Le Je-ne-sais-quoiIl y a quelque chose qui est pour ainsi dire la mauvaise conscience de la bonne conscience rationaliste et le scrupule ultime des esprits forts; quelque chose qui proteste et« remurmure »en nous contre le succès des entreprises ~uçtjQpni!I!C!· Ce quelque chose est comparable, sinon aux reproches intérieurs de la raison dev!Plt l'évidence bafouée, du moins aux remords du for intime, c'est-à-dire au malaise d'une conscience insatisfaite devant une vérité incomplète. y a. quelque chose d'inévidont et d'indémontrable à quoi tient 1~ côté inexhaustible, atmosph6rique des totalités spirituelles, quelque chose dont l'invisible présence nous comble, dont l'absence inexplicable nous laisse curieusement inquiets, quelque chose qui n'existe pas et qui est pourtant la chose la plus importante entre toutes les choses importantes, la seule qui vaille la peine d'être dite et la seule justement qu'on ne puisse dire! Comment expliquer l'ironie passablement dérisoire de ce paradoxe : que le plus important, en toutes choses, soit précisément ce qui n'existe pas ou dont l'existence, à tout le moins, est le plus douteuse, a~ph!~~ib'l!~~~-~~~!!.~~~f!'l~!!'.? Quel malin génie empêche que la vérité des véntés soit jamais prouvée sans équivoque ? Autant demander pourquoi c'est justement le mal qui est tentant, le plaisir nuisible qui nous attire, le devant-être qui nous répugne! Ce n'est pas ici le lieu de nous interroger sur~~ constitutionnelle qui fait de la donnée trompeuse une évidence Qln1c. et inambigu!, de l'unique chose essentielle un qh§.condi!um et un mystère, qui nous soustrait celui-ci en nous amusant avec celle-là... La nostalgie de quelque chose d'autre, le sentiment qu'il y a autre chose, le pathos d'incomplé- n 11 Platon. Sans ce mystérieux et surnaturel Allo ti. 2SO a-b.. Phidre. cite le P. 255 d: ol!8'15 n nmov8EV ol8EV. le P. et qui.» Et cf. quand il dit les choses indicibles. o63'fxEL q»pcicrœL. abandonner le discours dialectique pour le récit mystériologique.ETtzL Xtzl tzlviTTETtzL 1• Il est vrai que ce quelque chose d'autre est l'unité de la nature primitive. beaucoup de définitions proposées pour ce« quelque chose d'autre 11 qui n'est précisément pas comme les autres parce que en général il n'est ni une chose ni quelque chose. est décidément bien gardé. qu'elles devinent seulement et suggèrent en énigmes : &llo TL ~ou>. 45.CIIII ylyvEcrtltzL ). ajoute : <<Il y a encore dans la poésie de certaines choses ineffables et qu'on ne peut expliquer. p. llp6f!ZcrLII ElTi:ELII OÔX !xEL.'1 larLv Il oÔ 86vtzTIZL dTI:ELII. Rapin..o!Jhnl bcœTI:pou -lj cj. Ces choses en sont comme les mystères. que cite Henri Bremond 2. comme il en est de la mort. Phidre. qui sait. p. 16. 2. 255 d-256 a (lpij !Ah o~v. en somme. La Pobie pure (1926). cill!Z !'4\m:ÔETIZL Il ~oÔ>.uxlj 8~>. l'ignorance humaine est décidément bien combinée! Beaucoup de noms ont pu être donnés à cet innommé innommable. demeure inconnaissable.LE JE-NE-SAIS-QUOI ET LE PRESQUE-RIEN tude enfin animent une espèce de philosophie négative qui a toujours été en marge et parfois au centre de la philosophie exotérique. Ducerceau : <<Il faut quelque autre chose qui anime cette matière.0IITIZL Cl'f[CI'L Tl:tzp' cilllJ). Le /lanquel. fAyatrt J. Priire el Polsie. 11 Voilà un encore qui n'est pas un post-scriptum ordinaire! L' << Encore 11 poétique des jésuites Rapin et Ducerceau. ce << résidu 11 de mystère est la seule chose qui vaille la peine. l'aporie d'amour telle que la décrit le Phèdre serait-elle aussi évasive énuméré à la manière d'Aristote les caractères de la beauté poétique. . laquelle est chose assignable et. comme exprès. IITou 8~ cinopEi ). dicible : mais le fait qu'il est l'objet d'une réminiscence prénatale et d'un vœu métempiri'lue plus grands que tout désir sensible oblige Aristophane à i'exposer mythiquement et à lui donner un caractère inexplicable autant qu'inépuisable. comme le quelque chose d'autre érotique du discours d'Aristophane. Platon parle dans le Banquet d'un << quelque chose d'autre » dont les âmes des amants sont éprises. est une allusion à l'infini et une ouverture sur l'indicible. qu'elles ne peuvent exprimer. la seule qu'il importerait de connaître. Le secret. 192 c-d (oô8'av qoLEII ElTi:ELII 15 TL ~06>.