossaries periodicals newspapers technical/scholarly journals television/radio personal terminology lists personal terminology data bank on computer external terminology data banks external data bases papers to be read at conference client-supplied terminology lists other (please specify): Γ OTHER thesauri books multilingual literature colleagues' terminology lists «Que sais-je»-type books 301 .TERMINOLOGY 14. 5 % NO 29.7 % •S 40 a ε 30 s 20 * 10 1.1% 27.5 % 100 90 ÌÌ 80 "o c I 70 2 c 60 'Sb Iχ 5 0 <o 35.8 ­ INTERESTED IN EXCHANGING TERMINOLOGY YES 70.1% 3 ­ 5 years 7.4% 6 ­ 1 0 years 11 ­ 20 years Years in the profession 20 years + 302 . 0% 12.0% 42.3% 75.9 .5% 12.2% 75.SL) term (target languages .0% 12.6% 73.2% 73.7% 19.3% NO 5.1.2% 6.0% 8.8% 25.0% 10.8% 93.0% 89.8% 26.8% 25. which of the following items would you wish to have included for each term stored? YES term (source languages . If you had the possibility of having terminology data bank software being developed to your specifications.TL) grammatical information SL definition of term synonyms of SL term reliability of TL-term(s) subject field 94. Which of the following functions would you wish to have available? 92.0% 88.9% 8.0% 88.1% alphabetical print-out print-out by subject field alphabetical look-up short-stroke look-up (approximate look-up) print-out with source language terms and target language term(s) parallel on one line print-out possible with each language becoming a potential source language print-out with SL-terms and TL-terms in vertical sequence use of non-Latin characters 303 .0% 57.2.0% 11.TERMINOLOGY DATABANK SOFTWARE .3% 55.4% 26.7% 45.5% 87.FUNCTIONS DESIRED 19.0% 92.0% 87. . On ne s'étonnera donc pas que le désir humain de systématisation de l'univers sous des formes objectives . La puissante fresque taxinomique qu'il réalise passe idéalement du général (classes) au particulier (species) et parvient. 305 . Dans son Systema naturae per regna triasecundum classes. species. that's the same thing». encore qu'inassouvi. règle) désigne généralement une méthode. végétal et animal. genera. au Siècle des Lumières. Carl Linné offre un exemple emblématique en ce sens. un système de description et de classification des corps organiques et inorganiques permettant d'effectuer une coordination hiérarchique des éléments existant dans la nature.ait été satisfait.du moins de l'univers extérieur . Il est tout à fait significatif que l'on puisse étendre le terme de Taxinomie à la linguistique. ordenes.Taxinomie et critères de sélection dans l'interprétation Anna Giambagli «You should say what you mean» the March Hare went on.loi.arranger. ordonner et νόμος·. à travers des regroupements successifs. siècle qui s'est évertué à ordonnancer les innombrables aspects de la réalité en faisant appel aux facultés de connaissance et de maîtrise de l'être pensant. en tant que telle. encore que l'analyse du fonctionnement linguistique ait commencé à être définie en schémas et en typologies normatives dès l'époque de la spéculation philosophique gréco-latine. science qui a pour objet l'étude du langage comme outil de communication et qui. est née au vingtième siècle. «I do ­ Alice hastily replied ­ at least­at least I mean what I say. à bâtir un système de classification de la nature axé sur les éléments d'affinité et de différenciation pour définir les caractéristiques de chaque espèce du règne minéral. Le terme taxinomie (du grec τασσείν . c'est-à-dire entre deux langues romanes présentant des affinités indéniables quant a l'organisation de la phrase et de la période. Physiquement parlant. la Taxinomie s'apparente elle aussi à une classification d'éléments. des affinités d'ordre grammatical. M'inspirant d'une approche de type linnéen. dans le domaine de la linguistique. il n'en faut pas moins reconnaître la pertinence pour ce qui est des mécanismes cognitifs analytiques et synthétiques autour desquels se crée l'organisation du processus d'interprétation. de séquences d'éléments ou de classes de séquences pour construire des systèmes qui expliquent les phrases d'une langue à travers leurs règles de combinaison. survenant au moment même de la réception du stimulus verbal. acte de communication verbale indirecte. le temps qui s'écoule entre le moment alpha et le moment oméga n'est pratiquement pas mesurable mais sa densité est très forte pour ce qui est de l'élaboration linguistique et extra-linguistique. sélective et décisionnelle se jouent sur des temps dont la valeur n'est pas perceptible. c'est-à-dire des sélections lexicales. Indépendamment des variables constituées par la langue de départ et par celle d'arrivée. S'il ne fait aucun doute qu'une telle approche de la langue. je vais essayer d'expliquer. Ces mécanismes justifient des choix spécifiques. en d'autres termes. assimilable à la méthode d'analyse en constituants immédiats selon la conception behavioriste de Bloomfield. que les phases taxinomique. Par rapport à ce qui se produit entre des langues de souche différente. celui qui domine. syntaxique et structural. en termes purement formels. l'interprète accomplit en effet sa tâche en passant par une séquence complexe de phases reliées l'une à l'autre. N'oublions pas. le terme de Linguistique Taxinomique. naturellement au sens large du terme.Ainsi. réalisé par un biais différent et de l'auteur original et du récepteur ultime du message. Dans ce processus. les principes propres à une approche taxinomique. indique la description du fonctionnement d'une langue donnée à travers la classification de ses éléments. je me permets d'insister sur ce point. reste partielle puisqu'elle n'épuise pas ce "quantum" linguistique que nul ne saurait corseter d'une façon exclusive dans des règles de décomposition-composition (heureusement. serais-je tentée d'ajouter). elles se déroulent même à partir d'un projet organisationnel qui peut certainement être qualifié de cognitif mais qui est en grande partie inconscient. sans expliquer ni prévoir. dans l'interprétation du français en italien. il met en marche un processus dynamique qui commence par la réception et s'achève par l'expression. est plutôt le 306 . à travers des exemples. Pour pousser plus loin notre examen. la fréquence de transformation sur le plan verbal et adverbial est ici objectivement atténuée alors que l'aspect fort. grammaticales et syntaxiques lorsque la réponse au stimulus se fait évidente. un rôle remarquable revient sans aucun doute aux mécanismes de nature taxinomique justement. tonnerre). s'il existe) et l'action exprimée par le prédicat. Ces deux catégories y sont en effet bien distinctes et identifiables: la première représente l'aspect statique de la proposition qui se déploie sur le mode. Le nom et l'adjectif s'opposent au verbe. dans les cas limites. elle est incontestablement plus pertinente que ne l'est la classification. C'est exactement ce qui se passe lorsque l'interprétation concerne des langages techniques ou sectoriels formant. évidente aussi. Dans l'approche adoptée ici. c'est-à-dire au niveau du nom et de l'adjectif essentiellement.: homme. Celui-ci doit d'emblée distinguer le segment statique et le segment dynamique du discours. le temps et l'espace par l'insertion de la seconde. la distinction classique entre le nom concret et le nom abstrait est implicite. l'interprète ne dispose pas d'une gamme d'expression s'étendant sur plusieurs espèces lexicales: logiquement. les objets. je me bornerai à examiner dans ces deux langues le nom et l'adjectif. 307 . les phénomènes (par ex. les concepts. celui-ci se distingue à son tour parce qu'il indique un fait ou une action en les situant dans le temps. l'adverbe. table. les sentiments. il existera une correspondance tout aussi bi-univoque entre article en langue de départ et sa traduction.remplacement à l'échelon lexical. mon propos étant de vérifier si le raisonnement taxinomique appliqué à ces deux catégories s'avère pertinent. Dans un cas de ce genre. C'est cette opposition (ou différenciation) qui doit être perçue instantanément par l'interprète. La netteté obtenue dans la formulation de l'opposition nom/verbe est due en grande partie à l'organisation morphologique des langues européennes de culture. ou substantif. tout aussi classique. de véritables micro ou néo-langues. Le nom concret se rapporte à tout ce qui peut être directement perçu par le sens alors que le nom abstrait renvoie à des concepts dont seul l'esprit peut élaborer la représentation. Dans cette définition. le verbe. que constituent les neuf parties du discours. ou catégories grammaticales. Le nom. intelligence. c'est-à-dire le sujet (et l'objet. nous pouvons affirmer que très souvent le signifiant du nom concret se rapporte à un seul signifié (pensons pourtant à la ramification d'ordre sémantique du mot chien). communes aux langues européennes: article-pronomnom-adjectif-verbe-adverbe-préposition-conjonction-interjection. est un mot qui sert à désigner les êtres animés (personnes et animaux). Quitte à généraliser un peu trop. amitié. le nom et l'adjectif s'inscrivent dans un avant-projet taxinomique général. en matière d'interprétation. justice. chien. les qualités. en noms propres et en noms communs. Pour les raisons exposées plus haut. au lieu de dire acero. d'où se ramifie toute une gamme de sens bien plus prolifique que le signifiant. branzino. La traduction du nom abstrait pose un cas différent. Les propos tenus pour le nom abstrait s'appliquent à plus forte raison a l'adjectifnotamment qualificatif-. comme le nom abstrait. Si le terme concret est dominé par l'aspect dénotatif. qu'il soit concret ou abstrait. l'adjectif est au nom ce que l'adverbe est au verbe: ils introduisent tous deux un ou plusieurs éléments de caractérisation dans la proposition dont ils enrichissent ainsi la complexité. il faudra connaître l'équivalent italien du mot érable. Toutefois. c'est un élément important de spécification qui s'ajoute à l'énoncé. il n'en représente pas moins une bouée de sauvetage évitant de répondre à vide en présence d'un stimulus lexical plein. forcément simplistes. 308 . à la classe en quelque sorte. En un mot. en mécanique. Quand de surcroît un adjectif accompagne le nom. evocatrice et affective du mot. Le recours à un procédé en sens inverse peut alors être adopté: de l'espèce. Si ce cheminement du particulier au général se produit incontestablement au détriment de la spécificité. ce passage étant fonction de sa capacité associative et cognitive. celui de soupape. Le mot «adjectif» (du latin adjectivum. celui de bar. son champ sémantique est ordinairement plus vaste que celui du nom concret. La connotation renvoie effectivement à la valeur supplémentaire. il ne peut être perçu qu'à travers une représentation mentale. pesce. cas très fréquent dans les langues néolatines. l'interprète dira par exemple albero. l'interprète remonte au terme plus général. l'interprète devra alors remplacer ou transposer directement le nom concret par un nom concret selon un modèle analogique assimilable à l'espèce qui ne se prête à aucun écart catégoriel. "additionnel") désigne en effet ce qui sert à modifier sémantiquement le nom ou une partie du discours avec lesquels il existe un rapport de dépendance syntaxique ou d'accord grammatical. ne sont peut-être pas superflus: en sylviculture. en aquaculture. le terme abstrait et l'adjectif évoluent aisément surdes valeurs connotatives de nature communicative. ne serait-ce qu'en raison d'une connaissance insuffisante du signifiant dans la langue de départ. il n'est guère possible d'assurer en toutes circonstances le respect intégral de cette analogie.Quelques exemples. toujours situé dans la catégorie de l'abstraction. c'est-à-dire par la valeur informative. dans les transports maritimes. S'appuyant sur une connaissance terminologique acquise. pour qu'une interprétation soit correctement spécifique. celui de cale. valvola et stiva. dispositivo et compartimento. Optant ainsi pour une technique centrifuge. Conceptuellement parlant. sur le plan de la synonymie dans la langue d'arrivée. il va de soi que la stratégie choisie pour organiser le discours se déroule dans le sens inverse. c'est-à-dire en direction "bottom-up". pour les besoins de la cause. Lorsque l'interprète traduit vers sa langue B. nous le disions tout à l'heure. la traduction résiste assez souvent à la sélection de l'espèce correspondante la plus immédiate. La compréhension denotative du nom abstrait et la désambiguation connotative contextuelle permet fréquemment de s'affranchir de la correspondance bi-univoque à laquelle assujettit souvent le nom concret: d'où. l'espèce la plus appropriée dans la langue d'arrivée à tel ou tel concept sur le plan lexical et/ou grammatical. et fondamental. le choix de correspondances analogiques ne s'inscrivant obligatoirement pas dans les mêmes catégories grammaticales.Dans de tels cas. c 'est-à-dire aforza en italien. elle pourra par conséquent parvenir à une modulation de catégorie grammaticale selon un critère de classification qui vise toujours l'espèce. en locution pour arriver. et ajuste titre. dans des cas extrêmes. joué par le micro et le macro-texte dont il fait partie. A titre indicatif citons aussi un exemple pour le nom abstrait: prenons le substantif force. L'interprète doit tout d'abord établir si celui-ci est utilisé au sens absolu du terme ou bien s'il fait partie d'une locution. parmi les différentes significations possibles. ce phénomène soit en général moins évident ici qu'il ne l'est dans le cas de l'interprétation entre langues de souche différente. il peut même passer d'une substitution à une transformation entraînant une modification de la catégorie grammaticale. encore que. Le passage s'opère ici du particulier au général mais. Le critère de sélection appliqué alors suit un tracé taxinomique orienté vers la plus grande spécificité: lorsqu'il traduit dans sa langue maternelle. en verbe. il n'affecte pas la vérité conceptuelle de l'énoncé dont seuls les contours expressifs pourront donc apparaître quelque peu estompés. en principe. souvent il s'étoffe. ne serait-ce qu'en matière de richesse lexicale. l'interprète maîtrise parfaitement. comme il se base toujours sur un élément d'affinité. Le procédé de classification suit par conséquent une orientation "top-down" lorsqu'il recherche. le procédé d'interprétation peut aller au-delà d'une simple substitution directe du nom abstrait par le nom abstrait correspondant. à l'amplification périphrastique moyennant une modification structurale. En l'occurrence. sa gamme d'expression. En raison notamment du rôle auxiliaire. ce qui lui permet de conjuguer d'une manière tout à fait efficace le contenu et la performance verbale. le nom abstrait français pourra donc être remplacé en italien par un nom abstrait bien sûr ou encore transformé en adjectif. Analysons les locutions suivantes: 309 . étant donné que l'habileté de production linguistique est cantonnée dans une gamme d'expression forcément plus circonscrite. dans le meilleur des cas. Aussi faudra-t-il que l'interprète module son choix lexical tout en modifiant. sans interférences exogènes ni endogènes. maintenir la même espèce lexicale en italien équivaudrait. le cas échéant. il s'agirait d'une construction incompréhensible. par des transformations structurales. la catégorie grammaticale. voire inévitable: les forces navales les forces de police lignes de force forces de gravitation Pourtant. le mécanisme en question se déroule sur un rythme aisé et fluide. à un calque. solidità. Si la compréhension de l'information est réelle. il n'est pas rare non plus de devoir recourir à des synonymies conceptuelles plus spécifiques: force d'un sentiment force d'un coup force d'une barre force d'un mur auront respectivement pour équivalents lexicaux: intensità. Il suffit de penser au langage courant: je n'ai plus la force de force de caractère la force d'une idée Dans les jargons scientifiques ou de spécialité. violenza. avec le verbe et l'adverbe bien évidemment. en un mot. dans un contexte linguistique d'ordre plus général. resistenza. dans le cas des deux dernières. La conclusion naturelle de ce raisonnement pourrait être la suivante: le nom et l'adjectif constituent. Cette 310 . celle-ci étant intelligemment complétée. à une transposition de modèle lexical. dans l'emploi absolu du nom. les catégories dans lesquelles l'interprète qui traduit dans sa propre langue dispose de la plus grande marge de manoeuvre pour ce qui est de larichesse lexicale.il voulait à toute force que force est de reconnaître que il est dans la force de l'âge elle nage en force Dans des exemples de ce genre. Au demeurant. la correspondance lexicale est souvent l'option la plus judicieuse. Dans le pire des cas. V analogieforce -forza peut être justifiée sans pour autant constituer de contrainte. faute d'équivalent en italien. créera l'image la plus claire et la plus spécifique tant au plan lexical que structural.approche contrôlée de la langue. qu'il s'agisse d'une substitution ou d'une transformation. perçu et utilisé d'après des segments de sens pour comprendre et par la suite exposer un contenu. 11 1-34131 Trieste 311 . Corridoni. Anna GIAMBAGLI Professore-interprete Scuola Superiore di Lingue Moderne per Interpreti e Traduttori Università degli Studi di Trieste via F. soumise à des choix par analogie et différenciation. un «vouloir dire». dans l'exercice de sa profession. l'interprète ne saurait échapper à cette règle: ce qui lui est transmis et ce qu'il doit transmettre passe inévitablement par cet outil qu'est le mot. du conseil que la Duchesse adressait à Alice: «Take care of the sense and the sounds will take care of themselves». Qu 'il sache faire bon usage. Qu'il s'agisse d'un parcours vers l'exactitude ou vers la généralisation forcée. . genus and family (or class) is helpful from a very early stage. However. it has to be done properly and certain strategies have to be devised to pre-empt difficulties. There are certainly not enough English mother-tongue interpreters living and working in Italy to satisfy the market demand. My own professional experience is of the latter kind. French or Spanish would rarely find work if they were prepared to work in one direction only. Reference to Linnaeus' categories of species. the which difficulties will arise not at the stage of source-text analysis but rather at that of target-text formulation. is a generic term accompanied by one or more specific attributes. Since it is necessary.Taxonomy and simultaneous interpretation David C. Snelling I wish to examine certain aspects of the relationship between taxonomy and interpretation in the context of the debate between interpretation from the mother tongue into the foreign language and from the foreign language into the mother tongue. that the interpreter will encounter his difficulties when he is working from a foreign language. particularly if that language is English. whereas I am called upon to guide my students to accomplish the former task. as it is with the species (the most detailed description expressed in the least familiar terminology). but componential analysis will reveal the solution resorted to. though it may not be desirable. My preference is decidedly for working into my mother tongue. Italian interpreters must therefore be prepared to work into their first foreign language. The order is quite deliberately reversed. I do not intend here to refer the strategies frequently employed by myself and colleagues to wean students away from source-language text-dependence. is necessary. I wish to take for granted that working into the first foreign language. if the exact term in the (foreign) target language is unknown. but rather to analysis of source-text concepts in view of the completest (though not necessarily the most elegant) possible rendition of same in the target language. The reverse is true if he is working from his relative graphs and see whether greater source-text comprehension with greater interest source-text comprehension (the A into Β process) finds its natural resolution at the stage of genus or family. Interpreters coming from countries where the languages spoken are not English. 313 . «the coefficient of intensity» and.moseyed . The difficulties arise more at less formal language-register levels and can be approached in an identical fashion. vaguely summarise or skip chunks which he considers of secondary importance.shot .very/incredibly rapidly past».«the maximum economy of means to obtain the finest possible effects». though.in a leisurely fashion . will yet transmit the dynamism and intensity of the original with generic term and a specific attribute (in this case a verb/ adverb combination) to the effect of «the car moved .darted flashed past» will carry out an automatic analysis of what I) called. a French interpreter will recognise the animal ornithorynque. rejecting the mere repetition off words in favour of the targeted 314 . though he may not be familiar with the term in his foreign language. then. We are all familiar with Renée van Hoof's classic reply to the question «What is it that an interpreter should really say?» «Le moins possible!» It is in this context that her remark is to be interpreted. aware of the precision of his terminology and of the strategies to which he resorts to offset the lack of same).to apply a principle within a principle) would probably alone clinch the matter as would either Australian or aquatic in combination with one of the above or each with the other to identify our duck-billed platypus. that I primarily wish to deal. to process his input and.briskly . but rather to apply the most important law of all artistic production .cruised . It is not. with terminological questions of a scientific nature. il he is not certain of the scientific term . that will only be possible with the addition of one or more specific attributes (adjectival in form). A good interpreter and a good congress organizer in collaboration ought to have enabled the relevant wore-lists to be drawn up beforehand.chugged . to cut his coat according to his cloth. he has. in my paper at the 1990 FIIT congress in Belgrade. in the formulation off his output. In full awareness. of the constraints under which he is working (aware of what he has understood and able to assess the nature of what he has not.Working from his mother tongue. He will therefore move back from the specific to the generic in identifying the group to which the creature (I have just shot from the specific to the most general of all possible descriptions of living beings) belongs . with his generic noun not yet identified the animal. The English interpreter thinking in terms of the following ideas «the car crept . She is not inviting the interpreter to omit.slowly .in this case the most readily available compromise would be mammal. in the context of learned papers. The greatest possible amount of information will have been conveyed (possibility determined not in this instance by the interpreter's breadth of vocabulary in his target language but by his awareness of the limit of same and his corresponding skill in applying the principles of taxonomy to a working situation. in the former case. Either oviperous or web-footed (egg-laying. though. if he is unable to convey an exact equivalent in his target language. David C. which is what Chateaubriand may have been thinking of when he declared of the wife of the Russian Ambassador to the Court of St. 38 1-34100 Trieste 315 . James «Sous l'abondance de ses paroles. Shakespeare knew not only that «brevity is the very soul of wit» but also that tediousness is «its very limbs and outward flourishes». Babbled interpreting is the worst interpreting. elle cache la disette de ses idées».application of the linguistic means at his disposal. SNELUNG Professor Scuola Superiore di Lingue Moderne per Interpreti e Traduttori Università degli Studi di Trieste via Tor San Pietro. . Im Jahr 1886 in Italien in Buchform erschienen. (1976).h.nach Iser (1976) . Die Problematik des Begriffes "Übersetzungsäquivalenz" istan den differenzierten zielsprachigen Realisierungen literarischer Texte abzulesen. ist nämlich in einem literarischen Text das Spektrum an Übersetzungsvarianten stark ausgeprägt. Theorie einer ästhetischen Wirkung. Die Tatsache. hat in der linguistischen Übersetzungswissenschaft eine Schwerpunktverlagerung auf Übersetzung von Sachtexten zur Folge gehabt. Österreich und Schweiz) die stattliche Anzahl von über 30 Übersetzungen und Bearbeitungen auf (strips und comics nicht mitgezählt). Wie komplex Übersetzen als sprachliche Handlung ist. 317 . Fink.Phraseologie und literarische Übersetzung Eine italienisch-deutsche Fallstudie Sonia Marx I. zurückgreift. daß literarisches Übersetzen nicht leicht objektivierbar ist.seinen Objektbereich selbst konstituiert und folglich keinen Abbildcharakter hat1.fiktionalenText aufzeigen. Die meisten von unskennenLe AwenturediPinocchioalsKinderbuch. läßt sich paradigmatisch an diesem literarischen bzw. Im Unterschied zu einem Sachbzw. Der toskani sehe Hampelmann wurde ab 1913/14 im deutschen Sprachraum als hölzernes Bengele berühmt. wurden die Abenteuer des Pinocchio 1905 erstmals in Deutschland bearbeitet und weisen seither (d. Fachtext. während die heutige Jugend Pinocchio durch die Medienbearbeitungen als Titelhelden populärer Fernsehsendungen identifiziert. da er . Der Akt des Lesens. allerdings setzt diese Lektüre die Kenntnis literarischer AusdruckstraIser. Collodi im deutschen Sprachraum. der Übersetzungsgeschichte der Abenteuer des Pinocchio von C. W. Es handelt sich um eine Fallstudie. Mein Beitrag bezieht sich auf die Übersetzung eines literarischen Textes und nimmt einen besonderen Aspekt unter die Lupe: die Übersetzung von Phraseologismen. München. Le Avventure di Pinocchio können aber auch als Erwachsenenbuch gelesen werden. bis 1988/1990) im deutschen Sprachraum (Deutschland. die auf die Ergebnisse einer umfassenderen Arbeit. Manganelli u. M.a. Die "Invarianzproblematik" der Übersetzung stellt ein Kernfrage dar. vielfach betont und stellt für Komparatisten und Literaturwissenschaftler ein ergiebiges Forschungsfeld dar. (Hg. G. Tabucchi. 1415). Paepckc. sind die Übersetzer: die Übersetzer sowohl in ihrer Rolle als Leser des Originaltextes als auch in ihrer Rolle als Produzenten bzw. Es erlaubt Kindern die ungestörte Aufnahme des Märchenhaften und Phantastischen. bemerkt Snell-Hornby (1986) in ihrer Einleitung Übersetzen. 26). Autoren des Textes in der Zielsprache4. Erwachsene als Leser und Mitleser von Kinderliteratur. Im Zuge des Perspektivwandels der neueren Übersetzungswissenschaft wird sogar vorsichtig von einer "Neugestaltung" des Textes entsprechend einer vorgegebenen Situation. SnellHornby. 1987: S. die Beiträge von Vermeer.-H.a. die immer wieder von neuem gestellt und beantwortet worden ist.ditionen voraus (etwa Commedia dell'arte.9-29. (1987). 318 . Gesellschaftskritik und Ironie verrät. Vermittler dieser differenzierten Deutung der Abenteuer des Pinocchio. In search of a theory of translation. übersetzt und vornehmlich in Kinderbuchverlagen veröffentlicht. hier: S. Schmid. Eine Neuorientierung. die das bekannte toskanische Werk im deutschen Sprachraum aufweist: wurde es ungefähr vier Jahrzehnte lang fast ausschließlich als "lustiges und lehrreiches Buch" für kleine Leser rezepiert bzw. daß beide ihre Rolle als Leser jeweils unterschiedlich wahrnehmen. Vgl.) (1986). Vgl. Übersetzungswissenschaft. ohne sie durch vordergründige Ironie aufzubrechen. als Teil einer Kukur mit einer bestimmten Funktion» gegenüber. Albrecht 1987 unter dem aussagekräftigen Titel Translation und interkulturelle Kommunikation herausgegeben hat. 8-12. Auf welcher Be- Die Erkenntnis einer zweiten. das Buch zu einem Klassiker der "Weltliteratur" zu machen. in den Beiträgen erkennen. Das doppelsinnige Kinderbuch. sondern auch Übersetzungen zur Sprachwirklichkeit geschriebener deutscher Sprache gehören. Nr. ist eine Einsicht. die in den neueren sprachgeschichtlichen Darstellungen explizit thematisiert wird. Holz-Mänttäri. Diese Erkenntnis läßt sich anhand der Übersetzungsgeschichte belegen.a. 41/42. H. als "Teil der Zielkultur" gesprochen. CoWodis Absichtzwei Leser gruppen auf verschiedenenBedeutungsebenen gleichzeitig anzusprechen und zwar so. erst einem erwachsenen Leserkreis zugänglich ist.Tübingsn: Francke (=UTB. Typenkomödie und Kunstmärchen)2. Calvino. Daß nicht nur Originaltexte. Ewers. G. so erscheint es 1982 als "Buch für Erwachsene" im Deutschen Taschenbuchverlag und hier in der Reihe "Weltliteratur". Siehe auch Toury. Kultur zum oben zitierten Sammelband (S. läßt sich u. die entscheidend dazu beigetragen hat. vom Autor selbst intendierten Sinnebene wurde in Italien von A. die J. Senn. Sprache. I. (1980). in «Fundevogel». die schwarzen Humor. Wie zahlreich die Zwischenwerte in ihrer Diskussion sind. während die zweite Bedeutungsebene. macht das Werk zu einem doppelsinnigen Buch3. Das Übersetzen eines literarischen Textes ist folglich viel stärker vom Textverständnis des Übersetzers geprägt als es bei einem wissenschaftlich-technischen Text der Fall ist. The Porter Institute for Poetics and Semiotics: Tel Aviv University. Der Auffassung der Sprache als Selbstzweck in der Übersetzung stellt sich die Erkenntnis «Sprache als Text in einer Situation. und hier u. den die Übersetzung in der Zielsprache erfüllen soll. die stattliche Zahl von ca. Pescia 1983 zitiert [Angabe des Kapitels und der Seitenzahl).Benissimo: come un topo in una forma di cacio parmigiano» (XXXII: 126)5. «[il Tonno era] di una corporatura così grossa e robusta da parere un vitello di due anni» (XXXVI:151).a. lustige Dialoge.. und Komischen aufweisen. 80 Belegen auf. «[maestro Ciliegia] restò di stucco [. ländlichen Hausrat u. come venti paia di zoccoli da contadini» (111:11). Die meisten dieser Beispiele klingen selbst für den Muttersprachler ungewöhnlich. beeinflußt deutlich ihre Verarbeitungskriterien. da sie zwar das Bildhafte plastischer gestalten und Wesenszüge der Karikatur. Das Werk ist stark soziokulturell markiert und weist prägnante stilistische Charakteristika auf. come una ciliegia matura» (1:3).: «la punta del naso di Mastr' Antonio] era sempre lustra e paonazza. Nicht zu vergessen und zu unterschätzen ist auch der Einfluß.deutungsebene sie Pinocchio lesen und das Werk rezipieren. «gli stessi giandarmi [.. z.. Brauchtum und Sprache der bäuerlichen Toskana der Jahrhundertwende. vorallem die AS-gebundene Metaphorik: Le Avventure weisen z. Das plötzliche Überwechseln von einer in die andere erzeugt oft einen komischen Effekt. «[Geppetto] piangeva come un vitellino» (111:12). der durch die starken Einflüsse des toskanischen Stegreif-Theaters (schlagfertige Repliken. «[il pesce-cane bevve il povero burattino] come avrebbe bevuto un uovo di gallina» (XXXIV: 141). 5 Der Originaltext wird nach der Ausgabe [Collodi. Leserkreis und sehr oft zum Zweck. Schimpfkanonaden und Situationskomik) verstärkt wird. Haustiere. 319 . Bisweilen steigert sich ihre Bildlichkeit ins ausgesprochen Nationalspezifische. C. «[la bocca del pesce-cane] era larga come un forno» (X:30).. nicht aber zum festen Bestandteil stehender Redewendungen des italienischen Sprachgebrauchs zählen. «[Pinocchio] faceva un fracasso.| Le Avventure di Pinocchio. Als originelle Variante des Kunstmärchens spielt Pinocchio in zwei Welten. in denen eine Metapher in einen Vergleich eingebaut ist. Gemüse. den Verlagsstrategien auf die "Handlungsfreiheit" des Übersetzers ausüben. come unmascherone da fontana» (1:4) usw.B. Textsorte und Intention Collodis prägen sein Inventar bildhafter Sprache. In ihnen spiegeln sich Leben. wie etwa in folgenden Beispielen: «[il pesce-cane] m'inghiottì come un tortellino di Bologna» (XXXV: 146) «Come stai mio caro Lucignolo? .B.] colla linguagiùciondoloni fino al mento. Die Deutung und Auslegung der Abenteuer des Hampelmannes stehen meist in engerBeziehung zu ihrer Ausrichtung auf einen bestimmten Empfängerbzw.. die textkonstituierend sind. einer phantastischen und einer realen. Sie beziehen sich hauptsächlich auf den bäuerlichen Lebensraum im Landesinneren der Toskana und enthalten als tertium comparationisFrüchte. des Grotesken.] piangevano come due agnellini da latte» (XI:34). Neben diesen 'ad-hoc Vergleichen ' sind auch zahlreiche Phraseologismen in Collodis Werk vertreten.) dieser Phraseologismen zu erkennen. sowie satzwertige Phraseologismen . f are il burattino. Zwillingsformen bzw.).). Handlungen sprachlich gefaßt. veranschaulicht. Schmid an der Universität Innsbruck gehaltenen Vorlesung. wie durch sie Sachverhalte. Die doppelte Adressatschaft der Abenteuer des Pinocchio wird folglich entscheidend durch sie geprägt. Sprache kreativ zu verwenden. Übersetzern. Das Inventar ist äußerst reichhaltig und verzeichnet phraseologische Vergleiche (vom Typ bagnato come un pulcino). avere la testa di legno usw.) und gesprächsspezifische Phraseologismen. Für meine Fragestellung. I quattrini rubati non fanno mai frutto. läßt sich z.«Pinocchio soll als Fisch in der Pfanne GEBRATEN werden» . legt sie wörtlich aus und entwickelt daraus eine spannende Episode. familiäre Ausdrucksweise. Sie verraten z. Schmid den Begriff "Phraseologismus" im operativen Sinne als übergeordneten Terminus auf. Neben der wörtlichen Interpretation läßt er aber im Laufe 6 Mitschrift aus einer im Sommersemester 1990 von A. Situationen.B. Ich faße hier in Anlehnung an A.«Pinocchio läuft Gefahr. ferner Sprichwörter (z. Sie charakterisieren die Handlungsbeteiligten sowohl in ihrer Herkunft als auch in ihrem Sozialstatus.dtv . II. Collodis spielerischen Umgang mit Sprache und fungieren als Signale für Ironie. gewertet werden tragen sie wesentlich zum "Sinn" bei7.darunter Redewendungen (z. .Hueber . der von 'Zwillingsformen' bis zu Sprichwörtern alle festgefügten sprachlichen Einheiten umfaßt6. Quel che è fatto è reso. Laf arina del diavolo va tutta in crusca usw. Wortpaare in starren phraseologischen Verbindungen (vom Typ in fretta e infuria. Ein für Collodi charakteristisches Verfahren und seine Gewandheit.B. Dialekt usw.B. in Kap. Hier lautet die Überschrift: «Pinocchio corre pericolo di ESSER FRITTO in padella come un pesce» (XXVIII: 100). habe ich zunächst die italienische Originalfassung untersucht und eine Bestandsaufnahme der Phraseologismen erstellt. sano e salvo usw. [6].«Pinocchio wird beinahe wie ein Fisch in der Pfanne GEBRATEN» Collodi wählt die Wendung esser fritti. Neben dieser pragmatischen Funktion erfüllen sie in Pinocchio weitere spezifische Funktionen: in der Art und Weise. die sowohl übersetzungstheoretischer als auch übersetzungspraktischer Natur ist. ist für den Übersetzer wichtig. 320 .B. gehobene Sprache. ferner den Bezug zum Hörer oder Leser.Reclam . Die stilistische Markierung (Umgangssprache. XXVIII erkennen. Das Erkennen und die Auslegung dieser Funktionen überläßt der Autor wohlweislich seinen Lesern bzw. 7 Siehe Anm. in der Pfanne GEBRATEN zu werden wie ein Fisch» . da sie in Pinocchio bestimmte Funktionen erfüllen. idiomat. Kem dieses "Abenteuers" ist die quasi Verwandlung des Hampelmannes in einen Fisch. Ein paar Zeilen weiter nimmt Collodi die Wendung wieder auf. als er ihn in seinem vollen Fischnetz entdeckt und als solchen beschließt er ihn auch zu kochen und zu verspeisen. Kap. SON FRITTO» (XXIX: 105).Effekt geht im Deutschen aber unweigerlich verloren: «In Gesellschaft GEBRATEN zu werden. vgl. Der daraus entstehende suspense .der Erzählung (wie wir sehen werden) auch die Möglichkeit der übertragenen Bedeutung offen. Der Grüne Fischer beschließt die Zubereitungsart des Hampelmannes selbst (er wird Pinocchio in der Pfanne braten): «Lascia fare a me:tiFRIGGERÒ m padella assieme a tutti gli altri pesci. Collodi aktualisiert hier die virtuell vorhandene Polysemie von esser fritti . XXVIII ist folglich auf zwei Bedeutungsebenen lesbar: als Abenteuer an sich genommen oder als ironisches Intermezzo. ist immer ein Trost» (dtv: 147.wörtl. Als pesce-burattino (XXVIII: 103) bzw. 321 . Reclam) Im darauffolgenden Kapitel re-moti viert Collodi die idiomatische Wendung: Pinocchio bittet verzweifelt den treuen Hund Alidoro um Hilfe: «Salvami Alidoro! Se non mi salvi. auch Hueber. Reclam). Hampelmannfisch identifiziert ihn nämlich der Grüne Fischer. Auf Pinocchios Sträuben bietetihmdas grüne Ungeheuer eine Alternative an und zwar in der Art der Zubereitung: «In segno di amicizia e di stima particolare. "gebraten werden". "vernichtet werden" und verleiht dadurch dieser Textstelle einen ironischen Ausdruckswert. Möchtest du in der Pfanne GEBRATEN oder lieber im Tiegel mit Tomatensoße GESOTTEN werden?» (dtv:146 f. e te ne troverai contento» und fügt die weise Sentenz hinzu: «L'ESSER FRITTO in compagnia è sempre una consolazione» (XXVIII: 103) Die Umgebung dieses Zitats läßt im Italienischen plötzlich auf sehr subtile Weise ein "Mehr" an Aussage offen. ebenso Hueber. Im Gegensatzpaar "gebraten (in der Pfanne)" und "gesotten (im Tiegel)" wird hier ausschließlich die denotative Bedeutung von esser fritti aktualisiert. "zuschanden werden". lascerò a te la scelta del come vuoi essere cucinato. Desideri esser FRITTO in padella oppure preferisci di esser COTTO nel tegame con la salsa di pomidoro!» (XXVIII: 103) «Zum Zeichen meiner Freundschaft und besonderen Hochachtung kannst du dir selbst die Art deiner Zubereitung aussuchen. Vgl. Kap.. noch nach Sprachenpaar und aufgrund von Coserius Unterscheidung in diatopische.«Rette mich. den Akzent aber bewußt mehr auf das komische Bild verlagert haben. Reclam (1986) [In der Folge zitiert nach Ausgabe und Seitenzahl]. Thudichum) die Kapitelüberschriften den Grünen Fischer als Hauptdarsteller ankünden. Wien-München) oder ihre Straffung bzw. Grumann und M. 150.pigliar il dirizzone. Latterer (1923. den A.. geschuppt. Schmid 1990 in einem Seminar an der Universität Innsbruck ausarbeitete. lenkt die Aufmersamkeit auf die Lokalisierung der Episode (Kap. Hueber. Salzburg. Thudichum (1947. muß im Deutschen entweder die wörtliche oder die übertragene Bedeutungsebene aktualisiert werden. Freiburg/ B.«Rette mich Alidoro! Wenn du mich nicht rettest. bin ich VERLORENl» (dtv. Er wird in der Folge u.a. 28 . da ja der intendierte stilistische Effekt nicht nachvollziehbar ist: . Gleichzeitig ist es aber wichtig. Der erste österreichische Bearbeiter Pinocchios. 32) . diaphasische und diastratische Ebene differenziert werden müssen. M. die Übersetzungsvorschläge des dtv und Hueber Verlags: . 28): «Der grüne Fischer». dtv (1982). werde ich GEBRATENl» (130) Charakteristisch für die zahlreichen Bearbeitungen ist entweder die Streichung dieser Episode (Lutz 1967. der Fischer». Alidoro! Wenn du mich nicht rettest. ciurlar nel manico.. 27): «Uwe Tangbart. 322 . Das Groteske des Abenteuers "an sich" rückt z. 219) Der Übersetzer des Reclam Verlages dürfte das Grotesk-Zufällige und Ironische im Wortspiel zwar erkannt.». in Bierbaums freier Bearbeitung bzw. vgl. essere dolce di sale usw. der Gebrauch zahlreicher Toskanismen. Ihre Bedeutung ist heute vielfach selbst für einen Toskaner schwer oder überhaupt nicht mehr erschließbar. in Mehl gewälzt und.B. Wien). venire i bordoni (a qualcuno). während in anderen Bearbeitungen (etwa bei A. Auffallend ist die starke regionale Gebundenheit vieler Phraseologismen bzw. z. Kürzung mit anderen Akzentsetzungen. Kap. Nachdichtung (1905.«Gefangen.B. Ausgehend von drei deutschen Übersetzungen der Abenteuer des Pinocchio*. Grumann (1913/1914. beschäftigt sich meine Fallstudie mit der Untersuchung folgender Fragestellungen: Wie deutet der Übersetzer Phraseologismen in ihrem textimmanenten Bezugssystem? Inwieweit hängt seine Deutung von Phraseologismen von Zweck und Empfangerbezug der Übersetzung ab? Als ersten Annäherungsversuch habe ich einen groben Rahmen gewählt.«In der Höhle»). F. auch die Grenzen eines derartigen Unterfangens zu 8 Hueber (1967) [= zweisprachige Ausgabe]. München-Köln) in den Vordergrund: (Kap.Während im Italienischen durch das Nebeneinander der zwei Bedeutungsebenen wiederum ein reizvolles Spannungsverhältnis entsteht. Seht ihr nicht. Band und Seitenzahl].l:247f).A.A. Jeder "rigide" Versuch. Wörterbuch der deutschen Alltagssprache. Männlcin und Weiblein. H. 263). 18. von sehr niedriger Statur sein") verzeichnet im zweisprachigen Wörterbuch von Rigutini-Bulle (Bd. Non lo vedete? Sono sempre rimasto ALTO COME UN SOLDO DI CACIO (XXV:88)10 dtv .erkennen. Männlein und Wciblcin.. derden gleichen Sachverhalt mit Hilfe einer Übertragung in den gleichen Bereich "bedeutet".Berlin-New York: de Gruyter. 10 Essere alto quanto un soldo di cacio ("sehr klein.1:317). [in der Folge zitiert: Röhrich. Lipsia: B. Seine Wertung und stilistische Markierung bleiben in beiden Sprachen ungefähr gleich: ita!. Tauchnitz. di paura". daß ich immer EIN DREIKÄSEHOCH bin? (109) Hueber .N. die einer Bedeutungsübertragung entspringt.//aA!^«c/ide/-/5^aieo/ogie. 12 Im Zingarelli (1990:744) als "fig.BURGER. Band und Seitenzahl]. Frciburg-Bascl-Wien: Herder.Ich bin immer noch SO KLEIN WIE EIN DREIKÄSEHOCH (183)" ital. (1896-1902). 323 . (1990). München: dtv. 11 Nach Küpper (Bd. maschi e femmine. deren Inhaltsseite in einer aus den Bedeutungen der Bildungselemente nicht ablesbaren.: Vorrei crescere un poco anch'io. Siehe Bulle. ZITTERTEN WIE ESPENLAUB (69)13 9 Vgl.H. TREMAVANO COME TANTE FOGLIE (X:30)12 Reclam . sprachlichen Erscheinungen "Gewalt" anzutun9. (Hg. neuen Einheit besteht. L.) [in der Folge zitiert: Rigutini-Bulle. die verschiedenen Möglichkeiten der Übersetzung von Phraseologismen in der Übersetzung zu klassifizieren.Die armen Holzpuppen.SieheZingarelli./SlALM. VocabolariodellaLingualtaliana. Männlein und Weiblein. Milano: Hoepli (2 voli. Nuovo Dizionario Italiano-Tedesco e Tedesco-Italiano. Für die Übersetzung von Phraseologismen. 0. läuft unweigerlich Gefahr. hat der Übersetzer verschiedene Wahlmöglichkeiten: A. Vgl. S. Bulle/Rigutini: "zittern wie Espenlaub" (Bd. Lexikon der sprichwörtlichen Redensarten./BUHOFER.Ich bin immer NICHT GRÖSSER ALS EIN DREIKÄSEHOCH (127) Reclam . (1973). 1:76) bezeichnet dieser Ausdruck einen 'kleinen Jungen': «Käse ist ein volkstümlich witziges Größenmaß. Siehe Röhrich. Dem Phraseologismus in der Ausgangssprache steht in der Zielsprache einer gegenüber. 2 Bdc [in der Folge zitiert: Küpper./Rigutini. Siehe Küpper.) (1971).G.(1982).».\\acdi¿. Die gleiche Wendung wird auch im einsprachigen Wörterbuch Zingarelli angegeben und zwar als Toskanismus im figurativen Sprachgebrauch (di bambino o persona di piccola statura." gekennzeichnet mit der Bedeutung "tremare di freddo.Die armen Marionetten. 13 Röhrich verzeichnet die Redensart mit der Bedeutung "heftig zittern" (Bd.1:118). : Quei poveri burattini. Bologna: Zanichelli [in der Folge zitiert: Zingarelli (1990) und Seitenzahl]. 2* e 3* ediz.Die armen Holzpuppen. 4 Bde.Jh. ZITTERTEN WIE ESPENLAUB (47) Hueber . Band und Seitenzahl]. ZUTERTEN WIE ESPENLAUB (38) dtv . getan.. Vgl. infilò giù per la strada traversa e cominciò a CORRERE A GAMBE (IX:26 seg. sondern in einen anderen Bereich "bedeutet". auch die von Röhrich (Bd. Er schlug die Querstraße ein und LIEF. [19]. Rigutini-Bulle gibt Varianten an «andare. Seine Wertung und stilistische Markierung bleiben in beiden Sprachen ungefähr gleich: ital.)16 dtv .Geppetto war sehr reizbar [.l: 111). 324 . a gambe levate): Toskanismus.Im Zingarelli (1990:789) wird nur die Wendung «darsela a gambe» registriert. WAS SEINE BEINE HERGABEN (42) Reclam . Im Rahmen der Abhandlungen über Wortbildung wird besagtes Adjektiv als Zusammensetzung betrachtet und zwar als Vergleichsbildung. in bestia» ("in Wut geraten. Röhrich registriert: "die Beine in die Hand / unter die Arme nehmen" mit der Bedeutung "sich beeilen" (Bd. Bullc/Rigulini gibt darla a gambe ("eiligst laufen. In Küpper (Bd.. 1:294) angeführte Bedeutung "sehr aufgeregt.» schrien die Lausbuben (131) Reclam . 245) [in der Folge zitiert: Fleischer (1982) und Seitenzahl]. Tübingen: Niemeyer (hier S. Siehe Fleischer.«Du hast geredet wie ein gedrucktes Buchi» brüllten die Spitzbuben (189) ¡tal.. Wortbildung der deutschen Gegenwartssprache.» urlarono quei monelli (XXVI:91)14 dtv . W.] Er WURDE sogleich FUCHSTEUFELSWILD und war nicht mehr zu halten (21)20 14 15 16 17 18 19 20 ImZingarelli (1990:1335) als "fig. getan. Dem Phraseologismus in der Ausgangssprache steht in der Zielsprache einer gegenüber. Vgl. saltarcele. (1982).] [er] WURDE [. der den gleichen Sachverhalt durch Übertragung nicht in den gleichen. 1:99) verzeichnet mit der Bedeutung "sehr zornig". sehr zornig". montare.Geppetto geriet schnell in Zorn [... Zingarelli (1990:206) verzeichnet die Wendung «andare in bestia» mitderBedeutung"infuriarsi".Gesagt. Anm.propriamente.l:98).Gesagt. Er bog in die Querstrasse ein und NAHM DIE BEINE UNTERM ARM (33)17 Hueber . fliehen") an (Bd 1:337)."gekcnnzeichet mit der Bcàculungbenissimo.] DIVENTAVA SUBITO UNA BESTIA..] G leich G ERIET ER A UßER RAND UND BAND und keine Macht der Welt konnte ihn mehr halten (11) Reclam . e non c'era più verso di tenerlo (II:6)18 dtv . Röhrich verzeichnet 'reden wie ein Buch' (Bd.] FUCHSTEUFELSWILD und war nicht mehr zu halten (8)1' Hueber .: Geppetto era bizzosissimo [.l:175). die auch als Verstärkungsbildung aufgefaßt werden kann.: Deuo fauo..Geppetto war sehr jähzornig [. Er schlug die Querstrasse ein und lief eilends davon (63) B.h.. getan. zornig werden") (Bd.. Doch im Gegensatz zu Küpper gibt Röhrich für die Entstehung des Adjektivs "fuchsteufelswild" mehrere Erklärungen an.Gesagt.«Du SPRICHST ja WIE GEDRUCKT..«Du SPRICHST ja WIE EIN BUCHI» schrien die Lausbuben (113)15 Hueber . Correre a gambe (d.¡tal: «Hai PARLATO COME UN LIBRO STAMPATO*. WAS DAS ZEUG HIELT (58)29 21 22 23 24 Toskanismus. Toskanismus. auch Röhrich (B d. es werden allerdings nur folgende Varianten zitiert: andare di carriera. rannte er weiter durch den Wald (70) Reclam ­..l:138). Entsprechend der Funktion (und der Adressatschaft) der Übersetzung soll aber die bildhafte Ausdrucksweise. Verzeichnet in Röhrich mit der Bedeutung "im Nu" (Bd. was das Zeug hält" und erklärt: "Zeug" bezeichnet das Geschirr der Zugtiere.h. befreiten und dann kleingeschnittenen Getreidekörner. 'Grütze im Kopf haben ' wird in der Bedeutung von 'gescheit sein' verwendet (im Gegensatz zu 'Spreu.: «Sì.du bist ja so STOCKDUMM (94)27 C. Im Zingarelli (1990:310) wird carriera als Bedeutungserweiterung von corsa (Lauf) angeführt. si convertì in una fame da lupi (V: 16)21 dtv ­ und der Hunger wurde IM HANDUMDREHEN zu einem wahren Heißhunger (25)^ Reclam ­ und aus dem Hunger wurde IM HANDUMDREHEN ein Bärenhunger (20)23 Hueber ­ und der Hunger verwandelte sich unversehens in einen Wolfshunger (41) ital. Auch nach Fleischer (1982:293) dürften Adjektiva wie z.. di te che sei così DOLCE DI SALE da credere che i denari si possano seminare e raccogliere nei campi. 1:726). Röhrich bezeichnet die Redensart "Grütze (d. Toskanismus. Im Bulle/Rigutini als "fam.18. der du so WENIG GRüTZE IM KOPF HAST (137)25 Reclam ­ . "stocktaub. 1:894). "stockdumm" u.: [Pinocchio] riprese a CORRERE per ii bosco A CARRIERA DISTESA (XV:47)M Hueber ­. Stroh im Kopf haben') (Bd. die etwa die Übertragung der stilistischen Eigenart des Textautors miteinschließt... "er lügt. di tutta carriera.. Die Redewendung ist sachverwandt mit der modernen "was der Motor hergibt". in einem Augenblick" (Bd. auf dem Weg über bestimmte Vergleichsbildungen zustandegekommen sein (zunächst vielleicht "stocksteif ­ "steif wie ein Stock")..a. "stockstciF' usw. 325 25 26 27 28 29 . Bulle/Rigutini verzeichnet andare di carriera.. RANNTE er.. borniert. literarisch verwendet mit der Bedeutung esser sciocco: s. (Bd...h.] seinen Lauf durch den Wald in gestrecktem Galopp wieder auf (101) dtv ­. [25].4:l 180) "arbeiten/ rennen. einfältig. in einem Nu. Im B ulle/Rigutini verzeichnet mit der B edeutung "plötzlich.2:381).: . Röhrich verzeichnet ­ ausgehend von der Redensart "wie ein Stock dastehen" (d. come si seminano i fagiuoli e le zucche» (X1X:65) [sagt der Papagei zu Pinocchio]24 Hueber ­ ...armer Pinocchio.¡tal. Hier liegt oft die annähernd wörtliche Übersetzung des ausgangssprachlichen Phraseologismus nahe: ¡tal. Jh. Zingarelli (1990:1678).B. Vgl. was das Zeug hält".2:476) verzeichnet "was das Zeug hält" (d. parlo di te. nahm [. di gran carriera (davonjagen) sowie andare sempre di carriera ("immer rennen wie ein Bürstenbinder") (B d.... Dem Phraseologismus in der Ausgangssprache steht in der Zielsprache kein ­ nach den in A und Β genannten Kriterien ­ entsprechender Phraseologismus gegenüber. Vgl. den Spelzen. albem. povero Pinocchio. Siehe Anm.h. Verstand) im Kopf haben" als sehr anschaulich und erklärt: Grütze heißen eigentlich die von den Hülsen. beibehalten werden. was das Zeug hält". a tutta carriera (molto velocemente). abgeschmackt" (Bd. Essere dolce di sale im Sinne von contenerne troppo poco und fig. Küpper (Bd.e la fame DAL VEDERE AL NON VEDERE. [22].2: 353). di gran carriera. fade.4:1028). Anm. aus Leibeskräften) in den Beispielen "er rennt.du HAST ja so WENIG GRÜTZE IM HIRN (81)26 dtv ­ .. stumm und steif dastehen) ­ die Bildungen "stockdumm"." verzeichnet mit der Bedeutung "dumm. [der hölzerne Junge]. im Bulle/Rigutini hingegen milder Bedeutung "zusehends" verzeichnet (Bd.. Feigheit) mit Durchfall oder beschmutzter Hose zusammen" (Bd. schon lat. gerade dabei sein. dem VOR ANGST DAS HERZ IN DIE HOSE RUTSCHTE (139)" D. fig.h. 1:211). weich und schwankend zu werden (247) 30 31 32 33 34 35 Toskanismus. das Holzbübchen.] Die Hose als Richtungsangabe. das anfing. die zusehends wuchs (84/ 72/ 123) ital.. Im Zingarelli ist besagte 'locuzione' nicht angeführt." bezeichnet. a vista d'occhio): Toskanismus.. das keinen Atem mehr in der Brust hatte (203) Reclam ­ .: 'animus in pedes decidit'[. Essere [trovarsi] a tocco non tocco (d... Dem Phraseologismus in der Ausgangssprache steht in der Zielsprache kein ­ nach den in A und Β genannten Kriterien ­ entsprechender Phraseologismus gegenüber... sein Wort nicht halten" (Bd. wohin der Mut sinkt.. fam. der Hampelmann. ein richtiger Junge zu werden (192/ 171)32 i tal. Toskanismus.: .¡tal. der hölzerne Junge.: [Pinocchio] tutto confuso e impensierito di quel suo naso che cresceva A OCCHIA TE (XVILSS) 34 dtv/ Reclam/ Hueber ­ ganz verwirrt und besorgt über seine Nase.2:415). In Röhrich wie folgt verzeichnet: "Dem Feigling Tàlli (rutscht) das Herz in die Hosen' (oder 'in die Stiefel'). Im Deutschen liegt dann nicht­phraseologische Übersetzung nahe: ital. In Röhrich verzeichnet mit der B edeutung "im B egriff sein. ein Junge zu werden (287)31 dtv/ Reclam ­ und ich war DRAUF UND DRAN.mi trovavo A TOCCO E NON TOCCO di diventare un ragazzo. lì. A occhiate (d. Im Bulle/Rigutini als "fig.. [der Hampelmann]. sottrarsi a promessa o proposito con raggiri o rinvìi. Die bildhafte Ausdrucksweise mußabernichtunbedingt beibehalten werden... mitdcrBcdcutung "nicht fest bei seinen Vorsätzen bleiben. etwas zu beginnen" (Bd. der schon unsicher wurde (167) Reclam ­. 1:162). 326 . [das Holzbübchen]. Im Zingarelli (1990:379) als "loc. essere a un pelo. Glcichseizung von Mutlosigkeit (Angst.. hängt mit der umg." verzeichnet mit den B edeutungen tentennare und sfuggire. der allmählich schwach und schwankend wurde (147) Hueber ­. der VOR ANGST KEIN WORT MEHR ÜBER DIE LIPPEN BRACHTE (120) dtv ­. che cosa dirà la mia buona Fata?» disse il burattino che cominciava a intenerirsi e a CIURLAR NEL MANICO (XXXI: 18)35 dtv ­. lì) ist weder im Bulle/ Rigutini noch im Zingarelli (1990) verzeichnet.. ähnl. In Röhrich nicht angeführt. come in questo mondo ce n'è tanti (XXXIV: 138) [sagt Pinocchio]30 Hueber ­ Ich war auch schon ganz nahe daran..: «Questo ragazzo è stato ferito in una tempia: chi è che l'ha ferito?» [disse uno dei carabinieri] «Io no» balbettò il burattino che NON AVEVA PIÙ' FIA TO IN CORPO (XXVII:98) Hueber ­.: «E se vengo con voi. 1:520)...h. scheel. sah ihn grimmig an . drohend anschauen (Bd. dieser Windhund Pinocchio... 19. raro" mit der Bedeutung all'improvviso. di scatto): Toskanismus. tatereinen prächtigen Sprung. gli disse sgarbatamente.] fand im Augenblick keine Worte. (16) dtv . Vgl. (XXVU:96)X dtv .." im Sinne von guardar torvo.ital... (111:12) Hueber . (137) Reclam .2:320). daß der angekettete Hund klagende Töne ausstößt. .Aber das liebe Tierchen drehte sich urplötzlich um.] fand im Augenblick gar keine Worte zu seiner Verteidigung.Der Spitzbub von einem Pinocchio drehte sich sogar noch um.Kaum war der hölzerne Junge am Strand angelangt.. WEINTE WIE EIN SCHLOßHUND.dieser Schlingel von einem Pinocchio..(199) ital. (XXXI: 19)37 Reclam -....Geppetto [..Ja. voltandosi A SECCO..] fand keine Worte der Verteidigung.. tulia un tratto.Geppetto [.. 327 .Kaum hatte der Hampelmann den Strand erreicht.. (147) dtv . (20)38 36 37 38 Im Zingarelli (1990:266) verzeichnet als "fig. a un tratto. voltandosi indietro a GUARDARLO IN CAGNESCO. Bulle/Rigutini (Bd.. warfihm einen scheelenBlick zu. unvorbereitet tun oder sagen) an. gli détte una gran musata. wie ihn kein Frosch hätte besser machen können (123) dtv . drehte sich plötzlich um. Ebenso im Bulle/ Rigutini guardare in cagnesco (fig. machte er einen gewaltigen Sprung. inaspettatamente... da machte er einen WUNDERBAREN HECHTSPRUNG (143) ital..Aber das Tierchen drehte sich unversehens um...(35) Reclam . Leitet sich her von der Erfahrungstatsache.Geppetto [...] non avendo parole lì lì per difendersi. (168) Hueber ...:. Küpper: "wie ein Schloßhund heulen" (heftig weinen).Geppetto [. (249) E.Kaum warder hölzerne Bube am Strand. sah sich sogar wütend um. A secco (d. in secco oder di secco in secco (etw.h. drehte sich noch um...: Anzi quella birba di Pinocchio. (US) Hueber . piangeva come un vitellino. Der Übersetzer hat schließlich auch die Möglichkeit (in Hinblick auf Funktion und Adressatschaft der Übersetzung) phraseologische Transportverluste in der Zielsprache zu kompensieren und zwar durch eine phraseologische Verlagerung: ital. (Bd... ma la bestiòla.. ganz unverhofft. 1:763) gibt nur die Wendung dire/fare qc.. weinte wie ein Kalb.... um sich zu verteidigen.. il burattino spiccò un bellissimo salto.) grimmig.Appena fu sulla spiaggia.. come avrebbe potuto fare un ranocchio (XXVII: 100) Hueber. . Im Zingarelli (1990:1756) verzeichnet als "fig. Jh.1:119). wie ihn ein Frosch nicht hätte besser machen können (2070 Reclam . weinte wie ein Kälbchen. Die Leber gilt als Sitz des Gemütslebens. sondem am Text selbst. "Feststehende italienische Redewendungen" sind laut Übersetzerin nur dann durch "entsprechende deutsche Redewendungen" ersetzt. die weitgehend «wortgetreu» ist und sein will (Vorwort. indem er sich entrüstet und beleidigt stellte (85) dtv ­ «Uns schenken». 328 . B ewertung. den formalen Besonderheiten und stilistischen Konnotationen. Gesellschaftssatire. 9). er ist gekränkt. Die Pinocchio ­ Ausgaben des dtv und Reclam Verlages sind hingegen einsprachig und haben eine ganz andere Zielsetzung. die das Werk im deutschen Sprachraum erfahren hat. S.a. wenn sie sich nicht wörtlich übertragen lassen (Anmerkungderübersetzerin. Sprachschicht.können wir folgende "Zwischenbilanz" ziehen: die Deutung. Mitjeweils unterschiedlicher Akzentsetzung und stilistischer Markierung tragen sie den literarischen Traditionssträngen (Erziehungs­. daß man eine Blutwurst als erste aus dem Wurstkessel herausgeholt hat (Bd. ­ «Un regalo a noi?» gridò la Volpe sdegnandosi e chiamandosi offesa. Märchen. Schlußbemerkung Die Äquivalenzforderungen eines literarischen Textes orientieren sich nicht bloß wie in wissenschaftlich­technischen Texten an den dargestellten Sachverhalten.h. Die drei von uns gewählten deutschen Ausgaben (Hueber. S. rief der Fuchs entrüstet aus und tat ganz beleidigt (59) Reclam ­ «Uns schenken?» sagte der Fuchs entrüstet und SPIELTE DIE BELEIDIGTE LEBERWURST (49)39 III. zum "unmittelbaren Vergleichen" anregen sowie zur "Vertiefung" bereits vorhandener Sprachkenntnisse des Italienischen oder des Deutschen beitragen (Vorwort. in der die Übersetzer sowohl das phraseologische Inventar als auch die konnotativen Werte des Ausgangstextes (z. 5). der sich (ohne Ursache) gekränkt fühlt. am stilistischen Register. geo­ graphische Zuordnung. 39 Röhrich führt die Redensart "Er spielt die gekränkte (beleidigte) Leberwurst" an (d. S. er schmollt). steht u. in direktem Verhältnis zur Art und Weise.2:585). 1:186) "beleidigte (gekränkte) Leberwurst": Mensch. Ausgehend von einem "doppelsinnigen" Buch wie Ρ inocchio. Vgl.ital.. Fabel und Typenkomödie) des Werkes Rechnung. auch Küpper (Bd. Nach Röhrich dürfte die Entstehung dieser lustig­spottenden Wendung auf eine Erzählung zurückzuführen sein. dtv..(Xll:39) Hueber ­ «Ein Geschenk für uns?» rief der Fuchs.B . Der zweisprachige Text soll explizit als Lese­ und Verständnishilfe dienen. Der Hueber Verlag bietet (in der Reihe Sprachen der Welt) eine dem Originaltext gegenübergestellte Übersetzung. sie unterscheiden sich jedoch hinsichtlich ihrer Funktion. in der eine Leberwurst im Kessel aus Ärger darüber platzt. Reclam)richtensich in ihrem Empfangerbezug sowohl an Kinder als auch Erwachsene. sozial bedingter Sprachgebrauch. Abenteuer­ und Schelmenroman. Emotionalität etc.) erkannt und in bezug auf Adressatschaft und Funktion der jeweiligen Übersetzung in der Zielsprache berücksichtigt haben. 7). so trifft andererseits aus übersetzungspraktischer Sicht F.Die aufmerksame Lektüre dieses doppeldeutigen Werkes und die eingehende Beschäftigung mit seinen deutschen Übersetzungen aus phraseologischer Sicht führt zu einem weiteren Resultat oder . Verstärkt einerseits das wissenschaftliche Bemühen den Grad an Bewußtheit hinsichtlich des beim Übersetzen zu Bewahrenden. ist bequemer als es selbst zu tun. Senn den Nagel auf den Kopf.gibt einen doppelsinnigen Denkanstoß.pointiert ausgedrückt . Sonia MARX Institut für Dolmetschen und Übersetzen Universität Innsbruck Fischnalerstraße 4 A-6020 Innsbruck 329 . wenn er bemerkt: Klug vom Übersetzen zu sprechen. . En français. 3. et c) la méconnaissance de plus en plus grande du discours de sagesse. Le riche et ancien champ proverbial français et espagnol a été recueilli dans de nombreux ouvrages et nous disposons d'une large liste de termes pour désigner les unités linguistiques qui le composent. nous avons: Adage Parémie Aphorisme *Parler Apophtegme Phrase proverbiale 1 Nous avons étudié cet aspect dans notre article «La traducción al español de algunas paremias francesas». Introduction La traduction d'énoncés sentencieux ne constitue pas une entreprise facile à réaliser. 2. b) le nombre pratiquement nul de bons répertoires ou de dictionnaires qui établissent la correspondance entre les unités parémiologiques françaises et espagnoles 2 . point que nous allons traiter brièvement dans cet article. Équivalences (sous presse). Madrid. 4. ces difficultés sont causées principalement par: a) la complexité même de ces énoncés 1 .La terminologie parémiologique française et sa correspondance espagnole Julia Sevilla Muñoz Sommaire 1. 1990. 331 . 5. vu les grandes difficultés qu 'implique la recherche de la correspondance adéquate des formules proverbiales de la langue source dans la langue cible. 2 Nous avons fait une étude critique de cinq œuvres consacrées à la traduction des parémies françaises et espagnoles dans notre article «Algunas referencias sobre las traducciones paremiológicas entre elfiancésy el español». Introduction Parémies proprement dites Parémies comiques ou ironiques Parémies scientifiques Correspondance des parémies françaises et espagnoles Conclusion 1. Actas de los II Encuentros Complutenses en torno a la traducción [1988]. Editorial de la Universidad Complutense. 6. fabriella. raprovier ♦Respit. due probablement aux traits communs que les énoncés sentencieux ont entre eux. vierbo ♦Viesso. fabrilla. enxemplo. retrair. ensiemplo ♦Escomma ♦Escriptura Eslogan ♦Espunte ♦Evangelio abreviado / breve / corto / chico / pequeño ♦Fablilla. mais nous avons préféré ne pas le faire parce que cela n'est pas essentiel pour les objectifs de cette étude. reprouvier. fabliella. retraire. 332 . retrayre ♦Sentenzuela ♦Símbolo Tautología Teorema ♦Texto ♦Verbo. escriture Maxime *Mot Principe Proverbe *Reprovier. qui a pour objet l'éclaircissement conceptuel et la classification de cette terminologie. pastraña. anejín. repruvier reprouir. dist *Escripture. fabla. paraula ♦Parlilla. patranna Principio ♦Proloquio Proverbio ♦Razón Refrán ♦Retraher. resprit Sentence Slogan Tautologie Théorème Wellérisme La langue espagnole dispose aussi d'une vaste nomenclature parémiologique: Adagio Aforismo *Anaxir. anejir Apotegma Axioma *Brocárdico ♦Conseja ♦Derecho Dialogismo Dictado tópico Divisa ♦Enxiemplo. verso ♦Vulgar Wellerismo A ces deux recueils peuvent s'ajouter d'autres termes plus ou moins discutables. habla ♦Fazaña Frase proverbial Grito de guerra ♦Jeroglífica Lema Máxima ♦Palabra. repruver.Axiome *Brocard Cri de guerre Devise Dicton ♦Dit. exemplo. parlylla ♦Patraña. car l'aspect conceptuel des unités parémiologiques n'a pas été suffisamment étudié et il y règne une grande confusion. «Semántica española: refrán». Emilio Cotarelo y Mori. au détriment de leur sens global. par exemple. puisque la plupart d'entre eux étaient utilisés.242-259. Cette définition a été prononcée le premier juillet de cette année. au Moyen Age. d'autres les citent sans spécifier leurs caractéristiques ou bien réalisent des études partielles sur leur sens métaphorique possible ou leur structure binaire par exemple. Il y a aussi des autorités qui proposent des définitions qui ne comprennent pas tous les traits sémantiques de l'énoncé en question. ils ont fréquemment plus d'une phrase. dans les Cours d'Été "El Escorial". indistinctement pour faire référence au discours proverbial. La seule solution pour dissiper cette confusion. Cf. Une fois cette terminologie établie. Ce sont les mots qui sont précédés d'un astérisque dans les deux listes. d'origine anonyme et populaire et de termes prévus et inamovibles. En outre. en rattachant deux idées ou plus. organisés par l'Université Complutense de Madrid. Boletín de la Real Academia Española. par contre. si nous ne connaissons pas leur définition et que nous ne pouvons pas non plus les distinguer les uns des autres. 1991. qui. IV. 333 4 . pour les mots français. c'est de se mettre d'accord sur une terminologie parémiologique commune en cherchant une désignation précise et aussi univoque que possible. le Prix Nobel Camilo José Cela. Le caractère populaire. parce qu'ils sont archaïques ou dialectaux ou parce que leur sens est très restreint3. le fait d'être une unité de sens. nous nous trouverons en mesure d'atteindre la correspondance entre les unités parémiologiques françaises et espagnoles. Nendelh/Liechtenstein. Godefroy. fonctionne comme unité de sens»4. F. propres à cet énoncé sont présents dans cette définition. estimait que le refrán estia «phrase signifiante. Dictionnaire de l'ancienne languefrançaise et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle. les éléments mnémotechniques ou la condensation n'y sont pas. Bien des écrivains se servent d'une manière indistincte des énoncés sentencieux. bien au contraire. pour les mots espagnols. Kraus Reprint. La plupart de ces mots n'éclaireraient pas cette étude.. Certains érudits ont même déclaré que ni les anciens ni les modernes n'ontréussi à délimiter les barrières linguistiques du monde proverbial. 3 Cf. 1969. En juillet dernier. pp. ces énoncés ne sont pas toujours composés d'une phrase. 1917. Le manque de précision conceptuelle des unités parémiologiques françaises et espagnoles constitue le premier et le principal problème pour celui qui pense les traduire ou les comparer. des traits comme l'enchâssement. par Camilo José Cela dans la leçon inaugurale du Cours «El Refranero Espagnol». en les considérant comme synonymes.Nous pensons exclure de notre étude les mots de ces répertoires qui ne s'emploient guère parce qu'ils sont tombés en désuétude. Comment ferons-nous alors pour traduire en espagnol les énoncés sentencieux français et vice versa. la structure binaire. Tout cela nous amène à une situation vraiment surprenante: nous ne possédons pas une notion exacte des éléments qui configurent l'univers parémiologique. Par exemple: Cfr. Le proverbe est une parémie qui se caractérise par les traits suivant : elle est populaire. célèbre.est l'archilexème qui contient les sèmes communs et predicables à tous les énoncés sentencieux. de trouver leur correspondance. Peter D. donc. elle a pour base l'expérience et elle se sert d'éléments mnémotechniques. Editorial de la Universidad Complutense. en français. une structure binaire et un sens idiomatique6. 334 . Madrid. sont formées de cinq groupes: 1. l'antiquité. pp. le principe et la sentence). le dicton. Parémies proprement dites On trouve dans le premier groupe le proverbe et des termes qui sont en affinité avec lui (Vadage. l'enchâssement et le fait d'être une unité close. 1980. 2. Parémies chevaleresques 5. Pour nous. 122. la maxime. L'idiomaticité «est le trait sémantique propre à certaines constructions linguistiques fixées. Lang. Après cette analyse. dont le sens ne peut pas s'établir ni à partir des signifiés des éléments qui les composent ni à partir de leiucombinaison». notre livre Hacia una aproximación conceptual de las paremias francesas y españolas. ce qui va nous permettre de proposer une nouvelle classification et une définition des énoncés qui configurent l'univers parémiologique français et espagnol et. en espagnol. le caractère sentencieux. appelées généralement proverbes. le terme le plus adéquat pour désigner l'ensemble des formules dites «lapidaires». AlteitoZuluaga./nfrodMcc/órt a/ejruÆ^ a. Les parémies. et elle a une thématique générale. «parémie» -et «paremia» en espagnol. répétitive. Parémies publicitaires Nous ne traiterons ici que les trois premiers groupes. Vapophtegme.Nous avons commencé cette entreprise en faisant une analyse comparée des théories ou des idées des principales autorités françaises et espagnoles (plus d'une centaine entre parémiologues.cfr. et refranes. Parémies scientifiques 4. linguistes et écrivains) sur les formules sentencieuses depuis le Moyen Age jusqu'à nos jours5. nous sommes arrivés à la conclusion que le termeparémie -etparemia en espagnol.c 'est /' unitéfonctionnelle mémorisée en compétence qui se caractérise par la brièveté. par conséquent. 1988. Ce terme va nous servir de base pour la recherche des similitudes et des différences entre les unités sentencieuses françaises et espagnoles. M. universelle. Parémies proprement dites 2. Parémies comiques ou ironiques 3./Bern. dame buena labor y te daré mucho trigo". bon rat. la structure binaire.A bon chat. La formule de remplissage (Como) dijo el otro peut être présente ou sous-entendue dans le dialogismo. pp. Les deux parémies se distinguent par la généralité. face à la gravité et le sérieux du proverbio. c 'est-à-dire la parémie qui met sous forme de dialogue les idées prêtées à des personnages. 40-43. consistent à offrir sous forme de dialogue un message sentencieux. l'acuité. est populaire. Nous avons le refrán A buen gato. I Chargé d'or mange chardons et ortie. Par exemple: Dijo a la lluvia el viento: "Cuando tú vienes. gallinas. Les premiers. qui était le puîné dans la famille parémiologique espagnole. ils présentent des différences. l'universalité et la célébrité. Leur correspondance espagnole serait. «El wellerismo. le refrán. yo me ausento". le sens idiomatique. du terme proverbio avant l'apparition du terme refrán. leproverbio a été relégué à une position inférieure. 7 8 Cf. le tranchant. appelés aussi phrases proverbiales dialoguées1. cependant. Recherches sur le "Refranero" Castillan. face au proverbio Asno de Arcadia. par conséquent. Holgad. que el gato está en vendimias. Les Belles Lettres. buen rato. Dice latierra:"Amigo. le chapitre XVI. Cf. à notre avis et conformément aux recherches que nous avons effectuées à ce propos8. N'oublions pas l'existence de ce que l'on a nommé proverbes dialogues et proverbes locaux et historiques. Paris. le dialogismo. Ane d'Arcadie. Il y a deux termes espagnols qui correspondent au signifié du proverbe: le refrán et leproverbio.cit. dont il était le précurseur. lleno de oro y come paja. Le refrán. en espagnol. 1971. elles sont fondées sur l'expérience et possèdent des éléments mnémotechniques. parémie de caractère plus cultivé et plus lointain dans le temps ou dans l'espace. Louis Combet. el dialogismo y el "wellérisme"». de noue livre Hacia una aproximación conceptual de las paremias francesas y españolas. plaisant et badin. la répétition. d'origine étymologique occitane. On dira des proverbios chinos et non des refranes chinos. en est devenu peu à peu le membre le plus important. familier et fréquemment enjoué. Mais. op. 335 . mots considérés généralement des synonymes. et. Cette indifférenciation générale est due probablement à l'emploi exclusif. bien qu 'il garde grosso modo tous les traits du refrán. Par contre, cette formule est le plus souvent sous-entendue en français: Si tu aimes le miel, ne crains pas les abeilles. Qui m'aime, aime mon chien. La dénomination phrase proverbiale dialoguée semble très imprécise pour désigner un type de parémie qui se distingue par sa complexité syntaxique. Nous considérons plus intéressant d'enrichir la liste parémiologique française en proposant l'usage du terme dialogisme, qui traduit beaucoup mieux les caractéristiques de cette parémie. Les proverbes locaux ou historiques9 font allusion à un fait qui mentionne une zone déterminée. Le proverbe local, se fondant sur le statique spatial, effectue un parcours laudatif ou souvent dépréciatif: Qui n'a pas vu la Bouille n'a rien vu. Andelarre, Andelarrot, Les femmes n'y valent pas un pot La parémie espagnole qui correspond aux caractéristiques du proverbe local ou historique serait le refrán geográfico ou dictado tópico™. Par exemple: Quien no ha visto Sevilla, no ha visto maravilla. De Miedes [Guadalajara], ni vacas, ni mujeres. Il nous semble plus précis d'utiliser la première dénomination, refrán geográfico, car le dictado tópico est plus générique: il comprend les documents folkloriques qui, en adoptant toute forme littéraire vulgaire (cantares, refranes, modismos), font allusion aux particularités des villages et de leurs habitants11. Récemment, il a été fait un autre emploi de dictados tópicos qui ne nous paraît pas très heureux: le Prix Nobel Camilo José Cela utilise les dictados tópicos pour désigner non seulement les «decires geográficos» - en employant ses propres mots - mais aussi n'importe quel type d'énoncé sentencieux (refranes, apotegmas, máximas, sentencias,...). Nous ne sommes pas du même avis, puisque le régionalisme n 'est pas un trait commun à toutes les parémies: le régionalisme caractéristique des dictados tópicos, qui sont seulement applicables au lieu auquel ilsfont allusion, contraste avec l'universalité desproverbios, par exemple. 9 10 11 Cfr Agnès Pierron, «Les proverbes locaux et historiques», Dictionnaire de Proverbes et dictons, Le Robert, Paris, 1980, pp. 278-279. Cf. notre article «La provincia de Guadalajara en sus refranes y copias», Anales seguntinos, I, 1984, pp. 151-165. Cf. AntonioR. Rodríguez Moñino,Dictados tópicos de Extremadura, Antonio Arqueros, Badajoz, 1931, p.9. 336 Il existe une autre parémie dont la portée est aussi extrêmement limitée (une région, une contrée ou même un village seulement); il s'agit du dicton12. Le dicton, fondé sur l'expérience, adopte fréquemment une forme poétique et des éléments mnémotechniques; il est particulier, spécifique, répétitif, pratique et son sens n'est pas idiomatique comme dans le cas du proverbe, mais littéral, car le mes­ sage du dicton est saisi immédiatement, sans avoir recours à un processus d'abstrac­ tion. Il y a encore d'autres traits du dicton qui établissent des barrières conceptuelles très nettes par rapport au proverbe: ce sont sa thématique spécifique et son caractère local. La thématique du dicton porte sur le temps, le travail et la superstition. Nous avons donc trois classes de dictons: a) Les dictons météorologiques, qui contiennent des prédictions ou des constatations concrètes sur le temps établies sur la relation cause­effet. Par exemple: Quand le chat se passe la patte sur la tête, Bientôt il y aura tempête. b) Les dictons du travail, qui donnent des conseils sur les activités quotidiennes de l'homme relatives à chaque saison, mois ou fête. Ainsi, l'énoncé Tue ton cochon à la Saint­Martin Et invite ton voisin. recommandait l'époque à laquelle on devrait procéder à l'abattage des porcs. La plupart de ces conseils sont devenus inefficaces avec le développement de l'industrie agricole. c) Les dictons de la croyance, qui offrent soit des règles empreintes de superstitions dont le but est de changer le temps futur, soit des avertissements concernant l'avenir: Qui tue le goéland, La mort l'attend. Nous avons remarqué qu'il y a une différence évidente entre le proverbe et le dicton, mais cette distinction terminologique n'existe pas en espagnol; car le refrán est la correspondance de ces deux parémies. Une tentative de traduire cette dualité tout en obtenant une plus grande précision terminologique en espagnol peut consister à restreindre le signifié du mot refrán avec l'adjonction d'un adjectif. Ainsi, nous ferons allusion aux: 12 Cf. notre article «Los "dictons": propuesta de sistematización», Revista de Filología Francesa, ηβ 1 Editorial compútense, Madrid, 1992, pp. 175­187. 337 a) Refranes meteorológicos: Cuando el gato se lava la cara, lluvia cercana. b) Refranes laborales: Por San Martín, mata tu guarrín y destapa tu vinín. Por San Martino, prueba tu vino y mata tu cochino. c) Refranes supersticiosos: A quien destruye un hormiguero, le vendrá duelo. Une autre parémie assez proche aussi du proverbe est Y adage, dont les traits prédominants sont: le sens littéral, le pragmatisme et le caractère fréquemment cultivé. Par exemple: Beauté n'est qu'image fardée, qui a sa correspondance espagnole dans Y adagio: La flor de la belleza es poco duradera. L'apophtegme, est une parémie cultivée et célèbre parce que c'est un personnage renommé qui l'a prononcé ou parce que son origine est due à un événement fameux, comme dans: Paris vaut bien une messe. Sa correspondance espagnole, Y apotegma, possède les mêmes traits conceptuels. La maxime, de caractère cultivé et de sens littéral, contient soit une règle de conduite soit un avertissement moral soit encore une appréciation ou un jugement d'ordre général qui peut servir de fondement à un art ou à une science. Par exemple, ces maximes de La Rochefoucauld et de Diderot: Il n'y a point d'accidents si malheureux dont les habiles gens ne tirent quelque avantage. Il ne suffit pas de faire le bien, il faut encore le bien faire. La maxime présente une coïncidence presque totale avec la máxima: El andar tierras y comunicar con diversas gentes hace a los hombres discretos. (Cervantes) 338 Le principe, caractérisé par son pragmatisme eminent, constitue un modèle, une règle ou un but. Il peut avoir un emploi scientifique et, par conséquent, il s'approche des parémies scientifiques, mais, étant donné que ce n'est pas un usage exclusif, il se trouve classé dans le groupe des parémies proprement dites comme la maxime. C'est Montesquieu qui nous fournit un exemple de principe, quand il dit: J ' ai toujours eu pour principe de ne faire jamais par autrui ce que jepouvais faire par moi-même. La sentence est remarquable par le sens littéral, la généralité, le pragmatisme, le caractère cultivé et moralisateur et elle utilise parfois des éléments mnémotechniques. Par exemple: Ce n'est pas notre condition, c'est la trempe de notre âme qui nous rend heureux. (Voltaire) L'avenir n'est à personne, l'avenir est à Dieu. (Victor Hugo) Le principio et la sentencia sont les correspondances espagnoles respectives de ces deux parémies. Par exemple: El principio que rige su vida es hacerlo todo lo mejor posible. Triste es llegar a una edad en que todas las mujeres agradan y no es posible agradar a ninguna. (Palacio Valdés) Nous avons inclus aussi dans ce groupe la phrase proverbiale, considérée par nombre d'autorités comme un synonyme de la locution proverbiale et, par conséquent, hors du monde proverbial. Une situation semblable se produit en espagnol, où la frase proverbial est employée souvent comme synonyme des frases hechas ou des frases por hacer. Nous estimons qu'aussi bien la phrase proverbiale que laf rase proverbial, tout en étant situées aux limites de l'univers parémiologique, possèdent des caractéristiques suffisantes pour en être. Nous pourrions les définir comme des parémies, dépourvues d'éléments mnémotechniques et souvent d'une élaboration formelle, qui comportent parfois des formules d'ordre ou d'interdiction. C'est ainsi que les parémies françaises: La faim fait sortir le loup du bois. Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. trouveraient leur correspondance espagnole dans: El hambre echa al lobo del monte. No hay que contar con el huevo antes de poner la gallina. 339 3. Parémies comiques ou ironiques Il y a des parémies qui brillent plus par leurs effets comiques que par leur contenu sentencieux et elles en arrivent même à ridiculiser le style doctrinal de la morale conventionnelle, tel qu'on le remarque dans ces énoncés: "In medio virtus" comme disait le Diable en se mettant entre deux prostituées. "Je la guérirai avec de bonnes paroles" dit le Pasteur en lançant la Bible à la tête de sa femme. L'effet comique de ces formules nous induit peut-être à penser que leur seule fonction est ironique, mais, nous croyons que, bien que le comique semble remplacer le message sentencieux la plupart des fois, ce contenu est mis en valeur précisément grâce à l'ironie. Il s'agit d'un type de parémie qui n'est pas fréquent en français; par contre, il existe depuis longtemps et assez abondamment dans les répertoires espagnols, où il était mêlé à des refranes sans aucune distinction. Nous avons tiré les exemples suivants du Vocabulario de Refranes de Gonzalo de Correas, parémiographe du XVIIe siècle: "Aramos", dixo el moskito. I estava en el kuerno del buei. "¡Ké hermoso olor de olla!" I tenía a koxer un kuerno13. Même actuellement, on peut entendre des énoncés de la sorte, tels que: "¿No es nada lo del ojo!". ¡Y lo llevaba en la mano! "¡Adiós, Madrid, que te quedas sin gente". Y se iba un zapatero de viejo. Cette parémie, caractérisée par les références de ce qu'une troisième personne a dit, possède une ironie ou un comique accusés, produits par l'incongruité logique qui naît de la juxtaposition qui s'établit entre un énoncé parfaitement normal et la situation tout à fait contradictoire du locuteur au moment où il profère cet énoncé14. Ces parémies sont désignées par le terme wellérisme, en français, et wellerismo, en espagnol. L'origine de cette dénomination provient de Sam Weiler, un personnage de l'oeuvre de Charles Dickens Pickwick Papers (1812-1870) qui intercale souvent des énoncés de ce genre dans sa conversation. 13 14 Cf. Gonzalo de Correas, Vocabulario de refranes y frases proverbiales: cette oeuvre écrite vers 1625 ne fut pas publiée jusqu'en 1906 par la Real Academia Española. Nous avons consulté l'édition de Louis Combct, Institut d'Études Ibériques et Ibéro-Américaincs, Bordeaux, 1967. Cf. Louis Combet, Recherches sur le "Refranero" Castillan, Les Belles Lettres, Paris, pp. 4043; Florence Montreynaud, «Proverbes du monde», Dictionnaire de proverbes et dictons, Le Robert, Paris, p. 300. 340 En espagnol, on emploie aussi le mot dialogismo15 pour faire référence à ces parémies, mais, bien que le dialogismo exprime clairement qu'il s'agit d'une sorte de scène, l'importance de ces énoncés, réside principalement, à notre avis, dans leurs effets comiques ou ironiques; le terme wellerismo, donc, est le plus adéquat pour traduire ces effets et cette façon de parler. Toutefois, nous ne rejetons pas pour autant le mot dialogismo, car il servirait, comme nous l'avons déjà fait remarquer, à nommer les parémies qui, sous forme de dialogue, présentent un message sentencieux dépourvu d'ironie. 4. Parémies scientifiques L'origine cultivée et l'emploi restreint d'un domaine déterminé du savoir humain constituent les traits principaux des parémies scientifiques. C'est ainsi que l'aphorisme est utilisé surtout en Médecine, comme les célèbres aphorismes d'Hippocrate; les tautologies sont le fondement des lois logiques (p.ex.: Dieu est Dieu); Y axiome exact et universel peuple le monde philosophique16 et mathématique. Ainsi: Le tout est plus grand que sa partie. Les théorèmes apparaissent aussi en Mathématiques et en Géométrie; les théorèmes sont des propositions démontrables qui résultent d'autres propositions déjà posées, ce qui les différencie des axiomes, qui n'ont pas besoin d'être démontrés. Par exemple, le théorème de Pythagore. Les correspondances espagnoles de ces parémies sont faciles à trouver: les aforismos, les tautologías, les axiomas et les teoremas respectivement. L'axiome que nous venons de citer trouve son équivalence espagnole dans Y axioma: El todo es mayor que sus partes. Quant au domaine de la Jurisprudence, la parémie juridique par excellence était le brocard, dont la correspondance espagnole était le borcárdico. Cependant, ces termes sont tombés en désuétude et la place qu'ils ont laissée a été occupée par l'aphorisme et l'adage, en français, et l'aforismo, en espagnol; quand l'adage fonctionne comme remplaçant du brocard, on l'appelle adage juridique ou adage de droit. L'énoncé suivant: Un mauvais accommodement vaut mieux qu'un bon procès. 15 Cf. F. Sánchez y Escribano, «Dialogismos paremiológicos castellanos», Revista de Filología Española, XXIII, pp. 275-291; Julio Casares, «La frase proverbial y el refrán», Introducción a la lexicología moderna, CSIC, Revista de Filología Española, Anejo LII, Madrid, 1969, p. 195. 16 Cf. Ch. Perelman et L. Olbrechts-Tyteca, Traité de l'argumentation. La nouvelle rhétorique, Éditions de l'Université de Bruxelles, Bruxelles, 1989. 341 constitue un exemple de parémie juridique, dont la correspondance espagnole serait l'aforismo: Más vale un mal arreglo, que un buen pleito. Étant donné que la plupart de ces parémies ont été tirées du Droit Romain, quelques unes sont citées en latin, comme celle-ci: Privilegia non ex tempore aestimantur, sed ex causa (Los privilegios prevalecen, no en razón del tiempo, sino de su causa / Les privilèges persistent, non pas en raison du temps, mais de leur cause). L'étude terminologique que nous venons de réaliser nous mène à proposer la correspondance suivante entre les parémies françaises et espagnoles. 5. Correspondance des parémies françaises et espagnoles Parémies proprement dites proverbe dialogisme proverbe local ou historique — dicton météorologique dicton — dicton du travail — dicton de la croyance adage apophtegme maxime phrase proverbiale principe sentence , refrán meteorológico — refrán del trabajo — refrán supersticioso — adagio apotegma máxima frase proverbial principio sentencia Paremias propiamente dichas . proverbio dialogismo refrán geográfico refrán refrán 342 Parémies scientifiques aphorisme adage juridique tautologie axiome théorème Parémies comiques ou satiriques wellérisme Paremias científicas . . aforismo tautología axioma teorema Paremias jocosas o satíricas wellerismo 6. Conclusion Tout processus de traduction exige une connaissance approfondie des termes à traduire, ce qui nous a amené à constater l'importance d'une analyse détaillée de cas linguistiques aussi subtils et complexes que les parémies. Pour traduire fidèlement leur sens, nous avons élaboré un catalogue précis des principales formes dans lesquelles le savoir populaire et l'expérience des siècles se sont exprimés. Mais il reste encore beaucoup de limites à établir afin de bien limiter le territoire parémiologique. Il s'agit donc d'un domaine dans lequel on pourrait faire d'autres recherches terminologiques visant à faciliter la tâche ardue du traducteur. Julia SEVILLA MUÑOZ Enseignante-traductrice Université Complutense de Madrid Arda. Ciudad de Barcelona, 15-4° izqda. E-28007 Madrid 343 Priorités phraséographiques pour l'allemand et le français Gertrud Greciano Sommaire 1. Introduction 2. La répertorisation phraséographique 3. La définition phraséographique 4. La traduction phraséographique 1. Introduction On attend - et à juste titre - que tout comme la lexicographie, la terminographie et la phraseographie soient le reflet du niveau de connaissances actuel sur les lexemes, termes et phrasèmes. Quant aux déceptions ressenties face aux dictionnaires de langue usuels, l'explication donnée par Burger (1983) et Drosdowski (1979) pour la lexicographie en général, par de Bessé (1990) et Rey (1990) pour la terminographie en particulier, cette explication vaut aussi pour la phraseographie: «insuffisance de réflexion théorique, absence de conventions rédactionnelles et formelles.» Et pourtant, l'heure pour une phraseographie bilingue non-anecdotique et non-aphoristique semble venue, puisqu'on dispose de ces fondements monolingues solides que théoriciens et praticiens, Kromann / Ruber / Rosbach (1984) et Svejcer (1987), réclament de façon unanime comme base pour la lexicographie multilingue. Pour le couple allemand-français, il s'agit de Friederich (1966), Görner (1984) et Röhrich (1983) d'une part, de Rey / Chantreau (1988), Lafleur (1979) et Duneton / Claval (1990) d'autre part. Selon l'avis du phraséologue, toute phraseographie comparative / confrontative / contrastive découle d'au moins trois prémisses correlées. Premièrement, la réduction de l'axiome de l'intraductibilité à un paradoxe; car conclure sur 1'idiosyncrasie intraductible, position défendue par Bar Hillel ( 1955), présuppose justement, cf. Roos (1985, 19), une démarche traductrice. Deuxièmement, la traduction comme procédure de découverte s'applique aux phrasèmes de façon intra- et interlingue. Car c'est par réécriture, transposition, translation - des procédés de traduction et d'interprétation donc - que la phraseographie aussi bien mono- que bilingue procède à la saisie de ce 345 macro- et supersigne. Troisièmement, il faut coopérer massivement à cette recherche bilingue différenciée que les spécialistes réclament pour la lexicographie en général (Kromann / Ruber/ Rosbach 1984) et pour la phraseographie en particulier (Ettinger 1989, Kempcke 1989 et Kromann 1989): sont exigés quatre dictionnaires actif et passif pour les langues source et cible selon les langues maternelles respectives. C'est là le premier objectif du traitement automatique: des dictionnaires informatisés aux définitions et exemplifications les plus complètes possibles. On peut donc dès le départ poser le phrasème traductible, si l'on assimile à la traduction toute relation de correspondance au sein d'un ou de plusieurs systèmes langagiers. «Correspondance / Entsprechung» est la notion la plus satisfaisante pour désigner la relation préexistante ou créée entre le phrasème et ses pairs sur les plans mono- et plurilingues. En effet, la vérification empirique dans nos langues respectives révèle dissemblances, analogies, ressemblances et identités. Voici quelques questions essentielles sous-jacentes aux aspects développés ci-après: quelles correspondances existent au niveau du système et comment s'expliquent-elles? - réponses fournies par les techniques de la traduction. Quels sont les procédés de compensation qui font de la traduction un art? Pour l'immédiat cependant, on se contentera pour le couple allemand-français d'un plan d'urgence: la conception d'un dictionnaire bilingue actif, car pour tout utilisateur les ouvrages monolingues cités resteront les plus précieux des dictionnaires passifs. Seront présentées trois priorités qui, face à l'exhaustivité des phraséolexiques monolingues cités, nécessitent une attention particulière au niveau de la répertorisation (L), de la définition (2.) et de la traduction (3.) phraséographiques. 2. La répertorisation phraséographique A la différence du lexeme, mais à l'instar du terme abstrait, le classement alphabétique n'est pas adéquat aux phrasèmes. Arntz / Picht (1991,217) en font la démonstration pour le terme juridique. Avec ce demier, le phrasème a en commun un contenu notionnel complexe qu'il ne partage pas, p. ex., avec le terme physique. Plus que le terme, le phrasème se révolte contre une saisie parfaitement alphabétique, car polylexical, il livre plusieurs initiales à un choix multiple. Les deux tendances lexicographiques traditionnelles: onomasiologie et semasiologie se dégagent dans les phraséolexiques monolingues cités. A la majorité sémasiologique: Rey / Chantreau (1988) et Lafleur (1979) pour le français, Friederich (1966) et Röhrich (1983) pour l'allemand optent en faveur d'un répertoire alphabétique du ou du premier des motsclés /Leit- / Stichwörter. Görner (1984) et Duneton / Claval (1990) représentent une lexicographie thématique, donc onomasiologique, regroupant les phrasèmes par un champ, réseau ou concept / Schlüsselbegriff / Leitbegriff, dont ils relèvent sémantiquement. Linguistiquement parlant, cette méthode est prometteuse en ce sens qu'elle informe surla façon propre à chaque communauté linguistique de conceptualiser 346 des expériences partagées, phénomène bien saisi par Negreanu (1983) dans son terme «ethnochamp». Les deux courants complètent leurs répertoires par de précieux appareils de renvoi. Envued'unephraséographiebilingueefficacej'aiproposé (G.G. 1989) lacombinatoire des principes ono- et sémasiologiques, position que Arntz / Picht (1991, 195) défendent de leur côté pour la terminographie. C 'est sans doute la visée didactique qui est le trait spécifique des deux sous-catégories par rapport à une lexicographie générale. Si l'objectif d'un dictionnaire mono- ou bilingue de la langue courante est l'exhaustivité du vocabulaire, un dictionnaire phraséologique bilingue par contre, visera la transmission active de ce patrimoine, qui, dans le cas de l'expression idiomatique et proverbiale est en nette régression. Puisque des ouvrages de consultation existent pour l'allemand et le français, la phraséologie comparée réclame de façon urgente les glossaires des phrasèmes les plus fréquents relatifs aux thèmes les plus représentatifs, revendication formulée aussi par Arntz / Picht (1991, 213) pour la terminographie. Dans nos deux langues, la vérification empirique confirme la thèse de l'anthropocentrisme. Dans ces signes figurés, démotivés, les noms du corps, des animaux et du cosmos expriment le caractère, le sentiment et le comportement de l'homme. Sur la lancée de Görner (1984) pour l'allemand, de Bardosi (1986) et maintenant de Duneton / Claval (1990) pour le français, la répertorisation bilingue proposée sera onomasiologique, regroupant les phrasèmes sous les concepts et thèmes génériques qu'ils représentent. Pour le dictionnaire actif, le phraséographe pourra se servir des archilexèmes de la langue cible et les regrouper selon les évaluations positive ou négative, agréable et désagréable habituelles. Pour le sous classement sémasiologique, jetienscompte avec mes étudiants non pas de l'ordre alphabétique mais du coefficient de «productivité (Rey) / activité (Raychstain)» des formatifs phraséologiques. Les phraséologues soviétiques (Dobrovol'skij 1988,115) ontfait le calcul pour l'allemand sur la base de Friederich (1966). J'ai fourni (G.G. 1989) des valeurs chiffrées pour le français sur la base de Rey / Chantereau (1988). Hegediis-Lambert (1990) a très légèrement modifié les estimations soviétiques des constituants allemands et obtenu la première liste des formatifs français selon Rey / Chantreau (1988n). Deutsch Französisch Résultats quantitatifs: base verbale 3,8 6,9 sur 100 PHV Dobrovol'skij (1988,115) 58 31 4 Greciano (1989) base nominale 2,6 surlOOPHN 74 selon Friederich et 46 Rey-Chantreau Résultats qualitatifs : Dobrovol'skij (1988, 126) selon W. Friederich : Hand, Kopf, Auge, Herz, Wort, Ohr, Weg, Fuß, Hals, Mund, Bein, Teufel, Nase, Tag, Finger, Wasser, Boden, Gott, Luft, Zunge, Seele, Mann, Leib, Spiel, Himmel, Gesicht, Sache, Licht, Maul, Welt, Leben, Stein, Geld, Seite, Zeit, Blut, Wind, Haar, Sinn, Wand, Kind, Tür, Hund, Tod, Brot, Haus, Rücken, Zahn, Loch, Pferd. 347 dent (38). gueule. Dieu. Maul (25). Blut (25).Bein(52). pied. affaire.Herz(101). Pied (107). C'est l'intersection des constituants les plus productifs qui va fournir le noyau d'un dictionnaire phraséologique bilingue actif. Dans nos deux langues. nez (48). accompagnés des fréquences phraséologiques revues par Hegediis-Lambert (1990.. doigt (40). jour. Finger (38). 141 Hand/main 80 131 Kopf/tête 85 101 Herz/coeur 82 96 Auge/oeil 88 68 Fuß/pied 107 Les 101 phrasèmes allemands et les 82 phrasèmes français expriment les manières d'être et d'agir qui sont en mesure d'offrir au moins cinq thèmes répertoriant représentatifs 1 : 1 Kromann/Riiber/Rosbach (1984. oreille (34). feu. Parmi les cinquantes constituants les plus actifs. tête (85). côté. temps. und zwar zwei aktive und zwei passive Wörterbücher (1. main. queue. vent. dents.1.2. chat. Gesicht (33). jeu. These(die Hauptimplikation der Typologie) 348 . corps. Haar (26). bouche. coeur. bouche (31). A titre d'illustration. Herz I coeur.Kopf(131).. on relève dans nos deux langues les somatismes suivants. oeil. chien. 3.Résultats qualificatifs : Hegedüs-Lambert (1990) selon Rey/Chantereau : Coup. part. bras. Leib (38).). gueule (31). coeur (82). bois. Thesen und Perspektiven Die Hauptergebnisse unserer Überlegungen und Untersuchungen fassen wir in folgenden Thesen zur zweisprachigen Lexikographie zusammen: 1.2. pain.Nase(45). raison.Hals(52).Ohr(61). Seele (33). 2. These(die grundlegende Wörterbuchtypologie) Unter Berücksichtigung der Benutzerkompetenz und -bedürfnisse sind je Sprachenpaar vier Wörterbücher zu erstellen. on retiendra l'organe au coeur des cinq premiers formatifs. eau.1. Mund (41). homme. mains. nez. cul (60). chemin. trou. argent.2. ventre (26). esprit (29). à savoir. 223): 6. heure. yeux. 3. 3. choses. diable. dos. peau. These(die Grundannahme) Die Benutzerkompetenz und -bedürfnisse steuern bei der Wörterbucherstellung Auswahl und Darbietung der mikro. âne. peau (36). dos (36). bout. jambe (30.Rücken (19).O. compte. monde. Ces entrées représentent la stabilité lexicale du système phraséologique tout en permettant des calculs de probabilité sémantique. 3. les «mots du corps» physique expriment métonymiquement des attitudes mentales (Jouet 1990).). bras (29). tête. vie. air. main (80). point. esprit.und makrostrukturellcn Informationen (1.Auge(96). ventre. pieds.Fuß(68). porte. cul.0.. 29-30): Hand(141). oeil (88). die zu theoretisch fundierten Richtlinien in mehreren Bereichen führen könnte: . orthographische und morphologische Varianten (5.i.). im Gegensatz dazu ist das passive Wörterbuch gekennzeichnet .) sowie .durch eine undifferenzierte Reihung der Äquivalente.2. These(Fachsprache) Fachsprachliche zweisprachige Wörterbücher unterliegen den gleichen Prinzipien für die Auswahl und Darbietung der lexikographischen Informationen wie die gemeinsprachlichen zweisprachigen Wörterbücher (2.f. méchanceté / étroitesse . .idiosynkratische Syntagmen (4. 4.) sowie . Die muttersprachlichen lexikalischen Einheiten in beiden Wörterbuchtypen benötigen lediglich identifizierende Glossen.3.1. Ableitungen.4. 4.1.2.für die Auswertung und Kontrolle der Ergebnisse der praktischen lexikographischen Arbeit. These(das Sprachenpaar) Je nach Sprachenpaar unterscheiden sich die Bcdeutungsgliederung der Wörterbucheinträge sowie die semantischen Relationen zwischen Lemma und Äquivalent (3. Sonderwortschatz. .). malheur / peine / peur / consternation..) 6.kompensierende semantische Glossen (3.durch eine auf die Benutzerkompetenz abgestimmte non-transparente Morphosyntax (4.3. idiosynkralischen Syntagmen und Phraseologismen. These(die Metasprache) Als Metasprache ist sowohl in aktiven als passiven Wörterbüchern die Muttersprache des Benutzers zu wählen (3.ein Maximum an grammatischer Information (4.1.2. 4.für die Wörterbuchkritik sowie für Rezensionen zweisprachiger Wörterbücher..1. 1.2.). Es bleibt nur zu wünschen übrig.2.bedeutungsdifferenzierende (3.h. These(die Mikrostruktur) Aktive und passive Wörterbücher unterscheiden sich in folgenden Punkten: das aktive Wörterbuch benötigt auf der Äquivalentseite .2.2.2. .2. je nach Transparenz. bonheur / joie / soulagement. .2. .). 5.5.3. daß Lexikographen. 5. 4.).) und . 4. amour / attachement Der Wörterbuchtyp bestimmt die Glossierung der Lemmata und der Äquivalente (3.1.1.e. abgesehen von Sonderfällen (4.2.durch das Weglassen der transparenten idiosynkralischen Syntagmen (4. sowie in bezug auf die Auswahl von Regionalismen.2.2.) Unsere Ausführungen zu Grundfragen der zweisprachigen Lexikographie sind einerseits als ein möglicher Referenzrahmen für weiterführende Untersuchungen zu Einzelfragen aufzufassen und andererseits als ein Beitrag zu einer Diskussion.für die Erarbeitung von Programmen zur elektronischen Spcichcrung und Darbietung der lexikographischen Informationen. Internationalismen. These(die Makrostruktur) Aktive und passive Wörterbücher unterscheiden sich in bezug auf die Auswahl von Zusammensetzungen.. 4. bonté / spontanéité / franchise / courage .) und ist mitbestimmend für die Lemmaauswahl (5.b. 1.für die Wörlerschatzdidaktik und die Fehleranalyse beim Übersetzen im Fremdsprachenunterricht.für die praktische lexikographische Arbeit. 8. 1. 7.). d. Institute und Verlage über die Grundlagen nachdenken und die Konsequenzen in der Praxis erproben.)... 1.1.1. 349 .1.. . le contenu idiomatique se module selon l'emploi et cette sensibilité contextuelle devient la cause de la complexité sémantique. «La renommée de la définition est surfaite» et il va jusqu'à défendre «la primauté du contexte sur une définition inutile». entre autres. La définition phraséographique En vue des idiosyncrasies et nécrotismes d'une part. C'est par elle que le phraséographe fixe le savoir phraséologique. elle fait appel aux techniques langagières bien connues: synonymie.et multilingue. et la remotivation est la réaction positive de l'idiome à une situation particulière. à savoir. Si en phraseographie intuitive et linguistique. à ce sujet. Face aux divergences interlangagières. explication et illustration. Dans le cas du phrasème. dans l'échange d'un locuteur à un autre. métalangage aux énoncés ordinaires.232). En effet. description langagière d'autre part. il faut souligner la performance d'autant plus méritoire qu'elle est solitaire. d'uniformisation et de standardisation sémantique. Définition de mot et non de chose. la définition phraséographique ne se heurte pas à l'arbitrarité des conventions nationales. linguistique universel. Pour Hausmann (1990. qu'il garantit sa stabilité dans la transmission. ladéfinition phraséographique s'appuie sur une compétence linguistique et non encyclopédique. Par ailleurs. 276) lorsqu'il constate la diminution du rôle de la définition au bénéfice de systèmes de distribution plus développés. des décompositions propo350 . métalangage artificiel aux calculs archisémiques. paraphrase. base et cheville ouvrière de la phraseographie bi. car figuration signifie obligatoirement démotivation. et facultativement remotivation. sa figuration qui réclame une prise en compte systématique de l'usage. Le comportement de l'idiome peut servir d'exemple pour Chauraud (1990. l'évolution vers les dictionnaires collocationnels et syntagmatiques. d'une époque à une autre. la deuxième tendance domine. d'une communauté à une autre. Rappelons. De ce fait. antonymie. qu'il soit ou qu'il ne soit pas locuteur natif. et à la différence de la définition terminographique. elle est intensionnelle. la normalisation phraséographique se déroule selon un protocole scientifique.229. de la complexité significationnelle d'autre part. la définition est l'une des raisons essentielles pour lesquelles l'usager consulte un dictionnaire phraséologique. La particularité polylexicale et figurée du phrasème conditionne la nature nominaliste et non réaliste de sa définition. Ce signe linguistique est formé d'autres signes linguistiques et la complexité de sa forme entraîne la complexité de son contenu. on connaît deux tendances à travers l'activité définitoire: analyse rationnelle d'une part.3. La définition phraséographique combine nécessairement déduction et induction en ce sens qu'elle complète une saisie conceptuelle logique par des exemples pragmatiques. la définition est le tertium comparationis. ladéfinition sert d'instance de normalisation. En effet. périphrase. Si la normalisation terminographique suit des principes et des critères spécifiques à chaque état et à chaque gouvernement. description. C'est encore une des caractéristiques du phrasème. sträuben sich die Haare χ hilft/unterstützt y: χ greift y unter die Arme. 2 II faut rappeler un autre échantillon où B. stehen die Haare zu Berge. B . lacht das Herz (im Leibe). bleibt mit etw. 89) précise que ce n'est qu'au niveau de cette microstructure de sémantique propositionnelle que les ressemblances et dissemblances sont détectables. rutscht das Herz in die Hose. geht nicht von der Ferse. zieht die Hammelbeine/ die Ohren lang. Wotjak (1985. stärkt den Rücken. setzt die Pistole auf die Brust. hilft auf die Beine. etwas auf den Kopf zu sagen lecture idiomatique: [(χ SAY y (χ COGN ν) Λ (χ EVAL NEGATIV ν))] jdm.274) regroupe des PH verbaux sous les concepts hyperonymiques suivants: χ tadelt/übt Kritik an y: χ wäscht y den Kopf. et G. kniet auf dem Nacken. auf die Seele 351 . krümmt kein Härchen χ bereitet y Schwierigkeiten: χ stellt y ein Bein. Wotjak (1985. steigt Ι kommt die Galle hoch lecture idiomatique: [(y SENT w)"kΛ [(y PERCEP (χ ADESSE LOC l) ü Λ (χ ADESSE LOC 2) ti+k)]P2 A[(LOC2supraLOCl)]P3 Ce type d'analyse garantit pour la phraseographie comparative l'invariant stable et représente par le nombre. jdm.idiomatique: [(χ SAY (χ DESID (y HAVE ν ))) if (y EXPER u)]". rückt den Kopf zurecht. im Magen. vom Halse/Leibe. fällt etw. liegt etw. x verärget/wütend/entsetzt: χ steigt die Galle hoch. Wotjak (1987. an den Kopf χ bedrängt y: χ setzt y das Messer an die Kehle. wirft etw. χ behelligt nicht χ läßt y freie Hand.sitionnelles de Β. macht Feuer unter dem Hintern. bricht das Genick. ist eine Laus über die Leber gelaufen. dreht sich das Herz im Leibe herum. la nature et la position des constantes et des variables un moyen systématique de contrôle. die (beide) Daumen drücken I halten lecture propre. une formule définitoire qui répond aux exigences de la linguistique computationnelle et constituera le noyau dur des dictionnaires informatisés2. 1986) par la formalisation des primitifs sémiques pour les phrasèmes suivants: jdm. geht zur Hand. non­idiomatique: [(χ OPER ζ) Λ (χ CAUS (ζ ADESSE w))]" Λ [(ζ PRESSw)] ^ k lecturefigurée. fällt ein Stein vom Herzen χ ist psychisch negativ berührt: χ blutet das Herz. wirft Knüppel zwischen die Beine. drückt den/die Daumen χ ist psychisch positiv berührt: χ hüpft das Herz vor Freude. De façon plus générale. 222) ­ s'impose de façon absolue. Les concepts définitoires seront non seulement empruntés à la langue naturelle. les modèles synthétiques de­ vraient l'emporter. Rey (1990). zerschlägt alle Knochen im Leibe. χ umschmeichelt y: χ geht y um den Bart. B urger (1983) va jusqu'à déclarer inutilisable les ouvrages à information structurale insuffisante. fällt es wie Schuppen von den Augen . Elle ne peut s'appliquer au phrasème car sa fixité plus ou moins grande nécessite des instructions précises pour le locuteur notamment étranger. unmittelbar beschuldigen / "accuser quelqu'un" in Wut geraten / "se mettre en colère" Pour le dictionnaire bilingue actif dont l'usager principal sera donc le locuteur étranger. De ce fait. dans cette correspondance établie de façon intra­ et interlangagière. gibt etw. la simplification lexicale ­ directive donnée par Hausmann (1990. χ erkennt den wahren Sachverhalt: χ gehen die Augen auf. χ schlägt y: χ gerbt y das Fell.226) pour la lexicographie en général. Le phrasème en tant que polylexème plus ou moins figé.Pour la phraseographie non­automatique cependant. cette définition qui peut être donnée en langue cible ou source. zieht das Fell über die Ohren. hinter die Löffel. Hausmann (1990). je montre les conséquences regrettables d'un marquage morpho­syntaxique défectueux. zeigt die Zähne . sémanticiens et lexicographes cumulent les preuves en faveur du manque d'opérationnalité propre aux décompositions analytiques: Chauraud (1990). Dans un compte­rendu consacré au dictionnaire de Lafleur (G. Le couple allemand­français bénéficiera du projet allemand­finnois pour lequel Korhonen (1987) veille à une minutieuse description formelle. redet nach dem Munde. χ trotzt y: χ bietet y die Stirn. ne signifie pas équivalence réciproque telle que de Bessé ( 1990. ils seront réduits aussi au nombre le plus limité pour constituer une microstructure minimale et se déduiront des thèmes hyperonymes répertoriant.254) la pose pour la définition terminographique. rutscht die Hand aus . Fradin (1990). jdm. χ täuscht/betrügt y: χ streut y Sand in die Augen. Il reste le problème posé par la simplification syntaxique également conseillée par Hausmann (1990. kriecht in den Hintern . . schmiert Honig ums Maul. Putnam (1990). 352 . gutes Gelingen wünschen / "souhaiter bonne chance" jdn. 1991). plus ou moins figuré se complaît dans une activité définitoire naturelle et pluridimensionnelle où le métalangage est le langage ordinaire. fällt in den Rücken La fréquence d'attestation de tadeln (1 phraséolexcmcs et 4 lexemes) et surtout de betrügen (147 phraséolexèmes) prête à réflexion et peut être à discussion. Face à l'opinion répandue selon laquelle les non-équivalences. es dreht sich einem das Herz im Leibe um. ins Herz. pseudo-équivalences et équivalences partielles seraient plus nombreuses que les équivalences complètes. pour au contraire «aller vers le concept et rechercher la forme de sa désignation». à savoir. Sonne im Herzen haben. la traduction phraséographique garantira la macrostructure maximale souhaitée par les spécialistes (Kromann / Ruber / Rosbach 1984) à travers une exemplification étoffée des concepts retenus dans le répertoire par le plus grand nombre de locutions pertinentes enregistrées dans Friederich (1966) et Rey/Chantreau (1988n): 4. le sens est fixé par la définition des dictionnaires. articulée autour d'un phrasème. der Kummer nagt jdm. Ses instruments de contrôle: la définition. es zerreißt das Herz.1. da lachte das Herz im Leibe. jdm. en avoir gros sur le coeur. bonheur/joie / soulagement: alle Herzen schlagen höher. le concept. une adaptation réciproque. das Herz steht still. le phraséographe suivra le conseil que de Bessé (1990. es greift ans Herz. das Herz hüpft jdm. plonger / mettre / enfoncer le couteau / poignard / dans le coeur. sur le coeur. das Herz schnürt sich jdm. Son rôle: la mise en parallèle la plus réussie. avoir le coeur dans la gorge. puisque le comparatiste y puisera les locutions imagées et les locutions non-imagées correspondantes. s'en donner à coeur joie. malheur / peine / peur / consternation schweren/blutenden Herzens. fällt ein Stein vom Herzen. mitgebrochenem Herzen. Dans l'exemple de Herz I coeur ici choisi. das Her/. avoir qch. am Herzen. vor Freude. 353 . coup de coeur. jdm. faire mal au coeur soulever le coeur.2. La phraseographie monolingue servira là encore de réservoire. jdm.4.260) donne au terminographe. wird warm ums Herz. es schneidet jdm. avoir le coeur gros / lourd. à l'établissement d'une interrelation entre expressions lexicalisées dans le système des deux langues naturelles. de gaieté de coeur. La traduction phraséographique sera une mise en adéquation. einen Stich ins Herz geben. La traduction dès lors con siste en la mise en correspondance entre les langues source et cible. La traduction phraséographique «Traduction» est utilisé ici dans son acception ordinaire de correspondance interlangagière.. La première se limite à l'enregistrement des phrasèmes existants dans le patrimoine lexical. Il est important de rappeler dès maintenant la relation partie-à-tout entre la traduction phraséographique et la traduction. s'Herz ausschütten. schwer machen / brechen. serrer le coeur. 4. fendre / déchirer le coeur. La phraseographie fraie le chemin de la traduction en ce sens qu'elle exécute les premières phases de ce processus: le concept est fourni par le thème du répertoire. déchirer le coeur. la transposition mot à mot. éviter le transfert dans le respect scrupuleux de la forme d'expression. en avoir le coeur net. coup au coeur. tenir à coeur. Jouet (1990. seinem Herzen Luft machen. amour / attachement am Herzen liegen. être comme le bénitier. Herz I coeur est le foyer de l'émotion et c'est la distribution et le contexte qui l'évaluent positivement ou négativement pour en faire le bonheur vs. mit allen Fasern seines Herzens an jdm hängen. sur le coeur. méchanceté. sans coeur. coeur I estomac en renvoyant notamment à Furetière 3 . kühl bis aufs Herz. ceci doit trouver son explication dans l'histoire de l'imagerie médicale. avoir qch. ami / amant de coeur. ans Herz gewachsen sein. das / sein Herz auf der Zunge /auf dem rechten Fleck haben. 95) montre comment ces psychosomatismes conservent les traces de l'évolution de la pensée scientifique. mit halbem Herzen etwas tun. Bilingue et métalinguiste. méchanceté / étroitesse ein enges /hartes/ steinernes Herz haben. aller droit au coeur. Furetière nous dit pourquoi: ventre signifie aussi poitrine. La traduction phraséographique confiera à la traduction la mise à l'épreuve des virtualités du système dans l'emploi. avoir bon coeur. C'est en ceste seconde cavité où est situé le coeur. l'amour vs. Si la phraséologie associe Herz I coeur à d'autres sens et d'autres organes encore. jdm. le linguiste se contentera d'insister sur la cohérence de ces phrasèmes psychosomatiques. avoir une pierre à la place du coeur.4. das ist so recht aus dem Herzen gesprochen. haben. hängen / verlieren / hingeben.3. etwas ans Herz legen. sich ein Herz fassen. malheur. de bon / grand / tout mon coeur. jds. en avoir le cœur net. Cohérence cependant ne signifie pas pour autant monosémie. à coeur. qu'on lui a remis le coeur au ventre». avoir le coeur au bord des / sur les lèvres / sur la main. être de (tout) coeur avec quelqu'un. à votre bon coeur.95) met le doigt sur quelques confusions coeur I ventre: «Si le coeur est au ventre. d'abondance de coeur. im Herzen tragen. porter quelqu'un dans son coeur. im Herzen tragen. ein Herz von Stein haben. à coeur. Il évoque quelques confusions coeur I ventre. si le coeur vous en dit. kein Herz für jdn. coup de coeur. Hand aufs Herz. la haine. sein Herz öffnen. sein Herz an jdn. En ce sens on dit de celuy à qui on òste ce qu'il aime c'est lui arracher le coeur du ventre. 354 . bonté / spontanéité / franchise / courage leichten Herzens.5. sein Herz schenken. de celui qu'on a encouragé. die Stimme des Herzens. prendre qch. aura provoqué les conditions de satisfaction en sélectionnant parmi les locutions Jouet (1990. coeur de pierre. sein ganzes Herz gehört jdn. von Herzen kommen. von Herzen gern. sich etwas vom Herzen reden. réchauffer le coeur. parler à coeur ouvert. la bonté vs. 4. seinem Herzen einen Stoß geben. 4. près de la porte et loin du coeur. ouvrir son coeur. Herz nahestehen. avoir / donner/remettre du coeur au ventre. ins Herz schließen. le traducteur spécialiste.4.. Dans le cadre d'une réflexion phraséographique. avoir le coeur à l'ouvrage / à la danse. ans Herz rühren. zu Herzen gehen. reden wie einem ums Herz ist. avoir qch. Les dictionnaires spéciaux s'étant imposés par intérêt scientifique. BURGER H.Dans Centre d ' Etudes du lexique: La définition (252­261). Darmstadt (378­388). une phraseographie bilingue répond à deux voeux déjà formulés: elle est un outil efficace pour parer aux dangers du monolinguisme. un desideratum qui ne se réalise qu'au moyen de compromis. Hildesheim BAR­HJLLEL J. (19791). 87) détaille les typologies des procédés de compensation proposés par la slavistique. Phraseologie als Objekt der Universalienlinguistik. (1983). «Aktuelle Probleme der deutschen Phraseologie». Le traducteur artiste saura créer cette correspondance harmonieuse et parfaite. car la «survie internationale» du français et de l'allemand «pourrait bien être à ce prix». (1989).): Studien zur neuhochdeutschen Lexikographie III (13­66). Idioms in Machine Translation of Language. (1990).Allemand 3. CERNYSEVAI. A ce propos. DOBROVOL'SKIJ D. COULON­MROSOWSKI B. Comme pour tout couple. De fil en aiguille. En phraséologie.500 locutions idiomatiques. Paris. elle est un écho à l'appel que Hausmann (1990.190) illustre et commente quatre constellations symptomatiques et Eismann (1989. français­allemand.»Phraseologie in den Wörterbüchern des heutigen Deutsch». Hildesheim. Dans Centre d'Etudes du lexique: La définition (271­279). Einführung in die Terminologiearbeit. La linguistique comparée a beau remonter au début du XIXe siècle. le traducteur ­ chirurgien et sculpteur ­ modèlera l'articulation entre les systèmes respectifs. elle ne se limite pas pour autant aux grammaires. A l'heure de l'Europe. la phraseographie y trouve tout naturellement sa place. (1988).proposées. en procédant à des compensations et pourquoi pas à des emprunts et calques. (1984). Budapest. Les locutions françaises en recueil thématique et livre d'exercices. Dans Wiegand (Ed. le rapprochement entre l'allemand et le français est confrontatif. Lexique allemand­ français.»La définition term inologique» .45). ( 1990). en évaluant Γ interrelation entre le rayonnement des images. pédagogique et commercial. Dans Zgusta (Ed): Probleme des Wörterbuchs. 355 . Le phraséographe détecte les convergences et les divergences. morphologies et syntaxes contrastives. elle est communicative et se juge dans le texte et contexte selon les effets intentés et obtenus. «Die Metapher im Wörterbuch». DROSDOWSKI G. 232) lance en faveur de la promotion de nos idiomes. Leipzig. dénoncés par Isacenko (1968.en décidant des préférences et restrictions d'usage. BESSÉ DE B. (1955). CHAURAUD J.»Pour Conclure». (1986). le bon traducteur est aussi psychologue et anthropologue. Schmid (1987. BIBLIOGRAPHIE ARNTZ/PICHT (19912). Cambridge BARDOSI V. Si équivalence il peut y avoir. Dans DaF 1 (17­22). 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In diesen Arbeiten erscheint die Phraseologie als eine Aufgabe für den Übersetzer und als eine Äquivalenzvoraussetzung für den Forscher.B. dieses Bild mit einer Studie der Phraseologismen als Einheiten eines Übersetzungstextes zu ergänzen. Dafür gibt es drei Erklärungen: 1. Es liegt kein phraseologisches Äquivalent in der Zielsprache (weiter: ZS) vor.bei Unterschieden in der Metaphorik und/oder ihrem Komponentensatz . und welcher Natur ist die Äquivalenz bei dieser Wiedergabe? (vgl. die für das weitere von großer Bedeutung ist.Phrasematik im Ubersetzungstext als Träger der Fremdkonnotation Roman Lewicki Einleitend soll eine wesentliche Bemerkung gemacht werden. und zwar als Material für übersetzerische Verfahren: die Phraseologismen des ZS-Textes interessieren den Forscher als Produkte einer Umkodierung. Phraseologismen stellen somit eine der vielen Schwierigkeiten des Übersetzungsverfahrens dar.unmöglich. somit ausschließlich vor dem Hintergrund der Verwendung von Phraseologismen im AS-Text. 2. Es scheint daher nötig. Für den Forscher lautet die Frage: Wie ist die Wiedergabe der Phraseologismen in allgemeinen Dimensionen zu beschreiben. weil der ZS359 . z. Es gibt bei der Auswahl eines Einzelwortäquivalents für einen Phraseologismus Probleme. Die Ursache dieser Schwierigkeiten liegt in der Expressivität des Phraseologismus und seiner doppelten Semantik im Text: der metaphorischen und der wörtlichen (komponentenbezogenen) (RECKER 1974:159-161). wie verschiedene phraseologische Einheiten im Text (manchmal auch: in der Zielsprache) wiedergegeben werden sollen/können. RECKER 1974:145-170). in dem Fall ist von Nulläquivalenz oder Unübersetzbarkeit zu sprechen. Mit anderen Worten: Der Übersetzer fragt sich. und welche Methoden und Mittel dafür zur Verfügung stehen. Die Anwendung der in der ZS vorliegenden phraseologischen Äquivalente ist . ihre Anpassung an die ZS. daß in jeder Sprache zahlreiche spezifische überwörtliche Einheiten mit bestimmten Verwendungsregeln existieren. über die nicht nur Phraseologismen. ihr Empfang durch Adressaten. Russisch. Eigennamen. wird hier Fremdkonnotation genannt. wenn Zweifel im Verlauf der ZS-Textanalyse auftauchen. In manchen Fällen ist ein Mißverstehen oder Nichtverstehen des Textes möglich. Objektiv gesehen ist die Fremdkonnotation ein Ergebnis ungenügender Sprachkenntnis des Übersetzers. eher als eine PHRASEMATIK (vgl. der immer mit der Übersetzung einhergeht. Zahlreiche phraseologische Einheiten. die vom Übersetzer zu vermitteln sind (so Wilss). daß die Fremdkonnotation ein wesentlicher Teil der pragmatischen Information in der Übersetzung ist.a. oder zwischen der Äquivalenz und Akzeptierbarkeit des Übersetzungstextes unentbehrlich. Kulturen und Sprachen in den Text einführen. Also läßt sich sagen. Eine solche Umkehrung der Perspektive scheint für den Ausgleich der Disproportion zwischen «Umgestaltung» und «Normentsprechung der ZS». Formulierungen für verschiedene Sitten und Gebräuche u. Kommunikationssituationen und Sprachsitten abhängen. Im Bereich der Phraseologie ist hier die Tatsache zu nennen. usw. die sehr oft in übersetzten Texten zu beobachten ist. Wie bereits mehrmals aus verschiedenem Anlaß bemerkt wurde. Bei den Einheiten handelt es sich um Realienbenennungen. sondem auch andere Texteinheiten und -merkmale verfügen. Anwendungsformen. Die Übertragung der Realisierung dieser Spracheigenschaften in einem ZS-Text bewirkt. «das klingt ungewöhnlich» oder ähnliches.und kulturbezogene Fremdheit. Damit läßt sich gegebenenfalls erklären. sondern eines fremden Koordinatensystems» (WILSS 1988:47).)». Aus dem oben Erwähnten folgt. die von Texttypen. wobei AS-System und -Usus Interferenzen zur Folge haben. Diese Eigenschaft. dazu die Auffassung von 360 . d. daß bei der Fremdkonnotation die Phraseologie sehr weit zu fassen ist. und dies bedeutet nicht nur eine allgemeine (persönliche) Fremdheit der Gedanken. So ist die Fremdkonnotation eine Folge des Wechsels des Empfängerkreises (ZSGemeinschaf t anstatt AS-Gemeinschaf t). Textmerkmale sind der Texttyp und seine Determinanten. wieso der Empfänger phraseologische Ungewandtheiten spürt. Der Empfänger stellt dann etwa fest: «Das ist kein Deutsch (Polnisch. die tatsächlich in existierenden Übersetzungen verwendet wurden.h.Text an den Träger der ZS adressiert wird. Zu untersuchen wären zum Beispiel ihre Funktionsweise im Textsystem. Fremdkonnotation ist eine Eigenschaft. «operiert der Übersetzer nicht im Rahmen eines eigenen. daß in diesem Text die Fremdkonnotation erscheint. weisen eine besondere Eigenschaft auf: Sie können Assoziationen mit anderen Ländern.. Die AS und der AS-Text stellen bei einer solchen Betrachtung nur eine Berufungsinstanz dar. sondern auch eine sprach. h. da im Polnischen parallel gebaute Idiome vorliegen. e) sog. Für die Idiome sollen folgende B eispiele genannt werden: (1) Poln. My jej o Tomaszu. Die im Text verwendete Einheit enthält zwei Eigennamen. übertragen wird der russische Ausdruck mit gleicher Bedeutung: nepe^aTb acratpeTy . (2) Poln. Hier wurde die russische RedewendungcimeTb KaK Ha yrojifeiix übertragen. Mikrotexte. wszyscy siedzieliyafc na weglach (Pietr) Auf Polnisch sagt man das nicht (dt. die außer Phraseologismen im engeren Sinne (Idiomen) auch andere Phrasème umfaßt. «wie auf Nadeln»). und sie über etwas ganz anderes». (4) DE Am Jubiläum der Sowjetarmee und Kriegsmarine wurde dem Kreuzer der Orden der Oktoberrevolution verliehen (Lcn74) 361 . d. In nichtliterarischen Texten sind sie sicherlich unerwünscht. Ähnliches ist im Bereich der mehrwörtigen Termini zu beobachten. (3) Poln. sondern eher jak na szpilkach (dt. Aufschriften. verschiedene Ganzheiten (Sätze oder größere Einheiten). die Fremdkonnotationen in den ZS­Text einführen. Die Analyse von Übersetzungen mehrerer Texttypen in verschiedenen Sprach­ kombinationen (vor allem ins Polnische und ins Russische) hat zahlreiche Einheiten aufgezeigt. wovon der zweite in Polen sehr selten ist. Die russische Einheit MM eu προ OoMy. daß der Übersetzer lediglich russische Namen etymologisch adaptiert hat (Ooivia ­ Tomasz. d) Schilder. B eim Streben nach maximaler semantischer (und manchmal auch formaler) Annäherung an den Originaltext kann es dazu kommen. «wie aufglühenden Kohlen»). mamy komu przekazac sztafet (Forum) Auf Polnisch sagt man przekazac paleczke (komu). b) mehrwörtige Termini. a OHa προ EpeMy weist darauf hin. Epeivia ­ Jeremiasz). dies verstärkt die Fremdkon notation. die eng mit bestimmten Verwendungssituationen verbunden sind. c) Titel und Überschriften. daß der Übersetzer fremde Elemente einführt.CHLEBDA 1991). Ihre Bedeutung ist jedoch klar: «wir sprechen über etwas. a ona o Jeremiaszu (Cz) In polnischen Wörterbüchern ist diese Einheit nicht belegt. wie: a) übliche Wortverbindungen (Klischees). was der Verwendungsstruktur der AS­Texte entspricht. In den analysierten Texten erscheint die Einheit von (5) nur einmal. Die gewisse Exotisation des Textes scheint unbeabsichtigt zu sein. Und gerade dies wird vom Übersetzer nicht berücksichtigt. sie wäre allerdings zu vermeiden gewesen durch die Anwendung eines fremdsprachigen Terminus (auch wenn seine denotative B edeutung der des russischen Terminus nicht vollständig entspricht): EN the World War II.Der im Russischen übliche Terminus CoB eTCKa« ΑρΜΗΛ H B oeHHO­MopcKoñ rpjiOT enthält eine falsche Attribuierung: sowjetisch ist natürlich nicht nur die Armee. die falsche Beziehungen suggerieren.) Der Übersetzer ist sich der Nulläquivalenz für den deutschen Terminus bewußt (im Text wird es erklärt). B ejinKaa OTenecTB eHHaji B oima und OTenecTBeHHaH Boiraa in fremdsprachigen Texten demonstriert. sondern auch unklar. wie in (9). Die Semantisation des Terminus im Text befreit ihn aber nicht von seiner Fremdkonnotation. Es wurden alle von B ombardements während des Großen Vaterländischen Krieges zugefügten B eschädigungen beseitigt (Len74) (7) DL Er ist als Denkmal zu Ehren des siegreichen Vaterländischen Krieges 1812 entworfen (Len74) Hier wird die Übertragung von russ. zestaw benutzen oder einfach die Zahl der Verwendungen des Terminus reduzieren können. Man hätte andere Äquivalente wie komplet. Wydatek zwiazany ζ nabyciem kuchni obudowanej zalezy w znacznej mierze od rodzaju i liczby elementów. Die für polnische Termini charakteristische Postposition des Attributs ist bei mehrmaligem Gebrauch ungünstig ­ man muß Satzkonstruktionen meiden. (5) Eng. Schon bei letzterem wäre das Niveau der Fremdkonnotation wesentlich niedriger gewesen. und die von (7) gar fünfmal. B eide im publizistischen Stil allgemein verwendeten Ausdrücke können nicht ohne Folgen direkt in einen fremdsprachigen Text übernommen werden. der zweite den Krieg gegen Napoleon. Der erste Termi­ nus bezeichnet den Krieg gegen Hitlerdeutschland 1941­1944. KrieggegenNapoleon. wenn er die Redewendung kuchnia obudowana mehrmals im Text benutzt (16 Verwendungen in einem kurzen Text). sondern auch die Kriegsmarine. Wegen der semantischen Unbestimmtheit des Ausdrucks wirkt das Ergebnis nicht nur unüblich. 362 . die von (6) jedoch dreimal. diese Konstruktion wird nun in den deutschen Text übertragen. Das ist in relativ kurzen Texten nicht wenig. The people of Leningrad displayed unprecedent heroism and fortitude in the Great Patriotic War (Len87) (6)Dt. wo die Gefahr besteht.B. (Profil) (9) Handel oferuje kuchnie obudowane w wielu wariantach (ibid. in (7) perifrastisch. daß der Empfänger bei obudowane w wielu wariantach einen falschen B ezug herstellt. DE in (6) des Zweiten Weltkrieges. (8) Poln. z. które zamierza sie kupic. Die Fremdheit des B egriffs bewirkt. eine Rubrik «Praca ofiarowana» gibt es in polnischen Zeitungen nicht. So z. so evozieren diese Formulierungen einen Amtsstil (der manchmal auch zu einer etwas absurden Komik führt.) (12) Russ. Diese Art von Fremdkonnotation ist vor allem in Übersetzungen literarischer Texte zu finden. die russische Sprache verlangt dafür Präpositionalverbindungen. wenn die Bezeichnung nicht direkt amtliche Verfahren betrifft).) Die für den englischen Sprachgebrauch charakteristischen Topogramme mit einem Komma zwischen den Gliedern. unüblich sind. (10) Russ. Pickwicks Ringen mit dem Londoner Gerichtsapparat beschreiben. wenn sie eng mit einer bestimmten Gebrauchssituation verbunden sind. wobei das zweite (dritte) das Topos weiter bezeichnet. für (12): B JXyKopwK­Äpjie.ίρκ H flcrpeö». Fast alle Elemente dieser Art (in diesem Text insgesamt 10) kommen in Abschnitten vor. daß Fremdkonnotationen. regelmäßig erscheinende Presseüberschriften oder Stellenangebote. für (11): Β JIoHflOHe.Π. (Pick) Die Titel werden nicht selten durch ihre Funktionsweise den Realienbenennungen angenähert. unrnjib uepKB H Ha JleHxeM­njieñc. O H cpa3y y3Han 6bi ToMa CviapTa H3 KpynHOñ dmpMbi «EHJICOH H GnaM». íbKopflK­ΛρΛ Ha JIoMÖepa­CTpHT (ibid. sehen im russischen Text ungewohnt aus.1830 r. also für (10): Ha ΚεκτετοΒ­στρΗΤ Β CHTH. Es ist vorauszusetzen. die Mr. besonders. Darum ist im folgenden Beispiel eine Fremdkonnotation enthalten: (14) Poln. MHcrep ΠΗΚΒΗΚ Η CSM Haimm ce6e npHcraHmue B rocTHHHue «. JIOHAOH.κορ. oferuje kuchnie. üblicherweise beabsichtigt sind. CHTH (Pick) (11) Russ.B. aerycra 28. Jego odbiciem jest lwia czesc rozmaitych ogloszen pojawiajacych sie w rubryce «Praca ofiarowana» (Profil) Eine analoge Rolle spielt in der polnischen Presse die Überschrift «Pracownicy poszukiwani». B H^Hejica B ^anH (ibid. 363 . daß auch Verbindungen wie in (8) und (9): nabycie kuchni. die durch die spezifische Struktur gewisserkonventionalisierter Äußerungen bewirkt werden.was die Desintegration des Terminus zur Folge hat. Die Fremdkonnotation wird auch durch eine unübliche Datierung hervorgerufen: (13) Russ. Sie funktionieren als reproduzierbare Spracheinheiten. KeHTeTOB­crrpHT. In diesem Fall bezweckt der Übersetzer nicht primär eine Verfremdung des Textes. Dieser Einstellung des Übersetzers entsprechen bestimmte Techniken.Das oben genannte Beispiel demonstriert die eher unbeabsichtigte Einführung der Fremdkonnotation. Grund dafür ist eine besondere Strategie des Übersetzers. «normalen» Text vermitteln oder einen exotischen. die manchmal in literarischen Texten zu beobachten ist. «Über­ setzungstechnik» s. Der Übersetzer kann dem Empfänger entweder einen gewohnten. Harpa^bi ΡΟΛΗΗΜ. So ist es unerläßlich. Mit einer unbeabsichtigten Einführung haben wir es wahrscheinlich häufiger zu tun. also ungewohnten. die übliche Redewendungen der AS kopieren: (15) Russ. wenn ein bestimmtes Land (Sprache. chodzi o stosowane juz od dawna okreslenie «pokojowa koegzystencja» (Forum) (17) DE Auf dem B anner Leningrads befinden sich die höchsten A ufzeichnungen der Heimat (Len74) Folgende in der Publizistik verwendeten Klischees sollen hier als Quelle der Fremdkonnotation genannt werden: für (15): poln. Das ist auch bei Klischees der Fall. wobei es sich um zwei Pole handelt (vgl. unerwarteten. die zwischen den Polen Exotisation/Adaptation und Erwartetem/Unerwartetem liegen. «Übersetzungsmethode». der nach einer Exotisation der Übersetzung strebt. ohne jegliche Kontrolle des Verfassers. dazu die Opposition ostinato/scherzo bei ALLÉN 1982:17ff. Die Strategie soll hier als eine Übersetzungsmethode verstanden werden. eine Übersetzung «als Übersetzung» und nicht «als Original» wirken zu lassen. Interessanter ist jedoch die beabsichtigte Einführung fremder Elemente in den Text. daß eine solche Konkretisierung nicht besteht und der entsprechende Textabschnitt nur als für die ZS unüblich empfunden wird. die objektive B etrachtung der Fremdkonnotation durch eine subjektive zu ergänzen. daß die Fremdkonnotation absichtlich oder unabsichtlich in die ZS­Texte eingeführt werden kann. WILSS 1988:124­126). die er bewußt einsetzt (zur Unter­ scheidung der Begriffe «Übersetzungsstrategie». es ist aber auch möglich. die darin besteht. walka i martyrologia. Es gibt zwei Stufen der Fremdkonnotation in ZS­Texteinheiten. Alle oben angeführten B eispiele zeigen. wobei es darum geht. für (16): DE friedliche Koexistenz. ohne 364 .). für (17): russ. zwischen denen mehrere Abstufungen bestehen. CAedbt 6opb6u u MapmupoAozuu nojibCKoro Hapolta (Pol) (16) Poln. Kultur) evoziert wird. bestimmte vom Übersetzer vorgenommene Strategien zu realisieren. Subjektiv gesehen ist die Fremdkonnotation also Ergebnis einer gezielten Einführung fremder Elemente als Komponenten oder S trukturmerkmale eines ZS­Textes. Eine konkrete Fremdkonnotation liegt vor. in solchen Fällen bleibt das Phrasem vom Übersetzer unbemerkt und beginnt ­ in den ZS­Text übertragen ­ sein Eigenleben. Die Einheiten werden. was bei engen Sprachkontakten oft geschieht.5. Es ist zu bemerken. Β. H. A. «inEngland». A. [Dickens. MocKBa. [TV-Vorführung] Warszawa. «in verschiedenen Ländern». JleHHHrpa^. Eine wichtige Rolle spielen hier Sprachkontakte zwischen AS und ZS und nicht etwa ihre genetische Annäherung (LEWICKI 1985:81­82). 1984. ΠιυΐΗπβΗΚΟ. Vielleicht ist ein solcher Prozeß im heutigen Polnisch zu beobachten. Bei lexikalischen Einheiten ist die Art der Fremdkonnotation oft bei einem gegebenen Stichwort in Wörterbüchern kenntlich gemacht (Formulierungen wie «englisch». 365 . ÆmcKeHC. wo in letzter Zeit immer öfter derTerminuskanclerzfederalny (>DE Βundeskanzler) verwendet wird (früherkanclerz RFN oder einfach kanclerz). 1987­89. Die phrasematischen Elemente sind nicht zu übersehen (sie sind oft expressiv) und bewirken. JleHHHrpazt 1974. Warszawa. JleHHHrpa^ 1987. t. daß sie im Textsystem zusammen mit anderen konnotativen Mitteln wirken und nur in diesem Zusammenhang tatsächlich erforscht werden können.. nur selten wiederholt.bestimmte Assoziationen zu einem konkreten Land zu wecken. In diesem Fall liegt eine allgemeine Fremdkonnotation vor. Przegladprasy swiatowej. Dennoch spielt der phrasematische Bereich eine wichtige Rolle bei der Gestaltung der Fremdkonnotation in Übersetzungstexten. mit Ausnahme der Termini. Pietruszewska I.] nocMepTHbie 3anncKn nnKBHKCKoro Kjiy6a. TopAenHyK Η. JIy>KHHa H. in Texten von Profil und Forum zu sehen ist. daß die Feststellung der Art von Fremdkonnotation (konkrete/allgemeine) eine labile Größe darstellt. Wenn ein gegebener Ausdruck mehrmals in Texten verwendet wird. Bei Phrasemen kann sie jedoch nur empirisch. daß das betreffende Textfragment unnatürlich erscheint. die von Empfänger zu Empfänger variiert und in hohem Maße von deren Fremdsprachenkenntnissen sowie vom allgemeinen Bildungsniveau abhängt. Verschiedene Texte der der Zeitschrift Forum. QUELLEN (Cz): (Forum) : (Len74): (Len87): (Pick): (Pietr): Czechow [Tschechow]. «im Ausland»). durch eine Umfrage bei mehreren ZS­Trägern festgestellt werden. was u.. In den meisten oben angeführten B eispielen ist eine allgemeine Fremdkonnotation zu verzeichnen. und nur bei den B eispielen (10) bis (13) ist eine konkrete (englische) Fremdkonnotation festzustellen. Cocr. In: Czechow. JleHHHrpaa. Warszawa 1957. Dziela. kann es zu einer Entlehnung kommen. Ch. Man darf jedoch nicht vergessen.a. Im Vergleich zu anderen Trägem der Fremdkonnotation in Übersetzungstexten ist der Anteil der phrasematischen Sphäre nicht groß. Bezbronna istota. Sie sind für den Forscher nicht zuletzt wegen ihrer internen Vielfalt sehr interessant. COCT. Nasz sklad. TeopuH nepeeoda u nepeeodnecKax npaianma. The Capriccio and Ostinato of Texts. Proceedings of Nobel Symposium 51. S. 1111 PL-20533 Lublin 366 . Text Typology and Attribution. Moctcea WILSS. RECKER. Stockholm. Opole. Kognition und Übersetzen. Ja. Η. BIBLIOGRAPHIE Federalnej ALLÉN. 1988.. Dr. Tübingen. Elementy frazematyki.I.. Hamburg. LEWICKI.. Roman LEWICKI Adjoint à l'Institut de philologie russe et slave Universytet Marii Curie-Sklodowskiej Przedwiosnie.. 1982. Slavia Orientalis. 1­2. W. In: Allén. 1991. Text Processing. Verschiedene Texte der Zeitschrift Profil. S. Text Processing as a Theme.). Text Analysis and Generation. Warszawa 1976. CHLEBDA. Wprowadzenie do frazeologii nadawcy. PEJ4KEP. (éd. W.. Dwa polskie przeklady opowiadania Gogola Szynel. 1988­91. 1985.(Pol): (Profil): Ilojibma ­ crpaHa flpy3eñ. R. Ζ zycia Republiki Niemiec. 1974. Ά. mais même le professionnel connaît par moments les affres de l'amnésie. la langue d'arrivée (LA). d'autant moins que la forme a partie liée avec le fond.Retrouver le cliché en langue d'arrivée ou du bon usage du cliché Herbert Eisele Sommaire 1. Sources 8. Cependant. Modalités de recherche du cliché 6. où la forme ne fait pas double emploi. en passant d'un idiome à l'autre. en cherchant à l'exprimer. mais n'arrive pas à le formuler. En quête de l'emballage idoine 4. Comment procéder pour former le futur traducteur à la nécessité d'user du cliché? 7. mais jetons l'emballage. il faut se défaire du moule d'origine pour retrouver la liberté d'expression dans sa langue. Comment s'en sortir? 3. Introduction 2. dans un premier temps. Idéalement il comprend le message. Nouvelles frontières 9. le message à redire. 367 . C'est plus facile à dire qu'à faire. Conclusion Annexe 1. à moins qu'il ne soit très entraîné à passer de l'une à l'autre. concentré qu'il est sur le sens à capter. Puis. Introduction Pour le traducteur. dans sa faculté d'expression propre. il se trouve préconditionné par la forme du message en langue source au point d'oublier sa propre langue. le texte en langue source (LS) produit un lavage de cerveau quant à la forme. Le résultat est qu'il se trouve comme paralysé. notamment pour la plupart des locutions à double-fond. Définition tentative 5. 2. aux signes. à l'expression. le contenu. Comment s'en sortir? Par un exercice de dégagement se disant: gardons le sens. alors que pour nous il s'agit d'un lieu de passage privilégié. de trouvailles fort jolies au départ sont devenues des stéréotypes. convenience language». selon la plupart des usuels. Ce goût est flatté par le prêt-à-porter. Tant d'abnégation a naturellement son prix et ne s'obtient qu'à force d'exercices d'équilibre mental. les légendes. En revanche. au musée par goût du cliché. Nous sommes loin de l'art littéraire et du vaillant traducteur acrobate opérant en LG et qui doit redoubler d'efforts pour égaler l'originalité de son auteur. on va au concert. Blackwell 89. comme à la bourse (le $ a cédé du terrain) ou en droit (interjeter appel) qui. en effet. dans son étendue dépasse le terme et sort de ce fait de la terminologie à proprement parler pour entrer dans le domaine de la phraséologie technique. lieu commun. Définition tentative Notons d'emblée que le cliché prend une connotation bien plus positive ici (après tout. En effet. Ce jargon peut avoir ses formules fleuries. qu'on pourrait aussi appeler terminologie composée. les fables par ce même atavisme ! ). En quête de l'emballage idoine Après avoir jeté le conditionnement d'origine. à obtenir le maximum d'effet avec un minimum d'effort2: on est d'autant plus facilement compris qu'on emprunte les sentiers battus. notre convoyeur de fond devra rechercher la forme la plus attendue pour toucher son public cible. son public cible. poncif. 17 368 . en LG cliché rime avec banalité (souvent redite). 15 "the cliché is a labour-saving device. Le sacrifice de l'originalité se fait sur l'autel de la communication. mais où le lieu commun n'est pas fréquentable. the line of least resistance". polis par l'usage. non le fond. 4. c'est-à-dire la formule consacrée et affectionnée du spécialiste. que la langue générale (LG) ne veut bien lui reconnaître. dans cet exercice de retrouvailles. Redfern: «accepted tokens of communication. Cette ascèse vise. par le truchement du cliché. le cliché.3. cf. au théâtre. voire obligé pour se faire comprendre sans peine1. Clichés & Coinages. Et cette forme est ce qu'on pourrait appeler. peut-être un peu abusivement. Le traducteur doit non seulement épouser les idées de son auteur. doit retomber sur ses jambes en LA. qui nous intéresse dans le cliché. il faudra réemballer la marchandise au goût du consommateur du marché d'import. 1 2 C'est la forme. Il s'agit bien de stéréotype qui. idem p. on écoute les contes de fée. Par conséquent. entre grand écart et saut périlleux. p. le traducteur technique (et c'est de lui qu'il s'agit ici). mais également le jargon (la formule consacrée) de son lecteur. tout en produisant une copie lisible. en habillant l'idée à faire passer (le fond) de la forme la plus communément acceptée. qui laissent assez d'arbres pour qu'il y ait encore de l'ombre). idem p. voire l'abus de langage. le traducteur est entremetteur et aplanisseur pour le commerce d'idées. Après tout. Flügel stutzen . 22. confronté au cliché. Il est progressivement conquis par l'aisance avec laquelle il peut suivre le développement des idées. puisqu'en sylviculture les coupes claires sont plus sévères que les coupes sombres. Le cliché établit donc un rapport de confiance entre messager et destinataire. La fonction du cliché. «blitzschnell schaltend» sachant par avance par quel verbe la phrase va se terminer. de se perdre dans la jungle de la mésentente3. C ' est d ' ailleurs ce mécanisme langagier qui fait que le renvoi du verbe en fin de phrase ne pose aucun problème de communication aux locuteurs allemands. A non-cliché text would mean starting a new hare each sentence. à la rigueur. dans ce cas. soit par approximation dans le cas du néophyte encore malhabile dans son apprentissage d'un sociolecte que son changement de statut social l'oblige à assimiler. Cette portée mérite encore quelques réflexions. tout d'abord quant à l'intelligibilité du discours. 3 Rémy de Gourmont: une page sans clichés est une suite d'énigmes. c'est-à-dire de pièces à conviction acceptées d'avance: la formule connue véhicule une valeur implicite. suppléer les parties manquantes ou. le lieu commun. De ce fait. comprend immédiatement le message. soit par emprunt mal compris d'une langue technique (exemples: «d'entrée» pour «d'emblée» ou peut-être par tronquage «d'entrée de jeu». car la forme qui le présente est transparente pour lui au point que même un énoncé partiel lui livre d'emblée le tout. ce qui l'incite à participer activement au processus de communication. cela rebute l'esprit le plus curieux. Kurs einhalten . soit par jeu. à saisir la signification. est de servir de monnaie linguistique. tout d'abord un peu méfiant de ce qui peut bien s'offrir à lui. id. un cliché peut subir une déformation par l'usage. On pourrait dire dans ce sens que le cliché instaure une certaine complicité entre le traducteur et son lecteur. au sens noble du terme. p.Voilà donc délimité le champ sémantique du cliché et esquissé sa portée en langue de spécialité . puisque tel sujet régit habituellement tel verbe (collocation usuelle): (Massnahmen treffen . Gare à lui s'il s'écarte des chemins battus! Il risque fort. Tel Mercure. lequel pourra même. 157 369 . comme en allemand. ce qui est un contresens. indiscutée (idée reçue). Tout comme un mot.rogner les ailes. «pommes de terre en robe de chambre» pour «en robe de champs». le lecteur peut anticiper sur le déroulement du discours. Le traducteur qui en use répond à 1 ' attente de son lecteur.prendre des mesures. Le cliché c'est le succès assuré en communication par la facilité qu'il offre à comprendre. c'est le marché où les esprit se rencontrent! Le traducteur aurait tort de se priver de l'aubaine. Le lecteur.tenir le cap). et enfin le «journalais»: «opérer des coupes sombres dans un budget». jamais rien ne «vient tout seul» et cela d'autant moins qu'on est perturbé par la formulation en LS. selon le sujet. En somme. Il tâtonnera. pour courante qu'elle soit. car même en traduisant vers la langue maternelle. cherchant ses mots et finira par sortir des incongruités. originalité au-delà. Dans la formation du traducteur. Modalités de recherche du cliché A première vue. Vouloir mettre la réflexion à la place du réflexe est se condamner par avance. mais dont il sera parfaitement incapable de redire le message dans l'autre langue de façon intelligible. La recherche de la banalité va à l'encontre et de notre éducation et de notre affirmation de soi. l'effort doit porter sur le collationnement des formes entre deux idiomes. Est-il besoin de répéter ici que «banalité». De plus. mais se limite à la forme linguistique. L'objet de cette recherche étant l'expression. et alors c'est de toute façon de la peine perdue. ou bien on travaille en thème. il peut paraître ou futile ou sans espoir que de vouloir rechercher «le cliché» en LA. Chez un sujet entraîné il sera passager. banalité en-deçà des Pyrénées. ce que fait le bimilingue placé devant un texte à traduire dont il comprend parfaitement le sens. Celui-ci. et là il n'y a plus d'évidences sauf celles qu 'on remarque. aux tournures exprimant les idées quelles qu'elles soient. comme on dit scolairement. n'est ni la chose dite. ne s'impose pas pendant l'effort rédactionnel et a même une fâcheuse tendance à s'esquiver. dans ce sens. «évidence» vient du verbe «évider» et cela nous ouvre de nouveaux horizons. Nous avons vu que la banalité. 370 . à désapprendre. à nous défaire de certains réflexes acquis et à surmonter notre tendance naturelle vers l'originalité. ni le concept évoqué.5. s'il ne préfère pas simplement abandonner la partie. le cliché ne voulant pas «couler de source». il convient donc d'insister sur ce souci que celui-ci doit avoir pour s'assurer de dire le message recueilli du texte de départ de la façon la plus banale possible en LA. coulant de source. La formation poursuivant cette recherche nous obligera. Un tel raisonnement est un peu simpliste. laquelle évacue en quelque sorte toute autre forme dans l'esprit du sujet traduisant. de ce fait. Cette mise en attente produit un effet inhibitif passager ou durable. chez un «bimilingue» il sera durable en l'absence du réflexe ambilingue qui ne s'installe qu'à force de faire des exercices à cette fin. en se concentrant sur la compréhension de l'énoncé. car ou bien on traduit vers sa langue maternelle et dans ce cas le cliché «vient tout seul». met en veilleuse sa capacité de dire. la forme habituelle et particulière de langue générale ou de langue de spécialité désignant un concept donné. Le traducteur. mais laquelle? ou encore le découpage de la viande. au sens strict du terme. il faudra éveiller en lui la curiosité du cliché.6. les champs sémantiques d'un concept sont rarement congrus d'un idiome à l'autre et a fortiori leur expression linguistique. mais également une protection pour le traducteur. le cliché jouant donc déjà un rôle essentiel à ce stade. etc. permet un collationnement plus aisé des clichés les exprimant. L'examen d'expressions pressenties doit débusquer les fauxsemblants. En témoigne par exemple la variété de noms botaniques pour une seule plante. Chaque peuple habille la vérité (=réalité) à sa façon. d'une formule toute faite d'un idiome à l'autre. Cependant. mais il n'en couvre souvent qu'une partie ou y englobe des réalités connexes exclues dans l'autre costume idiomatique. il doit prendre certains précautions dans le choix du cliché. 371 . la désignation divergente du cri de tel ou tel animal par onomatopée. mais libre comme un hors la loi. quasiment tout texte comporte des passages à problème que l'on peut faire ressortir dans un exercice de traduction. ce qui donne «à chacun sa vérité». en demandant si le sens recueilli du passage difficile connaît une expression toute faite en LA. tout comme le couturier. soit par consultation de sources extérieures au chercheur. Naturellement. On voit donc à la lumière de cette réflexion que le cliché ou la formule consacrée n 'est pas seulement une facilité pour la délivrance du message. Jourdain. Ce costume non seulement habille un même concept différemment d'une langue à l'autre. s'arrête à l'habit qui vise à cacher la réalité toute nue et il doit dépister le costume folklorique qui habille cette réalité. mais avec la réserve importante que le chercheur n'est pas maître de l'appellation. Comment procéder pour former le futur traducteur à la nécessité d'user du cliché? Dans un premier temps. doit aussi être routinière. pour être rentable. comme l'éveil àlaprosedeM. L'exercice est onomasiologique. Si cela est éminemment vrai en langue générale. en clair. le cliché de préférence. Il est donc plutôt difficile de trouver l'équivalence. la langue technique des sciences et sciences appliquées autres que sciences humaines. Et ce n'est qu'après avoir cherché en vain avec toute la diligence requise que le traducteur devient libre. opérant avec des concepts très proches sinon identiques. D doit choisir tout d'abord parmi les formules existantes celle qui convient. L'activité traduisante. Ce collationnement implique la délimitation du champ sémantique de la locution en LS et l'examen d'expressions qui s'offrent soit spontanément. Cette sensibilisation doit devenir un nouveau réflexe. Une phrase dans une langue est idiomatique en ce sens qu'elle est le fruit d'une culture et du génie de la langue propre à un peuple qui perçoit la réalité différemment de son voisin. Celuici ne s'établira que par une pratique constante. Nouvelles frontières Traquer le cliché a ses limites. l'aisance de communication. Elle évoluera probablement plus facilement par extension sémantique. c'est-à-dire conduisant au but. etc. C'est la voie publique. Sources On se trouve ici en terrain inculte qu'il s'agisse de la LG ou de la LT. le chemin battu. Cette absence de sources rend le réflexe du cliché encore plus nécessaire d'une part pour faire le travail quotidien et d'autre part pour compulser un stock à toutes autres fins utiles. surtout en LT où la nouveauté est de mise. Le cliché est toujours une valeur sûre.4. adjectif . Mais il faut le trouver et le trouver convenable. s'il recouvre la même réalité technique. une extension de la termino. «si vous voulez»). nom .adverbe en les classant alphabétiquement par mot-clé et analogiquement par sujet/thème.adjectif. Conclusion L'usage du cliché s'impose au traducteur par la facilité qu'il lui offre à faire passer le message. Cf. Mais cette nouveauté concerne plutôt la termino que la phraséo. 8. laquelle mettra plus de temps à s'ouvrir à la néologie du fait de sa complexité. la chasse au cliché est encore plus indiquée en langue technique (LT) qu'en LG. puisque la phraséologie technique constitue. Pour voir comment évolue le cliché ou plutôt comment naît un cliché. celle qui est indiquée sur la carte qu'il faut naturellement consulter. «écoutez». il suffit de brancher la radio ou la TV et ça se passe de commentaires («absolument». 9. encore que l'innovation ne soit pas exclue. 7. il faut d'abord qu'il trouve son chemin qui doit déboucher sur la voie publique. mais en LT on débarque sur une terre inconnue. Le traducteur lâché dans un texte est comme dans un épais fourré. le cliché s'offrant comme mot de passe par excellence. annexe. en somme.De ce fait. 372 . Il faudrait prendre systématiquement les différents types de collocation clichée. par exemple verbe nom . Le défrichage pourrait en être fait selon le modèle terminologique.verbe. Il est vrai que certains usuels font état de locutions et/ou recensent des phrases clichées avec plus ou moins de bonheur pour la LG. L'économie des moyens qui résulte de cet usage est doublement appréciable. ne connaissant pas encore le message. La recherche et l'usage du cliché devront. pour traduire.L'usage du cliché donne confiance au lecteur. on se charge du sens au mieux. évitant les préventions que le lecteur pourrait avoir en abordant le message. s'inscrire dans une stratégie générale (voilà un cliché relativement récent ! ) de traduction visant à 1 ' efficacité avant tout en passant par les voies de la moindre résistance pour délivrer le message. schématiquement. Le message ainsi présenté franchit non seulement les barrières linguistiques. Un cliché dans une langue n'en a rien d'équivalent dans l'autre: tendu comme un ressort franchir une porte regagner son domicile assurer un service to catch cold to lop & crop to run errands etc. encaisser # sich über etwas aufhalten cancelar un cheque _ 373 . naturellement. mais également les barrières psychologiques. tout de go sans faire dans la dentelle . De tout cela il ressort que. compte tenu du contexte. la vigilance est de rigueur! Annexe La recherche du cliché doit s'entourer de quelque précaution. à quatre cas de figure (sinon plus): 1. mener rondement (son affaire). «in Bausch und Bogen» (ablehnen) verwerfen rester accroché à qc. et le cliché en est une. Dans ce cas.// négat. 2. eu égard. se scandaliser de qc. Un cliché peut receler deux sens ou nuances: to lock up money ohne viel Federlesens save invest prestement. qui est dans une situation d'infériorité. ici sujet pour objet. Un cliché en langue source semble avoir des équivalents formels en langue cible: Gefahr laufen courir des risques to run a risk mais qui débouche sur un faux sens.3. cette allusion disparaissant en langue cible: vérité de La Palisse fil à'Ariane vis à'Archimede ou change de symbole: rat de bibliothèque bookworm Bücherwurm Binsenweisheit truisme Leitfaden guideline(s) Schnecke worm. rued"Assas F-75270 Paris Cedex 06 374 . to cross a bridge traverser un pont (au lieu de passer) 4. endless screw Herbert EISELE Enseignant Institut supérieur a" interprétation et de traduction 21. Enfin un cliché relève de l'usage allusif propre à l'idiome source. 2.Metadiscourse Collocations in Scientific Texts and Translation Problems: Conceptual Analysis Nadezhda K. metadiscourse collocations Conceptual patterns of implicit metaphors that motivate lexical cooccurrence in scientific metadiscourse 7. 5. 375 . Dreyfus 1985. Riabtseva «Artificial intelligence will change the questions people ask and the methods they use. 3. 6. A cognitive context of the problem A linguistic context Idiomatics in translation The conceptual background of idiomatics Translating academic style.» H. languages 10. Practical benefits 9. 4. Conceptual analysis and lexicography The problem of idiomatics is changing greatly under the influence of a new scientific context and new scientific theories. Dreyfus / S. Summary 1. Translation implications 8. Conceptual worlds vs. Computers caused deep changes in almost all scientific disciplines and made them turn to a cognitive perspective.1. Computers has made us realize that the most important human activities . as language is absorbing all peculiarities of human mentality. Such a theory should be based on linguistic research.are of a predominantly subconscious character.creation of an alphabet. and creation of computers.behaviour and thinking . A cognitive context of the problem: FIGURE 1 INTELLECTUAL REVOLUTIONS CREATION OF AN ALPHABET CREATION OF COMPUTERS FOR INFORMATION PROCESSING: MODELLING HUMAN INTELLIGENCE SUBCONSCIOUS BEHAVIOUR AW 7\\ KNOWLEDGE REPRESENTATION THINKING LINGUISTIC COMPETENCE FIGURE 2 There were only two intellectual revolutions in the history of mankind . And such a theory can't help being cognitive. That is the main difficulty in artificial intelligence practice. So it needs a solid theory of human intelligence. 376 . cf.LEXICS . Apresian 1974. 1985. 2.MEANING . Cf.PHONETICS . Winograd / Flores. That is why linguistics is now becoming the main science in reconstructing mentality. In cognitive perspective the subconscious apparatus of communication includes knowledge representation and linguistic competence. Chomsky 1988.SUPERSYNTAX .SYNTAX . Linguistic competence is a composition of four general linguistic abilities revealing a native speaker: 377 .The cognitive perspective in studying communication leads to a more adequate modelling of human intelligence. The cognitive revolution implies new approaches to all linguistic problems. A linguistic context: FIGURE 2 LINGUISTIC COMPETENCE UNDERSTANDING AND GENERATING INTELLIGENT UTTERANCES AND TELLING THEM FROM ERRONEOUS AND ILLITERATE ONES DISCOURSE PERCEPTION WITH ITS SIMULTANEOUS PROCESSING AT ALL LINGUISTIC LEVELS: .PRAGMATICS COMBINING WORDS IDIOMATICALLY FIGURE 3 Linguistic competence is one of the most prominent features characteristic to subconscious human intelligence.MORPHOLOGY . Lakoff 1986. Translation means a 378 . translational. provided it wants to do it. 3.(1) He/she can understand and generate intelligent utterances. . and so on. In Russian. And that is the right interpretation. and express one and the same meaning and intention in different linguistic ways. and at all linguistic levels . (4) He/she can subconsciously combine words idiomatically. (2) He/she can process discourse at the time of its perception. Idiomatics in translation: FIGURE 3 DISCOURSE COLLOCATIONS INTRALINGUISTIC IDIOMATICS: LINGUA 1 . for example. From interlinguistic. but «sit on it». and tell them from erroneous and illiterate ones. the most part of discourse collocations turn to be idiomatic.MENTALITY INTERLINGUISTIC IDIOMATICS SUBCONSCIOUS SUBSTITUTION FOR NON-IDIOMATIC EXPRESSIONS (SUB)CONSCIOUS SUBSTITUTION FOR IDIOMATIC COLLOCATIONS CONSCIOUS COMPARISON OF L-l AND L-2 COLLOCATIONS: CONCEPTUAL BACKGROUND FIGURE 4 Translation theory is the only linguistic discipline which is able to expose the full extent of idiomatics in a language. Intralinguistically such expressions are not considered to be idiomatic but interlinguistically -they are. we don't go to bed. point of view.from phonetics to meaning and pragmatics .simultaneously. (3) He/she can paraphrase discourse.as they can't be translated word by word. but «go for sleeping». we don't rate a bus.MENTALITY INTRALINGUISTIC IDIOMATICS: LINGUA 2 . like in to put a question FIGURE 5 It is not accidental that most discourse collocations are idiomatic. Eleonor Rosch . That's why a Frenchman may say in stead oil pay attention to . sense. in different ways. etc. time is money. PROTOTYPE SITUATIONS. It thus can bring unconscious linguistic traits into consciousness and realization. All of them have much in common and extend each other. and motivation. Rosch 1975]. and this conceptual organization can be traced in the way how words combine with each other in discourse. a question = "a barrier". This apparatus can be successfully applied to studying idiomatics in scientific discourse and explaining the rules of its translation [cf. categorization. "an obstacle". Lakoff. etc. There are several ways in which philosophers present conceptual organization of mentality. Cf. Their idiomatics is «meaningful» . 1986. Different nations think. 4. And vice versa: lexical co-occurrence in discourse exposes conceptual organization of mentality. their comparison and differentiation. They involve images.contrast between two languages. 379 . LAKOFF: INTERPRETING ABSTRACT THINGS AS IF THEY WERE PHYSICAL AND PERCEPTIBLE: e.*I make attention at. Our mentality is conceptually organized. The conceptual background of idiomatics: FIGURE 4 CONCEPTUAL BACKGROUND OF DISCOURSE COLLOCATIONS «COMMONSENSE IMAGES»: FOLK THEORIES.is to submit it to conceptual analysis. ACCORDING TO E. [Smadia 1989].ROSCH: APPLYING SIMPLE AND PRIMITIVE DESCRIPTIONS TO COMPLEX SITUATIONS.it is conceptually grounded and motivated.g. Every language reflects the mentality of the nation. fruitless idea. George Lakoff speaks of «folk theories». «conceptual». ACCORDING TO G. common sense. but they never coincide completely. translating word by word his native expression Je fais attention à qch.of prototypes. Common cultural traditions often lead to similar conceptual systems. The best way to do the job . in a certain. . . 380 . Translating academic style. Metadiscourse collocations in academic style are phraseologically bound.phraseologically bound.communicatively obligatory.metadiscourse collocations. . as they are the result of subconscious implicit metaphorization of mental world. consists of the text and the metatext. metadiscourse collocations: FIGURE 5 SCIENTIFIC DISCOURSE CONTENTS PROPER: TERMINOLOGY PROPOSITIONAL CONTENTS DICTUM METATEXTUAL METASCIENTrFIC METADISCOURSE MODAL/MODUS EXPRESSIONS ORGANIZATION OF PROPOSITIONAL CONTENTS: METADISCOURSE COLLOCATIONS: communicationally obligatory rhetorically relevant phraseologically bound SUBCONSCIOUS IMPLICIT METAPHORIZATION OF MENTAL WORLD: CONCEPTUAL PATTERNS FIGURE 6 Scientific discourse. which motivate lexical cooccurrence in scientific discourse and make it idiomatic. Metadiscourse collocations in academic style are: .rhetorically relevant.terminology and its «wrapping». . from referencial point of view. This metaphorization is of several conceptual patterns. propositional contents and its modal (modus) characteristics.5. particularly from interlinguistic point of view. It develops through such expressions as to observe a tendency. Conceptual patterns of presenting mental world : implicit metaphors motivating lexical cooccurrence in scientific metadiscourse: FIGURE 6 «MENTAL WORLD» METAPHORS «BRAINS ARE EYES»: A PERCEPTIVE IMAGE OF SCIENCE to observe a problem. a deep thought. to review a theory. to come accross unexpected problems. The metaphor «brains are eyes» creates a «perceptive» image of science and cognition.OVERCOMING A BARRIER e. to throw light on the question. a bright idea. a blurred concept «COGNITION IS A HARD WORK»: A DYNAMIC IMAGE OF SCIENCE AS IF IT WERE: . to demonstrate I display an approach. to build a theory. In different languages this conceptual pattern generates similar but not 381 . to demonstrate an approach.A FIGHT. to follow one's way of thinking. to supply arguments. . Such collocations are motivated by the existing connections between perception and cognition. the roots of the theory.A HARD ROUTE. a direction of thoughts. a tendency. etc. to show I trace I scan a problem.BUILDING. .6. to review a theory. a blurred concept. The main patterns of conceptualizing are the metaphors «brains are eyes».g. a rough idea «KNOWLEDGE IS A PLANT»: A BIOLOGICAL IMAGE OF SCIENCE a mature theory. and some others. a fruitful hypothesis.A STRUGGLE. to accumulate knowledge. a vague meaning. resulting in divergent and numerous phraseological collocations. to package an idea. «knowledge is a plant». . . to generate an idea Mental world is conceptualized in a lot of implicit ways. «cognition is a hard (physical) work or a struggle». Most of them are used in scientific metadiscourse subconsciously in the form of idiomatic metadiscourse expressions. «to go beyond the limits of widespread beliefs». etc. presenting it as a hard route that should be gone from its beginning to the end. in Russian we can say «to build a chain of thoughts». Such conceptual patterns: . Translation implications In fact there are a lot of ways to metaphorize cognition and present it as if it were a physical thing. «digging» and extracting something important out of deep layers and bringing it to the surface. to generate an idea. to hit upon an idea. A dynamic image of science gave birth to numerous collocations. in Russian we can say «to look at the meaning». but «restoring» their meaning in the translating language with the help of the corresponding phraseological collocations. . The metaphor «cognition is a hard work or a struggle» creates a dynamic image of science. to follow the way of thinking. to come across unexpected problems. a rough idea. the roots of the theory. For example. deep understanding. etc. «to deepen cognition and understanding». This is the most common tradition of subconscious conceptualization of abstract and unperceptible phenomena. «to return to the idea».direct our understanding of unperceptible world. structure and order this understanding. a fruitful hypothesis.identical collocations. generally characteristic to mentality and accordingly . Such collocations are motivated by the fact that cognition is a hard mental work consisting of numerous intellectual operations. to supply arguments. etc. or as if it were building or constructing something high. generated by a similar conceptual pattern. For example. such as to build a theory. or «mining». 7.create linguistic means of describing mentality. to shake beliefs. 382 . to accumulate knowledge. It is implicitly present in such expressions as a mature theory. The best way to render such expressions in another language is not translating them word by word. a struggle against difficulties.to all languages. In different languages this conceptual pattern generates similar but not identical expressions and word combinations. solid and strong. . «to glance at the principles». «the edifice of science».generate phraseological expressions that do not coincide in different languages. The metaphor knowledge is a plant reflects a «biological» interpretation of cognition and science. «to break an opinion». a direction of thoughts. 9. Every notion. to put a task they both have a connotation of "something.8. otherwise he will mix different conceptual worlds. In English the corresponding notions have their own conceptual peculiarities. in Russian the words «a question» and «a task» express intersecting concepts: there are meanings that they both can render. complex or simple. A concept can be poor or rich. they have something in common conceptually. were used as a basis for compiling an expert computer system called «Version» . as corresponding experiences and associations differ. On the other hand. as in Russian. The frame of its linguistic software is presented in the thesis to the conference. languages: examples «Conceptual world» is a structure of notions and relations between them. These conceptual links explain why Russian «question» can sometimes be translated as a task. however. that when translating a text from one language into another. usage. reflecting the corresponding experience concerning questions and tasks. or a concept.is a mental reflexion of something external. words in different languages. as in: to resolve I bring up I raise a question vs. 383 . All such expressions expose the way how we conceptualize our experience. a translator should start thinking in the other language. to perform I carry out I do I undertake a task. and that this fact is registered in the Russian conceptual world. as if they are "a barrier". associations and connotations. that is. though similar in meaning.through words' meaning. and how this experience direct lexical cooccurrences. On the one hand. as they both can be coped with. through their predicates. and not vice versa. The «superidea» of such an enterprise was.meant as a linguistic assistance in self-translating scientific papers into English. . But in other respects they differ: in Russian it is possible to say «to close a question» and «to fulfil a task». that should be overcome". Practical benefits All these considerations laid out here very briefly and roughly. In the expressions to put a question. separate or independent. Concepts are forming in experience and materialize in language . Since conceptual worlds do not coincide completely. often are used differently. So in Russian these two words show that there is something common between a question and a task. For example. their conceptual patterns differ. Conceptual worlds vs. incomplete and text­dependent. Conceptual stereotypes very often form a conceptual barrier between two conceptual worlds. For example. "uncertainty". unsystematic. was translated into Russian many times. questionable means "doubtful". in question. In English. Such «conceptual situation» means at least two things. but also generate conceptual stereotypes. the meaning of "doubt". It can be traced in the expressions beyond all questions. The first is a lexicographical one. B ut now it can become theory­dependent. Up to now lexicographic practice in this respect was completely empirical. the English word a question has. *■ H V J V iJlVl WVSIJ For example. or to render this meaning into English by question. The second is a translational one. languages V U I I V V L T l U U l Ü V V 1 W I T L/Wk). And this realization should become a matter of linguistic education. or "a barrier. among others. out ofquestion. progressive and complete. This will make it exhaustive. The concept of question in Russian is associated with "a thing that is hindering the normal course of affaires". Conceptual analysis and lexicography The realization of the conceptual background of lexical cooccurrences in discourse opens new perspectives in presenting word combinations in translators' dictionaries. but also different conceptual worlds. The conceptual differences between Russian and English words "question" are also evident in their derivational meanings. to call sth. Russians do not associate question with doubt and uncertainty. occasional. Though ­ he could have to. and always ­ using the word "question".Conceptual patterns not only organize the conceptual world. That is why an Englishman can say highly questionable. in Russian the corresponding derivative means only "not knowing". In Russian conceptual world this meaning is almost alien to the word «question». 10. past question. it is very difficult for a Russian interpreter to associate "doubt" with the English word question and questionable. explanative.. 384 . that should be overcome". but also a doubt. These stereotypes very often hinder interpreters from realizing how people DeoDle think in other laneuaees. In other words. the interpreter should first realize the conceptual difference between two conceptual worlds. without question. This concept doesn't include the connotation of "doubt". Dictionary writers and compilers should realize that they present not only different meanings and usages of words. In order to translate the word question into Russian by "doubt". And there was not a single translator who ever suspected that it was not only a question. The famous Hamlet ' s exclamation To be or not to be ­ that is the question. but a Russian ­ can't. ad hoc. H. Massach. N. Cognitive representation of semantic categories. G1AKOFF. RIABTSEVA Collaborateur scientifique Institut de linguistique Académie des sciences de Russie Semashko 1/12 103009 Moscou Russie 385 . Language and problems of knowledge. 3. APRESIAN. CRAIG (ed. Moscow. T. N. 104. 1985. of Experimental Psych.Understanding computers and cognition. The missing link. FLORES . N. In: J. F. Nadezhda K. Mind over machine: The power of human intention and expertise in the era of the computer. E. CHOMSKY. Noun classes and categorisation. 1986. DREYFUS / S. 1988. Amsterdam.BIBLIOGRAPHY Yu. In: Literature and linguisitic computing. 1985. ROSCH.SMADIA. Lexical cooccurrence.). 1974. Lexical semantics (in Russian). 1975. WINOGRAD. DREYFUS.. Classifiers as a reflection of mindJn: C.A. F. 1989. . J. Machine Translation. S. Indem vgl.21 f.. Machine Translation: Past. entweder des allgemeinen Lexikons odereines eigenen Idioms-Wörterbuches2. von pronominalen Bezügen usw. Future. insbesondere die Bedeutung des Kontextes für das Identifizieren einer Mehrwortverbindung in der Analysephase.aber auch Mehrwortverbindungen überhaupt . Sie räumen gleichzeitig ein. S. S. Dabei unterstreichen sie. H.96 f. die alle mit dem Schaffen von Übersetzungsprogrammen Befaßten ebenso wie die Nutzer solcher Programme anerkennen.64. wird meist nicht gesagt. die Übertragung von Phraseologismen wird lediglich zusammen mit der Auflösung von Mehrdeutigkeiten. WJ..Phraseologismen Crux der Maschinenübersetzung Annemarie Schmid Der Titel umreißt eine Tatsache in der Maschinenübersetzung (MÜ). daß der für das Erkennen der Verbindung relevante Kontext nicht generell zu bestimmen sei. München-New York (Saur) 1978. Lehrberger/L. Phrasal Verbs und Mehrwortverbindungen überhaupt seien Bestandteile des Lexikons. die Phraseologismen . gestützt auf ihre reiche Erfahrung mit MÜ im technischen Bereich.in ihrer Terminologie Idioms. S. ja der ganze Text mitberücksichtigt werden müßten. S. Hutchins.in ihrer Terminologie groupings. Bourbeau.28.25. Linguistic characteristics ofMT systems and general methodology of evaluation. Phrasal Verbs. collocations . S.E. vgl. je nach Fall eine längere Passage. S. Bruderer. S. vgl. Dem gegenüber gehen Lehrberger/Bourbeau3 in ihrem 1988 erschienen Werk Machine Translation näher auf die Schwierigkeiten ein. 387 . Chichester (Ellis Horwood) 1986. Phraseologismen. Amsterdam-Philadelphia (Benjamin) 1988. 43.//fl«dè«c/i der maschinellen und maschinenunterstützten Sprachübersetzung.194. S.. der vollautomatischen wie der humangestützten MÜ.und Synthesephase verarbeiten. Present. Wie die verschiedenen Programme Phraseologismen in der Analyse.der MÜ bereiten. unter den noch zu lösenden Problemen der MÜ aufgezählt. je nachdem.16 f. Sie weisen sie den noch ungelösten Problemen oder den unüberwindlichen Grenzen der MÜ zu.21. ob sie dieser mit Begeisterung oder Skepsis gegenüberstehen. In der umfangreichen Literatur zur MÜ1 wird berichtet.68 f. S. Stellt man sich die Frage nach den Gründen für die an den Beispielen ausgewiesenen Fehlleistungen im Bereich des Phraseologischen. Lexie folgen. daß die Programme LOGOS und METAL. im Medium seiner Sprache durch In-Relation-Setzen von Nennungen Sinn zu vollziehen. aber auch bei ihrer Übersetzung treten Fehlleistungen auf.'mesure innovateuse' in Beispiel [9]. Es handelt sich dabei um Texte."das Blicken in die Zukunft" in Beispiel [3].oder das Programm läßt den Neueintrag völlig unberücksichtigt. dem Grundansatz der MÜ entsprechend. Wenden wir uns nun unseren eigenen Beispielen der Übersetzung von Phraseologismen zu.Lehrberger/Bourbeau die Relevanz des Kontextes für das Erkennen von Mehrwortverbindungen thematisieren. Europe gets ready ."harte Gangart" in Beispiel 1. die parallel zur maschinellen Übersetzung von den Studenten des Innsbrucker Instituts für Übersetzer. looking ahead .S y stems und durch die Batch-Systeme LOGOS und METAL näher an (siehe unten).3 . Nimmt der Übersetzer zu Beginn oder im Verlauf der Übersetzungsarbeit Einträge ins Lexikon vor."Europa bereitet sich vor" in Beispiel [3]. Der Mensch ist in der Lage. das erklärt teilweise ihre thematisch breite Streuung im allgemeinsprachlichen und fachsprachlichen Bereich. Das interaktive Programm TSS tut dies in aller Regel auch. auch bei Phraseologismen ausnahmslos dem Modus des Umkodierens jeder einzelnen as. verweisen sie auf ein wesentliches Charakteristikum jeder Mehrwortverbindung hin.und Dolmetscherausbildung in den laufenden Ausbildungskursen übertragen wurden. so scheint die Antwort in einem umfassenderen Problem der MÜ beschlossen zu sein. . der Kommunikationspartner ist bei gemeinsamer 388 . Dieses wiederum hängt mit dem Problem des Sinns des ganzen Textes zusammen. die nicht dem Bereich des Phraseologischen im engeren Sinne zugeordnet werden können. ins Textganze. Sie stammen aus Texten. etwa im Falle der tag-questions in den Beispielen [7] und [11].oder es treten Fehlleistungen in der Verarbeitung auf. dem Problem mit den Relationen überhaupt.entweder korrekt verarbeitet. ex. Darauf kommen wir noch zurück. ex. Sieht man die nachstehenden Ergebnisse der Übertragung von Phraseologismen durch das interaktive System TS S/ALP. stellt man fest. die im Rahmen eines zweijährigen Forschungsprojektes von mehreren auf dem Markt befindlichen MÜ-Programmen übertragen wurden. etwa groupings oder Standardformulierungen. nämlich ihre starke Eingebundenheit in den Kontext. Unter den nachstehenden Beispielen finden sich Mehrwortverbindungen. landmark measure . werden diese nach unserer Erfahrung mit der TS S-Programm-Version 4. strong-arm tactics . . «Maschinenübersetzung: Möglichkeiten und Grenzen (Forschungsbericht)». lexie complexe und lexie textuelle folgende Grobklassifikation vor: Komplexe Lexien 'Groupings' (Gruppen) Kollokationen. Standardformulierungen /Standardtextabschnitte Sprichwörter Geflügelte Worte Besonders im Bereich der "festen Phrasen" bedarf es noch umfangreicher Untersuchungen gemeinsprachlicher und fachsprachlicher Texte. etwa aufgrund ihrer Morphologie oder Distribution. im bevorzugte engeren Sinn Analysen feste Phrasen phatische. Markierte und eindeutige Bezüge aber finden sich in natürlichen Sprachen nur in beschränktem Ausmaß. Vol. Linguistique Générale. Diese grundlegende Schwierigkeit der MÜ wirkt sich im Falle des Phraseologischen zweifach aus. von außen erkennbar und eindeutig sind. S. transitorische Phrasen.6/1991-2/3.a. Schmid. Phraseol. 389 .h. Wenden wir uns zuerst der Relation innerhalb der komplexen Lexie zu. die eine Konkatenation von Wörtern zu einer komplexen Lexie oder einer Phrase machen. b) die Relationen der komplexen Lexie oder der festen Phrase zum Kontext und Textganzen erfaßt und in der Übertragung mitbedacht werden5. Deshalb treten die meisten Fehlleistungen der MÜ-Programme beim Handhaben von Relationen auf4. sind. nicht markiert.Sprache und ausreichendem geteiltem Wissen imstande zu verstehen. Was dabei an kognitiven und psycho-physischen Fähigkeiten zusammenwirkt. so können u. aus dem Geflecht der in Relation gesetzten Nennungen den Sinn zu erfassen. etwa im Schriftbild.. welchediese Bezüge stiften. denn hier müssen a) die Relationen innerhalb der komplexen Lexie oder der festen Phrase. Die Bezüge der Interaktion und Interdependenz. entzieht sich noch weitgehend unserer Kenntnis und noch mehr der Analyse. Es ist auf alle Fälle vom Rechner nicht nachvollziehbar. welche Fachtexte im Bereich des Phraseologischen aufwerfen. in: TexTconTexT. die Abdichtung nach außen. Paris (Klincksieck) 1974 und seine Unterscheidung von lexie simple. er kann in einen Sinnvollzug eingebettetes Verstehen und Meinen nicht leisten. die Verdichtung nach innen. Pottier. Nach unseren eigenen Forschungen zu den Phraseologismen milmettre und angesichts der Fragen. treten nicht sichtbar in Erscheinung. vgl. wenn sie.156. théorie et description. Relationen/Bezüge zwischen den Wörtern nur erkannt und analysiert werden. A.l 15 . schlagen wir im Anschluß an B. Fehlt das jedoch. d. um zu einem zufriedenstellenden Ordnungsschema zu gelangen. einer neuen Sachverhaltsdarstellung mitgewirkt haben. In einer "Standardformulierung" wie admitted to hospital with suspected brain tumor ex.abstrakt.5/TSS durch Terminologisierung. H. 2/TSS haben wir es mit einer auf semantischer Interdependenz beruhenden internen Relation zu tun. insbesondere mit ihren semantischen Möglichkeiten auf verschiedene Weisen am Zustandekommen einer neuen Benennung.6/TSS a high throughput X-ray mission for spectroscopic studies . Tübingen (Niemeyer) 1978. einer «bevorzugten Analyse» von «sachbezogener Fixiertheit» wie Thun das nennt6. ausschlaggebend. Den Hörer/Leser oder Übersetzer kümmern sie weniger. S. Probleme der Phraseologie. vgl. Schmid. (=Beihefte zurZRP168) vgl. einen Sachverhalt zu benennen. Komplexe Lexien sind mit wenigen Ausnahmen regulär gebildet. Ein Vergleich mit der von einem Juristen gegebenen Übersetzung ins Deutsche machtdas deutlich deutlich: 'Treuhänder mit bestimmten Rechten und Pflichten'. Für sie ist das Ergebnis dieser Prozesse. In einem grouping entstehen die internen Relationen durch Integration und Verdichtung der denotativen Bedeutungen der Bildungselemente. Paris (Klincksieck) 1991. etwa zwischen denotativer und konnotativer Bedeutung. A. Im Bereich der Phraseologismen im engeren Sinne steht ihre interne Relation mit der menschlichen Fähigkeit zu abstraktem und figurativem Denken.50 und 52. die mit ihrem Potential als sprachliche Zeichen. von literal und figurativ in Beziehung. "Mettre à toutes les sauces".4/TSS entstammt die inteme Relation einer von den Fachleuten bevorzugten Art und Weise. also durch Eingrenzen der Referenz auf einen bestimmten Bereich entsteht. Analyse sémantico-syntaxique des lexies complexes à base de 'mettre'. 390 . während diese in qualified trustee ex."Röntgenmission für hochauflösende spektroskopische Untersuchungen". ex.Diese Relationen können nur in seltenen Fällen von der Syntax her identifiziert und charakterisiert werden. Innsbruck 1984 (1BK Sonderheft 57). Die Charakterisierung dieser Relationen gelingt eher von der Semantik her. Thun. zu einer Art "dédoublement" von konkret . In einer "Kollokation" wie to wield power ex. Über diese Prozesse zerbrechen sich die Linguisten die Köpfe. Feste Phrasen und komplexe Lexien sind sekundäre Bildungen aus mehreren Wörtern. wirksam zu werden7. Schmid. A. In durch Abstraktion oder Bedeutungsübertragung zustandegekommen Phraseologismen und Phrasal Verbs scheinen Prozesse semischer Verschmelzung und teil weiser oder totaler semischer Umschichtung. der neue Bedeutungsinhalt. Ein Beitrag zur Phraseologie des Französischen: Syntaktisch-semantische Untersuchungen zu "mettre" infesten Verbindungen. durch Abstraktion oder Bedeutungsübertragung entstandene Einheit oder auch um sprachliches Spiel mit Phraseologischem handelt. in Wörterbüchern erfaßter Bedeutung und «Bedeutungsverwendung» in AT und aufzubauendem ZT deutlich9. pragmatischen und syntaktischen Spezifität). Part 1. wiederum. in: Kiefer. S. einer Unterscheidung von «sublanguages» die erzielten MÜ-Ergebnisse erheblich verbessert werden könnten. S./B. Denn eine Konkatenation mehrerer Wörter kann einmal als freie Kombination. Weinreich sie im Anschluß an Mel'c'uk für sein generatives Semantikmodell vorgeschlagen hat8. Dem Suchen nach Information über den Bedeutungsinhalt geht aber notwendig das Identifizieren oder Wiedererkennen der aus semischen Prozessen hervorgegangenen polylexikalen Bennenung als Einheit voraus. «Probleme bei der Analyse von Idioms».a. Es ist zweifelhaft. Lewandowska-Tomaszcyk (Hsg. Dies zu unterscheiden. U. . In dieser Hinsicht können auch die Lexika von MÜ-Programmen zweifellos noch verbessert werden. Semantik und generative Grammatik 2. in: Thelen.). F. Aus den vielfältigen Beziehungen . ist dem Menschen als verstehendem Wesen möglich.Kontext/Text angesprochen. 391 . Hier sind die Relationen Bedeutungseinheit .zum Textganzen. oder auf dem Hintergrund einer Analyse des Kontexts (welches ist der relevante Kontext?).470. Frankfurt (Athenäum) 1972.zum Außersprachlichen (Thema des Textes.). Schmid. (wie U. Phrasal Verbs.89. .79 . Einem MÜ-Programm ist dies. die Phraseologismen. vgl. ob eine primäre Verwendung von Wörtern vorliegt. oder ob es sich um eine sekundäre. Denn die identifizierten und analysierten komplexen Lexien und festen Phrasen müssen erst noch in der Zielsprache übertragen werden. A. Fachbereich). Weinreich. «Bedeutung und Bedeutungsverwendung im Lichte der maschinellen Übersetzung». Kollokationen und Groupings aufbereiten. weil er Relationen zu erfassen und zu interpretieren vermag. durch semantische Verdichtung. vgl. Translation and Meaning. ein andermal als polylexikale Benennungsund Bedeutungseinheit (komplexe Lexie oder Phrase) funktionieren. Maastricht (Euroterm) 1990.Diese semantische Information können Wörterbücher geben. nicht möglich.zum unmittelbaren und mittelbaren Kontext (in seiner semantischen.415 . u. wie die Beispiele zeigen. (Hsg. Mehr noch als im Falle einfacher Lexien wird an komplexen Lexien und festen Phrasen der Unterschied zwischen lexikalischer. Das aber fällt auch dem Humanübersetzer nicht immer leicht.M. ob auf dem Hintergrund einer «Idioms-Vergleichsregel». in denen die zu identifizierende Konkatenation steht. deren Wichtigkeit Lehrberger/Bourbeau unterstreichen. vermag der Mensch zu sagen. Kollokationen. Beim Übersetzen müssen sie mehr noch als einfache Lexien in ihrer jeweiligen Verwendung im AT erkannt und interpretiert und dann ins Bezugsnetz des Zieltextes eingebunden werden. Bedeutungsverwendung in AT und ZT zu vollziehen. gnashed them and knocked the center-right opposition* off balance. Wörterbücher stellen den Übersetzer in diesem Punkt nur selten zufrieden und können es auch nicht.replacing Gromyko as president and demoting* four other Kremlin critics* in a sudden and masterful* putsch. In wieweitder Einsatz neuronaler Netzwerke für das Überstzen im allgemeinen. neue Wege eröffnet. he decided to come out swinging . die Übertragung von Phraseologismen im besonderen. Credit Gorbachev with being a good counterpuncher*. As the evidence mounted* in recent weeks that his reform programm was in political trouble. a) Beispiele der Übersetzung durch TSS/ALP Systems = interaktives System von komplexen Lexien = Groupings. bleibt abzuwarten. Now Gorbachev has bared* them. Gorbachev's Risky Putsch (* markiert einen zusätzlichen Lexikoneintrag) In 1985. Andrei Gromyko* praised Mikhail Gorbachev* in a speech. Diese Aporie vermögen auch verbesserte Lexika und Algorithmen zur Verarbeitung der komplexen Lexien nicht aufzuheben. the party leader* had «iron* teeth». Standardformulierungen EN . telling us that behind his flashing smile. Denn komplexe Lexien und feste Phrasen sind besonders Schwerin Lexikoneinträge zu fassen und mit Übersetzungsvorschlägen zu versehen. Phrasal Verbs und von festen Phrasen = phatischen Phrasen. Phraseologismen im engeren Sinne. Hier kommt für MÜ-Programme zur Schwierigkeit mit dem Erkennen und Verarbeiten von Relationen noch die Unmöglichkeit hinzu. daß komplexe Lexien und feste Phrasen als sekundäre Bildungen stark einzelsprachlich geprägt sind. durch innere Relationen zusammengehalten und mehr als einfache Lexien aus ihren Bezügen zu Kontext und Textganzem entschlüsselbar werden. Komplexe Lexien und Phrasen werden wohl noch lange eine Cmx der MÜ bleiben.und Überleitungsphrasen. Mr.DE: 1. Einleitungs.Schon das Suchen nach der lexikalischen Bedeutung von komplexen Lexien ist eine frustrierende Sache. Das liegt daran. 392 . wie derCountdown für einen wirklich gestaltet Gemeinsamer Markt die Artfirmen Geschäft neu machen. fletschte sie und stieß die Mitterechtsopposition von Gleichgewicht.. Im Jahre 1986 lobte Andrej Gromyko Michail Gorbatschow in einer Rede und berichtete uns das hinter seinem blitzenden Lächeln.But the problems that put Gorbachev on the ropes in the first piace* remain as serious as ever. entsetzt worden zu erkennen. beschloß er herauszukommen zu schwingen -.. Entlang den Weg sind viele ihrer energischsten jungen Hinterbänkler. Here's how the countdown* to a truly Common Market is reshaping the way* companies do business*.. Hier ist. wie viel Macht die Tory Landwirtschaftslobby immer noch schwingen kann. 3. die Gorbatschow setzten.from this time onwards the child was confined to bed. Das Kind wurde ins Krankenhaus mit verdächtigtem Gehirntumor eingeliefert. Europe gets ready* for 1992 Customs controls and a maze of other barriers will disappear. Intracerebral Metastatic Malignant Teratoma . Egg on their faces «Along the way. 393 . der ein guter Gegenschläger ist Als der Beweis sich in letzten Wochen häufte. Nun hat Gorbatschow ihnen gezeigt. . 4. 2. indem er Gromyko ablöste. have been appalled to discover how much/røvver the Tory farm lobby can still wield. die meinten. als Präsident und vier andere Kreml Kritiker in einem plötzlichen und meisterhaften Putsch degradierte. hatte der Parteiführer eiserne Zähne». Aber die Probleme. Das Blicken in die Zukunft. Looking ahead*. who thought they had joined* a party which challenged vestedinterests. die verliehene Interessen anfocht. many of her most vigorous young backbenchers*. daß sein Reformprogramm in politischen Schwierigkeitenen war. Und der sowjetische Führer könnte einen Preis noch bezahlen wegen seiner harten Gangart des letzten wenige Tage. Erkennen Sie Gorbatschow zu.von diesem Zeitpunkt an wurde das Kind ans Bett gefesselt. The child was admitted to hospital with suspected brain tumor. Zollkontrollen und ein Gewirr anderer Schranken werden verschwinden.. And the Soviet leader may yet pay a price for his strong-arm tactics* over he past few days. an die Seile ursprünglich (Ü) bleiben wie je so gefährlich. Europa bereitet sich auf 1992 vor. daß sie einer Partei beigetreten waren. 394 . The Transfer of Land* When a valid contract for sale* exists. hat Recht so!» EN ­ FR: 8.5. Et une mesure inno vateuse aouvcrik la fin de l'année dernière Γ industrie aérienne peu concurrentielle à concurrence.1 ­ 20 KeV 7. Here's how the countdown* to a truly Common Market is reshaping the way* companies do business* Se tourner vers l'avenir (Ü). A Telephone Call «I'm seeing you at Liz's tomorrow. And a landmark measure*lalc last year opened the clubby* European airline industry* to competition. Ici est comment le compte à rebours à a vraiment Marché commun transforme les entreprises de manière fait des affaires. 9. Europe se prepare pour 1992 Les contrôles de douane et un labyrinthe d'autres barrières disparaîtront. Europe gets ready* for 1992 Customs controls and a maze of other barriers will disappear. erwirbt der Käufer /einen dinglichen Anspruch nach dem Equity­Recht/ * an der Liegenschaft und der Verkäufer ist in Wirklichkeit ein qualifizierter Treuhänder für ihn. is that right!» «Ich sehe Sie bei Liz. morgen. the purchaser acquires an equitable interest* in the property and the vendor is in effect a qualified trustee for him. 6.1 ­ 20 KeV Eine Hohe Auflösung Röntgenmission für Speklroskopische Studien zwischen 0. ESA­Programme A High Throughput*X­Ray Mission for Spectroscopic*Studies between 0. Looking ahead*. Wenn ein gültiger Kaufvertrag vorhanden ist. EN: 12. is that right?» «Je te vois chez celui à Liz. 395 . est si juste?» DE . demain.10. if at our place at least the one would be known that Johnson is there that after Shakespeare most quoted author. In Prinzip könnten Sie deshalb schon das verlangte Programm im Spieler vor dem Einlegen der Platte speichern. Pursuit of the Perfect Polyglot Some scientists have decided to cut through the mess by using a computer to produce a selection of possible interpretations for ambiguous phrases and letting a human sort them.DE: 1. About the omnipresence of Dr. Certains scientifiques ont décidé de couper par la pagaille en employant un ordinateur pour produire une sélection d'interprétations possibles pour des syntagmes ambigus et laissant un humain les trier. Johnson in that English-speaking world needed one no word to lose. Johnsons in der englischsprechenden Welt brauchte man kein Wort zu verlieren. Johnson Über die Allgegenwart* Dr. b) Beispiele der Übersetzung durch LOGOS = Batch-System EN . Programming In principle. I L A Telephone Call «I'm seeing you at Liz's tomorrow. wenn bei uns wenigstens das eine bekannt wäre. you could therefore already store the desired programme before loading the disc in the player. Boswells Dr. but then you run the risk of erroneously programming one or more higher track numbers than actually exist on the disc. aber dann Sie laufen die Gefahr versehentlich eine oder mehrere höheren StückNummern zu programmieren als ist eigentlich auf der Platte vorhanden. daß Johnson dortzulande* der nach Shakespeare am meisten zitierte Autor ist. und Dolmetscherausbildung Universität Innsbruck Kaiser-Franz-Josef-Straße 14 A-6020 Innsbruck 396 . Juli in Kraft ein. Nixdorf: Jahresbericht 1987 Die Bedeutung der Mitarbeiter für das Unternehmen kommt auch im Rahmen der betrieblichen Wertschöpfung zum Ausdruck. The importance/meaning of the employees for business comes too within the framework of the company internal worth creation to the expression. Annemarie SCHMID Professor Institut für Übersetzer.2. trat der "Convention of International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora" am 1. Weltweit setzt sich der Trendzar Integration von Datenverarbeitung und Nachrichtentechnikfort. the "Convention of International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora" entered into force on 1 July 1975. The trend toward the integration of data processing and communication engineering sits down worldwide away. CITES Known as "CITES". c) Beispiele der Übersetzung durch METAL = Batch-System DE .EN: 1. Als CITES bekannt. . par delà les marques d'interférence. l'exigence d'idiomaticité serait à la base des efforts de tout traducteur -comme elle serait aussi l'indice d'une maîtrise élevée en langue étrangère. au flou des emplois suggérés dans les exemples. Derrière cette envie et cette exigence. Introduction 2. expressions ou tournures idiomatiques/usuelles. terminolinguistique où besoins dénominationnels et besoins langagiers et discursifs seraient satisfaits... les combinaisons de mots plus ou moins figées: syntagmes lexicaux. Ecouter la langue. locutions. Est-ce à dire qu'il y aurait retour aux manuels de conversation figée. à leur fertilisation? 2. Par ailleurs.. 1. idiotismes (ex. Jusqu'où aller entre langue et discours? Il est aisé de noter la diversité des dénominations pour indiquer les unités translexicales. gallicis397 .. à leur manière circulaire de définir les entrées.. quasiment de le singer comme si on était à sa place. Jusqu'où aller entre langue et discours? 3 Dans le flux des échanges 4 Entre langue et discours: comment appréhender la phraséologie? 5 Implications en terminologie: est-on dans une impasse? 6. imité mènerait plus à l'aliénation qu 'à la dynamique des langues vivantes.Socioterminologie et phraséologie: pertinence théorique et méthodologique Yves Gambier Sommaire 1. on peut percevoir une distanciation par rapport aux dictionnaires.. de calques.Mais on peut percevoir aussi le désir un peu fétichiste d'incorporer les manières de l'autre.. phraséologie. Est-ce à dire que l'au-delà des mots s'il était consigné. distributionnel. rêve d'une langue de bois? C'est un sens de «phraséologie»: usage de phrases verbeuses. de «contamination». Introduction Ce n 'est pas d ' aujourd 'hui que date l'envie d ' un dictionnaire contextuel.. à leur «aberration» de vouloir isoler les mots alors que ceux-ci prennent sens sur l'axe syntagmatique. . reflètent et constituent à la fois une partie de notre imaginaire quotidien. par Kocourek 1979. 398 . sémantiques et d'usage. le présupposé de tout échange. on tentera de justifier le traitement discursif en terminologie puis on reviendra sur les traits distinctifs possibles de ces courts énoncés pour mesurer finalement les implications de cette approche de la phraséologie pour un terminologue. pour les formules de politesse et de correspondance. maximes. plus ou moins lâches qu'on ne peut rattacher aux classes déjà bien définies ... attendu que. être le théâtre de manifestation. Boulanger 1989.. il faut et il suffît que.. le choc des photos. connecter des microordinateurs en réseau. adages. formules consacrées ou rituelles ou stéréotypées.énoncés familiers.le poids des mots.). la plage).pour les locutions. collocations.. que notre sentiment de la langue rend acceptables mais encore irréductibles à une analyse univoque. avoir une envie folle de.. à la mode dans certains cas. vivre d'amour et d'eau fraîche.. dans les chansons d'un Brassens. la presse satirique (Libération.qui font l'implicite. On les appellera énoncés phraséologiques (cf. des calembours fréquents dans les journaux d'opinion. Néanmoins. complici té. avec elles les jeux ne sontpas toujours faits. expressions toutes faites. en être de sa poche.. les slogans politiques (sous les pavés. souscrire à un emprunt.ex. à travers les slogans publicitaires (LU et approuvé. vélo tout terrain. «phrases» en anglais. Ces formes plus ou moins sclérosées. dictons. Certes certains répertoires existent . mettre quiconque au défi de.sont des exemples de ces formes composites.. pour la terminologie de conférence. il y a ainsi place pour certains énoncés qui n'ont pas la stabilité forte du lexique et qui jouent des moyens de la syntaxe .. En aval de ces syntagmes lexicaux/terminologiques. veuillez agréer etc. rendre un vibrant hommage. injecter une présérie. sur l'axe syntagmatique. maximes. ne te découvre pas d'un Dim. Le Canard Enchaîne).. sémantiquement: c'est le principe du «détournement» (En avril.. syntagmes de discours) ou collocations (cum-locare/placer ensemble) . parfois lexicalisées mais souvent absentes des dictionnaires. serrer un écrou. clichés.comme celle de syntagme lexical.. Elles permettent des références et allusions à une sagesse populaire accumulée dans l'histoire. un café nommé Désir). porter une accusation contre. à des éléments de culture: clins d'oeil. par ex. Dans ce qui suit. avoir la ferme intention de. de fil en aiguille. en amont des macrostructures du discours. Il existe donc des appellations diverses pour ces associations de mots. Simple comme bonjour. dans la mesure du possible. comportant lui-même plus d'une trentaine de synonymes aux caractéristiques syntaxiques. proverbes. précisées par ex.mes).. En abordant les collocations (combinaisons syntagmatiques). prépositions. les correspondances multilingues.. c'est permettre (sans jugement de valeur ici) une expression comme checker les freins. offrent plus de résistance à leur identification. Dans les deux cas. pour le terminologue . surtout pour les termes nouveaux. en indiquant le niveau de langue. quels sont ses environnements possibles. fréquents. il y a détour par le discours. Le terme n'est pas qu'une étiquette épinglée dans une taxinomie immuable.. terme à terme: il faut aussi savoir comment fonctionne l'unité dans le discours. doivent être tirées de contextes authentiques. entrepreneurs. Cette dernière rejoint ainsi les tentations contradictoires de la lexicographie. isolés sont vite repérables. Diffuser par ex. en relation sémantique. c'est bousculer la définition stricto sensu du terme. selon des contraintes morpho-syntaxiques. De même pour le terminologue. c'est réhabiliter enfin ces «mots-outils» (verbes.du syntagme complexe lexicalisé aux parties de phrases plus ou moins figées . oraux) 399 . répétitifs.) si nombreux dans tout texte et si vite négligés sinon exclus de la terminologie dominante. Sa démarche dès lors n'est pas sans analogie avec celle du cogniticien qui cherche à extraire des connaissances du spécialiste et à les représenter dans un système-expert.cela pour éviter des traductions terminologiquement adéquates mais textuellement pauvres. Il est lieu de conceptualisation et lieu de consensus momentané d'une communauté restreinte mais pas forcément homogène (chercheurs. voisinages plus ou moins habituels. les ensembles dynamiques en discours. éclairées par la place du concept ainsi dénommé dans le savoir et la pratique des spécialistes.. sans diffuser aussi des énoncés phraséologiques. sans cesse réajustés dans le communication spécialisée. correspondant à des matrices d'information. en donnant des contextes d'emploi. créée et reflétée à la fois par divers types d'énoncés (écrits. Reconnaître que les termes se déploient avec des non-termes. le terminologue aborde les mécanismes de signification tels qu'ils sont bricolés dans l'interaction. Dans le flux des échanges Pour un traducteur. au Québec brake=frein.un lexique est la reproduction finie et schématique d'un ensemble d'usages qu'il est sensé (re)présenter.3. On peut dire pourtant que ces unités sont des unités de travail pour le traducteur . il ne suffit pas de connaître les équivalences mot à mot (transcodage).tandis que les termes simples. La dynamique terminologique.) et aussi traces d'une activité discursive prise dans un continuum intertextuel. Tout mot ou terme ne fonctionne qu'en co-occurrence avec d'autres. détour occulté en théorie de la terminologie ou pris comme allant de soi.à la recherche d'exemples et de définitions.à la recherche d'équivalence et d'idiomaticité. ingénieurs. ses constructions pertinentes . prend en considération les termes tels qu'ils sont manipulés. négociés.sont constitutives même du «jargon» de spécialistes. Certaines fiches terminologiques indiquent déjà cette ouverture sur le discours. Les unités . s'efforçant de démonter les principes et postulats qui occultent les rapports de force dans la communication. explicatifs. de la sémantique cognitive s'ajoutent ici pour l'analyse les acquis. c'est réintégrer la dimension sociale et historique des terminologies (intention des énonciateurs. surtout méthodologiques.est inséparable des conditions de production de ces énoncés (publications. les rapports entre dénominations (productions langagières) et besoins conceptuels. les enjeux de toute énonciation.plurielle. 36-40. Fondée sur l'émergence et la circulation des notions et des termes. etc). pour des acteurs sociaux aux stratégies discursives différenciées: aux apports de la sociolinguistique. Guespin 1991). il est nécessaire de s'interroger encore sur les énoncés phraséologiques: relèvent-ils de la «langue»? Quel est leur rôle dans l'activité discursive? 4. de l'ethnographie de la parole. Le langage technico-scientifique est un faire connaître qui vise une transposition explicative du sens. le faible intérêt porté jusque là .. par tél.sauf pour des raisons didactiques -à son analyse. en se tournant vers la phraséologie.). close. quittant ainsi la définition du sujet comme seule source de concepts (YG. en face-à-face avec un collègue de même discipline ou pas. contrastée: est-ce une manière pour elle de scier la branche de ses présupposés? Avant d'essayer de répondre à cette question. des métaphores. jeu des transferts interdisciplinaires.où les concepts ne fonctionnent plus comme instruments heuristiques. de l'analyse conversationnelle. exprimée essentiellement dans un écrit considéré comme inaltérable . En passant du terme au texte. la terminologie (re)découvre la «parole» . des analogies. technique.. salons. colloques. l'absence quasi générale de la phraséologie dans les dictionnaires et les banques de termes. connaissances des destinataires. attentes et ententes tacites entre eux. polémicité des échanges dans la division du travail.elle ne colle pas à la vision de la science «pure».1991-b: p. 400 . p. 1989. tentant du même coup de comprendre les divisions des connaissances et des disciplines. production sont en synergie constante. 9-12.par ordinateur. leurs transformations incessantes au coeur des activités concrètes. par correspondance. 49-54).1991-a: p. entre travail (forces productives) et savoir/savoir-faire (dynamique cognitive).. la socio-terminologie cherche à réintroduire la terminologie dans la pratique sociale qu'est tout discours (y compris le discours terminologique). 1991. Cette perspective instaure un mouvement où la monosémie n'arien d'une délimitation hors contexte du sens des unités discursives. Considérer cette dynamique. Entre langue et discours: comment appréhender la phraséologie? On peut constater et/ou regretter les problèmes soulevés par les co-occurrences lexicales en linguistique informatique. Cela est d'autant plus aujourd'hui que science. qu'il y a transdisciplinarité (YG. un souhait légitime. cela n'empêche pas parfois un certain figement: une résistance acharnée. AILA 1978) .au contraire des mots composés (une belle et grande maison mais pas un beau et grand père pour un grand beau-père)? Quelles sont les contraintes distributionnelles? Firth. aux énoncés infraphrastiques? Y a-t-il quelques régularités dans la formation de ces énoncés? Y a-t-il des règles qui gouvernent les relations entre leurs formes et leur interprétation? Peut-on envisager de répertorier les phraseologies par «domaine». venir/amener X à résipiscence. synonymique. le cheval bronche. avoir 20 ansito be twenty years/ olla 20-vuotias)..formel. une envie folle. leverIouvrirIsuspendrei'solliciter une audience. faire plus ample connaissance . insertion ex. Les constituants en sont-ils toujours discontinus c. une ferme intention. sans renvoyer d'une entrée à l'autre. prendre des mesures de rétorsion. par opposition à shorten'jouer la baisse). un des premiers linguistes à avoir abordé les «collocations» dans divers travaux échelonnés de 1935 à 1957. permettant expansion. le moteur hesitei calléis'emballe. solliciter une longue audience. etc. néonymique (cf. Hasan. taxinomique. calculer/prélever¡fixer un impôt. un temps exceptionnel. de les typologiser selon leurs structures? Peut-on atteindre l'exhaustivité ou des limites raisonnables et raisonnées? Les réponses ne sont pas faciles. la lexicologie sont de faible secours: parex.déjà difficiles à mettre en place pour les syntagmes. construire/bâtir une maison/un pont. Comment traiter des tournures comme: régler (le jeu) des soupapes. etc) et les constructions relativement fixes de mots dont l'ordre. sans modifications. l'agencement grammatical ne prêtent guère à des changements -ex. (1973-Larousse) définit idiotisme et phraséologie comme constructions propres à une langue donnée. régler de belles soupapes. se mettre long (parier sur la hausse des cours. sans pour autant parvenir à une définition satisfaisante. quantitatif. à d.et la linguistique générale . «non directement concernée par l'approche conceptuelle du sens des mots». 401 .). la réunion aura très probablement lieu demain. donner consigne à X. sémantique. mettre la machine en route. leDictionnaire de Linguistique deDuboisetal. Cette réflexion initiale aété développée ensuite par des néo-Firthiens (Halliday.. s'appliquent-ils. quel est le rôle du verbe? des déterminants? On a séparé (voir plus haut) les syntagmes complexes des autres formes composites qui nous intéressent maintenant mais à partir de quel moment le passage se fait-il entre ces deux catégories? Les critères de découpage .Dans ces manières d'exprimer les choses. a défini plusieurs modes de signification: celui par collocation est une «abstraction au niveau syntagmatique».. un argument de poids. un bruit infernal. On peut généralement distinguer entre les combinaisons libres (interchangeabilité surl'axeparadigmatiqued'itemsgardantleur autonomie sémantique -ex. Sinclair.. . contracter un emprunt. Dieu est bon. marque du substantif. se mettre d'accord pour. conditionnée par l'usage..ex. à quoi öon.). p. La seule distinction qu'il faitressortir. se définissent par des «restrictions de sélection». Elles peuvent révéler aussi un certain style ou registre (exprimer sapeine. etc. Saussure et Bally? Saussure a imposé le terme «syntagme» mais sans cerner exactement le concept correspondant. avoir envie de. des dérivés .tant les cooccurrences peuvent avoir des degrés variés de lexicalisation. emploi dupossessif). ce sont certainement les unités verbe/substantif (V+N. d'un article. Anscombre): ex.. N+V) qui ont été les plus étudiées . donner ordre à. nous sortirons... De tels phraséologismes analytiques verbaux ne sontpas faciles toujours à repérer dans un corpus. délimitées dans le lexique en termes de «traits».. adresser ses condoléances). Les 402 . Rappelons que pour la grammaire transformationnelle. les collocations jouent et sur l'axe syntagmatique et sur l'axe paradigmatique. dans les recherches sur l'aphasie. f aire rage. point n'est besoin de. signer un accord). exprimer ses regrets (verbe en premier. relire. forcer la main à quelqu'un. d'autres semblent plus fortuits (ex. Que disent par ex. d'autres à la parole (par ex. prendrefait et cause pour. délocalisation (Cours de linguistiquegénérale 1964. des mots fléchis -ex. certains étant assez connus (ex. avoir un sens construit tantôt par la somme des éléments en présence (mesurer la température) tantôt se différenciant de cette somme (plier bagage). avoir mal à la tête. monter un métier à tisser. tirer une traite. Il groupe en effet sous ce terme des combinaisons de mots (jusqu'à la phrase).ex. Ces unités ont un lien syntaxique (ordre des mots. prononcer un jugement. présence ou non d'une préposition. La sémantique lexicale n'offre guère encore d'outils pour aller plus loin.Idiomes.c'estque ces «syntagmes» ne sont pas tous également libres: certains appartiennent à la langue (locutions toutes faites. Parmi les énoncés phraséologiques. sans crier gare. Entre syntaxe (grammaticalité) et sémantique (compatibilité).). ex.ex. ruiner ses atouts). la phrase). 170-172). 173) mais les différences entre les formes de syntagme de la langue ne sont guère précises. intenter une action en justice contre. collocations et autres locutions connaissent pour au moins un de leurs éléments une commutabilité restreinte. donner son accord à. pluriel du nom.expressions comme: rompre une lance. appeler des restrictions syntaxiques différentes. Malgré tout. les deux grandes classes citées n'ont pas une frontière tranchée .ils ont une certaine fréquence d'occurrence qui fait que leur forme semble facilement reconnaissable pour un certain nombre de locuteurs (prendre lafuite. donner consigne à. Non seulement les limites entre les deux types sont loin d'être évidentes (p. les possibilités idiomatiques d'un item lexical. des composés .) tel que le sémantisme du verbe est modifié: ex. lacompétition entre les deux plans ayant des bases psycholinguistiques mises en évidence par ex. se mettre àfuir.avec ou sans article (cf. En fait. ouvrir les hostilités.2è éd. 1944) -ex. 1 L'élaboration du Traité est contemporaine des cours de Saussure. Le manque de clarté entre les deux est aggravé encore dans LGLF à la fois par le traitement des «signes fractionnés» (à signifié unique réparti sur plusieurs signifiants) . il est «le produit d'une relation d'interdépendance grammaticale entre deux signes lexicaux appartenant à deux catégories complémentaires l'une de l'autre» (Linguistique générale et linguistiqueJrançaisele éd. La question des relations/influences possibles reste ouverte. tout syntagme est fondamentalement libre c. 403 . les composés auraient des éléments peu ou pas libres. c 'est par un retour au Traité de Stylistique française ( 1909. p. leur fréquence. Cependantpour Bally. pêcher à la ligne. leur figement méritent une analyse plus approfondie. En tout cas. La régularité des formes. à d. Derrière ces distinctions. «marque de l'usage collectif» et syntagmes de la parole «qui dépend de la liberté individuelle» (CLG. p. une idée unique» (p. Trouve-t-on une explication linguistique plus précise chez Bally. alors professeur à l'université de Genève. Benveniste s'interrogeant sur la composition nominale. Les syntagmes seraient libres grammaticalement et sémantiquement tandis que les groupes agglutinés. 1919) qu 'on peut peut-être dépasser cette dichotomie tranchée1 pour envisager les phraseologies non plus comme des produits achevés mais comme des unités qui se forgent et se métamorphosent sans cesse dans le discours. tout à coup). Bally. le premier à avoir entrepris un examen de la phraséologie française au niveau synchronique? Sa définition de départ est assez vaste: le syntagme est tout ensemble de signes combinant un thème (déterminé) et un propos (déterminant). 141).même type de groupement que les agglutinations mais analysé du point de vue sémantique et non plus syntaxique et par le traitement des «composés»«syntagmes virtuels qui désignent. le «syntagme» saussurien se distingue du syntagme chomskyen et du syntagme terminologique. en la motivant. on semble revenir à la distinction saussurienne entre syntagmes de langue. l'approche formelle de la locutionalité ne peut être que stérilisante puisqu'incapable dedécrire «l'activité métamorphique» que représentent les combinaisons de morphèmes et lexemes (Problèmes de Linguistique générale 11-191 A. a suivi ces cours entre 1906 et 19 lOtandisqu'il réécrivait le 7>aiie à partir d'un Précis de Stylistique. Mais quelle est la liberté de: faire acte de. 173). que ses éléments sont commutables sans que leur rapport soit grammaticalement modifié (parvenir à un accorala une entente) et tout syntagme peut être remplacé par un autre de même catégorie. sera amené aussi à dépasser l'opposition trop nette entre langue et parole pour affirmer que «la langue n'est pas un répertoire immobile» mais « lieu d'un travail incessant qui transforme ses catégories et produit des classes nouvelles»: dès lors. prendre place. avoir maille à partir avec! Bally est amené alors à distinguer le syntagme du «groupe agglutiné» (ex.«particularités de signification et de syntaxe» ne sont pas suffisamment systématisées pour arriver à des définitions satisfaisantes. 145-176). . figement. ils arrivent à recevoir un caractère usuel et à former même des unités indissolubles (. N. dans la locution en guise de. sentiment d'archaïsme. notamment M.. sans mot dire.chez des observateurs ordinaires comme chez les linguistes . l'approche stylistique des textes. l'indexation même. Gross) . existent des collocations plus ou moins ouvertes et fréquentes.).). pour des locuteurs travaillant sur ces unités complexes-malgré toutes les justifications possibles (distribution restreinte. En quelques lignes..sans formuler néanmoins de critères généraux ni de possibilité de mesurer ces degrés.ce groupe seul a un sens (. On a donc un continuum: entre les unités figées et les combinaisons passagères. Les énoncés phraséologiques . susceptibles toutefois de certaines variations: le lexeme ou morphème ne peuvent être pris comme unités de description. est vivant car il fait partie d'un ensemble. Exemple: brandir un bâton en guise de lance. équivalent sémantique unique. 66): «dans la langue maternelle. Danlos-éd. la multiplicité des critères utilisés . Ces groupements peuvent être passagers mais. technique. Entre les cas extrêmes (groupements passagers et unités indécomposables) se placent des groupes intermédiaires appelés séries phraséologiques»... politique. l'assimilation des faits de langage se fait surtout par les associations et les groupements (. Il avance aussi la notion d'archaïsme pour laquelle il donne une définition discursive et structurale: «un archaïsme est un fait de langage qui. on fait face ainsi à une certaine intuition/subjectivité.). adj.. sentiment de fréquence en langue.).. il justifie et définit les unités phraséologiques (p. l'analyse de contenu. Constitués de combinaisons récurrentes. un des faits d'expressivité dominants. conj.) ne donne pas lieu nécessairement à des relevés concordants.souvent repris après lui (cf. ils apparaissent comme des ensembles de formes simples construites dans des contextes contraints. Utiles pour la traduction.pourraient faire abandonner la notion.).Dans son Traité. L'absence de consensus. Pourtant elle résiste: tout le monde convient que dans tout texte il y a des énoncés phraséologiques . Il n'en reste pas moins qu'ils brouillent toute systématisation et cela dès leur repérage: un même texte (littéraire. vieilli. Son terrain est celui de l'apprentissage et de la méthodologie de l'enseignement des langues secondes. avoir sous les 404 . prép. 82). Parmi les indices pour reconnaître les phraseologies. plus ou moins figéessónt l'un des moyens qui permettent de caractériser un texte ou ses parties. figurées ou pas.formes complexes relevant de diverses catégories syntaxiques (V. adv. référence unique. à force d'être répétés. pris isolément.. 1988. Bally avance celui du degré de figement . n'est pas compris du sujet parlant et ne devient intelligible que par sa présence dans un groupe de mots. Tout fait d'archaïsme est l'indice d'une unité phraséologique» (p.. instable entre les locuteurs et chez un même locuteur.. dét.. Comme pour la néologie. plus ou moins stabilisées. de formes lexicales et grammaticales.. le substantif guise.. Bally montre l'importance et la complexité du phénomène de la phraséologie.de nature et de fonctionnement certes différents (cf. ils renvoient à des formes syntaxiques associées à des fonctionnements discursifs. yeux. distribution et localisation dans le texte. cooccurrence. rattachée à Paris VII..portant essentiellement sur des textes politiques.Les travaux menés sous la direction de I. Ilson (Lexicographie Description ofEnglish) qui ont donné le dictionnaire combinatoire de l'anglais: The BBI Combinatory Dictionary 405 . Est-on dans une impasse? La contradiction entre l'approche souhaitée et les moyens d'analyse disponibles est-elle surmontable à présent? Le phénomène omniprésent de la phraséologie. en contexte.. itération. Mais par ailleurs. .. . sous la responsabilité de M.qui visent à la constitution d'un lexique-grammaire des constructions nominales et verbales en français (vers une base de données décrivant les propriétés distributionnelles et transformationnelles du lexique). Gross . 1-1984. on citera pour mémoire: .). répétés par le texte même. résistet-il à toute systématisation . conduite des affaires. 4) que la linguistique générale ne peut que de façon très partielle traiter les énoncés infraphrastiques.même en se limitant aux langues dites de spécialité? Il faut ici rappeler que même si les théories butent sur la phraséologie. Des tables d'expressions figées sont en cours d'élaboration. 3).Les travaux du Laboratoire d'Automatique Documentaire et Linguistique (LADL)UA 819 du CNRS.).Les travaux du groupe d'analyse des unités syntagmatiques du Laboratoire de lexicométrie de St Cloud. Mel'cuk qui ont abouti à la réalisation du Dictionnaire explicatif et combinatoire du français contemporain (vol. les jugements de phraséologie plus unanimes? 5. historiques. d'autres le sont parce que renvoyant à des règles générales supposées définir la phraséologie (critère de fonctionnement grammatical. concordance de fréquence. réseaux d'association entre mots. la description d'un «lexeme» comportant cinq zones dont une pour les locutions plus ou moins figées. Dans cette situation incertaine de reconnaissance... on a vu (cf. 2-1988). vol. Certains énoncés sont reconnus parce que produits. terme pivot. Implications en terminologie: est-on dans une impasse? En plaidant pour une approche plus socio-discursive de la terminologie (cf. . mettre au premier plan. critère referentiel. hétérogènes. syndicaux. Ces recherches ont permis de développer nombre de notions appliquées au recensement informatisé (fréquence. de description. y compris dictons et proverbes. avec ses caractères composites. que peut la terminologie? En quoi les perceptions des intuitions de locutionalité pourraient-elles être moins incertaines. certaines pratiques dépassent en partie ces lacunes . de définition.Les travaux des Benson et de R. rattaché à l'INaLF . composés de plusieurs éléments lexicosyntaxiques.. analyse factorielle des correspondances.). on a été amener à justifier la prise en considération des termes non isolés. à l'Office de la Langue française au Québec (OLF-BTQ). Qu'implique le traitement des énoncés phraséologiques qui ne sont ni des syntagmes terminologiques (composés complexes relevant d'une compétence en langue) ni des unités finies et figées comme le proverbe. etc.) .. En terminologie proprement dit. toutes les définitions bricolées pour les discours idéologiques. .sur les discours technico-scientifiques sans préciser davantage les spécificités de ces derniers? C'est comme linguiste et terminologue. positionnée selon les normes d'une pratique professionnelle. la maxime? Qu'implique le traitement de ces expressions infraphrastiques. garant d'une communication efficace.. critères grammaticaux de lexicalisation... lancer un emprunt). ne pouvant suivre ni appliquer tous les développements en linguistique informatique.. tournures plus ou moins fréquentes dont les combinaisons et variations. avec exercices différenciant les collocations des associations libres et des idiomes (58p. Mais on peut penser aussi qu'il n'y a pas de différence car elle est toujours en discours. à l'Université Laval (sur des conventions collectives). reflet de la réflexion en 406 .par ex. un énoncé phraséologique est lié à son fonctionnement discursif. etc. description contextuelle des mots en vue de l'établissement de la grammaire textuelle de différents auteurs au Laboratoire d'Analyse Relationnelle des Textes (Paris VII). elles n'en ont pas moins besoin de définir au préalable leurs unités d'analyse: comment formaliser les énoncés phraséologiques sans se donner des paramètres défînitoires. le dicton. sans s'en donner une classification? Peut-on réinvestir tous les outils formels utilisés. on citera les logiciels assez récents pour repérer les unités dans des bases de données textuelles (avec analyseur syntaxique des phrases.). avec une introduction substantielle sur la définition et les catégories de collocations grammaticales et lexicales . Alors qu'un terme se définit en théorie comme correspondant à un concept donné dans un «domaine». font appel à des propriétés linguistiques et discursives? On peut penser que la phraséologie en LSP diffère de celle en langue ordinaire dans la mesure où elle renferme comme pivot un terme se rapportant à une notion (ex. pour être comprises. Ces recherches visent aussi bien l'identification de collocations que la représentation des connaissances. créer un fichier.complété cette année par un manuel d'utilisation.. programme de statistique lexicale.Divers travaux en linguistique informatique: par ex.). La gestion de ces unités diffère donc de celle des termes isolés. Quel que soit leur degré de sophistication pour décoder ou générer des textes. La phraséologie suppose alors de repenser le terme: le terme technique se référant à un extra-linguistique est-il similaire au terme scientifique.of English: A guide to Word Combinations (1986-286p. à marquer un acte. l'unité centrale consulte le fichier). littéraires. un processus (virer un chèque. au Centre d'ATO (Analyse de Textes par ordinateur) de l'Université du Québec à Montréal. application des méthodes quantitatives à la littérature avec la base de données Frantext.. indice d'appartenance à un groupe socio-culturel. que je pose ces questions. sur la définition: comment décrire les unités phraséologiques? Quelles informations grammaticales. La nouvelle orientation terminologique . bien des questions restent ouvertes qu'on peut regrouper ainsi: 1. fréquence de leur usage). souvent fractionnés. Plus de questions que de réponses. de la notice brève au rapport de laboratoire? Une telle typologie reste à faire..non seulement qui puisse accueillir de nouvelles cooccurrences mais qui puisse également accepter les ajustements de la structure des données? 6. ses métaphores..considérer les énoncés phraséologiques. chèque documentaire à «chèque»). ensemble syntagmatique et paradigmatique et non expression isolée dont les répertoires sont justement encore à créer? On fera remarquer ici que les dictionnaires d'expressions et locutions ont souvent une présentation lexicographique (entrée lexicale avec analyse sémantique et souvent historique) qui ne peut faire apparaître aucune régularité morphologique et syntaxique. ses tournures imagées. plus d'incertitudes que d'affirmations: l'élaboration de cet exposé n'a pu dépasser la tension entre la difficulté théorique et la quasi nécessité pratique d'aborder la phraséologie.du mode d'emploi à l'article pointu.. elles-mêmes moins phraséologiques que l'économie. les degrés defigement(probabilité de collocation de certains mots entre eux. Comment alors traiter les variations discursives? Comment aussi envisager un ensemble évolutif . ses courtscircuits sémantiques. Au niveau méthodologique.sur la classification: on connaît les problèmes posés par l'enregistrement des syntagmes complexes. disséminés dans les dictionnaires. Qu'en est-il en phraséologie. les vocabulaires (ex.? Qu'en est-il des «types» de textes . sémantiques fournir? Quelles données sont pertinentes pour trouver des équivalents en une autre langue? Peut-on envisager une normalisation phraséologique? Que faire avec les emprunts/calques phraséologiques? 3. le droit? Y a-t-il correspondance entre ce degré et la fréquence de la métaphorisation par ex. renforcer le caractère encyclopédique des données .. bateau-mouche à l'entrée «bateau».N'est-ce pas aussi ou plus à l'oral que sont énoncés les énoncés phraséologiques? Jusqu'où délimiter les co-occurrences? Y a-t-il une distance arbitraire à considérer entre les éléments? La souplesse lexico-syntaxique relative des collocations est part de leur originalité mais l'extension du contexte doit avoir ses limites.mouvement générée par la parole avec ses analogies.sur l'identification: quels corpus représentatifs saisir? Y a-t-il des domaines plus phraséologiques que d'autres? Les techniques sont-elles moins phraséologiques que les sciences. idiomatiques? Elle suppose aussi d'approfondir encore les degrés de lexicalisation. Comment s'assurer que de tels énoncés relèvent d'un «domaine» terminologique précis? 2.serait-il un leurre? 407 . Ecouter la langue. . in : Terminologie Diachronique ­Actes du colloque de Bruxelles/mars 1988. 1981 : La morphosyntaxe des expressions figées. Une terminologie qui voudrait étendre son champ doit se situer ou du côté de la description.Dans ce cas.1983 : Les expressions idiomatiques. 38­48 FIRTH J. (éd) 1988 : Les expressions figées. in : Communication et Langages 58. ­Office de la Langue française/OLF­ Québec ANSCOMBRE J. des rédacteurs. in : Terminogramme 41­42. 89 BOULANGER J. p. R. à un conservatoire de formes habituelles alors que la parole introduit sans cesse des glissements de sens. in : Cahiers de lingmstique sociale/CLS 18. 1987 : Vous avez dit. Cl. 1991(b) : Présupposés de la terminologie : vers une remise en cause. demander une question (poser). . 1989 : Le statut du syntagme dans les dictionnaires généraux monolingues. avoir la haine (être furieux). p. 5­37 BOULANGER J. in : TSR COHEN B. 360­9 et : La place du syntagme dans un dictionnaire de langue. p.. des erreurs et lapsus créateurs (ça m'a passé une année de/j'ai passé une année à + ça m'a pris une année de. 1988 : Le syntagme terminologique. Bibliographie sélective el analytique (1960­1988) 80p. et NAKOS D. in : Recherches linguistiques 10. 1957 : Modes of meaning. CIRB­Laval/Québec BUDIN G. de l'observation des usages.126p.cooccurrent?. DIAZ 0. p. BIBLIOGRAPHIE AILA 1979 : Table­ronde sur le Découpage du terme. du terme au texte. Cl. 31­58 (Rouen) 408 .Quelle est Γ »utilité» d'une terminologie incluant de tels extraits textuels? On peut croire que les parties de discours faciliteraient l'appropriation de l'écriture. p. 1982 : Un essai de caractérisation de certaines locutions verbales. 1991(a) : Travail et vocabulaire spécialisés : prolégomènes à une socioterminologie (II) in : Meta 36 (1) mars 91. Cl. ou du côté de la prescription pour satisfaire aux besoins des traducteurs. 83­p. 1990 : Terminological analysis of LSP phraseology.. 212­218 DANLOS L. 1989 : Travail et vocabulaire spécialisés : prolégomènes à une socioterminologie (I) Erikoiskieletja Kåännöteoria ( 1 le rencontre annuelle sur LSP et théorie de la traduction) Vöyri 11­12 février 1989­Université de Vasa (Finlande) GAMBIER Y. p.. déc. in : Langages 63.)? La langue n ' estjamais prisonnière de ses deux axes (paradigmatique et syntagmatique). p. 1990 : Terminology and Phraseology. les pratiques lui rappelleront vite que les crocs en langue existent: ce sont eux qui font la créativité et le changement linguistiques. p. in : Langages 90­juin 1988. 53­74 DANLOS L. 7 OLF­Québec CORMIER M. 1989 : La terminologie. 21 lp. in : TSR GAMBIER Y. 8­15 GAMBIER Y.. Mais peut­on réduire la langue à de tels stocks stables. p. 516­528 ­in : Meta 34 (3) sept. 190­215 in : Firth (ed) Papers in Linguistics 1934­1954 Oxford UP GALINSKIC. J. 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Les contextes 3. nous nous écarterons du thème central de ce colloque. Nécessité de l'information contextuelle Ce domaine est pauvre en phraséologismes stricts. Nous nous intéresserons plus particulièrement à l'intérêt que présente l'option consistant à fournir le plus possible d'informations contextuelles . L'isonymie 5.Sémantique et terminologie: sens et contextes Allai Assai I François Gaudin I Louis Guespin Sommaire 1. Nécessité de l'information contextuelle 2.parmi lesquelles les informations phraséologiques -. domaine auquel sont consacrés une base de données et un dictionnaire plurilingue en cours de développement au sein de notre groupe. cette option ayant été adoptée par notre Groupe de Recherches de Terminologie (URA CNRS 1164). Nous ne chercherons pas à isoler l'objet phraséologie en terminologie. au sein de régularités distributionnelles. on ne saurait s'intéresser à 411 . 1. les phraséologismes des énoncés de discours accidentels. . ou auxotrophe pour.la phraséologie sans prendre en compte les diverses obligations de dire que manifestent un technolecte particulier et qu'imposent les conditions de production des discours. .GEN:15). non prévisible. Ce genre de phraséologisme. les contextes permettent d'appréhender des différences de type editoriales ou rédactionnelles: il peut être utile au rédacteur de connaître les types de documents et de situations de communications où l'on va utiliser microbe ou microorganisme. plus largement.. dans le cas d'un adjectif. puisque l'on trouve également optimiser une souche . par exemple le fait que gène induise un usage passif de muter. ont une spécificité de structure. ne constitue pas un accident rhétorique. le contexte permet de repérer les nombreux faits de synonymie stylistique. liée à cette habitude bien française de redouter les répétitions d'un même item. et de savoir dans quels cas ils sont utilisés comme variantes libres. 412 . De même. comme desfigementssyntaxiques du type coder pour. car la caractérisation sémantique des composants du vivant n'est pas sans poser problème quand on parvient au niveau des microorganismes.. comme dans l'exemple «chaque gène a ainsi une probabilité d'être muté qui dépend notamment de sa taille» (C/ G.. manifestent une préférence d'ordre chimique. les syntagmes «possèdent des sélectivités. tout ceci en l'espace d'un paragraphe de moins de 1500 signes. Sur le plan combinatoire. reconnaissent des séquences» (BF. se trouve remplacé par le trait /+animé/. pour un verbe. On peut ainsi trouver dans un même contexte.. l'expression. il s'agit donc d'une information à fournir à l'usager. l'information contextuelle est nécessaire à divers titres aux utilisateurs potentiels des dictionnaires. caractéristique de la combinatoire usuelle de être muté. présentent une sélectivité de séquence.pour passer vite sur le sémème de gène. le trait/+humain/. 78:41). et pour dénoter la même action des nucleases sur les acides nucléiques.. Mais. on mute pareillement un fonctionnaire ou un gène. Ici. ou bien alors des constructions syntaxiques particulières. optimiser le réacteur doit être enregistrée dans la mesure où elle contrevient à la combinatoire usuelle de optimiser qui limite essentiellement l'utilisation du verbe pour des procès (ex: optimiser une production). de formation métonymique. Syntaxiquement. Au plan stylistique.... ou font l'objet d'une distinction notionnelle.. les contextes permettent de repérer certains phénomènes phraséologiques. Sur le plan pratique. certaines fiches terminologiques. pour ce faire. 2. Si la concentration en substrat d'alimentation dépasse 7%.Quant au plan sémantique. le contexte suivant permet de cerner le sens du phraséologisme laver lefermenteur tel qu'il est utilisé en fermentation: «En continu. c'est bien en saisissant le plus possible de relations sémantiques que l'on précisera la place d'un terme. ce qui témoigne de l'importance qui leur est accordée. On soutire alors plus de biomasse qu'on en produit et on dit alors qu'on lave le fermenteur» (C/GFerm. Il s'agit donc de recueillir des discours scientifiquement sérieux. quand nécessaire. ces contextes visent à aider différents usagers potentiels du dictionnaire. On notera d'ailleurs que la norme ISO 1087 consacre plusieurs paragraphes aux relations entre notions. sur ce plan. Le contexte définitoire 413 .or). nous distinguons les contextes définitoires. Les contextes Pour recueillir ces informations de façon opératoire. la variété des discours au sein desquels sont utilisés les termes et les différents types de relations sémantiques dans lesquelles ils entrent. Dans cette voie. mais ne visant pas tous un même public. Autre exemple. proposent des grilles d'analyse intéressantes. la citation suivante offre de précieux renseignements sur les collocations du syntagme enzymes de restriction: «Les enzymes de restriction sont des endonucléases capables de copier des molécules d'ADN en des points tout à fait spécifiques. la production de biomasse s'arrête. nous avons choisi d'offrir plusieurs contextes afin de pouvoir restituer. En effet. il importe de les sérier et. Mais également. Mais cette information dispensée en rubriques doit être complétée de contextes illustrant le fonctionnement du terme. encyclopédiques et langagiers. le réacteur est homogène: il sort autant de biomasse qu'il en est produit. on peut espérer éviter l'écueil d'une terminologie centrée sur les seuls spécialistes et experts d'un domaine pour répondre à des besoins sociaux plus larges.GEN:51). comme celle du Centre de Terminologie et de Néologie (Paris). Ceci nécessite de typifier les contextes sélectionnés et. déterminés par des séquences particulières de 6 ou 4 bases» (C/G. le rédacteur ou l'ingénieur commercial n'auront pas la même lecture des fiches. Ainsi. En effet. si l'on s'en tient à la notion saussurienne de valeur. Puisque les dictionnaires électroniques le permettent. c 'est sans doute celui pour lequel l'information contextuelle est la plus importante. ni les mêmes besoins de renseignements encyclopédiques. selon l'expression de Robert Martin. dans une optique descriptive.. 3. un énoncé relevant d'une activité métalinguistique en discours. «Chimiquement.. 414 . le caractère métalinguistique en discours est d'ailleurs attesté par l'emploi d'un terme rhétorique comme myriade. «Les enzymes sont des catalyseurs macromoléculaires naturels responsables d'une myriade de transformations chimiques essentielles pour la vie et le fonctionnement des microorganismes. Par exemple: un vecteur de clonage pour Escheria coli. le point de vue est spécifié. Quant au contexte langagier. fabrication d'une protéine. Contextes et définitions naturelles L'intérêt du contexte définitoire est de saisir. un vecteur est le plus souvent adapté à un rôle précis: clonage.CO:7) On peut l'opposer à la définition encyclopédique. Ainsi.» (C/G. des plantes. une définition naturelle. Ici. 1990:87).. on aura par exemple: «Pour un organisme hôte défini. Dans le cas de vecteur. qui n'aurait guère de chance d'apparaître dans une définition lexicographique. on ne saurait lui conférer un caractère plus définitif. il permet d'illustrer le fonctionnement du terme en discours et de recenser certaines de ses collocations.» (CH. Il s'agit de macromolécules faites de l'agencement d'une vingtaine d'aminoacides différents liés entre eux par des liaisons peptidiques. dans l'exem­ ple suivant.CO:7).PH. encyclopédique et langagier ne possède toutefois qu'un rôle indicatif et opératoire permettant de guider les dépouillements. des animaux et de l'homme» (CH. c'est­à­dire «une définition formulée par les locuteurs eux­mêmes et non par le technicien qu'est le lexicographe» (Martin. qui viserait à définir à la fois la nature et la fonction de l'enzyme. la structure phraséologique vecteur de χ pour y.présente l'avantage d'être un énoncé et permetd'éviter la définition ad hoc etl'artifice de la mise en position métalinguistique de type lexicographique. toutes les enzymes isolées sont des protéines..PH. On a donc affaire à une trilogie et il faudrait toujours parler de (vecteur/rôle/hôte). Le contexte encyclopédique offre des renseignements de type referentiel et constitue une source d'informations complémentaires précieuse pour appréhender la notion.. un vecteur d'expression pour une cellule eucaryote.GEN:84) Et il faut remarquer ici que l'association biologique vecteur/rôle/hôte possède un équivalent langagier. séquençage.. Cette bipartition entre contextes définitoire. mais dirons simplement qu'elle permet d'intégrer la variété socio-professionnelle ou diachronique. Ainsi. la transformation. mieux qu'une construction lexicographique. c'est essentiellement pour des raisons pragmatiques. se situe au même niveau qu'une ou plusieurs autres notions». de cerner des carences dénominatives.en fait aux nécessités pratiques. Nous ne récusons pas l'idée de groupement notionnel: nous voulons insister sur le fait que. qu 'à recenser une partie de ce qui constitue la richesse et la variété de ces stéréotypes. les stéréotypes. la conjugaison. Rappelons que pour l'ISO. C'est pour cette raison que nous préférons parler de relation d'isonymie plutôt que. Nous ne discuterons pas ici de la stereotypie en terminologie. les contextes permettent d'intégrer des relations sémantiques plus labiles. on utilise très fréquemment le mot de chromosome bactérien pour désigner le nucleoide. alors que ladémarche définitoire des dictionnaires est presque exclusivement positive. L'isonymie La relation d'isonymie permet. nous ne viserons.. conformément à la norme ISO. mais dont la séduisante ordonnance cacherait la diversité des vocabulaires et la variété de leur fonctionnement.. à des objets particuliers . Dans l'exemple suivant. Audelà de relations fermes et stables telles qu'on les recense dans les nomenclatures. 415 . ou à tout le moins l'ADN du nucleoide. dans un système hiérarchique. la transduction ou tout autre processus effectué dans des conditions physiologiques normales» (BF. pour notre part. «Par extension de langage légèrement abusive. 74:28). On remarque ici l'intérêtd'un contexte offrant une définition parélimination. par exemple. le plus souvent de même niveau.» (C/G.GEN:40) Le choix d'un parti-pris contextuel n'est pas neutre quant au plan sémantique. Et parrelation d'isonymie. on trouve énumérés les peptides Opioides. quand il s'agit par exemple d'un processus. de notions coordonnées. dans un paradigme de neuropeptides. «La définition de microorganismes génétiquement modifiés. les processus énumérés entrent dans des relations d'isonymie sans que l'on puisse neutraliser leurs différences par un générique. les deux ayant bien sûr partie liée. s'il y a groupement notionnel. la mutagénèse. nous entendons toute relation unissant deux unités mises en concurrence.Si l'activité définitoire spontanée permet de saisir. sans que l'on puisse poser une hiérarchie valable selon tous les points de vue.. moins systématiques mais liées à des activités. 4. exclut la deletion.. Nous nous méfions de l'idée de relations en-soi valant pour des secteurs du lexique. une notion coordonnée est définie comme une «notion qui. Par exemple.. 148:64). Chacune de ces quatre désignations fonctionnant à son tour comme microgénériques. dans l'énoncé suivant concernant la biomasse humide: «Ces résidus sont susceptibles de traitements mécaniques (ex: broyage). de trois dénominations et d'une désignation de discours.les tachykinines. 68:31) permet ainsi de relever une isonymie entre deux dénominations référant à deux neurotransmetteurs. les trois constituant des types de mutations particulières.. sans que l'on puisse renvoyer à une relation formelle d'antonymie. mutations et mutations ponctuelles. etc. ce dernier ne constitue pas une notion de rang inférieur aux trois autres. l'isonymie permet d'éviter les pièges que peut proposer la morphologie des signifiants. au même niveau hiérarchique. pour des raisons pragmatiques dans un énoncé ponctuel. les peptides hypothalamiques et des peptides retrouvés également dans le tube digestif. combustion. La relation d'isonymie peut être motivée par des caractères fonctionnels. 416 . insertions. gazéification. Dans le paradigme constitué par deletions. comme dans l'énoncé suivant: «Le corps qui se forme ne possède ni les propriétés d'un liquide ni celles d'un gaz.» (C/MICBIO:44) Il peut être intéressant de relever des relations isonymiques établies. physico-chimique et thermique (ex: incinération. carbonisation)» (C/BAE:59). ce que laisse présumer le contexte suivant: «Mutations ponctuelles et deletions peuvent se produire spontanément.] est inhibitew» (BF.. combustion. On trouve le même type de phénomène dans l'énoncé suivant: «lafixationsymbiotique est réalisée par des bactéries en conditions d'association obligatoire avec une plante et s'oppose à la fixation réalisée par des bactéries libres» (C/MICBIO:44) où fixation symbiotique s'oppose à un syntagme de discours. la relation établie entre broyage et incinération. Pour l'appréhension des notions. permet de relever une relation pragmatique intéressante. entre des notions très différentes. du point de vue de l'exploitation de la biomasse. Au contraire. La labilité des relations hiérarchiques permet également la construction de notions nouvelles par contraste. L'énoncé «l'acide glutamique exerce un effet excitateur alors que le GABA [. cela permet de repérer la coexistence. il est dans un nouvel état de la matière: celui d'agrégat» (PLS. mutations ponctuelles s'oppose aux notions de deletion et insertion. 89:10) «Contrairement à la Chromatographie d'adsorption. comme dans un énoncé de forme «x est un y qui z». le plus souvent binaire. seule molécule «non naturelle».5. dans la Chromatographie de partage liquide-liquide les deux phases. 74:10) C'est par une opposition. A tout le moins. 148:90). ou à un niveau moins attendu. antagonistes de celles de l'aldostérone» (CH. Intéressons-nous un instant aux différentes chromatographies: «La Chromatographie hydrophobe fonctionne comme pour la Chromatographie par échange d'ions. sauf que. Dans son fonctionnement. ici opposition entre des types de Chromatographie..CO:15). Cette opposition pouvant se faire à un niveau que le signifiant aide à repérer. le contraste s'avérant une aide précieuse pour la construction cognitive. il nous semble qu'elle joue un rôle crucial dans l'élaboration cognitive. La séparation repose ici non plus sur les charges nettes à la surface moléculaire. mais on trouve aussi. et fréquemment. Ainsi à propos de la spirolactone. mais s'en rapproche par bien des aspects.PH. la plus proche ou la plus pertinente possible. possède d'intéressantes propriétés diurétiques. La différence n'est pas ici marquée par rapport à un générique. Cette procédure ne correspond pas à ce qu'il est convenu de considérer comme des énoncés définitoires.» (BF. Cela est vrai d'énoncés relevant de la stratégie de la vulgarisation: «les téléopérateurs ne sont pas des robots» (PLS. où le support poreux représente en même temps la phase stationnaire. la relation isonymique procède par contraste minimal et nous semble relever d'un type d'énoncés fréquent en discours: a c'est b.. par exemple «les nucleases sont des enzymes capables d 'hydrolyser la liaison phosphodiester qui enchaîne deux motifs successifs dans les brins d'acides nucléiques» (BF.. mais par rapport à une notion de même niveau. la CPC (Chromatographie de partition par centrifugation) est particulièrement adaptée aux procédés d'échelle industrielle» (BF. que se trouve cernée la notion abordée.. ici l'opposition entre la CPC et les techniques dérivées de la Chromatographie à contrecourant. 78:41).» (id:47) «Contrairement aux techniques de séparation dérivées de la Chromatographie à contre-courant. «La spirolactone. Intérêt cognitif de l'isonymie Cette relation peut être utilisée à des fins didactiques. 417 . ce type de relation dans des énoncés plus pointus. Chitine et chitosane. ainsi dans le titre suivant: «Semences et avenir: l'innovation permanente» (BF. En effet. En réfléchissant sur les critères de l'isonymie. revenons à quelques-uns de nos exemples pour y trouver les critères qui amènent le terminographe à conclure à une forme d'isonymie proposée par le discours. Pour fixation symbiotique/fixation réalisée par des bactéries libres. L'opposition isonymique ternaire liquide/gaziagrégat a l'intérêt d'assigner . d'action ou de production. C'est l'opposition fonctionnelle excitateur/ inhibiteur qui conditionne cette mise au même niveau: c'est uniquement au niveau fonctionnel . Creuser l'isonymie Mais si l'isonymie constitue une relation sémantique précieuse sur le plan cognitif et notionnel. Il serait absurde d'en conclure à l'isonymie. liquide et gaz.un sens technique à une unité généralement vague. etc».que l'isonymie existe. 70:17). l'élément définitoire . De même. l'existence de deux termes couramment antithétiques. c'est-à-dire à la notation d'une relation encyclopédique du type «même niveau d'analyse.» (BF. la proposition d'isonymie ne doit évidemment rien aux signifiants. Dans le contexte opposant acide glutamique et GABA. et d'autre part.donc selon un point de vue déterminé . clairement opposés dans d'autres contextes comme substance d'origine et dérivé. nous venons de le voir. 71:42) 418 . sont ici réunis par leur fonction commune en immunologie. ou les regrouper sous un certain point de vue: «La chitine. mais du point de vue notionnel. c'est encore l'identité de fonction qui motive. C'est sous l'angle de cette relation isonymique que l'agrégat pourra être défini comme «état de la matière». il va de soi que la rhétorique s'en est mêlée: un sémioticien y verra peutêtre une isotopie du «potentiel». 71:42). il convient de chercher à en cerner les limites. le chitosane et leurs oligomères ont des propriétés immunologiques» (BF.. avec semences. nous avons utilisé le terme d'opposition. avenir et innovation.6.non proprement générique . la création d'un lien isonymique entre ces deux unités: «La chitine et le chitosane peuvent être utilisés comme agents immobilisateurs de cellules. il n 'y a aucun doute: tout paradigme est de l'ordre de l'opposition. qu'il s'agisse de processus. Au sens saussurien. dans l'énoncé suivant. d'organismes. l'isonymie peut opposer des unités..ou de pré-construire . agrégat. Les deux faits à l'origine du sentiment d'isonymie sont ici: d'une part. Après cette réserve nécessaire.état de la matière. le rapport isonymique est facilement repérable par l'opposition fonctionnelle. toute forme de coordination ou de juxtaposition n'est pas nécessairement la marque d'une relation d'isonymie. La prise en compte de cette relation nous semble largement justifiée mais les critères de l'isonymie restent en débat. alors que ce qui lie ces deux critères est donné de façon non métalinguistique. Mais les choses se compliquent. de cet acide aminé. pour passer du sentiment à un repérage objectif. et non sur le sens 1. caractéristique à ne pas négliger: «Les metabolites secondaires dérivent des metabolites primaires de manière très éloignée [. son utilité paraît évidente dès lors que le terminologue s'attaque à des textes moins canoniques que les formes les plus élaborées du discours scientifique et technique. Secondaires en ce sens qu'ils ne semblent pas rigoureusement indispensables à la croissance et au développement des individus qui les produisent. Secondaires par opposition aux metabolites qui. Mais elle demandera aux terminologues bien du travail de délimitation.7. tels les glucides.] on est très loin de la biosynthèse initiale. primaire. les lipides et les protéines. on peut penser que la présence des metabolites secondaires est liée . même si c'est la définition qui a paru s'imposer à l'auteur. 70:23) Il serait dommage de se contenter du sens «indispensable vs facultatif». un rôle dans les relations écologiques» (BF.. car le texte explicite plus loin l'opposition primaire/secondaire comme fondée sur une différence d'histoire biosynthétique plus longue. Utilité de l'isonymie Si l'on se soucie de perfectionner l'analyse sémantique en terminologie. 70:23) Voici qui satisfait pleinement le lecteur non initié: une réflexion métalinguistique apparemment sans faille fondée sur les oppositions primaire/secondaire et vital/ facultatif. Si loin que bien souvent on ne connaît pas de manière sûre nombre des étapes métaboliques qui ont permis à partir de l'un. L'effort métalinguistique spontané va volontiers à des explications qu'il croit sans problème. La partie proprement métalinguistique est partiellement décevante. ou jouent encore. 70:24) où l'auteur insiste ici sur le critère de l'évolution. d'arriver à l'autre» (BF. d'affinement des critères. lié au sens 2. c'est de façon comparative au plan encyclopédique et non 419 . donc généralisable pour un ensemble de terminologues en action de dépouillement de corpus. page suivante: «Finalement. la relation d'isonymie constitue une relation incontournable. Prenons l'exemple de la notion de metabolites secondaires dans l'extrait suivant: «La plupart sont des metabolites secondaires. lié à l'opposition vital/facultatif. Toutefois. Cet exemple nous semble significatif.au fait qu'ils ont joué. sont vitaux pour les plantes et sont de ce fait qualifiés de primaires» (BF..au moins en partie . notre réflexion sur l'isotopie permet de montrer quelles conséquences pratiques peut avoir l'adoption d'une démarche socioterminologique (Gambier. «La normalisation: pour une approche socio-terminographique» dans GAUDIN et ASS AL (eds). pp 31-58 GRANGER Gilles-Gaston. pp 81-99 GAUDIN et ASSAL (eds). pp 133-157 BAUDET Jean-Claude. permet de démontrer la validité de la notion de «point de vue» pour l'étude du sens. «la problématique de la socioterminologie commence avec des questions simples concernant la méthodologie usuelle en terminographie» (Gaudin. 1988:11). n°18. 1991.. Et les problèmes de description sémantique ne sauraient lui être étrangers. production» dans GAUDIN et ASSAL (eds). un corpus d'énoncés contenant des relations isonymiques. «Présupposés de la terminologie: vers une remise en cause» dans GAUDIN et ASSAL (eds). 1991). 312 p GUESPIN Louis. 1991). par exemple (Baudet. 1991. Terminologie et sociolinguistique. comme le posait Gilles-Gaston Granger. elle est établie dans une phrase de forme spéculative: «Finalement on peut penser que. ed URA CNRS 1164. BIBLIOGRAPHIE ASS AL Allai. Mais également. 1991) sur le travail terminographique (Assai. nécessite que l'on se donne des outils d'analyse et de description de la variété sémantique. «Editologie et sociolinguistique». 1991). 213 p GAMBIER. dans GAUDIN et ASSAL (eds). Car loin d'être purement spéculative. il nous semble que l'approche contextuelle permet de rendre compte du fonctionnement sémantique des termes d'une façon à la fois plus fine et plus large. Or. 1991. de compétences ou de disciplines.» Il n'y a pas si longtemps. ou à la négociation qu'entraîne toute confrontation d'activités. 76130 Mont-Saint-Aignan. Quant à la liaison entre les deux traits de sens. 1968. il y a plus de vingt ans (Granger. est en retard parrapportaux ressources del'informatique documentaire» (Lerat.métalinguistique que le deuxième élément de sens (parcours des étapes métaboliques) est produit. En effet. technique. 1991. 1968). Essai d'une philosophie du style. pp 59-79 420 . qu'elle soit liée aux conditions de production des discours . Cahiers de linguistique sociale. 1991:129). comme le discours d'interface (Guespin.conditions éditologiques. 1991.. 1991. principalement sémantique. 1991.7 rue Becket. la prise en compte de discours moins normes. Dans cette optique. «La circulation terminologique et les rapports science. 1991. 1991. ed Armand Colin. ce n'est pas faute de progrès technologiques mais parce que 1 ' analyse linguistique. Pierre Lerat affirmait que «si les terminologies ne sont pas plus utiles aux traducteurs dans l'état actuel des choses. on Génie fermentaire.pp 11-30 MARTIN Robert. 1988. rue Thomas Becket F-76130 Mont Saint Aignan 421 . «Terminologie et sémantique descriptive» dans La banque des mots.LERAT Pierre. cours du CNED PLS: Pour la science. La définition. pp 86-95 RÉFÉRENCES DU CORPUS.pharmacologie et cosmétologie. Larousse. cours du CNED CHPH. cours du CNED C/GFerm. n°36. mensuel François GAUDIN I Allai ASSAL I Louis GUESPIN URA CNRS 1164 Université de Rouen 7. «La définition "naturelle"» dans CELEX. cours du CNED C/GEN: Génie génétique. 1990. cours de l'UTC de Compiègne.CO: Applications des biotechnologies en chimiefine. corpus oral C/MICBIO: Microbiologie et biotechnologies. ABRÉVIATIONS UTILISÉES BF: Biofutur C/BAE: Les biotechnologies appliquées à l'environnement. ed CILF. . Textographie (textography) is a new coinage following the pattern of lexicography.Ingo Hohnhold . This lecture course entitled Vonder Terminographie zur Textographie is amore recent addition to our Terminology Training Component that I reported on here in Geneva back in 1988 (cf. can be mapped by the names of Wüster and Dressier. 423 . terminography.g. e.who has written a book from which I have just quoted in order to justify the practical relevance of my ideas. In my bibliographies I have always felt inclined to quote papers and books by practitioners in the field of translation and terminology and publications by professional associations . I am therefore grateful to a practitioner . in this case text linguistics. phraseography.Of terms and texts Hildegund Bühler When I was approached by the organizers of this conference to present a paper. Such parallel thoughts come by no means as a surprise: they are obviously due to a common heritage. But apparently there is nothing new under the sun. wäre für die Verbesserung fachübersetzerischer Leistungen viel gewonnen (Hohnhold 1990:22).if available. I offered to discuss a few excerpts of my current lecture course at the Institute of Translation and Interpretation at the University of Vienna. I came across the following footnote in a recent book on terminology work for practitioners: Wenn sich die Gleichzeitigkeit von Textbetrachtung und Terminologiearbeit in Ausbildung und ausübender Praxis mehr durchsetzte. I have always been proud of my firm grounding in the practice of translation. while as a translation scholar and university teacher my background in terminology and linguistics. Bühler 1982). which apparently prompted the above mentioned quotation. The statements of the late Eugen Wüster on the training in terminology and terminological lexicography. Moreover. Some time after I had announced such a course. Bühler 1988). The author is pleading for terminology work on the basis of texts to improve the training and practice of specialist translators. I had occasion to reflect on in a number of earlier publications (cf. When we move beyond the sentence boundary. For Beaugrande andDressler. It is interesting to note that the authors define concepts as a configuration of knowledge that can be recovered or activated with more or less unity and consistency in the mind (Beaugrande/ Dressier 1986:4. This means that a text does not make sense by itself. We always have to keep in mind that terms manifest themselves in texts. When studying the role of texts in interlingual and intercultural specialist communication. we turn our attention not only to the structural organization of individual linguistic signs . In studying the transfer of scientific and technological knowledge from one linguistic community to another. that we translators exercise our craft. it is texts that serve as our primary unit of linguistic inquiry into meaningful communication. The textual standard of coherence relates to the cognitive dimension and concerns the configuration of concepts and their relations that underlie the surface text. my own italics). Therefore the very notion of sense of a text will be subject to discussion: different users might set up slightly different senses. The late Eugen Wüster was very much aware of the rather approximative way people use even special-language texts and he therefore suggested standardizing procedures to make language a more suitable vehicle for specialist communication. has its limitations for the 424 .But before discussing practical consequences let us start with a few theoretical considerations. but rather by the interaction of text-presented knowledge with people's stored knowledge of the world (Beaugrande/Dressler 1986:6). to the multi-dimensional networks that are linguistically manifested as texts. we enter a domain that is characterized by greater freedom of selection or variation and less conformity to established rules (Beaugrande/Dressler 1986:17). Standardization on the level of terminology. May I now ask you to follow me on another train of thought. we want above all to find out how special-language texts function in human interaction. but rather as a communicative occurrence.be it words or terms (for a distinction of these lexical items see Sager 1990:19) . We also tum our attention to the ways in which these lexical items are mutually connected. we will follow the well-known approach in text linguistics of Beaugrande and Dressier (1986). It is on the assumption that we can establish identical senses for listeners and speakers. yet in order to be communicative there will have to be a common core of probable content. who have described a number of standards a text must meet in order to be communicative. where texts are not defined as a unit above the sentence or a sequence of sentences. Since there is always a paradigmatic and a syntagmatic aspect to the study of linguistic form. how they can be produced and received.which can be visualized as word fields and in their cognitive dimension as concept systems or concept fields. it is the textual standard of cohesion that concerns the actual words we hear and see and their grammatical dependencies. however. In another paper of the same year the author discusses steps towards a translationoriented typology of technical texts. which is often taken for granted in multilingual special-language lexicography. He aims at contrastive textology and holds that since text types are language. As regards the conseqences of such more theoretical considerations. In special-language research text-oriented problems also have gained increasing attention: cf. Reiner Arntz therefore proposed aprogram of cooperation between special-language research. we find that special-language research. Sager 1990:114f. Galinski 1990. convened in Hildesheim in 1987. LSP and Terminology held in Vienna in 1989.) and whether terms standardized in various linguistic communities can be used fruitfully in special-language translation must remain an open question. phrases and syntagms. Felber/Budin 1989:250f. We fully support the opinion of the authors that special-language phraseological units can and should be treated with terminological methods (cf. which has produced models to classify and typologize special-language texts (cf. text linguistics and translation science. 425 . only similar texts or text types can be compared in several languages and used as reliable source material for terminological data banks ( cf. which was first centred around technical vocabulary. Hoffmann 1988).) For in the practice of special-language translation computerized terminology compilation is now becoming increasingly text-oriented and collections of terminology will preferably be produced by analyzing corpora of running text.g.. Budin 1990. the publications of the Leipzig school (e. But text typologies that refer to one individual language only are not necessarily translation-oriented. Sager 1990:132). even texts. Arntz 1988b. has recently moved on to larger units exceeding the scope of a term: multi-word units. Picht 1990).specialist translator (cf.. Arntz 1988a). also Bühler 1982:43). Yet the recognition of terminological units exceeding the scope of a term in running text often meets with difficulty and requires special-subject knowledge (cf. aiming at a comprehensive typology of specialcommunication texts according to formal and functional criteria (cf. Arntz/Picht 1989:140 ff. In the context of special-language translation it is even more important to reconsider the assumption of context-free fixed reference. This tendency to deal with more complex patterns in special-subject communication was for instance manifested in a number of papers presented at a Wortehop on Phraseology. Gläser 1990). Context-free fixed reference is attained only by some form of consensus among specific user groups where in specified types of texts the natural creativity of language is replaced by normative processes (cf. In his introduction to the International AILA Symposium on Textlinguistik und Fachsprache. Foreign-language equivalents suggested in special-language dictionaries always remain disputable and we are therefore convinced that for the specialist translator only textual information is a reliable indicator of language use.and culture-dependant. So far most term banks concentrate on terms and only a number of term banks also admit phrases and sentences (cf. which Hohnhold (1990:37f. one might not only work with standardized text configurations.79.80).We furthermore hold that the terminological record for the technical translator will have to provide for even larger text segments than the phraseological unit or the sentence. Such contextual glossaries that are compiled on the basis of parallel texts not only contain text samples. As regards other future developments I shall in conclusion briefly touch on some aspects of terminology and textuality that these days seem to deserve increasing attention in technical communication and translation. Terms and texts can of course be made manifest in sound or print. More often they simply are an inspiration to the translator in offering helpful suggestions of how to formulate a text (Freihoff 1990:22). In routine special-language translation. In corpusbased terminology compilation special-language terms and their foreign-language equivalents will be documented by a number of contexts. context will have to be re-defined as a segment of running text representing the necessary linguistic environment of a term required for the successful transfer of information between linguistic communities. Thus. especially when working directly on screen with a data-base link-up. pre-fabricated text segments as it were. but also with repeatedly appearing prestructured paragraphs and phrases. which I would like to call text modules. But individual translatorterminologists in general record more contextual information than in pre-automation days and they already work with textual material. which cover the full range of usage and where all relevant textual variants are covered. For translation purposes context is not only a means of defining or explaining a concept. for instance. also Arntz/Picht 1989:137f. According to the author we may also rest assured that the present-day techniques to store special-language texts in machine-readable form on computers and the software suitable for user-oriented terminology work will develop dramatically in the near future.) calls standard formulations (Standardformulierungen). The systematic study 426 . Hohnhold 1990:76. In certain cases one may even combine such text segments and produce merged documents (cf.). What is even more important in computerized terminography for translators is an upgrading of the data category of «context» (cf. Roland Freihoff (1990) of the University of Tampere recently proposed a practicable model for the compilation and use of contextual glossaries in translating with the computer («Zur Erstellung und Verwendung von Kontextglossaren beim Übersetzen mit dem Computer»). that serve for more stereotyped communication patterns. But as long as language is not written down people remain largely unconscious of it: we tend to process speech without paying much attention to its wordings.. Bühler 1990b:32f.242. Sager 1990:146). This study of non-linguistic «terms» was carried out in the context of conference interpretation. Anotherfieldof research that has so far rarely been touched upon is to the exploitation of non-linguistic codes in special-language terminology and texts. i. underlining. intonation and stress. capitalization. Earlier studies that were based mainly on written forms will therefore have to be supplemented by research into orality (cf. Kingscott 1990:13) there is not only emerging the professional profile of the so-called translator-terminologist. (cf. I recently had occasion to point out that this will not be without consequences for the working habits of the translator (cf. Non-linguistic compositional signals in written special-subject texts. in preparing the Austrian Standard on the General Principles Concerning Concepts and Designations (ÖNORM A2704 of 1990) we have found it necessary to add a whole new chapter on symbols. by nature impromptu and tentative. It was some years ago that I presented an extensive study on nonverbal signals used in the spoken language to support comprehension. speech is dynamic. The most striking formal difference between written und spoken language is the one of density. But it seems that since translators and technical writers need similar skills (cf. etc. subtitling. discussing types of symbols and principles for their design and use.of traditional grammar therefore began as a theory of the written language.e. while spoken language is more loosely structured. Bühler 1990a: 538). the translator doing 427 . .the same holds true for terminological and textual research. Written language is static and dense. Kingscott 1990:6f). pausing and phrasing (cf. variations in voice quality. Written language follows close-knit syntactic structures. such as lay-out of text on a page. paragraph numbering. on those communicative signals that are received not through the auditory but through the visual communication channel. But little attention has so far been paid in special communication to the role of structuring signals for spoken texts. Bühler 1990a in the context of translation studies). a typical example of oral specialist communication (cf.also Sager 1990:101 ) these days are dealt with more often in the context of socalled technical writing. degrees of loudness. such as rhythm. In working with the computer as a writing device and producing a text on screen the linguistic information is temporary and transient much like the acoustic sign and will be only eventually printed out and fixed on paper. We must not forget that special-subject communication is also made orally and that the different formal properties of spoken and written language are inherent in a text regardless of the form in which it is actually presented (cf. Bühler 1990a:539). Technical writing or scientific publishing in some countries seems to be evolving as a separate profession (cf. It seems that in our computer age the traditional distinction between speech and writing is becoming blurred. As regards the non-linguistic aspect of written special-language terminology. Bühler 1990b). Bühler 1985). In: Documents contributifs. One side product of the training for technical writing that has occasionally been mentioned. 1988a. Gerhard. Textlinguistik und Fachsprache. Hildegund. BIBLIOGRAPHY ARNTZ. will then be the production of guidelines for subject specialists. but there will also be the sci­tech translator who is trained as a multilingual and multicultural writer of special­subject texts. ARNTZ. Introduction to Text Linguistics. Reiner. BÜHLER. Rencontre internationale sur l'ensei­ gnement de la terminologie. Terminology Science and Research. Conference Interpreting ­ A Multichannel Communication Phenomenon. Vol 1 (1990). Erfahrungsbericht 1988. London/New York: Longman.4.4. teaching them how to write their texts for optimum translatability. Meta 27. 1988. (ed. Hildesheim/ Zürich/ New York: Olms. Wolfgang U. R. Reiner. Université de Genève. Robert­Α. Speakers as well as writers of special­subject texts should take care lest the receiver's processing capacity should become overloaded to the point of endangering communication (cf. (Special Issue: Conference Interpretation). In: Arntz. 242­251. Hildegund. but also at preserving a reasonable degree of lexical density and redundancy ofinformation.1. École de traduction et d'interprétation. 1982. BÜHLER. It obviously is not only a matter of specifying layout and formatting procedures. the standard of informativity in Beaugrande/Dressler 1986:8f). 49­54. General Theory of Terminology and Translation Studies.64­69.). Steps towards a Translation­Oriented Typology of Technical Text. 428 . 3­5. Zur Einleitung: Zum Verhältnis von Textlinguistik und Fachsprache.April 1987. Das Wiener Modell der Tcrminologicausbildung für Sprachmiulcr.his own terminology work or the professional terminographer in a language service catering to the special needs of translators (cf. Akten des Internationalen über­ setzungswissenschafüichen AILA­Symposions Hildesheim 13. Journal ofthe International Institutefor Terminology Research (IITF). Mela 33. 1­2. BEAUGRANDE.468­472. 1988b. no. I hope that this random selection of ideas in the context of special­language terms and texts was controversial enough to stimulate discussion. Reiner/Picht. de/ DRESSLER.­16. For instance one should not only aim at achieving language economy and precision (cf. but so far has never been implemented. Meta 30. Sager 1990:107ff. Terminological analysis of LSP phraseology. 1990.425­431.Hildegund 1985. ARNTZ. still more important are linguistic and communicative skills. BÜHLER. BUDIN. 1989. Much remains to be said as to how to write such texts in order to achieve optimum communicativeness. Einführung in die Terminologiearbeit.). B ühler 1990c). Heribert. Hildesheim/ Zürich/ New York: Olms. 31986. The Technical Writer. G.T. Terminologie in Theorie und Praxis. Part 1. 1988. Milano: A. 1-2. Hildegund. TheTranslator-Terminologist. (eds. 1990. HOHNHOLD. Ingo. BÜHLER. In: Atti del Convegno Le nuove professioni per il traduttore e l'interprete. 28 Ottobre 1989. In: Thelen. 1990-10-01. FELBER. 536-544. Juan C.) Translation and Meaning. Lothar.I. Milano. Zur Erstellung und Verwendung von Kontextglossaren beim Übersetzen mit dem Computer. ÖNORM A 2704. 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Si l'on s'interroge avec lucidité sur les causes de cette indéniable carence. au professionnalisme des terminologues-praticiens qui se sont aveuglés sur leurs propres pratiques et n'ont eu ni le recul ni le loisir nécessaires à la réflexion théorique. à l'absence de corpus de textes comparables en plusieurs langues. notamment sur le fonctionnement de l'unité terminologique dans le tissu du texte. les facultés de lettres sont. au rôle de paria tenu par la terminologie différentielle jetée dans les ghettos de la recherche universitaire. aux idées reçues quant à la nature et au statut des technolectes. restées presque muettes dans cette spécialité. La combinatoire syntagmatique 3. et.Du synthème au phraséolexème en terminologie différentielle Roger Goffin Sommaire 1. La terminologie différentielle 2. force est d'observer qu'elles tiennent à plusieurs facteurs : (1) (2) (3) (4) à la nature mal circonscrite de l'écrit scientifique.1 . à quelques exceptions près. de tradition culturelle. L'unité terminologique dans son environnement 1. paradoxalement. L'écrit scientifique est trop souvent défini comme un texte monolithique qui véhicule une information pragmatique décrivant des expériences extraites du réel observable et qui se réfère à des realia du monde extérieur décrits plus ou 431 (5) 1. d'une insuffisance et d'une minceur étonnante. communique à la communauté scientifique pour que cette dernière puisse en faire quelque chose. entre elles. par des caractéristiques morpho-syntagmatiques et des constructions syntaxiques propres. les technolectes forment un système distinct de la langue générale dont ils se démarquent. mais posséder toutes les connaissances requises àia compréhension. le lecteur peut ne pas être un spécialiste de la discipline. qui vont de la réflexion théorique dans le cas de la recherche fondamentale.2 Le statut des technolectes ne laisse pas de susciter des controverses. puisqu'on décèle de larges zones d'interférence. Pour d'autres linguistes. qui joue le rôle de tertiumcomparationis. la langue des sciences ombrage la langue contemporaine. article) pour se distraire. par une organisation sémantique (qui tient davantage des nomenclatures énumératives). se tenir au fait dans sa spécialité ou pour être en mesure d'effectuer une tâche précise (manuels. par un lexique terminologique. univoques. Les écrits scientifiques sont. monoréférentiels. Pour certains linguistes. de valeur circonscrite. les terminologies scientifiques ne sont pas coupées du lexique général. Personne ne lit un écrit technique (livre. le terme entretenant un lien privilégié avec la chose désignée. décrit comme motivé et transparent. 432 . c'est-à-dire.moins objectivement. multiformes puisqu'ils présentent des différences de strates et de registres. on le lit pour s'instruire. Le sujet de l'écrit scientifique relève d'un domaine spécifique (Sachbereich. on dirait que le réfèrent prime le signifié). les délimitations scientifiques étant souvent des délimitations dans laréalité objective. Fachbereich). la mise en oeuvre industrielle. d'ailleurs profitables. Les signes des langues de spécialités semblent effectivement les représentants deschoses. Les écrits scientifiques fonctionnent dans un espace social complexe puisqu'ils mettent en scène des partenaires divers : l'auteur et le lecteur peuvent appartenir ou non à la même spécialité. qu'un auteur appartenant à un milieu professionnel. dans lequel elles puisent largement. notices d'emploi). Ils opèrent avec des termes monosémiques. Ce texte est referentiel (sachgebunden). Ces descriptions contiennent bien des raccourcis simplificateurs sinon simplistes. au contraire. en passant par le développement. d'outils de description dans le cas des nomenclatures de matériels et d'opérations artisanales. d'un savoir. les langues de spécialités et la langue générale constituent des sous-ensembles de la langue totale. 1. l'auteur peut vouloir délibérément s'adresser à un public plus vaste. ilsrecouvrent et commandent la réalité. c'est la chose qui prime et opprime (en jargon de linguiste. si on les examine de près. inversement. La langue générale accueille volontiers les mots techniques. d'une technique ou d'un métier (Handwerk). comme dans les ouvrages de vulgarisation. rapport. enfin. des motivations trompeuses. 1989). et qui constituent une unité de signification permanente. Ces analyses font au contraire apparaître avec évidence que les terminologies sont des polysystèmes complexes qui présentent les mêmes «accidents» que la langue générale.1. prouvant ainsi que les délimitations des terminologismes sont bien souvent des délimitations dans la perception d'une réalité. syntagme libre qui découle de la collocation d'éléments occasionnels dont les éléments composants peuvent avoir un comportement particulier. des analogies approximatives débouchant sur des anomalies (faux amis). 52% deux éléments (aéroglisseur marin. Des études statistiques révèlent que 15% des terminologismes comportent un seul élément (palplanche. notamment. trottoir roulant) ou joints par un ligament synaptique (ex. Formellement. Certaines collocations peuvent être considérées comme des cas-limites tels que acier allié (DE legiertes Stahl). logiciel). Le groupement fixe acier marchand (DE Stabstahl) est donc un synthème ou syntagme figé qui s'oppose au groupement plus lâche. Ces découpages montrent aussi que les langues protagonistes sont diversement lacunaires. On constate que la collocation 433 . Martinet a proposé de désigner comme des synthèmes des groupements composés d'unités identifiables qui forment des touts indissociables.3 Les trop rares analyses de terminologie différentielle font éclater les systèmes rassurants et étriqués des correspondances bi-univoques et les ensembles délibérément organisés dans lesquels chaque terme symboliserait en quelque sorte dans son signifiant ses caractéristiques et son sens. Durchwärmdauer et la trifurcation allemande Entkohlung. La combinatoire syntagmatique Les vocabulaires scientifiques et techniques usent abondamment de la combinatoire syntagmatique consistant en une suite d'éléments lexicaux disjoints (ex. que chaque langue segmente. A. des polymorphies redondantes ou encore une prolifération synonymique (voir Goffin. 28% trois éléments (surrégénérateur à neutrons rapides) et 5% quatre éléments et plus (moteur à induction linéaire avec secondaire court mobile). analyse et structure à sa manière. Aus kohlung. navire kangourou. c'est-à-dire résultant d'un choix unique par les ressources de la langue. ces unités complexes fonctionnent dans la phrase suivant les mêmes règles syntagmatiques et paradigmatiques que le lexeme simple. Abko hlung pour le français décarburation. acier résistant à la corrosion. acier marchand). car on trouve aussi acier non allié. ainsi acier plus résistant à la corrosion ou acier résistant aufluage ou acier résistant à la corrosion atmosphérique. Comparons les découpages différents du français durée de mise en température et de l'allemand Erwärmdauer. Les technolectes opèrent d'une langue à l'autre des découpages non superposables et imposent des grilles aux realia du monde. sustentation par aimant. et acier faiblement allié. de fausses monosémies. 2. réacteur à eau lourde). La concaténation y règne souveraine et est génératrice d'unités lexicales nouvelles par l'emploi du nom en fonction d'épithète. la construction synaptique se caractérise par une expansion vers la droite. De son côté. Guilbert (1970) a montré que le seuil de complexité est donné par la possibilité de «former une phrase compréhensible» à partir de la combinaison syntagmatique. lexicalisée ou en voie de lexicalisation. Les langues germaniques forment des syntagmes par juxtaposition ou concaténation. et l'unité lexicale occasionnelle. la synapsie n'est pas sans rivales car il règne. voire cette évolution. Le rôle de la terminologie différentielle est de mettre en perspective. databasebeheer. une fluidité lexicale qui s'explique par la concurrence entre plusieurs modes de composition : synaptique. Cette compétition. Chaque nouveau déterminant rend le terme plus spécifique. Il ne précise toutefois pas ce qu'il entend par «phrase compréhensible». tandis que son aire d'emploi se rétrécit. que le lexicographe ne peut plus maîtriser. Pour sa part. L'unité terminologique dans son environnement Les limites d'expansion interne et d'expansion vers la droite de l'unité terminologique ne sont pas fixées par des cadres logiques. Il ne permet pas non plus de fixer les limites de l'expansion. du type réacteur à eau lourde (DE Schwerwasserreaktor) ou réacteur à coeur à germes (DE Saatelementreaktor). séquence de segments disjoints avec trait d'union (air-cooled) et séquence de segments autonomes (air bag ) . se manifeste dans les exemples suivants protection contre le rayonnement (synapsie). 3. Dominante. Le critère formel ne suffit pas à faire le départ entre l'unité synaptique stable. Goffin. protection radiologique (synthème). graphème coalescent (airborne). énergie solaire et hélioénergie. il met un trait d'union entre des mots anglais alors que l'anglais n'en a pas air-conditioning ou il hésite entre data base beheer. En français. et ne faitque 434 . sur le plan de la syntagmatique lexicale. dans les terminologies en gestation. deux ou plusieurs langues de façon à faire apparaître des schemes de composition et des matières lexicogéniques spécifiques (R. L. 1981). donc illimitée. Cette expansion non finie fait des unités synaptiques une classe ouverte. le néerlandais n'use guère de la juxtaposition à segments autonomes. alors que le français construit des syntagmes épithétiques ou synthèmes du typemaison solaire (DE Sonnenhaus). sinon morphématique. synthématique. des syntagmes avec joncteurs ou synapsies.synthématique substantif + adjectif de relation énergie solaire a un statut privilégié puisque cet adjectif s'assimile à un substantif et apparaît comme tel dans les autres langues (DE Sonnenenergie). au point de prendre la valeur d'une phrase sans mot de liaison explicite. radioprotection (composition morphématique) ou encore la séquence énergie provenant du soleil. data-basebeheer ou les autres permutations possibles. l'anglais use de différentes formes de concaténation. il s'agit d'un continuum qui va du mot simple à la phrase. Mais à tout prendre. quelle que soit la longueur. plusieurs appellations concurrentes se bousculent : en français. la phraséologie n'est pas une science ou une discipline. consacrée à la Phraseologie. Séduit par la valeur de cet internationalisme. Les éléments constitutifs de cette séquence subiraient une modification sémantique». en allemand. Phrasen. 435 . reconnue comme usuelle. et le subdivisera en segments plus courts auxquels il se limite pour sa facilité et pour celle de son interlocuteur. Kühn (1989: 134) aligne.déplacer le problème d'une unité de discours mal définie (l'unité de traitement lexicographique) vers une autre unité de discours aux contours flous. la phrase. la terminologie qui sévit dans ce domaine est foisonnante. bien des difficultés. et l'on sait que tout discours comporte un ensemble de parties plus ou moins figées ou récurrentes. Phraseolexem. M. par ailleurs. Paradoxalement. lexicale et sémantique complexe. la définition délibérément large. dans la même foulée néologique. Phraseologie. les termes suivants : Wortgruppenlexem. pour déboucher sur le texte. P. Paralexem. phraseology.phraséologie terminologique. il faut se servir non seulement de termes mais encore de toutes les ressources grammaticales. Elle reprenait. sprachliche Schematismen. unité phraséologique. Phraseologismen. en anglais. avec certaines réserves.propriétés collocationnelles. La recherche terminologique s'est donc doublement enrichie : d'une dimension textuelle (elle analyse les termes en discours) et d'une dimension phraséologique (elle étudie les collocations et les phraséologismes). telles que locutions verbales (une phraséologie autourdu verbe).-D. sémantiques et stylistiques de la langue. Ceci vaut aussi pour le discours de spécialité. celui de la mise en discours d'unités lexicales. proposéeT>ar H. terminologisch relevante Phraseologie. fixiertes Wortgefüge. Fertigstücke. Stereotyp. Picht (1987). qui dépasse la limite du terme unique. Dans une thèse imposante. Wortverbindung. mais un objet. l'étude des phraséologismes apparaît comme une conséquence logique de la terminologie». pour communiquer dans une langue de spécialité. Pilz (1977) baptise phraséolexème une unité morphosyntaxique. mais reste en deçà de la phrase complète. K. phraseological unit. Phrasemantik. En français. mais elle conclut que le phraséologisme ne répond pas toujours à ces critères et termine par des questions sur l'identification et l'analyse des phraséologismes (rôle du verbe) qui poseront. que tout locuteur sait qu'il doit fragmenter son discours s'il veut être compris par son auditeur. parallèlement à des expressions encore plus floues. phraseologische Wortverbindungen. feste Syntagmen. Frasmen. LSP-Phraseology. Idiom. il réserve le terme Phraseologie pour désigner la discipline et rejette surtout VallemandPhraseologismus à connotation péjorative. Cormier (1987 : 217) fait observer que «lorsque l'on sait que. «si l'on accepte sa définition. le phraséologisme serait une expression formée d'une suite d'éléments linguistiques dont l'élément principal serait un terme. Wortgruppe. Floskel. cooccurrents lexicaux. sur le plan théorique. si l'on s'en tient au seul programme du présent colloque. Il est vrai. occurrents lexicaux. mais compte tenu de contraintes de la machine. ni trop court pour ne pas laisser échapper d'informations» (Bachrach. L'approche phraséologique s'inspirait largement des concordances KWIC appliquées d'abord aux oeuvres littéraires et qui fut mise en oeuvre en 1966 à la Commission de la CEE. ou encore Ces fragments de textes avaient été traduits après analyse de documents originaux publiés dans les langues cibles et découpés d'après des critères topographiques et non linguistiques (Bachrach et L. non pas en fonction du sens. Les concordances phraséologiques brutes offraient de précieuses indications sur la fréquence d'utilisation des termes et de leur entourage linguistique. Comme dans toute concordance KWIC. Dès l'aube de la recherche terminologique pragmatique. Optant ensuite pour une approche contrastive. stijlen en onderdorpels panels with built-in window heads. 100). dans le dictionnaire EUROTERM. Dans ces deux réalisations d'avant-garde. Ainsi en 1966. ces contextes plutôt encyclopédiques que définitoires. tirés des journaux officiels. Un contexte dont il ressent avec évidence la difficulté de définir l'ampleur puisqu'il «ne sera ni trop long. l'auteur poursuit «une règle qui s'impose ici est que la locution doit contenir le plus grand nombre possible de termes intéressants au point de vue de la difficulté de traduction dans le plus petit cadre possible» (o. le mot-clef apparaissait dans un environnement contextuel d'une quinzaine de mots. n'illustraient pas nécessairement le fonctionnement des termes. découpé. A. Ce dernier recensait dans d'imposants corpus multilingues traités par voie électronique un cortège de règlements agricoles. FR panneaux avec linteaux de croisées.c : 100). par exemple : FF DE NL EN DE . loin des «rapports sémantiques essentiels» (pour reprendre 436 . montants et pièces d'appuis de fenêtres incorporés Platten mit eingebauten Fenstersturzen. Je veux dire que leur véritable sens est dérivé du contexte». pour ne pas introduire de parasites. Ce sont en la matière des critères peu scientifiques dont la subjectivité s'explique par le caractère pragmatique des considérations. certains terminologues-praticiens optent sans détours pour le terminologisme en contexte.L'approche phraséologique n'est pas neuve. 1966). Malheureusement. jambs and sills Hohlbeton aus grobem Material in Gillervcrschalungen gegossen Béton caverneux à agrégats lourds coule en coffrages grillagés. Hirschberg. Bon nombre d'exemples étonnent. Cette méthode phraséologique contrastive a présidé à la conception du dictionnaire automatique DICAUTOM (prototype de l'actuel EURODICAUTOM) qui contenait en plusieurs langues un stock de phrasesexemples parallèles qui se correspondaient sémantiquement et dont la comparaison faisait apparaître l'une ou l'autre difficulté de traduction. en plusieurs langues. Bachrach (1966 : 99) postule clairement que «pour les termes techniques vaut ce qui a été précisé si souvent pour les mots en général. Ständern und Stützen panelen met ingebouwde bovendorpels. l'énoncé se trouvait tronqué mécaniquement donc arbitrairement. et partant. ce qu'il importe de montrer. Si le nexus est un verbe.1992) et dans les discussions théoriques qui déjà l'accompagnent (voir Meta. 1979). qui constitueraient une description complète de sa combinatoire. Au niveau sémantique. sorte de nexus autour duquel gravitent les déterminants essentiels qui fonctionnent comme actants. p. presque toujours de caractère métaphorique. ce peut être un terme très technique. nous avons tenté de démontrer que les critères formels. Goffin. p. Toujours est-il qu'il faudrait d'abord travailler par excès. Qu'il se situe à mi-chemin entre la construction plus ou moins pétrifiée et la construction libre. 25.ex. mais qu'aucun ne permet de déterminer de manière objective où se place la césure dans le syntagme complexe. c'est la compatibilité sémantique entre les termes. Il est évident que le phraséolexème fonctionne comme une expression codifiée disponible dans la langue au stade pré-discursif et qu'il est actualisé dans un certain discours de spécialité. quantitatifs. Au niveau formel. est justiciable d'une structuration sémantique. la terminologie différentielle met en évidence un lexique terminologique qui. Inévitablement se pose maintenant la question de l'ampleur et de la délimitation du phraséolexème terminologique. 36. se complètent et se conjuguent. ni d'établir un quelconque degré de figement. Porzig) qui s'établissent entre les significations des termes qui entrent dans une structure phraséologique. 1). c'est-à-dire interlinguistique. il se démarque de l'élément phraséologique occasionnel par une relative cohésion de ses constituants et par des règles de transformation limitée. les choses se compliquent : la signification globale du phraséolexème peut être ou non égale à la somme des lexemes qui le composent. En considérant le fonctionnement des unités terminologiques les unes par rapport aux autres dans des ensembles plus vastes et en prenant en compte l'analyse contrastive d'énoncés «homosèmes» en langues différentes. ce qui le distingue des expressions dites idiomatiques. vol. sémantiques et taxinomiques qui président au découpage. plus ou moins récurrente. redresser. Les mêmes difficultés s'appliquent au phraséolexème.l'expression de W. en gagnant une nouvelle dimension phraséologique. à l'inverse des nomenclatures désignatives. d'acquérir un regain de vitalité. Lors de la Table ronde consacrée en 197 8 au découpage du terme (R. ébavurer ou un verbe de la langue générale terminologisé. Il y a peu ou pas de circonstants. vol. L'étude scientifique de la terminologie vient. Les recherches sur la phraséologie et la phraseographie terminologiques peuvent valablement s'approprier les acquis théoriques des nombreuses études sur la phraséologie générale et faire leur profit des travaux menés sur la décomposition du discours en segments pertinents. du découpage de l'unité de traitement terminographique. leur cohésion et leur cohérence. Or.ex. qui se reflète dans la variété des travaux de recherche lancés aujourd'hui (voirActualitéterminologique. 437 . Il a une base verbale ou nominale explicite. Ce serait une gageure de chercher à déterminer pour chaque verbe les collocations possibles en discours. GUILBERT (1970) «La dérivation syntagmatique dans les vocabulaires scientifiques et techniques». «La terminologie : du terme au texte».103) M.-D. 105-116) P. (p. CECA. PICHT (1987) «Terms and their LSP-Environment . 32. Office de la langue française. GOFFIN (1989) «Les faux amis français-allemands dans les langues de spécialité». 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KÜHN (1989) «Phraseologie und Lexikographie : Zur semantischen Kommentierung phraseologischer Einheiten im Wörterbuch».LSP Phraseology». BACHRACH (1966) «Une méthode en terminologie». CILF 1989. 159-168) dans Table ronde sur les problèmes de découpage du terme. dans Colloque Kukenheim. in Wörterbücher in der Diskussion. GOFFIN (1981) «La créativité et les créations lexicales du français et des langues germaniques dans les disciplines scientifiques». 95 . GOFFIN (1979) «Le découpage du terme à des fins lexicographiques. Hans P. connotations économiques Il s'agit de traduire vers le français un petit article satirique paru dans la Rheinische Post à propos de l'émoi provoqué par la découverte d'une souris dans une voiturerestaurant. le mot «stratégie» implique souvent une intention de rendre explicites les phases individuelles qui composent la stratégie. KRINGS. dass der Miese machtl ». A côté de cette acception pragmatique. Presque tous ont eu l'association Defizit et tous ont fait le lien avec rote Zahlen (chiffres rouges). 1986. Exemple 1: article de journal.Le défi phraséologique: stratégies lexicographiques et terminologiques Renato Reinau Le présent exposé se propose de mettre en évidence quelques difficultés inhérentes à la traduction d'expressions phraséologiques. duquel est tiré mon premier exemple1. Les quarre traducteurs qui devaient consigner toutes les réflexions intermédiaires ont tous buté sur ce Miese machen. Ils ont tous reconnu que les deux mots formaient une unité 1 Was in den Köpfen von Übersetzern vorgehl. 439 . La «Gründlichkeit» de l'administration des Chemins de Fer allemands entraîna la mise à l'écart de la voiture-restaurant. kein Wunder. au grand dam des voyageurs assoiffés. Il relève des déficits dans les dictionnaires conventionnels et essaie d'entrevoir des solutions. Le terme de «stratégie» est employé dans le sens générique de «ensemble de procédés (s'enchaînant d'une manière plus ou moins systématique et) visant à résoudre un problème». Dans ce contexte . Tübingen: Narr. Une tentative très réussie de rendre plus conscients les processus de traduction se trouve documentée dans le livre de Hans KRINGS Was in den Köpfen von Übersetzern vorgeht.et c' est là la phrase à traduire .un voyageur s'exclame: «Das kann nur einem Staatsbetrieb passieren. Ils connaissaient tous le sens allemand de l'expression. fait divers. ils savaient qu'ils changeaient de registre stylistique. Explication des symboles carre rond crochet 0 barré O non barré équivalent provisoire (traduction potentielle) (TÜÄ 1­n tentatives successives) recours au dictionnaire bilingue (WB2) ou monolingue (WB1) élément consulté (base ou collocaleur) le dictionnaire ne donne pas l'unité cherchée stratégie de recherche d'équivalent provisoirement ou définitivement abandonnée 440 . Ne trouvant rien à partir de «Miese machen. Miese machen 2 — ein Defizit haben 3 4 5 WB2 ) Miese­ Schulden machen­ O TUAI avoir un déficit déficit O (WB Γ) 0 TUA 2 faire (des) dettes j'ai pas de fric 6 — kein Geld haben · + «Umgangssprache» 7 8 9 — rote Zahlen 10 11 12 rote Zahlen 0 déficit TUA 4 I j'ai pas de sou TUA 3 être sans le sou 11' 2J[rote Zahlen ­ (daß sein Defizit so ­ bedeutend sei) que son déficit fût tellement important ZTM: que celle­ci (= l'entreprise publique) soit sans le sou Äquivalentauffindungsdiagramm für «Miese machen» (KRINGS p. Ce faisant. à savoir Defizit ou rote Zahlen. 319) Le diagramme montre le cheminement parcouru à la recherche d'un équivalent.(phraséologique) et qu'ils ne connaissaient pas d'équivalent direct en français. ils ont tous cherché à partir d'une expression proche en allemand. 327) 441 . — (Defizit machen) que la Bundesbahn fasse des déficits ZTM: que la Bundesbahn fasse des déficits Äquivalentauffindungsdiagramm für «Micsc machen» (KRINGS p.o ΖΓΜ reconstruction d'une étape intermédiaire dans la langue maternelle traduction retenue O 0 moche TUAI qu'il faisait du déficit li— Miese machen WB 2 ) Míese machen 2 — fies­ 3 (Defizit machen) ZTM: qu'il faisait du déficit Äquivalentauffindungsdiagramm für «Miese machen» — Miese machen —(wB 2j|Mie Miese machen — in die roten Zahlen kommen —AvB 2) rote[zahlen­ Verlust machen 6 ( wB 2)[yerlustmachen· TUA 1 faire une perte O 0 0 ZTM: qu'elle fasse une perte Äquivalentauffindungsdiagramm für «Miese machen» O O TUA 1 L— Miese machen· 2 — rote Zahlen. Les dictionnaires généraux donnent présenter ou accuser un déficit mais'}amaisfaire un déficit (qui serait plus proche de Miese machen). Quillet-Flammarion s ). Bauwerk. et également pour les dictionnaires monolingues (p. C.ex. WEIS et MATTUTAT. Becken und Biotopen. 1974 442 . R.. (cd. Exemple 2: publicité pour produits/services techniques "Kein Problem: Schöner Wohnen für Sie und ihn verspricht das Sarnafil Teichabdichtungssystem. Fassaden.Le premier diagramme résumait les stratégies des quatre traducteurs. Ceci est vrai pour des dictionnaires bilingues. C.ex. (.. Berlin: Langenscheidt. dans ces cas.und Deponiesysteme bis zu Grundwasserschulz." 2 3 4 5 6 7 Großwörterbuch Klett. et B. Wiesbaden: Brandstetter. Im Zentrum dieses ausgeklügelten Systems steht Sarnafil mit der kompetenten Beratung unserer Spezialisten. la recherche se solde par un échec.ex. ILLIG.und Fenstcrsysiemen. K. 1979 Dictionnaire de l'économie. Alles unter Dach und Fach. Mcmbranbaulen. et GROSSMANN.und Steildach-. Wiesbaden: Brandstetter. Begrünungs-.) Wir bieten übrigens sämtliche Abdichtungssysteme für Hoch. Und damit auch bei der Realisation garantiert nichts schiefgeht. pour des expressions aussi courantes que «faire un (ou des) déficit(s)» et «chiffres rouges». Düsseldorf/Wien: Econ. R. On constate que. et VILLATTE. SLABY. GIOAN. Cela ne donnerait pas davantage de résultats dans notre exemple. on cherche en espagnol. C'est ainsi que l'on dit en espagnol «arrojar un déficit» mais que l'on ne peut pas dire en français «*jeter un déficit».Weis/Mattutat 2 et Sachs/Villatte3) que spécialisés (p. Sans parler des risques dus au fait que ce type d'analogies ne s'applique très souvent pas aux expressions phraséologiques.. Flora und Fauna werden Ihre Einladung gerne annehmen. à une troisième langue apparentée.ex. Flach. Si on ne trouve pas en français. 1973 Wirtschaftswörterbuch spanisch-deutsch. Slaby/Grossmann 6 ) ni dans un dictionnaire spécialisé (p. *** Langenscheidts Großwörterbuch. Les trois diagrammes suivants représentent des cheminements individuels. 1960 Wörterbuch der spanischen und deutschen Sprache.) Paris: Quillet-Flammarion. P. EICHBORN. Eichborn/Fuentes 7 ). *** Dictionnaire usuel par le texte et par l'image. Sarnafil® Abdichtungssysteme. Teichen. bilden wir die Sarnafil Verleger höchstpersönlich aus. tant généraux (p.ex.und Tiefbau an: von Gebäudehülle. Une stratégie répandue consiste à recourir. über Tunnel-. Pons. G. Potonnier 4 ). (Rev. ni dans un dictionnaire général (p. FUENTES. SACHS. POTONNIER. Das dekorative Stück Natur ist rasch im Garten aufgebaut und hält dank der weltweit bewährten Kunststoff-Dichtungsbahn Sarnafil hundertprozentig dicht. fuite. kompetent. il pense à «sans faille». la superposition du registre figuré et du registre étymologique. Un des rares dictionnaires qui le donne est le Lexis de Larousse. il trouve être à l'abri. Spezialist. hält hundertprozentig dicht et garantiert nichts schiefgeht.. (MANSION. Il y a plusieurs vérités à cette boutade. Les spécialistes de l'étanchéité» ou équivalent). qui exprime la perfection/fiabilité et amène par le biais de l'homonyme l'idée qu'il n'y aura pas de trou. il tente sa chance sous Fach. le traducteur cherche des combinaisons de mots qui expriment le cumul de registres voulu par la négative et. cassure.. Avec un brin d'intuition sans lequel traducteur serait une profession bien monotone. A partir de là. Car s'il avait le temps de vérifier le sans faille il se remettrait à douter. dans ces cas. Cumul de registres certainement voulu puisque l'entreprise installe toutes sortes de toits. Mais voilà ce «Alles unter Dach und Fach». cet exemple ne présente guère de difficulté autre que la documentation technique en langue cible. au sec (dérivation assez évidente de Dachltoit) ainsi que terminé.. et al. que même ceux qui «dénoncent» les «déficits» et les «failles» des dictionnaires en sont lourdement Harrap's New Shorter French and English dictionary. Sachs/ Villatte). au dictionnaire bilingue (ici. Le premier réflexe de notre traducteur technique (qui est souvent un ingénieur ou technicien recyclé) est de recourir. c'est terminé. Sous unter Dach und Fach. pose des compartiments pour le colmatage etc. Sentant que ça va se gâter s'il met Avec Sarnafil.) London: Harrap. J. c'est que toute traduction est par définition urgente..aus et implique la notion de fiabilité exprimée dans bewährt. Ce qui manque encore dans la traduction provisoire («Sarnafil.Jusqu'aux quatre petits mots de la fin.) Faut-il brûler les dictionnaires? «En tout cas pas avant de les avoir recopiés dans des bases de données terminologiques. Après avoir en vain cherché des mots français désignant en même temps «compétence/ fiabilité» et un sens concret lié aux services proposés.». D'abord. se situent à un niveau d'abstraction différent. lié au sens littéral de Dach (toit) et Fach (compartiment). fente. éventuellement. Et là. il est nettement mieux servi puisque être du métier/compétent reprend ausgeklügelt. (Sachs/Villatte ou Harrap's8 ou encore Quillet-Flammarion ne contiennent pas la combinaison sans faille avec ses deux sens concret etfiguréni tous les homonymes de faille. c'est le côté «jeu de mots». bilden. 1978 443 . dictionnaire qui se trouvera très rarement sur les rayons d'un traducteur technique. ce qui le sauve. de Jan Aarts et Willem Meijs9: «It is a common observation that words. ¿''cv/ (literary) iquial) c»c & **' iCO .. that the large-scale study of. qui mettent à profit une plus grande partie de la richesse qu'abritent les modèles sous-jacents. A partir de leurs bases de données. et MEIJS... Ensuite. Permettez-moi de citer un passage de Theory and Practice in Corpus Linguistics.** one period. the mwi's . et. 2000 A.. que les méthodes de travail des lexicographes ressemblent de plus en plus à celles des terminologues. L'espoir est donc permis de voir apparaître. à savoir le poids.. has come to be se 9 Theory and Practice in Corpus Linguistics. AARTS. d'une part..tributaires.. therefore.D. e. Si les lexicographes se taisent sur l'expression chiffres rouges. computers. collocations.** . Il is not surprising. d'autre part. 1990 444 . W..«**' . J. archaic) (technical) *"" -~ -«. tend to occur in clusters. Amsterdam: Rodopi. des dictionnaires d'une nouvelle espèce. des outils informatiques qui facilitent l'accès multidimensionnel à des données terminologiques tout en maintenant leur coût abordable.g.. made possible by. ils pourraient produire des dictionnaires bien plus complets s'il n'y avait pas les contraintes de l'ouvrage final sur papier. n'attendons pas trop des maisons d'édition. l'encombrement et le prix de vente au public.seminine choices Contextual constraints on a German word: Fach Certain(e)s lexicographes utilisent des modèles comme celui-ci. BENSON.une oeuvre lexicographique originale qui.T.... dictionaries.. by lhe.. Amsterdam/Philadelphia: John Benjamins. comble bien des lacunes de la phraséologie allemande. de Hans Schemann12. M.. devoted to the study of collocations. ct ILSON. Longman. in recent. 1989 445 ..as more and more important over the last few decades. between. Ce demier ouvrage peut paraître modeste à côté d'un «BBI» mais Schemann a le mérite d'avoir produit .) Straclcn: Slraclcncr Manuskripte Verlag. H. the Concise Oxford Dictionary and lhe recent COBUILD. and also.. pour le praticien.avec des moyens minimes . (unter Mitarbeit von BIRKENHAUER... de Thomas Paikeday11. 1986 Penguin-Pitman Canadian Dictionary. R... E. There is a world of difference. Renato REINAU Chargé d'enseignement Université de Genève École de Traduction et d'Interprétation 19.. and Oxford Advanced Learner's dictionaries. de Benson. SCHEMANN. This is shown by the number of projects. Benson et Ilson10. > 1989 Synonymwörterbuch der deutschen Redensarten. place des Augustins CH-1205 Genève 10 11 12 The BBI Combinatory Dictionary of English: A Guide to Word Combinations. PAIKEDAY. le Penguin-Pitman Canadian Dictionary.. emphasis. BENSON.. ainsi que le Synonymwörterbuch der deutschen Redensarten. Markham (Canada): Penguin/Mississauga (Canada): Pitman. R..» Je ne conclurai pas sans mentionner trois autres exposants de la nouvelle tendance (et la liste n'est heureusement pas exhaustive!): le BBI Combinatory Dictionary».. . for example in health or social security publications. The group took as a concrete goal the development of a prototype bank of terms that were common in health and welfare contexts and likely to be translated from English into other languages. And the problem of how to handle health and welfare terms has been cause for reflection on the nature of vocabulary and lexical meaning itself. it has drawn attention to areas of vocabulary that are not obviously technical and specialised. The group was particularly interested in multilingual term banks that would improve the reliability and efficiency of translation and interpreting. Quite apart from the practical usefulness of this project.Terms in social Welfare Terminological and linguistic Perspectives Colin Yaliop Summary 1 Australian term bank research 2 Terms and concepts: the terminographical view 3 Words and concepts: the Saussurean view 4 Recent approaches to lexis in systemic functional linguistics 5 Words and terms 6 Health and welfare terms in the TBRG project 7 Terms relating to unemployment 8 Discussion 9 Conclusion Appendix 1: Extracts from Year Book Australia 1988 Appendix 2: Quotations Note 1 Australian term bank research A Term Bank Research Group (TBRG) was formed in Australia in 1986 to investigate computerised term banks and their usefulness in Australia (see note). This paper outlines the fundamental theoretical issue of lexical meaning and notes the radical difference between those who take concepts to be separable from words or 447 . 67). he also explicitly contrasts the prescriptive standardisation of terminologies with the way in which usage prevails in "common language" (p. espouses certain principles about terms and concepts: in particular. a linguistic sign unites not thing and name but concept and sound image. the paper then tums to specific discussion of terms relating to unemployment as a kind of test case for the theoretical question. Arntz and Picht 1989. the linguistic yalue of a sign is derived from the opposition among signs (pp.65-7.deliberately managed with a view to international standardisation. Felber. Far from being able to separate a concept from its sound image. states that "any terminological work starts with concepts". we should think of thought and sound as the two sides of a sheet of paper (p. and it is assumed that terminology can be . de Saussure abandons the very terms concept and sound. 448 . concepts are said to take priority over terms (and terms then tend to be viewed as labels for concepts).114ff). often considered the pioneer of modem linguistics. 103). that is in phonology: few linguists would dispute the observation that a phoneme is not an entity determined in some extralinguistic way but is a unit that derives its value from opposition to other units in the phonological system. Moreover. It is interesting that this point is widely accepted by linguists in relation to the signifying aspect of language. as outlined in handbooks such as Felber 1984. He argues that thought without language is a vague uncharted nebula.terms and those who follow Saussurean structuralism. 2 Terms and concepts: the terminographical view Modern terminography.l 13).that is. In fact. for example. and that "terminologies are deliberate creations".98). Picht and Draskau 1985. specifically rejects the idea that words are names for things and that there are preexisting concepts awaiting labelling. 3 Words and concepts: the Saussurean view Ferdinand de Saussure. in his view. that thought apart from its linguistic expression is a shapeless mass (pp. 111-2). and the concept and sound image are intimately united in such a way that they cannot be separated from each other without destroying the sign (pp.to some extent . Yet linguists seem more reluctant to take de Saussure seriously in relation to the signified .image in favour of signified and signifier (p. to accept that concepts are not units determined extralinguistically but are elements within a linguistic system. that "the sphere of concepts is independent of the sphere of terms". 71). Thus we might say that technical nomenclatures are different from ordinary vocabulary precisely because here concepts can be organised prelinguistically.4 Recent approaches to lexis in systemic functional linguistics Modem systemic linguistics (as expounded for instance in Halliday 1985) stands in the Saussurean tradition: its approach to lexical meaning stresses the paradigmatic value of a sign in opposition to other signs rather than seeking to ground meaning in extralinguistic reference or a repertoire of prelinguistic concepts.for instance by giving contrastive examples and citations priority over classic definitions (cf. 134-7). This "dream" would see grammar and lexicon integrated into a lexicogrammatical network: lexical choices would then be the ultimate or "most delicate" options in the network of linguistic options that constitutes a language. Equally clearly. Cross (1991) gives some attention to this view in the context of computer generation of text. If it is true that concepts are in some way prior to their linguistic expression and that words (or terms) are labels for concepts. a fundamental theoretical principle is at stake. In particular she asks what it would mean to extend a grammatical network so that it becomes a device for the description and generation of lexical items (1987. whereas for most of language the Saussurean perspective does hold good. syntax and lexicology into lexicogrammar (pp. for if grammatical and lexical choices are unified on a continuum. namely the incorporation of morphology. is to distinguish between (technical) terms and (ordinary) words. with practical consequences for lexicography and terminology. 1987) has explored this view in more detail. hinted at in some of the literature. An important corollary of this approach is that vocabulary is not only integrated into grammar but also related to text. If on the other hand the Saussurean notion of lexical meaning and the systemic view of lexis as delicate grammar are valid. and the operation of the system as a whole is seen only in actual texts. p. But recent systemic work has also taken up a point often overlooked in de Saussure' s Course. We will bear this possibility in mind in looking at terms relating to unemployment. 1985. then dictionary definitions of a conventional kind will be at best convenient abstractions. One way of resolving the incompatibility. In the 1960s Halliday remarked that "the grammarian"s dream' was "to turn the whole of linguistic form into grammar" (1961. p. then it is indeed essential that concepts are organised and codified and that dictionary and glossary definitions point towards these concepts. and lexicography and terminology ought to be much more concerned with linguistic oppositions and with actual text . Sinclair 1983. Hasan (1984. 5 Words and terms The two perspectives briefly summarised above are clearly not compatible.267). p. one cannot really study word meaning independently of the linguistic system as a whole. 185). 449 . temporarily out of work". although it should be noted that the Social Security explanations were compiled in the context of helping community translators. is not part of most Australians' general vocabulary and its meaning is not transparent. esp.3) unemployed. 1980. without work or employment". pp.6 Health and welfare terms in the TBRG project Terms which occur in Social Security glossaries . (1.) 7 Terms relating to unemployment The term unemployed is found in most general dictionaries.) The Year Book makes it clear that the official definitions oí employed and unemployed (for statistical purposes) have not beenfixedonce and for all (p. 140-54. and the term is deliberately standardised in the sense that government regulations or officials determine what exactly the term does mean. Itsfirstdefinition in the Macquarie Dictionary is "out of work. Arntz & Picht 1989. technical terms to the extent that they are specialised and standardised.291-5.294. They are.295 sets out the criteria for determining who counts as employed or unemployed: the chart categorises people as either (1) in the labour force or (2) not in the labour force. For the term unemployed in particular.1 ) fully employed. persons in category ( 1 ) may be ( 1.41. A term such as acceptable proof of identity. there is some justification of special usage and some explicit elaboration of concepts. namely the 1988 Year Book published by the Australian Bureau of Statistics. however. however. (For discussion of the nature of technical vocabulary see Sager et al.2) underemployed or (1. But all of this is in the context of statistics (as acknowledged on p. for instance. there is a different elaboration: to obtain unemployment benefit one must be not merely unemployed 450 . medical certificate and unemployed .terms such as acceptable proof of identity. A chart on p. nor as official definitions. (Relevant quotations are given in full in Appendix 1. temporarily and involuntarily. It hardly needs to be said that this takes us beyond definitions that explain unemployed as out of work or having no paid employment. 329-43. Elsewhere in the Year Book.obviously do not constitute a technical nomenclature of the same kind as botanical or anatomical terms.296). If.296). where social welfare provisions are detailed. The Australian Department of Social Security glossary explains the term as "having no paid employment. and were not intended as conventional dictionary entries. we were to look for an official definition or even the concept behind this word. These are of course dictionary definitions of a traditional kind. we might have to turn to a source of somewhat different status.293) and that there have been changes in what the Year Book calls the "conceptual basis of the labour force framework" (pp. pp. In other words there is no sense in which a concept of unemployment or unemployment benefit is available or accessible other than through the words that carry those concepts. in the annual budget speech. 451 . it is the Treasurer's speech that introduces and authorises new terms such as job search allowance. At the same time several points seem to substantiate the systemic view of lexis. it is hard to see what those prelinguistic concepts might be. Firstly. the then Federal Treasurer. Mr Keating. Indeed. was accompanied by some new concepts. than definitions based on an assumption of prior concepts.349). Rather it is a matter of seeing how meanings contrast and interrelate. and more useful in lexicography and terminography. Quotations from such sources are surely more significant. This announcement.(whether in everyday usage or the statisticians' sense) but must meet other criteria as well (p. and the statisticians' references to the conceptual basis of the labour force may seem to lend weight to the terminologists' insistence on the priority of concepts. to understand the new term job search allowance we need to contrast it with the also new newstart allowance as well as with the superseded unemployment benefit. Moreover. It is certainly true that if one is to clarify and explain the meanings of the terms careful analytical investigation is needed.a statistician's explanation. On 21 August 1990. despite references to the conceptual basis of the labour force. the relationships among the terms are not at all straightforward: to reach the specialised sense of unemployed we need to refer to labour force. It is the statistician's commentary that gives us information about the important relationship between labour force and unemployed. But sorting out these meanings is not just a matter of constructing a taxonomy and certainly not a matter of organising prelinguistic concepts. it is impossible to talk sensibly about the meanings of the terms without reference to texts. there is nothing to convey that basis except the wording we have looked at . Secondly. as already suggested. and so on. 8 Discussion It is evident that there is continuing change in the meaning of terms such as unemployed and unemployment benefit. the Year Book has already been to some extent superseded. which were themselves the subject of some discussion by journalists (see Appendix 2). the Treasurer's announcement. Thirdly. or whatever it may be. announced that unemployment benefits would cease to exist. When terminographers stress the importance of conceptual organisation prior to handling the terms themselves. But it seems unnecessary to argue that this is somehow prelinguistic work: analytical organisation is no less important if it is recognised . often arranged in taxonomies. Equally. where terms are virtually names.which may favour the impression of a world of things organised prelinguistically. As suggested earlier (section 5 above) this might mean that we confine terminography to precisely these areas. in many cases. While it may be arguable that industrial manufactures are concrete entities that have a prelinguistic existence. This would seem regrettable. it is not self-evident that the concrete items settle questions of meaning.in the spirit of de Saussure . while it may be important to recognise the vast extent of taxonomie classifications of nouns in modem society. even in the most concrete cases. they do point to the inescapable fact that many modem terminologies are opaque to most users of the language and that careful analytical work is necessary to expose the meanings of the terms and the semantic structures behind individual terms. this is certainly not the case with many other areas of modem technical terminology. Secondly. such a boundary between nomenclatures and ordinary vocabulary is not clearcut. and where the nomenclature is so restricted in its use that there is considerable scope for regulating the specialist usage. such as computer softwarejob titles and descriptions. or financial procedures. even where terms seem to name concrete items. for instance. Indeed. the very fact that terminologists do talk of concepts rather than referents is a recognition that terms do not relate directly to concrete things. the objects themselves may be human creations . is not determined by observing and measuring desks and tables but by considering their functionality as reflected in meaning.industrial products or manufactures .there is the same need for organised informative explanation in glossaries or term banks as there is in the more obviously technical areas. Thirdly.such as the kind of social welfare terms mentioned above or terms for types of educational institution and qualification .that the analyst is dealing with meanings within a linguistic system. it would seem unfortunate to seek to 452 . The difference between a desk and a table. It may also be true that terminography has focussed much of its attention on areas where terms are typically nouns. but its purpose is certainly not to deny or undermine the important work that goes on in compiling technical glossaries and term banks to support communication.9 Conclusion This paper may have seemed somewhat negative towards modem terminography. and often referring to concrete objects. for many areas of vocabulary that are not commonly thought of as technical . for three reasons. Presumably. nomenclatures identifying definable entities. In thefirstplace. Registration for employment with the Commonwealth Employment Service is necessary. people must establish that they are unemployed. the importance of skilled analytical and explanatory work does not rest on the argument that terms are labels for things. unemployed and the total labour force.. and that they have taken reasonable steps to obtain such work. Persons not in the labour force represent that group of the population who.308] [p. are not employed or unemployed For unemployment benefit purposes. that their unemployment is not due to industrial action by themselves or by members of a union of which they are a member. has to stand on the assumption that one organises concepts before terms.296] [p.confine terminography to that area alone. during a particular week. the integration of lexis with grammar and text is not just a theoretical point but one that relates to the progress of work in natural language processing and artificial intelligence: both terminography and more traditional lexicography are already benefitting from sophisticated computerisation which makes it possible to link lexical items to texts in various ways.349] 453 . An ever-increasing demand to obtain information concerning underemployment and information on persons wanting work but not defined as unemployed has led to improvements to the conceptual basis of the Australian labour force framework. It therefore seems both theoretically sound and practically promising to pursue lexicological data-gathering and research in a way that does not seek to identify concepts separately from wording but does seek to integrate vocabulary with grammar and discourse. Australian Bureau of Statistics.294] [p. whether it be called terminography or lexicography. The labour force is defined broadly as those persons aged 15 and over who during a particular week are either employed or unemployed. No lexicological work. terms are not directly comparable to current definitions of persons employed. [p.71). from the Population Censuses held from 1911 to 1961. APPENDIX 1 Extracts from Year Book Australia 1988 (No.293] Statistics for persons in the occupational categories "at work". Canberra [p.. "not at work" and "total in work force". Fundamental to the measurement of employment and unemployment is the concept of the labour force. Moreover. that they are capable and willing to undertake suitable work. another election commitment honoured by the Government tonight is the abolition of the old unemployment benefit structure.same amount. unemployment benefits will cease to exist". You stay on that indefinitely. As from July 1991. This is the fulfilment of the Government's election promise. Principal research assistants have been Inge Rogers.. you qualify for the "newstart allowance" . Question is: what does it mean? If the dole is to be no more. the University of Western Sydney (1989-91) and the Australian Research Council (1990-1). Take Mr Keating's remarkable statement that "as from July 1991. 22 August 1990 (p. The Sydney Morning Herald. unemployment benefits will cease to exist In its place will be a short-term Job Search allowance and a Newstart allowance for those unemployed for 12 months or longer. But the truth of what the Government is actually doing is different. as reported in The Australian. Only those who find jobs . Macquarie University. and Terry Chesher. NOTE TBRG members are Colin Yallop and David Blair.l 1): Ordinary Australia's tolerance of people on welfare benefits is lower than it's ever been. of the Health Translation Service of the NSW Department of Health. 23 August 1990 (p. Budget speech 21 August 1990.. Stuart Campbell.. If you're still unemployed after a year.. Ross Gittins.will lose their benefits. . new name..APPENDIX 2 Quotations Mr Keating.and we will insist that they take advantage of these opportunities. Sarah McLoughlin and Antonio Hernandez. of the University of Western Sydney Macarthur. both of the School of English and Linguistics.but only by doing more to help them get jobs. the Government popped up with a promise to put people off the dole after a year. no matter how long it takes. Funds to pay casual and part-time research assistants have been granted by Macquarie University (1987-9).. 454 .32): Mr Speaker. what takes its place? A payment of exactly the same amount but a new name: the "job search allowance".or refuse to attend interviews . . The aim is certainly to get people of the dole . The Government will provide the opportunities people need to get back to work . ).K. 1961. Macquarie University. (ed. 1987. Chairman's introduction to session4. HASAN. J. English special languages.A. M.BIBLIOGRAPHY ARNTZ. Terminology manual. M. Year Book Australia 1988 (No. Department of Social Security Glossary (unpublished ms).A.Termbanksfor tomorrow's world. 1980. & Draskau. F. (eds). Introduction to functional grammar. Categories of the theory of grammar. P.(ed. R. CROSS. Colin YALLOP Dictionary Research Centre and School of English and Linguistics Macquarie University NSW 2109 Australia 455 . London: Edward Arnold. H. H. New developments in systemic linguistics. HALLIDAY. NSW: Macquarie Library. Word 17 (3): 241-92. M. HALLIDAY. Hildesheim: Georg Olms.P. In Clark. HASAN. The grammarian's dream: lexis as most delicate grammar. R. R.K. London: Peter Owen] SINCLAIR.E. R. 1985. London: Aslib. 1981. PICHT.K. & PICHT.. 1984. 1984. Australian Bureau of Statistics. 1983. HASAN. & Fawcett. & McDonald. Course in general linguistics.). 1985. Terminology: an introduction. 1991. 1989.A. Dungworth. D. What kind of resource is language? AustralianReviewofAppliedLinguisticsl(\): 57-85. In Halliday.B. R. I960. Lending and borrowing: from grammar to lexis. PhD thesis. M. J. FELBER.J. 71). J. Hamburg: Helmut Buske. SAGER. Festschrift in honour of Arthur Delbridge. London: Pinter. Canberra. H. 1985. The Macquarie Dictionary. DE SAUSSURE. Einführung in die Terminologiearbeit. Choice in text: a systemic-functional approach to computer generation of text variants. In Sndl. Paris: Unesco and Infoterm. [Quotations are from the translation by Wade Baskin. Guildford: University of Surrey. St Leonards. Wiesbaden: Oscar Brandstetter. . ou encore qu'un terme désigne en L.Sp. l'idée que les terminologies se constituent régulièrement à partir de concepts rigoureusement mis en place. De la L. au micro-domaine 3. ne pose plus de réels problèmes dans son élaboration ou dans ses résultats.Sp. Du terme à la notion. entendue dans le sens d'ensemble de termes techniques et scientifiques.l'ambition rêvée des langages 457 . quelques idées toutes faites ont pu se déployer pour nous faire croire que «la forêt est belle». Du texte au terme 3. Toute une mythologie semble d'ailleurs s'être mise en place dans des contextes de normalisation ou de rentabilité et a occulté les questions fondamentales en matière de terminologie.4.Traduction et écosystèmes terminologiques Daniel Blampain Sommaire 1. liée à l'essor industriel et scientifique de cette seconde moitié du XXe siècle. 3. un seul objet ou un seul concept . Du réseau notionnel au terme et à son contexte 3. Du contexte au texte 4. De la notion au réseau 3. à savoir la terminologie.6. 2. En réalité. nous permettrait d'oublier que les racines des arbres qui la composent sont fragiles.1. voire sur leur étonnante absence de racines. Conclusion Poser le problème de la phraséologie dans la traduction des langues de spécialité (L..3.2.) pourrait laisser supposer que l'élément majeur qui définit les L. il est peut-être bon de s'interroger sur la qualité de l'enracinement des arbres plantés.Sp. nous sommes un peu comme devant une forêt dont la luxuriance. Par exemple. Luxuriance et écosystèmes Traduction et écosystèmes terminologiques Les écosystèmes TERMISTI 3.5. En tout cas. de la notion au terme 3. En ces moments dangereux de «pluies acides».Sp. non soumise à des projets politiques ou normatifs. Luxuriance et écosystèmes Nous sommes partis d'un constat sur la place occupée par la terminologie dans l'environnement traductionnel. Notre recherche porte sur la mise au point d'écosystèmes terminologiques. Ma question est double. poser le problème de la phraséologie par rapport aux systèmes notionnels dans des domaines thématiquement homogènes? L'affirmation de B.1. 1991 «Le contexte terminographique». Seul un milieu universitaire peut en effet prendre en considération la terminologie en tant qu'activité linguistique descriptive. Vol. des entreprises aux institutions. 1. Ne faudrait-il pas au contraire. C 'est dire que la terminologie est saisie à un niveau précis et expérimental. pour répondre à l'attente des langagiers. 36. 111-120 458 . Le plus grave serait qu'à l'issue de ce colloque se déploie une autre idée. Ne contournerait-on pas ainsi le problème non résolu des notions et des réseaux notionnels par une espèce de fuite en avant? L'utopie phraséologique ferait ainsi suite à l'utopie terminologique. qu'il s'agisse du milieu professionnel ou d'un milieu de formation: la LUXURIANCE de la terminologie est telle que l'utilisateur a peine à s'y retrouver. Elle se déploie à partir d'un milieu universitaire de formation et de recherche. avec un certain nombre d'exigences scientifiques auxquelles les «entreprises» de terminologie sont aujourd'hui dans l'impossibilité de répondre. 1. n°l. C'est seulement après avoir réalisé la délimitation et la description des concepts. qu'il peut. ou encore que la terminologie concerne avant tout la néologie et qu'elle permet de déployer un pouvoir réel sur la création des mots. 1. de BESSÉ (1991. à savoir que la phraséologie ou l'environnement syntaxique des termes en L. est primordial pour le traducteur et que l'on pourrait envisager des répertoires systématisés d'expressions idiomatiques. in META.2. et plus précisément à partir d'un département de linguistique appliquée.120) devrait avoir valeur d'avertissement: «Quelle que soit l'utilité des analyses de discours pour le terminographe.Sp. mars. de langues et divers milieux scientifiques et techniques. Le mot terminologie est devenu tellement polysémique que l'on oscille chez les praticiens entre la tentation de ramener la terminologie à une simple question de 1 DE BESSE (Bruno). rechercher toutes les informations utiles sur le fonctionnement des termes»1. Le développement des sciences et des techniques a multiplié les besoins en terminologie et les produits foisonnent «sauvagement». sous l'action des TAOïstes (partisans de la traduction assistée par ordinateur). p.referendeis. il doit partir des choses et des sujets à nommer pour aller aux signes. pp. en collaboration avec les départements d'informatique. . voire peu rentables.3.1. suivi de ses équivalents dans d'autres langues avec la traduction de ladite définition? 1.3. nous découvrons la pertinence du concept d'«écosystème». Quepenserd'autrepartd'un traitementdit «terminologique» qui présente le mot (le terme?) accompagné d'une définition. La consultation des sources.. avec ou sans référence. 1. mais aussi la mise en évidence de mécanismes de régulation qui permettent une adaptation optimale aux conditions changeantes de l'environnement. qui implique non seulement l'étude d'équilibres et la partition d'une entité en systèmes relativement autonomes dont il est possible d'analyser la structure et le fonctionnement. Depuis près de vingt ans. le concept de «luxuriance» est tellement d'application que le traducteur retrouve parfois la solitude et le découragement de l'explorateur au sein des forêts vierges.Sp. L'obsolescence ternit l'intérêt de beaucoup d'interrogations. pour des raisons économiques. fondamentale pour un questionnement scientifique ou simplement pour une traduction sérieuse. la consultation des banques se résume. déjà fragmenté entre des méthodologies différentes. voire de lexicographie. le concept de terminologie. correspond par exemple dans TERMIUM à une manoeuvre qui doit se faire crayon en main et qui prend beaucoup de temps. lui qui peut consacrer plus de 40% de son temps à la terminologie dans le cadre d'un travail portant sur une L.4. s'est trouvé plongé dans la luxuriance du champ des industries de la langue. Elles sont lefruitd'une longue expérience de traduction qui sert nos étudiants. à celle de TERMIUM sur CD .3. nous pouvons dire que dans un bureau de traduction bien équipé ou dans un institut comme le nôtre. Mais même au sein de ces deux banques. chant programmé par des «logiciels toujours plus performants». 459 . Enfin.3.2.O.La sélection des domaines reste générale et peu efficace. 1. Elles ont accumulé des termes de langue courante et de langue de spécialité. La sélection defichesou de données à l'intérieur de fiches reste un problème qui témoigne de l'archaïsme du système de consultation. et celle de l'assimiler à une science du langage. 1.lexique. 1. Ces banques sont encombrées. mais pour ces demiers l'urgence et la rentabilité ne se posent pas dans les mêmes termes que pour le traducteur professionnel. L'utilité de ces banques .3. Elles sont construites à partir de systèmes informatisés anciens et lourds. à une réflexion théorique dont ils n 'ont que faire dans la pratique de 1 ' urgence qui est la leur. où l'on entend chanter les sirènes de la T. des banques de terminologie se déclarent au service du traducteur.est pourtant réelle.nous le voyons tous les jours . Par rapport à la «luxuriance» décrite ci-dessus. Si nous laissons de côté les produits imprimés.A.ROM et d'EURODICAUTOM. Dans le poste de travail qui est prévu pour lui aujourd'hui.1.2. le traducteur est amené à devoir maîtriser les notions fondamentales de domaines et de sous-domaines. susceptibles d'être constamment remis à jour. A. Paris. D. La fameuse règle «comprendre pour traduire» plutôt que «traduire pour comprendre» garantit toujours la qualité de la traduction. REY avait raison d'écrire dès 1979 (p.T. il devrait avoir à sa disposition des instruments terminologiques informatisés. P.I. Mertens. Ph. la révision de la problématique posée par WÜSTER. Noms et notions.) et illustre notre conception des écosystèmes terminologiques. Blampain. est demeurée rhétorique ou qui est confondue avec l'élaboration d'arborescences documentaires.3. Traduction et écosystèmes terminologiques Confronté aux problèmes posés par les langues de spécialité. 2. M. Toute démarche terminologique doit se fonder réellement sur les notions. dès lors que la mise en place des concepts n'est pas rigoureuse. à laquelle il est indispensable de se référer mais qui ne doit pas être fétichisée. Jusqu 'ici.. 1979 La terminologie. voire avec larédaction de fiches qui soient les plus exhaustives possible.F. plutôt que T. Petrussa. la réalité d'une démarche qui. J. A. P.S. Coll. le recours aux systèmes notionnels et l'exploitation de la fonction cognitive et classificatrice de la terminologie n'ont pu être réalisés qu'à la faveur d'un véritable dialogue expérimental entre une équipe composée de linguistes et d'un informaticien et des équipes d'experts animant des laboratoires de recherche dans d'autres universités. qui lui permettent d'accéder aux réseaux notionnels structurant des micro-domaines de haute spécialité. 2.2. ailleurs. Merten.47) que «la terminologie pure est une illusion. Que sais-je ? n°1780 460 . A. La terminologie est donc comprise ici comme la totalité structurée des notions d'un domaine de spécialité. le traducteur avait recours à des lectures de familiarisation.U.. Bruxelles.O. Le choix de cette approche conceptuelle implique: 2.T. Le logiciel TERMISTI que nous mettons au point2 est conçu comme un outil d'aide à la traduction (O.»3. Démarche lente et vague. 2 3 I. Van CampenhoudL REY (Alain).. Les notions sont à percevoir dans le sens épistémologique d'ensembles de caractères qui nous permettent de reconnaître des objets ou des éléments de savoir et dans le sens logique d'élément d'ordonnancement du savoir. CZAP à Bruxelles (1988) dans une intervention sur «Le concept de CONCEPT». des dépenses 4 Recherche menée avec l'appui du Service de la langue française de la Communauté française de Belgique.) et L. s'explique par l'absence d'analyse approfondie de L. au micro-domaine Le choix d'un domaine et d'un micro-domaine dans le champ des technologies de pointe répond au souci de délimiter ainsi la problématique: 3. y compris chez KOCOUREK. 3. on conçoit l'intérêt d'une typologie des actions ou procédures .Sp. Les écosystèmes TERMISTI Prenons un exemple d'écosystème relatif aux biotechnologies. dans notre société.3. dans un premier temps. seules les terminologies fortement homogènes ont un avenir. Nous dégagerons les premiers acquis de cette recherche en cours4 et repréciserons diverses problématiques. peut-être sous l'action des L. On commence aujourd'hui une typologie des termes à base nominale.conformément au principe analogique des écosystèmes-la partition de laL.Sp. La structuration des domaines de connaissance ne relève pas de la linguistique. 3. Le linguiste Jean DUBOIS va même plus loin.2 Une analyse pertinente des L. 3. pour les fichiers de terminologie.G. Dégager un réseau notionnel n 'est une démarche pertinente que si elle porte sur un micro-domaine. Seul le micro-domaine est terminologisable au sens réel du terme. le travail sur les concepts «n'a de sens et ne peut matériellement être fait que dans les domaines très spécialisés». La confusion entretenue entre Langue générale (L.G.1.1. fait aujourd'hui cruellement défaut.Sp. 461 . le nom s'est aujourd'hui largement substitué au mot.Sp.1. Nous avons donc.1.. Et d'ajouter: «Les grandes banques de terminologie accumulent les problèmes posés par les variations minimes de sens qui affectent un concept lors de son passage d'une discipline ou d'un contexte à l'autre. décidé d'opérer .Sp circonscrite à des micro-domaines bien précis et donc par l'absence d'une démarche comparative menée sur différents micro-domaines. MERTEN). plutôt que de sombrer dans une macro-analyse confondant son objet avec celui de la L. puisqu'il affirme que. De la L. en «systèmes relativement autonomes» pour analyser structure et fonctionnement.mais les procédures ne sont-elles pas activées par les objets? Il conviendrait en tout cas de travailler sur des micro-unités et de tenir compte de la majorité que représentent les termes nominaux en situation de L.Sp. et plus spécifiquement àia virologie végétale (recherche menée par Mlle P.1.3. Les définitions multiples d'un concept entraînent. Comme le déclarait H.Sp. T. l'intégrer selon des modalités classificatoires ou fonctionnalistes.P.O. in Actes du colloque Terminologie anachronique (Institut Libre Marie Haps). pp. rapport. Du texte au terme Au niveau expérimental. .F.C.. le traducteur doit faire appel à des connaissances sur le domaine que représente le texte.B.T.G. 5 6 CZAP (Henri). mais il est certain que les paramètres de la situation de communication conditionneront moins le texte qu'en L.2. 3..69-74 VAN CAMPENHOUDT (Marc). le formuler de manière parcellaire.L.3.S. .2.I. Bruxelles. voire approximative ou métaphorique. I.C.1...I. 462 .l.2. quelle que soit la technique sur laquelle repose la banque.disproportionnées: le coût de la comparaison du contenu des définitions et le maintien de la cohérence du fond terminologique devient prohibitif.2. L'engorgement de ces banques est donc probable et il se produira tôt ou tard. Le recours à l'organisation notionnelle du savoir pour lever les ambiguïtés d'un texte est d'autant plus nécessaire que celui-ci reflète toujourspartiellement un savoir. 3.4. L'auteur du texte dispose d'un pouvoir de choix qui rend périlleux le travail du traducteur: il peut utiliser un concept ou non.). le dénommer ou non.F. communication orale. et non traduire pour comprendre. Pour traiter un texte. 1988 «Le concept de CONCEPT». s.2. Ne seront retenus comme termes que les unités participant à la construction du domaine de connaissances.»5 3.I.2. Bien comprendre pour bien traduire. (à paraître) «Une norme de dépouillement terminologique en langue française» (16 p. 3. Les caractéristiques structurelles du texte sont probablement conditionnées par l'organisation du domaine auquel réfère le texte. le recours à l'informatique (Logiciel Micro Oxford Concordance Program .S. La phraséologie sera déterminée par le type de discours (article. C. VAN CAMPENHOUDT (I.) permet d'obtenir un dépouillement systématique des termes et de leur contexte comme le prouvent les recherches de M.) in Revue Equivalences. Problématique: 3..Voir l'article6 qu'il a consacré à la présentation et à l'analyse de cette démarche). La fréquence à elle seule n'est pas une notion descriptive suffisante.. sur ce qu'il organise ou sur ce qu'il nie. mais sa compréhension sera néanmoins déterminée par le degré de familiarisation avec le domaine dominant. mais aussi dans sa (ses) fonction(s).Sp. D est confronté à une organisation du savoir avec laquelle il doit se familiariseret qu'il doit s'approprier en fonction des impératifs linguistiques qui sont les siens. Les chemins empruntés par le linguiste ne coïncident pas nécessairement avec ceux empruntés par les experts du savoir. L'espace notionnel est régi par le différentiel. Les variations sont ordonnées suivant le voisinage. Une grammaire des composantes de la notion est à élaborer: comment. Il n'y a pas de concept simple. 3. 463 . 3.3. 3. Une notion (un concept?) a pour vocation d'organiser un ensemble de phénomènes. de la notion au terme Le traducteur qui fait appel à la terminologie opère ce double mouvement dans un ordre variable. Une notion n'ade sens que dans lamesure où elle se raccorde à d'autres notions. Son objectif est plutôt d'observer les délimitations et les distinctions. Le problème des passerelles entre écosystèmes terminologiques est à l'étude. 3.3. ils pourront varier selon les langues abordées. Les concepts sont l'enjeu de débats dans le champ scientifique en particulier. De même que les découpages notionnels intégreront différemment un même concept selon qu'il s'agit de telle ou telle discipline scientifique. des représentations d'actions propres à un domaine à côté des représentations d'objets.3. Apparaît ici tout le problème des procédures.3.3.4.5. Il existe une dynamique des concepts. Tout concept a des composantes et se définit par elles. au-delà des «caractères extrinsèques» ou «intrinsèques» retenus par l'Ecole de Vienne.3.2. Il n'intervient évidemment pas sur le problème de l'adéquation du concept dans le champ. La mise en «espace notionnel» permet de constater que les termes scientifiques et techniques ont un fonctionnement à la fois plus complexe et plus souple qu'on ne l'a dit jusqu'ici en se référant à la biunivocité comme caractéristique majeure des L. Ils ont une histoire et un devenir. 3.5. sélectionner les caractères pertinents des notions? 3.1. Non seulement la notion doit être appréhendée dans ses limites. constantes ou variables. Un texte peut convoquer plusieurs domaines. Du terme a la notion.3.2.3. 4. c 'est au carrefour des disciplines que se trouvent les espoirs.. parfois accrus par le passage d'une langue à l'autre. Les relations hiérarchiques (espèce­genre. et notamment dans la coïncidence de certaines de nos réflexions avec celles de psychocogniticiens tels que le professeur MILLER (Princeton University).1. Sur le plan épistémologique. 464 . et ce d'autant plus qu'il est confronté dans un texte à des «vides notionnels».3.. nous multiplions les essais d'identification et de formulation des relations. ­ la possiblité de superposer des écosystèmes linguistiquement différents. la sélection de relations précises l'est tout autant. La question est de savoir dans quelle mesure des relations sont liées à un micro­domaine ou sont transférables à d'autres écosystèmes.4. Problématique: 3. ­ la possibilité d'inclure ou d'exclure des notions et d'appréhender la mouvance qui préside à l'émergence de nouveaux concepts.1. On ajoutera que toutes les expériences psychocognitives ont prouvé que l'accès au générique facilite l'accès au spécifique et le mouvement ascensionnel dans l'arborescence ­ certainement le plus fréquent ­ trouve ici son entière justification. partie­tout..3. devant­derrière.1. 3.4.4. Π lui est ainsi permis de trouver par exemple au fur et à mesure qu 'il descend dans 1 ' arborescence diversifiante et particularisante des notions dont aucun travail lexicographique spécialisé ne lui donnerait les composantes. ­ la possibilité de maîtriser les voies de néologisation. La gestion automatisée du réseau notionnel offre plusieurs avantages: ­ la possibilité de modifier des liens.. De la notion au réseau Le parcours du réseau hiérarchisé des notions à l'aide du logiciel répond à la demande du traducteur en quête de sens.) et non hiérarchiques (cause­effet.2.) doivent être approfondies: 3.. 3.4. Expérimentalement. Si la sélection des composantes des notions est importante.1.1. des classes de choses aux classes d'usage. dont je vous ai donné quelques illustrations de face et de profil... S'il est vrai qu'une terminologie scientifique ou technique doit être constamment remise à jour dans les micro-domaines spécialisés. L'observation des notions. le logiciel TERMISTI. dans leur existence et dans leur devenir (néologisation).G. 4. D reste que le parcours de l'organisation notionnelle est plus déterminant pour lever les ambiguïtés du texte de départ et pour éviter les formulations parcellaires ou appoximatives. permet de répondre aux 465 .A. 3.3.6. Dans le cadre de notre démarche. D reste que.5. On peut également penser que la description d'un micro-domaine devrait être accompagnée d'une typologie des discours qui l'illustrent ou qui le déterminent. et que pour l'instant la phraséologie en L. Conclusion 1. 112-116) perdent leur utilité. Ces écosystèmes ou unités écologiques de base sont formés par articulation réelle des systèmes de désignation et de connaissance. Du réseau notionnel au terme et à son contexte Les contextes présents dans les fiches doivent évidemment retenir toute l'attention et rendre plus aisé le passage du système referentiel au système linguistique.O. Seul le «contexte linguistique» présentant les constructions syntaxiques les plus significatives apparaît pertinent. Du contexte au texte On peut penser que certains contextes. de leurs relations et de leurs désignations dans diverses langues doit nous permettre d'approfondir la connaissance des vocabulaires de spécialité. pp. pour nous. DE BESSE. dont on a appris à se méfier. cette analyse ne peut venir qu 'en deuxième lieu par rapport à un objectif qui est la communication de savoirs spécialisés.Sp. est un peu perçue comme le champ des sirènes de la T. qu'elle risque de retomber dans le flou des analyses de discours en L. les différents types de contextes qui renvoient au concept (cfr la typologie établie par B. 2. Nous rejoignons ainsi le concept d'écosystèmes construit par opposition à la «masse» terminologique aujourd'hui sur le marché. compris comme environnements linguistiques immédiats (syntagmes nominaux ou verbaux) sont propres aux micro-domaines. mais il ne peut apparaître sur la fiche que comme le fruit de tout un travail de traduction qu'il est vain pour l'instant de vouloir reproduire expérimentalement. Nous revenons ici à l'intérêt d'une analyse des fréquences dans les micro-domaines. Cette analyse ne peut être menée expérimentalement qu'à la condition de traiter les problèmes sur le plan referentiel et de les fragmenter en unités restreintes ou micro-domaines. Hazard B-l 180 Bruxelles 466 . Il convient d'y penser sérieusement aujourd'hui.S.impératifs de la pluralité mouvante des systèmes de connaissance. doit contribuer au développement d'une écologie traductionnelle. Chaque année.TJ. des milliers de pages sont traduites approximativement par manque. Ce critère d'adaptabilité fait partie des mécanismes de régulation des écosystèmes. rue J. Chaque année. L'alimentation limitée. 3.) 34.. dix-sept millions d'hectares de forêt sont détruits dans le monde.. telle que nous la concevons à partir des écosystèmes terminologiques. Daniel BLAMPAIN Professeur Institut Supérieur de Traducteurs et Interprètes de Bruxelles (I. depuis 1985. pertinente et multiple du poste de travail de traducteur. d'enracinement terminologique. Le Secrétariat d'État du Canada est un ministère à vocation socio-culturelle. Contexte La banque de terminologie TERMIUM et le SVP : deux sources d'aide Clientèles Les enjeux L'épuration La structure L'informatisation et la diffusion Conclusion 1. 7. J'aborderai la question dans le contexte de la Banque de terminologie TERMIUM. Contexte Je présenterai notre fichier de difficultés de traduction sous un éclairage pratique. 6. Son mandat est intimement lié à l'application de la politique sur le bilinguisme et à la promotion des langues officielles.Lefichierde difficultés de traduction du Secrétariat d'État du Canada Hélène Brisson Sommaire 1. il y a déjà presque 20ans(1974). C'est dans ce cadre que la Direction de la terminologie et des services linguistiques est sur le point de constituer une commission permanente de normalisation terminologique et 467 . 8. 2. pragmatique même. d'informatisation et de diffusion. J'enchaînerai avec nos préoccupations touchant la refonte des fichiers de difficultés de traduction et d'aide à la rédaction et l'approche qu'à l'heure actuelle nous estimons la plus prometteuse. c'est-à-dire du point de vue d'un fournisseur de services linguistiques à une clientèle des plus diversifiée. et aussi d'un service téléphonique de consultations linguistiques. Et je parlerai. 4. C'est pourquoi le Bureau de la traduction a reçu.lemandatdenormaliseretd'uniforniiserlaterminologiedansl'administration fédérale. bien sûr. 3. 5. qui n'a plus besoin d'être présentée. en anglais ou en français. que nous pouvons mettre à la disposition de nos clients. tous les types de justification (définition. Cette commission. notes) apparaissent dans le champ Observations. On y trouve des locutions. en matière de phraséologie et de terminologie. Π doit veiller à mettre à la disposition des fonctionnaires désireux de rédiger dans l'une ou l'autre des deux langues officielles. le français et l'anglais. un fichier d'appellations. La banque de données linguistiques TERMIUM a été conçue d'abord pour apporter aux traducteurs du gouvernement canadien le complément d'information absent des dic­ tionnaires et pour faciliter la communication dans les deux langues officielles du Canada. contextes. spécialistes ou grand public d'un bout à l'autre du pays : la banque TERMIUM et le service téléphonique de consultations linguistiques. À la suite de ses délibérations. mais aussi parce qu'ils peuvent contribuer à son alimentation en y stockant leurs solutions aux difficultés de traduction. 2. l'utilisation correcte de l'anglais et du français dans la rédaction des documents qui émanent du gouvernement fédéral. elle publiera des avis de recommandation. les outils de formation et de perfectionnement qui leur permettent d'enrichir leur patrimoine linguistique. une base de données documentaires. par le biais de son secteur Langues officielles et Traduction.linguistique. tandis que lesfichesterminologiques ont des champs séparés pour chaque type de justification. qui s'appliqueront à l'ensemble du Canada. Sur lesfiches«appellations». Le Ministère a aussi pour mission de promouvoir. qui regroupera des représentants de plusieurs ministères. exemples. Son contenu hétéroclite et répétitif ne s'articule pas sur une typologie des 468 . Le fichier «difficultés de traduction» est encore à ce jour un simple répertoire d'un peu moins de 26 000 (quelque 17 000 difficultés de traduction et 9 000 problèmes de langue) problèmes et solutions personnelles signalés par les traducteurs. «difficultés de traduction» et «problèmes de langue». un fichier de difficultés de traduction et un fichier multilingue. étudiera périodiquement des termes ou des expressions controversés. sur disque optique. La banque de terminologie TERMIUM et le SVP : deux sources d'aide Il existe au Secrétariat d'État du Canada deux sources. non seulement parce qu'elle leur fournit des informations en ligne. Elle est devenue l'un des principaux outils de travail de ces langagiers. et bientôt à partir du poste de travail informatisé du traducteur. sans distinction entre langue générale et langue de spécialité. Chacune de ses composantes fournit des solutions à des catégories prédéterminées de difficultés. Elle réunit une base de données terminologiques. des proverbes et des collocations. en lui fournissant explications et précisions sur l'emploi de termes ou d'expressions ou sur l'application de règles de syntaxe ou de style. au commencement. Récemment. et il constitue aujourd'hui un des points de référence indispensables à la réflexion méthodologique qui vise sa refonte. le service de consultation téléphonique. J'aimerais revenir sur le volet «aide à la rédaction». Avec les années. pour servir précisément de corpus d'analyse à l'élaboration d'une méthode de traitement informa­ tique de ce type de données. soumettre la phrase dans laquelle se trouve la difficulté et fournir des indications sur le contexte. on nous a demandé de revoir le libellé de jugements de la Cour suprême du Canada et de la Cour fédérale du Canada pour en assurer la correction. pour confirmer ou pour valider certaines formulations. Il a été créé. la révision de textes et la vérification de traductions. les recherches visaient la recension des emplois courants attestés dans les grands ouvrages de langue et à constater l'usage contemporain. Cette première source d'aide a un complément de nature tout à fait différente mais tout aussi indispensable au rédacteur. un serviced'appuiàlarédaction. de formation et de normalisation. tant et si bien qu'il est devenu un des instruments de normalisation auxquels a recours le Secrétariat d'État pour prendre position au nom du gouvernement fédéral. certaines constructions. son approche est devenue également normative.difficultés qui permette le classement et la gestion systématique des données. J'explique : au début. littéralement. le rôle normatif du SVP linguistique s'est accentué. Du fait qu'on répond. à des «appels à l'aide linguistique». Outre ses fonctions d'information et de normalisation. c'est­à­dire que chaque problème est situé dans un cadre rédactionnel ou contextuel précis. outre des conseils et des renseignements portant sur desquestions de langue. dont l'importance croît avec régularité en raison de la politique des langues officielles : nos clients font appel au SVP linguistique pour la reformulation de phrases. c'est le Service de recherches et conseils linguistiques. de façon générale. comme je l'ai mentionné précédemment. Le SVP linguistique a une triple vocation : il remplit auprès de sa clientèle une mission d'information. qui en estresponsable. il y a quelques années. Dans la combinaison anglais­français. Ainsi le client doit. dont la qualité syntaxique ou stylistique est mise en doute. Π y a d'ailleurs une bonne raison à cela. par exemple. le niveau de langue et la destination du texte en question. Nous tranchons dans les situations controversées. 469 . il est appelé à traiter les difficultés de langue selon une approche pragmatique plutôt que d'un point de vue théorique. souvent désigné sous l'appellatif S VP linguistique. Son mandat est de veiller à la qualité du français écrit au Canada et il offre. ainsi qu'un service de révision de textes dits «de prestige». le Service joue. D'informative qu'elle était. un rôle de formation auprès de sa clientèle. à expliquer aux clients les règles énoncées dans les ouvrages et à fournir des renseignements fondés sur la documentation disponible. qui s'insèrent dans cinq grandes catégories. Parmi les difficultés étudiées. la syntaxe. le transfert et la graphie. qui peutressortir aux domaines de 1 ' usage. Entre ces deux pôles. tiré à quelques milliers d'exemplaires et diffusé dans toute la francophonie. mentionnons la locution pour votre information. soit l'usage. Clientèles J'ai déjà mentionné que notre clientèle est composée de spécialistes comme de membres du grand public. un syntagme ou une expression en particulier. dont les besoins sont évidemment différents. la construction considérer. On nous interroge sur le présent historique ou le passé simple au moment de rédiger les courtes notes biographiques qui accompagnent l'annonce de nominations ou d'expliquer la notion de construction idiomatique en langue administrative. La distinction que nous faisons est la suivante : les fiches dites ponctuelles énoncent une règle grammaticale ou lexicographique relativement simple qui s'applique à un terme. les noms déverbatifs et la syllepse. le style. sur l'équivalent français du terme briefing. dont vous avez sans doute entendu parler. les fiches dites rédactionnelles contiennent l'énoncé de règles de grammaire ou de style plus complexes. regarder comme + participe présent. C'est un outil de perfectionnement. que sur l'épithète en hypallage. sur l'accord du verbe lorsqu'il a pour sujet une raison sociale. peuvent aussi bien porter sur l'emploi de la majuscule. qui touchent souvent 1 a structure de la phrase. la discordance pronominale ou l'équilibre de la phrase. de la syntaxe. qui est fréquemment employée dans l'administration fédérale et qu'aucune des sources consultées ne mentionnait Le Service des recherches et conseils linguistiques produit un autre type defiches. Le fichier répond au même impératif que celui de la Banque : combler une lacune de l'information. 3.soit les fiches Repères . c'est-à-dire répondre à des questions qui n'ont pas été traitées dans les ouvrages de langue courants. D'autres fiches renferment une synthèse des renseignements puisés chez les grands auteurs et enrichis d'exemples. Citons la tournure à court et à long terme. dans ces cas. se retrouve tout l'éventail des problèmes. Le fichier contient maintenant près de 23 000 fiches.L'équipe du SVP linguistique reçoit des milliers (plus de 30 000 par année) de demandes de conseils linguistiques de toute nature. du style ou du transfert. l'analyse d'exemples permet. Elles paraissent maintenant dans L'Actualité terminologique sur un feuillet détachable et seront bientôt offertes sur disque compact et en cahier. dont 16 000 environ traitent de difficultés ponctuelles et quelque 7 000 de problèmes rédactionnels. l'enchaînement des idées et l'articulation du message. le tour sur la base de. Les questions. de dégager une règle et de la consigner aux fins de référence. 470 .TIR. l'adjectif de relation. Elles contiennent le résultat d'une analyse approfondie menée sur une question de langue. Parmi les domaines à faible demande. droit. d'organismes du secteur privé et d'entreprises. finances. Or. environnement. le SVP linguistique avait comme principaux clients les traducteurs et les pigistes du Bureau de la traduction. les services de traduction des grandes entreprises ne s'en passent pas. qui appartiennent à la catégorie générale «grand public». Par ailleurs. Tous les langagiers du pays connaissent la banque. se voient de plus en plus confier la rédaction. bon nombre d'entre eux n'ont aucune préparation ni aucune expérience dans le vaste domaine de la rédaction. ou la révision de courts documents administratifs. du fait qu'ils s'expriment aisément dans les deux langues officielles. terminologues et pigistes du Bureau de la traduction qui font appel à TERMRJM. La clientèle extérieure est très diversifiée. le Bureau produit l'équivalent d'une bible et demie par jour. de rédacteurs malgré eux si l'on veut. qu'ils soient de l'île-du-Prince-Édouard. de la Colombie-Britannique ou des Territoires du Nord-Ouest. Les écoles de traducteurs. dont la moitié est fournie par les contractuels. selon les dernières statistiques. l'expérience du travail dans un milieu à forte concentration anglophone les amène souvent à douter de la correction de formulations françaises qui s'apparentent par 471 . soit en s'abonnant à la version sur disque optique. Nos services sont offerts à tous les Canadiens. occasionnellement. du Manitoba. des appels des bureaux du FBI situés à Washington! Outre les professionnels des services de traduction de ministères provinciaux. et soitpar téléphone. on compte les arts et l'artisanat. Toutefois. la majorité des appels viennent des services de rédaction des ministères fédéraux. industrie et commerce. Aujourd'hui. Quant au volume des textes traduits. mais la demande la plus forte est enregistrée en administration. la consultent régulièrement. c'est-à-dire les langagiers qui travaillent pour le gouvernement fédéral canadien. qui ont en moyenne de 10 à 15 ans d'expérience et trouvent seuls la solution à leurs problèmes de formulation ou de grammaire. de la côte est à la côte ouest.répond à plus de 160 000 demandes par année.un service de dépannage par téléphone existe aussi pour les questions de terminologie et un troisième pour les appellations officielles . A ses débuts. Les textes à traduire relèvent de tous les domaines d'activité. technosciences de pointe. toutes les sources documentaires indispensables sont mises à la disposition des traducteurs. ou la traduction. mais ils représentent à peine 5 % de la clientèle ces dernières années. leur capacité de s'exprimer dans les deux langues officielles est souvent vue comme un critère de compétence. Le SVP terminologie .Ce sont d'abord les traducteurs. économie. les bibliothèques. Nous recevons même. on compte beaucoup de non-spécialistes. Les fonctionnaires bilingues. Elle est enrichie régulièrement grâce à tous les travaux de recherche terminologique menés pour le compte des ministères dans les domaines les plus divers. de conseils scolaires et d'universités. dans le cas des attestations d'usage ou de style. «Pourquoi dit-on?» Cette courte question. bon nombre de fonctionnaires francophones s'expriment dans une langue fortement contaminée par l'anglais. «Comment dit-on?». Le SVP linguistique reçoit également des appels de clients qui mettent soudainement en doute la justesse d'une expression ou d'une tournure. Des fiches «contextuelles». de mettre fin à leurs hésitations. la crainte de commettre un anglicisme est chez eux omniprésente. Dans le doute. Cette longue mise en contexte m'apparaissait nécessaire pour bien comprendre les enjeux d'une redéfinition et d'une restructuration des fichiers. ils veulent savoir si la langue a évolué. tous les jours. exprime clairement notre vocation. L'existence d'un service comme le nôtre leur permet. mais on 472 . Des fiches en grande partie confectionnées à partir de traductions ou d'une consultation. s'il était besoin de l'expliquer : nous sommes un service d'aide à la rédaction. dont la matière est parfois simple. ou dans un desfichiersde TERMIUM. Ils contiennent une masse impressionnante de renseignements. Toutes les décisions à prendre doivent tenir compte de cette optique. Souvent. Les enjeux L'une des tâches les plus importantes à l'heure actuelle est celle de redéfinir la vocation de cesfichierspour les rendre accessibles au plus grand nombre. Il est à mon avis impensable de laisser cette somme de travail dormir dans des tiroirs. qu'ils ont pourtant maintes fois utilisées ou entendues dans le passé. si tel terme autrefois critiqué ou condamné a été accueilli par le bon usage.la forme aux constructions anglaises. dont une partie n'est pas informatisée et dont la présentation manque d'uniformité. il nous arrive de devoir recommander la prudence quand les ouvrages se taisent sur la question. De quoi s'agit-il en vérité? De fiches bilingues et unilingues. «notionnelles» qui répondent à des besoins on ne peut plus différents selon qu'il s'agit de la demande d'un spécialiste de la langue ou d'un simple citoyen. élémentaire même. et non d'une recherche théorique approfondie. et ainsi d'améliorer progressivement leur connaissance du français écrit. 4. grâce à un simple coup de fil. mais peut tout aussi bien être complexe et détaillée. Toutesrépondentpourtantàlaquestion «Comment dit-on?» et. Notre travail consiste autant à réhabiliter un terme ou une construction soupçonnés d'anglicisme (par exemple l'emploi du terme coopération au sens de collaboration) qu'à condamner un emploi qui s'est insidieusement glissé dans l'usage français sous le couvert d'un néologisme (par exemple le verbe complémentariser) ou qu'à réexpliquer une règle ou donner une liste des ouvrages qui en attestent l'usage. mais qui est essentielle au travail de centaines de personnes. Il nous faut l'admettre malheureusement. leur informatisation et leur diffusion. afin d'éviter toute confusion. il faut prendre des décisions concernant l'épuration.Toutes utiles au moment de leur confection. S'il existe aujourd'hui une source complète. de syntaxe. sur l'opportunité de les conserver. Un des critères du tri à effectuer doit être l'état de nos connaissances des problèmes de style. 5. l'usage. que je préfère nommer «d'aide à la rédaction». Il faudra distinguer les domaines pour le traducteur ou le terminologue et pour les rédacteurs. L'occurrence d'un problème est évidemment un critère de tri. et de préférence unique. je crois. qui eux s'intéressent davantage à la langue administrative. Avant d'en arriver au produit informatisé qui semble tout naturel. Cette distinction est. le transfert dans la langue courante qui vont du plus simple 473 . Ils sont souvent caractérisés par la multidisciplinarité des sujets traités ­ la plus évidente. D faut que l'utilisateur éventuel d'un fichier renouvelé trouve rapidement le renseignement souhaité et ne soit pas lancé sur des pistes certes intéressantes. la syntaxe.De la même manière. la structure et la diffusion de l'information. est aux prises avec la langue en général. les fiches qui répondent à des questions apparentées doivent être étudiées de près pour les fusionner au besoin. il faut absolument les exposer à l'épreuve du temps pour déterminer dans quelle mesure conserver rinformation consignée. compte donc plus de 50 000fiches. qui fournit la réponse. difficile. lui. qui a suscité une recherche peut­être importante mais utile à si peu de clients qu'il y a lieu de s'interroger sur le bien­fondé de l'informatiser. on l'a dit. Il faudra donc porter un jugement. ou même rare au fil des ans. Π faudra trancher par contre dans le cas de la demande unique. notre «langue courante». l'informatique appliquée à presque tous lesdomaines de l'intervention gouvernementale ­ et font appel àdes notions et à une terminologie qui n 'existaient pas il y a vingt ans. mais dont il n'a pas nécessairement besoin.l'extraira pour rien si ce n'est pas pour la rendre immédiatement accessible à tous nos clients. d'usage. toutefois. On nous pose des questions sur le style. Un tri des collocations. La répétition d'une même question rend la solution plus critique. L'épuration Ce fonds de difficultés de traduction. La langue de spécialité par rapport à la langue courante est un autre critère de tri. Le rédacteur. nous devons écarter notrefiche. beaucoup d'information non répertoriée. syntagmes et autres groupes sémantiques doit aussi se faire : les textes que traduisent les langagiers en 1991 sont plus complexes qu'en 1971. Les fichiers contiennent. essentielle vu la composition de notre clientèle. Des travaux et des projets-pilotes nous montrent déjà.verbe [sujet ou objet. les données seront rassemblées en un vocabulaire collocationnel de la CFAO. L'objectif de ce travail est de fournir aux langagiers une description synthétisée du comportement lexico-syntaxique des notions fondamentales de la CFAO. comment définir «élémentaire»? 6. la voie à suivre. les propriétés des acteurs. Le fichier traductionnel n'étant pas uninotionnel. La fiche terminologique proprement dite contient déjà des observations sur les différences du découpage notionnel dans les deux langues. je crois.adjectif. la question est de savoir comment intégrer la dimension relationnelle. phraséologiques ou morpho-syntaxiques des unités traitées. constatent tant l'interdépendance entre terminologie. les acteurs et leurs propriétés distinctives. Cette partie peut aussi contenir des renvois aux entrées d'autresfiches. constitué des notions définies en anglais et enfrançaisainsi que. des collocateurs présentés vraisemblablement sous forme de listes. les propriétés des actions. phraséologie et lexicographie que l'utilité pour le traducteur d'accéder simultanément par ordinateur à ces trois types de renseignements. À quel niveau «élémentaire» allons-nous nous arrêter? Ce qui est élémentaire pour nous ne l'est manifestement pas pour une partie de la clientèle. les acteurs et leurs actions. les actions et leurs rapports.adverbe) avec leurs définitions. depuis plusieurs années déjà. Le dépouillement de monographies et d'articles CFAO rédigés en français relève toutes les cooccurrences d'environ 200 noyaux terminologiques (nom . verbe .signaler des collocations spécifiques au domaine et prévenir contre des erreurs d'interprétation possibles. La structure Pour les gestionnaires de TERMIUM qui. une mêmefichepourrait regrouper les renseignements selon la méthode adoptée par le BBI Combinatory Dictionary ofEnglish 474 . les actions et leurs propriétés. sans négliger pour autant d'autres combinaisons possibles telles que verbe . cooccurrents et contextes. les actions et leurs acteurs. Kukulska-Hume (1990) propose une représentation action-acteurs qui permet au traducteur de reconstruire une image cohérente du monde à partir d'éléments constitutifs [acteurs (noms).préposition ou adjectif. en vue d'établir un dictionnaire phraséologique (Laine : 1991). les particularités lexicales. nom . fonctionnelle et phraséologique aux diverses étapes de la recherche. Dans un premier temps. Un projet mené à la Division de la terminologie et des services linguistiques porte sur le réseau de collocations en conception et fabrication assistées par ordinateur (CFAO). en commençant avec l'analyse des notions jusqu'à la consignation de données. actions (verbes) et propriétés (adjectifs)] et de leurs combinaisons : les acteurs et leurs relations.nom.au plus complexe.adverbe. Ainsi. forme active ou passive]. nom . du côté français. de la phraséologie ne fait pas non plus de doute. 475 . Pour les gestionnairesduSVPlinguistique. entrepris aux universités d'Ottawa et de Montréal par les professeurs Rhoda Roberts et André Clas. Comment structurer l'information traitée sur le style et la grammaire? La rendre accessible au rédacteur. à l'étudiant d'une petite ville isolée? La première réponse nous est donnée. et auquel nous participons. Nous pensons déjà à régler le problème de la mise à jour du fichier avec la formule des postes de travail en réseau local. complément sont des mots clés naturels à partir desquels faire une recherche. place des éléments. Le complément circonstanciel pourrait être décrit ainsi : «Mobile dans la phrase. pour que 1 ' utilisateur conserve toute son autonomie et que le système soit le plus convivial possible. ordre des mots.» Le tout accompagné d'exemples. puisqu'il faudra «nettoyen> la moitié qui s'y trouve déjà et y verser le fichier du SVP linguistique.l'interdépendance de la terminologie. mais surtout l'alimentation continue. effets de style/variation stylistique. Les explications seraient rédigées en langue courante. Les questions de style et de syntaxe s'y rapportant représentent une part importante du fonds amassé aufildes ans. Un autre modèle nous est fourni par le projet du Dictionnaire canadien bi­ lingue. des clés que nous mettrons à la disposition des clients. par les parties du discours : les mots phrase. mais c'est la phraséologie de la langue administrative et de la langue courante. catégories grammaticales. Il serait donc question de Γ «ordre des mots» et non de «construction par masses croissantes» ou de «cadence majeure». Quelle que soit la structure de laficheversée à TERMRJM. et l'emmagasinement ne devrait pas poser de problème. il va sans dire. sujet. ce qui permettrait la consultation en ligne. je crois. La saisie comme telle sera certainement l'étape la plus longue. la question sera celle de l'accès. mot. qui est leur véritable instrument de travail. place des propositions. Situe le contexte de l'action. Cet accès doit être évident et tenir compte de la «non­spécialisation» des besoins des utilisateurs. au fond. Il faudrait aussi veiller à donner une information complète mais brève.(Benson et al : 1986). tout en fournissant la contrepartie dans la langue cible sur l'autre demi­fiche. le menu pourrait être le suivant : démarche. Se place avantageusement au début sans constituer une mise en relief. de sa logique. 7. enchaînement syntaxique. verbe. construction idiomatique. de la lexicographie. Les réviseurs­conseils du S VP linguistique disposeraient de postes branchés sur un serveur unique. L'informatisation et la diffusion L'informatisation du fonds va de soi. La capacité de TERMIUM s'accroît avec les versions successives. par exemple. Je reviens àia phraséologie. À phrase. encore manuel. Je tiens à mentionner la collaboration de collègues dont les travaux récents ont éclairé ma propre réflexion sur les problèmes de phraséologie et de terminologie à la Division des services linguistiques. Madame Hugueue Guay. dans le cas des traducteurs et terminologues. ce qui est notre raison d'être. 8.Le SVP linguistique dispose actuellement d'un embryon de fichier informatisé. Nous sommes donc convaincus que les travaux que nous entreprenons vont nous permettre en bout de ligne de donner un meilleur service à tous nos clients. On envisage aussi la possibilité de rendre certains modules d'information disponibles sur disquette. qui sous la direction du chef du Service des recherches et conseils linguistiques. organisé à l'administration centrale du Secrétariat d'État à Hull. pourront avoir accès à la Banque en souscrivant un abonnement au disque optique. Ces clients. qui a présenté une communication sur le traitement informatisé des difficultés de traduction au Colloque international INFOTERM. ou encore. notre équipe a versé. Même un outil aussi mdimentaire en comparaison de la Banque a accru la rapidité d'accès à l'information stockée par ordre alphabétique. seront en réseau grâce au poste de travail informatisé. Hélène BRISSON Chef. réviseur-conseil. et de Madame Silvia Pavel. vient de présenter un exposé sur le fichier des difficultés de traduction et le traitement des anglicismes au Colloque sur les anglicismes tenu au Québec. chef de la Division de la terminologie à Montréal. En effet. Conclusion Je suis heureuse d'avoirpu vous entretenir des fichiers de difficultés de traduction et d'aide à la rédaction du Secrétariat d'État. Division des services linguistiques Terminologie et Services linguistiques Secrétariat d'État du Canada Ottawa (Ontario) Kl A 0M5 CANADA 476 . près de 700 fiches dans un fichier constitué à l'aide du logiciel WordPerfect. nous l'espérons. à titre d'essai. Il s'agit de Madame Suzanne de Repentigny. au cours de la dernière année. vous l'aurez compris. Je crois cependant que nous avons des pistes de solutions intéressantes et que nous aurons un produit de qualité à offrir aux langagiers du Canada. Tout est à faire. mais nous constatons aussi que si depuis beaucoup a été réalisé. les 12 et 13 décembre 1969 sous la présidence du Professeur de Clavé. nous sommes impressionnés par leur caractère ambitieux. La terminologie a suivi plus ou moins le même itinéraire depuis que j'ai eu le privilège de me consacrer à cette discipline. par la clairvoyance et le courage de ceux qui les avaient rédigés . Le tout était formulé en sept points: 1.Terminologie et phraséologie Jacques Goetschalckx Le thème de notre colloque est comme un signe du temps. 2. 477 . nous nous éloignons dans tous les domaines des normes strictes et immuables pour ouvrir un dialogue humain qui doit conduire non seulement à une entente mutuelle mais surtout à une mise en commun des talents et des ressources pour créer de nouvelles richesses et surtout pour offrir au citoyen de nouvelles possibilités de développement. terminologie était pratiquement égal à normalisation. Nécessité de développer les recherches terminologiques et d'établir un programme européen de formation des terminologues.fitadopter un certain nombre de conclusions par les participants d'un colloque sur la coopération entre les organisations internationales et les instituts universitaires de traduction et d'interprétation. c) mentionner la source et la date. En revanche. au moment où j'ai fait mes entrées en terminologie. b) se fonder sur des textes originaux. Je sais que nous fêtons aujourd'hui les cinquante ans de la prestigieuse École de Traduction de Genève mais je n 'ai pas encore l'âge qu 'il faut pour parler d'expériences professionnelles d'il y a cinquante ans. Opportunité de réaffirmer les principes: a) le terme dans le contexte. j'étais là lorsqu'en décembre 1969 la CIUTT. A Γ heure que nous sommes. il reste aussi pas mal de tâches à accomplir. conjointement avec le Conseil de l'Europe. colloque qu'elle avait organisé à Genève. c'était au début des années soixante. En effet. Lorsque nous parcourons ces conclusions. la Conférence internationale des directeurs des Instituts Universitaires de Traducteurs et Interprètes. Elles restent d'actualité. de celle de Vienne et des écoles de Copenhague et du Québec. à l'époque chef de la terminologie à la Haute Autorité du Charbon et de l'Acier.peu académiques sans doute .mais fort de leur expérience pratique et dans une certaine mesure de l'attente à laquelle ils devaient faire face. celui que l'on a souvent appelé le pape de la terminologie. je veux parler de Robert Schuman.3. Il s'est donc tout naturellement tourné vers la normalisation internationale pour qu'au moins dans le domaine technique tout le monde se serve des mêmes notions dans toutes les langues. 5. Reconnaissance de l'importance de la terminologie comme partie intégrante de la linguistique. on parle souvent de l'école de terminologie de Prague. les connaisseurs auront compris que Monsieur Bachrach. il était difficile de s'entendre et de ne pas se méprendre sur les désirs ou les intentions de son vis-à-vis. n'était certainement pas loin lorsqu'on avait rédigé ces textes. En entendant l'insistance des participants sur le «terme dans le contexte». impliquait une interpénétration beaucoup plus profonde des processus économiques des Etats Membres. La création en 1950 par le Traité de Paris de la Communauté européenne du Charbon et de l'Acier introduisit une nouvelle donne. 6. ont aussi eu l'audace de formuler certains principes et de s'y conformer dans leur action tout en répondant à des besoins réels. Utilité de développer l'enseignement de la terminologie et d'y inclure la documentation et l'informatique. conçue par un Lorrain né à Luxembourg. il découvrit très vite qu'en l'absence d'une terminologie bien établie et généralement reconnue et appliquée. Industriel développant ses activités sur le plan international. A l'époque la scène était dominée par le professeur Eugen Wüster. En effet. et développé par Jean Monnet. 7. 478 . mais c'est oublier qu'à Luxembourg des terminologues . Avantage à intensifier l'élaboration en commun de glossaires et d'autres instruments de travail. Importance d'associer l'enseignement de la spécialité à l'enseignement linguistique. 4. Nous nous sommes donc trouvé en face de descriptions souvent très détaillées de processus techniques ou de législations sociales et économiques et d'autre part devant des textes à caractère persuasif tendant à convaincre les partenaires à reconnaître les mérites de la coopération internationale et d'agir en conséquence. Intérêt à prévoir auprès des organisations internationales des stages sous responsabilité conjointe. Cet effort d'intégration européenne. Elle appelait cela une homologie fonctionnelle. Cela paraît primaire et caricatural. à son expérience.La scène n'était donc plus occupée par des commerçants échangeant leur produits ni par des diplomates se contentant d'échanger des phrases plaisantes. C'est dire que l'identité de vue n'était pas garantie. Le problème était ardu. l'effet obtenu et ensuite la description de l'étape suivante. et pourtant je puis vous dire que j'ai trouvé sous la plume d'une personne titulaire d'un diplôme de traducteur d'une école de traduction le terme Kreislaufbeschwerden traduit par mouvements circulaires péni479 . en ce sens qu'un passage à tabac n 'est pas un tobacco crossing en anglais. Au fond. nous avons commencé à partir de documentations traitant des mêmes sujets mais établis par des experts rédigeant chacun dans sa propre langue et chacun partant de la vision du monde professionnel et du monde en général correspondant à sa culture.un nouvel objet. à une action commune.la recherche terminologique se fera sur des bases solides. Néanmoins. Aussi longtemps que nous sommes dans le domaine du concret . Mais le problème le plus épineux est toujours la traduction de concepts nouveaux. C'est là que l'intégration européenne a fait son apprentissage. Au lieu de partir d'un passage qui pose problème. nous savons tous que dans la pratique ce n'est pas toujours si simple que cela. à sa formation et à sa langue. s'est trouvée confrontée au problème des législations à harmoniser mais issues d'une histoire. un nouveau produit ou un dérivé. cette nouvelle donnée a mené à une stratégie pratiquement inverse de ce qui existait à l'époque.etc. mais de spécialistes confrontant leur façon de voir les choses et les procédés marqués par une routine et des traditions parfois séculaires. A ces différents noeuds du raisonnement on doit se trouver devant des choses correspondantes qui peuvent mener à des équivalences acceptables et efficaces dans le processus de traduction. ce qui ne veut pas dire qu'il sera facile de trouver la terminologie adéquate. mais elle ne s'est pas découragée pour autant. Il n'en reste pas moins que l'analyse parallèle des processus doit normalement décrire certaines étapes. des mariages. Elle a poursuivi ses recherches en mettant bien dans la tête de ses collaborateurs que partout dans le monde il y a des naissances. Une collègue juriste. Sur le plan de la méthodologie terminologique. des successions. des décès. d'une tradition et d'une culture bien différente. il n'en est pas autrement dans le domaine technique. Mme Bauer-Bernet. dans le but d'aboutir à l'action. . Le traducteur doit tout d'abord se rendre compte et accepter que la terminologie ne se traduit pas. Il fallait mettre en équation non des termes bien définis mais des conceptions différentes de la même réalité pour faire comprendre qu'il y avait identité malgré la formulation différente. Plus sérieusement. certaines structures spécifiques d'une langue à l'autre. il pourrait néanmoins être tenté d'utiliser ce passage comme entrée tant qu'il n'y a pas l'interdiction formelle. perte de matière tandis que l'anglais est plus près de la réalité avec plane down et removal. le français indique le résultat perte de matière. pense tout de suite au résultat à atteindre. Il y a d'autres exemples. Et pourtant. Le Français en est tout aussi conscient sans doute mais. En revanche. En effet. Comme point de référence en matière de température. Cependant dans les deux cas nous voyons que le français a une tendance à l'abstraction meulage. déclare purement et simplement que ce passage n'est pas une entrée. le textefrançaisparle de meulage de la surépaisseur.fidèleà l'esprit de Montesquieu. cependant que l'anglais parle simplement de plane down Nous constatons donc que le français indique l'opération à effectuer cependant que l'anglais. en ajoutant le mot down. dans un texte sur les problèmes d'érosion. préfère à la notion plus ou moins abstraite d'ambiant la notion très nette et très précise 480 . C'est dire que dans ces pays cette terminologie n'existe pas encore. le français retient la température ambiante l'anglais. l'anglais parle du processus removal. S'il étaitpossible de découvrir dans l'allure générale de la terminologie scientifique ou technique dans cette langue certaines valeurs fixes. Le Français.bles. Pour tout traducteur bien né cette traduction est évidemment encore bien plus pénible que ces fameux mouvements circulaires. L'Anglo-Saxon. inventeur du système D. voit les choses sous l'angle juridique et affiche un Défense d'entrer. avec les autres langues germaniques d'ailleurs. foncièrement fonctionnel. L'analyse comparative de textes techniques m'a fait constater certaines différences d'approche. nous devons nous battre sans cesse contre les bonnes âmes qui veulent nous aider à compléter Eurodicautom en «traduisant» les termes dans les langues qui manquent. nous trouvons la notion de perte de matière traduite en anglais par rate of removal. certaines lignes d'orientation applicables dans un pourcentage raisonnable de cas il serait peut-être possible de créer les termes manquants sans heurter la sensibilité linguistique du lecteur et sans polluer la langue. dans la recherche de pointe ou dans les toutes nouvelles disciplines la recherche se fait évidemment dans la plupart des cas dans les pays les plus avancés d'abord et après seulement dans les autres Etats membres. Ici c'est donc le contraire. En parlant du traitement d'un cordon de soudure. l'analyse de certains textes sur la technique du soudage révèle aussi des différences plus ou moins spécifiques. Prenons l'exemple très simple de l'avis No Entry. C'est précisément sous cet angle qu'il faudra encore faire plus de recherches terminologiques pour s'efforcer de découvrir si possible certaines lignes d'orientation lorsqu'il faut traduire des concepts nouveaux pour lesquels il n'existe pas encore de terminologie bien établie ou même pas de terminologie du tout dans la langue cible. à approfondir et étendre leurs études de la terminologie et à les insérer dans la recherche linguistique. tout en restant évidemment conscient que les langues sont des systèmes très vivants qui comme tout ce qui vit ont parfois des réactions qui échappent à toute règle. Mais les problèmes sont multiples et changent constamment. Vous connaissez sans doute la mésaventure de la brave dame qui avait mis son petit chienchien dans le four à micro-ondes pour le sécher rapidement après une promenade dans la 481 . Le concert international s'est amplifié par l'apparition sur la scène de nations qui jusqu'il y a peu menaient une vie cachée. insoupçonnée aujourd'hui. au marché de la traduction et à la responsabilité du traducteur. à savoir à la coopération entre ceux qui sont en première ligne pour affronter les problèmes de traduction et de terminologie et ceux qui doivent enseigner ces techniques ou faudraitil dire ces arts. tant des organisations internationales que des écoles de traduction et d'interprétariat. Dès 1993 tout cela changera complètement. Ce problème de la responsabilité pour le produit qu'un producteur met sur le marché international donnera une nouvelle dimension. Le bétail de l'Est envahit les abattoirs de l'Ouest et les agriculteurs constatent avec surprise que les gouvernements n'ont pas le droit ni le souhait de s'y opposer car fermer une porte chez soi provoquent la fermeture de portes partout. Le professeur Wüster avait déjà tracé les grandes lignes que les terminologues devraient suivre pour résoudre leurs problèmes de manière plus ou moins systématique. constantes qui pourraient utilement servir de guides pour ceux qui sont obligés de créer de nouveaux termes dans certaines langues. le concept de la coopération internationale pénètre de plus en plus la vie du citoyen moyen. Nous en venons ainsi à un autre point des Conclusions de 1969. C'est sans doute ce qui a amené les participants au colloque de Genève de 1969 à inviter leurs collègues. à l'abri des contacts internationaux.mais aussi très simple de room temperature. Dans le domaine des essais de chaudières épreuve hydraulique se traduit en anglais sans détours water pressure test. Les changements ont déjà commencé. Tout un chacun qui se trouve dans le circuit de production sera responsable et cette responsabilité jouera donc aussi au delà des frontières. En même temps. Il est vrai que la Communauté européenne fonctionne depuis bientôt quarante ans mais il n'en reste pas moins que le citoyen était jusqu'à présent bien conscient de vivre encore à l'abri de ses frontières nationales. C 'est tout aussi précis mais moins savant D y a certes d'autres pistes à explorer pour découvrir quelques constantes dans la conception de termes techniques dans différentes langues. Pour toutes ces raisons. un terminologue qui a une certaine expérience peut rencontrer dans un texte un nouveau terme. Entre­temps. Or une chose est certaine. Ce principe de la responsabilité qui existe déjà aux Etats­Unis et terrorise tous les industriels est également introduit en Europe par une directive de la Commission. certains parlent de trente ans. un récent arrêt de la Cour de Justice européenne a jeté le trouble parce qu'elle a estimé qu'il n'était pas obligatoire de fournir toutes les informations dans la langue du pays mais qu'il suffisait de les fournir dans une langue aisément compréhensible. En effet. 482 . des poissons jusqu'au matériel de protection civile. La question qui se pose mainte­ nant est souvent de créer les instruments pour assurer cette coopération. Il est de moins en moins nécessaire de convaincre les partenaires qu'elle est indispensable. Pour que les choses soient claires on a évidemment intérêt à ce que les différents éléments du jeu soient clairement définis. Nous constatons que les contacts du citoyen moyen avec son vis­à­vis dans un autre pays deviennent de plus en plus intenses etfréquents. J'aurais compris si elle avait exigé une phraséologie aisément compréhensible. Il a prévu dans lafichede sa banque de terminologie un champ pour les contextes et il accepte des fiches monolingues à condition qu'elles comportent une définition.Il est évident que dans ces contacts il faudra une terminologie précise mais il faudra qu'elle soit présentée dans un langage aisément compréhensible pour reprendre les termes de la Cour. Mais pour le traducteur cela signifie qu'il devra garder ses archives pendant des années. Comme la pauvre bête n'avait pas résisté à ce séchage énergique. le service de terminologie de la Commission des Communautés européennes a élaboré des glossaires phraséologiques. mais dont il parvient à saisir plus ou moins bien le sens grâce au contexte. une note explicative ou un contexte significatif. inconnu jusque là. la coopération ne cesse de se développer. Après tout les utilisateurs des produits c'est tout le monde. C'est ainsi que les services de la Commission avec les services nationaux et les commissions spécialisées élaborent d'importantes collections de normes dans tous les domaines. elle a fait un procès au fabricant de l'appareil parce que le mode d'emploi ne soufflait mot sur les risques d'une telle opération et elle l'a gagné. elle ne peut se faire que dans la clarté et la confiance mutuelle. Les informations accompagnant les produits seront donc d'une importance primordiale et il en sera de même évidemment pour leurs traductions. Sur le plan linguistique.pluie. Mais la phraséologie peut encore jouer un autre rôle dans le domaine de la terminologie. Π est indiscutable qu'elle facilite la compréhension d'un texte mais elle peut même dans certains cas rendre intelligible un nouveau terme. Les terminologues et traducteurs l'ont compris: la FIT. Fédération internationale des Traducteurs. l'AIIC. Les conclusions de 1969 restent valables: il faut continuer à chercher et il faut le faire ensemble. rue Bellevue L-7350 Lorentzweiler 483 . les bases premières sont établies soit par les institutions de normalisation. Une rencontre comme celle que nous tenons maintenant à Genève sera sans doute évoquée dans vingt ans comme un des jalons dans l'histoire de la terminologie.Ainsi la boucle est bouclée. l'OrUNT et j'en oublie certainement. soit par des organismes spécifiques terminologiques. L'expérience a montré que normes et phraséologie sont les deux mamelles de la terminologie dont on a besoin pour alimenter une coopération internationale. Jacques GOETSCHALCKX Président du comité de terminologie et de documentation Fédération internationale des traducteurs 30. la Conférence des Services publics d'Europe Occidentale. Donc rendez-vous à 2010. l'Association Internationale des Interprètes. Infoterm. En même temps. Elle a confirmé que les études et recherches terminologiques sont indispensables pour continuer à alimenter cet effort. . on s'aperçoit vite que le terme phraséologie peut recouvrir des concepts fort différents selon les situations ou les époques. Il y a aujourd'hui neuf langues officielles et de travail. mais à la langue tout entière.»1 s'exclame un député européen qui n'est pas convaincu de 1 ' intérêt ni de la valeur de la «phraséologie». avec ses expressions plus ou moins figées et ses phrases stéréotypées. explique pourquoi l'élément phraséologique a toujours joué un rôle important dans son développement. Les premiers glossaires préparés dans les services de la Commission étaient «phraséologiques».. En effet. 485 . Le contexte dans lequel cette banque de données terminologique plurilingue a été conçue et mise au point. ont été présentés sur ce modèle. pour d'autres l'idiomatique propre à une langue donnée. mais aussi celui de l'acier ou de la radioprotection.. Le vocabulaire des traités. pour d'autres encore la langue de bois dont regorgent certains langages spécialisés.. que le Service de Traduction s'efforce de mettre au point des outils efficaces. En examinant des travaux «phraséologiques».. le traducteur n'est pas seulement confronté à des mots et à des termes dans son travail quotidien.Le traitement de la phraséologie dans EURODICAUTOM Alain Reichling «. Puisque notre but est d'examiner la place de la phraséologie en terminolo1 Question écrite (QE) 1093/90 in Journal Officiel des Communautés européennes C 90/11. par exemple. Quel sens le terminologue de la CCE doit-il donner à ce terme. et les seuls traducteurs de la Commission maîtrisent chaque année près d'un million de pages dans ces langues. et quelle place doit-il réserver à cette forme linguistique? Le Règlement n°l du Conseil des Communautés européennesfixele régime linguistique de la Communauté. dont EURODICAUTOM est sans doute l'un des plus appréciés. Il est vrai que la «phraséologie» évoque pour les uns des exercices scolaires. Les mots ne prennent leur sens que dans un contexte déterminé. C'est pour les aider dans leur tâche.la réponse reçue n'étant que phraséologie sans beaucoup de sens. Bien qu'il soit difficile. nous laisserons provisoirement de côté les formes de phraséologie qui ne sont généralement pas spécifiques des langages spécialisés. et parfois hasardeux. C'est cette approche qui a été retenue dans des systèmes de production et /ou de traduction d'appels d'offres. on voit que certaines ne font qu'illustrer un terme. ou à des assemblages de simples mots pouvant constituer une expression. C'est donc d'abord le terme qui est repéré et répertorié. alors que d'autres se présentent comme l'unité de référence de la fiche terminologique. une façon de'dire. Les travaux phraséologiques préparés à la Commission des Communautés européennes présentent le plus souvent des phrases entières dans toutes les langues officielles et de travail.gie. dans toutes les versions linguistiques. L'intérêt de cette méthode est multiple. propre au langage spécialisé concerné. ou simplement au texte considéré. En plaçant le terme dans son contexte. en effet. comme par exemple les citations historiques ou les proverbes. du point de vue formel. sa perspective s'inspire largement de l'approche documentaire: en effet. Dans la pratique toutefois. Une des idées sur lesquelles repose cette approche est. ils attestent de l'authenticité de l'usage. on note que les phrases sélectionnées le sont plutôt pour les termes qu'elles contiennent. l'expliquent ou attestent simplement de son existence. Ceci est plus vrai encore des glossaires phraséologiques traitant de sujets techniques. qu'un terme n'a pas de sens par luimême. il est impératif de reprendre le texte original tel quel. surtout pour les langagiers. appliquée à des textes officiels. Notons qu'une telle exploitation phraséologique de textes parallèles peut bénéficier de programmes informatiques plus ou moins performants. le nom phraséologie s'applique aussi bien à des phrases entières ou des parties de phrase importantes qu'à des syntagmes peutêtre un peu moins lexicalisés que d'autres. pourrait produire un foisonnement intéressant de phraséologie discursive. L'exploitation phraséologique plurilingue de textes officiels offre en outre une base intéressante pour certains types de travaux de traduction assistée par ordinateur (TAO) ou dans les projets de rationalisation et de standardisation des textes avec génération automatique de blocs substantiels d'information en plusieurs langues. on constate que. comme d'ailleurs ceux de certains ministères. s'il est fait référence dans un document à traduire à un acte législatif. Lorsque cette phraséologie est extraite de textes officiels. Parmi les phrases entières. ils proposent souvent une explication minimale du concept dénommé et évitent l'écueil de la 486 . d'établir une typologie en ce domaine. et puis le terminologue décide de reprendre une ensemble contextuel plus ou moins étendu. qu'il est toujours conditionné par le contexte qui l'entoure (et souvent même par un contexte socio-culturel beaucoup plus large que la phrase ou la portion de texte dans laquelle il apparaît). Cette façon de faire. Le béton de ciment existe dans les deux pays. avec un sujet. L'exemple de la charrue. a souvent été mal cité et mal utilisé. utiliser les termes équivalents dans les deux versions linguistiques d'un même document peut déboucher sur une aberration technique. avec un terme vedette et une définition ou une note. et la note servirait plutôt à introduire un élément de classement notionnel. emprunté à un glossaire phraséologique de la CCE et immortalisé par Guilbert. ils illustrent le fonctionnement linguistique du terme en l'accompagnant du lexique et des mots-outils qui lui sont propres etc. ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas. Paris 1977. en recherchant dans les littératures techniques originales des phrases décrivant et exprimant la même réalité sans chercher à en isoler à tout prix tel ou tel élément. Même lorsqu'un matériau existe en France et en Allemagne. etc. Par ailleurs. et le terme ne pose pas de problème particulier. il est légitime de se demander si ce type de phraséologie ne peut pas être avantageusement remplacé par une approche plus classique. même une définition ne serait sans doute pas d'une nécessité absolue. L'expérience montre toutefois que cette approche idéale est très difficile à concrétiser sur le terrain si on veut traiter neuf langues et ne recourir qu'à des sources écrites originales. culturels.» Le caractère «phraséologique» de l'entrée provient du seul fait qu'il s'agit d'une phrase. cet intérêt s'élargit encore. traduire Zementbeton par béton de ciment serait incorrect dans un tel contexte2. techniques.définition. Dans une perspective plurilingue. La Maison du Dictionnaire. Par contre. ou lorsque ceux-ci appartiennent à des catégories grammaticales différentes. Sous cette forme. comme il n'est jamais utilisé en France en couche de base ou de fondation. Et on peut certainement se demander si le contexte choisi est suffisamment riche et pertinent pour trouver sa justification. Le regroupement de plusieurs termes apparentés ou voisins dans une même phrase peut en outre signifier une économie de présentation. C'est la seule démarche acceptable lorsque l'équivalence n'existe pas au niveau des termes. en explicitant les termes et les concepts à l'aide de notes techniques et linguistiques. un verbe conjugué. Chacun sait que l'équivalence parfaite entre deux concepts et/ou deux dénominations est rare dès lors qu'il s'agit de mettre en relation deux systèmes (notionnels. La tendance serait aujourd'hui de proposer une entrée terminologique au singulier. Ceci implique bien sûr que les contextes soient choisis de façon pertinente en fonction du but recherché. géographiques. la charrue pour labour à plat à traction 2 cf Terminologies 76. VI-69 487 . Le recours à la méthode phraséologique permet de situer l'équivalence à un niveau plus global que le terme. L'entrée phraséologique française du glossaire est la suivante: «Les charrues pour labour à plat à traction animale sans avant-train sont des charrues araires. linguistiques) différents. et pouvant être incamée dans le chef d'une personne déterminée. Parmi les critères formels qui peuvent être utilisés pour distinguer la phraséologie de la terminologie au sens strict (une autre dimension du binôme terme/non-terme). Le découvreur utilisera un code. La longueur d'un syntagme n'est que rarement un critère suffisant pour ne pas le considérer comme terme et le traiter comme phraséologisme. ne paraît pas justifié. surtout dans les domaines techniques et scientifiques. pour baptiser son invention. C'est sans doute vrai en langue générale. Le lave-linge ne s'est pas toujours appelé ainsi. on ne voit pas bien la justification de cette approche. Par contre. ainsi qu' on le fait souvent. en langage spécialisé. C'est l'accueil réservé à cette description linguistique. Evacuez la pièce ! sont caractéristiques de la phraséologie de certains domaines de spécialité. Considérer de telles entrées comme «phraséologiques». Certains considèrent que nombre de syntagmes verbaux sont à considérer comme de la phraséologie. Les délais d'introduction des recours ne courent qu'à partir du 15 mai l'Etat qui veut établir ou modifier des dispositions nationales la liste F fixe les droits sont quelques exemples parmi d'autres d'entrées phraséologiques typiques. mais il sera contraint de recourir à une périphrase définitoire pour l'expliquer. des formes imperatives comme Gardez votre calme !. Force est de constater que peu de progrès ont été accomplis dans la réflexion depuis le colloque organisé sur le sujet en 1978 par l'Office de la languefrançaise du Québec. la protection civile et d'autres domaines touchant plus particulièrement la protection des consommateurs regorgent de ce type de «phrases standard». mais dont les langages spécialisés abondent. Il est dans la nature des choses. Un problème fondamental qui se pose donc lorsqu'on examine la phraséologie en terminologie est celui du découpage du terme. si elle existe dans une ferme et se distingue d'autres machines agricoles.animale sans avant-train. qui aboutiront éventuellement à une lexie acceptable par tous. les fiches de sécurité. Faire le pont. L'autorité investie du pouvoir de nomination peut être considérée comme un terme car elle se réfère à une réalité bien définie. le plus souvent extra-linguistique. et la façon dont elle évoluera dans la bouche et sous la plume de ses pairs ou de communicateurs avisés. 488 . L'aviation civile. sous la pression de l'usage ou suite à une politique langagière interventionniste. qu ' un concept soit d'abord dénommé de façon descriptive avant qu'un terme suffisamment lexicalisé n'émerge. Par contre. est un terme. mais. dans lesquels la communication est relativement réduite à partir d'un certain niveau. en terminologie sociale est un terme vedette comme un autre. une autorité qui détient le pouvoir serait à considérer comme un simple élément phraséologique définitoire ou explicatif. certes relativement peu lexicalisé. la présence d'un verbe conjugué à un mode personnel ou l'absence de tout mot sémantiquement important semblent pouvoir être retenus. Ouvrez la fenêtre !. Mind the step néglige la situation mais indique la conduite à suivre. équivalent à Souriez!. Les analyses de corpus spécialisés sont encore insuffisantes pour décider s'il s'agit vraiment d'un phénomène général. Cheese! utilisé en photographie se distingue de son homographe agro­ alimentaire: alors que le second est un terme. qui ne contient aucun élément sémantiquement très significatif par lui­même. mais s'ils ne sont pas infaillibles. on appréhende souvent le concepts et les notions d'une façon plus globale. Il est généralement admis aujourd'hui que la synonymie existe en terminologie. se conserve au moins jusqu'au :. en comparant des formulations dans des langues différentes. particularisme. ou sont considérés comme tels. la date de péremption d'un produit est exprimée de différentes manières selon le fabricant. Pour s'en convaincre. frais jusqu'au:. il suffit d'examiner des cours de formation. Il semble que dans le cas de la phraséologie le marquage soit beaucoup moins précis. à consommer de préférence avant le :. pour secrétaires ou pour cheminots. révélateur de contextes socio­culturels différents. (fermé) (réfrigéré).. mais que les synonymes sont le plus souvent marqués (régionalisme. tant s'en faut! En effet. usage etc). la fin d'un trottoir roulant est signalée de différentes façons: Ende des Bandes attire l'attention sur une situation objective. Dans les aéroports. Il n'est pas toujours facile de tracer une frontière nette entre le terme et le non­terme. date definde fraîcheur :. De même. les contrats d'assurance regorgent de clauses «figées» qui pourtant présentent des variantes selon la compagnie ou le groupe. Il en va de même d'expressions comme bottom up.Les éléments phraséologiques sont parfois figés. ou s'il s'agit d'exemples isolés. top down. on rencontre le plus souvent best before. et d'autres encore. plus particulièrement de l'étiquetage. Voici quelques­unes des formulations rele­ vées récemment sur des produits français : date de péremption :. Dans la terminologie de l'emballage. je conserverai toute ma fraîcheur (mon arôme) si vous me consommez avant. qu'on a peut­être intérêt à intégrer à la phraséologie faute de pouvoir vraiment les considérer comme termes. (date de)finde validité :... entre la phraséologie et la non­phraséologie. mais on constate le plus souvent qu'ils présentent des variations qui dépendent simplement de l'auteur et sont donc plutôt caractéristiques de tel ou tel «autolecte». ou mieux encore à quelque chose comme Le petit oiseau va sortir. Les critères «contrastifs» sont souvent une indication précieuse. préparés par des centres différents. En anglais. C'est dans des formules du genre que la phraséologie en terminologie paraît prendre de Γ importance et revêt un intérêt réel. en y incluant mieux le non­dit et le non­écrit. first­in first­out etc. et laisse à l'usager le soin d'adopter l'attitude qui s'impose. qu'on ne trouve d'ailleurs peut­être dans le langage spécialisé que lorsque celui­ci se confond au 489 . le premier peut être assimilé à un phraséologisme. c 'est de savoir si tel ou tel élément de lafichequ'il prépare lui paraît susceptible de faire l'objet d'une interrogation. les procédures de mise à jour et de consultation utilisent unfichierde mots vides. classe celles-ci en fonction de critères de pertinence. En effet. les champs «vedette» et «phrase» peuvent tous deux être indexés et le système. Dans le domaine bancaire. dans une autre de patienter. dans une troisième on signale qu'une opération précise est en cours (veuillez patienter.moins partiellement avec la langue générale. Dans le système tel qu'il existe aujourd'hui. on demande au client d'attendre. le terminologue n'a pas besoin de s'interroger longuement sur le caractère plus ou moins phraséologique d'une entrée. Qu'il traite d'un terme simple ou complexe. Dans le système EURODICAUTOM. tantôt elle se substitue à lui ou s ' affirme comme un élément spécifique du discours spécialisé. les solutions retenues notamment au niveau des algorithmes de pondération permettent de retrouver les éléments phraséologiques aussi bien que les termes proprement dits et identifiés comme tels. request being processed). bitte warten. c'est-à-dire lorsqu'il ne sert pas simplement à illustrer l'utilisation d'un terme technique bien identifié. En élargissant le concept de phraséologie. d'un phraséologisme. plutôt que d'établir des exclusives par rapport à certaines données. et rapprocher ce type de phraséologie des proverbes de la langue générale. On pourrait multiplier les exemples dans les différents domaines techniques. et il se déterminera en fonction des règles d'indexation. l'usage a montré que l'indexation du champ VE (vedette) et du champ PH simultanément générait un bruit excessif. Quel que soit le champ indexé. la seule question qu'il doit en fait se poser lorsqu 'il alimente la base. Le terminologue considérera souvent qu'une entrée phraséologique comme le délai commence à courir à partir du est préférable à une approche plus lexicographique mettant «délai» en vedette dans uneficheet «courir» dans une autre. Cette relative imprécision et inhomogénéité de l'objet à traiter n'est a priori pas favorable à un traitement informatique. heureusement. toutefois. d'une co-occurence. En effet. d'un syntagme. les billetteries ont leur phraséologie propre: dans une langue. là au contraire. et qu'à une vedette dans une langue correspondait une vedette dans les autres langues (ou un silence!). on peut constater que la façon de rédiger des lettres ou des textes législatifs peut varier considérablement d'une région àl'autre: ici la motivation précédera la décision. le champ PH (phraséologie) n'est indexé que lorsqu'il est utilisé seul. La phraséologie en terminologie paraît donc dans la pratique correspondre à deux ou trois grandes orientations et recouvre à la fois laphrase française et laphrase anglaise: tantôt elle intègre le terme. d'une collocation. or il est apparu qu'un élément phraséologique pouvait parfaitement coexister avec un vrai terme. Dans la pratique. en principe exclus à la fois de l'indexation et de la 490 . ou d'un autre type d'entrée. Par contre. nous avions considéré comme acquis lors du développement du système qu'une fiche terminologique était toujours homogène. on indiquera d'abord le résultat pour l'expliquer par la suite. pour répondre à la demande de nombreux traducteurs. La phraséologie revêtira une importance accrue si. moyennant l'introduction d'un formalisme minimal malheureusement encore absent. ou d'adapter lesfichiersaux besoins. mais aussi defilmspar exemple) et citations (d'articles de lois. La recherche de solutions plus sophistiquées et réduisant encore l'intervention humaine demeure toutefois plus nécessaire que jamais en raison notamment du développement prévisible des bases de données textuelles. Même des traducteurs littéraires ont vu un intérêt dans le champ PH d'EURODICAUTOM pour engranger les «meilleures» traductions de certains passages des grands auteurs. par exemple. ou de clauses contractuelles. Dans le cas d'EURODICAUTOM. on peut même envisager de supprimer totalement lefiltredes mots vides. titres (de directives. A l'avenir. pourra le trouver à partir de quelques éléments clés repris dans la description du concept auquel il se réfère. il n'est fait recours ni à une réduction morphologique ni à une analyse morpho-syntaxique: un système de troncature automatique reposant essentiellement sur de simples critères mathématiques suffit à traiter de manière satisfaisante la plupart des données phraséologiques. Dans le cas des éléments phraséologiques. voire la totalité de la phraséologie. afin de prendre en compte les éléments sémantiquement plus légers qui peuvent constituer une part importante. les volets difficultés de traduction. dont l'intérêt linguistique et documentaire est évident. 491 . L'accroissementdu nombre d'entrées et l'apparition de nouveaux besoins justifieront toutefois le développement des procédures de troncature. Un dernier aspect de la phraséologie qui mérite d'être mentionné ici est la possibilité.recherche. il faut donc que le système informatique soit capable de traiter des formes déclinées ou conjuguées. par exemple. par exemple. de remonter au terme à partir d'un contexte définitoire par exemple. mais aussi d'auteurs latins ou grecs dont sont friands certains parlementaires). la phraséologie en terminologie doit encore faire l'objet de nombreuses réflexions et recherches. Cefichiera été considérablement réduit par rapport à ceux habituellement utilisés dans des systèmes documentaires: seuls quelques mots outils ont une fréquence suffisamment élevée et une pertinence terminologique suffisamment faible pour justifier leur maintien sur pareil fichier. Comme on le voit. sont développés à côté de la terminologie proprement dite. Les solutions mises en oeuvre dans EURODICAUTOM ont l'avantage de ne pas demander de codage particulier lors de la préparation des entrées et de permettre un accès rapide et efficace aux différents types de données. La consultation en différé et la production d'index renvoyant à des corpus phraséologiques font partie des contraintes à intégrer dans le système. Le rédacteur qui ne connaît pas le nom d'un contrat. Un autre aspect à prendre en considération dans le traitement de la phraséologie est le fait que les «mots» n'y apparaissent que rarement sous leur forme canonique. Une définition précise des objets à traiter et des régies strictes de présentation de l'information seront encore plus nécessaires que pour des systèmes orientés vers un utilisateur intelligent et expérimenté.en effet. ce sont sans doute des automates qui prendront en charge l'essentiel de la recherche terminologique. phraséologique ou documentaire dans de gigantesques bases de données préparées à cettefin. Alain REICHUNG Chef de Secteur Commission des Communautés européennes JMOA2/129 L-2920 Luxembourg 492 . amorcée il y a quelques années.1. L'examen de certaines formes verbales assorties d'un contexte linguistique remet en cause cette description axée exclusivement sur le contenu sémantique des termes.Le groupe sujet . Bien que l'étude des collocations ou des phraséologismes.2.1. Introduction 1.Le groupe verbe . Des emplois significatifs et non significatifs au plan de la description terminographique 3.1. l'accent est mis sur le nom et certaines considérations quant au 493 . Méthode Le verbe comme unité terminologique Le contexte linguistique 3. Introduction 1.verbe 3.1.compléments (object et adjunct) Un modèle de description de l'unité verbale en terminographie Conclusion 4.1. Objectifs Dans le dictionnaire spécialisé.1. 3. Objectifs 1. ait rompu l'isolement dans lequel on a considéré l'unité terminologique traditionnellement. 5.1.Les unités phraséologiques verbales et leur représentation en terminographie Marie-Claude L'Homme Sommaire 1. On s'intéresse à la description de sa ou de ses significations ainsi qu'à l'identification de ses liens ou oppositions avec d'autres notions appartenant à la même classe. l'unité terminologique est avant tout représentée et décrite comme une entité conceptuelle.Le contexte linguistique dans son ensemble 3. 1.2. 2.3. C. Chaque verbe et le contexte linguistique dans lequel il figure (sujet et complément(s)) sont relevés: c 'est le fonctionnement du verbe à l'intérieur de ce contexte qui constitue le centre de l'étude. Sager que nous tenons a remercier pour nous avoir proposé ce sujet et pour avoir suivi nos travaux de près.ni dans les dictionnaires de l'informatique puisque ceux-ci. leur description et leur représentation dans le dictionnaire spécialisé feront donc l'objet du présent texte. sous circonstant).même nominal . il s'avère qu'en rédaction ou en traduction spécialisée. Complément d'objet direct. 1. Les verbes sont relevés s'ils donnent à penser que leur emploi est particulier au domaine de l'informatique ou. La recherche porte sur un peu plus d'une centaine de verbes liés au domaine de l'informatique. Or. Le tableau qui suit illustre quelques exemples des cas relevés.forcément puisque ceux-ci sont orientés vers l'usage général . comme tous les dictionnaires terminologiques. des informations sur le fonctionnement du terme . Tout complément lié au verbe par une préposition (désigné. Les verbes retenus sont extraits d'un certain nombre de textes rédigés en anglais. s'il s'écarte de l'usage général. 1 2 3 Étude réalisée a l'University of Manchester Institute of Science and Technology.2 Méthode Avant d'en livrer les résultats. L'identification des variantes en question. Les travaux ont été menés sous la supervision de J. 494 .fonctionnement de l'unité terminologique en contexte linguistique ont été négligées. la préposition qui lie le complément au verbe.OBJECT2 . On retient le verbe qui présente un intérêt et on identifie par la suite les fonctions des éléments du contexte linguistique (SUBJECT . autrement dit. enfin. On inscrit. mettent l'accent sur la description sémantique. en GrandeBretagne. C'est dans le cadre d'une étude1 portant sur les verbes dans le domaine de l'informatique qu'on a pris connaissance de certaines variantes qui ne sont recensées ni dans les dictionnaires généraux . ci-après après.peuvent être tout aussi importantes à connaître que les renseignements sémantiques.ADJUNCT3). il convient d'apporter quelques précisions sur le cadre fonctionnel de l'étude elle-même. Certains arrangements syntaxiques sont obligatoires ou fréquents dans le domaine de l'informatique: user boots system from disk 495 .Le comportement syntaxique de certains verbes peut différer de l'usage général: software maps into data (passage de transitif à intransitiO .user) . Par exemple: . Ainsi.Certains verbes admettent un sujet inaminé: command calls procedure drive designator tells software . un examen rapidepermetde relever quelques exemples d'emploi particulier de formes verbales.default . command add computer user information function user VERB abort access activate address allocate appear append assemble OBJECT process command procedure area data list source program PREP ADJUNCT to on to location screen list Le travail repose sur l'hypothèse voulant que le contexte linguistique peut servir à illustrer certains emplois du verbe que les études à tradition conceptuelle ne sont pas parvenu à identifier.Le passage de transitif à intransitif introduit deux significations spécialisées différentes: user defaults user is defaulted (χ .SUBJECT user progr.Certains verbes concrets servent à exprimer des faits abstraits: user pipes data to program program tags data with value . si on note un comportement syntaxique particulier). 496 . 2) Un deuxième groupe de verbes dont le sens ne s'écarte pas nécessairement de l'usage général mais qui bénéficient en informatique d'un statut particulier: pour Dans le cadre de l'étude.si on note un changement de statut du verbe . Configure)4. 2. Nous tiendrons pour acquis qu'en pratique certains verbes peuvent prétendre au statut d'unité terminologique. Le statut du verbe en terminologie est loin de faire l'unanimité sur le plan théorique. Ce modèle tient compte de la signification du verbe dans le domaine de l'informatique mais également. Les dictionnaires utilisés sont le Longman Dictionary of the English Language (LEDL) et le Collins Cobuild (COBUILD). après un examen approfondi des emplois du verbe. un modèle pour la description d'une unité terminologique verbale est proposé. et c'est l'élément d'intérêt ici. comme une suite à ces premières constatations. En conséquence. Ces verbes peuvent être identifiés de deux façons: 1) Un premier groupe de verbes dont la forme ou le sens s'écartent des acceptions générales (comme Bootstrap.Relever les emplois des verbes qui sont significatifs au plan de la terminologie (en vue de la description terminographique d'un verbe).Classer les particularités verbales (ce qui a été présenté de façon désordonnée cidessus).Relever les éléments du contexte linguistique qui particularisent ou qui aident à identifier la particularité de la forme verbale (cette particularité peut être d'ordre sémantique . nous avons considéré que tous les verbes qui n'apparaissent pas dans deux dictionnaires généraux ou qui y sont répertoriés comme unités terminologiques appartiennent à cette catégorie. Chacune des observations est axée sur l'éventuel intérêt que peut présenter l'examen des éléments relevés en vue d'une description terminographique des formes verbales. Access. 2.Il s'agit. Le verbe comme unité terminologique Le fait d'aborder la question de l'unité verbale à l'intérieur d'un domaine spécialisé pose des problèmes. L'examen des emplois comporte trois étapes: 1. de son comportement dans un environnement linguistique constitué par la langue de l'informatique. 3. d'identifier les éléments d'intérêt pour une meilleure compréhension du fonctionnement de l'unité terminologique verbale.ou syntaxique . Format. Comme pour l'unité terminologique à vocation nominale.1. Le contexte linguistique 3. le verbe acquiert un statut de terme lorsqu'il renvoie à une notion particulière délimitée par un domaine du savoir humain (en roccurrencerinformatique)etqu'il est usité par les spécialistes d'un domaine donné. ils sont préférés à certains concurrents synonymiques (Delete.1. Record) Même si nous établissons une distinction entre ces deux types de verbes pour leur identification. Copy. Cette question étant réglée. 3.des raisons d'usage ou de conventions. Il convient de préciser que l'identification des verbes terminologiques ne repose en aucun cas sur le contexte linguistique strict. nous n 'en ferons aucune sur le plan de la description terminographique. il s'agit maintenant de déterminer si ces emplois sont significatifs et s'il convient d'en tenir compte dans la description terminographique d'un verbe.Verbe. Des emplois significatifs et non significatifs au plan de la description terminographique Rappelons que les verbes et leur contexte linguistique sont relevés s'ils donnent à penser que leur emploi s'écarte de l'usage général.1 Le groupe sujet .verbe Le premier groupe examiné est le groupe Sujet . Select. 3. Le cadre d'analyse adopté pour la présente recherche pouvait conduire à penser le contraire. nous nous intéresserons maintenant au contexte linguistique des verbes relevés et nous verrons dans quelle mesure ce contexte fournit des informations pour une description plus complète (qui dépasse la description sémantique) des unités verbales terminologiques. Exemples tirés du corpus: SUBJECT program computer software routine VERB guess address assemble buffer call check sense CPU command hardware 497 . comme guess. en informatique. le sujet du verbe renvoie à une composante logicielle ou matérielle. Donc. 3. en fonction des critères cités plus haut. Dans les cas de Pipe et de Pass. et ceux qui sont définis comme non terminologiques. un processus abstrait. dans un dictionnaire spécialisé.verbe ne sera pas considéré dans le modèle de description terminographique de l'unité verbale. ce n'est pas le contexte linguistique qui justifie la mutation sémantique. l'utilisation d'un sujet inanimé apparaît peu significative pour la description de l'unité terminologique verbale. Buffer. Elle caractérise le domaine de l'informatique en général et non le verbe lui-même. etc. Cependant. sense. on pourra parler de variantes sémantiques..1. comme Address.Les exemples cités ci-dessus démontrent une propriété qu'ont certains verbes à admettre un sujet inanimé là où on s'attendrait à voir un sujet animé pour entreprendre ce type d'action. Mais dans les deux cas. les divers procès peuvent être entrepris par le logiciel (ou composantes de logiciel) ou par le matériel informatique. en revanche. il s'agira uniquement de variantes stylistiques provisoires et peu significatives destinées à faciliter la compréhension d'un processus abstrait. ce qui démontre une propriété inhérente au domaine de l'informatique. En effet. Dans les cas de Tag et de Trace par exemple. qui n'apparaîtraient pas. Il reste à savoir s'il s'agit d'une variante sémantique ou stylistique. 498 .2 Le contexte linguistique dans son ensemble Le deuxième groupe considéré est le contexte linguistique dans son ensemble. car ces deux verbes sont admis comme unités terminologiques. Assemble. En principe tous les verbes peuvent admettre un sujet inanimé en informatique: les verbes que nous considérons comme terminologiques. le groupe sujet . dans un domaine ou la machine peut être substituée à l'homme. Ici. La langue de l'informatique semble utiliser ce procédé pour faire assimiler des notions abstraites qui autrement seraient difficilement compréhensibles. Exemples tirés du corpus: SUBJECT user user user program user user user VERB pipe pass nest tag transport trace patch OBJECT data data loop data file program data ADJUNCT to program to processor inside each other with value Les exemples cités démontrent qu'un verbe concret peut servir à désigner. par contre. Considérons les exemples suivants: VERB reside login boot call format load program activate access log . Dans quelques rares cas. complément au pluriel puisqu'il s'agit de l'objet direct et du circonstant.1. Ce groupe fournit. le contexte dans son ensemble ne fournit pas de renseignements significatifs.3 Le groupe verbe .compléments (object et adjunct) Le troisième et dernier groupe examiné est le groupe verbe .compléments). Les renseignements fournis sont de nature diverse: 1) Le comportement syntaxique du verbe (transitif ou intransitif). ce comportement peut différer de l'usage général: Passage de transitif à intransitif software map into data Utilisation exclusive du transitif en informatique card expand language 499 . OBJECT computer procedure disk software command character memory onto disk ADJUNCT in memory from disk Précisons d'abord que le groupe Verbe + compléments n'apporte pas de renseignements sur le changement sémantique du verbe pour les raisons qui ont été évoquées plus haut à propos des autres groupes examinés. d'importants renseignements sur l'emploi du verbe en informatique. 3.Pour ce qui regarde la description terminographique du verbe. notamment sur son comportement en contexte linguistique. c'est-à-dire des groupes de mots qui sont fréquents ou obligatoires dans le domaine de l'informatique: insert expand detect access boot reside diskette memory error memory system. Un modèle de description de l'unité verbale en terminographie Voyons maintenant comment les observations qui ont été faites peuvent servir à enrichir Γ article du dictionnaire spécialisé. dans le modèle de description terminographique de l'unité verbale. Précisons qu'il s'agit d'une suggestion de la forme que pourrait prendre l'entrée verbale: le contenu des définitions et des exemples pourra être critiqué mais ce n'est pas l'objet de la proposition qui suit. 2. il faudra tenir compte des renseignements fournis par le groupe Verbe .intransitifs introduisent une nuance de sens: user χ software software default default interface interface user (user is defaulted) program with components 3) Certains arrangements de compléments sont fréquents ou obligatoires: Verb ou Phrasal Verb login abort reside allocate append copy boot Object procedure address list file system Adjunct in memory to location to list onto disk from disk 4) Certains groupes verbe + complément forment des collocations. To operate a software or hardware entity. computer in memory Ainsi.2) Certains emplois transitifs . Comme tout article dans un dictionnaire spécialisée. To function 500 . l'entrée verbale est assortie d'une définition. L'exemple choisi est un article construit à partir du verbe run. c'est-à-dire de la description de la ou des signification(s) de l'unité dans le domaine spécialisé. run: 1.compléme nts. 4. Cependant. To operate a software or hardware entity. On pourra assortir la description du comportement syntaxique d'exemples.V + 0 + A(on) ex. et la description des arrangements de compléments (un seul ou plusieurs compléments et préposition qui he le circonstant au verbe). il est simple à utiliser (aussi bien pour la description que pour la consultation). 2) Les significations sont articulées en fonction du classement des comportements syntaxiques du verbe. You can run this program on a standard PC. This program runs under a particular environment.V + 0. D'abord. To function Voir bibliographic 501 .V + 0. Ensuite. C'est ici qu'entrent en jeu les éléments identifiés plus haut. Celui-ci est identifié à l'aide de modèles simples. Celui qui est proposé ici s'inspire des modèles du Collins Cobuild5 qui est préféré à d'autres pour deux raisons. les éléments d'information sont subordonnés à la description du comportement syntaxique du verbe.V + 0 + A(from). def. le comportement syntaxique de l'unité verbale (cette section peut être assortie d'exemples) run l. V. Dans l'article proposé. The user runs the program from the hard disk. 2. dans le cas de l'unité terminologique verbale. les informations sur le comportement syntaxique du verbe décrit peuvent se greffer à l'article sous sa forme traditionnelle. V + A(under) ex. 2. def. 1) On identifie. V + A(under) ex. This program runs under a particular environment. run l. les éléments qui contribuent à former avec le verbe des collocations significatives peuvent former une rubrique supplémentaire. dans une première étape. V + 0 + A(on) ex. Par ailleurs.V + 0 + A(from). V. il combine deux types de descriptions: l'identification du type de complément que le verbe admet (un objet direct dans le cas du verbe transitif ou aucun complément ou un circonstant dans le cas du verbe intransitif). chacune des subdivisions est accompagnée d'une section réservée aux collocations. permettent de dégager des renseignements en vue d'une meilleure description terminographique des unités terminologiques à vocation verbale. Il ressort que les considérations quant au fonctionnement linguistique du terme (du terme-verbe. pour le cas qui nous intéresse). 502 . c'est-à-dire aux groupes formés du verbe décrit et d'un autre mot qui sont fréquents ou obligatoires dans la langue de l'informatique.l'anglais . Il s ' agira de définir et de distinguer. Notre étude ne remet pas en cause le statut conceptuel de 1 ' unité terminologique mais démontre que l'examen exclusif de ses propriétés sémantiques cache certains aspects quant à son fonctionnement linguistique. def.3) Enfin. The user can run the program. To operate a software or hardware entity.V + 0. To function 5. bien qu'ils ne donnent qu'un bref aperçu du fonctionnement des unités verbales dans le domaine de l'informatique. Conclusion Les quelques éléments que nous avons identifiés dans le présent texte.V + 0 + A(from). Il faudra également vérifier si les observations quant à l'importance des propriétés linguistiques du terme-verbe s'appliquent à d'autres catégories d'unités terminologiques.mais nos réflexions pourront servir de base pour d ' autres travaux. V + A(under) ex. offre un nouveau plan de description.V + 0 + A(on) ex. Nous ne cherchons pas à fournir des règles générales d'autant plus que nos observations ont porté sur un seul domaine . run l. mais également son fonctionnement linguistique. application program 2. coll. non seulement le statut conceptuel du terme à vocation verbale.et une seule langue .l'informatique . This program runs under a particular environment. V. longtemps exclues des préoccupations terminologiques traditionnelles. R. (1980). (1983). Meta. R. Mugdan). G (1991). N ATANSON (??) «Sur les distinctions lexicale et grammaticale entre les mots­termes et les mots­non­ termes» [texte dactylographié]. Α. London: Academic Press. pp. PICHT.H. J.June. Collins: London and Glasgow.BIBLIOGRAPHIE Collins Cobuild. 2­11. SAGER. REY. Longman Dictionary of the English Language (1984). Series Major 3. (1979). No. 42­70. p. «Que sais­je?». Vol.No. Hartmann). (eds. A. (1990). F J . 7. R. Vocabulaire général d'orientation scientifique. vol. «Les unités verbe/substantif dans la langue économique». 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Wiesbaden: Oscar Brandstetter Verlag KG. 1­2.A/eía. Vol. pp. Essex (UK): Longman MEL'CUK. A Practical Course in Terminology Processing. Ein Beitrag zur Theorie des lexicographischen Beispiels». coll. La Terminologie: noms et notions. pp. / FREIB OTT. Recherches lexico­sémantiques 1.»'cograpAie «ná Grarøm^ zur Grammatik im Wörterbuch. Montreal: Les Presses de l'Université de Montréal.Z^. HEID. . Introduction Qu'est-ce qui constitue un cooccurrent et comment les repérer dans les textes? La recherche doit-elle porter sur la langue générale ou sur une langue de spécialité? L'entrée lexicale doit-elle être accompagnée d'une définition ou cela outrepasse-t-il la vocation de l'ouvrage? Comment classer les cooccurrents de façon que le résultat soit facilement utilisable? 1. et les adjectifs. verbes. c'est-à-dire les verbes dont la vedette est le sujet. car les premiers ne donnent que les expressions les plus courantes. je crois. quoique largement employés dans le langage économique. C'est là du reste leur mission. 5. un début de solution.Bourse et conjoncture économique. ou en cas de simple trou de mémoire? Les dictionnaires usuels et spécialisés ne sont alors d'aucun secours.Méthodes de repérage et de classement des cooccurrents lexicaux Betty Cohen Sommaire 1. On suppose en effet qu'il en connaît toutes les expressions et tournures et qu'il est donc en mesure de les utiliser à bon escient afin que le résultat soit «transparent». qui constitue. Chaque entrée est donc présentée sous forme de tableau portant. verbes (objet). 2. sont. 3. Les adverbes. en fait. tandis que les seconds s'intéressent essentiellement à la terminologie du domaine et non à sa phraséologie. en abscisse. Introduction Pour qu'une traduction ne «sente pas la traduction». les catégories grammaticales: noms. etc. Ceuxci y sont classés par catégories grammaticales (substantifs. 505 . c'est-à-dire les verbes dont la vedette est l'objet. verbes (sujet). elle doit respecter la phraséologie de la langue cible. Mais qu'arrive-t-il lorsqu'il s'agit d'un langage spécialisé possédant ses expressions propres. C'est pourquoi le traducteur ou l'interprète traduit toujours mieux vers sa langue naturelle. 4.) et par regroupements synonymiques reflétant les fluctuations du cycle économique. C'est de cette constatation qu'est née l'idée du Lexique de cooccurrents . Il contient en effet les cooccurrents les plus usités dans le domaine économique et boursier. le traducteur qui recherche un substantif exprimant l'augmentation du cours d'une action trouvera à Cours. alors que l'analyse terminologique vise les déterminants essentiels. Quatre questions se posent: 1) Qu'est-ce qui constitue un cooccurrent et comment les repérer dans les textes? 2) La recherche doit-elle porter sur la langue générale ou sur une langue de spécialité? 3) L'entrée lexicale doit-elle être accompagnée d'une définition. déterminer s'il s'agit bien de cooccurrents lexicaux. car il faut non seulement délimiter les unités. que les titres des colonnes et lignes sont des termes simples. que quelques cooccurrents qui se seraient répétés chaque fois. comment classer les cooccurrents de façon que le résultat soit facilement utilisable? 2. car cela aurait nécessité d'ajouter presque autant d'entrées au lexique qu'il y a de verbes pour ne donner. surtout. C'est pourquoi le lexique ne les indique pas. Cependant. le repérage est plus complexe. Ce sont le début. avec le terme. à la recherche terminologique. à définir la fonction des déterminants. ascension. Les différents stades du cycle économique sont indiqués en ordonnée. Le Lexique de cooccurrents . le déclin et la fin auxquels nous avons ajouté les stades indéterminés et une catégorie «autres cooccurrents» devant recevoir les termes n'entrant dans aucune des catégories précédentes.Bourse et conjoncture économique ne prétend pas apporter la solution au problème du repérage et de la consignation de la phraséologie dans un domaine donné. utilisables par tous. sous la colonne NOMS et dans la case CROISSANCE. Ainsi. car elles s'appliqueront. augmentation. à mon avis. Elle se sert des mêmes ressources et doit avoir la même rigueur. comme dans le repérage terminologique. les premiers formant. On notera. montée. mais il est un pas vers cette solution. aux recherches de même type. etc. avance. la recherche de cooccurrents s'intéresse essentiellement aux déterminants accidentels. mais également les différencier des unités terminologiques en tant que telles et. La première étape consiste. la croissance. ou cela outrepasset-il la vocation de l'ouvrage? 4) Enfin. par ailleurs. une nouvelle unité terminologique. Qu'est-ce qui constitue un cooccurrent et comment les repérer dans les textes? La recherche de cooccurrents s'apparente. les termes accroissement. sous bien des aspects.peu nombreux et ils sont associés à l'ensemble des verbes utilisés. progrès. en fin de compte. C'est pourquoi j'aimerais vous exposer ici les méthodes de recherche qui ont mené au résultat que nous avons devant nous. tandis que les seconds relèvent davantage d'un usage qui s'est 506 . Cependant. Que faire alors? Vérifier dans d'autres ouvrages de référence et tirer la conclusion qui s'impose. pas encore au point. permet déjà le dépouillement des textes pour la recherche terminologique. l'informatique peut être d'une aide précieuse. chômage déguisé. pas suffisamment pour être un terme. seules les statistiques peuvent nous aider. comme inflation rampante. pour le calcul de fréquence.Bourse et conjoncture économique. à partir de quel moment peut-on parler de cooccurrence lexicale? Là. cette difficulté ne se pose pas fréquemment. inflation rampante. mais un peu trop pour être une association totalement fortuite. Noter qu'il s'agit là d'une décision totalement arbitraire qu'il a fallu prendre si nous voulions poursuivre. mais également. Elle met donc de côté les ouvrages fondamentaux et manuels didactiques qui. Cependant. Voilà qui est prometteur pour qui. la recherche de cooccurrents trouve plus facilement ses ressources dans des périodiques et autres publications s'adressant aux spécialistes dans leur jargon. Un dernier point reste à préciser concernant la recherche de cooccurrents lexicaux. comme moi. bien sûr. comme Bally. Ce sont les sources. À cet égard. C'est pourquoi la recherche des termes doit s'accompagner d'un relevé de leur fréquence. parfois. mis au point par l'Université du Québec à Montréal et l'Office de la langue française du Québec. Par ailleurs. La seconde étape consiste à déterminer si des termes utilisés ensemble dans un texte forment effectivement un groupement usuel. parfois jusqu'au point où l'expression désigne une réalité nouvelle et pourrait donc constituer une unité terminologique. Il y aurait peut-être lieu de pousser un peu l'enquête linguistique afin de déterminer ce seuil de façon plus rigoureuse. et ses auteurs travaillent actuellement à la mise au point d'un système de repérage des collocations. Celles-ci sont les mêmes que celles de la recherche terminologique. Je pense particulièrement à des expressions comme chômage technique. s'ils sont la première source d'une 507 . du fait qu'elle vise les usages fréquents. non seulement pour le dépouillement des textes. cette fréquence étant un indicateur du caractère usuel d'une expression. Il faut en outrefixerun seuil en dessous duquel l'association de termes ne peut être considérée comme un groupement usuel. du moins dans le domaine économique. Heureusement. dans lesquelles les termes chômage et inflation sont modifiés. a passé des heures à scruter des documents sur microfiches et à faire une barre sur un papier chaque fois qu'une expression revenait. inflation larvée. Le logiciel Termino.imposé de lui-même. En d'autres termes. ce logiciel donne déjà le nombre d'occurrences d'un terme dans le texte dépouillé. mais nous savons tous que l'informatique progresse à une vitesse vertigineuse et je suis certaine que le jour n'est pas loin où le dépouillement des textes ne sera plus la tâche fastidieuse que nous connaissons. et surtout. Le logiciel n'est. Ce seuil a été fixé à vingt occurrences dans des textes de même nature pour le Lexique de cooccurrents . Mais la marge est très étroite et il est parfois difficile de tracer une ligne précise entre l'unité terminologique et ce que nous appellerons. en 1945 un «groupement usuel». par exemple. les seules conditions de la recherche font qu'une telle entreprise sur la langue générale serait un travail interminable. à mon avis. dans le Lexique de cooccurrents . parla simplicité du vocabulaire qu 'ils emploient ou par le sérieux des auteurs qui s'interdisent parfois des expressions par trop bigarrées. natifs du moins. utilisables immédiatement. Je vous renvoie au vocabulaire des journalistes et analyste économiques pour qui les actions s'effondrent. qui se distingue en outre du pluriel capitaux. elle pourrait venir en dernier lieu. en ce qui la concerne. il est impératif de limiter sa recherche à un domaine précis. L'ajout du cooccurrent devant nécessairement modifier celui-ci. de définir des méthodes de recherche et de procéder à celle-ci par étapes. toute recherche ne serait faite qu ' à demi ou. accessible à l'utilisateur moyen. Je crois cependant que si l'objectif est d'offrir rapidement à l'utilisateur un outil pratique et utile. etc. le terme marché est répertorié dans deux de ses acceptions. pèchent. La recherche doit-elle porter sur la langue générale ou sur une langue de spécialité? Toutdépenddu temps dont on dispose. même s'il y a des recoupements. en privilégiant les domaines spécialisés dont la phraséologie n'est pas connue du commun des mortels. S ans cela.recherche terminologique thématique. Quant à la langue générale. d'antonymes. les cours s'effritent et les prix flambent. Chacune des acceptions a en effet ses propres cooccurrents. 4. les expressions usuelles étant généralement connues de ses utilisateurs. 508 .Bourse et conjoncture économique. 3. n'en ont pas? D'autant plus que cela représente une recherche et un travail lexicographique supplémentaires. Ce raisonnement est particulièrement valable pour les domaines de spécialité qui empruntent des termes à l'usage courant ou à d'autres domaines. Il serait donc préférable. du moins. L'entrée lexicale doit-elle être accompagnée d'une définition ou cela outrepasse-t-il la vocation de l'ouvrage? Pourquoi mettre des définitions dans un lexique de cooccurrents lorsque les dictionnaires de synonymes. ainsi que le terme capital. car elle permet d'indiquer le sens dans lequel le terme est traité. Cela permettrait d'offrir au traducteur et à l'interprète en exercice des outils pratiques. La définition est essentielle dans un lexique de cooccurrents. il est essentiel de définir ce terme ainsi que le sens du groupement usuel qui en résulte. n'aboutirait pas à un résultat pratique. Par exemple. et également pour les cas de synonymie. On a pu le constater. Comment classer les cooccurrents de façon que le résultat soit facilement utilisable? Il existe plusieurs solutions possibles. car il s'agit d'un outil de référence bilingue. Elle suppose cependant une classification qui partirait des cooccurrents pour préciser ensuite les termes auxquels ils s'appliquent dans le domaine traité. qui s'appliquent à presque tout ce qui bouge. pour le moment. importation. en revanche. Delattre et G. valeur. l'interprète ou le rédacteur qui recherche davantage le cooccurrent d'un terme qu'il emploie. à l'Ecole d'interprètes de Genève. par ailleurs. et publié par la Librairie de l'Université. prendre soin de définir les entrées. exportation. marché. Mais je pense plus particulièrement au Vocabulaire baromètre dans le langage économique de J. car toutes ont leurs lacunes. à mon avis se poursuivre. élaboré ici même. sous l'entrée avance. J'ai délibérément choisi un cooccurrent relativement peu fréquent. Elle serait par ailleurs peu utile pour le traducteur. plus viable. Qu'on y songe. Nous aurions donc. Il faudrait. du moins est-elle envisagée par certaines organismes canadiens et québécois qui commencent à intégrer la phraséologie dans leurs recherches terminologiques. On imagine d'emblée le résultat avec un cooccurrent comme augmentation ou accroissement. dans le domaine économique. dans l'économie. La démarche du Vocabulaire baromètre est cependant différente en ce que les auteurs partent de la cooccurrence anglaise dans le domaine économique et donnent une utilisation du terme anglais et quelques équivalents français en contexte.5. ne conviendrait pas à une recherche unilingue plus exhaustive. mais la recherche doit. par conséquent. si j'ose dire. Cette solution. La présentation contextuelle à partir des termes du domaine serait. cours. pour les raisons que nous avons vues plus haut. offre. la solution la plus utilisée. 509 . le sens de l'association de termes que l'on vient d'indiquer. à mon avis. demande. Cet ouvrage a d'ailleurs largement inspiré le Lexique de cooccurrent . quoiqu'elle supposerait également des listes de contextes assez longues pour les termes employés fréquemment. les termes action. sous deux grandes méthodes : la présentation contextuelle et la présentation par catégories grammaticales. Certaines ont déjà été utilisées dans des ouvrages parus. d'autres commencent à se faire jour. de Vernisy. sans équivoque possible. Nous pouvons les regrouper. La présentation contextuelle est. le seul terme de cours a au moins 152 cooccurrents. monnaie. plutôt que le contraire. si elle convient parfaitement à l'ouvrage d'où elle tirée.Bourse et conjoncture économique. employé chacun en contexte. par exemple. cote. titre. Cette démarche est avantageuse en ce le contexte permet de donner un exemple d'utilisation et de préciser. une série de cooccurrents susceptibles de lui convenir. Elle pécherait cependant par manque de précision. Les fluctuations économiques font en effet la manchette et nourrissent les pages financières. de Vernisy. on répond totalement à la question de l'utilisateur qui ira chercher l'idée qu'il veut exprimer à la verticale.La présentation par catégories grammaticales a l'avantage de répondre à la question que tout utilisateur se pose lorsqu 'il cherche un cooccurrent : «Quel nom ou quel verbe va avec ce terme?» C'est donc une classification queje qualifierais de plus «naturelle». La classification universelle accessible à tous est donc à inventer. Notons toutefois que la synonymie ne peut être parfaite dans un tel système parce qu'il ne permet pas de distinguer les nuances de sens. Le Lexique de cooccurrents . Je dis bien «accessible à tous». Ce serait peut-être même la solution idéale du point de vue du chercheur puisqu'elle ne nécessiterait pas de recherche de contextes et serait donc plus rapide. baisse et effondrement des cours dans une même case alors que la seconde expression sous-entend une situation bien plus grave que la première. la question posée par l'utilisateur est «Quel est le nom ou le verbe employé habituellement avec ce terme pour exprimer telle idée?» Il est donc essentiel. Elle pourrait même être suffisante si on considère que l'utilisateur connaît la langue et donc le sens de chaque cooccurrent répertorié. Mel'cuk a isolé ainsi 50 relations lexicales fondamentales 510 . Je considère en effet que j'ai eu de la chance. Delattre et G. On trouvera. Car. la classification du Lexique de cooccurrents n 'est pas exportable. Qu'en est-il alors des autres domaines? Pourra-t-on chaque fois trouver un moyen comme celui-ci de classer les cooccurrents lexicaux par grandes catégories sémantiques? Je ne pense pas que cela soit possible. car il existe déjà une classification quasi universelle. dans la case correspondante. quitte à prévoir une catégorie «Autres» pour y inclure les quelques cooccurrents qui ne correspondaient pas aux mouvements du cycle.Bourse et conjoncture résout le problème par une classification des cooccurrents selon les fluctuations du cycle économique. comme on l'a vu. Voilà donc une première lacune. C'est un peu le principe des dictionnaires de synonymes ou d'antonymes. si bien que c'est là que se trouve la plus grande variété de cooccurrents. si l'objectif et d'offrir un outil vraiment complet de préciser le sens des groupements usuels que l'on propose. en mettant les différents stades du cycle en ordonnée et les catégories grammaticales en abscisse. Elle a été mise au point il y a de nombreuses années par M. M. Cela donne effectivement un résultat facile à utiliser puisque. en vérité. Igor Mel'cuk. La seconde est beaucoup plus problématique. Cependant. comme J. Il était donc aisé de partir de cette classification puisque tout tombait en place. car j'ai travaillé dans un domaine qui se prêtait facilement à un découpage systématique des réalités désignées par les cooccurrents. puis la catégorie grammaticale à l'horizontale pour trouver. par exemple. linguiste de l'Université de Montréal. Cela n'a d'ailleurs pas été de gaîté de coeur. Mel'cuk. Je vous renvoie.Bourse et conjoncture économique avait été élaborée à partir de cette méthode. au Dictionnaire explicatif et combinatoire du français contemporain de I. comparativement. nous devions abandonner toute tentative de précision des nuances de sens et retomber dans une classification qui. soit lui être associés pour fonnerdesexpressions.Bourse et conjoncture économique n'a pas été publié sous sa forme première. Un peu comme si nous avions jeté le bébé avec l'eau du bain.entre un terme et d ' autres mots qui peuvent soit le remplacer. Elles sont exprimées par des formules simples telles que Plus ou Minus pour plus ou moins. car celles-ci peuvent être combinées pour exprimer le sens précis de chaque expression construite à partir d'un terme et de l'un de ses cooccurrents. La première version du Lexique de cooccurrents . etc. Bureau 12 Outremont (Québec) CANADA H2V1V7 511 . av. Betty COHEN Contexte Traductions Inc. Voilà qui pose un problème relativement insurmontable à l'utilisateur moyen. pour une explication plus complète de cette théorie. laissait largement à désirer. C'est ce que j ' aimerais vous inviter à faire et c'est pourquoi j'ai tenu à vous présenter aujourd'hui les diverses étapes de la création du Lexique de cooccurrents. car en abandonnant les fonctions lexicales. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le Lexique de cooccurrents .Dlesaappelées/om:rîo/iî/éaica/eiA/mp/es. ou à divers articles parus dans la revue Meta sur le sujet. publié par les Presses de l'Université de Montréal. 1260. Il ne nous reste plus qu'à poursuivre la recherche pour trouver la méthode optimale de consignation des cooccurrents lexicaux. J'espère qu'elles permettront de cerner davantage la question et qu'elles serviront de point de départ à une réflexion plus approfondie. Elles exigent en outre qu'on en comprenne le mécanisme et les différentes combinaisons avant de pouvoir «lire» le résultat. Pos pour favorable. Les fonctions lexicales ont cependant pour inconvénient qu'il faut les connaître pour être en mesure d'utiliser l'ouvrage de façon efficace. Bernard ouest. . 2. car elles permettent la mise en discours de la terminologie.Macrostructure et microstructure dans un dictionnaire de collocations en langue de spécialité Henri BéjointIPhilippe Sommaire Introduction I. c'est-à-dire leBBI 513 . Critère de «spécificité» II.B. La collecte des données I.B . Dégroupements et regroupements III.Les collocations I. Quelles données faut-il collecter? LA. Le choix des vedettes II. La pétrification I.2.a. Leur connaissance est indispensable.A. 1.A. Comment aboutir à la liste de collocations qui constituera la nomenclature? I.2.Les affinités sy magmatiques I. La généralisation des exemples III. La structuration des collocations à l'intérieur des articles Thoiron Introduction Les collocations sont importantes pour le traducteur et pour le rédacteuren langue de spécialité.2.2.A. La fréquence I. Définition I. La présentation des données H.B.A. Le plus abouti de ces ouvrages en ce qui concerne l'anglais est sans aucun doute le BBI.A.2.A.d.C. Critère de fréquence I. les collocations sont répertoriées dans quelques dictionnaires de langue générale et dans certains dictionnaires spécialisés.l.B.b. Actuellement.A.B. Les critères de sélection des articles dans certaines grandes revues scientifiques témoignent de leur importance. La microstructure III.A. La dimension syntagmatique I. on peut utiliser certains dictionnaires terminologiques «généraux» qui contiennent quelques informations phraséologiques1.Combinatory Dictionary of English publié par Benson. On pourra se faire une idée de l'étendue des phénomènes d'affinités dans les remarques de Sinclair (1991). I.le signifiant . Il existe également des ouvrages où la terminologie est présentée en contexte (Lethuiller 1982 pour l'informatique et Bélanger 1982 pour le papier).1. en revanche la méthodologie ne va pas de soi. Si la nécessité de la rédaction de tels ouvrages est admise. Quelles données faut-il collecter? I.A. l'absence de tout élément inattendu susceptible de détourner vers la forme .2. pour le lexique de la Bourse et de la conjoncture économique. Guével 1991 à propos de la langue des affaires. Ces affinités indispensables à l'encodage sont de plusieurs types. Les collocations Les seules affinités qui ont été étudiées par les linguistes sont les «collocations». inspirées par l'observation du corpus de Birmingham. Mais les dictionnaires spécialisés dans les collocations en langue de spécialité sont rares: on citera celui de Mme Cohen. 1 Voir les observations de Z.le signifié.A. La notion de «collocation» a reçu diverses définitions.A. La constitution de la macrostructure et de la microstructure d'un dictionnaire de collocations en langue de spécialité nécessite une réponse aux trois questions traditionnelles de la lexicographie: I o Quels éléments le dictionnaire prétend-il répertorier? 2° Comment repérer et cueillir ces éléments? et 3° Comment les présenter dans le dictionnaire? I. Les affinités syntagmatiques L'outil d'encodage que nous envisageons a pour objectif de fournir les affinités syntagmatiques des mots vedettes pour aider l'utilisateur à reproduire aussi fidèlement que possible un discours de spécialité qui s'est plus ou moins figé en formules au cours du temps.la fidélité au modèle. Pour les langues de spécialités. Elles ont été relativement peu étudiées. et dont la qualité principale est . Benson et Ilson (d'où BBI) en 1986 chez Benjamins. La collecte des données I. dont aucune ne fait l'unanimité. 514 .l'attention portée prioritairement sur le contenu .contrairement au discours «littéraire» . etc. nom + préposition + nom. à cause de leur caractère de fixité et du fait qu'elles font référence à une notion qui occupe une place précise dans une taxinomie. il n'est pas toujours facile de savoir si un élément X est partie intégrante d'un terme qui serait co-extensif à la séquence. pour retour veineux pulmonaire anormal total et retour veineux pulmonaire anormal partiel. identifiable. La dimension syntagmatique Le premier de ces deux axes est celui de la dimension syntagmatique du discours: les collocations sont des «phrases and constructions». Certaines suites nominales dans les langues de spécialités sont très longues: on connaît le fameux charrue pour labour à plat à traction animale sans avant-train de Louis Guilbert. A l'intérieur de longues séquences de ce type. nom + adjectif.devrait être écarté. etc. ulcère gastrique bénin et ulcère gastrique malin! Doit-on considérer que le terme est ulcère gastrique et que malin est un collocant? De même pour insuffisance ventriculaire droite et insuffisance ventriculaire gauche. à cause de la maniabilité syntagmatique réduite lorsque la séquence est longue (Kocourek 1982). on trouve aussi bien. verbe + adverbe. Il peut alors être délicat d'identifier les éléments qui ont disparu dans l'ellipse: s'agitil d'un collocant non repris ou d'une partie du terme? Par exemple. puisqu'il y a souvent ellipse d'une partie de la séquence. comme des unités lexicales. particulièrement dans les langues de spécialités. celle du BBI dont les auteurs définissent leurs collocations comme suit: «fixed. dans un même texte.les mots composés par exemple . qui y sont nombreuses. D'autre part. les collocations ne sont pas des unités du lexique: tout ce qui est de l'ordre du mot .a. par exemple. Comment analyser. non-idiomatic phrases and constructions» (BBLLX). La formule a le mérite de situer les collocations sur deux axes. comment apprécier le statut de progressive lorsque dégénérescence lenticulaire progressive et dégénérescence lenticulaire coexistent dans un même paragraphe avec le même réfèrent? 515 . adverbe + adjectif. Les associations nom + nom et nom + adjectif.2. I. sont souvent considérées. c'est-à-dire des «ensembles» d'unités qui entrent en relation par le moyen d'une syntaxe . Ceci est hélas plus facile à dire qu'à faire. la forme pleine que la forme elliptique.A.Nous en citerons une. En outre. Chaque collocation est ainsi classifiable à l'intérieur d'une catégorie basée sur la nature des liens syntaxiques: nom + nom. par exemple. ou bien s'il est simplement un «collocant» d'un terme inclus dans la séquence.et non des associations fortuites dépourvues de tout lien syntaxique. Mais les critères de différenciation entre mot et «non-mot» (ou plutôt terme et «non-terme») ne sont pas toujours limpides. I. les collocations sont proches de ce demier type: elles ne posent de problème qu'à l'encodage. dictons. voire dans certains sous-types de discours ultra-spécialisés.). Dans le cadre de la distinction que fait Makkai (1972) entre les expressions idiomatiques de décodage et les expressions idiomatiques d'encodage. mais qu'elles restent «non-idiomatic»: elles n'ont pas la pétrification des expressions idiomatiques. La pétrification Le deuxième axe sur lequel on peut situer les collocations est celui de la pétrification: les collocations sont «fixed. En langue de spécialité. mais là encore la reprise fréquente sous forme elliptique des termes longs en discours rend difficile toute évaluation du degré de pétrification2.A. ou des proverbes. identifiable». La fréquence L'emploi du qualificatif «identifiable» dans la définition de BBI indique qu'une collocation correspond nécessairement à un certain type de stockage dans le lexique mental des locuteurs. En langue de spécialité. mais Voir la «concurrence ambiguë existant entre les formes complètes et les formes réduites» (Mareschal 1989:378). à la mise en oeuvre d'un hyperonyme. Le phénomène est favorisé par le fait que beaucoup de termes sont formés par la combinaison d'autres termes3: le recours à l'ellipse correspond.A. etc.C. et ce statut se manifeste dans le discours par une certaine fréquence . cette fréquence se manifeste uniquement dans les discours spécialisés. Les collocations sont des suites que les locuteurs reconnaissent. Le critère de pétrification n'est pas plus facile à mettre en oeuvre que le précédent. voir Lelhuiller (1989:445 sqq. c'est-à-dire qu'elles ont une certaine fixité. il faudra également différencier les collocations des «unités» plus longues. etc. disent les auteurs du BBI. «L'existence d'une combinabilité des termes peut également servir à expliquer les différences defigementque l'on observe généralement entre les composés de la langue générale et ceux des langues de spécialité. citations. de ce point de vue.A l'autre extrémité de l'axe syntagmatique. 516 .» (Portelance 1989:403). dictons. etpeutdonc correspondre à des chiffres très bas d'occurrences. trois. les expressions idiomatiques sont plus rares qu'en langue générale. au plan notionnel. entre les associations libres et les expressions idiomatiques. donc à un changement de niveau dans la taxinomie4. et en faisant intervenir le critère de la pétrification. proverbes. citations.ce que les auteurs de BBI disent clairement lorsqu'ils emploient «recurrent combinations» comme synonyme de «collocations».2.2. Elles sont. On y parviendra en posant que les collocations ne concernent qu 'un nombre réduit de mots (deux. peut-être quatre). I. Sur les complexités inhérentes à ces changements de niveau.b. L'absence de maniabilité syntagmatique des termes longs. Si on travaille sur un corpus. chaque mot peut être considéré successivement comme candidat potentiel au statut de mot-vedette (on parle parfois de «base» . Il s'agit du cas où l'un des éléments de la collocation ne devient fréquent que lorsqu'on a perçu la parenté entre divers éléments à occurrence individuelle rare. 517 .d. A cette difficulté bien connue s'en ajoute une autre. Comment aboutir à la liste de collocations qui constituera la nomenclature? En langue générale. I.Hausmann 1979 . Les collocations sont des associations privilégiées de quelques mots (ou termes) reliés par une structure syntaxique et dont les affinités syntagmatiques se concrétisent par une certaine récurrence en discours. plus importante en terminologie. Elles constituent des «ensembles» qui sont aux frontières de plusieurs types d'unités. I. Cette affinité est imprévisible à l'encodage pour un locuteurqui s'en tiendrait àl'utilisation des règles syntaxiqueset sémantiques courantes.I. pour un certain type de locuteurs5. nous l'avons vu.2. la subjectivité se manifeste aussi bien dans la composition du corpus que dans la fixation de la fréquence-seuil. qui peut conduire à l'ellipse d'une partie duterme dans certaines de ses occurrences.Sinclair 1991). néphrite chronique atrophique de l'enfance et l'anaphore de ce dernier terme à l'aide de néphrite seulement (Ghazi 1985:178).ou de «node» . néphrite chronique atrophique.B. En langue de spécialité. Critère de fréquence La fréquence des collocations est difficile à établir.A. I.ceci ne change rien au fait qu'il y a affinité en quelque sorte «pré-discursive» entre les éléments. La première difficulté concerne l'aspect paradoxalement subjectif de la mise en oeuvre de ce critère. Définition Les collocations se trouvent à l'intersection des deux axes de la dimension syntagmatique et de la pétrification. Ceci rappelle la théorie du partage social du travail linguistique de Putnam.B. peut là encore rendre difficile le repérage des différentes occurrences d'une même suite: voir par exemple la série néphrite chronique. seuls les vrais termes devront être considérés comme des bases. B. car ce n'est pas forcément lui qui pose le plus de problèmes à l'utilisateur du dictionnaire. alors qu'il faudrait évidemment la retenir. etc. il importe que les critères de choix du mot vedette soient à la fois aisément compréhensibles et systématiquement appliqués. pour des raisons de «prominence psycholinguistique». contrairement à ce que font les dictionnaires de langue générale. ce qui est loin d'être toujours le cas ­ qui sera retenu. comme les verbes cause ou make. et avaient en conséquence. lorsque l'objet fait partie d'un ensemble. Pour que l'utilisateur puisse s'y retrouver. l'association pourra se faire entre un mot A et un mot B. I. Π. La rareté des associations pour chacun de ces mots peut conduire à l'omission de la collocation play + musical instrument. éliminé les mots à sémantisme trop diffus.2.o. ce n'est pas nécessairement le mot «dominant» d'une collocation ­ à supposer qu'on puisse le désigner clairement. ou entre A et D. Cette solution simple ­ qui est celle qu'utilise le plus souvent le BBI 518 .. Le choix des vedettes On peut difficilement retenir la solution trop coûteuse qui consisterait à répéter l'article sous chacun des mots de toutes les collocations. même si l'on atteint un degré de généralisation assez élevé. trop «lâches» pour pouvoir être d'un intérêt quelconque dans un dictionnaire. même si leurs collocations apparais­ sent relativement fréquentes dans un corpus et sont relativement imprévisibles: ce sont ceux qui donnent lieu à des associations trop nombreuses. C'est même souvent le contraire. hyperonyme de B. Dans les domaines très structurés. leprosy. par exemple. en langue générale: to play + musical instrument =­> to play the trumpet/the clarinet/the saxophone/the piano.d. Il s'agira bien toujours. La présentation des données ILA. fort justement. et entre A et C. trop disparates. La même mesure s'impose en langue de spécialité. de la même association. borderline leprosy ou borderline tuberculoid leprosy. Critère de «spécificité» Certains termes devront sans doute être écartés. de donner accès aux collocations nom + verbe par le nom. les autres mots ne commandant que des renvois. Il faut donc choisir le mot sous lequel l'article sera développé. fondamentalement. etc. ou les adjectifs comme big qui. On peut suggérer. Il est clair que ce choix est bien d'ordre lexicographique. hyperonyme de C. et non strictement linguistique. sauf cas particuliers. Par exemple. le verbe eradicate pourra être utilisé aussi bien avec disease. Les auteurs du B B I avaient bien vu ce problème.Ce cas se rencontre entre autres pour les collocations de type verbe + c. Par exemple. peuvent s'associer avec à peu près tous les mots de la langue. ainsi que leur mode de fonctionnement. etc. il est plus intéressant pour le traducteur ou le rédacteur de connaître les différents acteurs du processus de défense immunitaire. La structuration des terminologies (variable selon les domaines et peut­être généra­ lement surestimée) peut rendre cette tâche moins ardue qu 'en langue générale. Il est possible toutefois que le bénéfice d'inventaire s'impose. une autre pour le nom. ou de moyen de repérage dans le domaine.A. l'un très court («con­ tainer») et l'autre assez long et confus. etc. a deux entrées différentes. «argument». l'une des principales difficultés dans l'indication des collocations est de donner au lecteur une idée du degré d'ouverture possible des collocations proposées: la liste des collocants est­elle complète et 519 . Π. La généralisation des exemples Comme l'a montré Cowie et al. «example» et «inflectional form». que l'autre ou les autres. que de savoir à quelle catégorie grammaticale ils appartiennent. on pourrait suivre la tradition lexicographique de la langue générale et opérer les dégroupements sur les critères grammaticaux habituels: une entrée pour le verbe. «occurrence». (1983:XVI). plus fréquent. Ainsi. mais une seule pour clip («clip a page to another») et clip («clip hair») ­ là où le Concise Oxford Dictionary (édition de 1982).Β. ΠΙ.­ a le mérite de reconnaître que les collocations sont «directionnelles». BBI a deux entrées pour ring («circular band») et ring («sound»). Le notionnel l'emporte sur le «grammatical» au plan utilitaire et peut servir de clé. on sait qu'il s'agit là d'un problème ardu en langue générale et que la cohérence d'un ouvrage lexicographique peut être prise en défaut assez facilement. le domaine de l'immunologie. Si l'on prend. qui a deux articles dans BBI. On peut estimer qu'en langue de spécialité l'homogénéité du domaine et la célèbre univocité du terme permettent d'échapper à une grande partie des problèmes de lemmatisation. par exemple. Dégroupements et regroupements En langue de spécialité. avec un élément plus «important». où l'on retrouve les sens de «legal action». De même pour case. qui a pourtant une forte tendance au regroupement. S'agissant du dégroupement sémantique dans une même catégorie grammaticale. La microstructure III. notamment lorsqu'on a affaire à des secteurs qui mobilisent la terminologie de plusieurs domaines (voir le cas de la statistique et de sa terminologie qui envahit par exemple les domaines médical et pharmacologique). qui serait la catégorisation de toutes les collocations potentielles. Dans le BBI. Il s'avère d'ailleurs à l'usage que cet ordre a assez peu d'importance. A partir d'une collocation verbe + objet. par exemple. qui rejoint la question de la catégorisation. comme le fait Mel'cuk pour la langue générale. ensuite les adjectifs). Dans le domaine médical et plus spécifiquement des maladies.figementoufigeaisori!)!Problème de syntaxe parfois: en anglais faut­ il dire law abrogation ou abrogation oflawl ΠΙ. Cette connaissance implique la prise en compte de la variété des points de vue. ­aison. peut­on dire de X qu'il est récepteur ou receveur de Y? C'est parfois un problème de morphologie: quel suffixe choisir? ­ement. Exemple: on abroge des lois et des décrets mais on supprime des impôts et des taxes. ou bien n'est­elle qu'une indication à partir de laquelle le lecteur peut extrapoler? C'est un vaste problème. Histoire et médecine. si on aX reçoit Y. etc. les collocants sont d'abord classés par catégorie grammati­ cale (d'abordlesverbes. Le terminographe a besoin de critères qui permettraient la structuration de chaque article.limitative. ­ation. on 6 Voir Sournia. Dans le traitement microstructurel. selon un ordre précisé dans l'introduction. sauf pour les articles très longs où sa maîtrise dispense l'utilisateur de tout lire. toute collocation retenue est à la fois elle­ même et un item d'un ensemble de collocations semblables. faute de quoi l'utilisateur pourrait soit produire des assemblages monstrueux soit ne pas produire l'assemblage attendu par les spécialistes. les collocations sont classées par structures. Mais l'utilisateur doit savoir jusqu'où il peut généraliser. 520 . Y a­ t­il une plus grande homogénéité des «collocants» d'un élément donné en langue de spécialité qu'en langue générale? Il faut remarquer (mais est­ce bien étonnant?) qu 'on retrouve ici la généralisation déjà citée. Quelles catégories peut­on distinguer? Comment s'y prendre pour les repérer? On peut s'appuyer sur la connaissance du domaine.Β. L'absence de tout critère sémantique présente l'inconvénient de contraindre l'utilisateur à avoir éventuellement recours à un dictionnaire général pour vérifier le sens des collocants indiqués. Le travail de préparation. (empilement ou empilage. Des limites doivent être fixées. sur la diversité des taxinomies possibles. est­il toujours possible de prévoir la nominalisation correspondante (si elle existe)? Par exemple. La structuration des collocations à l'intérieur des articles Dans le dictionnaire de collocations anglaises de langue générale de Dzierzanowska et Douglas Koslowska.C. ­age. puis par ordre alphabétique à l'intérieur de chaque catégorie. On sait qu ' un domaine donné peut être structuré différemment selon le point de vue adopté6 (cf le rôle des facettes dans la classification). J. n'est pas fait pour ce qui concerne les langues de spécialités.. on peut espérer que la lexicographie sera plus à même de rédiger des dictionnaires de collocations pour la langue générale. combiner. empêchement d'une manifestation). la structuration notionnelle d'un domaine. au moins pour ce qui concerne certains domaines. arrêter. Il y a là des collaborations potentielles que l'organisation des spécialisations rend difficiles: terminologues et lexicographes sont rarement les mêmes personnes. mettre fin. consister en. Pour 1 ). mode d'action des agents pathogènes. diminuer. 7 Exemplestirésde Ghazi. Ainsi. pour le terminographe. Conclusion En somme. (i. ou au moins les mêmes catégories de collocants? Quelles autres catégories faudrait-il créer? Il est clair que la structuration du domaine est à la base d ' un travail sur les collocations. les adjuvents)7. Il est donc peut-être illusoire de vouloir transposer en langue de spécialité les pratiques des dictionnaires de collocations de langue générale. de mettre au point des techniques de traitement des collocations qui seraient élaborées en fonction des contraintes de la structuration du domaine. C'est la perception des affinités entre notions qui peut aider à la mise en évidence plus systématique des affinités syntagmatiques entre les termes. traitement. etc. pp. etc. amoindrir.protéger. contribuer à. on prendra en compte tour à tour les caractéristiques d'un traitement: 1) sa finalité. symptômes. etc. 3) son action. Si les langues de spécialités sont plus structurées. Mais quels autres mots devraient être rangés dans la même catégorie que traitement du point de vue de la collocation. on aura des verbes comme avoir pour but. Il s'agit plutôt. dans l'article sur le terme traitement. aidera. si on s'intéresse aux verbes qui colloquent avec ce terme. etc. même si celles-ci ont quelques années d'avance et si elles donnent généralement satisfaction aux usagers. ou plus aisément structurables. retour au normal). etc. 380sq. à titre d'exemple. on risquerait de se fourvoyer si l'on voulait adapter aux langues de spécialité la méthodologie utilisée avec succès pour la langue générale dans des ouvrages comme le BBI. le travail sur les collocations doit pouvoir être plus systématique et servir de terrain d'essai. c'est-à-dire quels autres mots admettent les mêmes collocants. (i. Les rubriques pourront refléter ces divers modes d'organisation conceptuelle. récupérer. etc. associerX à Y. Ensuite.e. Pour 3). restreindre. compenser.e.e.pourra distinguer par exemple étiologie. On remarquera peut-être à cette occasion qu'un problème longtemps posé en termes strictement linguistiques ne peut guère être résolu sans que soit mise en évidence.prévenir. expérience faite en langue de spécialité. Pour 2). Il serait plus logique d'envisager que les dictionnaires de collocations de langue générale s'inspireront des dictionnaires de collocations de langue de spécialité à structuration logico-sémantique plus forte. 521 . puis exploitée. que la langue générale. s'efforcer de. et ne collaborent pas toujours volontiers. on aura comprendre. 2) sa composition. rétablir (i. Jeter les pratiques lexicographiques traditionnelles pour leur substituer des méthodes fondées sur des classifications inusitées jusque là risque de prendre au dépourvu les utilisateurs. 34/3. Jacques. 1991 Henri BÉJOINTI Philippe TUOIRON Centre de Recherche en Terminologie et Traduction Université Lumière . in Mêla. Lexique de cooccurrents. Volume 2: Phrase.69-73 HAUSMANN. BIBLIOGRAPHIE BELANGER. Betty. 1979. Montréal..Mais attention aux désillusions. 1991. 398-404 SINCLAIR. John. Le point de vue du lexicographe» in Terminologie et enseignement des langues. 75-80 DZIERZANOWSKA. 34/3. Anthony P. LETHUILLER. 1986 COWIE. Oscar Brandstetter/La Documentation Française. «Un dictionnaire de collocations est-il possible?». rue Pasteur F-69365 Lyon Cedex 07 522 . Tra. Paris. Christine. Le Papier: procédés et matériel. 17/1. Montréal.conjoncture économique. Concordance. Evelyn/ILSON. Linguatech. 34/3. 1986 COHEN. Corpus. 187-195 KOCOUREK. Didier.Lyon 2 86. 1985 GUEVEL. La Languefrançaise de la technique el de la science. Actes du colloque de Cergy-Ponloise. «Terminologie et enseignement de la version commerciale» in Terminologie et enseignement des langues. 1982 GHAZI. Geneviève. Wiesbaden et Paris. Zélie. Oxford Dictionary of Current Idiomatic English. Jacques. Paris. Alain. Joseph. Christian. 1989. in Méta. Oxford University Press. The BBI Combinatory Dictionary of English. 1982 MARESCHAL. Franz-J. in Méta.Li. Une action pédagogique pourrait être entreprise par l'intermédiaire de ces nouveaux outils terminographiques. Entre terminographes cette fois. Vocabulaire du discours médical. Oxford University Press. 1991./MACKIN. Morton/BENSON. Rotislav. 1989. Collocation. «Repérage d'unilés terminologiques dans le contexte de l'enseignement de la traduction spécialisée». Actes du colloque de CergyPontoise. «La synonymie en langue de spécialité». 1982. 1982 BENSON. Selected English Collocations. 377-380 PORTELANCE. Ronald/McCAIG. Halina/DOUGLAS-KOSLOWSKA. Clause and Sentence Idioms. Robert. 1983 DUVAL. Gilles. La Tilv. Lingualcch. Benjamins. «Terminologie et lexicographie dans une formation en langue. Sodilis. Montréal. Varsovie. 1989.Li. La Tilv. Isabel. Bourse . Paris. «Syntagme el paradigme». Informatique. mais quels effets peut-on en attendre aussi longtemps qu ' une telle méthodologie restera l'exception? Il conviendrait sans doute qu'une concertation de plus soit organisée.443-449 LETHUELLER. Il s'agit de l'entreprise Krupp Industrietechnik GmbH.Décrire les collocations Deux approches lexicographiques et leur application dans un outil informatisé Ulrich Heid Sommaire 1. Utilisation et utilisateurs envisagés 3. Eléments d'une description du phénomène de la collocation 1. Les critères d'une comparaison 1.4. Le point de départ des deux approches 1.2. Modélisation des collocations 4. Duisburg. Illustration du phénomène 1. Eléments d'une définition des collocations 2. Les différents domaines sont la (méta-)lexicographie et la lexicologie. L'application pratique est la structuration d'une base de données lexicale et terminologique conçue et implémentée en coopération avec des utilisateurs professionnels actifs dans le domaine de la documentation et de la traduction 1 . La place respective des collocations dans une typologie des combinaisons de mots 2. Synthèse des deux approches — points de départ pour la représentation 2.1. Gerhard Freibott.1. car nous croyons pouvoir montrer que les approches viennent se complementer utilement.applicables en terminologie? 3. Les éléments definitionnels . avant tout le directeur du département. 523 . dont le département de documentation et traduction a été massivement impliqué dans les travaux décrits ici. Approches descriptives en linguistique et lexicographie 1.1.2.5.2. Une approche représentationnelle: une base de données pour traducteurs 3. Conclusion La présente contribution se propose de comparer deux approches pour la description des collocations qui proviennent de différents domaines et de montrer l'utilité pratique d'une synthèse de ces approches pour la description terminologique.3. La synthèse ne sera pas trop difficile à faire. Je tiens à remercier tous ceux qui ont participé au projet. nous ne pouvons comparer que deux aspects: • la définition du phénomène de la «collocation» ainsi que la place faite aux collocations dans une classification des combinaisons de mots et les spécificités qui distinguent les collocations d'autres combinaisons de mots. etc. à orientation lexicologique et lexicographique. [Hausmann85] et [Hausmann88] sont à la base de cette synthèses rapide.). mais aussi [Mel'Cuk82] et maintenant [MeI'Cuk90]. dans le cadre de systèmes pour le traitement automatique des langues naturelles. ces travaux renferment aussi le potentiel d'une implantation sur ordinateur. Cf. 3 4 5 524 .1. D'abord les parties théoriques de [Mel'Cuk84] et [Mel'Cuk88]. mais aussi et peutêtre même avant tout. contrairement à d'autres composantes du modèle sens <-> texte4. nous n'avons connaissance que de travaux préliminaires visant une telle utilisation5. pour raisons de simplicité. L'objectif des travaux dont l'essentiel sera présenté ici sous forme condensée est de décrire et justifier la forme que devrait prendre la description lexicographique de collocations. les travaux de [Wanner/Maier91 ] qui préparent une intégration d'un die tionnaire collocationnel avec un système de génération de textes [Nirenburg/Nirenburg88] se sont aussi inspirés du modèle sens-texte. Parexemple. Ce qui n'a pas été entrepris. [Benson89] a déjà synthétisé. Approches descriptives en linguistique et lexicographie 1. sémantique. La deuxième approche est le modèle sens <-» texte. est assez superficielle et peut-être même simpliste: dans les limites du présent article. [Kittredge91]. 2 Les articles de [Hausmann79]. [Kittredge/Polguere/Iordanskaya88]. Les travaux de Mel'Cuk qui sont à la base de la présente synthèse3 ont donné lieu à la production de dictionnaires pour des fragments de différentes langues (surtout le russe et le français). il faut le reconnaître. Mel'Cuk. le travail du groupe de recherche d'Igor A. mais. Une comparaison rapide avec Mel'Cuk se trouve dans [Cop90].etlastructuration linguistique telle qu'elle est opérée dans le modèle sens <-» texte est à la base du système de génération de textes bilingue conçu et implanté par le groupe de travail de KITTREDGE (cf. ni l'essai d'une application computationnelle.1. [Hausmann84]. en anglais. la plupart des point sentraux de Hausmann. La première est celle de Franz Josef Hausmann que je classifierai. cependant. Les critères d'une comparaison Dans cette première partie du présent article. nous essaierons de faire un bref exposé de deux approches descriptives visant àrendre compte du phénomène de la collocation. La comparaison des deux approches. de métalexicographique. c'est la comparaison avec les travaux de MEL'CUK telle qu'elle est faite ici.lemodèledeparaphrasagedeMerCukaété utilisé par [Polguere90]. tant sur le plan des phénomènes à retenir que sur le plan de la présentation des résultats descriptifs dans les dictionnaires2. faire attention. dans une deuxième étape du raisonnement. discuter acharnement. Parmi les exemples discutés par les deux auteurs. ravaler sa colère. simplement. il nous faudra donner quelques exemples du phénomène traité par Hausmann et Mel'Cuk.• l'inventaire des éléments descriptifs requis pour la description monolingue. une déception amère. éperdument amoureux. Tous les deux travaillent sur le lexique de la langue générale. La synthèse que nous essaierons de faire à la suite de cette comparaison servira de point de départ pour la discussion de l'outil que nous avons réalisé. Ces exemples incluent le phénomène exemplifié par opérer un choix. qui a été décrit en détail dans des travaux sur les «verbes support»6. et non pas sur la terminologie. le prix est. de son utilité et de ses limites dans une application en terminologie.3. vers l'apprentissage lexical tel qu'il est souhaitable dans une optique de production de textes. unprix négligeable.2. en particulier la description des éléments d'une collocation et la relation que ces éléments entretiennent entre eux. 1.. on trouve typiquement des syntagmes comme les suivants: opérer un choix. les verbes et substantifs à mémoriser pour exprimer des idées autour d'un concept de base? Et. Illustration du phénomène Avant d'entrer dans les explications ou les propositions descriptives. etc. Plus précisément: quels sont les épithètes. La question que se pose Hausmann est de savoir quelle information lexicale est nécessaire pour que l'on soit à même de produire des textes aussi bien sémantiquement précis et stylistiquement «courants» (ou: «idiomatiques»).. quels sont les dispositifs descriptifs et présentationnels que devraient mettre en oeuvre les dictionnaires pour maximalement supporter l'apprentissage collocationnel ou. Le point de départ des deux approches La comparaison que nous nous proposons ici de faire nous emmène à comparer des approches conçues avec des intentions comparable mais partiellement divergentes. 525 . pour rendre accessibles les informations collocationnelles qu'ils renferment? Cf[Vives88]. le prix (de qc) est (de x). plus particulièrement. 1. Les travaux de Hausmann sont orientés vers la production de textes et.. Hausmann. les collocations dont quelques exemples ont été donné au paragraphe précédent sont décrites par le même dispositif que les synonymes. L'une des idées sous-jacentes est la description de phénomènes de variation ou de paraphrase8. syntaxique et catégoriel. Quant à l'approche sens «-> texte.Dans les travaux de Hausmann. Les collocations sont alors décrits au même titre que d'autres moyens de textualisation ou de réalisation linguistique. il faut choisir entre plusieurs équivalents pour correctement rendre un sens). 526 8 . l'approche sens <-> texte vise à élucider les rapports entre descriptions sémantiques profondes et réalisations dans une langue donnée. mais aussi dans la présentation dictionnairique. A cela s'ajoute. 7 J'ai appelé cette approche «directionnelle» dans [Heid90]. sur la base d'une représentation donnée. l'idée qui est à sa base est que la langue cible pose des contraintes sur la description de l'équivalence et que ces contraintes se traduiront non seulement dans la description lexicale (p. elle est aussi orientée vers la production de textes. si la langue d'arrivée a davantage de distinctions sémantiques que la langue source et que. 1. il n'en reste pas moins vrai que tous les deux s'intéressent à la description et la représentation des moyens lexicaux nécessaires pour la production de textes. Eléments d'une description du phénomène de la collocation Dans le présent paragraphe.4. en se servant d'un modèle stratificationnel. et en bonne partie par les mêmes dispositifs descriptifs. Le modèle sens <-> texte est censé décrire la façon dont des sens ou des constellations sémantiques sont réalisés dans des textes en langue naturelle. Même si donc le cadre et l'intention descriptifs de l'approche sens <-> texte sont plus vastes que ceux de l'approche métalexicographique de Hausmann. De ce fait. dans le modèle sens <-» texte. les antonymes ou les dérivés. les questions de présentation dictionnairique et de structuration lexicale sont décrits plus en détail du point de vue de la traduction que dans la perspective de la description monolingue. décrit les dictionnaires bilingues selon le modèle «directionnel» tel qu'ill' a décrit dans [Hausmann77]7 et s'intéresse surtout à la place des collocations dans un dictionnaire de thème. et nous allons les comparer aux niveaux sémantique.ex. c'est à-dire un dictionnaire pour la production de textes en langue étrangère. de ce fait. Cette approche lexicographique a été développé très en détail par [Kromann/Riiber/Rosbach84] et [Kromann89]. nous allons rapidement rappeler les points principaux des deux approches. à savoir par les «fonctions lexicales». mettant en oeuvre les dispositifs descriptifs mentionnés pour rendre compte des collocations. dans cette discussion métalexicographique. le souci de formalisation et l'intégration dans un modèle descriptif tout entier dont d'autres composantes sont une syntaxe dépendentielle et une sémantique lexicale apparentée à la description componentielle. [Mel'Cuk88] donne des règles très précises permettant de produire des paraphrases. Nous résumons les caractéristiques des deux éléments de la collocation dans le petit tableau suivant: Termes Statut sémantique H. mourir dans mourir d'envie etc. Dans l'approche de Mel'Cuk. Conversement. Similairement. Ce que Hausmann appelle la base est le mot clé pour Mel'Cuk. Base M. par ce que Mel'Cuk appelle une «fonction lexicale». compositionellement décrivable H. Pour donner un exemple de cette polarité entre les deux éléments de la collocation. comme il dit) est indépendante de la collocation. Hausmann parle d'autonomie sémantique dans le cas des bases. tandis que la traduction des collocateurs dépend des collocations dans lesquelles ils apparaissent. et les éléments sont reliés. sur le plan sémantique. autonome M. La distinction entre base et collocateur reflète les propriétés sémantiques des deux éléments composant une collocation. mais ils partagent aussi l'idée d'une inégalité entre les deux éléments. De là dérive la nécessité de répertorier les collocations dans les dictionnaires bilingues: le choix lexical des collocateurs qui peuvent se combiner avec des bases données n'est pas prédictible. il n'est que de rappeler que le verbe opérer n ' a pas. ce dualisme apparaît également. Collocateur valeur de la FL dépendant non pas compositionellement décrivable à mémoriser explicitement à donner dans dictionnaire ECD Implication pour le traitement des équivalents 527 . et mot clé («keyword») et valeur d'une fonction lexicale dans le modèle sens <-» texte. Mel'Cuk dit que la valeur qui résulte d'une application d'une fonction lexicale à un mot clé n'est pas compositionnellement analysable. De même en estil pour ravaler dans ravaler sa colère. Hausmann renforce son argument en montrant que la traduction des bases (à sémantique «autonome».Hausmann part de l'idée que la collocation est composée de deux éléments. tel que dans opérer un malade. M. dans la description de Hausmann ne devient interprétable sémantiquement qu ' à l'intérieur de la collocation et en cooccurrence avec la base. le collocateur. son «sens plein». dans la collocation opérer un choix donnée auparavant. Le parallélisme entre les deux approches est considérable: non seulement acceptentils tous les deux l'idée que la collocation se compose de deux éléments. Les deux éléments sont appelés base («Basis») et collocateur («Kollokator») dans les travaux de Hausmann. et Mel'Cuk dans [Mel'Cuk90] souligne que le mot clé est compositionnellement analysable. Mot clé H. etc. Hausmann élabore davantage sur la typologie syntaxique et catégorielle des éléments qui peuvent entrer dans une collocation. la collocation peut donc se définir. Mel'Cuk se concentre sur la typologie des relations qu'entretiennent les éléments d'une collocation. de même. dans le format et dans la terminologie du modèle sens <-> texte. Voilà pourquoi Hausmann appelle les collocations des combinaisons de mots «polaires». Ceci distingue Hausmann des travaux de l'école contextualiste anglaise. [Sinclair87] compte aussi les combinaisons de verbes et particules parmi les collocations (p. La définition suivante est une formulation que nous avons retenue. à des conclusions identiques dans ce domaine9. Les deux auteurs arrivent. en mai 1989. à notre avis.). • nom + adjectif. où. et le modèle sens <-> texte fournit une classification sémantique de la relation entre la base (le mot clé) et le collocateur. comme étant une combinaison de deux lexemes.Voici une première description élémentaire de la nature sémantique des collocations. pour différentes raisons. [Benson/Benson/Ilson86] recensent ce genre de combinaisons dans leur dictionnaire collocationnel. Mel'Cuk11 définit le phénomène de la collocation comme suit: 9 10 11 Cf. ceci donne la classification en types de combinaisons de catégories suivante: • nom + nom. take up. Donc. La description syntaxique de Hausmann part de la description catégorielle des éléments qui forment des collocations et permet d ' énumérer les types de combinaisons catégorielles possibles. par une «fonction lexicale». dans des domaines séparés. slow down. les mots grammaticaux sont exclus. 528 . • verbe + adverbe. Cette relation s'exprime. les prépositions et les particules sont aussi parmi les éléments potentiels d'une collocation10.ex. lors d'une rencontre de travail avec I. • nom + verbe. Les éléments des collocations doivent être des lexemes. Selon Hausmann.Mel'Cuk. à Stuttgart. La valeur ajoutée que nous gagnons à travers la combinaison des deux approches réside. • adjectif + adverbe. à un niveau très général. Nous avons mentionné plus haut le fait que les deux approches soulignent 1 ' asymétrie entre les deux éléments de la collocation. séparément. aussi [Cop90]:38 qui rapproche également ces résultats. dans les extensions complémentaires mais conservatrices que rajoutent les deux auteurs. ). continuation. Dans la langue générale. il est possible et utile de se servir de ces constantes sémantiques dans la structuration du lexique collocationnel. avec une composante «causative».). accélération. l'apparition du collocateur (A) est conditionné par les propriétés lexicales de la base (B). une fonction lexicale est une constante sémantique (généralisable sur bon nombre le langues) dont l'application à des lexemes (bases. fonctions lexicales INCEP. alors 1 ' approche de Mel ' Cuk peut offrir un moyen intéressant pour une classification d'un sous­ensemble considérable des collocations: les fonctions lexicales. the choice of A is lexically determined byB. etc. Selon le modèle sens <­> texte. il est possible de conclure qu'on peut raisonnablement décrire la sémantique des collocations tout entières et les traiter comme si elles étaient des lexemes à part entière. LIQU. une paraphrase de la définition de Mel'Cuk serait la description suivante: «une collocation composée d'un collocateur (A) et d'une base (B) est une phrase (S) choisie de telle façon que pour exprimer le sens de la phrase (S) en se servant du lexeme de la base (B). CONT. such that to express the meaning of S with the lexeme B..«a collocation A + Β is a phrase S. • l'expression des phases d'un processus (début. et. Si l'on accepte le raisonnement selon lequel les collocations sont des phrases à sémantique propre non pas entièrement déduisible des sens «normaux» de leurs composantes par combinaison compositionel.» Si nous mettons «collocateur» à la place de «A» et «base» pour «B». et par exemple de répertorier les moyens lexicaux permettant d'exprimer le point culminant de la joie 529 .» De là. déclin. etc. • l'expression de points précis dans l'étendue temporelle d'un processus (le moment de la «germination» (GERM). PERM. le point culminant (CULM). Des exemples de telles constantes sémantiques sont • l'expression d'une grande intensité (fonction lexicale «MAGN»). fin. FIN. CAUS. mots clés) d'une langue donnée engendre des collocations bien précises de cette langue. qui ont une structure inteme et qui sont composés de lexemes. ). etc.. signifie être uniquement interprétable en entièreté. entre autres. les collocations servant pour exprimer le début. ce qui correspond à la façon habituelle dont les locutions idiomatiques sont décrites en linguistique. nager dans la joie (mais pas *mourir de joie). car elles contiennent des distinctions qui font ressortir de façon encore plus claire les caractéristiques des collocations. être fixé.qu'on éprouve (height of joy. Nous pouvons aussi citer des exemples de la langue allemande de la pratique du laboratoire chimique qui illustreut ce point à l'évidence: les phases d'une réaction chimique sont décrites par les collocations suivantes: eine Reaktion setzt ein ou tritt ein (début). mais jamais *starke Reaktion. 1. on a starke/heftige/lebhafte Gasentwicklung. donnons maintenant un aperçu de la typologie que chacun établit pour classifier les combinaisons de mots. telles qu'elles sont vues par Hausmann et Mel'Cuk respectivement. Une grande intensité d'une réaction chimique (fonction lexicale MAGN) est exprimée par les collocations lebhafte Reaktion ou heftige Reaktion. Les constantes sémantiques sont également très utiles dans certaines terminologies. Parmi les combinaisons non­fixées. les régularités et la part de l'imprédictible (qui doit alors erre mémorisé) sont particulièrement importants: voici quelques exemples pris de [Mel'Cuk84] qui sont des instances de 1 'idée générale «ressentir un sentiment de façon très intense»: brûler d'admiration. dans ce cas­là. frémir d'enthousiasme. Hausmann distingue encore trois types. La co­création est définie 530 . selon lui. eine Reaktion klingt ab (déclin). Le dictionnaire [Cohen86] est entièrement organisé selon ce type d'information. Hausmann (cf.5. La place respective des collocations dans une typologie des combinaisons de mots Ayant décrit un certain nombre de propriétés des collocations. [Hausmann84]) distingue d'abord entre les combinaisonsfix(é)eset les combinaisons nonfixées. Il est important de comparer ces classifications.Les premières.. la collocation et la «contre­création». De même. nourrir de l'admiration (pour). mourir/crever d'envie (mais pas *bräler d'envie). Π répertorie.. l'accroissement.). etc. pour un sous­ensemble du langage de l'économie et de la conjoncture. selon les deux auteurs. le fait qu'on éprouve un certain sentiment (éprouver de l'admiration. sont les locutions idiomatiques. eine Reaktion kommt in Gang (accroissement). Vu du point de vue de l'apprentissage lexical on du traitement automatique des langues naturelles. le déclin et la fin d'un processus. à savoir la «co­création». Finalement. L'illustration suivante représente graphiquement les différents types de combinaisons de mots que distingue Hausmann: combinaisons de mots fixées ^ ^ non-fixées 531 . pour Hausmann. Par contre. L'exemple type est regarder un arbre. l'aspect conventionalise joue un rôle primordial. de la norme linguistique: toute combinaison sémantiquement possible n'est pas réalisée dans la langue. Hausmann appelle ces combinaisons «triviales»: quiconque parle la langue en question peut les interpréter en suivant les règles. et il peut aussi les composer librement. un effet de style voulu qui combine des éléments dont la combinaison n'est ni usuelle ni co-créativement concevable. mais la collocation. du collocateur) is lexically determined by B».comme étant une instance d'une coocurrence libre. C'est une propriété qui relève. marginal pour les besoins d'un dictionnaire. Cet aspect est très proche de ce que Mel'Cuk entend par «the choice of A (c-à-d. la «contre-création» pourrait être considérée comme étant une «collocation dénaturée». ce qui distingue la collocation. c ' est /' affinité entre les deux éléments dont elle est composée. une maison agréable. selon Hausmann. de la sémantique et du bon sens. est au contraire reconnue par les membres d'une population linguistique comme «produit sémi-fini» ou un «élément préfabriqué» de leur langue. produite sans rien d'autre que les règles de la syntaxe. Hausmann se sert d'exemples du style littéraire d'un auateur par illustrer ce phénomène. l'une de ces combinaisons possibles. sauf que. etc. Quant à Mel'Cuk, la typologie qu'il met en oeuvre est basée sur l'aspect de la compositionalité. Il distingue trois types de combinaisons de mots. Si l'on part de deux éléments donnés, A et B , la combinaison régulière, compositionnelle, donne un résultat, C, qui est la somme des deux éléments et de la relation qu'ils etretiennent. C'est le cas régulier, appelé co­création par Hausmann. L'autre cas extrême est celui des locutions idiomatiques, où les deux éléments A et B donnent un résultat C dans lequel ni A ni B n'est reconnaissable. Cette opacité est une conséquence d'une combinaison non­compositionnelle. Les collocations, quant à elles, sont décrites par Mel'Cuk comme étant des combi­ naisons partiellement compositionnelles. On reconnaît dans une collocation la sémantique de la base, inchangée, tandis que le collocateur prend une interprétation particulière. Ce qui est à la base de cette typologie, c'est encore une fois l'argument sémantique que nous avons déjà exposé plus haut. Voici un schéma qui résume les types distingués par Mel'Cuk: 1 Θ Θ Θ Θ]— c i— combinaison régulière compositionnelle 2 C ;*. B —* y ' CriA={} B Cri ={} loc. idiomatiques non­compositionnelles 3 Θ · — C ­ 15 ΟΠΑ=() ϋΠΒ=() collocations partiellement compositionnelles En conclusion, retenons que les deux approches caractérisent les collocations de façon assez parallèlepar rapport aux combinaisons libres et aux locutions idiomatiques. Hausmann rajoute 1 ' aspect de la conventionalité qui joue un rôle pour les collocations. 532 2. Synthèse des deux approches — points de départ pour la représentation Dans la partie précédente, nous avons essayé de comparer les approches de Hausmann et de Mel'Cuk pour voir jusqu'où leurs descriptions sont unifiables. Maintenant, nous nous proposons • de synthétiser les résultats de la comparaison pour en extraire une définition de travail à utiliser dans ce qui suit; • d'investiguer l'importance des éléments définitionnels pour la description de collocations dans les langues de spécialité, étant donné que les définitions sont basées plutôt sur la langue générale. A partir de là nous décrivons les fonctionalités de l'outil que nous avons réalisé, c'està-dire de notre modélisation des collocations dans une base de données. 2.1. Eléments d'une définition des collocations La définition suivante des collocations est basée sur l'idée générale que la description linguistique dans le lexique devrait se faire par «niveaux descriptifs»; par là, nous entendons le reflet de la traditionnelle distinction en sous-domaines, telles que la morphologie, la syntaxe, la sémantique, ou la pragmatique. Tout en sachant qu'il est difficile de classifier des phénomènes dans des rubriques aussi générales, nous suivons quand-même cette voie, étant donné qu'un certain consensus est quandmême en train de s'établir. • Au niveau conceptuel et sémantique, nous considérons une collocation comme étant une combinaison de deux éléments dont chacun a une sémantique propre. L'un de ces deux éléments (le collocateur) a une acception qui se trouve uniquement dans cette (classe de) collocation(s); certaines de ces acceptions typiques tendent à être relativement générales (p.ex. «un grand nombre de ...», «un haut degré de ...», «le point culminant du processus de...», etc.), mais ceci ne doit pas forcément être le cas. La collocation n'est pas entièrement analysable, sur le plan sémantique, par des règles compositionnelles; ceci est du moins le cas si l'on part du sens prédictible des collocateurs en dehors de la collocation. Il semble donc tout à fait raisonnable de proposer, comme le fait [Martin91], des modèles de description sémantique différents, selon qu'on traite une acception collocationelle ou noncollocationelle d'une unité qui peut être collocateur. • Au niveau lexical, nous décrivons une collocation comme étant une combinaison de deux lexemes. Ces lexemes peuvent être des unités composées de plusieurs mots de surface. Notons en outre que nous considérons les collocations comme étant elles-mêmes des lexemes complexes à sémantique propre et à équivalent propre. Ceci donne lieu, dans certains cas, à une récursivité dans la composition 533 de collocations: l'un des éléments d'une collocation semble pouvoir être, dans certaines conditions, une collocation lui-même. • La relation entre le niveau sémantique et la réalisation lexicale peut être décrite, du moins dans un certain nombre de cas, de façon régulière. C'est le but de l'utilisation, dans l'approche sens <-» texte, de «fonctions lexicales». Elles peuvent s'appliquer de façon assez naturelle là où l'un des éléments sémantiques ou conceptuels a un sens relativement général. • La lexicalisation, c'est-à-dire la forme lexicale d'une collocation est restreinte au niveau pragmatique: la norme d'une langue établit certaines combinaisons et en semble bloquer d'autres, pas moins «plausibles». Les sujets parlants ont de l'intuition qui leur dit quelles combinaisons sont possibles et «disponibles» et quelles combinaisons («triviales») ne sont que le produit de l'application d'une règle générale. • Au niveau syntaxique, il est possible de déterminer cinq types de combinaisons de catégories (cf. plus haut). Toujours sur le plan syntaxique, il semble que les collocations suivent grosso modo les règles syntaxiques (p.ex. de sous-catégorisation, passivabilité, rajout de modificateurs, etc.) valables pour la base et le collocateur aussi en dehors de la collocation. Un certain nombre de particularités semble cependant être observable, non seulement avec les locutions idiomatiques, mais aussi avec certaines collocations. Ces quelques éléments d'une définition des collocations ont été retenu de la discussion et comparaison des approches de Hausmann et de Mel'Cuk. Il s'agit là d'une synthèse ou d'une combinaison des résultats des deux auteurs. 2.2. Les éléments definitionnels - applicables en terminologie? Les deux systèmes que nous avons présentés sont orientés vers la description de la langue générale. La question se pose alors si cette description est applicable en terminologie et quelles en sont, le cas échéant, les modifications12. Nous allons d'abord examiner les différents éléments descriptifs en détail, puis essayer de généraliser les résultats de cet examen pour arriver à une définition qui sera une «specialisation» de la première. 12 C'estlesujetdel'articledeMartmdariscememevolume(Co//ocaíio«jín5M¿/angMa^c); l'auteur part d'un modèle des sous-languages (cf. [Martin/McNaught91]), et applique ce modèle à la description collocationnelle; les éléments de la description collocationnelle dont il part sont assez proches des nôtres. Martin discute aussi un certain nombre d'exemples que nous avons donnés autérieurement pour illustrer une version moins élaborée de notre définition (cf. [Heid/ Freibott91]). Nous ne voulons pas entrer dans une discussion de détails ni redire ce qui est dit autre part, mais nous tenons à renvoyer le lecteur à l'article de Martin dans ce volume. 534 Le niveau conceptuel, en terminologie, a reçu plus d'attention que dans la description de la langue générale. Il faut souligner que dans la plupart des sous­langages, une description sémantique ou conceptuelle est plus facile à établir de façon consistente qu'en langue générale. L'une des écoles en sémantique lexicale, représentée par exemple par Pustejovsky et par des travaux dans le cadre du projet ACQUILEX, vise à décrire le contenu sémantique des unités lexicales en faisant appel à des structures de traits; la représentation en types sémantiques contient des attributs (et leur valeurs) pourrendre compte des propriétés caractéristiques. Une telle modélisation sémantique n'est pas loin deframe semantics à la Fillmore ([Fillmore85], [Fillmore/Atkins91a], [Fillmore/Atkins91b], etc.) d'une part et des frames utilisés en représentation de connaissances et en terminologie d'autre part. Ces modélisations, plus connues en terminologie que dans la description de la langue générale, permettenet de rendre compte des propriétés caractéristiques d'un objet (p.ex. sa forme, couleur, poids, matière primaire, mais aussi safonction, etc.) et/ou des objets ou personnes typiquement associés à des situations où entre l'objet en cause. Ceci donne des descriptions qui modelisent déjà des attentes combinatoires, mais sur le plan purement conceptuel. Si j'ai une description conceptuelle détaillée d'un domaine technique, je peux donc formuler des attentes de types collocationnels. Pour donner un example, examinons des situation simples de la pratique du laboratoire chimique. Le concept du mélange de deux substances (ou du rajout d'une substance à une autre) est assez simple. Le frame contient les deux substances et l'ordre dans lequel les substances sont appliquées. Les substances, elles, sont caractérisées par leur état (solide, liquide, gaz). Les reflets linguistiques d'une telle situation feront référence à ces éléments duf rame. De même, les collocations que l'on rencontrera seront en bonne partie des combinaisons de termes désignant les éléments d'une telle situation. En allemand, on aura par exemple man gibt A zuB, man setzt A zu B (hin)zu, man mischt A und Β, man versetzt A mit Β. Si l'on prend en compte le fait que la terminologie de beaucoup de domaines est moins polysémique et surtout moins riche en quasi­synonymes que la langue générale, et que, de ce fait, il est plus fréquemment le cas qu'il y ait exactement une dénomination pour un concept, alors la relation entre les concepts, leurs «frames» et les termes peut ètte vue sons un autre jour: si l'on connaît la description conceptuelle, le «frame» d'une situation, les chances sont relativement meilleures qu'en langue générale qu'on puisse «prédire» les collocations possibles. Vice versa, si l'on connaît un nombre suffisant de collocations, il est relativement plus facile qu'en langue générale d'en déduire des éléments de «frames» sémantiques13. 13 Cette idée est exprimée dans [Martin91] qui se propose de l'exploiter dans l'acquisition de descriptions conceptúenles pour des sous­langages et d'en comparer les résultats avec des analyses de définitions. 535 Nous pouvons donc retenir que la relation entre la description conceptuelle et la description collocationnelle est en partie plus directe dans les sous-langages que dans la langue générale. Néanmoins, il semble y avoir une certaine part du «conventionnel» même dans les sous-langages. Comment expliquer autrement le fait qu'il n'y a pas de choix libre entre man versetzt A mitB et man gibt A zu B, synonymes à première vue et variantes, semble-t-il, de mischen. En effet, versetzen présuppose qu'on rajoute un liquide à un autre liquide, tandis que dans AzuB geben, «A» peut être solide et uniquement «B» doit être un liquide. Revenons, toujours au sujet de la description sémantique et conceptuelle, sur les collocateurs à sens assez général, décrits, par exemple, par les fonctions lexicales proposées par Mel'Cuk et son groupe. D'une part, les fonctions lexicales sont de loin trop générales pour être utilisable comme dispositif descriptif là où il s'agitd'identifier des propriétés ou éléments de situations spécialisées, comme dans le cas cité plus haut. Voilà pourquoi il a été dit que les dispositifs de la description collocationnellle selon le modèle sens <-» texte soit ne suffisaient pas à la description des sous-langages, soit devaient être complementes par des dispositifs très spécifiques (cf. les propositions de [Frawley88]). Mais d'autre part, un dictionnaire collocationnel d'un sous-langage, tel que celui de Cohen (cf. [Cohen86] et la description de la genèse de ce dictionnaire dans ce volume même) contient surtout des collocations dénotant le début, la croissance, l'existance ou continuation d'un processus, son déclin ou safin.Le fait est que dans le domaine dont le sous-langage est décrit, celui de la bourse et la de conjoncture, ce type d'information est d'importance sur le plan conceptuel; par conséquent, les collocations de ce sous-langage doivent être considérées. Nous avons déjà cité des exemples concernant le début, l'accoissement et la fin de réactions chimiques. Notons ici que l'expression de l'apparition d'un phénomène observable qui indique qu'il y a réaction, se fait par d'autres collocations que celle du début d'une réaction elle-même: on a eine Reaktion tritt ein, setzt ein, citées plus haut, mais eine Trübung trittauf'ou encore eine violette Färbung tritt auf(ou: tritt ein), mais jamais eine violette Färbung setzt ein (ici le choix dépend de l'aspect processuel de «réaction» qui ne se rencontre pas ou pas nécessairement dans Färbung qui est ambigu entre la dénotation de la couleur et celle du changement de couleur (cf. Verfärbung). Ceci dit, il semble que, selon le domaine et le sous-langage en question, il faut s'attendre à une situation plus ou moins parallèle de la langue générale, et que l'importance des dispositifs pris de la description lexicographique de la langue générale varie en fonction des domaines. 536 Quant au niveau pragmatique, il semble que l'aspect de norme tel qu'il est mis en évidence par Hausmann pour la langue générale se retrouve dans les sous-langages sous forme de normes (au pluriel); selon la situation d'application (publicité, usine, service après-vente, développement) et parfois même selon l'entreprise, les appellations terminologisées peuvent varier. Avec elles, les collocations reconnues par les «locuteurs» d'une variété de sous-langage peuvent aussi varier. Ce phénomène doit être pris en compte dans la description de collocations en terminologie, bien qu'il soit très difficile d'en mesurer l'étendue. Au niveau syntaxique, l'importance relative des différentes catégories (noms, verbes, adjectifs et adverbes) diffère entre les sous-langages et la langue générale. Martin (ce volume) remarque avec raison que la quasi-totalité des collocations en terminologie se composent de substantifs, verbes et adjectifs. Pour dire la vérité, l'importance des verbes ne vient d'être reconnue que depuis quelques années14. En résumé, il semble que la description des collocations dans les sous-langages peut utiliser les outils que les lexicologues et lexicographes ont développés, initialement pour la langue générale. Mais tous les outils ne seront pas utilisés avec la même fréquence et la même intensité. D'autre part, une analyse détaillée de la relation entre la description conceptuelle (framesfor terms) et la description collocationnelle serait tout à fait souhaitable. Nous n'avons cependant pas connaissance, jusqu'à présent, d'une telle analyse. 3. Une approche représentationnelle: une base de données pour traducteurs Dans ce paragraphe, nous allons décrire la façon dont nous avons modélisé de l'information collocationnelle dans un outil pour traducteurs et auteurs de textes techniques. Nous rappellerons d'abord l'utilisation visée et l'idée générale à la base de l'outil et donnons ensuite une description informelle de la modélisation et de ses implications par l'utilisateur. 3.1. Utilisation et utilisateurs envisagés Dans la conception de l'outil, réalisé en coopération continue avec le département de traduction et documentation de l'entreprise KRUPP Industrietechnik GmbH (Duisburg), nous avons essayé de tenir compte autant que se pouvait des exigences des utilisatuers. Le développement du prototype s'étant fait à l'intiative du département de traduction et documentation, il est évident que les besoins de ce département, mais aussi plus généralement de l'entreprise sont en quelque sorte reflétés dans l'architecture du système. 14 Ceci est surtout dû aux travaux de [Picht87], cfr. aussi [Cormier89], [Picht87a], etc. 537 Les besoins étaient assez divergents, et par conséquent, l'idée était d'essayer de satisfaire plusieurs utilisateurs en donnant accès à l'information de façon aussi flexible que possible, et en mettant ensemble des informations de nature diverse (p.ex. monolingues, contrastives, «conceptuelles» et même des illustrations graphiques), répertoriées séparément, mais reliés de façon à ce que des combinaisons différentes soient possibles lors d'une utilisation interactive. Ceci est particulièrement important vu le fait que la traduction et la documentation ont un certain nombre d'exigences en commun, mais pas toutes. Surtout l'accès à l'information linguistique est différent. Les informations suivantes ont été répertoriées: • en vue de la traduction vers la langue maternelle: - équivalents; - synonymes en langue maternelle permettant au traducteur de se laisser guider dans son choix d'équivalent; - équivalents des collocations; - marquage de variété des unités lexicales en langue source et en langue cible; • en vue de la traduction vers la langue étrangère: - variantes synonymiques et paraphrastiques des équivalents: dans certains cas, un équivalent «lexicalisé» ou «terminologisé» n'est pas (encore) disponible. Dans ces cas, une paraphrase en langue cible est donnée. Celle-ci est classifiée comme «paraphrase», ce qui produit, sur le plan de l'interface utilisateur, un message qui renvoie l'utilisateur aux définitions pour vérifier, si la paraphrase est utilisable dans le cas particulier qu'il veut traiter; - des informations syntaxiques (optionnelles), p.ex. de complémentation; - des équivalences de collocations avec, si nécessaire, un «décoration» sur plan du marquage des variétés. • en vue des auteurs techniques - accès direct à partir des illustrations graphiques à l'information linguistique; - classification des domaines traités et «filtrage» des unités lexicales selon les domaines auxquels elles peuvent s'appliquer. Ce dispositif est aussi important dans la traduction. Dans tous les cas, indépendamment de la situation d'application et du groupe d'utilisateurs, le développement a été guidé par l'intention de donner aux professionnels de la langue des éléments d'information qui leur permettent de décider eux-mêmes, p.ex. dans le cas d'un choix possible entre quasi-synonymes ou entre différentes propositions d'équivalents. Ce n'est donc pas le système informatique qui filtre l'information et ne donne qu'une sélection (peut-être inappropriée) de réponses. Mais c'est l'utilisatuer qui choisit, en fonction des éléments d'information qu'il reçoit. Le problème souvent cité de la quantité d'informations inutiles ne se pose pas ou 538 rarement: le travail à l'intérieur de domaines techniques et le fait que la quantité d'information affichée en une fois (sur un seul écran) peut être réglée (des informations générales sur plusieurs éléments lexicaux aux informations très spécifiques sur un seul élément bien précis) réduisent la taille de ce problème15. 3.2. Modélisation des collocations L'outil est implanté dans une base de données relationnelle. Le schéma logique sur lequel l'outil repose a été représenté sous forme d'une instance du modèle entitésrelations. Nous distinguons des objets de la base de données, des relations entre objets et des attributs décrivant les propriétés des objets. Nous distinguons entre les objets conceptuels et les objets linguistiques, ces derniers appartenant nécessairement à une langue donnée (et ayant donc un attribut qui code la langue respective), tandis que certains «concepts» sont généralisés pour toutes les langues traitées. Ceux-ci sont par exemple les identificateurs des objets concrets produits ou utilisés dans le domaine technique en question. Ceci permet de relier l'outil terminologique avec la version électronique des catalogues de pièces, où chaque objet est désigné parun dénominateur unique; par là, les entrées des catalogues se voient attacher une illustration graphique, une définition et les termes des différentes langues servant à dénommer l'objet correspondant. Pour ce qui est des relations, nous en distinguons également différents types. D'une part, il y a une relation (appelée «de lexicalisation») entre les concepts et les unités linguistiques; d'autre part, il y a des relations intralinguales (différents types de synonymie, variantes, etc.) et des relations contrastives (équivalence, quasi-équivalence, paraphrase en langue cible). Les attributs des objets dépendent évidemment du type d'objet. Nous distinguons entre les attributs terminologiques, les attributs documentaires et les attributs linguistiques. Les attributs terminologiques contiennent surtout des définitions (textuelles) avec leurs références, statut etc. Dans la documentation, des exemples de contextes déjà traduits par les utilisateurs, mais aussi des notes personnelles, phrases-exemples construites exprès, etc. peuvent être données. Les attributs linguistiques dépendent encore du type d'objet linguistique décrit; il s'agit d'informations catégorielles, constructionnelles et, surtout, de marques de variété linguistique. Les collocations ont un statut particulier qui est justifié par la description et la définition que nous avons données. La modélisation utilise les éléments à disposition dans la base de données. 15 Pour une description générale de l'outil, cf. [Heid/Freibou90]. 539 Les collocations sont des objets de la base; elles sont dest objets linguistiques, au même titre que les lexemes qui consisten «en un seul mot» et les lexemes composés (p.ex. noms composés). Ce traitement leur donne un statut de «lemme» dans notre dictionnaire électronique et les rend directement accesssibles à partir d'une forme de citation conventionnelle. Ayant un statut de «lemme» dans la base, c'est-à-dire étant considérées comme des objets linguistiques à part entière, les collocations partagent un certain nombre de propriétés avec les autres objets linguistiques. Voilà pourquoi • chaque entrée collocationnelle peut avoir sa propre description pragmatique, p.ex. selon le jargon auquel elle appartient, selon le langage d'entreprise, etc.; • il est trivial d'exprimer qu'une collocation est synonyme d'un objet linguistique qui ne contient qu' «un seul mot graphique»; • chaque collocation a sa propre description d'équivalence, par une relation avec un objet linguistique d'une autre langue. Ces fonctionalités et les possibilités de modélisation qui en dérivent ont des avantages importants pour l'utilisateur. La possibilité de donner des marques d'usage pour les collocations devient intéressante lorsqu'on décrit différents «jargons» on différentes variétés pragmatiqes d'un même sous-langage. Un même processus, une même situation peut très bien être dénommée différemment dans le langage des laboratoires et dans celui du service après-vente, pour ne donner qu'un exemple schématique. La (quasi-) synonymie et l'équivalence des collocations sont importantes aussi bien du point de vue des auteurs techniques que des traducteurs. Les auteurs techniques sont intéressés par la relation de quasi-synonymie entre les constructions à verbe suppport et les tournures verbales correspondantes. Dans certaines publications d'entreprises, l'utilisation des formules à verbe support est proscrit (effectuer un contrôle, opérer un choix, actionner la touche «x») et les auteurs sont invités à utiliser les tournures «simples» correspondantes (contrôler, choisir, taper «x»); dans certains cas, par exemple sous des contraintes grammaticales, on peut cependant éviter de renverser une construction syntaxique déjà entamée si l'on utilise un formule à verbe support. L'accès à ces tournures, aussi bien pour un contrôle de style (si elles sont proscrites: chercher tous les tours à verbe support dans un texte, les remplacer, si possible (manuellement) par les verbes correspondants) que pour le «dépannage» en cours d'écriture16 est utile dans le processus de l'écriture technique. 16 Par exemple, l'allemand n'a pas de verbe transitif passi vable équivalent de rappeler qc à qn. 540 Quant à la description de l'équivalence, la façon dont nous avons modélisé les propriétés des collocations est directement basée sur les résultats de notre comparaison théorique exposés plus haut. Nous avons retenu que les collocations on leurs propres équivalents, étant donné que ce n'est pas possible de déduire la sémantique d'une collocation compositionnellement à partir de ses éléments. En plus, comme il est impossible de prédire les collocateurs qui sont utilisés dans une autre langue pour exprimer un sens donné, et que, troisièmement, il n'est pas non plus toujours possible de généraliser, pour une classe sémantique de bases, le choix du collocateur servant à exprimer un sens, la description de l'équivalence au cas par cas pour chaque collocation, est la façon la plus sûre pour exprimer les propriétés contrastives. Ceci permet aussi de relier une collocation avec un mot simple d'une autre langue; ce qui est indispensable pour le traitement des cas où une langue n'a qu'une collocation, là où il y a un mot dans une autre17. Nous pensons que le traitement des collocations en tant qu'objets linguistiques à part entière évite un certain nombre de problèmes rencontrés d'habitude dans les bases de données terminologiques et lexicales et aussi dans certains dictionnnaires papier: le problème des sous-entrées difficiles à trouver dans la macrostructure ne se pose pas: souvent, les collocations sont traitées en sous-entrée de l'une de leurs comopsantes; déjà la décision de savoir dans quelle entrée la collocation va figurer n'apparaît pas simple; ensuite, l'accès aux sous-entrées technique, dans les banques de données, est souvent difficile. La complexité s'accroît encore, si l'on veut relier les sous-entrées avec des synonymes et des équivalents. Donc, le traitement qui nous semble linguistiquement plus justifiable est aussi plus facile à réaliser sur le plan technique. Jusqu'ici nous avons décrit la façon dont les collocations sont traitées en tant que «blocs monolithiques». Il faut mainentant rajouter une brève description de la façon dont les collocations sont reliées avec leurs éléments constitutifs. Les lexemes qui fonctionnent comme des bases ou des collocateurs dans une collocation donnée sont en effet mis en rapport avec les collocations respectives, par une relation particulière. Les bases et les collocateurs ou évidemment un statut d'objet linguistique dans la base de données. Il est donc possible d'établir des relations entre base et collocation et collocateur et collocation. Notons qu'il n'est pas nécessaire d'étabir des relations explicites entre bases et collocateurs: il semble être plus naturel et plus modulaire de faire passer le lien à travers la collocation elle-même. 17 Il y a cependant jemandem etwas in Erinnerung bringen/rufen, une collocation de type «verbe support plus nominalisation» qui est passivable de façon isomorphique par rapport à rappeler. Le turc semble ne pas avoir beaucoup de verbes techniques; par exemple, au lieu de contrôler, la seule expression disponible est control etmek («faire un contrôle»). 541 Ce dispositif, ensemble avec le traitement des collocations en tout qu'entrées à part entière, permet les fonctionalités suivantes: • l'utilisateur peut accéder à la collocation (et par là, à l'équivalent de celle-ci) aussi bien «à partir de la base», «qu'à partir du collocateur»; • chaque entrée d ' une base contient 1 ' information complète sur les collocateurs avec lesquels elle forme des collocations. Cette situation est illustrée par le graphique suivant: L'avantage de la situation multi-accès réside dans la multifonctionalité de la base de données lexicale et terminologique qui en résulte: dans une situation de traduction d'une langue étrangère vers la langue maternelle (version), l'utilisateur peut vouloir accéder à l'information sur les propriétés de la collocation aussi bien à partir de la base que du collocateur. Tout dépend s'il reconnaît ou non la collocation en tant que telle, et si, ayant à faire à une collocation dont il ne connaît pas (exactement) la signification, il décide de regarder systématiquement sous la base on le collocateur. En d'autres termes, il n'y a pas moyen de prédire quelle voie d'accès sera préférée par l'utilisateur, et il faut donc en offrir toutes18. Dans le dictionnaire de thème, la situation peut être plus simple: en général, on partira de la base pour regarder dans le dictionnaire quels 18 Cfr. la discussion de ce point dans [Hausmann88]. 542 collocateurs sont utilisés pour exprimer un certain sens. Notre base de données supporte les deux modes d'utilisation et donc les deux types de traduction. En vue des auteurs techniques, la possibilité d'accéder aux objets linguistiques à partir des objets conceptuels rajoute encore une dimension: de l'objet conceptuel ou de l'illustration à l'ensemble des collocations répertoriées. Le deuxième dispositif, la possibilité d'accéder, pour une base, à l'ensemble des collocations (et vice versa) est également important pour différentes applications. Dans l'idée, exposée plus haut, de relier l'information conceptuelle et l'information collocationnelle, il est utile d'avoir à disposition l'ensemble des collocations d'un certain type qui sont répertoriées pour une base donnée. Les verbes dont une certaine base peut être objet ou les adjectifs qui typiquement modifient et déterminent une certaine base nominale contribuent à la description du «profil sémantique» de la base en question. Bien que jusqu'à présent nous ne tenions pas compte des «frames sémantiques» des termes, une première approche, utile pour le traducteur et l'auteur technique, consiste à voir les ensembles de collocations de la façon indiquée. Ceci soulève la question de savoir comment les collocations sont classifies, c-à-d. quels sont les attributs particuliers utilisés dans la description des collocations. Dans ce domaine, nous nous sommes restraints au stricte minimum. Nous tenons compte des propriétés catégorielles des éléments de collocations. La classification des types de combinaisons catégorielles (nom plus nom, nom plus verbe, etc.) est utilisée pour générer des masques d'entrée de données, mais aussi pour contrôler la consistence entre les entrées de mots simples et les entrées collocationnelles. Une entrée collocationnelle présuppose l'existence d'entrées simples des deux éléments dont la collocation est composée. Ce qui importe ici, c'est que le système demande au terminologue, lors de la création interactive d'une entrée collocationnelle, d'identifier les entrées des éléments. Si l'on veut rentrer la collocation «lancer un produit», le système vérifie s'il existe une entrée pour lancer et/ou une entrée pour produit. S'il n'y en a pas, de nouvelles entrées sont créées. S'il existe une entrée du nom produit, la question est posée qu terminologue de savoir s'il faut ranger la collocation parmi l'acception déjà répertoriée de produit (nom). C'est ainsi qu'il est possible de relier les collocations aux informations sur la polysémie des unités traitées, et d'éviter que les collocations soient rattachées à des entrées homographes. Une extension qu 'on peut envisager consiste à distinguer pour les lexemes fonctionnant comme collocateurs, des entrées «de collocateur» séparées. L'utilisation des types de combinaisons catégorielles permet d'introduire, en mode d'interrogation interactive, déjà une sélection parmi l'ensemble des collocations disponibles. On peut afficher, séparément, toutes les collocations d'un certain type disponibles à partir d'une unité lexicale donnée. Pour un nom, on a ainsi le choix entre 543 ): Proceedings of the EURALEX International Congress. les phases d'un processus.les collocations avec d'autres noms. Ceci permettrait d'accéder directement aux collocations spécifiques. Robert: Lexicographic Description ofEnglish. Evelyn/TLSON. BIBLIOGRAPHIE [Alvar-Ezquena (Ed. De même. Une informatisation du dictionnaire de [Cohen86] serait alors faisable sans changement massif du programme. Il semble que les grandes lignes de la description collocationnelle telle qu'elle est opérée dans la lexicographie de la langue générale peuvent aussi utilement s'appliquer à la description des langues de spécialité. Nous avons indiqué quelques-uns des axes qu'un développement ultérieur de l'outil que nous avons réalisé pourrait suivre. Nous avons essayé d'en montrer les parallelismes et la complémentarité. On pourrait très facilement élargir ce dispositif en distinguant. entre celles où le substantif est le sujet ou le complément d'objet du verbe. La synthèse que nous avons faite nous a servi de point de départ pour la description des principes de l'implantation que nous avons faite dans le cadre d'une base de données lexicale et terminologique. désignant. selon le type de «fonction lexicale» du sens de Mel'Cuk. mais que l'importance relative des dispositifs descriptifs mis en oeuvre dépend des domaines traités et des buts des descriptions respectives. Morton/BENSON. avec des adjectives et avec des verbes. mais aussi toutes celles où l'adjectif est un collocateur et modifie des noms. Conclusion Cet article décrit part d'une comparaison de deux approches descriptives portant sur les collocations. là où c ' est utile. 4. à partir d'un adjectif. parmi les collocations du type nom-verbe. des affinements et des extensions sont imaginables: nous distinguons déjà.) 1991] ALVAR-EZQUERRA Manuel (Ed. on peut évidemment avoir toutes les collocations où cet adjectif est une base et prend des adverbes. Encore. September 1990. 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Perspectives 1. 8. 7. enfin. 2. Introduction Contexte Enseignement et travaux Procédure de sélection des entités significatives Premier tri Terminologie et phraséologie «de guichet» ou à court terme Terminologie et phraséologie «de livret» ou à moyen et long terme Unités terminologiques et unités phraséologiques Dossiers terminologiques et dossiers phraséologiques 9. soit à des unités (entités) phraséologiques.2.1. 4. 3. Dossiers phraséologiques approfondis 10. le traducteur et le rédacteur s'intéressent à des chaînes de caractères significatives. 549 . Exemple de dossier phraséologique 11. 6. Introduction D'un point de vue pratique. Dossiers terminologiques approfondis 9. 5. Les trois facteurs significatifs du dépassement progressif de la terminologie sont (i) la taille des entités traitées. Ces trois facteurs suffisent à définir un nouveau cadre d'enseignement et de recherche. L'objectif étant de prémobiliser tout ce qui ne sollicite pas la réflexion. Les éléments présentés correspondent à l'état des enseignements de phraséologie dans le cadre de la filière de formation de traducteurs de l'Université de Rennes 2 et des travaux de phraséologie du Centre de Traitement Automatique des Données Linguistiques de cette même université. mais phraséologiquement neutralisée ou banalisée (et donc au moins partiellement inadéquate). la création d'aides diverses à la traduction repose surtout sur la mise en oeuvre de stereotypies phraséologiques. progressivement. On passe ainsi. la dissociation entre les unes et les autres ne présente aucun intérêt réel alors que. (ii) la priorité à l'aspect rédactionnel et (iii) la stereotypie. de la traduction terminologiquement adéquate. au niveau des articulations des énoncés. toute entité digne d'intérêt et plus grande que l'unité terminologique standard est dite unité phraséologique. et au niveau des syntagmes. d'un point de vue scientifique. L'émergence de la phraséologie comme objet d'étude doit également beaucoup à la mécanisation accrue de la traduction et de la rédaction. L'étude des éléments de phraséologie répond aussi à la demande des rédacteurs pour qui tout commence et finit par la phraséologie. il reste à définir les modalités de leur gestion respective. pour l'instant. Nous aborderons tous ces problèmes à la lumière d'une expérience de plusieurs années et en décrivant le traitement des chaînes de caractères «intéressantes» dans la perspective de leurs exploitations et ré-exploitations en traduction et rédaction. à la traduction phraséologiquement «correcte».D'un point de vue purement pragmatique. 550 . Contexte L'orientation générale des enseignements et des recherches traduit le passage de la terminologie «pure» à un ensemble d'entités dont nous dirons simplement. qu'elles dépassent la taille des unités terminologiques. 2. Par défaut. il importe au contraire de déterminer la ligne de partage entre terminologie et phraséologie. au niveau des structures de phrases et propositions. au niveau de l'organisation générale du document ou de ses sections. Du point de vue informatique. Elle a conduit successivement à: a) la réalisation (en 1986) d'une base de données phraséologiques de l'informatique. Il donne lieu à une évaluation sur travaux spécifiques. complémentaire de l'enseignement existant de terminologie (depuis 1979) existe de plein droit à l'Université de Rennes 2 depuis 1985. leur classification. c) la réalisation (en 1989 et 1990) d'un prototype de base complète comportant 2 000 entrées sous le format de gestion "provisoirement définitif'. en conjonction avec les données terminologiques. Nous considérons en effet comme digne d'intérêt a priori toute chaîne de caractères. 4. ou (iii) posant problème. Les différentes expériences ont conduit à définir les modes de sélection.3. E nseignement et travaux L'enseignement de phraséologie. leur gestion. d'un fichier expérimental traitant les entités phraséologiques par catégories fonctionnelles. Π porte sur la définition des unités phraséologiques. 551 . sur traitement de texte WORD (en 1987 et 1988). de longueur indéterminée. et donc (ii) récurrente à fortement récurrente. au contraire. description. ou (iv) «avantageuse». leur description. Le traitement peut être traitement superficiel d ' urgence (terminologie et phraséologie «de guichet») ou. (i) dont les conditions d'emploi sont spécifiques et spécifiables (chaîne spécialisée). La recherche porte sur les mêmes éléments que ci­dessus et vise à définir un système de gestion des données phraséologiques à l'intention des traducteurs et des rédacteurs. Le traitement de chacune des chaînes de caractères ainsi retenues passe par un premier aiguillage servantàdéterminerlaquantitéd'intervention du terminologue/phraséologue et donc la quantité d'information qui devra être suscitée ou consignée. traitement approfondi (terminologie et phraséologie «de livret»). b) l'élaboration. et leur mise en oeuvre. gestion et consultation des données phraséologiques. Procédure de sélection des entités significatives La sélection des entités significatives relève du plus pur pragmatisme (d'aucuns diraient de la pifométrie appliquée). gérée sur micro­ordinateurs compatibles IB M­PC et exploitée par recherche de mots­clé en contexte (KWIC­langage LSE). Aucune contrainte de présentation ou structuration des données n'est prévue et la consultation s'effectue par recherche de n'importe quelle chaîne de caractères formant ou non un mot. sous réserve de disposer d'un disque dur. est le logiciel de traitement de texte qui permet. à spécifier éventuellement leurs referents. Il consiste à délimiter les conditions d'utilisation des entités sélectionnées. par définition. un terme. de créer le répertoire (et pas seulement le dictionnaire) terminologique et phraséologique d'un texte à traduire ou à produire. de constituer une terminologie et une phraséologie de consommation personnelle ou de diffusion restreinte aux limites de l'agence ou du service. Il oppose terminologie et phraséologie d'urgence. de créer de la manière la plus souple qui soit un fichier de texte et présente l'avantage supplémentaire d'être interface à 100% avec lui-même et donc générable et consultable «dans» lui-même. délimitation des conditions d'utilisation de l'unité ou de toute unité liée. en un mot. Il s'agit aussi. d'une part. Bref. ou qu'il lui incombe. ou une expression.5. l'auteur du répertoire ou le responsable de l'entrée entre la chaîne de caractères accompagnée de toute information et tout commentaire qu'il lui plaît. Terminologie et phraséologie «de guichet» ou à court terme Le traitement de consommation immédiate et directe exploite des outils simples et des procédures souples. L'outil optimal. par exemple: 552 . sur un autre plan. Il s'agit de répondre à un SOS terminologique (ce qui est relativement facile) ou phraséologique (ce qui l'est infiniment moins). désignation d'un concept. Il prend en compte les objectifs de l'utilisateur des données et les critères de rentabilité des interventions du terminologue/phraséologue.il s'agit de répondre à un besoin immédiat du traducteur ou du rédacteur en se contentant de lui fournir juste ce qu'il faut pour ré soudre le problème du jour: équivalent d'un terme ou d'une formulation. La procédure de traitement est la même pour toutes les chaînes de caractères vedettes: le fichier «mélange» allègrement terminologie et phraséologie. Premier tri Le premier tri sépare les entités de consommation directe des entités de «capitalisation». Dans le premier cas . 6. Il s'agit. et à inclure d'éventuelles consignes ou mises en garde de réemploi. d'inclure dans la non-fiche. et terminologie et phraséologie à moyen ou long terme. à donner des équivalents et les conditions d'utilisation de ces équivalents. d'autre part. L'exemple ci-dessous présente successivement une entrée terminologique et une entrée non-terminologique de répertoire correspondant.traitement d'urgence . la maison. les produits. Il augmente à mesure que sont traités des éléments complémentaires. * aux entités significatives se rapportant à un document ou à une famille de documents. chez plusieurs personnes. Dans cette perspective de constitution d'un trésor terminologique et phraséologique. strictement définis. Terminologie et phraséologie «de livret» ou à moyen et long terme Lorsque l'objectif est de constituer une ressource terminologique et phraséologique exploitable par n'importe quelle catégorie de «langagier». (info) =finprématurée = déboutement = arrêt d'exécution [le chef aime bien] = abort [seul équivalent possible si produit GEN de chez BULLJ. le traitement s'approfondit et se structure en même temps qu'il se spécialise. Il sert aussi à rafraîchir la mémoire du traducteur qui l'a déjà exploité ou constitué comme il sert de dictionnaire «ordinaire» pour quelqu'un qui aborde le domaine. 553 . * aux entités constituant la mémoire d'un traducteur ou du rédacteur. commercial. dans une famille de documents.. ou d'un service de traduction ou de rédaction. toujours en réponse à des besoins de même type.. (outouteformulation indirecte du type Le lecteur trouvera dans les pages qui suivent. rédacteur. Essentiellement.. Π sert surtout à garantir l'homogénéité terminologique et phraséologique chez une seule et même personne. Il est sans intérêt réel pour le rédacteur. au moins en ce qui concerne le rappel de solutions acquises.. parfaitement connus. stagiaire..* aux entités significatives d'un texte à traduire ou produire. pas de normalisation par CMT info The present chapter introduces . ce type de fichier se constitue nécessairement et exclusivement en réponse à des besoins directs et immédiats. dans un service. = les pages qui suivent présentent. 7. le secteur. mais surtout pas «le présent chapitre introduit» ­ because invariablement flingue par Son Eminence) Le fichier mixte (terminologique­phraséologique) ainsi généré peut suffire au tra­ ducteur. Il s'agit de «capitaliser» les données susceptibles de servir au traducteur. abort n. dans un document. * aux entités significatives se rapportant à un produit ou une famille de produits. et aux autres.. il faut (i) situer la ligne de démarcation entre terminologie et phraséologie puisque l'une et l'autre font nécessairement l'objet de traitements différenciés (ii) définir les modalités optimales de traitement des entités et (iii) gérer leur complémentarité dans la différence. juriste. Style».(iv) à réutiliser tel quel. de combinatoire des termes dans un cadre de phraséologie générale ou généralisée (cliché). par hypothèse. On insistera surtout sur l'émergence de la notion de stéréotype (Robert: Qui paraît sortir d'un moule. mais pas nécessairement. sous peine d'évaluation négative de la performance du traducteur ou du rédacteur. On parlera ici. dans un champ d'expérience ou d'activité. 554 . Unités terminologiques et unités phraséologiques L'unité terminologique est. L'unité phraséologique est. Dans le domaine de l'immobilier. des variables . dans un document ou un discours.8. pour lequel la spécialisation de contexte s'inscrit dans la locution même. tout fait. Elle donne donc lieu. soit par opposition à des referents ayant un même générique. un milieu. sauf jeu intentionnel. exception faite du dernier élément de la série. figé. toute chaîne de caractères (i) dépassant et incluant éventuellement l'unité terminologique (ii) dont les conditions d'utilisation sont spécifiques et spécifiables (iii) comportant un élément matriciel (stéréotypique) et un seul . selon nos critères définitoires: 1. à définition et/ou description/explication de caractères constitutifs ou distinctifs du réfèrent. les entités suivantes marché bien orienté marché actif marché déprimé marché stable marché maussade marché en pleine stagnation marché au ralenti marché pléthorique marché pas très dynamique essoufflement du marché marché de l'immobilier-loisir constituent autant d'entités phraséologiques dont la matrice est le terme marché. cf. sauf si leur définition ou leurs caractères peuvent être spécifiés sans équivoque (ainsi. fondamentalement. soit dans l'absolu. d'un marché déprimé qui se définirait comme un marché dans lequel le nombre de transactionsfermes se situe 12% au-dessous de son niveau moyen corrigé des variations saisonnières).) A titre d'exemples. une époque (Robert). désignation d'un réfèrent specifiable.dans lequel permutent généralement. On notera en passant que ces éléments de définition de la phraséologie s'inscrivent dans le cadre général fixé par le Robert «Système d'expressions (terminologie et particularités syntaxiques) propres à un usage. Elles fondent la valeur indicielle du stéréotype et donc. distinctive. Nos exemples permettent aussi de saisir certains corollaires essentiels de nos axiomes définitoires. dans le domaine de référence.] sauf si l'entité terminologique et. le concept auquel renvoie water potential in the meristem at the base of the needle ont une existence spécifique. le segment suivant: the water potential in the meristem at the base of the needle has a major effect on the rate of needle extension in pines comporte plusieurs entités phraséologiques présentées en italiques ci-après. soit par action délibérée du terminologue (ou du technicien) fournissant une définition ou une note technique instituant le concept ainsi désigné. la seule raison pour laquelle on s'y intéresse. illustrent les problèmes posés par la dissociation entre terminologie et phraséologie et par la définition des critères d'extraction. en amont. domaine.. délibérément contrastés.. 555 .. Dans le domaine de la Phytopathologie. c) [the water potential in the meristem at the base of the needle] has a major effect on [the rate of needle extension in pines] où l'aspect phraséologique est absolument incontestable. les variables étant chaque fois citées entre crochets: a) the [water potential] in [the meristem] at the base of [the needle] [.2. soit dans l'absolu (en vertu d'une règle ou d'une interprétation de la discipline)..] the rate of [needle extension] in [pines] aux mêmes conditions que précédemment. b) Les unités phraséologiques incluent les unités terminologiques ou lexicales. Ils montrent en effet que: a) Les conditions d'utilisation de chaque stéréotype constituent les descripteurs prioritaires au stade de l'indexation. au fond. dans la majorité des cas. Ces dernières peuvent constituer elles-mêmes les matrices stéréotypiques servant de support aux variables les caractérisant mais. Nos deux exemples. L'intérêt est d'autant plus grand que la spécialisation de secteur. Ils donnent en même temps un premier élément fondamental de réponse en faisant apparaître les entités phraséologiques comme des matrices à variables (les éléments entre crochets représentant des paradigmes interchangeables). ou «maison» s'accentue. elles constituent les variables du stéréotype qui les réunit. b) [. ils sont généralement enchâssés les uns dans les autres. ex. d) Le caractèrefigédu stéréotype détermine sa répétabilité (et donc sa mise en oeuvre dans la traduction et dans la rédaction) et son repérage (en vertu d'un critère de récurrence inévitable). e) Le degré de spécialisation sectorielle est inversement proportionnel au nombre des variables possibles. Dossier terminologique approfondi Le dossier terminologique approfondi comporte. * la forte variabilité indique une utilisation généralisée. pour chaque valeur de chaque terme «capitalisé»: 556 . [summer] depression in the rate of [stem diameter growth] La faible variabilité est liée au caractère fortement spécialisé des variables. apprécier [la valeur d'un immeuble] en fonction de [sa valeur locative]. Tout segment comportant des stéréotypes multiples sera décrit et indexé autant de fois qu'il y a de sous-stéréotypes ou de stéréotypes enchâssés. 9. L'analyse d'environ 50 000 «termes» et 10 000 «expressions» nous a permis de dégager une structure de dossier terminologique approfondi et une structure de dossier phraséologique approfondi. Dans un segment donné: * la non-variabilité signale une entité terminologique. Dossiers terminologiques et dossiers phraséologiques Le premier des grands principes que nous appliquons stipule que les entités phraséologiques et les entités terminologiques sont systématiquement corrélées dans leurs fichiers respectifs comme dans les textes ou le discours.1. Il faut donc poser comme principe de base de leur description et de leur indexation celui du dossier uni-matriciel. * la faible variabilité indique une forte restriction de champ d'application. 9. On notera incidemment que la différence d'extension ou de portée recouvre des différences de catégories grammaticales des pivots terminologiques. ex.c) Les stéréotypes étant illimités. une rubrique du terme .N rubriques de stéréotypes phraséologiques incluant le terme avec mention. par rubrique. puisque tout contexte est. statut.une rubrique du type ou de la nature du réfèrent . le terme droit de préemption: bien soumis à droit de préemption avoir un droit de préemption disposer d'un droit de préemption reconnaître à quelqu'un un droit de préemption faire jouer son droit de préemption perdre son droit de préemption 557 ..N rubriques d'isonymes .une rubrique de domaine .une rubrique de liens . et source .N rubriques de variantes . Nous nous intéressons particulièrement. aux interconnexions entre la phraséologie et la terminologie. dans les limites des problèmes évoqués ici.une rubrique de générique .une rubrique de note technique .N rubriques de contexte .N rubriques de spécifiques . pour chacun.N rubriques de corrélats (concepts liés) .une rubrique de secteur . pour pivot. aire.N rubriques de composés . selon l'exemple ci-dessous avec.une rubrique de note linguistique . dans lesquels sont notées les combinatoires immédiates ou «courtes» des termes. phraséologique .une rubrique de définition .N rubriques de dérivés .une rubrique de mise en garde avec mention de source L'indexation s'effectue via .N rubriques libres Le traitement des termes est variable et peut demeurer fortement lacunaire mais respecte.une rubrique de synonymie .une rubrique d'antonymie . par nature. de catégorie. des normes de procédure extrêmement strictes. Les rubriques permettant d'aborder la dimension phraséologique des vedettes terminologiques sont: * les rubriques de contexte. * les rubriques de stereotypie phraséologique. 9.2. b) l'indexation d'un stéréotype ne mobilise pas nécessairement tous les caractères prévus. si l'on préfère. c) (sauf exceptions rarissimes) la base phraséologique est unilingue et chaque entité est traitée dans sa langue. avec adjonction de clés dans une ou plusieurs autres langues.Ces deux types de rubriques permettent de recenser les environnements phraséologiques directs des unités terminologiques ou. e) le schéma de traitement est «provisoire». les entités phraséologiques deviennent autant de vedettes de dossiers phraséologiques spécifiques. Ce principe permet l'exploitation de la phraséologie par le rédacteur. Chacun des dossiers d'entités phraséologiques correspond à la structure ci-dessous: <*> : <clés 1> <clés 2> <nature> <fonction> <notions> <type docu> <section> <sous-section> <domaine> <secteur> <groupe> <caractères> 558 . d) la base phraséologique est couplée avec une ou plusieurs bases terminologiques dont les vedettes constituent aussi l'une des clés d'accès privilégiées à la base phraséologique. Au-delà. Dossier phraséologique approfondi Chacune des chaînes de caractères ayant statut de vedette phraséologique est traitée dans le respect des principes ci-après: a) chaque dossier décrit et indexe un seul élément matriciel. les entités phraséologiques dont l'élément matriciel est constitué par une unité terminologique. accentuation ou neutralisation. Exemple: Materials and Method sous-partie du document dans laquelle l'entité traitée est attestée. Comme pour la terminologie. prédire. illustrer. <clés 1> : clés matricielles (clés des éléments constitutifs de la matrice phraséologique) <clés 2> : clés sur variables (clés des éléments présents dans le contexte) nature de l'entité traitée. avec indexation si secteur différent de secteur de référence)) 559 . Exemple: Exemple. contraste. Recouvre les éventuelles indication de niveau. : <nature> <fonction> <notions> <type docu> <section> <sous-section> <domaine> <secteur> <groupe> type de document dans lequel l'entité est attestée. Exemple: différencier. Peut aller jusqu'à la mention d'idiosyncrasies. comparer. Exemple: Assessment domaine de spécialisation. réfuter. etc. sous-domaine de spécialisation. Rubrique répétitive (multiplier par le nombre de langues). Traduction possible si rigoureusement parallèle. <caractères> <variablesX> <variables Y> caractères de l'entité. Exemple: opposition. etc. Exemple: Rapport d'expertise partie du document dans laquelle l'entité traitée est attestée. registre. estimation. fonction de l'entité traitée. liste des variables possibles en position X (forme ou nature ou type. avec indexation si secteur différent de secteur de référence) liste des variables possibles en position Y (forme ou nature ou type. distinction. résultat. Mots-clé dans une des langues de consultation. introduire.<variables X> <variables Y> <xl> <x2> <source> : : : Les contenus des rubriques sont précisés sur la grille légendée ci-dessous: <*> <clés> : entité phraséologique dans la langue de la source : clés d'accès à l'entité. Mention des limites spécifiques d'utilisation en cas de phraséologie maison. etc. démontrer. Comme pour la terminologie. : notions auxquelles renvoie l'entité traitée. exogenous. la spécificité d'une unité donnée tient: . auquel cas elle correspond à un stéréotype discursif. Lorsque les caractères différentiels de l'unité traitée s'accumulent. auxquelles s'ajoutent des informations complémentaires (caractères.soit à son champ d'utilisation (domaine/secteur/groupe). l'indexation finale. variables. manuel) et au domaine d'application (ex.soit à son statut (nature et notion/fonction). source. peut croiser deux ou même trois descripteurs de types différents. etc. . Le format inclut en fait trois séries de rubriques d'indexation homogènes et progressivement affinées («nature-fonction-notions». possib.ou référence de l'informateur. énoncé d'un problème). loss. des rubriques de gestion du type «auteur». represent.<x7> <x2> <source> : rubrique de secours (éventuellement: variantes) : rubrique de secours (éventuellement: autres secteurs d'application) : référencedudocumcnidoniestexlraile l'entité traitée. L'organisation du format repose sur une évidence: l'indexation de chaque unité phraséologique mobilise. au type de document (ex. public spending. auquel cas elle correspond à un stéréotype sectoriel. «date de création».1] où l'on supposeque [les impôlsconsti tuent laseuleperte de revenu] etque [les dépenses publiques représentent le seul facteur exogène agissant sur ce revenu] <*> <clés 1> <clés 2> <nature> : figure. illustr. auquel cas elle correspond à un stéréotype notionnel ou fonctionnel. . etc. assum : income. 10.soit au segment qui l'intègre (type de document/section/sous-section). au-delà des clés. On peut ainsi observer des stéréotypes phraséologiques dont la spécificité tient à la fois à la fonction (ex. : 560 . Exemple de dossier phraséologique : [Cette possibilité se trouve illustrée par] la figure [1. mathématique). bien entendu. bear. En effet. puis «domaine-secteur-groupe»). un type de rubrique prioritaire. puis«typededocument-sectionsous-section». complète.) et. 1972. aux stéréotypes phraséologiques correspondant à une finalité discursive donnée dans des conditions données de type de discours et type de champ d'application. le schéma retenu prévoit l'interrogation sur (i) toute chaîne de caractères présente dans l'entité phraséologique elle­même. (iii) toute clé. Paris. assumption. Dans l'exemple ci­dessus. courbe ?dossier pédagogique? ?Théorie des effets exercés par le budget ?Excédent de plein emploi ?économie financière? ?effets exercés par le budget? ?néant? : Elizabeth Vessilier: Fondements de Τ économiefinancière. Si le logiciel le permet. avant de 561 . * constituer des répertoires phraséologiques homogènes par séries cohérentes de descripteurs (secteur­domaine et/ou type de document­section et/ou notion/fonc­ tion). (vii) tout descripteur de section ou sous­section. dans l'une ou l'autre langue. des contextes de termes (le segment est contexte pour tous ses constituants terminologiques). (v) tout descripteur de fonction. On peut ainsi imaginer qu'un traducteur ou rédacteur dispose. des équivalents et combinatoires phraséologiques de termes correspondant à des éléments du segment traité (clés). (vi) tout descripteur de type de document.PUF. à partir de chacune des langues dans lesquelles les descripteurs correspon­ dants sont spécifiés. (iv) toute notion ou combinaison de notions. L'utilisateur peut ainsi: * obtenir. dans la langue de l'entité phraséologique traitée. * accéder. dans une autre langue. précision. * obtenir. les signes ? encadrant une entrée deficheindiquent qu'il s'agit de données non significatives (introduites à titre d'information). postulat. les formulations et combinatoires de notions données. et enfin (viii) toute combinaison de descripteurs ou clés. (ii) toute chaîne de caractères présente dans les variables et donc le contexte. * obtenir.<fonction> <notions> <type docu> <section> <sous­section> <domaine> <secteur> <restriction> <caractères> <variables X> <variables Y> <xl> <x2> <source> commentaire. Nous espérons voir se 562 . g) la mise en place des clés inter-linguistiques donne lieu à un contrôle systématique par des professionnels compétents. e) tout descripteur de fonction ou de notion doit avoir été pré-recensé dans un thésaurus de la base. f) lorsqu'un même élément de description peut intervenir dans plusieurs rubriques d'index. d'un répertoire complet des stereotypies du guide de maintenance en mécanique. l'indexation hors-clés concerne exclusivement la matrice «figure où l'on suppose que». fonction d'interlangue. Le schéma marque l'intégration ultime de la phraséologie et de la terminologie au «discours». 12. les descripteurs doivent correspondre à des formes tronquées non ambiguës et faire. l'indexation ne doit porter que sur une seule matrice à la fois. Dans l'exemple de dossier précédemment cité. d'une assimilation phraséologique conséquente dans le domaine de la langue générale comme dans leurs futurs domaines de compétence. Ajoutons qu 'il semble difficile aux étudiants en traduction de se dispenser d'une réflexion sur la phraséologie. Nous entendons poursuivre la mise en place de fichiers parallèles terminologiques-phraséologiques.commencer son travail. les traducteurs et rédacteurs et. Contraintes La solution des nombreux problèmes rencontrés dans la mise au point du prototype exige la mise en oeuvre d'un cahier des charges extrêmement rigoureux. il est répété. d'une part. d) les descripteurs doivent répondre à des définitions strictes. Aucun descripteur idiosyncratique ne peut être créé ni utilisé. Nous avons quelques éléments de réponse. 11. c) pour alléger les volumes d'indexation. a) exception faite des clés terminologiques. Il aboutit à des formes d'exploitation qui servent autant le rédacteur que le traducteur. L'essentiel des contraintes est présenté ci-après. la chaîne de caractères exemple (clé) désigne l'exemple (notion) dans un exemple (nature) servant d'exemple (fonction) dans la sous-section exemple d'un document. d'autre part. Ainsi. si possible. b) aucun descripteur non significatif ne doit être introduit dans le dossier. tous ceux qui ne peuvent échapper à la rédaction dans une langue autre que leur langue maternelle. Ce sont. Perspectives Il existe au moins deux grandes catégories de «clients» pour une base de données phraséologiques. et d'une réflexion sur le langage et sa description fonctionnelle. avenue Gaston Berger F-35043 Rennes cedex 563 . fonctions. Il est notamment urgent que soient créés des thésaurus des notions. et autres catégories de descripteurs utiles ou nécessaires à la phraséologie.développer des travaux de même nature afin qu'intervienne aussi rapidement que possible une harmonisation des procédures et des modalités de description des entités phraséologiques. types de documents. nous continuons. les îlots terminologiques. un peu au jugé. En attendant. familiers et presque réconfortants. à baliser l'océan phraséologique dans lequel émergent. Daniel GOUADEC Professeur Université de Rennes 2 Haute Bretagne 6. . Galinski.) inkludiert. Während Fleischer auch Phrasen (feste Wortverbindung mit der grammatischen Struktur eines Satzes (ebda. Die basale Untersuchungseinheit soll hier das Phrasem sein. Picht.Übersetzungsorientierte Phraseologieverwaltung in Terminologiedatenbanken Gerhard Budin I Christian Galinski Übersicht 1 2 3 4 Reflexion der neueren fachsprachlich-terminologischen Phraseologieforschung Terminus versus (terminologisches) Phrasem: ein theoretisches und praktisches Abgrenzungsproblem Übersetzungsorientierte Phraseologieverwaltung in Terminologiedatenbanken: praktische Probleme und Strategien Ausblick 1 Reflexion der neueren fachsprachlich-terminologischen Phraseologieforschung Ausgehend von einer kritisch-vergleichenden Diskussion linguistischer Theorien und Ansätze zur Phraseologieforschung und ihrer Relevanz für die Fachsprachenund Terminologieforschung (siehe dazu insbesondere Kjaer. Budin alle 1990) wird hier knapp eine theoretische Ausgangsposition für praktischmethodische Überlegungen skizziert. sollen diese hier nicht mitbehandelt werden. da dies auf der praktisch-methodischen Ebene bereits das Textmanagement (Galinski/Budin 1991) im weitesten Sinn betreffen würde. das nach Fleischer (Fleischer 1982:15) eine feste Wortverbindung mit der grammatischen Struktur einer Wortgruppe ist. Die drei Hauptkriterien für die Abgrenzung von Phrasemen von freien Kollokationen sind nach Fleischer (1982: 34 ff) 565 . Beispiel 1: einen Wechsel negoziieren to negotiate a draft négocier une traite negociar un giro (Storck 1989: 93) Beispiel 2: ein Amt antreten ein Amt ausüben im Amt bleiben (Haensch 1965: 148). diesen Prozeßbegriff zu definieren. In Beispiel 1 ergibt sich die Motivation des Phrasems aus der Tatsache. negoziieren) zwar als Termini auch selbständig vorkommen. bei fachsprachlich. Beispiel: to be called to the bar als Anwalt zugelassen werden (Glass 1982) Im Englischen ist der Idiomatizitätsgrad eindeutig höher als im Deutschen. 566 . Die Stabilität von fachsprachlich-terminologischen Phrasemen ergibt sich in erster Linie aus dem Grad ihrer Terminologisierung und ist somit vor allem durch das Kriterium der lexikalischen Einheit bestimmt. doch repräsentieren die genannten Phrasème ebenfalls abgrenzbare Prozesse. In diesen Beispielen ist die Gesamtbedeutung im terminologischen Sinne ein Begriff.terminologischen Phrasemen nicht ohne Differenzierung anwendbar. geht der Motivationszusammenhang meist nicht verloren. Bei fachsprachlich/terminologischen Phrasemen muß die Eigenschaft des «Idiomatischen» etwas umgedeutet werden. wobei sich interlingual oft große Unterschiede ergeben. wonach ein Phrasem idiomatisch ist. der Motivationsgrad verhält sich dazu umgekehrt proportional.(l)Idiomatizität (2)Stabilität (3)lexikalische Einheit. der Grundsatz. In Beispiel 2 sind die Verben zwar keine Benennungen mit terminologisch bestimmbarem Inhalt. So ist z.B.h. wenn die Gesamtbedeutung nicht aus den Bedeutungen der einzelnen autosemantischen Komponenten erschlossen werden kann. daß beide begriffliche Komponenten (Wechsel. der einen ganz bestimmten Prozeß repräsentiert. Vereinzelt kommen aber auch fachsprachlich-terminologische Phrasème mit hohem Idiomatizitätsgrad vor. d. wodurch sich ein relativ geringer Grad an Idiomatisierung ergibt: die Gesamtbedeutung des Phrasems ist aus einer der Komponenten ableitbar. Für die Anwendung in der Fachsprachenforschung müssen diese Kriterien allerdings adaptiert werden. sich aber zusammen gegenseitig im Phrasem bestimmen und eine nicht-triviale begriffliche Bestimmung des Phrasems notwendig machen. Obwohl fachsprachlich-terminologische Phrasème oft metaphorischen Charakter haben. ein terminologisches Phrasem. es wäre nicht einmal möglich. Begebung. das ein ganz bestimmtes Verfahren bezeichnet. «Ab­ und Anfuhr»* zu sagen. Diese Einheit ist für die Abgrenzung von fachsprachlich­terminologischen Phrasemen und freien fach­ sprachlichen Kollokationen eigentlich das entscheidende und primäre Kriterium: ohne semantisch­begriffliche Analyse ist es unmöglich. (das) Urformen von Metallen aus dem festen Zustand. Andererseits gibt es eine Reihe von fachsprachlich­terminologischen Phrasemen mit geringer Stabilität. Werkzeuge. Dieses Verfahren zerfällt in 4 Teilprozesse (deren Aufzählung einer sequentiellen Prozeßdefinition gleichkommt): Herstellung und Wiederverarbeitung der Pulver Formgebung Sintern Formgebung und Sintern sind auch in einem Arbeitsgang möglich T Weiterbearbeitung der Teile 567 . das begrifflich genau bestimmt und von anderen Verfahren unterschieden werden kann. diese Abgrenzung vorzunehmen. in dem Sinne. Beispiel: einen Wechsel negoziieren einen Wechsel begeben einen Wechsel ankaufen (Storck 1989: 93). die wir für unsere Zwecke auch terminologische Einheit nennen können (B udin 1990: 68).Aber auch hier ergeben sich Unterschiede: so sind zum Beispiel die Phrasème An­ und Abfuhr ­ pick up and delivery ­ camionnage au départ et à Γ arrivée ­ acarreo (S torck 1989: 13) sowohl semantisch (also begrifflich) als auch syntaktisch absolut stabil. d.h.E. Diese Synonymie (die bei diesem Beispiel nur im Deutschen vorhanden ist) ist auch schon auf der Benennungsebene gegeben: Negoziierung. Die zweite Einheit ist u. daß auch phraseologische Vollsynonyme auftreten können. Folgendes Beispiel zeigt die Notwendigkeit einer exakten terminologischen Analyse: Die Überschrift Werkzeuge für das Urformen von Metallen aus dem festen Zustand aus einem Lehrbuch (Günther/Lothmann 1974: 58 ff) enthält auf einer ersten Unterteilungsebene zwei terminologische Einheiten: 1. 2. Das dritte Kriterium ist die lexikalische Einheit. weshalb eine Definition wichtig wird. lassen sie sich nicht definieren. die bei der Untersuchung jargonhafter Phrasen entstehen. Die folgende Abbildung soll diesen Zusammenhang verdeutlichen: Fachsprache Kriterien : Idiomatizität Stabilität lexikalische Einheit nur z. Deshalb sollten diese fachsprachlichen Phrasème getrennt von terminologischen Phrasemen in Datenbanken verwaltet werden. zwischen fachsprachlichen Phrasemen und allgemeinsprachlichen Kollokationen ist ein typisches Beispiel für das (ewige) Abgrenzungsproblem zwischen Fachsprache und Allgemeinsprache. Da solche Phrasème in ihrer Gesamtbedeutung mehr als einen Begriff repräsentieren. Somit scheint aber das Abgrenzungsproblem nur verschoben worden zu sein: was ist der Unterschied zwischen einem terminologischen Phrasem und einem fachsprachlichen Phrasem? So kann etwa das Kriterium der lexikalischen (also terminologischen) Einheit nicht erfüllt sein.h. 568 . sie sind zugleich Mehrwortbenennungen und Phrasème. Der Unterschied liegt dann in der Varianz des Verdichtungsgrades der syntaktischen Oberflächenstrukturen. Die Abgrenzung zwischen terminologischen Phrasemen und allgemeinsprachlichen Phrasemen bzw. T. selbst auch MehrwortBenennungen sind. daß terminologische Phrasème. können aus Platzgründen hier nicht diskutiert werden. Die Probleme. erfüllt Allgemeinsprache fachsprachliche freie Phrasème allgemeinsprachliche Phrasème weitgehend terminologische allgemeinsprachliche erfüllt Phrasème Phrasème Alle bisher genannten Beispiele wären somit terminologische Phrasème.h. trotzdem ist eine Benennung im Phrasem enthalten. sondern höchstens erklären und durch Ko(n)texte erläutern. 2 Benennung versus (terminologisches) Phrasem: ein theoretisches und praktisches Abgrenzungsproblem Das zuletzt genannte Beispiel zeigt auch die Problematik der Abgrenzung zwischen Mehrwortbenennung und fachsprachlich-terminologischem Phrasem. daß zwischen beiden Kategorien ein großer Überlappungsbereich besteht. die eindeutig einen Begriff (und damit einen abgrenzbaren Prozeß repräsentierend) darstellen. d. Die Vermutung drängt sich auf. d.Wie bei fast allen Benennungen sind volle begriffliche Intension und Extension aus den Elementen der Benennungen nicht (ausreichend) erkennbar. ob Phrasème in der Praxis ebenso wie Mehrwortbenennungen behandelt werden sollen. Da Terminologiedatenbanken unterschiedlich eingesetzt werden.) (Wright/Budin 1991) konnte (wieder) deutlich nachgewiesen werden.von solchen Elementen in eigenen Einträgen (z. sondern auch auf den komfortablen Zugriff auf Elemente terminologischer oder phraseologischer Einheiten (Lemmatisierung) und die Erfassung . aber auch bei Softwareentwicklern werden nun Konzepte zur übersetzungsorientierten Phrasemverwaltung in Terminologiedatenbanken entwickelt und implementiert. Komplexe Benennungen und fachsprachlich-terminologische Phrasème wurden bisher häufig nicht beachtet oder nicht erfaßt. wichtig ist die pragmatisch-praktische Ersetzbarkeit des Datendesigns: die Benutzer müssen jene Informationen rasch und unkompliziert finden können. als auch angesichts eines (meist) schon vorhandenen Datenbankdesigns (und der entsprechenden Datenstrukturen) getroffen werden (siehe den «Entscheidungsbaum» von Galinski 1990:77). das Suffixoid -itis in der Medizin als unselbständiges Morphem. In einer unlängst durchgeführten empirisch-komparativen Analyse der Datenstrukturen von 30 verschiedenen Terminologiedatenbanken (mainframe. ist anzunehmen.soweit sinnvoll/notwendig . also getrennt von (herkömmlichen terminologischen) Einträgen 569 . mini. wie das zugrundeliegende Datendesign praktikabel ist.3 Übersetzungsorientierte Phraseologieverwaltung in Terminologiedatenbanken: praktische Probleme und Strategien Die bisherige Praxis der Terminologieverwaltung in Datenbanken hat im wesentlichen den Stand der theoretischen Diskussion reflektiert: in erster Linie ging es um die Verwaltungvon Benennungen (meist einfacherer Struktur). Aufgrund des gestiegenen Problembewußtseins bei Sprachendiensten. daß das fehlende Augenmerk auf Phrasème nicht überall Probleme verursacht hat. PC sowie methodische Leitfäden etc. die sie für ihre eigene Arbeit benötigen. Dieses Manko bezieht sich nicht nur auf Phrasème aller Art. Dabei gilt jedoch stets der Grundsatz: eine Terminologiedatenbank kann nur so gut sein. Wird etwa das bereits erwähnte Phrasem einen Wechsel negoziieren in einem eigenen Eintrag verwaltet. Doch wie unterschiedlich auch Informationen unterteilt werden mögen. oder ob sie getrennt von diesen in eigenen Einträgen oder sogar in eigenen Dateien eingetragen werden sollen. Ausgehend vom terminologischen Eintrag al s grundlegende Einheit für die Verwaltung von terminologisch relevanten (mehrsprachigen) Informationen stellt sich die Frage. als einer großen Anwendergruppe war dies auf jeden Fall ein größeres Manko. Für Übersetzer und Dolmetscher. das trotzdem einen medizinischen Fachbegriff bezeichnet).B. Diese Entscheidung muß sowohl vor dem Hintergrund der theoretisch-methodologischen Diskussion. wie stark verschiedene Ansätze der Terminologieverwaltung in Datenbanken und ihre konkreten Implementierungen divergieren. Im Wörterbuch. sollten solche Einheiten (etwa als grammatikalisch-linguistische Information) als Phrasème gekennzeichnet werden. Wenn es als gesichert erscheint. In einer benennungsorientierten Terminologiedatenbank kann man das terminologische Phrasem einen Wechsel negoziieren in einer eigenen Phraseologiedatei erfassen und verwalten. In einer entsprechend komplexen Terminologiedatenbank sollten alle diese Zugriffe kein Problem sein.im Rahmen einer Terminologiedatei.für Wechselund negoziieren ist aufjeden Fall sicherzustellen. unter W findet sich aber nicht einmal ein Hinweis auf die Existenz dieses Eintrags! Auch von den bereits erwähnten Synonymen (einen Wechsel begeben etc.) gibt es keinen Verweis auf diesen Eintrag. aus dem dieses Beispiel entnommen wurde. da dies Such.wie aus Gründen der methodischen Exaktheit empfehlenswert ist . Im Datenbankdesign könnte also folgende Struktur vorliegen: negoziieren Dieser Struktur liegt die Annahme zugrunde.und Sortiervorgänge erleichtern kann. sollte es als solches gekennzeichnet und wie eine Benennung verwaltet werden. daß negoziieren terminologisch genügend bestimmbar und nicht bloß ein semantisch angereichertes Funktionsverb ist. Erfaßt man terminologische Phrasème . ist es interessanterweise unter N gereiht. daß es sich um ein terminologisches Phrasem handelt. daß im Retrievalprozeß die entsprechenden Verweise und Querverbindungen zu diesen Einträgen hergestellt sind. Bei der Querverbindung zwischen terminologischen (Grund-)Einträgen und PhrasemEinträgen ist folgender Fall die Regel: Ein terminologischer Eintrag ist mit mehreren fachsprachlichen Phrasem-Einträgen verknüpft: 570 . Amtsantritt. Für die mehrsprachige Textgestaltung (multilingual technical writing) ist es wichtig. da hier der Funktionsverbcharakter überwiegt und terminologische Einheiten für diese Verben nicht identifizierbar sind. Amtsausübung). Dies gilt auch für fachsprachliche Phrasème. antreten. Im Deutschen wird durch Verdichtung auf der sprachlichen Oberfläche (meist durch Nominalisierung und Komposition) auch ein stärkerer Terminologisierungsgrad erreicht (Amtsverbleib. möglichst viele Textbausteine klassifizieren und (computergestützt) bearbeiten zu 571 . In terminologischen Einträgen ist es üblich. Eine Suchmöglichkeit nach diesen Verben könnte allerdings nützlich sein. ausüben und bleiben als eigene terminologische Einträge zu führen. den unterschiedlichen Informationsarten entsprechend verschiedene Datenkategorien (konkret als Datenfelder) zu unterscheiden.Beispiel: In diesem Fall wäre es wohl nicht angebracht. Folgende Datenkategorien erscheinen für die Verwaltung fach sprachlicher/ terminologischer Phrasème ausreichend: fachsprachliches Phrasem (als Haupteintrag) phraseologische Synonyme Varianten (orthographischer Art) phraseologische Elemente (Teilkomponenten mit Querverweisen auf terminologische Einträge) Kurzform/Vollform Symbol (als Teil eines Phrasems) Antonym zu Haupteintragsphrasem Phrasembestimmung (Prozeßdefinition) Ko(n)text Tabellen/Formeln/Illustrationen (für die graphische Darstellung komplexer Prozeßabläufe) geographische Beschränkung Inhouse-Phrasem Trademark/Warenzeichen (als Teil eines Phrasems) genormtes Phrasem etc. können. __!_> —L. Das folgende B eispiel aus einem Lehrbuch für Mathematik soll zeigen. 2. bzw. der Zahlengeraden.. 3). dann ist zu der gegebenen Ungleichung Γ. die gegebene Ungleichung durch äquivalente Umformungen in eine Grundform (einfachste Form) zu überführen. Veranschaulichung am Zahlenstrahl (Bild 5/12) Diese Ungleichung χ + 4 < 8 hat im Bereich Q+ der gebrochenen Zahlen die Lösungsmenge L={r. die Ungleichung Τλ + Τ<Τ2+Τ bzw. —!-< —?­¡ wobei Τ im gesamten Variablengrundbereich definiert und positiv ist. die Ungleichung T2 > Γ. wobei Τ im gesamten Variablengrundbereich definiert und negativ ist. 1. durch systematisches Probieren in Tabellen. die Ungleichung Τί·Τ<Τ2·Τ. TrT<T2­T. bzw. Anwenden der Umkehroperationen. wobei Τ im gesamten Variablengrundbereich definiert ist. z. (Hilbert 1987: 218) 572 . aus der die Lösungen ermittelt werden können.B.. die Ungleichung Τχ·Τ>Τ2·Τ. Τ Τ 4. Für das äquivalente Umformen von Ungleichungen gelten folgende Regeln: Wenn für die Terme Γ. Τ Τ 3. BEISPIEL 5/42 Die Ungleichung χ + 4 < 8 hat im Bereich der natürlichen zahlen die in der Tabelle ermittelten Lösungen: X 0 4 1 5 2 6 3 7 x+4 Die Lösungsmenge ist L = {0. Veranschaulichung am Zahlenstrahl (Bild 5/13) » » f r je I I > 0 1 2 3 4 5 χ Bild 5/12 (2) Kalkülmäßiges Lösen von Ungleichungen I I I I k I I I 0 12 Bild 5/13 3 4 5 6 7 Ziel des Lösens von Ungleichungen ist es. Veranschaulichungen auf dem Zahlenstrahl bzw. T2 keine Einschränkungen gelten.xeQtÅx<4). 2. < T2 äquivalent 1. daß auch komplexe Themen als terminologische Phrasème aufgefaßt werden können: (1) Inhaltliches Lösen von Ungleichungen Einfache lineare Ungleichungen können durch inhaltliche B etrachtungen gelöst werden. Der Textteil in diesem Beispiel zeigt. p. 4 Ausblick Die vorangegangenen Überlegungen haben u. ineineGrundformüberführen. aber auch fachsprachliche Phrasème verändern können. das in einem authoring system als Standardtextmaske gespeichert sein könnte.In diesem Beispiel kann etwa das Thema «Lösen algebraischer Ungleichungen» als fachsprachliches Phrasem aufgefaßt werden.. W. 70-86 573 . Für die exakte Differenzierung und Abgrenzung von Phänomenen im Spannungsfeld zwischen «Terminologie» und «Text» (als prototypische Begriffe hier aufgefaßt). Für das äquivalente Umformen von Ungleichungen gelten folgende Regeln. gezeigt. Terminological analysis of LSP phraseology. p.B.a. Bei der computergestützten Texterstellung sollte es möglich sein. Leipzig: VEB. da sowohl der kontextuelle Zusammenhang als auch die individuelle Genese eines bestimmten Textes durch mehrmaliges Überarbeiten solche teilstabilisierten Textblocks. Terminology and phraseology. no. Standard textblocks und variablen Textstrukturen ist für die Texterstellung und -rezeption von großer Bedeutung. 1982 GALINSKI. Auch die darauffolgende Präsentation der Äquivalenzen von Ungleichungen folgt einem festen Schema. sind noch zahlreiche empirische Untersuchungen notwendig.. Eine Versionenverwaltung in der Textdokumentation wird unabdingbar. C. wie dies Phrasème verschiedener Art darstellen.. 1-2. daß der Übergang von fachsprachlichen Phrasemen zu sogenannten Standardtextteilen fließend ist. daß die Behandlung von Phrasemen von (bereits bestehenden oder zu erstellenden) Datenbankdesigns abhängig ist. in dem zwei mathematische Fachbegriffe kalkülmäßig lösen und algebraische Ungleichung zu einem Themabegriff verdichtet werden. in komfortabler Weise Textblocks verschiedener Länge und unterschiedlicher Variabilität speichern und bei Bedarf aufrufen und verändern zu können (z. Terminology Science & Research 1 (1990). die gegebene Ungleichung. Bisherige theoretische Ansätze der Terminologieforschung müssen ebenso revidiert und erweitert werden wie textlinguistische Beschreibungsmodelle. BIBLIOGRAPHIE BUDIN. Phraseologie der deutschen Gegenwartssprache. Der oben erwähnte fließende Übergang von komplexen Benennungen (einschließlich terminologischer Phrasème) zu fach sprachlichen Phrasemen. Terminology Science & Research 1 (1990). 64-69 FLEISCHER.. G. 1-2.). no. S. Hamburg: Storck. Englische Rechtssprache./ BUDIN. Α. Comprehensive quality control in standards­text production and retrieval. G. 1­2. Phraseology research ­ state of the art. Terminology Science & Research 1(1990). Working Group A&I 7. G. Christian GALINSKI Infoterm Heinestraße 38 A­1021 Wien 574 . Ohio. Cleveland. p. A. Cy LOTHMANN. Comparative analysis of data categories used in terminology data bases. Working document for Text Encoding Initiative.GALINSKI. no. 1­2. In: Proceedings of the Symposium on Standardizing Terminology for Better Communication: Practice. C/BUDIN.1991 (manuscript) Praktische Beispiele aus: GLASS. 3 ­ 20 PICHT. practical guidelines and exchange formats. G. p. Leipzig: VEB. H. 12­14 June 1991 KJAER. 1982 GÜNTHER. 1987 STORCK K.L.. München: Hueber. Wörterbuch der internationalen Beziehungen und der Politik (Deutsch ­ Englisch ­ Französisch ­ Spanisch). 1989 Dr. Wiesbaden/Berlin: Bauverlag. Ur­ und Umformwerkzeuge. Gerhard BUDIN. no. 1974 HAENSCH. Berlin: VEB. Terminology Science & Research 1 (1990). LSP phraseology from the terminological point of view. ASTM. Fachausdrücke in vier Sprachen aus Handel und Verkehr (Deutsch ­ Englisch ­ Französisch ­ Spanisch). G. and Results. G. 1965 HILBERT.E. Mathematik.O. 33­48 WRIGHT. Applied Theory. spielten im Rahmen der Übersetzerausbildung eine unterschiedliche Rolle. mit anderen Worten. daß sie hier wichtige Schwerpunkte ihrer bisherigen und sicherlich auch ihrer künftigen Arbeit sieht. nämlich Übersetzung und Übersetzungsdidaktik. D. Terminologie und Phraseologie spielen bzw. am Ende des Symposions Phraséologie et terminonologie en traduction et en interprétation ein Fazit zu ziehen. mit der Entscheidung für die Themenbereiche Terminologie und Phraseologie bringt die ETI zum Ausdruck. ist ebenso ehrenvoll wie schwierig. Zwar 575 . wenn der Jubilar ein so renommiertes Institut ist wie die Ecole de Traduction et d'Interprétation der Universität Genf.h. Geburtstags abgehalten wird. daß sie ein Teil von Sprache (nicht etwa nur von Fachsprache) ist.auch im Bereich des gemeinsprachlichen Übersetzens von wesentlicher Bedeutung. Dies folgt aus dem Wesen der beiden Bereiche: Für die Phraseologie ist wesenskonstitutiv. ja ohnehin nicht möglich wäre Ich will mich daher darauf beschränken.·· Phraseologie und Übersetzen Ergebnisse und Perspektiven Reiner Arntz Die Aufgabe. Deshalb hat natürlich auch die Wahl des Themas für das Symposion. sie ist .im Gegensatz zur Terminologie . die eine Fülle von Anregungen und Erkenntnissen geboten hat. die zunächst einmal verarbeitet werden wollen. das anläßlich dieses 50. eine programmatische Bedeutung. besonders dann..und damit auch terminologische Fragen erst seit Mitte der 70er Jahre stärker in den Blickpunkt des Interesses getreten. der mir aus meiner eigenen Arbeit besonders vertraut ist. Ihnen einige subjektive Eindrücke vorzutragen und insbesondere auf die Frage eingehen. in welchen Bereichen das Symposion Anregungen für weiterführende Arbeiten gegeben hat. In der Übersetzerausbildung sind Fachtexte . daß zahlreiche Veranstaltungen parallel stattgefunden haben. wenn ich versuchen würde. was angesichts der Tatsache. Es wäre daher vermessen und würde meine Möglichkeiten übersteigen. Geburtstag ist ein wichtiges Ereignis. hier eine Zusammenfassung oder Auswertung des gesamten Symposions zu geben. Dabei möchte ich den Schwerpunkt auf den Bereich legen. Denn es geht um eine Veranstaltung. Ein 50. Diese Öffnung der Terminologieausbildung wurde begleitet von einer Perspek­ tivenerweiterung im Bereich der Fachsprachenforschung. ist naheliegend. von denen in früheren Jahren so häufig die Rede war. eine Entwicklung. Der Grund liegt zum einen darin. Dies ist von besonderer Relevanz in der Übersetzerausbildung. Daraus ergibt sich zugleich. geleistet worden waren. 576 . aber auch darin. wo Terminologiearbeit ja letztlich mit Blick auf das Übersetzen geleistet wird. Daher konnten bereits in einer relativ frühen Phase der Übersetzerausbildung phraseologische Erkenntnisse aus der (gemeinsprachlich orientierten) Linguistik bzw. Aber auch die Terminologieausbildung hat im Laufe der Zeit eine bemerkenswerte Entwicklung erfahren. D. die im September 1988 an der Universität Genf stattfand. Im Rahmen der immer intensiver werdenden B eschäftigung mit Fachtexten im Rahmen der Übersetzerausbildung trat dann auch die Terminologie immer stärker in den Mittelpunkt des Interesses. vor allem in der Normung. doch geschah dies eher unsystematisch. die es herauszuarbeiten gilt. Satz. daß man soweit wie möglich auf die Ergebnisse der gemeinsprachlich orientierten Phraseologieforschung zurückgreift. bestätigt. traten nach und nach Phrase.hat man sich auch früher bereits mit Fachtexten beschäftigt. diese Entwicklung fand ihren ganz konkreten Niederschlag darin. aus der Lexikographie genutzt werden. daß wichtige methodisch­ theoretische Vorarbeiten. Es liegt auch nahe. als man über das Thema Terminologie noch recht wenig nachgedacht hat. im Bereich der technischen Terminologien. daß der Terminus das mit Abstand wichtigste Element der Fachsprache darstellt. die man mit den Worten «vom Fachwort zum Fachtext» charakterisieren könnte. nachdem auch hier zunächst der Terminus im Mittelpunkt der Untersuchungen gestanden hatte.. die zu einer Öffnung in verschiedene Richtungen und nicht zuletzt zu einer Überwindung der vielfach recht willkürlichen Unterteilung in sogenannte «Schulen» geführt hat. denn die Phrase stellt ja das unverzichtbare Bindeglied zwischen Terminus und Text dar. auf die sich die Ausbildung stützen konnte. Das gilt wiederum in besonderem Maße im Rahmen der Übersetzerausbildung. zahlreiche Parallelen. Textumgebung in den Blickpunkt. Dies hat nicht zuletzt die Rencontre internationale sur Γ ensei­ gnement de la terminologie. Wenngleich Aspekte der Phraseologie von Anfang an im Rahmen der Terminologieausbildung eine gewisse Rolle spielten. und hier ging es nun einmal ­ von wichtigen Ausnahmen abgesehen ­ in allererster Linie um den Terminus. lag der Schwerpunkt der Betrachtung zunächst auf dem Terminus im engeren Sinne. Text. Daß dabei das besondere Interesse der Phraseologie in ihren unterschiedlichen Erscheinungsformen gilt.h. daß phraseologische Probleme ­ implizit oder explizit ­ in der Übersetzerausbildung schon zu einer Zeit eine Rolle gespielt haben. neben unbestreitbaren Unterschieden. denn es gibt. daß an einer Reihe von Instituten das Fach Terminologie in das Curriculum für Übersetzer integriert wurde. des angehenden Übersetzers über das eigene (übersetzerische) Handeln im Laufe der Zeit zu einem integrierenden Bestandteil der Ausbildung geworden. Nicht zuletzt unter dem Einfluß dieses heilsamen Drucks hat sich auch innerhalb der Übersetzungswissenschaft eine Öffnung vollzogen: in dem Bemühen. für einander nutzbar zu machen.bzw. und andererseits darum. Denn jede Überbetonung theoretischer Aspekte hat zur Folge. Auch hier hat sich. werden in immer stärkerem Maße Erkenntnisse der Fachsprachenforschung und der Textlinguistik in übersetzungswissenschaftliche Überlegungen einbezogen. wie ich meine. daß sie einen Bezug zur Praxis bzw. Dies ist das Ergebnis einer bisweilen schwierigen Entwicklung. als dies noch vor zwanzig Jahren der Fall war.denn hier sind fachsprachliche und gemeinsprachliche Ausbildungselemente auf allen Ausbildungsebenen eng miteinander verknüpft. mit Hinblick auf das Übersetzen und die Übersetzungsdidaktik besonders interessante 577 . Erkenntnisse aus unterschiedlichen Teilbereichen der Sprachwissenschaft zusammenzuführen bzw.ein recht solides sprach. theoretische Grundlagen zu bieten. die Berücksichtigung von Erkenntnissen anderer Teilgebiete der Sprachwissenschaft wurde ganz entscheidend dadurch begünstigt.wenn auch schwierige . in einen praxisorientierten Studiengang im nachhinein Theorieelemente einzufügen. Hierzu hat das Symposion einen wesendichen Beitrag geleistet. bieten m. Tatsächlich ist es nicht ganz ohne Risiko. Die allmähliche Einbeziehung größerer sprachlicher Einheiten in die Terminologieausbildung bzw. von denen das Übersetzen und die Übersetzungsdidaktik in konkreter Weise profitieren können.E. zu den praxisorientierten Studienelementen aufweisen müssen. ist das kritische Nachdenken des Übersetzers bzw. Es geht also einerseits darum.im Gegensatz zur Situation von noch vor zwanzig Jahren . Drei Aspekte. Es herrscht weitgehend Einigkeit darüber. daß die unverzichtbare Praxisorientierung der Ausbildung Schaden nimmt. daß übersetzungswissenschaftliche bzw.Fertigkeit gesehen wurde. daß es . in der Übersetzerausbildung ein Gleichgewicht zwischen Theorie und Praxis herzustellen. so daß eine unnötige Abgrenzung zwischen fachsprachlicher und gemeinsprachlicher Phraseologie nur zu Verwirrung führen kann. die nicht immer einhellig begrüßt worden ist. übersetzungswissenschaftliches Fundament für die Übersetzerausbildung gibt. Sprachwissenschaftliche Lehrveranstaltungen im weitesten Sinne des Wortes sind in vielen akademischen Ausbildungsinstituten fester Bestandteil des Lehrangebots. ganz allgemein sprachtheoretische Ausbildungsanteile im Rahmen der Übersetzerausbildung der Legitimation bedürfen. Mit anderen Worten : Während das Übersetzen zunächst als eine . wenn man versucht. mittlerweile eine realistische Einschätzung durchgesetzt. gleichzeitig fließen sprachwissenschaftliche Erkenntnisse heute viel stärker in die Gestaltung der übersetzungspraktischen Lehrveranstaltungen ein. die in einer größeren Zahl von Referaten behandelt wurden. und zwar 1) das Verhältnis zwischen Phraseologie und Sprachvarietäten 2) kontrastive Gesichtspunkte 3) übersetzungspraktische Gesichtspunkte. Dieser textsortenspezifische Rahmen muß zunächst einmal auf intralingualer Ebene abgesteckt werden. in noch stärkerem Maße als bisher für den Bereich der fachsprachlichen Phraseologie Erkenntnisse der Fachsprachenforschung. Als Ergebnis ist eine größere Klarheit bezüglich der Struktur der Phrase zu erwarten. insbesondere der Fachtexttypologie und der Fachtextanalyse. Hierzu sind eine Reihe fruchtbarer Überlegungen angestellt worden. Ich möchte diese drei Aspekte im folgenden in aller Kürze beleuchten: 1) Phraseologie und Sprachvarietäten In mehreren Referaten wurde der Unterschied zwischen gemeinsprachlicher und fachsprachlicher Phraseologie herausgearbeitet. Dabei bietet sich ein systematischer Einsatz der LDV an. Letztlich ist es nicht so entscheidend. daß möglichst viele Textsorten zu unterschiedlichen Sachgebieten analysiert werden. wobei sich eine Unterscheidung in textexterne und textinterne Faktoren durchgesetzt hat.ganz abgesehen von dem Fall. zu nutzen. das Wesentliche ist. mit dem Ziel einer statistischen Auswertung von Häufigkeitsverteilungen bestimmter Lexemverbindungen. Es geht darum. die am einfachsten dadurch zu lösen wären. welchen methodischen Ansatz man bei der Textanalyse im einzelnen wählt.a. den die Phrase in den verschiedenen 578 . u. Bei den textextemen Faktoren geht es um die Einbettung des Textes in einen kommunikativen Zusammenhang und bei den textinternen Faktoren um eine systematische Betrachtung des Textes auf den verschiedenen Ebenen . Dabei stellen sich Probleme der Vergleichbarkeit von Texten. bevor man an einen interlingualen Vergleich der Ergebnisse denken kann. die den Vergleichsmaßstab abgäbe. insbesondere bezüglich des Grades der Stabilität. womit zugleich die in der Linguistik intensiv diskutierte Frage der Sprachvarietäten angesprochen ist. Hier liegt es nahe. daß der Autor bewußt von den Konventionen einer Textsorte abweicht. daß man die Texte an einer umfassenden Texttypologie spiegeln würde.Anregungen für die weitere Arbeit.von der Makrostruktur bis hinunter zu den grammatischen Kategorien und den Stilmitteln. diejeweiligen textsortenspezifischen Variationsmöglichkeiten zunächst anhand einer repräsentativen Auswahl von Beispieltexten zu ermitteln. Denn selbst stark konventionalisierte Textsorten bieten einen nicht unerheblichen Spielraum für die individuelle sprachliche Gestaltung . bleibt nur die Anwendung eines einheitlichen Analyseschemas. Da es eine solche umfassende Texttypologie trotz verdienstvoller Ansätze aber noch nicht gibt. so dürfte das insbesondere daran liegen. sind gründliche intralinguale Untersuchungen eine zwingende Voraussetzung dafür. wobei Sprachvergleich nicht notwendigerweise Übersetzungsbezug impliziert. wobei ein wichtiger Aspekt die Maschinelle Übersetzung ist. der Grund für diese Unterschiedlichkeit lag z. die im interlingualen Vergleich große Divergenzen aufweisen. Erst in einem anschließenden Schritt sollten dann die in den einsprachigen Untersuchungen gewonnenen Ergebnisse miteinander verglichen werden. Vergleiche auf unterschiedlichen Sprachniveaus u. sinnvoll und notwendig ist. Übersetzungen/Originale.s.w. Auch wenn man dies berücksichtigt. Denn insbesondere aufgrund der vielfältigen Variationsmöglichkeiten. bleiben teilweise methodische Inkonsistenzen. ohne daß hierdurch wohlgemerkt die begriffliche Basis tangiert werden müßte. in den sehr verschieden strukturierten Corpora: Fachsprache/Gemeinsprache. Die Ergebnisse solcher Untersuchungen können auf vielfältige Weise nutzbar gemacht werden.h. Untersuchungen dieser Art stellen eine entscheidende Vorstufe für kontrastive Arbeiten dar. Einigkeit herrscht aber sicherlich dahingehend. 2) Kontrastive Gesichtspunkte Wir haben zahlreiche Referate zu sprachvergleichenden Themen gehört. es kann im Laufe der Zeit zu einer immer größeren sprachlichen Verdichtung kommen. die hier festzustellen ist.T. es ist daher erfreulich. Wenn es bislang relativ wenig konkrete Untersuchungen in diesem Bereich gibt.Stadien ihrer Entwicklung aufweist. Besonders interessant sind in diesem Zusammenhang natürlich solche Textsorten bzw. Fachgebiete. ist zusätzlich zu den durch die unterschiedlichen Sprachsysteme vorgegebenen Divergenzen insbesondere auf zwei Faktoren zurückzuführen: Zum einen unterscheiden sich die gesetzlichen 579 . daß Fragen der Rechtssprache auf diesem Symposion eine wichtige Rolle gespielt haben.. Die große strukturelle Vielfalt. der zahlreiche Fachgebiete und Textsorten umfaßt. Denn wichtiger noch als in der Gemeinsprache ist in der Fachsprache ein dynamischer Aspekt: Die Phrase kann ja durchaus eine Vorstufe auf dem Wege hin zum Terminus sein.und zwar getrennt voneinander. Denn es muß zunächst einmal das soeben skizzierte Verfahren an einer repräsentativen Auswahl von Texten in beiden zu untersuchenden Sprachen durchgeführt werden . die innerhalb der einzelnen Sprachen auf der Ebene der Benennung bestehen. daß solche Arbeiten sehr aufwendig sind. Dies gilt nicht zuletzt für den Bereich der Rechtstexte. Dabei war eine Vielfalt von methodischen Ansätzen festzustellen. daß ein umfassender interlingualer Textsortenvergleich. d. daß interlinguale Untersuchungen erfolgreich durchgeführt werden können. wobei es in erster Linie um Wörterbücher und Terminologische Datenbanken ging. Kategorien von Kontexten zu 580 . die sich weder aus sprachlichen noch aus juristischen Gründen zwingend ergeben. insbesondere auf der lexikalischsyntaktischen Ebene. daher ist ein wichtiges Desiderat der Aufbau umfassender multilingualer Textbestände. Aus diesen Unterschieden in der Makrostruktur ergeben sich zwangsläufig Unterschiede hinsichtlich der Mittel zur Herstellung von Textkohäsion. in dem man lebt und arbeitet. folgende Fragen: . fachspezifischen Konventionen beruhen. daß wirklich aussagekräftige Textcorpora nur in intensiver internationaler Zusammenarbeit aufgebaut werden können. daß ungeachtet des hohen Standardisierungsgrades von Rechtstexten dem jeweiligen Autor ein nicht unerheblicher Spielraum verbleibt.Welches Verhältnis besteht zwischen Definition und Kontext? Diese Frage ist von besonderem Interesse angesichts der Versuche. So weisen deutsche und französische Gerichtsurteile in ihrer Makrostruktur erhebliche Unterschiede auf. und zwar die Frage der Berücksichtigung phraseologischer Angaben innerhalb terminologischer Datenbestände oder . In zahlreichen Datenbanken werden phraseologische Angaben im weitesten Sinne dem Datenfeld «Kontext» zugewiesen.a. die sich nicht zwingend aus den vorgegebenen Argumentationsstrukturen ergeben.weit mehr noch als auf der intralingualen Ebene . ein repräsentatives Textcorpus in der Sprache des Sprachgebietes aufzubauen. an der sich Methoden und Probleme des interlingualen Fachtextvergleichs auf allen Ebenen besonders gut veranschaulichen lassen. Wenn man zudem bedenkt. zum anderen haben sich innerhalb der einzelnen Rechtskreise spezielle Formen des Argumentierens durchgesetzt. Hinzu kommen weitere Divergenzen insbesondere auf der syntaktischen Ebene.noch konkreter . Wenn man sich vor Augen führt. dann wird deutlich. 3) Übersetzungspraktische Gesichtspunkte Wie lassen sich die hier skizzierten theoretischen Überlegungen zur Phraseologie für das Übersetzen praktisch nutzbar machen? Zu dieser Frage wurden auf diesem Symposion in mehreren Referaten konkrete Antworten gegeben. sondern aus unterschiedlichen Argumentationsstilen resultieren. Allerdings stellt sich bei allen Formen des interlingualen Textvergleichs . Hier stellen sich u.ein gravierendes praktisches Problem: Grundvoraussetzung für den Vergleich von Originaltexten auf allen relevanten Ebenen ist adäquates Quellenmaterial in beiden Sprachen. daß Gerichtsurteile eine Textsorte sind. wie schwer es ist. der die Terminologischen Datenbanken betrifft.bzw. sondern aufsprach. dann wird deutlich.innerhalb des einzelnen Datensatzes.Grundlagen in den einzelnen Ländern. Ich möchte hiernur auf einen Punkt eingehen. gegebenenfalls sogar für einen speziellen Zweck kreiert werden? Für die genannten sehr unterschiedlichen Lösungsansätze gibt es ja konkrete Beispiele.Welchen Umfang soll schließlich der einzelne Kontext haben? Geht es hier um phraseologischen Angaben im engeren Sinne oder um ganze Textpassagen? Beide Auffassungen wurden von Referenten im Rahmen des Symposions vertreten. daß die Anwendung terminologischer Arbeitsergebnisse auf den konkreten Fachtext ein hohes Maß an Flexibilität erfordert. explikative. zur Fachsprachenforschung und. Hierbleibt sicherlich noch einiges zu tun. assoziative Kontexte. . das Fach Terminologie einzuführen. mit Einschränkungen. daß etliche dieser Fragen sich nicht abstrakt beantworten lassen und daß es hier erst recht keine Patentlösungen geben kann.unterteilen. Als Ergebnis für die Ausbildung ist festzuhalten: Es besteht Einigkeit darüber. das didaktische Potential der Phraseologie und die in diesem Bereich gesammelten Erkenntnisse so gut wie möglich zu nutzen. also beispielsweise definitorische.soweit solche bereits vorliegen . . sie sind also durchaus realistisch.Welche Auswahlkriterien gelten für Kontexte? Mit anderen Worten: sollen nur Originalkontexte aufgenommen werden oder dürfen Kontexte adaptiert. ob ein definitorischer Kontext lediglich an die Stelle der Definition tritt oder ob er zusätzlich zur Definition aufgenommen wird. Aber auch zu dieser Problematik hat das Symposion interessante Anregungen gebracht. Somit hat das Symposion die bisherige Arbeit der ETI in diesem Bereich bestätigt: Es war sinnvoll. damit schlägt sie die Brücke von der Terminologieausbildung zu theoretisch orientierten Lehrangeboten in diesen Bereichen der Sprachwissenschaft.ihre Verbreitung.Eine weitere Entscheidung. weil sonst möglicherweise eine völlige Überfrachtung des Datenbestandes droht. eine weitere Ausbildungskomponente zu etablieren. . Denn eine umfassende Berücksichtigung der Phraseologie als Bindeglied zwischen dem Terminus und größeren sprachlichen Einheiten verhindert. 581 . und es war sinnvoll. Auf theoretischer Ebene stellt die Phraseologie die Verbindung zur Textlinguistik. auch zur Maschinenübersetzung her. Die Antwort muß sich danachrichten. Daraus ergibt sich als Desiderat die Entwicklung klarer Kriterien für die Nutzerforschung und . Auf praktischer Ebene schafft sie die Verbindung zum fachsprachlichen Übersetzen. sondem darum. daß Terminologiearbeit als etwas Isoliertes betrachtet wird und daß sie möglicherweise sogar zum Selbstzweck wird. dort geht es vor allem darum zu veranschaulichen.für welchen Nutzerkreis der Datenbestand bestimmt ist. Gerade dieser letzte Punkt zeigt deutlich. daß phraseologische Aspekte in die Terminologieausbildung einbezogen werden müssen. lautet: Wieviele Kontexte/Textbeispiele sollen überhaupt aufgenommen werden? Diese Frage muß entschieden werden. die es aufzugreifen gilt. phraseologischen Aspekten in diesem Rahmen breiten Raum zu gewähren. Hier geht es beispielsweise um die Entscheidung. die beim Aufbau eines terminologischen Datenbestandes zu treffen ist. Es geht also nicht darum. daß hier nicht nur Probleme präsentiert wurden. Reiner ARNTZ Dekan Fachbereich III .E. daß sie konkrete Ergebnisse bzw. und ich habe mich deshalb. nämlich Bilanz zu ziehen und die Weichen für die Zukunft zu stellen. ganz bewußt auf einen Teilaspekt. vielmehr darin. Prof. Damit haben die Veranstalter das Ziel. nämlich das Übersetzen und die Übersetzungsdidaktik. Dr. Der besondere Wert der Veranstaltung lag m. beschränkt.Sprachen und Technik Universität Hildesheim Marienburger Platz 22 D-3200 Hildesheim 582 . Lösungswege aufgezeigt hat.Ich konnte hier nur einige Punkte aus einer äußerst vielfältigen und vielgestaltigen Veranstaltung herausgreifen. das sie sich mit diesem Symposion gesetzt hatten. Vor allem ging es mir darum zu zeigen. voll und ganz erreicht. wie eingangs gesagt. Success in vocational education is thus based on a sound balance between practice and research. of terminology. as practised here at Geneva. the definition of needs and the presentation of problems. the research for which can be pursued separately. more or less clearly identified. for equipping the future professional with the flexibility and adaptability increasingly required and finally as an inspiration for both teacher and student teacher. But let usfirstlook at some of the basic issues which this symposium has brought to the fore. This conference has stressed both. Atimeof celebration is also a time for reflection upon past achievements and future prospects. justifies its separate identity inside a university but outside traditional faculties in that it gives a vocational education and by the fact that its teachers are all practitioners of either translation or interpreting. The general interest of this symposium consisted for me in the encounter of research. as demonstrated in many excellent papers describing solutions to problems of translation and interpreting. A school like the ETI. or indeed now. differs. is necessary for the student and the teacher alike. on the other hand from vocational training given at technical colleges because the professional practice nowadays requires the support of research and consequently the full integration of research into teaching. Professional practice. practices and skills. Vocational education. as well as the description of some solutions. 583 .Future Developments and Research in Phraseology and Terminology related to Translation Juan Carlos Sager In this summing up I propose to limit myself to drawing some personal conclusions about what I have learnt and found valuable and to point out what I perceive to be the orientation of existing and future research. research is necessary for the development of the subject. It is this need for research which distinguishes vocational education provided in the environment of universities from technical training at colleges where the emphasis is on skills. In the homeplace of Ferdinand Saussure. It took some 2000 years of practice before it was decided to institute courses for translators and interpreters. is a relative newcomer and adjustments are being made on both sides. Research into translation is a sine qua non.But research does not run a smooth path. Universities providing vocational education for such complex professions as translation and interpreting must constantly adapt to new circumstances in the professional environment. while translators deal with acts of "parole". is largely ignored because it is considered non. In the field of translation. To explain this difference. It can be repetitive. Firstly. it can lead up dead alleys. which testifies to a lively interaction of these sectors and to Geneva's position in the mainstream of this work. has not found favour in courses for translators. contribute in their own way to piecing together the puzzle of this mysterious process we so confidently practice without fully understanding it. All lexical studies. phraseology and other lexical items function on two different linguistic and cognitive planes and have a different focus. we must stress that translation and that group of linguistic activities concerned with the identification and processing of terminology. What research there is. as on this occasion. the old forget and may repeat themselves. reading-comprehension. including terminology. but we have also discovered that a full frontal approach. which may have to be considered in the teaching programmes and practice. So it is worth looking at the differences of working methods between translators and terminologists and lexicographers. Research into separately identifiable aspects of translation such as interlingual communication. terminology. it was soon felt that supporting professions were needed. We have had an interesting range of papers on ongoing research and results both from parallel institutions. as practised over some 2000 years. the balance is very favourable to Geneva. which has a venerable history of its own. Once this was done. but record facts of "langue" and cognition. On both counts. Translation is a 584 . are analytic and descriptive with the focus on concepts and their linguistic forms as extracted from texts. terminologists may use acts of "parole" as a starting point. this is a very useful generalisation which bears elaborating. it has been suggested that. academic departments and the language industry itself.applicational and because the distance between theory and practice is not bridged. types of equivalence or phraseology and terminology. The young must re-perform some experiments of the older generation and so challenge the wisdom of the old. namely when they have to assist in the creation of terminology. describe the results of their analysis in the peculiar text form of dictionary entries collected into glossaries etc. Only in the field of bi or multi-lingual terminology or lexicography is there a need for some understanding of the objectives of translation. in this symposium and elsewhere. as being phraseological units and what we have reasonably satisfactorily defined as terminological units and lexicographical units. The extent to which they identify processing units and simply "know" the appropriate units of equivalence depends on their familiarity with the subject matter and with the linguistic expression forms in the two languages involved. with the focus not on identification but on production. incidentally. To explain the distinction. Lexical analists must never rely on this type of intuition. the "art" element in translation. and only to the extent that the results should be 585 .which may or may not coincide with what we are trying to define. to coin a neologism. Only when they need to research meaning and/or form. on the other hand. do translators have to resort to the techniques of terminologists or lexicographers.a concept raising more questions than it solves . concerned with the movement from the textual substance in one language to the textual substance in another.. Any collaboration is therefore quite amazing in itself and requires a considerable amount of mental agility and discipline. generative process. But there is a further difference of a psychological nature. Another way of expressing this difference is to say that translators work with concepts and terms in context while terminologists. and even in this mode the synthesis is limited to the unit of a word or phrase and not a larger textual unit. In their capacity as readers and writers. we speak of translation units . Whatever matching takes place is between term and concept and not between textual unit and textual unit.dynamic. i. the process of translation is therefore predominantly synthetic. only rarely do they work on synthesis. isolate terms from context. decontextualise them.e. The second contrast is on the plane of operation. From the point of view of terminology these units lack interest because they are temporary and casual collocations of concepts brought into a particular relationship by a writer. translators perform the matching process of units with a high degree of intuition. Lexical análisis. this analytic approach applies even to the situations where terminologists assist language planners in such tasks as standardisation. and then associate them to concepts. which. Part of the complex activity which is translation is aprocedure in which units of meaning of one culture are matched with those of another before finding their textually and situationally appropriate linguistic expression. is one of the few text forms which cannot be translated. Translators have to learn to switch roles and part of the justification of separate courses in terminology for translators lies in the need for translators to be fully aware of these separate skills and points of view required. The theory of terminology has to deal with the problem of the more or less stable terminological units which are reprresented by phrases. What is being reduced is the role of syntax in favor of a wider range of lexical units. Some papers clearly indicated that there is an incomplete perception of the scope and possible functions of terminology in the translation process.e. it is not even another practice like lexicography and terminology. This symposium has reminded us that we have to account for other types of units in our consideration of textual analysis or production. lexical functional grammar and other theories which stress units below and above the sentence. that there should have been so much unanimity about the central issues in phraseology despite the considerable diversity of designations and the obvious lack 586 . in this way we maintain the classificatory approach in terminology. There is also a danger of attempting to set up phraseological studies as a new fashionable pursuit in contrast to terminology. and not vice versa. We may wish to conclude that phrases can be terms if they are nominalizable. Now to some separate points which strike me as significant. and on the other we have noted that we have. i. a common development in other areas of linguistics. the admission of phrases as conceptual units would resolve the old question whether verbs can be terms. There are interesting implications for the study of the ergonomics of sublanguage communication. somehow.presented in a user-friendly manner. in a similar way as a lot of energy was wasted atonetimeon proclaiming the independent status of terminology. This concern is also parallel to the current preoccupation with "compositionality" which I note occupying a great deal of research time in computational linguistics. referring to complex concepts which have not. or not yet. Therefore.g. They may coincide in many instances. It is amazing. it is simply a collective noun for a group of phrases. Phraseology is not another "ology". In Geneva the emphasis is on translation and so we have to look at the issue from this point of view. In subject field-based sublanguages phraseological units are often also terminological units. It is translators who need an understanding of terminology. On the one hand the idea of what lexical items can represent a concept has become widened to include phrasal verbs and verb phrases. been given a simpler designation. but they are clearly not the same. in a form which can ony be called propositions or models of propositions. e. to relate a phraseological unit to a translation unit. Phraseology can be a strong text type marker. their recognition. the automation of items of language as representing items of knowledge has made us question the nature and size of these items or units and therefore given new impetus to terminology as the instrument for making knowledge managable. it is a third element between syntax and the lexicon of a language. Semantically. There is obviously a need for some terminological clarification. we are dealing with the same phenomenon of sense units. For example. The intrinsic interest of phraseology We are living through a period of intense interest in language as both a means of communication and a means of representing knowledge. inside subject field-specific sublanguages. From the point of view of understanding texts. In phraseology we can observe language in its creative phase. their use. 3. It neither replaces the translation unit nor the terminological unit. In practice we think in phrases. phrases may or may not be representative of concepts. as Willy Martin has pointed out. their representation. This is not so. Regarding translation. Syntactically. Recognition of phrases may affect our reading speed of texts. or other ready made units. phrases have the role of functional units in their own right. In the same way as machine translation has made us question the nature of translation. but is simply a different formal realisation of a cognitive unit. with the same freedom of combination as words. phrases can range from fixed sense units to looser combinations of meanings which are part of the cognitive process. In reality. what may be a free collocation to a non-specialist which requires semantic analysis is a terminologised entity for a specialist which admits of only one reading. a phraseological unit might be seen as a new type of cognitive unit. in principle. i.e.of clear definition of what constitutes a phraseological unit. phraseology heightens our perception of differences in discourse : 1. thus challenging yet again the old conception of bricks and mortar of texts to replace it by the more complex image of integration of some prefabricated and functionally different elements. Conceptually. and finally their matching in translation. 2. a phrase may indicate legal jargon as being specific to the legal medical field. Phrases help further to identify mixed subject fields or aspects of texts. For example. wherever possible and with words only where needed. In the process of concept creation we can move from loosely circumscribed concepts expressed in the 587 . O. government and universities have many areas of common interest. These are just some of the stimuli that can be taken away and used as motivation for future research. Parallel translation samples will permit us to examine the extent to which translation techniques are based on the same perception of the function of phrases. ΕΉ has shown that it is a focus of interest for all these groups and that it commands the attention of a large sector of the profession.form of a new collocation to a complex verb or noun phrase through several steps of reduction to a complex or single term and its eventual abbreviation. terminologist and lexicographers in industry. Juan Carlos SAGER Professor of Modern Languages The University of Manchester Institute of Science and Technology P. Two types of research will be stimulated a. There can be no better testimonial for the 50th anniversary of a university school for professional education. b. represent concepts in their own right. that of examplebased machine translation. Phrases are also very topical in another area of translation research. of course. or. Box 88 GB-Manchester M601QD 588 . In this technique of translation large quantities of parallel texts are likely to be accumulated which will provide valuable databases for research. as I suspect. Research in the statistical properties of phrases will yield interesting new insights. that they can collaborate in research development and professional practice. terms in a source language will be rendered or matched by phrases in a target language in which technology is imported. Seen from this angle phrases may occupy intermediate stages in the process of consolidation of knowledge. There is therefore work to be done on examining the relative stability or permanence of phrases vis a vis terms in the sense of closed lexical items and wordclasses. interpreters. or whether. The symposium has shown that translators. Nel suo avvincente resoconto sulla rapida evoluzione delle relazioni est-ovest. uomini politici e dirigenti industriali della Comunità e analizza i fattori da cui dipenderà l'integrazione o meno delle emergenti economie di mercato dell'Europa orientale in un unico sistema economico europeo. commentatore economico e politico. Bilbao è in preparazione. sociale o economico. di catalogo: CM-71-91-655-DA/DE/EN/FR-C . agricoltura e investimenti ed esamina l'idea di un «piano Marshall» per l'Europa orientale. Edito con la collaborazione e il sostegno finanziario della Commissione europea. Paris — Prezzo : ECU 26 L'edizione spagnola edita da EDICIONES DEUSTO. il libro individua i principali settori strategici di una nuova associazione operativa tra i paesi dell'Europa orientale e quelli dell'Europa occidentale. Di facile lettura. Lo sconvolgimento seguito al crollo del comunismo è la «sfida della libertà». partite da Berlino nel novembre 1989. è esperto di questioni politiche europee. Esso offre una visione privilegiata delle opinioni di alti funzionari. sul modello del famoso programma di aiuti statunitense che consenti il rilancio dell'economia dell'Europa occidentale dopo la seconda guerra mondiale. L'autore: Giles Merritt. Questo libro è stato tradotto in quattro lingue ed è disponibile nelle seguenti Danese : ØSTEUROPA OG SOVJETUNIONEN — Frihedens udfordringer SCHULTZ INFORMATION A/S. Dalle ceneri del comunismo emerge la sagoma di un nuovo immenso mercato europeo che si estende dall'Atlantico al Pacifico. Copenhagen — Prezzo : ECU 36 edizioni: Tedesco : ABENTEUER OSTEUROPA VERLAG MODERNE INDUSTRIE. Diffusione a cura dell'Ufficio delle pubblicazioni ufficiali delle Comunità europee. immigrazione. lavora a Bruxelles ed è articolista dell 'International Herald Tribune per gli avvenimenti europei. e i suoi uffici nazionali di vendita N.Le manifestazioni di inquietudine che. spesso inquietante. Giles Meniti sostiene la necessità di organizzare un'imponente operazione di salvataggio per garantire il successo dei cambiamenti. hanno raggiunto la Piazza Rossa di Mosca nell'agosto 1991 sono all'origine di un grande rivolgimento politico ed economico. relazioni commerciali. Stimato autore e giornalista radiotelevisivo. Landsberg am Lech — Prezzo: ECU 27 Inglese : EASTERN EUROPE AND THE USSR — The Challenge of Freedom KOGAN PAGE. London — Prezzo: ECU 14. L-2985 Luxembourg.30 (IVA esclusa) Francese : QUOI DE NEUF À L'EST? — Des enjeux pour les managers européens LES ÉDITIONS D'ORGANISATION. Si tratta di un libro fondamentale per tutti coloro che si interessano al futuro dell'Europa orientale e dell'URSS sotto il profilo politico. questo importante lavoro contiene numerose informazioni aggiornate e finora inedite su grandi questioni comuni all'Est e all'Ovest quali energia. controllo ambientale. La sua praticità. lo rendono uno strumento di ricerca essenziale: vi è infatti descritta ogni fase dell'elaborazione della normativa comunitaria. la rigorosità della sua presentazione (strutturata in rubriche corrispon­ denti alle grandi politiche comunitarie) e la sua affidabilità. permette d'altra parte al lettore interessato ai progressi della costruzione europea di informarsi dettagliatamente e con regolarità sugli ultimi sviluppi. Programma di lavoro della Commissione per il 1992. Politica europea dell'industria per gli anni '90) II Bollettino ed i suoi Supplementi (editi dal Segretariato generale della Commissione. Bollettino .delle Comunità europee Il Bollettino delle Comunità europee. L'attualità del suo contenuto. dalla presentazione di una proposta da parte della Commissione fino alla sua adozione defi­ nitiva da parte del Consiglio. riguardo alla realizzazione del mercato unico nonché dello spazio economico e socia­ le europeo o al rafforzamento del ruolo della Comunità nel mondo. ri­ ferimenti sistematici alla Gazzetta ufficiale ed ai Bollettini precedenti). I supplementi del B ollettino mettono inoltre a disposizione del lettore i principali documenti di riferimento relativi ai grandi temi d'attualità comunitaria (ultimi Supplementi pubblicati: Unificazione tedesca. Β­1049 B ruxelles) sono disponibili nelle nove lingue ufficiali presso gli uffici vendita della Comunità europea. rue de la Loi 200. pubblicato mensilmente dalla Commissione (10 numeri all'anno). rappresenta l'unico testo ufficiale di riferimento riguardante l'insieme delle attività comunitarie. rafforzata da una selezione commentata dei più importanti avvenimenti del mese. il facile accesso all'informazione che offre (indice. Infatti. ciascuno degli avvenimenti principali viene riassunto e situato nel suo contesto. Facile da utilizzare. INF092 è un inventario permanente: le proposte della Commissione sono seguite metodicamente fino alla loro adozióne. Il sistema utilizzato consente un facile accesso alle informazioni. L'utente può rivolgersi anche agli uffici di rappresentanza della Commissione oppure. Per la rapidità di trasmissione. conforme a quella del Libro bianco e della Carta sociale e allo svolgimento del processo decisionale nelle istituzioni. INF092 è accessibile a tutti. grazie ad una scelta di programmi proposti all'utente e alla struttura logica di presentazione dell'informazione. INF092 offre al pubblico un vero e proprio manuale di «istruzioni per l'uso» del grande mercato interno. INF092 permette la consultazione delle informazioni su schermi video mediante una vasta gamma di apparecchi di grande diffusione collegati a reti specializzate nel trasferimento di dati. per le PMI. per le procedure di dialogo che non richiedono alcun apprendimento preliminare. INF092 Help Desk Eurobases { ^¿^.COMMISSIONE DELLE COM UNITÀ «•¡¡Φ*** ¡Í§|¡JI ¡ S i l snus ΜΗ Misure Nazionali dì Recepimento per l'applicazione del Libro Naneo della Commissione sul completamento del Mercato intemo ill Situazione al 30 aprile 1991 ίΒΦ«Η92 La banca dati comunitaria specializzata nella conoscenza degli obiettivi del mercato unico e della sua dimensione sociale INF092 contiene l'informazione essenziale per saperne di più sul 1992. per le possibilità di aggiornamento quasi istantaneo (all'occorrenza più volte al giorno). (32-2) 235 00 03 (32-2) 236 06 24 . agli Eurosportein aperti in tutte le regioni della Comunità. L'informazione include anche la trasposizione delle direttive nell'ordinamento giuridico interno degli Stati membri. INF092 è adatta sia al più vasto pubblico sia agli ambienti professionali. Per rendere queste disposizioni più accessibili a tutti.ECU 83 ISBN 92-77-77099-6 (volume I) ISBN 92-77-77100-3 (volume II) ISBN 92-77-77101-1 (volume I e II) FX-86-91-001-IT-C FX-86-91-002-IT-C Il Repertorio consta di due volumi: Repertorio analitico e Indice (un indice per numero di documento. e un indice alfabetico degli argomenti).). . Il materiale è organizzato per materie. la Commissione delle Comunità europee pubblica un v repertorio. è sempre indicato l'atto modificatore con relativa fonte. direttamente. aggiornato semestralmente. DELLA LEGISLAZIONE COMUNITARIA IN VIGORE e di altri alti delle istituzioni comunitarie REPERTORIO 1 068 pag. È disponibile in tutte le lingue ufficiali delle Comunità europee. .il diritto complementare (accordi interni. Quando un atto ha subito delle modifiche. e che in certi casi prevalgono su di esso. ma anche. Per l'operatore del diritto e per il comune cittadino. Il Repertorio riporta.il diritto vincolante derivato dai trattati istitutivi delle tre Comunità europee (regolamenti. ecc. decisioni. . il titolo completo degli atti legislativi o assimilabili. la conoscenza del diritto nazionale deve quindi essere integrata da quella delle disposizioni comunitarie che il diritto nazionale esegue. i cittadini della Comunità. indicando per ciascuno la fonte (numero della Gazzetta ufficiale delle Comunità europee) e le eventuali successive modifiche.Gazzetta ufficiale delie Comunità europee DELLA LEGISLAZIONE COMUNITARIA IN VIGORE e di altri atti delle istituzioni comunitarie REPERTORIO L'ordinamento giuridico comunitario riguarda non soltanto gli Stati membri. direttive. ecc. in ogni edizione.gli accordi conclusi dalle Comunità con paesi terzi.). che riguarda . Gli atti che riguardano più materie sono registrati in ciascuna delle rubriche interessate. cronologico. . applica o interpreta. In particolare sono le aziende di piccole e medie dimensioni che necessitano di un accesso agile all'informazione. informazioni attendibili sui vari settori specializzati sono essenziali per imprenditori.Il successo dei vostri affari dipende dalle decisioni che prendete . che dipendono dalle informazioni che ricevete Siate certi che le vostre decisioni siano fondate su informazioni precise e complete. È vitale perciò essere informati sulle capacità di produzione e sui futuri sviluppi.. In un periodo di rapidi mutamenti in cui le economie nazionali sono accomunate dall'obiettivo del mercato unico del 1992. clienti. operatori bancari e responsabili politici. Panorama Panorama dell'industria comunitaria 1991-1992 Situazione e prospettive per 180 settori dell'industria manifatturiera e dei servizi nella Comunità europea 1514 pag.. * ECU 110 * ISBN 92-826-3105-2 * CO-60-90-321-IT-C . Controllo delle merci · Controllo delle persone · Imposta sul valore aggiunto · Diritti delle accise (Il completamento del mercato interno .Volume 2) 97 pag. * ECU 10 * ISBN 92-826-3145-1 * CT-7Ó-91-992-1T-C Raccolta delle decisioni della Commissione in materia di concorrenza . * ECU 5 * ISBN 92-826-3843-X * CM-NF-92-OOl-IT-C Guida pratica alla cooperazione transnazionale 112 pag.Ugualmente disponibili: Trattato sull'Unione europea 253 pag.1989/1990 247 pag.Programma di lavoro delle Commissione per il 1992 . * ECU 17 * ISBN 92-826-3576-7 * CO-62-91-001-IT-C Soppressione dei controlli alle frontiere .Supplemento 1/92 al Bollettino delle CE 52 pag.Appalti pubblici (Il completamento del mercato interno . * ECU 12 * ISBN 92-826-3870-7 * CV-73-92-772-IT-C Un mercato comune dei servizi.Dall'Atto unico al dopo Maastricht: i mezzi per realizzare le nostre ambizioni . * ECU 17 * ISBN 92-826-3586-4 * CO-62-91-003-IT-C . * ECU 29 * ISBN 92-826-3388-8 * CM-72-91-584-IT-C 1992: un anno cardine (discorso del presidente Jacques Delors dinanzi al Parlamento europeo) . * ECU 17 * ISBN 92-826-3585-6 * CO-62-91-O02-IT-C Condizioni per la cooperazione tra imprese ..Diritto delle società · Proprietà intellettuale · Regime fiscale delle imprese.Banche · Assicurazioni · Mercato dei valori mobiliari · Servizi di trasporto · Nuove tecnologie e servizi · Movimenti di capitali · Libera circolazione dei lavoratori dipendenti e dei liberi professionisti (Il completamento del mercato interno .Volume 3) 88 pag.. * ECU 9 * ISBN 92-824-0961-9 » RX-73-92-796-IT-C Misure nazionali di recepimento per l'applicazione del Libro bianco della Commissione sul completamento del mercato interno Situazione al 31 ottobre 1991 272 pag.Volume 1) 176 pag. 43 ­ Trasformazione economica in Lungheria e in Polonia 233 pag. ^Quortaedhionefñedutaeag'g^ 204 pag.Ν.*. > > Uno spazio finanziario europeo. . Doinini^ 6$ pag.. ■ ¿¿. * ECU Ì 8 ^ ^ ^ ^ * *''".. ­ . . * ECU 34*ISBN 92­826­3615­1 * CX>^l­(KJ6^rj ^^' * ' : u Le finanze dell'Europa.#Íi ^ v . « . ♦ ECU 8 * ISBN 92­826­0258­3 * C^58­90473­IT­C H 1 9 9 2 è Oltre. . * ECU 18 * ISSN p379rl017> CB ­AR­8>­Ö43­rT­C ■ . .50 *.­>. : ' · ·■ ' · . Daniel STRASSÈR 437 pag. ' ­ ' .­­¿':·ν. fusioni e politica della concorrenza nella Comunità europea 104 pag."*·-. . 40 .Politica sociale della Comunità ­ Mercato del lavoro · Occupazione e retribuzione · Miglioramentodelle.. Jean­Victor Louis „ . ■:. * ÉCU 16 * ISSN 0379­1017 * CB AR­88­035­IT­C Economia europea ­ N. .VBCU 8 * ISBN 92^826­0131­5 * CR­56­89­861­rr­C L'ordinamento giuridico comunitario.··­. ^. ' .ISB N 92­826^1691^6 » ÇM­59­90­508­IT­C l 'J · ' u ι . ΐ i ^ p a g ^ t EOT 16 »ISSN 0 3 7 9 ^ Economia europea . .BÇt310. uomini e donne »Formazione professionale · Tutela della salute\>e della sicurezzfl¿sul luogo di lavoro » Diritti e protezione dei bambini e degli adolescenti * A nziani · Portatori di handicap fJQ completamento idei n^ 323¡pag..:'''. » ECU 16 * ISSN 0379­1017 * CB­^R­89­040­IT­C Economia europea ­ N. . John PALMER ■ / . t «.-i·-' : ".ί'':ίΊ'":_.·'■" '■"''■■S' ■'<'■■ ""­κ. .*­¿. · Economia europea ­ Ν .condizioni dì vita e di lavoro · Lìbera circolazione dei lavoratori · Protezione sociale »Libertà di gssocìazwm e negoziazione collettiva · Inf orinazione.'. . 36 ­· Creazione di uno spazio finanziario europeo ­ Liberalizzazione dei movimenti di capitali e integrazione finanziaria nella ComUiiità ^■C''*'ι-*Μ':". consultazione e partecipazione dei lavoratori f Parità di trattamento frd.Concentrazione orizzontale. 98pag. _ .■: .{! ­'rro.-: ■'νΓ'^... .·-''..-^·ΐ^'Μ^:ί^^'^Γ". 35 ­ 1992 : la nuòva economia europea 236 pag. ^­r¿Λ'/^^ν­υ ΐ-Α^'.'■ ... .Ur:.*. .. Patrick VENTURINI 121 pag. * ECU 10. ■ ' / ':' . v w : ^ . /.//>.. .·. * SGIM8 * ISSN Ò379­10Í7 ■· CB­AR>9(M)44. monet» unica ­ Una valutazione dèi benefici e dei costi potenziali della creazione d'una Unione economica e monetaria 379 pag. · ECU 9. * ECU 10. ·. * ECU 4. : ^ : : .'­.- Le assicurazioni: 1992 e oltre. .50 * ISBN 92­825­8211­6 · CB ­PP­88­009­IT­C Diritto di scelta e dinamica economica ­ L'obiettivo della politica dei consumatori nel mercato unico Eamonn LAWLOR * Seconda edizione 83 pag.■/­. . '­..25 * ISBN 92­826­2722­5 * CM­NF­91­003­IT­C Eliminazione degli ostacoli fiscali all'attività transfrontaliera delle imprese ­ Supplemento 4/91 al Bollettino delle CE 67 pag. ^ : '.'. 44 ­ Mercato unico. 46 ­ Relazione economica annuale per il 1990­1991 ­ La Comunità europea negli anni '90: verso l'unione economica e monetaria 295 pag. Jean­Victor LOUIS 67 pag. Herbert UNGERER con la collaborazione di Nicholas P. « 1 1 La politica industriale europea negli anni '90 ­ Supplemento 3/91 al Bollettino delle CE 58 pag.­C ·*. ■ ... funzionamento e prospettive Jacques van YPERSELE con la collaborazione di Jean­Claude KOEUNE · Nuova edizione (in preparazione) Le Comunità europee nell'ordinamento internazionale.·:?:ν. · ECU 4....­ .25 * ISBN 92­826­3027­7 * CM­NF­91­004­IT­C Le telecomunicazioni in Europa. ­ ' .. . Jean GROUX e Philippe MANIN 163 pag. .34 * ISBN 92­825­5182­2 · CB ­40­84­206­IT­C Dal Sistema monetario europeo all'unione monetaria..50"* ISBN 92­826­0248­6 * CB­58­90­33WT­C . ■ :msmm>: 140 pag. * ECU 8 * ISBN 92­826­0154­4 · CB ­56­89­869­IT­C Obiettivo 1992 : uno spazio sociale europeo. / ' ' .V Economia europea ­ Ν.25 * ISBN 92­826­0068­8 * CB ­58­90­231­IT­C Economia europea ­ N. COSTELLO 275 pag.75 * ISBN 92­825­8705­3 * CB ­PP­88­B 05­IT­C Il Sistema monetario europeo ­ Origini. » ECU 4. * ECU 8.n. ■ κ ■­.. * ECU 18 ♦ ISSN 0379­1017 · CB ­AR­90­046­IT­C ... .■ . Bill POOL ^^■■■: ■ ·■ ■ ' . x ^ : ·ν.:·:. V­. 29 . rue de Vermont . (39-2) 480 15 05/06/07/08 Telecopia (39-2) 481 85 43 Telex (043) 316200 EURMIL I SVIZZERA Genève Commissione delle Comunità europee Uffici stampa e informazione Case Postale 195 37-39.00187 Roma Tel. (39-6)699 1160 Telecopia (39-6) 679 16 58/52 Telex (043) 610 184 EUROMA I Milano Commissione delle Comunità europee Corso Magenta.Commissione delle Comunità europee UFFICI ITALIA Roma Commissione delle Comunità europee Via Poli.CH-1211 Genève 20 CIC Tel. (41-22) 734 97 50 Telecopia (41-22) 734 22 36 Telex (045) 414 165 ECOM CH .20123 Milano Tel. 59 . 235 38 44 Télex 26 657 COMINF Β Télécopie 235 01 66 Kontor i Danmark Højbrohus. 240 708 Telex74 117CECBELG Telefax 248 241 Office in Wales 4 Cathedral Road Cardiff CF1 9SG Tel.° 1200 Lisboa Tel. 91 51 33 Télex 27 298 COMEU VC Telecopia 91 88 76 Bureau au Luxembourg Bâtiment Jean Monnet rue Alcide De Gasperi 2920 Luxembourq Tél. B-1049 Bruxelles Bureau en Belgique Bureau in België Rue Archimede 73 1040 Bruxelles Archimedesstraat 73 1040 Brussel Tél. 407 bis.Commissione delle Comunità europee Rue de la Loi 200. NY 10017 Tel. 91 91 46 00 Télex 402 538 EURMA Télécopie 91 90 98 07 Office in Northern Irelan d Windsor House 9/15 Bedford Street Belfast BT2 7EG Tel. Las Mercedes Apartado 67 076 Las Américas 1061A Caracas Tel. (212) 371 38 04 Telex 01 2396 EURCOM NY Fax 758 27 18 Nippon Europa House 9-15 Sanbancho Chiyoda-Ku — Tokyo 102 Tel. Molesworth Street Dublin 2 Tel. (31 415 81 77 Telex 97524 BDC E Telecopia (3) 415 63 11 Bureau de représentation en France 288. N W ¡Suite 707) Washington. 30 284 106 74 Athina Tel. 59 20123 Milano Tel. Tél. (2J 206 02 67 Telex [034) 340 344 COMEUR CK Telecopia (2) 228 25 71 Office in the United Kingdom Jean Monnet House 8 Storey's Gate London SWl Ρ 3AT Tel. 5° 28001 Madrid Tel. 734 97 50 Télex 414165 ECO CH Télécopie 734 22 36 Venezuela Calle Orinoco. rue Henri-Barbusse 13241 Marseille Cedex 01 Tél. rue de Vermont 1211 Genève 20 C.I C. 54 11 44 Telex 18 810 COMEUR Ρ Telecópia 355 43 97 Chili Casilla 10093 Santiago 1 (Chili) Avenida Américo Vespucio SUR 1835 Las Condes Santiago 10 (Chili) Tel. 2 021011 Fernschreiber 5 218 135 Fernkopie 2 02 10 15 Γραφείο στην Ελλάδα Vassilissis Sofias 2 Τ. 346 93 26 Telex 31 094 EURCO NL Telefax 364 66 19 Gabinete em Portugal Centro Europeu Jean Monnet Largo Jean Monnet. 89 60 930 Fernschreiber 184 015 EUROP D Fernkopie 8 92 20 59 Vertretung in München Erhardtstraße 27 8000 München 2 Tel. 53 00 90 Fernschreiber 886 648 EUROP D Fernkopie 5 30 09 50 Vertretung in Berlin Kurfürstendamm 102 1000 Berlin 31 Tel. (71)973 19 92 Telex 23 208 EURUK G Fax (71) 973 19 00/10 . 1-10. Κ. DC 20037 Tel. Østergade 61 Postbox 144 1004 København K Tlf. 37 16 31 Telex 497 727 EUROPA G Telefax 39 54 89 Office in Scotlan d 9 Alva Street Edinburgh EH2 4PH Office in Ireland Jean Monnet Centre 39. 724 39 82/3/4 Telex 219 324 ECAT GR Telefax 724 46 20 Oficina en España Calle de Serrano. 435 17 0 0 / 4 3 5 15 28 Telex 46 818 OIPE E Telecopia 576 03 87 Oficina de Barcelon a Av. (202) 862 95 00 Telex 64 215 EURCOM N W Telefax 429 17 66 3 Dag Hammarskjöld Plaza 305 tast 47th Street New York.: (33) 14 41 40 Telex 16 402 COMEUR DK Telefax (33) 11 12 03 Vertretung in der Bundesrepublik Deutschland Zitelmannstraße 22 5300 Bonn Tel. 71 22 44 Telex 93 827 EUCO El Telefax 71 26 57 Tel. 239 04 41 Telex 28 567 COMEUTOK J Telefax 239 93 37 Schweiz-Suisse-Svizzera Case postale 195 37-39. 29 0 0 1 8 7 Roma Tel. bid St Germain 75007 Paris Télex 202 271 FCCEBRF Télécopie 45 56 94 17/19 Bureau à Marseille 2. Diagonal. 430 11 Télex 3423/3446/3476 COMEUR LU Télécopie 43 01 44 33 Bureau in N e d e r l a n d Korte Vijverberg 5 2513 AB Den Haag Tel. 48 01 25 05 Telex 316 200 EURMI LI Telecopia 481 85 43 Telex 727 420 EUEDI N G Telefax 226 41 05 United States of America 2100 M Street. 41. 18a 08008 Barcelona Tel. 6 9 9 1 1 60 Telex 6 1 0 1 84 EUROMA I Telecopia 6 7 9 16 58 Ufficio a Milan o Corso Magenta. 22520 58 Ufficio in Italia Via Poli. . . (055) 64 54 15 Fax 64 12 57 Telex 570466 LI COSA I BTJ Tryck Traktorwagan 13 S-222 60 Lund Tel. Ltd Mail orders — Head Office: 1294 Algoma Road Ottawa. 3 496 108 Fax 3 544 60 39 CANADA Renouf Publishing Co. MD 20706-4391 Tel. SA Castellò. Strada Dionisie Lupu 70184 Bucuresti Tel/Fax 0 12 96 46 BULGARIE D. (02) 511 69 41 Fax (02) 513 31 95 FRANCE Journal officiel Service dea publications dee Communeutós européennes 26." Grupo Bertrand.528 55 66 Fax 520 64 57 Telex 23822 DSVO-TR ROY International PO Box 13056 41 Mishmar Hayarden Street Tel Aviv 61130 Tel. (0) 121 41 Fax (0) 121 44 41 NORGE IRELAND Government 4-5 Harcourt Dublin 2 Tel. (02) 235 84 46 Fax 42-2-264775 MAGYARORSZAG Euro-Info-Service Pf. Krucza 38/42 00-512 Warszawa Tel. Eleftheroudakls SA International Bookstore Nikis Street 4 GR-10563 Athens Tel. (22) 21 99 93. 1271 H-1464 Budapest Tel/Fax (1) 111 60 61/111 62 16 TÜRKIYE Pres Gazete Kltap Dergi Pazarlama Dagitim Ticaret ve aanayi AS Narlibahçe Sokak N. (3)417 5361 Fax (3)419 7154 GREECE/ΕΛΛΑΔΑ Q. (02) 538 51 69 Télex 63220 UNBOOK B Fax (02) 538 08 41 Document delivery: Credoc Rue de la Montagne 34 / Bergstraat 34 Bte 11 / B u s 11 B-1000 Bruxelles / B-1000 Brussel Tél. (91)538 22 95 Fax (91) 538 23 49 Mundi-Prensa Libros. (03)3439-0121 Journal Deportment PO Box 55 Chitóse Tokyo 156 Tel. 499 88 88 Télex 2515 Fax 499 88 84 44 UNITED STATES OF AMERI CA UNIPUB 4611 -F Assembly Drive U n h a m .J.B. (2) 57 33 00 Telex 79668 NI C N Fax (2) 68 19 01 SVERIGE ITALIA Ucoaa SpA Via Duca di Calabria./Fax 2 810158 RUSSIA CCEC (Centre for Cooperation with the European Communities) 9. (02 2 1 ) 2 0 29-0 Telex ANZEI GER BONN 8 882 595 Fax 2 02 92 78 NEDERLAND SDU Overheidsinformatie Externe Fondsen Postbus 20014 2500 EA 's-Gravenhage Tel. 59. (416)363 31 71 DANMARK J . 095 135 52 67 Fax 095 420 21 44 CYPRUS Kinokuniya Company Ltd 17-7 Shinjuku 3-Chome Shinjuku-ku Hunter Publications 58A Gipps Street Collingwood Victoria 3066 Tel. (91) 431 33 99 (Libros) 431 32 22 (Suscripciones) 435 36 37 (Dirección) Télex 49370-MPL I -E Fax (91)575 39 98 Sucursal: Librería Internacional AEDOS Consejo de Ciento. (45) 43 63 23 00 Fax (Sales) (45) 43 63 19 69 Fax (Management) (45) 43 63 19 49 GRAND-DUCHË DE LUXEMBOURG Mesaegeries Paul Kraus 11. (1) 520 92 96 . (046) 18 00 00 Fax (046) 18 01 25 SCHWEIZ / SUI SSE / SVI ZZERA OSEC Stampfenbachstraße 85 CH-8035 Zürich Tel. 628-28-82 International Fax&Phone (0-39) 12-00-77 ROUMANIE Euromedie 65.C. SA Rua das Terras dos Valas. 118 (Palau Moja) E-08002 Barcelona Tel. (93) 302 68 35 302 64 62 Fax (93)302 12 99 Tokyo 160­91 Tel. (93) 488 34 92 Fax (93) 487 76 59 LUbreria de la Generalität de Catalunya Rambla deis Estudis. 4-A Apartado 37 Ρ-2700 Amadora Codex Tel.Venta y suscripciones · Salg og abonnement · Verkauf und Abonnement · Πωλήσεις και συνδρομές Sales and subscriptions · Vente et abonnements · Vendita e abbonamenti Verkoop en abonnementen · Venda e assinaturas BELGIQUE / BELGI Ë Moniteur bolge / Belgisch Staatsblad Rue de Louvain 42 / Leuvenseweg 42 B-1000 B r u x e l l e s / B . 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