Rappel Math

March 16, 2018 | Author: redhall2 | Category: Gradient, Divergence, Vector Calculus, Scalar (Mathematics), Tensor


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Chapitre 1Rappels math´ematiques Avant de rentrer dans le vif du sujet, l’objet de ce chapitre est de rappeler quelques concepts et formules math´ematiques omnipr´esents dans les d´eveloppements analytiques de l’a´eroacoustique. Les principaux op´erateurs d’analyse vectorielle, la manipulation des tenseurs d’ordre 2, les pro- pri´et´es de la transform´ee de Fourier, les concepts de fonctions g´en´eralis´ees ou ceux des fonctions de Green ne doivent pas ˆetre totalement inconnus `a un ´el`eve ing´enieur en 3 `eme ann´ee. Afin de d´emystifier leur utilisation, on rappelera les principales d´efinitions et propri´et´es de ces outils sans donner de d´emonstration rigoureuse. Les ´el`eves soucieux d’approfondir leurs fondements math´ematiques pourront se reporter aux r´ef´erences bibliographiques donn´ees dans ce chapitre. 1.1 El´ements d’analyse vectorielle 1.1.1 L’op´erateur gradient L’op´erateur ”nabla” ∇ appliqu´e `a un scalaire d´efinit le gradient du scalaire. Il s’agit d’un vecteur. Par exemple, pour la pression p, qui est un scalaire, le vecteur ∇p ou gradp 1 (gradient p) s’´ecrit : – en coordonn´ees cart´esiennes ∇p = ∂p ∂x e x + ∂p ∂y e y + ∂p ∂z e z soit ∇p = _ _ ∂ ∂x ∂ ∂y ∂ ∂z _ _ p (e x , e y , e z ) ´etant les trois vecteurs unitaires pour les coordonn´ees cart´esiennes (x, y, z). – en coordonn´ees cylindriques ∇p = ∂p ∂r e r + 1 r ∂p ∂θ e θ + ∂p ∂z e z (e r , e θ , e z ) ´etant les trois vecteurs unitaires pour les coordonn´ees cylindriques (r, θ, z). – en coordonn´ees sph´eriques ∇p = ∂p ∂r e r + 1 r ∂p ∂θ e θ + 1 r sinθ ∂p ∂φ e φ (e r , e θ , e φ ) ´etant les trois vecteurs unitaires pour les coordonn´ees sph´eriques (r, θ, φ). 1 On utilise des lettres en gras pour d´esigner les grandeurs vectorielles. 115 116 Chapitre 1 : Rappels math´ ematiques 1.1.2 L’op´erateur divergence Le produit scalaire de l’op´erateur ”nabla” ∇ par un vecteur d´efinit la divergence du vecteur. La divergence (´egalement not´e div) d’un vecteur est un scalaire. Pour le vecteur v, elle s’´ecrit : – en coordonn´ees cart´esiennes ∇.v = div v = ∂v x ∂x + ∂v y ∂y + ∂v z ∂z avec v = v x e x + v y e y + v z e z 2 . – en coordonn´ees cylindriques ∇.v = div v = 1 r ∂(rv r ) ∂r + 1 r ∂v θ ∂θ + ∂v z ∂z avec v = v r e r + v θ e θ + v z e z . – en coordonn´ees sph´eriques ∇.v = div v = 1 r 2 ∂(r 2 v r ) ∂r + 1 r sin θ ∂(sin θv θ ) ∂θ + 1 r sin θ ∂v φ ∂φ avec v = v r e r + v θ e θ + v φ e φ . 1.1.3 L’op´erateur laplacien Il s’agit d’un op´erateur diff´erentiel, not´e ∆ ou ∇ 23 , qui est appliqu´e `a un scalaire. – en coordonn´ees cart´esiennes ∆p = ∂ 2 p ∂x 2 + ∂ 2 p ∂y 2 + ∂ 2 p ∂z 2 – en coordonn´ees cylindriques ∆p = 1 r ∂ ∂r _ r ∂p ∂r _ + 1 r 2 ∂ 2 p ∂θ 2 + ∂ 2 p ∂z 2 – en coordonn´ees sph´eriques ∆p = 1 r 2 ∂ ∂r _ r 2 ∂p ∂r _ + 1 r 2 sin θ ∂ ∂θ _ sin θ ∂p ∂θ _ + 1 r 2 sin 2 θ ∂ 2 p ∂φ 2 1.1.4 L’op´erateur rotationnel Le produit vectoriel de l’op´erateur ”nabla” ∇ par un vecteur d´efinit le rotationnel du vecteur. Le rotationnel (´egalement not´e rot 4 ) d’un vecteur est un vecteur. Pour le vecteur v, il s’´ecrit : 2 Pour 2 vecteurs u =   u x u y u z   et v =   v x v y v z   , le produit scalaire u.v =   u x u y u z   .   v x v y v z   = u x v y + u x v y + u z v z ; donc ∇.v =   ∂ ∂x ∂ ∂y ∂ ∂z   .   v x v y v z   = ∂v x ∂x + ∂v y ∂y + ∂v z ∂z (∇ se comporte comme un vecteur ordinaire.) 3 En effet, ∆ = ∇ 2 = ∇.∇ =   ∂ ∂x ∂ ∂y ∂ ∂z   .   ∂ ∂x ∂ ∂y ∂ ∂z   = ∂ 2 ∂x 2 + ∂ 2 ∂y 2 + ∂ 2 ∂z 2 4 En gras puisqu’il s’agit d’un vecteur. 1.1 El´ements d’analyse vectorielle 117 – en coordonn´ees cart´esiennes 5 ∇∧ v = rot v = _ ∂v z ∂y − ∂v y ∂z _ e x + _ ∂v x ∂z − ∂v z ∂x _ e y + _ ∂v y ∂x − ∂v x ∂y _ e z – en coordonn´ees cylindriques ∇∧ v = rot v = _ 1 r ∂v z ∂θ − ∂v θ ∂z _ e r + _ ∂v r ∂z − ∂v z ∂r _ e θ + 1 r _ ∂(rv θ ) ∂r − ∂v r ∂θ _ e z – en coordonn´ees sph´eriques ∇∧v = rot v = 1 r sin θ _ ∂(sin θv φ ) ∂θ − ∂v θ ∂φ _ e r + 1 r _ 1 sinθ ∂v r ∂φ − ∂(rv φ ) ∂r _ e θ + 1 r _ ∂(rv θ ) ∂r − ∂v r ∂θ _ e φ 1.1.5 Quelques relations de base p et q ´etant des scalaires et u et v ´etant des vecteurs, ∇.(pv) = (v.∇)p + p(∇.v) ∇.(pq) = q(∇p) + p(∇q) ∇.(uv) = (u.∇)v +v(∇.u) ∇.(∇∧ u) = 0 soit div(rot u) = 0 ∇∧ (∇p) = 0 soit rot(gradp) = 0 ∇∧ (pv) = (∇p) ∧ v + p(∇∧ v) ∇.(u ∧ v) = (∇∧ u).v + (∇∧ v).u soit div(u ∧ v) = rot u.v +rot v.u ∇∧ (u ∧ v) = u(∇.v) −v(∇.u) + (v.∇)u −(u.∇)v ∇∧ (∇∧ v) = ∇(∇.v) −∇ 2 v soit rot(rot v) = grad(div v) −∆v Si ∇∧ u = 0, alors ∇.u = −∆ψ (o` u ψ est un scalaire). Autrement dit, un champ `a rotationnel nul d´erive d’un potentiel scalaire ψ. Si ∇.u = 0, alors u = ∇ ∧ v `a un gradient pr`es. Un champ `a divergence nulle peut s’´ecrire comme le rotationnel d’un vecteur. 1.1.6 Formules de Green ___ V gradf dV = __ S fndS ___ V div v dV = __ S v.ndS La premi`ere formule est la formule du gradient ; elle permet par exemple de relier la force de pression exerc´ee sur une surface au gradient de pression dans la masse du fluide. La seconde formule est la formule d’Ostrogradski, tr`es utile pour exprimer le flux d’une quantit´e `a travers une surface par une int´egrale volumique 5 Pour 2 vecteurs u =   u x u y u z   et v =   v x v y v z   , le produit vectoriel u ∧ v =   u x u y u z   ∧   v x v y v z   =   u y v z −u z v y u z v x −u x v z u x v y −u y v x   ; donc ∇∧ v =   ∂ ∂x ∂ ∂y ∂ ∂z   ∧   v x v y v z   =    ∂v z ∂y − ∂v y ∂z ∂v x ∂z − ∂v z ∂x ∂v y ∂x − ∂v x ∂y    118 Chapitre 1 : Rappels math´ ematiques 1.1.7 Formule de Stokes-Amp`ere __ S rot v.ndS = _ C v.dl o` u S d´esigne une surface s’appuyant sur le contour C. 1.2 Rappels sur les tenseurs d’ordre 2 Pour ´ecrire les ´equations de Navier-Stokes on peut faire appel `a la notion de tenseur, en se limitant `a l’ordre 2. On se contente donc de pr´esenter quelques propri´et´es des tenseurs d’ordre 2. Dans ce cadre, on peut voir le tenseur d’ordre 2 comme une matrice 3×3 6 . Ceci n’est pas abusif tant que l’on garde `a l’esprit qu’il existe une d´efinition plus g´en´erique et que la r´epr´esentation matricielle d´epend du syst`eme de coordonn´ees choisi. 1.2.1 Tenseur gradient D´efinition Il permet d’exprimer la variation d’un champ de vecteur v entre 2 points voisins x et x+dx (de la mˆeme fa¸con que le gradient exprime les variations d’un scalaire entre ces deux points). dv = v(x +dx) −v(x) = gradv dx En coordonn´ees cart´esiennes, on v´erifiera qu’il s’exprime par : gradv = _ _ _ _ _ _ _ ∂u ∂x ∂u ∂y ∂u ∂z ∂v ∂x ∂v ∂y ∂v ∂z ∂w ∂x ∂w ∂y ∂w ∂z _ _ _ _ _ _ _ avec v = _ _ u(x, y, z) v(x, y, z) w(x, y, z) _ _ Applications Le tenseur gradient s’av`ere pratique pour exprimer la d´eriv´ee particulaire d’une grandeur vectorielle v dans un ´ecoulement de champ de vitesse u : dv dt = ∂v ∂t +gradv u On ´ecrit parfois cette relation sous la forme : dv dt = ∂v ∂t + (u.∇)v avec un ”produit scalaire” qui est plus simple sur le plan formel mais devient faux en co- ordonn´ees curvilignes (cylindriques, sph´eriques ...). La notation tensorielle poss`ede ´egalement l’avantage d’une ´ecriture identique `a celle du cas scalaire. 6 On utilise des lettres en gras surmont´ees de deux traits pour d´esigner les tenseurs d’ordre 2, qui sont donc des matrices 3 ×3 en 3-D et des matrices 2 ×2 en 2-D. 1.2 Rappels sur les tenseurs d’ordre 2 119 Il est parfois judicieux de d´ecomposer le tenseur gradient en deux parties, l’une sym´etrique et l’autre antisym´etrique 7 : gradv = S +R avec S = 1 2 _ gradv + (gradv) T _ et R = 1 2 _ gradv −(gradv) T _ Lorsque le champ v repr´esente le champ de d´eplacement dans un solide (respectivement le champ de vitesse d’un ´ecoulement), le terme sym´etrique quantifie la d´eformation (respectivement la vitesse de d´eformation) d’un ´el´ement de volume, tandis que le terme antisym´etrique quantifie la rotation en bloc (respectivement la vitesse angulaire) de l’´el´ement de volume. Il s’agit alors d’une expression diff´erente du rotationnel de v. Propri´et´es (v.∇)v = gradv v = grad v 2 2 +rot v ∧ v grad(u.v) = (gradu) T v + (gradv) T u 1.2.2 Divergence d’un tenseur D´efinition Il s’agit d’un vecteur qui peut ˆetre d´efini par la g´en´eralisation de la formule d’Ostrogradski 8 : ___ V divTdV = __ S TndS Son expression en coordonn´ees cart´esiennes est obtenue en prenant la divergence de chaque ligne du tenseur, comme on peut le montrer `a partir de sa d´efinition : divT = _ _ _ _ _ _ _ ∂T xx ∂x + ∂T xy ∂y + ∂T xz ∂z ∂T yx ∂x + ∂T yy ∂y + ∂T yz ∂z ∂T zx ∂x + ∂T zy ∂y + ∂T zz ∂z _ _ _ _ _ _ _ avec T = _ _ T xx T xy T xz T yx T yy T yz T zx T zy T zz _ _ Applications Les forces de contact exerc´ee sur une surface (pression ou cisaillement) peuvent ˆetre exprim´ees au moyen d’un tenseur, nomm´e tenseur des contraintes et not´e g´en´eralement τ, σ ou Σ. La force sur un ´el´ement de surface dS s’´ecrit alors : df = ΣndS et celle obtenue sur une surface macroscopique S est obtenue par int´egration : f = __ S ΣndS 7 L’exposant T d´esigne l’op´eration de transposition. 8 La divergence appliqu´ee `a un tenseur est un vecteur et est donc ´ecrite en gras 120 Chapitre 1 : Rappels math´ ematiques Cette int´egrale de surface peut ˆetre exprim´ee comme une int´egrale de volume via la formule d’Ostrogradski, ce qui fait apparaˆıtre divΣ dans les ´equations de la dynamique ou d’´equilibre locales. Ainsi l’´equilibre d’un solide ´elastique s’´ecrit : divΣ = 0 La loi de la dynamique dans un fluide conduit `a : ρ du dt = divΣ+ ρg Propri´et´es Elles sont directement transposables de celles de la divergence scalaire : div fT = fdivT+Tgradf Dans le cas particulier o` u T est le tenseur identit´e, not´e I, cette relation donne : div pI = I gradp = gradp Ainsi il est commode de mod´eliser un fluide newtonien par un tenseur des contraintes contenant un terme de pression et un terme visqueux : Σ = −pI +τ Ainsi l’´equation de conservation de la quantit´e de mouvement peut s’´ecrire : ρ du dt = divΣ+ ρg = −gradp +divτ + ρg Une autre propri´et´e utile est : div _ (gradv) T +gradv _ = ∇ 2 v +grad(div v) Cette formule permet notamment d’exprimer le terme divτ. En effet, dans le mod`ele newtonien, le tenseur des contraintes visqueuses est proportionnel au tenseur vitesse de d´eformation, le coefficient de proportionnalit´e ´etant le double de la viscosit´e dynamique µ : τ = µ _ (gradu) T +gradu _ Si, de plus, le fluide est incompressible, alors div v = 0 et en appliquant la propri´et´e ci-dessus, on a : divτ = µ∇ 2 u 1.3 Transformation de Fourier 1.3.1 Transformation de Fourier temporelle Le caract`ere lin´eaire des ondes sonores va permettre d’exprimer le champ acoustique comme la somme de solutions ´el´ementaires de l’´equation d’onde. L’analyse de Fourier correspond `a la 1.3 Transformation de Fourier 121 d´ecomposition en harmoniques temporelles. Ce passage de l’espace temporel `a l’espace fr´equentiel est tr`es int´eressant tant du point de vue math´ematique (les ´equations deviennent ind´ependantes du temps) que du point de vue physique (l’oreille per¸coit les harmoniques fr´equentielles). On consid`ere une fonction f(t) continue (sauf en un nombre fini de discontinuit´es o` u f(t) = 1 2 [f(t +0) +f(t −0)]) et telle que |f(t)| et |f(t)| 2 sont int´egrables. La transform´ee de Fourier de f(t), qui sera not´ee ˆ f(ω), est la fonction complexe d´efinie par : ˆ f(ω) = _ ∞ −∞ f(t)e −iωt dt (1.1) et la transform´ee de Fourier inverse est : f(t) = 1 2π _ ∞ −∞ ˆ f(ω)e +iωt dω (1.2) La transform´ee de Fourier et son inverse sont ´etroitement li´es. Il s’agit de la mˆeme op´eration hormis le changement de signe de l’exponentielle et le facteur 2π. Ainsi, la d´efinition de la transform´ee de Fourier peut varier d’un ouvrage `a l’autre : on peut appliquer le facteur 1/2π `a la transform´ee directe ou `a son inverse comme on peut utiliser e ±iωt dans la d´efinition (1.1). Ces conventions doivent toujours ˆetre consciencieusement v´erifi´ees lorqu’on compare deux r´ef´erences diff´erentes. On note ´egalement que certains auteurs utilisent la fr´equence f plutˆot que la pulsation ω = 2πf. 1.3.2 Transformation de Fourier spatiale De la mˆeme fa¸con que l’on peut travailler dans l’espace temporel ou dans l’espace fr´equentiel, on peut passer de l’espace spatial `a l’espace des nombres d’onde, en introduisant la transform´ee de Fourier spatiale multidimensionnelle : ´ f(k) = 1 (2π) 3 _ ∞ −∞ f(x)e −ik.x dx (1.3) f(x) = _ ∞ −∞ ´ f(k)e +ik.x dk (1.4) k = (k 1 , k 2 , k 3 ) est le vecteur d’onde (ou vecteur des nombres d’onde) et x = (x 1 , x 2 , x 3 ) la position spatiale. Il s’agit d’une int´egrale triple en 3-D et double en 2-D. 1.3.3 S´eries de Fourier La s´erie de Fourier d’une fonction f(t) d´efinie sur [0, T] est d´efinie par : a 0 2 + ∞ n=1 _ a n cos 2πnt T + b n sin 2πnt T _ o` u les coefficients sont donn´es par : a n = 1 T _ T 0 f(t) cos 2πnt T dt b n = 1 T _ T 0 f(t) sin 2πnt T dt Si f et f sont continues par morceaux et si f est p´eriodique de p´eriode T alors la s´erie de Fourier converge vers f(t) si f est continue en x ou vers 1 2 [f(t + 0) + f(t − 0)] si f n’est pas continue en x. 122 Chapitre 1 : Rappels math´ ematiques Forme complexe f(t) ∞ n=−∞ c n e 2πint/T avec c n = 1 T _ T 0 f(t)e −2πint/T dt = _ _ _ 1 2 (a n −ib n ) n > 0 1 2 a 0 n = 0 1 2 (a −n + ib −n ) n < 0 Identit´e de Parseval 1 T _ T 0 [f(t)] 2 dt = a 2 0 2 + ∞ n=1 _ a 2 n + b 2 n _ 1.4 Les fonctions g´en´eralis´ees Depuis les ann´ees 50 et la publication de la th´eorie des distributions de Schwartz, les fonctions g´en´eralis´ees sont utilis´ees dans de nombreux domaines des sciences et de l’ing´enierie. Un des aspects les plus attractifs de cette th´eorie est qu’elle permet de manipuler certaines fonctions discontinues 9 aussi facilement que des fonctions continues diff´erentiables, notamment en ce qui concerne les r`egles usuelles de l’addition, de la d´erivation ou de l’int´egration. Elles enrichissent ainsi l’´equipement math´ematique `a la disposition des physiciens et permettent d’obtenir de fa¸con ´el´egante des solutions `a de nombreux probl`emes en a´erodynamique ou en acoustique. 1.4.1 Le concept de fonction g´en´eralis´ee Lorsque Dirac a introduit la fonction delta (qui sera appel´ee fonction Dirac) δ(x) poss´edant la propri´et´e dite de ”glissement” : _ ∞ −∞ φ(x)δ(x) dx = φ(0) , il s’est rendu compte qu’aucune fonction ordinaire ne pouvait poss´eder cette propri´et´e. Pour inclure des objets math´ematiques comme la fonction δ(x), il est n´ecessaire de g´en´eraliser le concept de fonction. C’est une approche courante en math´ematique. On ´etend par exemple les nombres naturels aux entiers, les entiers aux rationnels, les rationnels aux r´eels puis les r´eels aux complexes. A chaque extension, des objets nouveaux sont introduits tout en conservant les pro- pri´et´es fondamentales du syst`eme de nombres pr´ec´edent. Chaque extension doit s’accompagner d’une vision diff´erente du syst`eme de nombres. Par exemple, les nombres rationnels peuvent ˆetre vus comme des paires ordonn´ees d’entiers (a, b) avec b = 0. On identifie les paires (a, 1) avec les entiers a. Le nouveau syst`eme contient donc le pr´ec´edent. On doit maintenant penser les nombres comme des paires ordonn´ees (a, b), not´e a/b, au lieu de simples nombres. De mˆeme, on peut g´en´eraliser l’espace des fonctions ordinaires `a un espace plus ´etendu de ”fonctions”, que l’on nommera distributions ou fonctions g´en´eralis´ees. Leur sens est donn´e par une relation int´egrale, qui les relie de fa¸con unique aux fonctions ordinaires. Une pr´esentation math´ematique rigoureuse de cette extension pourra ˆetre trouv´ee dans les ouvrages [?, ?, ?, ?]. 9 En r´ealit´e, les effets dissipatifs du fluide vont adoucir les discontinuit´es. De plus, le signal d´ecroˆıt toujours pour t →∞ et il ne se passe rien pour t →−∞. Le concept classique des fonctions ordinaires d´ecrit donc bien les ph´enom`enes r´eels. En revanche, ce n’est pas toujours le cas pour les mod`eles id´ealis´es que l’on utilisera. Une source ponctuelle sort par exemple du cadre des fonctions ordinaires. Un autre exemple est celui d’un signal qui n’est pas d´ecroissant, illustr´e par sin(ωt). On ne peut pas prendre la transform´ee de Fourier (classique) de ce signal : pour certaines fr´equences le signal n’est pas d´efini et pour d’autres, il est infiniment grand. Ainsi le spectre de sin(ωt), qui consiste en deux pics isol´es en −ω et ω, n’est pas vraiment une fonction ordinaire. 1.4 Les fonctions g´en´eralis´ees 123 1.4.2 La fonction de Heaviside Elle est d´efinie par la propri´et´e int´egrale suivante : _ ∞ −∞ H(g −a)G(g) dg = _ ∞ a G(g) dg (1.5) o` u la fonction ”test” G(g) est une fonction de g ayant de ”bonnes” propri´et´es. On peut associer la fonction de Heaviside `a des constantes par morceaux : H(g −a) = _ 1 g > a 0 g < a La valeur en g = a n’a pas de sens. On peut avoir une image simple de la fonction de Heavisde par la relation pr´ec´edente mais la d´efinition rigoureuse est la relation int´egrale (1.5). 1.4.3 La fonction Dirac La fonction delta ou Dirac est d´efinie par la propri´et´e int´egrale : _ ∞ −∞ δ(g −a)G(g) dg = G(a) (1.6) Concr`etement, on peut formaliser δ comme : δ(g −a) = _ 0 g = a +∞ g = a et _ ∞ −∞ δ(g −a) dg = 1 On peut ´egalement voir la fonction g´en´eralis´ee δ(g − a) comme la limite d’une fonction qui ne prend de ”valeur notable” que dans le voisinage de a o` u elle pr´esente un maximum tr`es marqu´e. Ainsi, δ(x −x 0 ) = 1 π lim m→∞ sin m(x −x 0 ) x −x 0 = 1 π lim m→∞ 1 −cos m(x −x 0 ) m(x −x 0 ) 2 = 1 π lim ε→0 + ε (x −x 0 ) 2 + ε 2 = lim ε→0 H(x −x 0 + ε) −H(x −x 0 ) ε Dans la derni`ere relation, H est la fonction de Heaviside. Ce qui montre que la fonction δ est la d´eriv´ee de la fonction de Heaviside. 124 Chapitre 1 : Rappels math´ ematiques Propri´et´es de la fonction Dirac δ(x) = δ(−x) δ(ax) = 1 |a| δ(x) δ[g(x)] = n 1 |g (x n )| δ(x −x n ) avec g(x n ) = 0 avec g (x n ) = 0 , ∀n f(x)δ(x −a) = f(a)δ(x −a) _ δ(x −y)δ(y −a) dy = δ(x −a) xδ(x) = 0 δ(x) = 1 2π _ ∞ −∞ exp(ikx)dk δ(x) = _ ∞ −∞ exp(2iπkx)dk D´erivation et int´egration La fonction g´en´eralis´ee δ est d´erivable `a tout ordre. La n i`eme d´eriv´ee de δ(x), not´ee δ (n) (x), est d´efinie par : _ ∞ −∞ δ (n) (x)f(x) dx = (−1) n f (n) (0) pour toute fonction f n-fois d´erivable au point x = 0. La d´eriv´ee de la fonction Dirac poss`ede les propri´et´es : δ (n) (x) = (−1) n δ (n) (−x) _ δ (m) (x −y)δ (n) (y −a) dy = δ (m+n) (x −a) x n+1 δ (n) (x) = 0 _ ∞ −∞ δ (x)f(x) dx = f (0) δ (x) = −δ (−x) xδ (x) = −δ(x) x 2 δ (x) = 0 δ (x) = i 2π _ ∞ −∞ k exp(ikx)dk Pour la fonction de Heaviside : H (g −a) = ∂ ∂g H(g −a) = δ(g −a) A l’inverse : _ g −∞ δ(g −a)φ(g )dg = H(g −a)φ(a) 1.4 Les fonctions g´en´eralis´ees 125 Il s’ensuit, pour des bornes d’int´egration de part et d’autre de a : _ >a <a δ(g −a)φ(g)dg = φ(a) exemple : La propri´et´e pr´ec´edente permet de d´eterminer directement la solution de : ∂ 2 G ∂x 2 (x, x 0 ) = δ(x −x 0 ) Il s’agit de G(x, x 0 ) = (x −x 0 )H(x −x 0 ) +Ax +B. Les contraintes G = 0 en x = 0 et en x = 1 (puisque 0 ≤ x ≤ 1 et 0 < x 0 < 1) permettent d’obtenir A et B, soit : G(x, x 0 ) = x(H(x −x 0 ) + x 0 −1) −x 0 H(x −x 0 ) La fonction delta bidimensionnelle x ´etant un vecteur `a deux dimensions, la fonction delta bidimensionnelle est d´efinie par : _ f(x)δ(x) dx = f(0) o` u dx est une aire ´el´ementaire et l’int´egration englobe un voisinage du vecteur nul x = 0. On peut se ramener `a des fonctions delta monodimensionnelles : _ f(x)δ(x) dx = _ f(x)δ(x) dx 1 x 2 = f(0) = f(x 1 = 0; x 2 = 0) = _ f(x)δ(x 1 )δ(x 2 ) dx 1 x 2 On a donc : δ(x) = δ(x 1 )δ(x 2 ) quelle que soit l’orientation des axes. Cette isotropie de la fonction δ implique qu’elle ne soit fonction que du module de x, r = |x| ; soit : f(0) = _ 0 f(x)δ(x) 2πrdr = 2 _ 0 f(x)δ(r) dr qui fournit rδ(x) = δ(r) π , or rδ (r) = −δ(r) d’o` u δ(x) = − δ (r) π Ainsi l’´equation homog`ene : ∇ 2 G ≡ _ ∂ 2 ∂r 2 + 1 r ∂ ∂r _ G = 0, a pour solution G = Alog r + B pour r = 0 En utilisant le th´eor`eme de la divergence, _ V ∇.v dV = _ S n.v dS appliqu´e `a v = ∇G, on montre que ∇ 2 G = δ(x) a pour solution G = 1 2π log r + B 126 Chapitre 1 : Rappels math´ ematiques La fonction delta tridimensionnelle De la mˆeme fa¸con qu’en 2-D, elle est d´efinie par : _ V f(x)δ(x) dx = f(0) On peut montrer que : δ(x) = δ(x 1 )δ(x 2 )δ(x 3 ) L’isotropie conduit `a : 2πr 2 δ(x) = δ(r) et r 2 δ (r) = 2δ(r) d’o` u : δ(x) = δ (r) 4πr Chapitre 2 Un peu de m´ecanique des fluides 2.1 Equations g´en´erales de la m´ecanique des fluides On ´ecrit les ´equations g´en´erales qui r´egissent un fluide newtonien pour une particule fluide. A chaque fois, on donne la notation tensorielle et son d´eveloppement en coordonn´ees cart´esiennes entre crochets 1 . 2.1.1 Loi de conservation de la masse La loi de conservation de la masse, encore nomm´ee ´equation de continuit´e, s’´ecrit : ∂ρ ∂t +∇.(ρu) = m _ ∂ρ ∂t + ∂ ∂x i (ρu i ) = m _ (2.1) soit ∂ρ ∂t + div(ρu) = m o` u ρ d´esigne la masse volumique, u le vecteur vitesse et m une source de masse (en g´en´eral, m = 0). 2.1.2 Loi de conservation de la quantit´e de mouvement La loi de conservation de la quantit´e de mouvement (ou ´equations de Navier-Stokes, 3 ´equations en 3-D et 2 en 2-D) est donn´ee par 2 : ∂ ∂t (ρu) +div(ρu ⊗u +Σ) = ρf _ ∂ ∂t (ρu i ) + ∂ ∂x j (ρu i u j + Σ ij ) = f i _ (2.2) ∂ ∂t (ρu) +gradu u +div(Σ) = ρf avec Σ = pI −τ [ Σ ij = pδ ij −τ ij ] (2.3) avec f une force externe (qui peut inclure par exemple la gravit´e), p la pression, I le tenseur unit´e, Σ le tenseur des contraintes du fluide, τ le tenseur des contraintes visqueuses, δ ij le symbole de Kronecker (δ ij = 1 si i = j et δ ij = 0 si i = j). 1 La sommation d’Einstein est sous-entendue ( ex. : div ≡ ∂ ∂x i = ∂ ∂x 1 + ∂ ∂x 2 + ∂ ∂x 3 ). 2 ”⊗” d´esigne le produit tensoriel ou produit dyadique de 2 tenseurs. 127 128 Chapitre 2 : Un peu de m´ ecanique des fluides On suppose que le fluide est newtonien et suit la loi de Stokes, d’o` u : τ = µ _ gradu + (gradu) T _ − 2 3 µ(div u)I _ τ ij = µ _ ∂u i ∂x j + ∂u j ∂x i _ − 2 3 µ _ ∂u k ∂x k _ δ ij _ (2.4) τ = 2µS − 2 3 µ(div u)I avec µ(T) le coefficient de viscosit´e dynamique (d´etermin´e exp´erimentalement) et ν la viscosit´e cin´ematique (ν = µ/ρ). S est le tenseur des vitesses de d´eformation. 2.1.3 Loi de conservation de l’´energie On l’´ecrit pour m = 0. ∂ ∂t (ρE) + div(ρEu +Σu +q) = f .u (2.5) _ ∂ ∂t (ρE) + ∂ ∂x i (ρu i E) + ∂ ∂x i (pu i ) + ∂ ∂x i (τ ij u j ) + ∂q i ∂x i = f i u i _ avec l’´energie totale E somme de l’´energie interne par unit´e de masse e et de l’´energie cin´etique : E = e + 1 2 u 2 , u = |u| (2.6) et q le vecteur flux de chaleur dˆ u `a la convection thermique, qui suit la loi de Fourier : q = −κ c ∇T _ q i = −κ c ∂T ∂x i _ (2.7) avec κ c = c p µ/Pr le coefficient de conductivit´e thermique, Pr le nombre de Prandtl 3 (∼ 0.72 pour l’air) et T la temp´erature (en Kelvin). Rq : forme entropique de la loi de conservation de l’´energie En utilisant la loi fondamentale de la thermodynamique pour un processus r´eversible, Tds = de + p (dρ) −1 on a 4 : ρT _ ∂s ∂t +u.∇s _ = −div q +τ : gradu = −div q + div(τ u) −u.div τ (2.8) _ ρT _ ∂s ∂t + u i ∂s ∂x i _ = − ∂q i ∂x i + τ ij ∂u j ∂x i _ Si on n´eglige la conduction thermique et la dissipation visqueuse, l’´ecoulement est isentropique 5 ∂s ∂t + u i ∂s ∂x i = 0 ou Ds Dt Si s = cste, l’´ecoulement est homentropique 3 parfois not´e σ. 4 ” :” d´esigne le produit de contraction double de deux tenseurs. 5 La d´eriv´ee particulaire en suivant l’´ecoulement ou d´eriv´ee mat´erielle de Stokes est not´ee d/dt ou D/Dt. On utilisera dans la suite la notation D/Dt, afin d’´eviter toute confusion. 2.2 Quelques ´el´ements de dynamique des tourbillons 129 2.1.4 Equation d’´etat Afin de fermer le syst`eme (2.1)(2.2)(2.5), et sauf indication contraire, on consid`ere la loi des gaz parfait : p = ρrT (2.9) et de = c v dT r = c p −c v = 286.73 J kg −1 K −1 γ = c p c v = 1.402 avec c v la chaleur sp´ecifique `a volume constant, c p la chaleur sp´ecifique `a pression constante, r la constante sp´ecifique des gaz et γ le rapport des chaleurs sp´ecifiques. Pour un gaz parfait, l’´energie interne est e = c v T et l’´energie totale vaut ρE = p/(γ −1)+ρu 2 /2. 2.2 Quelques ´el´ements de dynamique des tourbillons Les structures coh´erentes de la turbulence et plus g´en´eralement les tourbillons jouent un rˆole central dans le bruit produit par un ´ecoulement. C’est pourquoi, nous rappelons ici quelques ´el´ements de dynamique du tourbillon. Pour un traitement plus complet, le lecteur pourra se r´ef´erer aux ouvrages [?, ?, ?]. 2.2.1 La vorticit´e La vorticit´e est le vecteur ω d´efini comme ω = rot u = ∇∧ u. Sous forme indicielle on peut la noter ω i = ε ijk ∂u k ∂x j . On peut aussi d´efinir : ω ij = 1 2 _ ∂u i ∂x j − ∂u j ∂x i _ avec seulement trois termes non nuls puisque ω 11 = ω 22 = ω 33 = 0 et ω ij = −ω ji . La vorticit´e donne une mesure de la rotation angulaire des particules de fluide. ω correspond `a une vitesse angulaire de 1 2 ω autour du centre de la particule. Un corps rigide poss´edant une vitesse angulaire Ω autour de son centre d´efinit donc une vorticit´e : ω = rot u = 2Ω On suppose que le champ de vorticit´e est localis´e, c’est-`a-dire que l’on peut toujours trouver une distance x ∗ telle que ωe x/x ∗ → 0 lorsque x → ∞. Cette hypoth`ese permet de montrer que l’int´egrale de chacune des composantes de ω est nulle sur un volume V donn´e : _ V ω i dx = _ V ∂ ∂x j (ω j x i ) dx car ∂ ∂x j (ω j x i ) = ∂ω j ∂x j x i + ω j ∂x i ∂x j = ω j δ ij = ω i . Comme la vorticit´e est sol´eno¨ıdale par construction (∇.ω = 0), l’application du th´eor`eme de la divergence fournit : _ V ω i dx = _ V ∂ ∂x j (ω j x i ) dx = _ Σ ω j x i n j dx = 0 130 Chapitre 2 : Un peu de m´ ecanique des fluides 2.2.2 La loi de Biot et Savart La vitesse u peut toujours ˆetre exprim´ee `a l’aide d’un potentiel scalaire ϕ et d’un potentiel vectoriel A tels que : u = ∇ϕ +rot A avec divA = 0 En coordonn´ees cart´esiennes, ces relations induisent : ∇ 2 ϕ = divu et pour un ´ecoulement incompressible (divu = 0), la vitesse d´erive d’un vecteur potentiel A qui v´erifie l’´equation de Poisson suivante : ω = ∇∧ u = ∇∧ (∇∧ A) = ∇(∇.A) −∇ 2 A = −∇ 2 A et l’on connaˆıt la solution int´egrale `a cette ´equation : A(x) = 1 4π _ V ω(y) |x −y| dy En l’absence de paroi, on en d´eduit l’expression de Biot et Savart donnant la vitesse en fonction de la vorticit´e : u(x) = 1 4π ∇ x ∧ _ V ω(y) |x −y| dy = 1 4π _ V ω(y) ∧ (x −y) |x −y| 3 dy en remarquant que : ∂ ∂x i _ 1 r _ = 1 r 2 ∂r ∂x i = − 1 r 2 r i r avec r = x −y Le champ de vorticit´e permet de d´eterminer le champ de vitesse associ´e. On remarque, d’autre part, que cette relation est non locale, puisqu’elle fait intervenir tout le volume V . 2.2.3 L’´equation de Crocco Il s’agit d’une reformulation de l’´equation de conservation de la quantit´e de mouvement en introduisant la vorticit´e ω et l’enthalpie totale B = h + 1 2 u 2 : ∂u i ∂t + ∂B ∂x i = −(ω ∧ u) i + T ∂s ∂x i + 1 ρ ∂σ ij ∂x j + f i ρ (2.10) o` u on a utilis´e dh = Tds + dp ρ et le d´eveloppement de la d´eriv´ee particulaire en : Du Dt = ∂u ∂t + (u.∇)u = ∂u ∂t +∇ _ 1 2 u 2 _ +ω ∧ u 2.2.4 L’´equation de Bernouilli Pour un fluide parfait (viscosit´e et conduction thermique n´egligeables), homentropique (s = cste), irrotationnel (ω = 0), pour lequel la force ext´erieure est conservative et peut ˆetre d´eduite d’une fonction scalaire φ (f = ρ∇φ), l’´equation de Crocco (2.10) induit l’existence d’un potentiel ϕ tel que u = ∇ϕ Une int´egration fournit l’´equation de Bernouilli : ∂ϕ ∂t + B −φ = Cste(t) ou ∂ϕ ∂t + h + 1 2 u 2 −φ = Cste(t) 2 L’op´rateur divergence e Le produit scalaire de l’op´rateur ”nabla” par un vecteur d´finit la divergence du vecteur.4 L’op´rateur rotationnel e Le produit vectoriel de l’op´rateur ”nabla” par un vecteur d´finit le rotationnel du vecteur. not´ ∆ ou 23 .1. ∂z ∂z .  ∂y  = + + 2 2 2 ∂x ∂y ∂z ∂ ∂ 4  En gras puisqu’il s’agit d’un vecteur. vy  = ux vy + ux vy + uz vz . ∆ = = .v = div v = avec v = vr er + vθ eθ + vz ez .116 ´ Chapitre 1 : Rappels mathematiques 1.1. e e La divergence (´galement not´ div) d’un vecteur est un scalaire. 1 ∂(r2 vr ) 1 ∂(sin θvθ ) 1 ∂vφ + + r2 ∂r r sin θ ∂θ r sin θ ∂φ 1 ∂(rvr ) 1 ∂vθ ∂vz + + r ∂r r ∂θ ∂z ∂vx ∂vy ∂vz + + ∂x ∂y ∂z 1. – en coordonn´es cylindriques e . il s’´crit : e e e        ux vx ux vx 2 Pour 2 vecteurs u = uy  et v = vy . =  ∂y  . uz vz uz vz ∂    vx ∂x ∂vy ∂vz ∂vx ∂ + + ( se comporte comme un vecteur ordinaire. vy  = ∂x ∂y ∂z ∂ vz ∂z ∂  ∂  ∂x ∂x ∂2 ∂2 ∂2 ∂ ∂ 3 2 En effet.v =  ∂y  .v = div v = avec v = vx ex + vy ey + vz ez 2 . – en coordonn´es sph´riques e e . e e Le rotationnel (´galement not´ rot4 ) d’un vecteur est un vecteur.v = div v = avec v = vr er + vθ eθ + vφ eφ . e e e ea – en coordonn´es cart´siennes e e ∂2p ∂2p ∂2p ∆p = + + ∂x2 ∂y 2 ∂z 2 – en coordonn´es cylindriques e ∆p = – en coordonn´es sph´riques e e ∆p = 1 ∂ r2 ∂r r2 ∂p ∂r + 1 ∂ r2 sin θ ∂θ sin θ ∂p ∂θ + 1 ∂2p 2 ∂φ2 r2 sin θ 1 ∂ r ∂r r ∂p ∂r + 1 ∂2p ∂2p + r2 ∂θ2 ∂z 2 1. Pour le vecteur v.v = uy  . Pour le vecteur v. qui est appliqu´ ` un scalaire. le produit scalaire u.1.) donc . elle s’´crit : e e e – en coordonn´es cart´siennes e e .3 L’op´rateur laplacien e Il s’agit d’un op´rateur diff´rentiel. Un champ ` divergence nulle peut s’´crire a e a e comme le rotationnel d’un vecteur.v) − 2 ∧ ( p) = 0 soit rot(grad p) = 0 ∧ v) ∧ v).(uv) = (u.u) + (v. elle permet par exemple de relier la force de e pression exerc´e sur une surface au gradient de pression dans la masse du fluide.(pv) = (v. uz vz uz vz ux vy − uy vx   ∂     ∂vz ∂vy − ∂z vx ∂x   ∂y ∂ donc ∧ v =  ∂y  ∧ vy  =  ∂vx − ∂vz  ∂z ∂x ∂vy ∂ ∂vx vz − ∂y ∂z ∂x  .6 Formules de Green grad f dV = V S f n dS v. )p + p( . )v v soit rot(rot v) = grad(div v) − ∆v Si ∧ u = 0.u = −∆ψ (o` ψ est un scalaire). alors u = ∧ v ` un gradient pr`s.u) . e e . La seconde e formule est la formule d’Ostrogradski.v + rot v.u = 0. e Si .v) − v( .v + ( ( .(u ∧ v) = ( ∧( ∧ v) = ∧ u). Autrement dit.1 El´ments d’analyse vectorielle e – en coordonn´es cart´siennes5 e e ∧ v = rot v = ∂vy ∂vz − ∂y ∂z ex + ∂vx ∂vz − ∂z ∂x ∂vr ∂vz − ∂z ∂r ey + ∂vy ∂vx − ∂x ∂y ez 117 – en coordonn´es cylindriques e ∧ v = rot v = 1 ∂vz ∂vθ − r ∂θ ∂z er + eθ + 1 r ∂(rvθ ) ∂vr − ∂r ∂θ ez – en coordonn´es sph´riques e e ∧v = rot v = 1 r sin θ ∂(sin θvφ ) ∂vθ − ∂θ ∂φ er + 1 r ∂(rvφ ) 1 ∂vr − sin θ ∂φ ∂r eθ + 1 r ∂(rvθ ) ∂vr − ∂r ∂θ eφ 1.5 Quelques relations de base p et q ´tant des scalaires et u et v ´tant des vecteurs.u soit div(u ∧ v) = rot u. alors .v) .1.1. )v + v( . tr`s utile pour exprimer le flux d’une quantit´ ` travers e ea une surface par une int´grale volumique e          ux vx ux vx uy vz − uz vy 5 Pour 2 vecteurs u = uy  et v = vy .u ∧ (u ∧ v) = u( . 1. le produit vectoriel u ∧ v = uy  ∧ vy  = uz vx − ux vz  . )u − (u. un champ ` rotationnel u a nul d´rive d’un potentiel scalaire ψ.( ∧ u) = 0 soit div(rot u) = 0 ∧ (pv) = ( p) ∧ v + p( .(pq) = q( p) + p( q) .1.n dS S div v dV = V La premi`re formule est la formule du gradient . 6 dx  ∂u ∂y ∂v ∂y ∂w ∂y  ∂u ∂z  ∂v    ∂z  ∂w  ∂z  u(x.7 Formule de Stokes-Amp`re e rot v.). sph´riques .1. on peut voir le tenseur d’ordre 2 comme une matrice 3 × 36 .1 Tenseur gradient D´finition e Il permet d’exprimer la variation d’un champ de vecteur v entre 2 points voisins x et x + dx (de la mˆme fa¸on que le gradient exprime les variations d’un scalaire entre ces deux points). )v dt ∂t avec un ”produit scalaire” qui est plus simple sur le plan formel mais devient faux en coordonn´es curvilignes (cylindriques. e a On utilise des lettres en gras surmont´es de deux traits pour d´signer les tenseurs d’ordre 2. en se e e a limitant ` l’ordre 2. Ceci n’est pas abusif tant que l’on garde ` l’esprit qu’il existe une d´finition plus g´n´rique et que la r´pr´sentation a e e e e e matricielle d´pend du syst`me de coordonn´es choisi. On se contente donc de pr´senter quelques propri´t´s des tenseurs d’ordre 2.118 ´ Chapitre 1 : Rappels mathematiques 1. y.2. La notation tensorielle poss`de ´galement e e e e l’avantage d’une ´criture identique ` celle du cas scalaire. qui sont donc e e des matrices 3 × 3 en 3-D et des matrices 2 × 2 en 2-D. a e ee Dans ce cadre.2 Rappels sur les tenseurs d’ordre 2 Pour ´crire les ´quations de Navier-Stokes on peut faire appel ` la notion de tenseur. y. z) avec v =  v(x. e c dv = v(x + dx) − v(x) = grad v En coordonn´es cart´siennes. e e e 1.. u e 1. y.n dS = S C v.. z)  u . on v´rifiera qu’il s’exprime par : e e e ∂u  ∂x  ∂v  grad v =   ∂x  ∂w ∂x Applications Le tenseur gradient s’av`re pratique pour exprimer la d´riv´e particulaire d’une grandeur e e e vectorielle v dans un ´coulement de champ de vitesse u : e ∂v dv = + grad v dt ∂t On ´crit parfois cette relation sous la forme : e dv ∂v = + (u. z)  w(x.dl o` S d´signe une surface s’appuyant sur le contour C. 2.v) = (grad u)T 1. l’une sym´trique e e 7 : et l’autre antisym´trique e grad v = S + R avec S = 1 grad v + (grad v)T 2 et R = 1 grad v − (grad v)T 2 Lorsque le champ v repr´sente le champ de d´placement dans un solide (respectivement le champ e e de vitesse d’un ´coulement). e Propri´t´s e e (v. Il s’agit alors ee d’une expression diff´rente du rotationnel de v.2 Rappels sur les tenseurs d’ordre 2 119 Il est parfois judicieux de d´composer le tenseur gradient en deux parties. )v = grad v v = grad v2 + rot v ∧ v 2 v + (grad v)T u grad(u. tandis que le terme antisym´trique quantifie e ee e la rotation en bloc (respectivement la vitesse angulaire) de l’´l´ment de volume. σ ou Σ. e e La divergence appliqu´e ` un tenseur est un vecteur et est donc ´crite en gras e a e . La force e e e e sur un ´l´ment de surface dS s’´crit alors : ee e df = Σ n dS    Txx Txy Txz avec T = Tyx Tyy Tyz  Tzx Tzy Tzz et celle obtenue sur une surface macroscopique S est obtenue par int´gration : e f= S 7 8 Σ n dS L’exposant T d´signe l’op´ration de transposition. le terme sym´trique quantifie la d´formation (respectivement la e e e vitesse de d´formation) d’un ´l´ment de volume.1.2 Divergence d’un tenseur D´finition e Il s’agit d’un vecteur qui peut ˆtre d´fini par la g´n´ralisation de la formule d’Ostrogradski8 : e e e e divT dV = V S T n dS Son expression en coordonn´es cart´siennes est obtenue en prenant la divergence de chaque ligne e e du tenseur. comme on peut le montrer ` partir de sa d´finition : a e  ∂Txz ∂Txx ∂Txy + +  ∂x ∂y ∂z   ∂T ∂Tyz   yx ∂Tyy  + + divT =    ∂x ∂y ∂z   ∂Tzx ∂Tzy ∂Tzz  + + ∂x ∂y ∂z Applications Les forces de contact exerc´e sur une surface (pression ou cisaillement) peuvent ˆtre exprim´es e e e au moyen d’un tenseur. nomm´ tenseur des contraintes et not´ g´n´ralement τ . 3. e le tenseur des contraintes visqueuses est proportionnel au tenseur vitesse de d´formation. ee on a : divτ = µ 2 u 1. dans le mod`le newtonien.1 Transformation de Fourier Transformation de Fourier temporelle Le caract`re lin´aire des ondes sonores va permettre d’exprimer le champ acoustique comme e e la somme de solutions ´l´mentaires de l’´quation d’onde.120 ´ Chapitre 1 : Rappels mathematiques Cette int´grale de surface peut ˆtre exprim´e comme une int´grale de volume via la formule e e e e d’Ostrogradski. ce qui fait apparaˆ divΣ dans les ´quations de la dynamique ou d’´quilibre ıtre e e locales. alors div v = 0 et en appliquant la propri´t´ ci-dessus. Ainsi l’´quilibre d’un solide ´lastique s’´crit : e e e divΣ = 0 La loi de la dynamique dans un fluide conduit ` : a ρ Propri´t´s e e Elles sont directement transposables de celles de la divergence scalaire : div f T = f divT + T grad f du = divΣ + ρg dt Dans le cas particulier o` T est le tenseur identit´. En effet. le fluide est incompressible. cette relation donne : u e e div pI = I grad p = grad p Ainsi il est commode de mod´liser un fluide newtonien par un tenseur des contraintes contenant e un terme de pression et un terme visqueux : Σ = −pI + τ Ainsi l’´quation de conservation de la quantit´ de mouvement peut s’´crire : e e e ρ du = divΣ + ρg = −grad p + divτ + ρg dt Une autre propri´t´ utile est : ee div (grad v)T + grad v = 2 v + grad(div v) Cette formule permet notamment d’exprimer le terme divτ . de plus. not´ I.3 1. le e coefficient de proportionnalit´ ´tant le double de la viscosit´ dynamique µ : ee e τ = µ (grad u)T + grad u Si. L’analyse de Fourier correspond ` la ee e a . e c e on peut passer de l’espace spatial ` l’espace des nombres d’onde. T ] est d´finie par : e e e a0 + 2 an cos n=1 2πnt 2πnt + bn sin T T o` les coefficients sont donn´s par : u e an = 1 T 1 bn = T T 0 T 0 2πnt dt T 2πnt f (t) sin dt T f (t) cos Si f et f sont continues par morceaux et si f est p´riodique de p´riode T alors la s´rie de e e e Fourier converge vers f (t) si f est continue en x ou vers 1 [f (t + 0) + f (t − 0)] si f n’est pas 2 continue en x. Ces e a e conventions doivent toujours ˆtre consciencieusement v´rifi´es lorqu’on compare deux e e e r´f´rences diff´rentes.1. Il s’agit de la mˆme op´ration e e e e e hormis le changement de signe de l’exponentielle et le facteur 2π.3 S´ries de Fourier e ∞ La s´rie de Fourier d’une fonction f (t) d´finie sur [0. c e On consid`re une fonction f (t) continue (sauf en un nombre fini de discontinuit´s o` f (t) = e e u 1 [f (t + 0) + f (t − 0)]) et telle que |f (t)| et |f (t)|2 sont int´grables. k3 ) est le vecteur d’onde (ou vecteur des nombres d’onde) et x = (x1 .2 Transformation de Fourier spatiale De la mˆme fa¸on que l’on peut travailler dans l’espace temporel ou dans l’espace fr´quentiel.4) f (k)e+ik. 1.x dx (1.1). La transform´e de Fourier de e e 2 f (t).3) (1. Ce passage de l’espace temporel ` l’espace fr´quentiel e a e est tr`s int´ressant tant du point de vue math´matique (les ´quations deviennent ind´pendantes e e e e e du temps) que du point de vue physique (l’oreille per¸oit les harmoniques fr´quentielles).3. Il s’agit d’une int´grale triple en 3-D et double en 2-D.3. e 1. en introduisant la transform´e a e de Fourier spatiale multidimensionnelle : f (k) = f (x) = −∞ 1 (2π)3 ∞ ∞ −∞ f (x)e−ik.1) ˆ f (ω)e+iωt dω (1. Ainsi.x dk k = (k1 . . On note ´galement que certains auteurs utilisent la fr´quence f plutˆt que ee e e e o la pulsation ω = 2πf .2) La transform´e de Fourier et son inverse sont ´troitement li´s. est la fonction complexe d´finie par : e ˆ e ˆ f (ω) = et la transform´e de Fourier inverse est : e f (t) = 1 2π ∞ −∞ ∞ −∞ f (t)e−iωt dt (1. qui sera not´e f (ω). k2 .3 Transformation de Fourier 121 d´composition en harmoniques temporelles. x3 ) la position spatiale. x2 . la d´finition de la e transform´e de Fourier peut varier d’un ouvrage ` l’autre : on peut appliquer le facteur 1/2π ` e a a la transform´e directe ou ` son inverse comme on peut utiliser e±iωt dans la d´finition (1. e e En r´alit´. ee a e e 1. b). les fonctions e e g´n´ralis´es sont utilis´es dans de nombreux domaines des sciences et de l’ing´nierie. not´ a/b. Un des e e e e e aspects les plus attractifs de cette th´orie est qu’elle permet de manipuler certaines fonctions e discontinues9 aussi facilement que des fonctions continues diff´rentiables. les rationnels aux r´els puis les r´els aux e e complexes. les effets dissipatifs du fluide vont adoucir les discontinuit´s. les entiers aux rationnels. ce n’est pas toujours le cas pour les mod`les id´alis´s que l’on utilisera. −∞ il s’est rendu compte qu’aucune fonction ordinaire ne pouvait poss´der cette propri´t´. les nombres rationnels peuvent ˆtre e e e vus comme des paires ordonn´es d’entiers (a. il est infiniment grand. b) avec b = 0. de la d´rivation ou de l’int´gration.4 Les fonctions g´n´ralis´es e e e Depuis les ann´es 50 et la publication de la th´orie des distributions de Schwartz. On ne peut pas prendre la transform´e de Fourier (classique) de ce signal : e e e pour certaines fr´quences le signal n’est pas d´fini et pour d’autres. il est n´cessaire de g´n´raliser le e e e e concept de fonction. On identifie les paires (a. Ainsi le spectre de e e sin(ωt). des objets nouveaux sont introduits tout en conservant les propri´t´s fondamentales du syst`me de nombres pr´c´dent. En revanche. Elles enrichissent e e e ainsi l’´quipement math´matique ` la disposition des physiciens et permettent d’obtenir de fa¸on e e a c ´l´gante des solutions ` de nombreux probl`mes en a´rodynamique ou en acoustique. Le concept classique des fonctions ordinaires d´crit donc bien les e ph´nom`nes r´els. au lieu de simples nombres. illustr´ par sin(ωt). De mˆme. C’est une approche courante en math´matique. e e a e que l’on nommera distributions ou fonctions g´n´ralis´es. A chaque extension. 1) avec e les entiers a. Par exemple. Leur sens est donn´ par une relation e e e e int´grale.4. Le nouveau syst`me contient donc le pr´c´dent. Pour e ee inclure des objets math´matiques comme la fonction δ(x). On ´tend par exemple les e e nombres naturels aux entiers. Un autre exemple est celui d’un signal qui n’est pas d´croissant. e e e on peut g´n´raliser l’espace des fonctions ordinaires ` un espace plus ´tendu de ”fonctions”. n’est pas vraiment une fonction ordinaire. Une pr´sentation math´matique e c e e rigoureuse de cette extension pourra ˆtre trouv´e dans les ouvrages [?. e 9 . On doit maintenant penser les e e e nombres comme des paires ordonn´es (a. ?. notamment en ce qui e concerne les r`gles usuelles de l’addition.122 Forme complexe avec 1 cn = T Identit´ de Parseval e T 0 ∞ ´ Chapitre 1 : Rappels mathematiques f (t) n=−∞ cn e2πint/T   dt =  1 2 (an − ibn ) 1 2 a0 1 2 (a−n + ib−n ) ∞ f (t)e −2πint/T n>0 n=0 n<0 1 T T 0 [f (t)]2 dt = a2 0 + 2 a2 + b2 n n n=1 1. Chaque extension doit s’accompagner ee e e e d’une vision diff´rente du syst`me de nombres. Une source e e e e e e ponctuelle sort par exemple du cadre des fonctions ordinaires. ?. ?]. qui les relie de fa¸on unique aux fonctions ordinaires. De plus. qui consiste en deux pics isol´s en −ω et ω.1 Le concept de fonction g´n´ralis´e e e e Lorsque Dirac a introduit la fonction delta (qui sera appel´e fonction Dirac) δ(x) poss´dant e e la propri´t´ dite de ”glissement” : ee ∞ φ(x)δ(x) dx = φ(0) . le signal d´croˆ toujours e e e e ıt pour t → ∞ et il ne se passe rien pour t → −∞. e e e e 1.6) Concr`tement. u e e e Ainsi. 1 sin m(x − x0 ) 1 1 − cos m(x − x0 ) lim = lim π m→∞ x − x0 π m→∞ m(x − x0 )2 1 ε H(x − x0 + ε) − H(x − x0 ) = lim = lim π ε→0+ (x − x0 )2 + ε2 ε→0 ε δ(x − x0 ) = Dans la derni`re relation.5). On peut associer u ee la fonction de Heaviside ` des constantes par morceaux : a 1 g>a 0 g<a H(g − a) = La valeur en g = a n’a pas de sens.1. On peut avoir une image simple de la fonction de Heavisde par la relation pr´c´dente mais la d´finition rigoureuse est la relation int´grale (1. Ce qui montre que la fonction δ est la e d´riv´e de la fonction de Heaviside. e e . H est la fonction de Heaviside.4 Les fonctions g´n´ralis´es e e e 123 1.5) o` la fonction ”test” G(g) est une fonction de g ayant de ”bonnes” propri´t´s.2 La fonction de Heaviside Elle est d´finie par la propri´t´ int´grale suivante : e ee e ∞ ∞ H(g − a)G(g) dg = −∞ a G(g) dg (1.4.3 La fonction Dirac La fonction delta ou Dirac est d´finie par la propri´t´ int´grale : e ee e ∞ δ(g − a)G(g) dg = G(a) −∞ (1. on peut formaliser δ comme : e 0 g=a +∞ g = a ∞ δ(g − a) = et −∞ δ(g − a) dg = 1 On peut ´galement voir la fonction g´n´ralis´e δ(g − a) comme la limite d’une fonction qui ne e e e e prend de ”valeur notable” que dans le voisinage de a o` elle pr´sente un maximum tr`s marqu´.4. e e e e a e e e est d´finie par : e ∞ δ (n) (x)f (x) dx = (−1)n f (n) (0) −∞ pour toute fonction f n-fois d´rivable au point x = 0. La d´riv´e de la fonction Dirac poss`de e e e e les propri´t´s : ee δ (n) (x) = (−1)n δ (n) (−x) δ (m) (x − y)δ (n) (y − a) dy = δ (m+n) (x − a) xn+1 δ (n) (x) = 0 ∞ δ (x)f (x) dx = f (0) −∞ δ (x) = −δ (−x) xδ (x) = −δ(x) x2 δ (x) = 0 i δ (x) = 2π Pour la fonction de Heaviside : H (g − a) = A l’inverse : g ∞ k exp(ikx)dk −∞ ∂ H(g − a) = δ(g − a) ∂g δ(g − a)φ(g )dg = H(g − a)φ(a) −∞ . ∀n |g (xn )| n f (x)δ(x − a) = f (a)δ(x − a) δ(x − y)δ(y − a) dy = δ(x − a) xδ(x) = 0 1 δ(x) = 2π ∞ ∞ exp(ikx)dk −∞ δ(x) = −∞ exp(2iπkx)dk D´rivation et int´gration e e e La fonction g´n´ralis´e δ est d´rivable ` tout ordre.124 Propri´t´s de la fonction Dirac e e ´ Chapitre 1 : Rappels mathematiques δ(x) = δ(−x) 1 δ(ax) = δ(x) |a| 1 δ[g(x)] = δ(x − xn ) avec g(xn ) = 0 avec g (xn ) = 0 . La ni`me d´riv´e de δ(x). not´e δ (n) (x). x0 ) = (x − x0 )H(x − x0 ) + Ax + B. e e . la fonction delta bidimensionnelle est d´finie par : e a e f (x)δ(x) dx = f (0) o` dx est une aire ´l´mentaire et l’int´gration englobe un voisinage du vecteur nul x = 0.1. On u ee e peut se ramener ` des fonctions delta monodimensionnelles : a f (x)δ(x) dx = f (x)δ(x) dx1 x2 = f (0) f (x)δ(x1 )δ(x2 ) dx1 x2 = f (x1 = 0.v dS appliqu´ ` v = ea a pour solution G. soit : G(x. on montre que G = δ(x) G= 1 log r + B 2π . soit : f (0) = 0 f (x)δ(x) 2πrdr = 2 0 f (x)δ(r) dr qui fournit rδ(x) = d’o` u δ(r) . x2 = 0) = On a donc : δ(x) = δ(x1 )δ(x2 ) quelle que soit l’orientation des axes. Ainsi l’´quation homog`ne : e e 2 G≡ ∂2 1 ∂ + 2 ∂r r ∂r a pour solution G = A log r + B En utilisant le th´or`me de la divergence. x0 ) = x(H(x − x0 ) + x0 − 1) − x0 H(x − x0 ) La fonction delta bidimensionnelle x ´tant un vecteur ` deux dimensions.v dV = V S 2 pour r = 0 n. Les contraintes G = 0 en x = 0 et en x = 1 (puisque 0 ≤ x ≤ 1 et 0 < x0 < 1) permettent d’obtenir A et B.4 Les fonctions g´n´ralis´es e e e Il s’ensuit. Cette isotropie de la fonction δ implique qu’elle ne soit fonction que du module de x. x0 ) = δ(x − x0 ) ∂x2 Il s’agit de G(x. or π rδ (r) = −δ(r) δ(x) = − δ (r) π G = 0. pour des bornes d’int´gration de part et d’autre de a : e >a 125 δ(g − a)φ(g)dg = φ(a) <a exemple : La propri´t´ pr´c´dente permet de d´terminer directement la solution de : ee e e e ∂2G (x. r = |x| . elle est d´finie par : e c e ´ Chapitre 1 : Rappels mathematiques f (x)δ(x) dx = f (0) V On peut montrer que : δ(x) = δ(x1 )δ(x2 )δ(x3 ) L’isotropie conduit ` : a 2πr2 δ(x) = δ(r) et r2 δ (r) = 2δ(r) d’o` : u δ(x) = δ (r) 4πr .126 La fonction delta tridimensionnelle De la mˆme fa¸on qu’en 2-D. e ∂ ∂x2 + ∂ ∂x3 ). encore nomm´e ´quation de continuit´. 2.1. u e e e m = 0). e e Σ le tenseur des contraintes du fluide.1 Equations g´n´rales de la m´canique des fluides e e e On ´crit les ´quations g´n´rales qui r´gissent un fluide newtonien pour une particule fluide. p la pression. s’´crit : e e e e (2. 2.2 Loi de conservation de la quantit´ de mouvement e La loi de conservation de la quantit´ de mouvement (ou ´quations de Navier-Stokes.2) avec f une force externe (qui peut inclure par exemple la gravit´). on donne la notation tensorielle et son d´veloppement en coordonn´es cart´siennes e e e entre crochets1 . : div ≡ ∂xi = ∂x1 + ”⊗” d´signe le produit tensoriel ou produit dyadique de 2 tenseurs. A e e e e e chaque fois.Chapitre 2 Un peu de m´canique des fluides e 2.1 Loi de conservation de la masse ∂ρ + . δij le symbole de Kronecker (δij = 1 si i = j et δij = 0 si i = j). u le vecteur vitesse et m une source de masse (en g´n´ral. τ le tenseur des contraintes visqueuses. 3 e e ´quations en 3-D et 2 en 2-D) est donn´e par2 : e e ∂ (ρu) + div(ρu ⊗ u + Σ) = ρf ∂t ∂ (ρu) + grad u ∂t u + div(Σ) = ρf avec Σ = pI − τ [ Σij = pδij − τij ] (2.1.(ρu) = m ∂t ∂ρ + div(ρu) = m ∂t ∂ρ ∂ + (ρui ) = m ∂t ∂xi La loi de conservation de la masse. 1 2 ∂ ∂ La sommation d’Einstein est sous-entendue ( ex. I le tenseur unit´.1) soit o` ρ d´signe la masse volumique. 127 .3) ∂ ∂ (ρui ) + (ρui uj + Σij ) = fi ∂t ∂xj (2. div τ (2.5) avec l’´nergie totale E somme de l’´nergie interne par unit´ de masse e et de l’´nergie cin´tique : e e e e e 1 E = e + u2 .u ∂t ∂ ∂ ∂ ∂qi ∂ (ρui E) + (pui ) + (τij uj ) + = fi ui (ρE) + ∂t ∂xi ∂xi ∂xi ∂xi On l’´crit pour m = 0. S est le tenseur des vitesses de d´formation.4) avec µ(T ) le coefficient de viscosit´ dynamique (d´termin´ exp´rimentalement) et ν la viscosit´ e e e e e cin´matique (ν = µ/ρ).8) Si on n´glige la conduction thermique et la dissipation visqueuse. qui suit la loi de Fourier : ua q = −κc T qi = −κc ∂T ∂xi (2.1. Pr le nombre de Prandtl3 (∼ 0. e e 2. e (2. 2 u = |u| (2.128 ´ Chapitre 2 : Un peu de mecanique des fluides On suppose que le fluide est newtonien et suit la loi de Stokes. l’´coulement est isentropique5 e e ∂s ∂s + ui = 0 ou ∂t ∂xi Si s = cste. d’o` : u 2 τ = µ grad u + (grad u)T − µ(div u)I 3 2 τ = 2µS − µ(div u)I 3 τij = µ ∂uj ∂ui + ∂xj ∂xi 2 − µ 3 ∂uk ∂xk δij (2. e T ds = de + p (dρ)−1 on a4 : ρT ∂s + u. e ” :” d´signe le produit de contraction double de deux tenseurs. afin d’´viter toute confusion. e Rq : forme entropique de la loi de conservation de l’´nergie e En utilisant la loi fondamentale de la thermodynamique pour un processus r´versible. On e e e e e e e utilisera dans la suite la notation D/Dt.6) et q le vecteur flux de chaleur dˆ ` la convection thermique.3 Loi de conservation de l’´nergie e ∂ (ρE) + div(ρEu + Σ u + q) = f . e 4 3 .72 e pour l’air) et T la temp´rature (en Kelvin). e 5 La d´riv´e particulaire en suivant l’´coulement ou d´riv´e mat´rielle de Stokes est not´e d/dt ou D/Dt. l’´coulement est homentropique e parfois not´ σ. s ∂t = −div q + τ : grad u = −div q + div(τ ρT ∂s ∂s + ui ∂t ∂xi =− ∂uj ∂qi + τij ∂xi ∂xi Ds Dt u) − u.7) avec κc = cp µ/Pr le coefficient de conductivit´ thermique. 2 Quelques ´l´ments de dynamique des tourbillons ee 129 2. C’est pourquoi.2.73 J kg−1 K−1 γ= cp = 1. e e 2. cp la chaleur sp´cifique ` pression constante. ∂xj ∂xj ∂xj Comme la vorticit´ est sol´no¨ e e ıdale par construction ( .9) avec cv la chaleur sp´cifique ` volume constant. On peut aussi d´finir : e ∂xj ωij = 1 2 ∂uj ∂ui − ∂xj ∂xi avec seulement trois termes non nuls puisque ω11 = ω22 = ω33 = 0 et ωij = −ωji .4 Equation d’´tat e Afin de fermer le syst`me (2. ω correspond ` une vitesse a 1 angulaire de 2 ω autour du centre de la particule. le lecteur pourra se ee r´f´rer aux ouvrages [?.2. et sauf indication contraire. on consid`re la loi des e e gaz parfait : p = ρrT et de = cv dT r = cp − cv = 286.2)(2. Cette hypoth`se permet de montrer que e une distance x l’int´grale de chacune des composantes de ω est nulle sur un volume V donn´ : e e ωi dx = ∂ (ωj xi ) dx ∂xj V V ∂ωj ∂ ∂xi (ωj xi ) = xi + ωj = ωj δij = ωi . r e a e a la constante sp´cifique des gaz et γ le rapport des chaleurs sp´cifiques. Un corps rigide poss´dant une vitesse angulaire e Ω autour de son centre d´finit donc une vorticit´ : e e ω = rot u = 2Ω On suppose que le champ de vorticit´ est localis´. nous rappelons ici quelques e ´l´ments de dynamique du tourbillon.1.1 La vorticit´ e ∧ u. Pour un traitement plus complet.5). ?. c’est-`-dire que l’on peut toujours trouver e e a ∗ telle que ωex/x∗ → 0 lorsque x → ∞. La vorticit´ e donne une mesure de la rotation angulaire des particules de fluide.402 cv (2.ω = 0). ee 2.1)(2.2 Quelques ´l´ments de dynamique des tourbillons ee Les structures coh´rentes de la turbulence et plus g´n´ralement les tourbillons jouent un rˆle e e e o central dans le bruit produit par un ´coulement. e e Pour un gaz parfait. ?]. Sous forme indicielle on peut La vorticit´ est le vecteur ω d´fini comme ω = rot u = e e la noter ωi = εijk ∂uk . l’´nergie interne est e = cv T et l’´nergie totale vaut ρE = p/(γ − 1) + ρu2 /2. l’application du th´or`me de la e e divergence fournit : car ωi dx = ∂ (ωj xi ) dx = ∂xj ωj xi nj dx = 0 V V Σ . homentropique (s = e e cste). irrotationnel (ω = 0).A) − ω(y) dy |x − y| 2 A=− 2 A et l’on connaˆ la solution int´grale ` cette ´quation : ıt e a e A(x) = V En l’absence de paroi.130 ´ Chapitre 2 : Un peu de mecanique des fluides 2.2 La loi de Biot et Savart La vitesse u peut toujours ˆtre exprim´e ` l’aide d’un potentiel scalaire ϕ et d’un potentiel e e a vectoriel A tels que : u = ϕ + rot A avec divA = 0 En coordonn´es cart´siennes.2. on en d´duit l’expression de Biot et Savart donnant la vitesse en fonction e de la vorticit´ : e 1 ω(y) 1 ω(y) ∧ (x − y) u(x) = dy = dy x∧ 4π |x − y| 4π V |x − y|3 V en remarquant que : ∂ ∂xi 1 r = 1 ∂r 1 ri =− 2 2 ∂x r r r i avec r = x − y Le champ de vorticit´ permet de d´terminer le champ de vitesse associ´.3 L’´quation de Crocco e Il s’agit d’une reformulation de l’´quation de conservation de la quantit´ de mouvement en e e 1 introduisant la vorticit´ ω et l’enthalpie totale B = h + 2 u2 : e ∂ui ∂B ∂s 1 ∂σij fi + = −(ω ∧ u)i + T + + ∂t ∂xi ∂xi ρ ∂xj ρ o` on a utilis´ dh = T ds + u e dp ρ (2. )u = + Dt ∂t ∂t 2. 2.10) induit l’existence d’un potentiel e ϕ tel que u= ϕ Une int´gration fournit l’´quation de Bernouilli : e e ∂ϕ + B − φ = Cste(t) ou ∂t ∂ϕ 1 + h + u2 − φ = Cste(t) ∂t 2 . On remarque. ces relations induisent : e e 2 ϕ = divu et pour un ´coulement incompressible (divu = 0).4 L’´quation de Bernouilli e Pour un fluide parfait (viscosit´ et conduction thermique n´gligeables). l’´quation de Crocco (2.2. puisqu’elle fait intervenir tout le volume V .2.10) et le d´veloppement de la d´riv´e particulaire en : e e e 1 2 u 2 +ω∧u Du ∂u ∂u = + (u. pour lequel la force ext´rieure est conservative et peut ˆtre d´duite e e e d’une fonction scalaire φ (f = ρ φ). que cette relation est non locale. la vitesse d´rive d’un vecteur potentiel A qui e e v´rifie l’´quation de Poisson suivante : e e ω= ∧u= ∧( ∧ A) = 1 4π ( . d’autre e e e part.
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