Le doigt levé de Lacan face au désir de l’obsessionnel

March 19, 2018 | Author: Feng | Category: Jacques Lacan, Neurosis, Psychoanalysis, Sigmund Freud, Psychological Concepts


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Non seulement [Freud] perpétue la religion mais il la consacre comme névrose idéale.C'est bien ce qu'il en dit d'ailleurs en la rattachant à la névrose obsessionnelle qui est la névrose idéale, qui mérite d'être appelée « idéale » à proprement parler. Jacques Lacan, Séminaire XXII, R.S.I., leçon du 17 décembre 1974. Une névrose qui existe « Il n’est pas très sûr que la névrose hystérique existe toujours, mais il ya sûrement une névrose qui existe, c’est ce qu’on appelle la névrose obsessionnelle 1. » Lacan déclarait ça dans sa conclusion du congrès de l’EFP sur la transmission, en 1978. L’hystérie a beau avoir la consistance d’un discours, sans le saut dans le somatique propre à la conversion, elle n’existe pas comme névrose. Alors que pour qu’existe l’obsession, penser suffit. Le symptôme obsessionnel est « pensée dont l’âme s’embarrasse, ne sait que faire 2 ». La névrose obsessionnelle existe parce que c’est la névrose idéale. Idéale parce que faite d’idées, d’Einfälle, dit Freud, qui sont ces incidentes formulées sur un mode impérieux (gebieterisch), très souvent de caractère sacrilège, obscène, scatologique, injurieux, voire assassin, qui passent par la tête de l’obsédé et qui lui pourrissent la vie. 1. J. Lacan, Lettres de l’École freudienne de Paris, n° 25, p. 219, juin 1979. 2. J. Lacan, Télévision, Paris, Le Seuil, 1974, p. 17. Le doigt levé de Lacan face au désir de l’obsessionnel Michel BOUSSEYROUX Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 195.132.85.200 - 16/04/2013 03h37. © ERES Car c’est grâce au repérage qu’il affine de la structure clinique de la névrose obsessionnelle que Lacan va dans les dernières pages de « La direction de la cure » poser les jalons de la conception à se faire de la fin de l’analyse et de la position de l’analyste à partir de l’interprétation du désir dont va traiter le séminaire suivant intitulé Le .cairn. pour voir si ça allait lui redonner la puissance qu’il se sentait perdre avec elle. prenant appui. du 14 mai 1958 au 2 juillet 1958 3. « Incidences thérapeutiques de la prise de conscience de l’envie du pénis dans la névrose obsessionnelle féminine » et « Le moi dans la névrose obsessionnelle ». ses sept dernières séances. Dans « La direction de la cure ».Document téléchargé depuis www. c’est encore à la cure d’un obsessionnel.info ..200 .16/04/2013 03h37. tant masculine que féminine. que Lacan fait appel pour donner idée de « ce qu’il faut savoir pour terminer ses analyses ». rapportant l’effet qu’a eu. force est de constater la place considérable que Lacan accorde à la clinique de la névrose obsessionnelle. pour en dégager les repères structuraux.. à la même époque. à la fin de l’analyse de cet analysant que Lacan appelle « l’homme au tour de bonneteau ». 1950 et 1953 dans la Revue française de psychanalyse par Maurice Bouvet : « Importance de l’aspect homosexuel du transfert dans quatre cas de névrose obsessionnelle masculine ». le rêve qu’a fait sa maîtresse après qu’il lui a proposé « de coucher avec un autre homme.85. Ce cas est l’occasion pour Lacan de montrer l’importance qu’il y a « de préserver la place du désir dans la direction de la cure » et ce que celle-ci vise quant au rapport du sujet au phallus. pour voir ». cette fois issue – chose exceptionnelle – de sa propre pratique. © ERES 8 —— Michel BOUSSEYROUX Quand on lit les Formations de l’inconscient.195.132. sur les trois comptes rendus de cas cliniques publiés en 1948. Les Formations de l’inconscient. dans l’articulation même qui le fonde sur la destruction de l’Autre. dans l’Autre maternel de l’obsessionnel. « Mort au phallus ! ». p...132.info . c’est un zéro-désir. J. que Lacan écrit d0. mais 3... Paris.85. delenda est à l’horizon. pour l’obsessionnel. 387-507. Document téléchargé depuis www. c’est sa dépendance à l’Autre qu’il cherche à détruire.Désir et son interprétation. Si bien que le cri du coeur de l’obsessionnel est un « Sus au grand ! ». Dès qu’il s’agit de désir. « Le désir de l’obsessionnel reste donc frappé de cette marque qui fait que toute approche le fait s’évanouir 4 » : l’obsessionnel tient à distance non pas l’objet.195. dit-elle » qui va jusqu’à menacer de mort la demande comme telle et son signifiant tout-puissant. D’où le côté camouflé.195. 1998. à l’horizon de la parole. Livre V.16/04/2013 03h37.200 . . C’est même ce « Détruire. mais reste fondamentalement euthanasique.info . Le point mort du désir Ce qui domine chez l’obsessionnel.cairn.16/04/2013 03h37. Lacan. comme le croit Bouvet. de « contrebande » d’un désir qui se balance « sur l’escarpolette » entre agression et disparition. Le Séminaire.cairn. mais le désir : c’est un désir foncièrement annulé. Le Seuil.200 . © ERES Document téléchargé depuis www. laquelle destruction étant aussi celle qui vient de l’Autre par ce que Lacan appelle la demande de mort fondamentale qu’il y a. en même temps qu’il s’emploie à le soutenir dans la mesure où l’Autre est le support même de ce désir de destruction. un désir réduit à zéro.132. « mis à gauche ». à entendre aussi bien comme le « Mords au phallus ! » que Bouvet cherche . © ERES Le doigt levé de Lacan face au désir de l’obsessionnel —— 9 cette destruction est toujours interdite par l’Autre.85. Et c’est là que Lacan se saisit de ce qui est « de dif4. p. Paris.200 . C’est toujours pour demain que l’obsessionnel réserve l’engagement de son véritable désir.16/04/2013 03h37.info . p. la passe de l’analyse finissable. pour trouver la solution à ce qui a été « de difficulté » pour Freud.132.85. Car comme « nettoyeur » du phallus. comme « nettoyeur » de la Présence réelle. alors comment diriger sa cure vers l’aveu du désir ? De l’impasse de l’identification primaire… Y répondre dépend de la levée de l’impasse phallique que rencontre Freud en 1937...16/04/2013 03h37.85. Lacan. le désir.à amadouer. comme signifiant « tout-puissant de la demande » (qu’il est. se fait l’enjeu du désir de désir de l’Autre.195. Ibidem. Là où il risque le coup. J. Le Seuil.132. via le désaisissement du rapport identificatoire au phallus. pour l’obsessionnel.cairn. 1966.cairn. » D’où le problème : si. 633. Si bien que c’est par son nouveau repérage. avant d’être celui du désir et de la jouissance) auquel la réponse de . « le désir est de difficulté 5 ». de ce qu’il en est du désir chez l’obsessionnel que Lacan va frayer la voie de passage. ce n’est pas là qu’il est. © ERES Document téléchargé depuis www.200 . à partir des impasses de fin de cure chez Bouvet.. alors que l’hystérique. l’obsessionnel se pose un peu là ! Dans Le Désir et son interprétation (inédit) du 10 juin 1959.195. Lacan y revient pour dire que. l’obsessionnel reste hors du jeu : « C’est quelqu’un qui n’est jamais à la place où quelque chose est en jeu qui pourrait être qualifié son désir. dans Écrits. © ERES 10 —— Michel BOUSSEYROUX ficulté » pour l’obsessionnel. comme le montre le rêve de la Belle Bouchère.info . 467. 5.. Document téléchargé depuis www. « La direction de la cure ». apparemment. . le phallus. si c’est une femme. le phallus. Ce qu’il s’agit de réduire à la fin de l’analyse. même quand l’analyse ne cherche pas. par le forçage de l’interprétation de l’analyste qui se fait « l’oblat » d’une absorption eucharistique. p. au signifiant qui n’a pas son pareil pour signifier ce que le désir de l’Autre 6. par un « désir abruti » à en rajouter. sa protestation virile. qui. à déloger le sujet de son identification au phallus. s’il est garçon.Bouvet aliène ses analysants obsessionnels. son envie. C’est dès 1958-1959 que. s’il est fille. 639. L’enfant l’est. rabattue du côté de l’incorporation substantifique du signifiant tout-puissant de la demande. les laissant « au mieux » captifs du « point d’identification purement imaginaire 6 » où s’englue le fantasme de l’hystérique. c’est donc l’identification au « signifiant sans pair ». Ibid. Là est pour Lacan l’obstacle majeur des fins d’analyse : dans la difficulté qu’il y a. ou un Un en moins. si c’est un homme. comme Bouvet. de l’unendlich freudien. Lacan en parle la première fois dans la séance du séminaire du 11 juin 1958 et y reviendra dans Le Désir et son interprétation le 15 février et le 10 juin 1959. le phallus qui manque à sa mère et ne l’est pas pour autant que la loi du langage le lui dérobe. Ce type de fin d’analyse produit une « aliénation renforcée » du fait que l’objet de l’identification imaginaire hystérique est. et la femme l’est. sa rage de pénis.. qui. sans l’avoir. en effet. Le choix du sujet est entre être sans l’avoir et ne pas être sans l’avoir : l’homme n’est pas sans l’avoir. sans égal. Lacan commence à entrevoir la solution de l’analyse « infinie ». pour l’homme. qu’il ressent comme absence. à propos du to be or not to be de Hamlet. L’Un de ce qu’il voudrait être pour l’Autre ne peut être qu’un Un en trop. privation. qu’il est menacé de perdre. comme passe par-delà le « roc originel » où le sujet projette à l’infini. le sien. le névrosé désire l’être « et qu’il faut que l’homme. Lacan stigmatise à ce propos le principe malin du pouvoir auquel ouvrent certaines directions de cure qui se donnent pour fin le bien de l’analysant sous la forme de lui donner enfin le phallus. comme analyste. celui qui. source de communiant-analysant avale sans mâcher dans un sentiment d’effusion . « laisse enveloppés dans ce linceul tous ceux qu’il a conduits ». C’est tout autre chose. celui de l’analyste. à partir de la découverte qu’il ne l’est pas ». lui seul. par la magie de l’interprétation.132..cairn. mâle ou femelle. Les dernières lignes de « La direction de la cure » anticipent à cet égard sur ce que Lacan développera dans Le Désir et son interprétation : Freud est cet homme de désir qui a su dévoiler.info .. que ce phallus. que « la levée du voile de la peur 7 » à quoi réduit le problème du désir.info .200 . et de le lui donner comme une hostie dans la communion finale d’une incorporation phallique résolutive..16/04/2013 03h37. La clef de la fin de l’analyse pour Lacan est dans cette découverte et l’acceptation qu’elle implique.cairn. © ERES Le doigt levé de Lacan face au désir de l’obsessionnel —— 11 est : l’identification primaire au phallus. le phallus devenant ainsi soudain.. accepte de l’avoir et de ne pas l’avoir.132. Lacan désigne par là la visée avouée de la direction de cure de Maurice Bouvet qui prétend résoudre ainsi le désir agressif de dévoration phallique des obsessionnels.16/04/2013 03h37. comme un initié aux défunts mystères ensevelis sous les cendres de Pompéi et dont la villa des Mystères montre encore sur ses fresques le parcours initiatique. l’objet puissance que le accueilli. de les avoir fourvoyés dans une identification terminale dont il se fait gloire.195.Document téléchargé depuis www. comme découverte. © ERES Document téléchargé depuis www.85.195.200 .85. petit a.132. Ibid. hostile à l’endroit de l’homme. qu’à ce que la jouissance opaque du symptôme y soit mise en solde (dévalorisée. trait dont il dit que s’y « signe l’insuffisance 7. p.85. Document téléchargé depuis www. il n’y a pas de marque de l’analyste (ou de l’analyste de l’analyste) qui tienne.. l’analyse ne trouvant sa fin. © ERES Document téléchargé depuis www. écrit Lacan).info .195.. et même chez les lacaniens. Si l’analyste se produit de l’objet a et rien de plus.cairn. Lacan s’attarde aussi beaucoup.195. ce ne sera jamais que celle de l’insuffisance propre au S1 phallique. est sa démarque.info . Lacan fait observer dans « La direction de la cure » qu’on en voit les effets dans le groupe analytique lui-même au trait unaire qui lie entre eux les analysés d’un même analyste.85. s’assouplit grâce à l’identification à l’analyste en position de mère bienveillante que permet l’interprétation de son .. © ERES 12 —— Michel BOUSSEYROUX de l’analyste au regard de son travail ».200 .16/04/2013 03h37. pour mieux préciser ce qui est en jeu dans cette identification.132.. à l’article de Bouvet sur la névrose obsessionnelle féminine où il est dit que l’identification masculine de la patiente.. parce que le produit. des Maurice Bouvet qui terminent leurs cures en donnant à leurs analysants de quoi faire se retourner en trique le tore de la névrose. Il y a encore de nos jours.200 . Car si l’on cherche la marque de l’analyste dans l’analysé. 640. que cette cr itique de Lacan ne soit aujourd’hui plus de mise. pour Lacan.maniaco-mystique ! Et ne croyez pas que ce soit de la vieille his toire.16/04/2013 03h37.cairn. La chute de l’objet a n’exclut pas pour autant un possible retour en force du S1 par lequel l’acte rechute à la passion du signifiant. il lui faut le détruire. c’est-à-dire son phallus. et ce qu’il aurait fallu lui faire remarquer. . ce qui est un prêté pour un rendu quant à l’erreur de l’analyste sur la signification du phallus comme signifiant du d0..85. J.132. p. c’est que « tu es toi-même ceci que tu veux détruire ». à ceci près qu’elle ne s’en culpabilise plus. et moi. dit Lacan. © ERES Le doigt levé de Lacan face au désir de l’obsessionnel —— 13 réduit. considère Lacan.195. alors que Bouvet lui dit : « Mon phallus d’analyste.info .16/04/2013 03h37. Les Formations de l’inconscient.cairn. du désir indice zéro de cette obsessionnelle en tant que c’est son désir. Document téléchargé depuis www.195. et qu’elle envoie à Bouvet son fils aîné se faire analyser.info . ce phallus que figure le Christ qu’elle rêve d’écraser. Le résultat de cette analyse est que cette obsessionnelle part en conservant toutes ses obsessions. op. elle rend à l’analyste ce qu’il avait voulu lui donner imaginairement. Cette obsessionnelle. comme sous son talon 8.16/04/2013 03h37. consent à le posséder ! » Bouvet se met en position d’Autre de la Demande qui en délivre le signifiant tout-puissant.85. dégradé au rang d’objet. 448-455.200 . je te le donne. dans son fantasme des souliers.. Lacan.. cit. © ERES Document téléchargé depuis www.132. qui avait rêvé qu’elle écrasait à coup de talons la tête du Christ.cairn. tu veux le détruire. Par cet acting out. c’était d’être désirée par des hommes qui en seraient pour leurs frais...200 .désir de possession phallique 8. et non l’objet. s’était plainte de ne pas pouvoir s’acheter de jolis souliers à cause de ce que son analyse lui coûtait et avait protesté contre l’interprétation que l’analyste lui avait faite qu’elle voulait être un homme en lui répliquant que ce qui lui plaisait. qu’elle cherchait à tenir à distance en en écrasant dans son rêve le signifiant suprême. Pour l’être. car ce que répond S(A) est pur silence. souligne Lacan. l’illusion qu’elle peut se terminer par un pacte. non sans jouissance et angoisse. Telles sont les écuries d’Augias dont Lacan invite à balayer le fumier : ce qu’il entend par balayer. C’est ce que laisse entrevoir l’association que fait l’obsessionnelle de Bouvet. pour nous faire saisir cet arrière-plan. Et c’est à ce silence que « doit s’obliger . C’est parce que le désir surgit dans ce contexte où le tu de la demande est susceptible de tuer le sujet aussi bien que sa demande. Là est à situer le point d’articulation du phallus au S(A). qui ne va pas sans produire aussi une mort de la demande. elle regarde quatre christs exposés en vitrine en pensant. cet horizon de l’Autre où s’origine ce désir. Lacan fait un pas de plus du côté de la demande où s’inscrit la pulsion.… à la passe de S(A) À la dernière séance des Formations de l’inconscient. Ce qui n’a pas été élucidé avec l’interprétation autorisante de Bouvet qui. que le désir et son signifiant sont pour l’obsessionnel si dangereux. non seulement légitimise les obsessions de sa patiente mais légitimise son fantasme. Ces pompes funèbres sont le lieu de la demande pulsionnelle comme demande de mort qu’implique à l’horizon de la parole l’Autre. qu’elle marche sur leur verge. une réconciliation entre la demande de satisfaction pulsionnelle et la réponse de l’analyste. à propos de son rêve de talon qui écrase la tête du Christ. c’est cette demande de mort fondamentale que surimpose de structure (cf. le graphe du désir) l’étage supérieur de la demande à celui inférieur de l’identification imaginaire rivalisante. que lorsqu’elle passe devant le magasin des pompes funèbres chaque matin pour aller à son travail. c’est l’illusion que l’analyse se conclut par l’identification à un prétendu moi fort de l’analyste. 641. comme interprète. que l’on peut voir au Louvre. cit. Il ne nous invite pas à regarder la pureté du non-être pour en jouir..cairn.cairn.maintenant l’analyste pour dégager au-dessus de ce marécage le doigt levé du saint Jean de Léonard pour que l’interprétation retrouve l’horizon déshabité de l’être où doit se déployer sa vertu allusive 9 ».195. Lacan devance ce qu’il dira dans Télévision de l’analyste comme ayant à être un saint. S(A). soit le sujet supposé savoir. à cette dernière oeuvre de Léonard de Vinci. L’analyste. à se faire signe de cette béance qu’ouvre en l’Autre l’expérience analytique en tant qu’elle conduit à la mise en question de ce qui la soutient de départ.200 . p.195..info . Document téléchargé depuis www.. © ERES 14 —— Michel BOUSSEYROUX référant. laissé par l’impossible qu’il y a à la place de Dieu (cf. Cet index levé est à la place où sur le graphe du désir s’écrit la demande silencieuse de la pulsion. Écrits. le transfert. à en déchiffrer l’opacité.16/04/2013 03h37.85.85. Ce doigt levé va . Son silence engage à prendre acte de ce vide sans lumière laissé par l’absence de Dieu. entre 1513-1516.16/04/2013 03h37. Puisse le sujet du désir en prendre acte pour éclairer sa lanterne de passant. à l’opposé donc de l’interprétation suggestive et endoctrinante. J.132. a donc.. © ERES Document téléchargé depuis www.. Bataille). Ce qu’il désigne.200 . c’est le signifiant qui est à l’horizon déshabité de l’être.info . op. en se 9. On y voit saint Jean-Baptiste à la figure étrangement androgyne et au sourire ambigu lever son bras droit et dresser son index qui se détache sur un fond uniformément noir. semblant nous inviter par ce signe à écouter le message de l’au-delà. qu’il réalisa ayant le bras droit paralysé. pour situer la position de l’analyste quant à l’interprétation. Lacan. à faire signe.132. pour Lacan. 195. Car ce doigt levé rend grâce du désir comme vidant du lieu de l’Autre l’être comme tel. c’est l’effacement de l’être. je dois advenir au lieu déshabité de l’être où s’écrit S(A).. Ce que montre donc son doigt levé. Ce tableau de Vinci a été passé aux rayons X et on s’est aperçu que Léonard avait au départ peint un partenaire à ce saint Jean : c’était la croix.85.info .132.cairn.. À l’époque où il peignait son saint Document téléchargé depuis www. c’est le phallus que le névrosé dresse sur son Golgotha.132..85. l’opacification de l’x du désir de l’Autre par S(A). comme Arnulf Rainer dans certaines de ses toiles.à l’encontre du doigt baissé du désir obsessionnel de ne pas gracier l’Autre. comme on peut le voir sur ses dessins d’orage ou de déluge qui se trouvent à la Bibliothèque royale de Windsor. soll Ich werden.cairn.195. Cette croix. © ERES Document téléchargé depuis www. le signifiant du lieu que n’habite plus l’être parce que c’est le signifiant du manque qui s’y engouffre comme un coup de vent qui le vide.. l’ombre de . tant il se figure que l’Autre demande sa castration. c’est l’ombre d’une croix.200 .info . là où c’était le désir de l’être.16/04/2013 03h37. Léonard s’intéressait beaucoup aux courants d’air tourbillonnant et à ses lignes sur les reliefs. C’est le vent du pire. Léonard de Vinci l’efface d’un coup de noir. dans son crâne.16/04/2013 03h37. Un vent aussi souffle sur le roc irréductible où se dessine le relief du refus de la féminité sur lequel bute le désir du Freud de l’unendliche Analyse. où l’analyse trouve sa fin au-delà de l’identification . de l’achever. © ERES Le doigt levé de Lacan face au désir de l’obsessionnel —— 15 Jean. La vertu allusive du doigt levé de l’analyste est donc de signifier : Wo es war .200 . La croix du sacrifice de la castration à la jouissance de l’Autre. 642. p. « comme si dans cet habituel va-et-vient du démenti à la reconnaissance de la castration tout de même encore une expression plus lisible en était échu … » (doch noch ein deutlicherer Ausdruck zukäme … 11).. S. Avec en plus. p. daté du 2 janvier 1938. S. 1975.vampirique. « Die Ichspaltung im Abwehrvorgang ». et qui s’appelle le plus-de-jouir. ce geringfügiges Symptom. Freud. Band III. qu’il ne put achever parce que les nazis ne cessaient alors de le talonner et où il évoque le cas d’un petit garçon qui s’était créé. La plume de Freud se suspend sur ces points de suspension où devient plus lisible que du « moins » peut se tirer un « plus » où le sujet trouve son reste. au-delà du roc. au-delà du socle. Fischer Verlag. ce symptôme futile qui consistait en l’hypersensibilité anxieuse de ses deux petits orteils. . Car. 11. in Studienausgabe. Cet objet cause de l’Ichspaltung. pour démentir le réel de la castration féminine tout en sauvant son pénis. au-delà du sans-fin de la passion passivante du père. 394. Freud semble avoir commencé à nous le faire entrevoir dans le texte. Ibid. celle de « la Spaltung dernière par laquelle le sujet s’articule au Logos 10 » et par où l’analyse trouve sa fin de produire l’objet qui en est la cause. remarque Freud dans les dernières lignes du texte inachevé. ce petit symptôme. Frankfurt. 10. il y a la fente. un fétiche et une phobie par lesquels se réalisait le clivage qui le déchirait entre sexe et effroi.
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