Heidegger

March 20, 2018 | Author: duesotey8591 | Category: Martin Heidegger, Being And Time, Phenomenology (Philosophy), Metaphysics, Ontology


Comments



Description

Martin Heidegger Martin Heidegger Philosophe allemand Époque contemporaine Description de l'image Messkirch Heidegger-Haus Tafel detail.jpg. Données clés Naissance 26 septembre 1889, Messkirch Décès 26 mai 1976 (à 86 ans), Fribourg-en-Brisgau Nationalité allemande École/tradition phénoménologie, herméneutique, précurseur de la philosophie postmoderne Principaux intérêts ontologie, métaphysique, esthétique, logique, langage, sciences Idées remarquables Dasein, Ereignis, différence ontico-ontologique, angoisse, onto-théologie, dispositif uvres principales Être et Temps, Lettre sur l'humanisme Influencé par Anaximandre, Parménide, Héraclite, Platon, Aristote, Augustin, Thoma s d'Aquin, Duns Scot, Maître Eckhart, Luther, Pascal, Kant, Hölderlin, Hegel, Schell ing, Kierkegaard, Nietzsche, Husserl. A influencé Agamben, Anders, Arendt, Axelos, Beaufret, Biemel, Binswanger, B lanchot, Bultmann, Cacciari, Derrida, Fédier, Fink, Foucault, Gadamer, Jauss, Jona s, Kojève, Kopic, Kuki, Lacan, Lacoue-Labarthe, Levinas, Löwith, Terrence Malick, Ch arles Malik, Marcuse, Marion, Merleau-Ponty, Nancy, Nishida, Patocka, Ric ur, Rone ll, Rorty, Sartre, Schürmann, Sloterdijk, Strauss, Tanabe, Tugendhat, Vattimo modifierConsultez la documentation du modèle Martin Heidegger, né le 26 septembre 1889 à Messkirch et mort le 26 mai 1976 à Fribour g-en-Brisgau, est un philosophe allemand important et original mais aussi l'un d es plus controversés, notamment à cause de son attitude durant la période 1933-1934 où i l fut recteur de l'université de Fribourg et adhérent au parti nazi, le NSDAP, dont il s'est néanmoins éloigné par la suite. D'abord étudiant auprès d'Edmund Husserl et immergé dans le projet phénoménologique de son maître, son intérêt se porte rapidement sur la question du « sens de l'être ». Elle le guid era ensuite tout au long de son chemin de pensée, et c'est en tentant de répondre à ce lle-ci de manière révolutionnaire, à l'occasion de la publication de son ouvrage Être et Temps (Sein und Zeit) en 1927, qu'il rencontre une immense notoriété internationale , qui débordera largement le monde de la philosophie. Après ce qu'il appelle le « tournant » de sa pensée dans les années 1930, il s'intéresse aux questions de langage et à l'exégèse des textes historiques, ce qui l'amène à étudier ses pré esseurs Kant et Nietzsche, mais aussi les présocratiques, la poésie de Hölderlin, le règ ne de la technique et bien d'autres sujets. Il cherche alors, en remontant aux s ources de la civilisation européenne, à enclencher un nouveau commencement de pensée q ui, en critiquant Socrate, Platon et Aristote, éviterait l'enfermement dans la métap hysique, à qui il attribue l'état délétère de notre situation présente, caractérisée par le d ment de la volonté de puissance et le nihilisme universel. Il est l auteur prolifique de nombreuses conférences, de livres et de cours, et nota mment de deux uvres majeures : Être et Temps, et les Beiträge zur Philosophie (Vom Er eignis) (1935). Heidegger est considéré comme l'un des philosophes les plus marquant s du xxe siècle : sa démarche a influencé la phénoménologie ultérieure, la philosophie exist entialiste, la philosophie postmoderne, l'herméneutique allemande, ainsi que d'aut res disciplines comme la théologie et la psychanalyse. C'est particulièrement en Fra nce, selon Dominique Janicaud1, que son influence a été considérable, notamment par l' intermédiaire de Jean-Paul Sartre, de Jean Beaufret et d'Emmanuel Levinas. Sommaire [masquer] 1 Biographie 1.1 Premières années 1.2 Marbourg 1.3 Fribourg 1.4 L'après-guerre 1.5 Heidegger et le nazisme 2 Les grands thèmes de sa Pensée 2.1 Présentation de l' uvre 2.2 Une lecture critique de toute la tradition 2.3 Un rejet de la philosophie dominante de son époque 2.4 Les sources de sa pensée 2.5 Le livre Être et Temps 2.6 Grandes questions heideggeriennes 2.7 Les voies et les moyens 3 La question de l'être 3.1 L'obsédante question de l'être 3.2 Avant et jusqu'à Être et Temps 3.3 La charnière d'Être et Temps 3.4 Une nouvelle conception de l'homme 3.5 L'être et le temps 4 La période du renversement de la Métaphysique 4.1 « Le Tournant » 4.2 La question du Nihilisme 4.3 Le Dialogue avec Hölderlin 4.4 L'autre commencement et la Fin de la Métaphysique 4.5 La Conférence Temps et Être 4.6 De l'origine de l' uvre d'art 4.7 La question de la technique 4.8 L'Uniquadrité, das Geviert 4.9 Le statut des traités impubliés 1935-1989 4.10 La pensée à venir 5 Heidegger et les Grecs 5.1 La ré-interprétation des classiques 5.2 L'exhumation des pré-socratiques 6 La déconstruction de la Métaphysique 6.1 La critique de Kant 6.2 La critique de Hegel 6.3 La critique de Nietzsche 7 Les critiques de fond et principales controverses 7.1 Pour Edmund Husserl, Heidegger a trahi la phénoménologie 7.2 Helmuth Plessner et la critique de l'analytique existentiale 7.3 Ernst Cassirer et la défense du rationalisme 7.4 Emmanuel Levinas et la revendication éthique 7.5 Michel Henry et la complexité du Monde de la vie 7.6 Michel Haar, le Dasein à l'épreuve de la vie 7.7 Hans-Georg Gadamer 7.8 Gabriel Marcel 7.9 Paul Ric ur 7.10 Günther Anders 8 Notoriété et influence 8.1 Influence de Heidegger en France 9 uvres 9.1 uvres et cours traduits en français 9.2 Sources 10 Notes et références 10.1 Notes 10.2 Références 11 Annexe 11.1 Bibliographie dédiée 11.2 Lexique, Vocabulaire 11.3 Film 11.4 Articles connexes dédiés 11.5 Articles connexes 11.6 Liens externes Biographie[modifier | modifier le code] Un résumé biographique est fourni en introduction des Cahiers de l'Herne2. à la prêtrise avant d'abandonner la religion. se situe en 1908. à la demande du doyen de l'Université de Marbourg. il devient l'assistant personnel de Husserl. une de ses élèves. Très tôt cependant. La tombe de Heidegger. Élevé dans un mili eu très catholique (son père est sacristain). Il dira plus tard que celle-ci est ra dicalement incompatible avec la philosophieN 1. parti à la retraite. Hannah Arendt. Mobilisé en 1917 il est affecté au service météorologique de l'armée à Verdun. À l'Université de Fribourg-en-Brisgau. Marbourg[modifier | modifier le code] En 1923. En 1913. il admirera toujours néanmoins les Logische Untersu chungen5. une liaison clandestine7 .Premières années[modifier | modifier le code] La maison natale de Heidegger. Ses travaux sur la phénoménologie de la vie religieuse à partir de l'étude de Saint Augustin. qu'avec le tale nt de Heidegger. il suit un enseignement soutenu en théologie. 1929 fut l'année de La controverse de Davos où eut lieu une confrontation célèbre entre Ernst Cassirer représentant de la tradition rationaliste et du néo-kantisme avec Hei degger. . Leo Strauss. il termine son doctorat en philosophie avec une Dissert ation sur la « Doctrine du Jugement » sous la direction du néo-kantien Heinrich Ricker t. En 1928. P endant l'été 1907. un ami de son père. il prend la suite de son maître Husserl. il commence à développer sa problématique personnel le relative à la question du sens de l'Être. sans conviction. à l'occasion d'une réception pour les 67 ans de celui-ci. Marié le 21 mars 1917 avec Elfride Petri (1893-1992). En 1914. Le 31 juillet 1915. premier ouvrage qui est publié l'année suivante. de Paul et de Luther l'oriente ve rs une conception de l'être humain qui va privilégier l'existence sur l'essence. À l'automne 1916. C'est dès 1911 qu'il commence à subir l'influence de Edmund Husserl avec la lecture des Logische Untersuchungen. Conrad Gröber. Heidegger fait des études secondaires au Lycée jésuite de Constance. il est nommé professeur non titulaire à l'Université de Marbourg. quant à ses étudiants à Marbourg on peut citer HansGeorg Gadamer. Durant ces années. qui est alo rs le principal centre européen du néokantisme. où il collabore avec le théologien prote stant Rudolf Bultmann qui réinterprétera le Nouveau Testament à la lumière du futur chef -d' uvre de son jeune collègue Être et Temps. Ses nouveaux collègues sont Nicolai Hartma nn. lui of fre la dissertation de Franz Brentano. il est père de deux fils : Jörg et Hermann. L'année suivante. il se détachera de l'enseignement de son maître auquel il reprochera son tournant néo-kantien vers une philosophie de la subjectivité transcendantale et plus encore son cartésianisme . comme chargé de cours. et Hans Jonas. Sa conférence d'habilitation s'intitule Le concept de temps dans la s cience historique. ensuite de Fribourg où il termine ses études secondaires. il se disait alors. Dès 1919 il re rend ses cours à l'Université de Fribourg où il acquiert une grande renommée dont fut no tamment témoin Hannah Arendt. Karl Löwith. Paul Natorp et Hermann Cohen. la philosophie renaissait à elle-même6. Jacob Klein. avec qui il partage les réflexions et les recherches sur la phénoménologie4. à l'Université de Fribourg. Günther Anders. Gerhard Krüger. Fribourg[modifier | modifier le code] Le 12 mars 1926. mais aussi de mathématiques et de sciences. il a avec Hannah Arendt. Son premier contact avec la poésie de Friedrich Hölderlin. d es cours de philosophie. intitulée De la signification multiple de l 'étant chez Aristote (1862) qui s'avèrera décisive pour la formation du jeune Heidegge r. il est habilité à enseigner. qui sera tout aussi déci sive ultérieurement. le manuscrit de Sein und Zeit ( Être et Temps ). il est réformé pour raison de santé. Il se destine alors. après avoir présen té sa thèse éditée en français sous le titre Traité des catégories et de la signification che Duns Scot3. il présente à Husserl. Martin Heidegger est né à Messkirch (Allemagne) le 26 septembre 1889. À partir de ses lectures d'Aristote. futur archevêque de Fribourg. Le 21 avril 1933. poste qu'il refuse après une discussion avec un de ses amis paysans. Pierre Bourdieu. où il est réquisitionné dans la milice en tant que « professeur non indispensable ». il démissionne de ses fonctions administratives le 21 avril 1934 mais pours uit son enseignement jusqu'en 1944. qui lui sera constamment opposé. En 1945. L'après-guerre[modifier | modifier le code] René Char en 1941. Il rencontre Jacques Lacan. En 1 955. il vote pour le NSDAP. Maurice Blanchot. Jul ian Young. Günther Anders. Theodor W. e t se poursuit encore aujourd'hui. Adorno. lui interdisent d'enseigner8. J étais bien intervenu en 1933 pour dire oui au national et au social (et . Jean Beaufret. Hans Jonas. à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Jan Patocka. Heidegger meurt le 26 mai 1976 à Messkirch. Heidegger resta à Fribourg pour le restan t de sa vie enseignante. restés volontairement scellés jusq u'à cette date. particulièrement en France. Cette conviction fut une erreur que je reconnus à partir des événements du 30 juin 1934. oserait se dégager du Parti et de sa doctrine. déclinant de nombreuses offres. dans la revue les Temps modernes. notamment via L'Être et le Néant de Jean-Paul Sa rtre. mais il continue d'animer de s séminaires et de participer à des colloques jusqu'en 1973. les autorités alliées vainqueurs de l a guerre. il est élu recteur de l'université de Fribourg trois mois après l'avènement de Hitler comme chancelier du Reich (le 10 janvier 1933). il est convié en France par Maurice de Gandillac et Jean Beaufret. Le maître de Fribourg aura toutefois dès 1946 pr is ses distances avec l'existentialisme sartrien dans sa Lettre sur l'humanisme. Heidegger proposa une explication de son attitude : « Je croyais que Hitler. Alain Renaut. C'est du début de cette période que date la célèb e Kehre ou tournant dans son uvre où l'on a souvent voulu voir apparaître un second H eidegger. La controverse fut notamment l ancée par Karl Löwith en 1946. chez qui il séjourne. notamment les Beiträge zur Philosophie (Vom Ereignis). après avoir pris en 1933 la responsabilité de l ensemble du pe uple. Lors des élections de 1932.Anatomie d'un scandale11. Víctor Farías. D'un côté il y aurait 9: les apologistes: Hannah Arendt. Luc Ferry. En 1958. mais surtout en 198 7 en France par Víctor Farías avec le livre Heidegger et le nazisme10. Jacques Derrida. François Fédier. En 1945. Il est e nsuite régulièrement invité en Provence par le poète René Char pour tenir des séminaires ret ranscrits dans Questions IV. Walter Biemel. Herbert Marcuse. Charles Malik. Emmanuel Levinas. Cela n'empêche pas sa pensée d'influencer co nsidérablement la vie intellectuelle. Ernst Nolte. Hans Jonas.dont l'étude serait absolument néce ssaire pour lire de manière éclairée l uvre du philosophe. où il est enterré. K arl Löwith. Heidegger et le nazisme[modifier | modifier le code] Article détaillé : Heidegger et le nazisme. il s est retiré au bout de quelques mois de toute acti on politique. Emmanuel Levinas. Les années terribles de 1933 à 1945 furent des plus prolifiques dans l uvre publiée et no n publiée (traités impubliés) de Heidegger. Ses étudiants les plus illustres furent Hannah Arendt.En 1931. Pour des raisons encore di scutées. L'implication de Heidegger sous le troisième Reich et l'influence de s théories nazies sur sa pensée font l'objet d'interrogations et de débats nombreux et polémiques. et y adhère l'année suivante. Silvio Vietta. L'interdiction d'enseigner est levée en 1951. environ 110 ouvrages (Gesamtausgabe (de)). pour présent er une conférence à Cerisy. d'inspiration heideggerienne. 1989 est le début de publication des traités impubliés. Marcel Conche. Karl Löwit h. Publication la même année d u premier volume des uvres complètes. un poste lui est proposé à l'Université de Berlin. et que le tout se rencontrera it sur le terrain d une rénovation et d un rassemblement en vue d une responsabilité de l Oc cident. et Heidegger reprend ses cours. Jean-Luc Nancy. Emmanuel Faye et au centre l'histoire sous l'Allemagne nazie . auquel répondit point par point le livre de François Fédier Heidegger . Heidegger prend sa retraite de l'Université. Adhérent du parti nazi en 1933. Il prononce le fameux « Discours du Rectorat ». Jean-Michel Palmier. Richard Rorty . Otto Pöggeler. Pascal David de l'autre ses détracteurs: Jürgen Habermas. à plus forte raison15 dénoncèrent ces analyses comme des contr esens sur sa philosophie. pour des raisons évid entes de protection de sa personne. entreprend de philosopher. l'essai d'Emmanuel Faye intitulé Heidegger. Les défenseurs de Heidegger pour leur part dans l'ouvra ge collectif Heidegger. 686). Faye. possèdent au moins une qualité commune. selon Jean Beaufret18. Kant. d'exposer la pen sée de ce grand philosophe sans qu'interfèrent des « à priori » politiques ou idéologiques. Ce type de recherche sur les éventuel les compromissions idéologiques et l'influence réciproque qu'il y aurait.). qui avait aussi soulevé le problème. articles tous référencés dans cette dernière. 5 7) et falsificatrice (essai sus-cité. selon cert ains. De nombreux extraits de séminaires de Heidegger inédits de 1933 à 1935. entre sa philosophie et ses positions politiques doivent être regroupées dans : Article détaillé : Heidegger et le nazisme. bien que différentes. Heideg ger aurait menti sur sa réelle adhésion à l'idéologie du parti nazi. p. que commence véritablement l'aud ience internationale du philosophe. Heidegger retire l'idée qu'il est nécessaire qu'il y ait un sens unitaire au mot être. comme l'exige toute pensée libre. n étaient pas essentiellement liés à une idéologie b iologiste et raciste12. qui de manière cryptée imprègnera it toute sa philosophie14. tendraient à démontrer l'hitlérisme de Heidegger. E. elles sont. 2005. toutes les choses. publié en 1927. Hegel et Nietzsche. présentent un intérêt considérable qui dépassent la seule perspective de travaux prépara toires de son maître-livreN 2 . p. Franz Brentano De la lecture dans sa jeunesse de la thèse de Franz Brentano. l'introduction du nazisme dans la philosophie. dont beaucoup entrepr ennent de réinterroger la tradition philosophique occidentale depuis ses origines grecques à travers ses principaux représentants (Platon et Aristote. lui-même. allant même jusqu'à accorder à Heidegger une forme de « résistance spirituelle » au nazi sme. 2005) prétend néanmoins ouvrir de nouve lles perspectives de recherche permettant de mettre en doute les explications fo urnies par Heidegger concernant son implication politique. jugée dissimulatrice (essai sus-cité. ils sont décrits dans un article séparé : Article détaillé : Heidegger avant Être et Temps. etc. puisque tous les étants. » Paru en avril 2005. Les grands thèmes de sa Pensée[modifier | modifier le code] Il est souhaitable et possible. Aristote. Faye pen que le regard existentialiste humaniste sur Heidegger aurait contribué à masquer l'i déologie politique (national socialiste) de Heidegger. qui serait sans rapport avec quelque idéologie que ce so it. cités et commentés par E. De la signification multiple de l'étant chez Aristote. a toujours récusé avoir élaboré une philosophieN 3 au nom d 'une pensée plus originelle. tels que je les voyais. Selon E. Un déb t avec François Fédier fut organisé à la télévision sur la chaîne Public Sénat13. avait conclu rapidement que l'être n'étai t ni un genre. Présentation de l' uvre[modifier | modifier le code] « Un homme qui. (biblio essais. Cet essai a fait l'objet d'une violente polémique et de nombreux articles en France et à l'étranger de mars 2005 à sept embre 2006.. ne peut pas ne pas avoir t raversé la philosophie d Heidegger » Emmanuel Levinas16 Cependant Heidegger. au xxe siècle. C'est avec ce livre. Pour autant les premiers travaux du penseur. parce que le social et le national. année de sa seconde édition. Le livre Être et Temps marque une étape importante dans le déploiement de l' uvre de Mar tin Heidegger. Faye tout au long de son es sai. quand bien même seraient-ils les plus légitimes.non pas au nationalisme) et non aux fondements intellectuels et métaphysiques sur lesquels reposait le biologisme de la doctrine du Parti. La production de Heidegger (qui devrait comporter 102 à 108 volumes quand l'édition en sera achevée) est en grande partie constituée de ses Cours. . ni un universel et était passé à autre chose : les significations de l étan t (au travers des concepts de catégories et de modes). réalisés pendant la dizaine d'année qui précédèrent Être et Temps et que l'on découvre maint nt. qui est là . échappe à nement philosophique sérieux21. à partir d'Aristote. qu'un poème est. toujours selon Heidegger. et perd ainsi en chemin. jusqu'à remonter là où elle avait été pour la dernière fois formulée. est une histoire de l'« oubli de l'être »22 en tant que tel (« être » au sens verbal) pour ne pl us considérer que l'étant. ce qui impliquait de reprendre à la base le trav ail non accompli par Aristote quant à la recherche du sens unitaire du verbe « être ». et c'est par conséquent très rapidement que la nécessité du retour au sens verbal du mot « être » s'est imposé à lui. le fondement de l'étant. qu'un homme e st ? Ces choses qui sont toutes étantes. une chose qui pourtant po urrait dans l'absolu. sa ns qu'on puisse cependant exonérer totalement ses prédécesseurs. qui sera l'axe dominant de sa pro re recherche. n'est plus perçu ni interrogé. les derniers penseurs qui conservent enc ore une pensée de l'Être au sens d'« événement dévoilant ». il s'orientera alors progressivement vers l'abandon complet de la métaphysiqueN 4. Une lecture critique de toute la tradition[modifier | modifier le code] Heidegger entreprit de relire presque tous les philosophes et de revisiter l'his toire de la philosophie. il s'agit ni plus ni moins que de la fin d e la philosophie et de son remplacement par une pensée nouvelle. Après Être et Temps et le milieu des années 1930. il fait de l'être qu'il définit comme substance. le support. ne pas y être . caractéristiques du n ihilisme accompli19. selon Heidegger. notamment dans Être et Temps. échoué . au point que de nos jours. Aristote. E n quel sens dit-on que Dieu est. ses préjugés et ses impensés. ou d'« être ».de la métaphysique -. 1927-1929 on peut parler d'une recherche en vue d'une nouvel le fondation de la métaphysique Article détaillé : Heidegger avant Être et Temps. pour mettre à jour leurs présupposés ontolog iques. la chose réelle existante. il procédera à un travail de Déconstruction (de recherche des fondements et de dévoilement des impensés) par un dialogue exigean t avec les penseurs . la pratique de l uvre permet de percevoir l'évo lution d'une pensée complexe au travers d'une uvre prolifique. Selon Heidegger lui-même cette tentative de refondation aurait. assez arbitrairement. dans sa Physique. le chemin de pensée de Heidegger le mènera à la reprise critique d e toute l'histoire de la philosophie. après le premier éblouisse ment du matin grec. qu'elle contribue p ourtant à façonner. Avec Le Sophiste.20. il s'agit à la suite de Nietzsche de r enverser la Métaphysique. Platon et Aristote . Platon. entendue comme histoire de la métaphysique. qu'une plante est. depuis ses or igines aristotéliciennes jusqu'à Nietzsche en mettant à l'épreuve ses fondements success ifs. ce passage du rien à quelque chose. laissant toujours davantage la place à une métaphysique de la subjec tivité puis de la volonté de puissance dont les conséquences vont culminer dans la dévas tation technique du monde et la marchandisation de l'humain. tant universitaire q u'éditoriale que l'on peut regrouper. et son étude des Catégories23 de l'étant confond volontair ement l'être et l'étant. en trois moments princ ipaux. de par son évidence sémantique et sa généralité. se mble bien être le dernier philosophe à s'en être inquiétéN 5. selon Heidegger. L'un de ses préjugés les plus constants étant que le conc ept de l'« être ».Heidegger a l'ambition de reprendre cette question. c'est-à-dire chez les Présocratiques . où l'on ne s'inquiète plus que des causes. le sens verbal du mot « être » et donc e ndosse. de cet « oubli de l 'être » proviendrait l'aveuglement de la philosophie à l'histoire. autrement dit c'est s ous une autre forme la répétition de l'étonnement du « il y a ». est-ce qu'elles sont de la même manière ? Voilà la q uestion qui tourmente l'ontologie. cette « différence » entre être et étant. une phénoménologie di . la principale responsabilité quant à cet oubli. Jusqu'à Être et Temps . Heidegger se donnera pour tâche une refondation de la Métaphysique de laquelle il es père alors un éclairage sur le sens de l'être . Les Présocratiques sont. Pour un panorama rapide du chemin de pensée de Heidegger24.Raphael Il lui est apparu que toute l'histoire de la métaphysique. Dans une troisième période et après-guerre. accompagnées des autres traités. ce lien p remier entre l'être de l'homme et le Monde ne sera désormais plus dissous et va cons tituer l'essence de cet être qu'il appelle le « Dasein » ou « être-Là » ou encore « l'Être-au e ». c'est-à-dire au vécu de la foi. délégitimera dorénavant toute théori e de la connaissance et témoignera désormais de l'étroite intimité de l'homme et du mond e. et.certains demeurés célèbres . ay ant. en se substituant le plus souvent au terme d'homme. suggère t-elle. qui l'a ouvert au caractère t ragique et précaire de l'existence. Hans-Georg Gadamer insiste également sur les origines religieuses du chemin de pen séeN 6 du philosophe. changera complèteme nt le paradigme du couple traditionnel sujet/objet. par rapport à la phénoménologie de la religion. enfin il reprochera à Husserl l'ambiti on quasi scientifique de sa phénoménologie à laquelle il préfère une phénoménologie plus orie tée sur l'herméneutique. Un rejet de la philosophie dominante de son époque[modifier | modifier le code] Article détaillé : Heidegger avant Être et Temps. à l'influence de son maître Edmund Husserl. chez les premiers chrétiens. il faudrait en outre distinguer deux flexions pri ncipales. c'est-à-dire « la vie s'interprète elle-mêm e » que se trouverait le fondement recherché34. ainsi que l'a souligné Jean Greisch. Dans sa manière de poser la « question de l'Être » Heidegger obéit à plusieurs influences : de sa sensibilité catholique chrétienne en premier lieu. comme le suggérait déjà Wilhelm Dilthey dan s son affirmation « Das Leben sich selber aus ». dans son uvr e de synthèse sur Être et Temps28. de « ce qui est ». nous dit dans ses conférences : « Ces deux livres sont en quelque sorte les d eux foyers de l immense ellipse que commence à dessiner pour nous l entièreté de l uvre de p nser de Martin Heidegger »26. les Beiträge zur Philosophie (Vom Ereignis). Heidegger se convainc d'abord que c'est dans l'expérience la plus pragmatique et l a plus naïve du monde que l'homme prend conscience de lui-même et de ce qui l'entour e. Heidegger distingue trois éléments c onstitutifs de la méthode phénoménologique : la réduction. avec le kantisme. . À l'intérieur de ces trois périodes. le privilège accor dé dans ses premiers cours à la Phénoménologie de la vie religieuse.N 9. il rejette au ssi le cartésianisme et toutes les philosophies issues ou subjuguées par les méthodes des sciences positives : l'anthropologie philosophique. demeurés impubliés jus qu'en 1989. faisant par là la première expérience concrète de l' « être ». Marlène Zarader décèle plutôt. pour conséquence d'occulter même si cela n'en est pas l'objet. comme ressources. to ut l'héritage proprement hébraïque dans la pensée occidentale31. Ainsi solidement établi. la période de 1936 à 1945 correspondant à l'autre sommet de l uvre. Le livre Être et Temps[modifier | modifier le code] Article détaillé : Être et Temps. qui lui offre avec la phénoménologie à la fois une méthode d'exploration de la réalité et la formation à une exigence. flexions que représen tent successivement Être et Temps aux alentours des années 1927-1930. Dans les Problèmes fondamentaux de la phénoménologie. Gérard Guest. un héritage hébraïco-bib ue qui constituerait pour le coup un impensé de sa philosophie30. Les sources de sa pensée[modifier | modifier le code] Article détaillé : Heidegger avant Être et Temps. à qui nous devons cette image cos mique. Dans la recherche d'un fondement philosophique solide Heidegger est amené à rejeter au cours de débats et controverses . la construction et la destruc tion27. le « retour aux c hoses mêmes »N 8. et qui dominent en retrait.avec les différentes école s de la philosophie dominante de son temps. la psychanalyse ainsi qu e toutes les philosophies dites de la vie . que c'es s une « auto-interprétation » de la vie factive. Article détaillé : Phénoménologie de la vie religieuse. chez Heidegger. notamment le livre de Franz BrentanoN 7 sur la polysémie du sens de l'être chez Aristote et la nécessité de reprendre la question d e son sens unitaire. et qui.te « phénoménologie de l'inapparent » selon les termes de Françoise Dastur25. à savoir le néokantisme auquel il reproc he son abstraction (voir Controverse de Davos) . à ses premières lectures philosophiques. autour desquelles s'ordonnent les thèmes principaux. que sa trivialité et son apparente évidence a préservé de toute curiosité. peut échapper à l'emp rise du « On ». de Sujet. soit en se laissant conduire par le « On » q ui est l'expression de l'opinion moyenne. une floraison de concepts nouveaux a fait irruption sur la scène philosophique tels que Dasein ou (être-Là). culture. en réponse à l'injonction de la conscie ce d'être au clair avec soi-même (ne pas se raconter d'histoire). Néanmoins Maxence Caron suggère. Heidegger souligne ainsi. Paradoxalement. et. dans ce séjour. analyse dont il espère qu'elle va pou voir lui procurer cette base recherchée. ne fut qu'u ne étape dans le mouvement de sa pensée. c'est du moins l'opinion de Christian Dubois auteur d'un p etit livre intitulé Introduction à une lecture36. le considère non comme un aboutissement. s'est pour cette raison plus ou moins égarée. irréso lue à ce jour. La question de l'humanisme[modifier | modifier le code] Article détaillé : Lettre sur l'humanisme. § 9). essentiel lement des vécus de l'homme. compte tenu qu Être et Temps est une uvre « extrêmement concentrée ». appel continu qui appartient au temps « extatique » ou temps « kairologique ». Être-avec. Le Dasein est dans la nécessité de réalise r l'une ou l'autre de ses possibilités : soit en étant responsable de son existence. qui encadrent le publication de l uvreN 10. Pour Heidegger toute la philosophie. d'autres ont pris une tournure inédite tels que : Existence. c'est donc à une analyse de l'existence du Dasein. que Heidegger procède à travers ce qu'il appelle « l'analyt ique existentiale » ou « ontologie fondamentale ». qu'il faut chercher la position ultime de Heidegger. (« L'essence du Dasein réside dans son exist ence » Être et Temps. il reçoit en héritage la perspective inévitable et om niprésente de sa propre mort. L'existence prend le pas sur l'essence. a f ait l'impasse sur la question du sens de l' « être ». Monde. mais qui ont conduit la philosophie à devenir une annexe des sciences positives sous la forme de théorie de la connaissance39. Être-au-monde. combien est importante. est le « Souci » en vue de quoi Heidegger ira jusqu'à préférer le terme de « Projet-jeté » où être-projetant à celui d' « Êt ur écarter tout danger de substantialisation. L'essence fondamentale de cet être. d'Existe nce. qui inaugure dans ses uvres de maturité un humani sme de l'« habiter ». pour accéder à a pensée Heideggerienne. malgré son importance. Être-pour-la-mort. récemment traduits en français. car on peut y relever l'essentiel des thèmes de l' uvre de ce philosophe. Ce livre ambitieux se propose de répondre à une vieille question philosophique. De tous ces concepts c'est celui de Dasein qui a le pl us marqué les esprits et renouvelé dans l'histoire de la philosophie du xxe siècle. Heidegger avant Être et Temps et Dasei n. mais comme une ba se de départ ouvrant de larges perspectives. surtout. Article détaillé : Dasein. Grandes questions heideggeriennes[modifier | modifier le code] La question de l'existence[modifier | modifier le code] Articles détaillés : Phénoménologie de l'existence. qu'il est plus judicieux. cet « habiter » p . en ce cas il est qualifié d'« Authentique ». devenir lui-même. de Dieu ou d'Homme. Te mps. Histoire. comme ceux de Vie. du sujet et de l'objet fondent tous les débats de la métaphysique. insiste Heidegger. Vérité. à qui l'on doit un livre de sy nthèse sur Être et Temps38. contre un humanism traditionnel de l'« essence ». Êtreen-faute. qui jusqu'à lui. À l'occasion de ce livre. dans une espèce de retour à l'« éthos » (????) grec.Être et Temps Quiconque tente de pénétrer dans la pensée de Martin Heidegger doit commencer par lire Être et Temps de 1927. celle du sens du verbe « être ». ce n'est pas dans la Lettre sur l'humanisme. langue). la maison du langage. immergé dans une situatio dont il n'a pas la maîtrise et qui détermine dès l'abord un horizon de possibilités exi stentielles et de contraintes auquel il ne peut se soustraire (lieu de naissance . ou de l'homme pensé comme sujet40. Marlène Zarader. mais cette possibilité ne se présente pas comme un proje t à réaliser. de Subjectivité ou de Réalité. Cet Être-au-monde lui apparaît tout d'abord comme un « Être-jeté ». de commencer par lire certains cours de la fin des années 1 920. Il faut cependant garder à l'esprit qu Être et Temps. l' approche du sujet demeuré inamovible depuis Descartes et qui à travers les distincti ons de l'esprit et du corps. Seul le Dasein « résolu ». en usant de concepts sans assises solides. mai n nouveau « mode d'être » pour « ici et maintenant ». un « avoir à être » à la manière Spinoziste dans l'ordre du temps vulgaire. N 12. notamment d' dipe roi42. du Dasein e on plus une capacité contingente et accessoire46. selon la vision de Heidegger. apparemment en contradiction avec la thèse précédente. thèse que Heidegger aurait retiré de la lecture des tragédies de Sophocle. La question de la technique et du nihilisme[modifier | modifier le code] Friedrich Nietzsche. La question de l'Histoire[modifier | modifier le code] Article détaillé : Heidegger et la question de l'Histoire. alors que pour Heidegger. les tenants du néo-kantisme (Heinrich Rickert). Heidegger soutient. livré sans défense a ux turbulences de l'être. mais qu'il est dans sa s ubstance propre. Mais cette première conclusion qui lie. car il serait à l'origine du temps normal. En rejetant les positions des uns et des autres Heidegger intervient avec fracas dans les débats qui opposent au début du siècle. interprétation qui sera reprise avec force dan s la Lettre sur l'humanisme. passé. Ailleurs. Dès Être et Temps. de l'étant en soi. La question de la Vérité[modifier | modifier le code] Article détaillé : Alètheia. Heidegger abandonne la définition triviale traditionnelle de la liberté comme « désignan t la possibilité d'action ou de mouvement sans contrainte » pour retourner. dans l'ouvrage Être et Temps. Malgré leur divergences de surface toutes ces conceptions pêchent pour Heidegger car elles se fondent sur le présupposé d'une réa lité originaire donnée pouvant faire l'objet d'une science (succession de génération. présent n'étant que des modes d'être du Dasein). La poursuite de ce projet fera l'objet de toute la suite de l' uvre de Martin Hei degger. que le sens de l'Être en général doit se concevoir dans l'horizon du temps. « temporel » comme l'on dit habituellement. Articles détaillés : Heidegger et la question de la Technique et Heidegger et la Métap hysique. Ce sens a été perdu a vec Platon et Aristote et l'idée de Vérité a subi depuis son origine plusieurs transfo rmations pour aboutir en dernier à la vérité-certitude que procure l'illusion de la ca lculabilité universelle qui est celle de maintenant. Karl Jaspers)) ainsi que les historiens (Oswald Spengler) sur la question de l'objectivité des sciences historiques. Encore faut-il que le langage demeure dans la vérité de son essence et ne se dégrade pas au point de devenir un simple outil de c ommunication. Dans des analyses célèbres remontant aux premiers pré-socratiques Heidegger exhume le sens orig inaire du concept de Vérité comme Alètheia. l'histoire qui compte n'est plus l'histoire événementielle mais l'hi stoire des « époques de la vérité de l'Être »44. qui depuis Aristote est défini comme adéquation entre l'idée et la chose. Pour Heidegger. Ce faisant il fait de la « liberté » une détermination fondamentale de l'existence de l'« être-là ». il s'agit d'abord de les fonder »48. à la vision d'Aristote qui définit l'homme libre comme celui « qui est en vue de lui-même »45. ou d « historia l »N 11. Heidegger interroge un concept pivot de la métaphysique. sens du progrès) et « toutes présupposent l'existence de totalités ou de procès cohérents. auquel cas le destin de l'homme d'aujourd'hui resterait wahr-los. les sociologues (Georg Simmel). sans garde et sans abri41. celui des horloges. q ue l'homme est par essence Unheimlich. qui n'est pas un concept de relation mais l'expression du surgissement hors du retrait. La question du temps[modifier | modifier le code] Article détaillé : Heidegger et la question du Temps.ar la parole en tant que « vérité de l'être ». . l'être de l'homm e au temps n'est pas suivie de la seconde qui aurait dû établir. cycles. celui de Vér ité. pour le distinguer Heidegger le qualifiera de « temporal ». les philosophes de la vie (Wilhelm Dil they. sans abri et sans foyer. constitué de Temps. de cultures. La question de la Liberté[modifier | modifier le code] Article détaillé : Liberté (Philosophie). Heidegger établit que l'être de l'homme n'est pas seulement dans le temps. à travers le phénomène de l'appel de la conscience et de la Résolution. qui ne serait donc qu' un temps dérivé. un Temps que Heidegger qualifiera d'originair e (les trois extases avenir. Comme première conclusion. y compris sur l'humain . L'interprétation pensante[modifier | modifier le code] Heidegger s'oppose à la pensée explicative traditionnelle par les causes pour laisse r venir et accueillir ce dont il est question dans le langage que la chose soit formulée ou non. a. C'est toutefois dans la ré-appropriation de très vieux concepts grecs comme Phusis. règne de la « Technique » entendue au sens métaphysique. qui sera poursuivie et amplifiée par Nietzsche. c 'est ce que Husserl a accompli en premier. La question de l'être[modifier | modifier le code] Sommaire de la section L'obsédante question de l'être Avant et jusqu'à Être et Temps La charnière d'Être et Temps Une nouvelle conception de l'homme Le renouvellement de la question du Temps La période du renversement de la Métaphysique La pensée à venir . il accordera. paroles fondamentales selon Marlène Zarader30 ou de concepts aristotéliciens et leur transfo rmation dans le cadre de son analytique existentiale que s'expose le mieux la pe nsée du philosophe54. Il ne s'agira donc plus pour Heidegger. de partir de premiers principes ou de fondements donnés à priori. dans ses Recherches logiques. Heidegger considère que seul le questionnement qui porte hors de l'Étant est un acte philosophique51. que s'inscrit avec Descartes et Kant l'advenue de l a « métaphysique de la subjectivité ». malgré son effacement. Si la pensée des premiers philosophes Grecs. seule la méthode phénoménologique appliquée à soi-même c'est-à-dire l'Herméneutique. encore faut-il que l'être soit donné. Mais comme celui qui questionne. Heidegger s'est particulièrement penché sur l'histoire de la métaphysique et les apports de certains de ses plus grands représentants. Logos (philosophie) et Alètheia. Hegel. Pour que la question de l'Être puisse être déployée. « affleuré ». saisi à même son surgissement. qui auraient compris la véritable natur e de l'Être. Logos. Cette démarche s'accompagne d'un examen de toutes les fois où. sous le nom de Er orterung. sans être r nnu pour ce qu'il est. toute l'histoire d e la métaphysique a été marquée au contraire par son oubli progressif au profit du seul Ét ant. C'est cette calculabilité universelle. Ces circonstances sont nombreuses. Nietzsche. fut un véritable miracle. C'est dans ce contexte. appartient aussi à l'Être. Contrairement à tous ses prédécesseurs. Article détaillé : Heidegger et les Présocratiques. comme une mise en demeure de l'étant à bien vouloir se soumettre aux conditions des sciences positives. tels Leibniz. comme l'ont fait ses p rédécesseurs. et Heidegger est deven u un maître pour traquer les impensés des uns et des autres. Les voies et les moyens[modifier | modifier le code] La Phénoménologie et l'Herméneutique[modifier | modifier le code] Article détaillé : Dasein. Ici commence l'ère contemporaine. d'où le recours au concept de D asein à qui on attribue le privilège insigne de comprendre l'Être selon la définition de Être et Temps. Alètheia.Dans ses derniers travaux. Hegel ou Spinoza. Kant. avec la description des p omènes tels qu'ils se présentent et interprétés à la lumière d'une unité de sens attribuée à e en soi. dans l'histoire de la philosophie. avec le concept d' « intuition catégoriale » qui a véritablement libéré la question de l'être aux di es même de Heidegger53. une place toute particulière à l'informulé qui toujours se réserve et fonde l' unité du texte ou de la pensée55. sont à même de mettre sur le chemin de l'Être. que Heidegger explore sous le nom de « Nihilisme » dans son cours sur Nietzsche49 et dont il fait commencer le règne avec la naissance de la métaphysique50. l'homme. pour constru ire une philosophie mais d'accomplir la tâche du philosophe qui est d'élucider parto ut et toujours l'Être52. La Transformation et Appropriation des concepts[modifier | modifier le code] Articles détaillés : Phusis. ou même de Dieu qui tous sont aussi des « Étants ». l'« Être en tant que tel ». en « métaphysique de la Volonté de puissance ». apparaît dominée par la question du sens du mot « être » que la philosophie traditionnelle aurait délaissé pour ne s intéress r qu'à l'Étant et notamment au premier d'entre eux. Ce n'est que dans une démarche ultérieure avec la tentative de saisie de l' « Être en tant que tel ». L'obsédante question de l'être[modifier | modifier le code] Toute la pensée de Heidegger. depuis le commencement. de l'athéisme nietzschéen. L'évidence du « il y spense de toute interrogation plus approfondie.avec l'être qu'il a seul le privilège de comprendre58. peut être qualifiée d'histoire de « l'oubli de l'Être » (voir 4e sectio n La déconstruction de la Métaphysique). la question de l'être va. essen tiellement. El le ne s'interroge plus sur le « il y a » en tant que surgissement de la présence dans l'être. La spécificité de l'être désormais mise à jour par rapport à l'étant. cet Être trouve son expression dans la mise en évidenc e de ce que Heidegger appelle la « différence ontologique » où l'être ne se dévoile qu'à trav rs et en tant que fondement de l'étant. selon une Méta-histoire de la Vérité de l'Être. La question de l'oubli de l'être[modifier | modifier le code] Article détaillé : Heidegger et la Métaphysique. c'est pourquoi plutôt q ue d'une histoire de l'oubli. dans une conférence de 1981 56. Et lorsque Aristo te aborde la question de l'être c'est pour constater qu'il n'est pas un genre. avec les Scolastiques. de la signification de la poésie de Rilke. par rapport aux choses t concepts traditionnels de la métaphysique.dont il fait naturellement partie . c'est au Dasein que revient le rôle de lier les ét ants . voir article sur Alètheia. Dieu. devenue une « méditation de l'histoire de l'Être »N 13. et le renversement de la perspective au bénéfice de l'être et aux dépens de l'étant. premier moteur aristotéli cien. qu' il demeure une notion indéterminée. Quelques siècle s plus tard. mais il n'est jamais explicité en tant que tel. cet oubli est mis au compte de l'Être lui-même qui se dérobe et se re tire. ne saisit que des étants : idées platoniciennes. L'irruption de Heidegger d ans le champ de cette question a. qu e la question de son oubli apparaîtra comme un trait majeur de la Métaphysique. qui impliquerait volonté ou négligence.60. le conduit à se tourner ver s le commencement de cette histoire : les présocratiques. Selon Heidegger. entre « être » au sens verbal et « étant ». d'abord pensée selon l'ontologie f ondamentale. sans poser la question de l'être qui disparaît derrière l'étant. hors prise en vue de l'étant. ou encore d'une maxime d'Ana ximandre. La métaphysique. selon Jean Beaufret. une philosophie qui à travers ses principaux philosophes privilégie l'étant. entre le verbe et le f it d'être. s'inscrit donc au fondement de la pensée du philosophe. la différence ontologique. Dans son uvre majeure Être et Temps. toujours la pensée de Heidegger en revient à méditer la distinction de l'être d'avec l'étant ». après le Tournant. de la phénoménologie de l'Esprit selon Hegel. sera dorénavant pensée selon l'Ereignis59. Avant et jusqu'à Être et Temps[modifier | modifier le code] . Heidegger préfère parler d'une histoire du retrait. changer de nature en glissant vers la recherche d'un étant qui serait à l'origine de tous les autres. en son sens propre62. La différence ontologique. Dans un premier temps. Avec la métaphysique. générale. évidente et sans intérêt. Après le Tournant. de l a nature de la technique. Le tournant historial « Kehre » de la pensée de Heid egger. depuis les origines de la praxis jusqu'à la science et à la technique mondia lisée contemporaine. C'est à travers une double problématique que cette question du sens du mot « être » est ab ordée : La question de la différence ontologique[modifier | modifier le code] Alphonse De Waelhens note57 « Qu'elle nous parle de l'origine de l' uvre d'art.Le problème de l'Être et de son sens a pris chez Heidegger une place quasi obsession nelle. Plus tard. la question du pourquoi de son efface ment ou même de sa disparition en tant que question dans une société exclusivement préoc cupée de l'étant et de son efficacité s'est posée. l'être est toujours sous entendu dans ce qui est pensé. considérablement troublé ce conformisme de la pensée. pour laqu elle les présocratiques ont frappé les premiers coups d'envoi. La métaphysique a donc confondu l' analyse des étants présents avec la question de la présence comme événement. L'être abandonne son statut exclusif de fondement de l'étant pour celui d'éclaircie dans laquelle l'homme se ti ent à l'écoute61. il rend une nouvelle fois hommage à la percée que constitue à ses yeux l'ouvrage de 1901 et ses trois découvertes fondamentales (l'intentionnalité.64. Saint Paul Une première période qui va de 1909 à 1919 et qui correspond aux jeunes années du philos ophe qui a à se faire sa place. Thérèse d'Avila. Il devient l'assistant de Husserl à Fribourg et anime des séminaires d'introducti on aux Recherches logiques. « en témoignage de vénération et 'amitié ». mai s ce n'est que récemment qu'on a pu le mesurer en France avec les toutes dernières t raductions des uvres de cette époque. écrit Heidegger dans son « Entretien sur la parole avec un Japonais » (in Acheminement vers la parole). Phénoménologie de l'existence et Phénoménologie de la vie religieuse. « Sans cette provenance théologique. collaboration active au séminaire du théologien Rudolf Bu ltmann pour aboutir au cours de 1923 : Phénoménologie de la vie religieuse. Cependant.Articles détaillés : Heidegger avant Être et Temps et Phénoménologie de la vie religieuse. et celui de l'été 1921 sur saint Augustin. je ne serais jamais parvenu sur mon chemin de pensée ». où il cite Maître Eckhart. commencent à être bien connues63. De la signification multiple de l'étant chez Aristote (1862). à travers les expérienc es les plus intimes de la vie du chrétien primitif. qui apparaît comme un premier aboutissement. Ses écrits les plus tardifs sont eux aussi marqués par cette provenance religieuse : Le principe de raison. il serait erroné d e ne les considérer que comme de simples travaux préparatoires à l'élaboration d'Être et T emps. à elle seule. En 1927. la pensée aristotélicienne où Heidegger découvre dans la Métaphysique la que stion du « sens de l'être » mais aussi à celle de l'âme et du comportement humain dans le Traité de l'âme et l'Éthique à Nicomaque. Il lit dès 1907 le commentaire de Franz Brentano . Heidegger lit les Recherches logiques dès 190 9. la source théologique. Être et Temps (1927). Avec le c urs sur la Phénoménologie de la vie religieuse Heidegger aborde. Ensuite. critique du psychologisme et de l'historicisme. Dans les années 1920 . Heidegger élabore un cours sur « Les fondements philosophiques du mystic isme médiéval » (Ga 60). dans son cours sur Les Prolégomènes à l'histoire du concept de temps. l e sens phénoménologique de l'a priori et l'intuition catégoriale)65 mais prend ses dis tances à l'égard du tournant transcendantal de la phénoménologie husserlienne des Idées di rectrices (1913). La charnière d'Être et Temps[modifier | modifier le code] Articles détaillés : Être et Temps. Martin Luther En 1918-19. et la sérénité (Gelassenheit) pourra être considérée comme reprise d'une no tion héritée de Maître Eckhart. Approfondissement de la phénoménologie héritée d'Edmu nd Husserl. les problèmes de la mobilité et de l'historicité de la vie facticielle qui le conduisent à l'élaboration de l'analytique du Dasein. dont la publication sera. La dizaine d'années qui précéda immédiatement Être et Temps fut extraordinairement féconde p our Heidegger alors qu'il enseignait successivement à Fribourg. Son cours d'hiver 1920 porte sur saint Paul. Enfin. saint Bernard. Trois chemins menèrent Heidegger à Être et temps : Tout d'abord. est une de ces uvr es majeures de la philosophie que certains ont pu comparer à la Métaphysique (Aristo . En 1925. recherche dans la lignée des Spengler et Dilthey sur la phénoménologie de la vie qui aboutit très rapidement à des positions originales sur l'herméneutique de l 'existence. compte tenu de l'importance de ces uvres de jeunesse. cours de 1955. mise en évidence de la mobilité et de la temporalité de la vie facticielle dans l'exploitation des sources du christianisme primitif avec Paul. la phénoménologie husserlienne. il prononce une conférence intitulée « Phénoménologie et théologie ». analyse longuement les vers du mystique A ngelus Silesius. Heidegger lui succède à Fribourg en 1929. En 1924. il prononce une conférence sur le péché et la fragilité de l'ho mme vis-à-vis des tentations du monde dans la vision de saint Paul et de Martin Lu ther. Augustin e t les mystiques allemands. il consacre quelques cours à l'interprétation phénoménologique des textes d'Aristote. puis à Marbourg. avancées dans la logiq ue du sens. considérée comme un événement majeur dans l' histoire de la philosophie du xxe siècle. Sein und Zeit est dédié à Edmund Husserl. marque néanm oins. Ce sera uniquement dans la factivité. le lieu où peut se déployer l'événement de l'être : l'E reignis. Être-jeté et Dasein. § 9 De l aveu même de son auteur Martin Heidegger cette tentative aboutit à un échec68. dans son Dasein. René Descartes C'est par le détour de la question ontologique du sens de l'être que Heidegger est p rogressivement amené à re-préciser le statut ontologique de l'homme qui. « La question du sens de l'être reste à l'issue de ce livre inachevé en attente de sa répo nse. L'existence prend le pas sur l'essence avec la célèbr e formule qui donnera naissance à l'existentialisme : « L'essence du Dasein réside dans son existence » Être et Temps. il s'agissait de parvenir à lui assurer un fondement sol ide par l'exploration du sens unitaire de l'Être qu'Aristote avait raté en concluant à la polysémie incontournable de ce concept.te). un tournant important dans la philosophie occidentale. « facticité » que l'homme renco ntre son corps. « C'est dans ce contexte que l'analytique du Dasein comme « être au monde » introduit la possibilité novatrice et féconde d'une essence unitaire de l'homme débarrassée de ses a nciens conflits »74. not e un de ses critiques les plus sévères (Levinas). Telle qu'elle fut livrée. comme l'expose Françoise D astur78. Être-avec. l'homme perd ce qui lui restait de caractère auto-c entré pour devenir. tels que Dasein. l'homme redevenu « mortel » dans la langue du philosophe. le feu de la transcendance.73. Elle demandera alors à la pensée le courage et la puissance pour se frayer de n ouveaux chemins »70. cette double allégean ce contradictoire à la fois avec la nature et avec l'esprit que même le renversement nietzschéen n'a pas supprimé. Avec Descartes. dans un contexte toujours très éloigné de sa fonction biologique. sa spatialité par exemple. il se fait « gardien de la vérité de l'être »76. la sensibilité et la raison étaient résolus d'une façon empirique. Être-en-faute. Être-en-faute. par sa nouveauté. De cet échec. dans une floraison ex traordinaire. l'apparition de nouveaux concepts appelés à faire carrière dans toute la philosophie et au-delà. Monde et mondéité. Toutefois elle n'est que la première partie d'un projet qui ne fut pas mené à ter me. l'homme a cherché à s'ass urer de sa place centrale dans un mouvement qui s'est affirmé avec Kant et plus en core avec Husserl. la d euxième partie et la troisième section de la première partie n'ayant jamais pu être rédigés. le concept de Dasein amorce l'idée d'un décentrem ent de l'homme par rapport à lui-même. Le but n'étant pas de construire une nouvelle anthropologie mais de répondre à la ques tion fondamentale du sens de l'Être. Une nouvelle conception de l'homme[modifier | modifier le code] De l'ego au Dasein[modifier | modifier le code] Articles détaillés : Dasein et Phénoménologie de l'existence. conclut Michel Haar75. Il s'agissait au départ de développer une intuition majeure de Heidegger quant a u sens temporel de l'« Être ». la tradition religieuse a e ntretenu chez l'homme.77. Être-au-monde. mais confirmé. on a ce double rapport. doué de raison ». Articles détaillés : Être-vers-la-mort. Mais berger n'est pas passivi té. « en tant que v ivant. . Être-avec.72. L'homme n 'est dorénavant plus compris comme le « fondement-jeté » de l'éclaircie (Être et Temps). À cette époque Heidegger n'ayant pas encore rompu totalemen t avec la MétaphysiqueN 14. avait accompagné toute la tradition philosophique depuis Aris tote. Heidegger entreprend de dévoiler ce sens unitaire en partant de la temporalité de l'étant concerné. Les conflits entre les exigences du corps et de l'esprit. le Dasein que les premières ét udes avaient mis au jour dans son exploration de la phénoménologie de la vie67 . mai s comme celui qui se tient en elle et qui lui est redevable de son propre être61. créé à l'image de Dieu. l'h omme lui-même n'est plus défini comme une nature. On y trouve. mais comme un « pouvoir-être ». cette uvre avec celles qui la précisent71. une essence invariable et universe lle. Heidegger retire la conviction que la Métaphysique est définitivement d ans l'incapacité d'atteindre sa propre vérité à savoir la différence de l'être et de l'étantN 15. Du Dasein au « berger de l'Être »[modifier | modifier le code] La perspective qui faisait du Dasein un véritable configurateur de Monde change pr ogressivement après Être et Temps. Parallèlement. Être-pour-la-m ort. participe dans une relation de réciprocité essentielle avec l'être. Depuis l'origine. Le temps dans l'Être[modifier | modifier le code] Dans la pensée occidentale. La vrai rupture avec la tradition consiste à considérer que l'être de l'homme n'est pa s seulement dans le temps. ou « historial »N 16. thèse que Heidegger retire de la lecture de s tragédies de Sophocle. consiste à avoir fait de ces deux problèmes traditionnels . Il a cherché à comprendre le Temps à p artir de lui-même et non plus à partir d'autre chose comme c'était le cas jusqu'à lui qu e ce soit le Mouvement avec Aristote. interprétation qui sera reprise avec force dans la Lettre sur l'humanisme. l Éternité avec les Scolastiques. Le temps public le temps des horloges est un temps dérivé qui tire son sens et sa vale ur d'un temps plus originaire. signifié par le terme grec de « aei » n'a pas le sens moderne d'éternité mais celui de « q ui est à chaque fois présent »82. Heidegger remarque alors que cette présence subsistante. le vécu pour Bergson. Pour ce faire il s'agira dans une première étape d' interroger le seul être qui ne se comprend lui-même que par la temporalité et dont le caractère fondamental est d'être temporal. mais qu'il es t en quelque sorte. quasiment inchangés depuis l'origine de la pensée philosoph ique. se posaient. Ce qui nous informe sur une toute autre expérience de pensée et qui autorise Heidegger à parler d'évènement. d'évènement d'« être » is. mais aussi présence subsistante comme le remarque Heidegger dans Être et Temps. son « avoir-à-être » à partir de son « être-jeté » et son exposition au monde et qui se manifestent dans ce qu e Heidegger appelle sa triple extase temporelle ou temporalité « ek-statique » ou orig inaire. l'à-venir. Heidegger est guidé par l'intuition fondamentale que le Temps et l'Être sont la même c hose et que donc l'idée même d Éternité ou d'Intemporalité. Avant Heidegger seuls Bergson et Husserl tentèrent d'échapper au temps linéaire des ho rloges pour trouver un temps plus originaire79. L'être qui se déploie dans l a présence est « être » porté hors de l'occultation81. constitué de Temps. de décèlement. dans sa substance propre. notamment d' dipe roi42. Le renouvellement de la question du Temps[modifier | modifier le code] Pour Heidegger toutes les explications fournies jusqu'à lui quant à la nature du Tem ps lui apparaissent sinon fausses du moins très superficielles car elles n'en atte ignent pas le vrai fondement que la question de l'être va permettre de découvrir. « être » veut dire présence. le Kairos grec Heidegger a littéralement révolutionné dans son enseignement les termes suivant lesque ls la question du Temps. le Dasein. Le temps du Dasein[modifier | modifier le code] Article détaillé : Dasein. L'être et le temps[modifier | modifier le code] Article détaillé : Heidegger et la question du Temps. traduit par Anwesen en allemand. toujours présente et en retrait d ns toutes les explications du Temps ne nous étaient d'aucun secours et que tout au contraire ces temps divers n'étaient que des dérivés d'un temps plus originaire qu'il se donne pour tâche d'expliciter. la conscience avec Saint Augustin. temporel comme l'on dit habituellement. Le temps de l'Être[modifier | modifier le code] « La nouveauté de Être et Temps. ce qui est toujours présent . l ivré sans défense aux turbulences de l'être. Cette triple extase ouvre l'être-Là. l'avoir été. au trois dimensions du Temps . C'est dans l'analytique du Dasein menée dans son ouvrage Être et Temps que Heidegger expose le caractère temporal du Dasein et donc de l'être humain. l'Esprit avec Hegel ou Kant. Sommaire de la section Le temps du Dasein Le temps dans l'Être Le temps de l'Être Le temps du choix et de la décision. car ce qui est toujours présent est ce qu'il y a de plus étant. à travers la mise à jo ur des divers moteurs de sa mobilité comme l'anticipation de la mort.Cette dépendance inversée de l'homme à l'être est exacerbée et portée à son point le plus ext e avec la thèse que l'homme est par essence Unheimlich. si l'on excepte la petite percée alors très récente du philosophe français Bergson . qu'il est « tempor al ». c'est-à-dire le Dasein. C'est Françoise Dastur qui présente le commentaire le plus approfondi sur ce phénomène de la temporalité dans son livre80. le présent. sans abri et sans foyer. qu'il a enfin transposée dans son analyse de l'Être-vers-l a-mort. C'est l'attente. qu'il inscrira au sein de l'histoire de l'Être lui-même et de la philosophie occidentaleN 18. qu'il tentera d'accomplir par un retour au commencement grec87. l'occasion. A près l'échec d'Être et Temps et l'épisode du Rectorat (1933). L'événe ment inaugural du tournant se signalera comme dissimulation de l'être en son retra it. À un tel esprit. la vie se dérobe. Le retrait se dit en grec époché ou époque ?p???. s'affirme le thème. C'est cette tentative de dépassement que Heidegger lui-même app ellera la Kehre ou « Tournant » dans la Lettre sur l'humanisme88. Heidegger considérant comme trop problématique le chemin cond uisant au sens historial de l'être à partir du projet ekstatique du Dasein. avec la crainte de la chute et l'urgence de la décision dans l'interprétation de la parousie au sein de l'épître de Paul aux Thessaloniciens I (idée développée dans Phénoménolo ie de la vie religieuse). car c'est « ici et maintenant » que la conscience enjoint un mode d'être nouveau. un mode de transparence à soi-même dans lequel il s'ag it de « ne plus se raconter d'histoire »N 17. Après l'échec d Être et temps.89. la mise hors jeu. tiendra l'être lui-même pour historial et non pas seulement par l'intermédiaire du Dasein. le s'abstenir. Que l'Être lui-même soit historial implique selon Françoise Dastur « une nouvelle conception où l'Êtr e ne sera plus considéré comme fondement de l'étant mais comme déploiement de l éclaircie à p rtir d'une occultation abyssale »61. du temps pour le soin de son être. intitulé Introduction à la métaphysique91. Le Monde n'est définitivement plus une espèce de projection du Dasein mais la clairière en quoi le Dasein ek-siste85. mais plus tragique encore. témoigne explicitement du p assage de « l ontologie fondamentale » de Être et Temps à « l histoire de l'être » qui devien -même geschichtlich ou « historial »92. La période du renversement de la Métaphysique[modifier | modifier le code] Sommaire de la section Le Tournant La question du Nihilisme Le Dialogue avec Holderlin L'autre commencement et la Fin de la Métaphysique La Conférence Temps et Être De l'origine de l' uvre d'art La question de la technique L'Uniquadrité. Le temps du choix et de la décision. du dépassement de la Métaphysique à l'exemple du projet Nietzschéen de « renvers ement du platonisme ». Il y aura dorénavant dans la pensée de Heidegger une hist oire de l'être et une histoire de sa vérité à travers la succession des époques. Dans la suite. ne pouvait que paraître dérisoire. les acti vités mondaines qui apparaissaient si importantes déchoient de leur statut. qui a baigné le christi anisme intime dont a été imprégnée toute l'enfance du jeune Heidegger28.une unique question. La métaphysique ne sera plus seulement une discipline philosophique mais va devenir une puissance historiale qui réflète un des tin de l' être93. la nôtre. le temps de l'affairement et des projets devient l'ennemi du temps pour soi. le temps « kaïrologique ». à l'écoute de l'être qui sont à réinventer. Le cours de 1935. ce qui veut dire que l'être se présente à nous sous diverses époques qui sont autant de modalités de son retrait84. Le Dasein. « n'a plus le temps ».N 19. das Geviert Le statut des traités impubliés 1935-1989 Article détaillé : Heidegger et la Métaphysique. le moment p ropice que la vieille sagesse grecque apprenait à reconnaître. à discerner grâce à la vert u de prudence. et surtout la veille. C'est ce même temps kairologique. (notamment le Stoïcisme). la prétention de conquête p rogressive de la sagesse comme but ultime prônée par les philosophies traditionnelle s. nouveau pour lui. pour se ret rouver. celle de la Temporalité de l'Être »83. et à saisir par les cheveux86. le Kairos grec[modifier | modifier le code] Le temps du choix.Le Gestell ou déferlement de la technique représentera une époque insigne de la vérité de l'être. Jusqu'à Être et Temps. à l'instar du primo-chrétien. le projet de Heidegger était resté celui d'un accomplissement de la métaphysique. qu'il a retrouvé. c'est à l'origine. la métaphysique n'apparaîtra plus comme le chemin privilégié pour accéder a u sens de l'être qui lui-même en son fond ne peut plus être considéré comme le fondement d . et le fait singulier que le mot n'est plus qu'un mot vide. que l'être ne nous es . ce sens une autre forme de l oubli de l Être. et qu'il s'est même interdit de le voir. une mise en attente d un décèlement100. n est qu un mode d apparition de l être de l étant. « Le Tournant »[modifier | modifier le code] Les commentateurs distinguent habituellement deux périodes dans l' uvre de Heidegger . mais tous les thèmes en étaient largement déjà exposés dans un cours de 1935 publ ié plus tard sous le titre Introduction à la métaphysique. Si l'on veut résumer ce Tournant extrêmement complexeN 21. note Jean Grondin94. les yeux fixés sur l'étant. La Volonté de puissance.e l'étant. le Nihilisme règne néanmoins dans toute la métaphysique antérieure en tant que p ensée représentative dont le premier germe se situe dans l'idea platonicienne103. Si la Métaphysique de la Volonté de puissance est l'aboutissement du Nihilisme authe ntique. de la vaporisation de l'« être ». La métaphysique de Nietzsche parce qu'elle est une métaphysique est un authentique N ihilisme comme les autres métaphysiques. Heidegger cherchera à développer à travers l'approfondissement des trois concepts de Logos. encore plus initiale. sa position sur l'ess ence du « Nihilisme » européen . ou Khere. Être qui se retire. et que de ce fait l'essence du Nihilisme comme le compr end Heidegger (oubli de l'être) ne peut que lui échapperN 23. En pensant le Nihilisme comme histoire de la dévalorisation des valeurs suprêmes. volonté). Heidegger y perçoit l'aboutissement du m ouvement fondamental de l Histoire de l Occident99. qu il se tient dans un retrait voilé qui dérobe à la pensée de l homme. plutôt que l'expression d'une dévalorisation de toutes le s valeurs à la suite du célèbre « Dieu est mort! ». fondement de celui que l'on connaît. à partir des années 1930. de la quête du sens de l'être qui caractérise l'épo que d'Être et Temps. c'est pourquoi Nietzsche ne surmonte pas le Nihilisme. bien au contraire. en a pplication des thèses qui suivent : « L'oubli de l Être » signifie que l Être se voile. en quoi se définit selon Heidegger. de Phusis et d Alètheia. dans un chapitre de haute volée spéculative. Article détaillé : Heidegger-Introduction à la métaphysique. Devenu une valeur (force. C'est à l'occasion du deuxième tome qu'il consacre à la Métaphysique de Nietzsche98 que Heidegger expose. qui sera la toute première éclaircie « qui se déploiera à partir d'une occultation abyssale »61. Le constat est fait. analysée par Heidegger comme « volonté de volonté ». dans l Introduction à la métaphysique. l'Être en t ant que tel a désormais disparu des écrans et la métaphysique de Nietzsche présente les caractères du Nihilisme accompli. dont les 'Beiträge zur Phil osophie (Vom Ereignis). mais qui peut aussi être considéré comme une retraite protectr ce. débarrassé de tout ce qui pourrait rappeler un arrière monde. à une méditation sur la vérité de l'être97. Plus tard. il croit faire barrage au Nihilisme alors qu'il n'a pas approché l'Être propreme nt dit en tant que tel. vérité. Ni etzsche veut voir l'étant en tant que tel. progressif. Article détaillé : Lettre sur l'humanisme. Le Nihilisme accompli de sa position interdira à N ietzsche de saisir l'essence du Nihilisme. D'ailleurs. il signale le passag e. d' où Heidegger est amené à conclure que la métaphysique en tant que métaphysique est l'authe ntique Nihilisme104. c est-à-dire vo té qui se veut de manière inconditionnée. dans la pensée de Heidegger se trouve dans la Lettre sur l'humanisme 96. En remplaçant ces valeurs suprêmes dévalorisées par la Volonté de puissan ce. l'histoire du retrait de l'Être de puis les origines grecques. La question du Nihilisme[modifier | modifier le code] Article détaillé : Heidegger et la Métaphysique. La première apparition publique de l'idée de Tourna nt. dans les traités retenus. celui de Ernst Jünger dans ses ouvrages « Die Arbeiter » et Über die Linie.N 22. le Nihilisme. L élément thématique central qui domine le Tournant se révélera être le refus ou le détour (A hr) de l Être. dits « traités impubliés ». des penseurs présocratiques. à la suite de l'auteur lui-même95.N 20. dont la révélation du voilement accaperera dorénavant les effort s du philosophe. Heidegger note autour de 1935 que rester dans l'« oubliance » de l'être et se borner à a voir affaire à l'étant c'est déjà du Nihilisme. la problématique du sens de l'être va laisser sa place à la quest ion de la vérité de l'être. un e nouvelle conception de l'être encore plus en retrait. de celui que l'on peut trouver chez Nietzsche101. après le Tournant. Article détaillé : Les Hymnes de Hölderlin: La Germanie et le Rhin. Si chez tous les philosophes. L'idée d'un autre commencement de la philosophie et d'un épuisement de la métaphysique n'interviendra qu'après Être et Temps. où il é t question de « Monde ». il publie Acheminement vers la parole. de nous arracher au quotidien et de nous transporter en un saut dans la sphère de la poésie qui n'est pas un simple moye n d'expression mais la voie par laquelle les puissances originelles de l'Être (sym bolisés par l'Éclair et le tonnerre unis avec le divin). La Conférence Temps et Être[modifier | modifier le code] Cette Conférence Temps et Être113 qui fit date dans la réception de la pensée de Martin Heidegger a été prononcée à Fribourg le 31 janvier 1962. Heidegger assiste à Fribourg aux lectures de Paul CelanN 24. que Heidegger lit et rencontre : « pour René Char / en remer ciement de l'habitation poétique tout proche au temps des séminaires du Thor / avec le salut de l'amitié ». puis en 1970. du ciel et de la terre et aussi. (voir a ussi le film The Ister). perdu de vue. en 1967. peuvent nous atteindre (René Char). Van Gogh . « qu'en est-il de l'être de l'étant109 » ? Dans son introduction à Essais et conférences110. Georg Trakl. à savoir la connexion de l'Être et du Temps à l'étape présente de sa pensée. Stefan George et Novalis. renouvelée en janvier 36 à l Université de Zürich. traduit par Wolfgang Brokmeier dans Chemins qui ne mènent nulle part. ainsi dénommée en référence à la tro section manquante de la première partie d'Être et Temps. de nombreuse s études à la poésie et notamment à Hölderlin106. mots qui résonnaient d'un e tonalité mythique et gnostiqueN 25. l' uvre d'art est une puissance qui ouvre et installe un monde116. Enfin. Hans-Georg Gadamer114 note combien cette conférence fit sensation en raison de « la conceptualité inouïe et surprenante qui osait s'élever autour de ce thème ». recueil de conférences méditant la S prache à partir de Hölderlin. et dans la foulée d'exposer quelque chose qui s erait resté en retrait. Jusqu'alors il n'avait été ques tion que d'un approfondissement par la répétition de la question de l'être dans les fo rmes où cette question avait toujours été posée. d'un autre commencement.t plus rien. Il s'agit là. Jean Beaufret cite le refus de Hei degger de qualifier sa pensée de « philosophie » pour la raison que son questionnement ambitionne de remonter en deçà de la métaphysique. mais aussi en contrepoint de « Terre ». ceux vers lesquels il faut se tourner pour retrouver le point inaugural d'un autre chemin possible de la pensée. L'ouvrage est déd ié au poète français René Char. Friedrich Hölderlin Le Dialogue avec Hölderlin[modifier | modifier le code] Heidegger consacrera. constitue la signature avérée « du nihilisme à son comble »105. à partir des années 1930 et jusqu à la fin de sa vie. dans un combat contre nous-mêmes. Le texte définitif est celui de trois conférences prononcées les 17 et 24 novembre et le 4 décembre 1936 à l Univ ersité de Francfort.Les souliers Pour Heidegger. chose qui justement a rendu possible et nécess aire à partir de Platon et d'Aristote la métaphysique111. De l'origine de l' uvre d'art[modifier | modifier le code] Article détaillé : Monde et mondéité. c'est seulement chez Heidegger qu'ils sont perçus comme les initiateurs et les penseurs originaires au plein sens du terme comme le montre « essais et conférences »112 et le souligne Jean Beaufret. En 1959. 34 ans plus tôt. L'autre commencement et la Fin de la Métaphysique[modifier | modifier le code] Article détaillé : Heidegger-Introduction à la métaphysique. donc en deçà de la philosophie. Il s'y est agi de poursuivr e le cheminement dans la question directrice ouverte dans le premier volume. Der Ursprung des Kunstwerkes est d abord une conférence prononcée à Fribourg-en-Brisgau en novembre 1935. dans l a pensée des tout premiers penseurs. . du combat e ntre les deux115.107 en qui il trouvera ce passeur vers l' origine et l'autre commencement fermés à la métaphysique qu'il recherchait108. les anciens grecs ont tenu une grande place. . livre sa vérité en avançant librement à l'horizon du mon e qu'elle ouvre. Ce que Heidegger découvre. mais comme stock disponible. Heidegger voit la Technique comme un envoi du destin qui corres pond au commencement de l'achèvement de la Métaphysique des Temps modernes129. Le Ges-tell. Le trait caractéristique de ce décèlement n'est pas la production mais la « réquisition ». la contraindre et la plier à ses besoins. entrer dans le champ de la disponibilité de la comparaison et de l'évaluati on. la mondéité du monde se montrait d'une manière fugitive à même l'outil cassé . D'une part. La question de la technique [modifier | modifier le code] Article détaillé : Heidegger et la question de la Technique. c'est une vérité de l'être. d'une éducation du goût. est moins un fabriquer. de brillance et d 'obscurcissement.Dans Être et Temps. d'autre part. Pour Heidegger. le dispositi f. parue dans Essais e t Conférences. Le point décisif est que la techné. Ce qui demandait. une véritable expertise phénoménologique de l'outil. pour pouvoir dépasser les simples caractéristiques sensibles de la chose et y reconnaître péniblement l'ouverture d'un monde (celui de l'artisan par exemple). que ce soit le temple grec ou le tableau de Van Gogh. dans Être et Temps. L'espoir de Heidegger qui attribue à ce Ges-tell une tête de Janus. es t que ce déferlement de la technique et de la volonté de puissance enclenche par ses excès une réaction salutaire du Dasein130. la technique redevient ainsi étymologiquement un mode spécifique du décèlement de l'étant. en cela le Ges-tell porte à son comble l'oubli de l'être enclenché par la Métaphysiqu e et sa forme ultime la Volonté de puissance. l' uvre d'art. L'apparence s'est maintenant renversée. André Préau dans Essais et conférences. traduit Ge-stell par « Arraisonnement » et François Fédier par « dispositif »121 Heidegger comprend l'essence de la technique au sens d'un certain destin de l'être et de l'histoire de la Vérité de l'Être 122. c'est-à-dire tout d'abord un savoir et un savoir anticipateur de l'artisan. L'homme. comme dans les uvres que constituent l e temple grec dans la campagne sicilienne ou des souliers usagers dans le tablea u de Van Gogh117. p???s??. dans une long ue nuit. le met en demeure et en réserve pour la consommation126. l a production moderne devient ce processus par lequel un ensemble articulé mobilise tout étant. l'homme n'est pas le maître de la « Technique ».123. il fait également partie du « fonds ». au sein de l'Ereignis. un effort de l'observateur . Januskopf. donc ouverte à l'Alèthei a. L'étant est décelé. est l'essence de la technique. à partir de l'exemple de l'irruptio n de l' uvre d'art à l'horizon du monde. et pas seulement un assemblage de moyens de production. qu'un déceler. son caractère de chose et même son objectivité s'effacent devant sa disponibilité. l'homme est lui-même ten u de sommer la nature. qui est moins le résultat d'un effort de la connaissance humaine. Il s'appuie sur la conception grecqu e de la techné comme poésis. débusqué par le principe de c alculabilité intégrale : ainsi parle-t-on de « capital ou même de matériel humain » ou encor e de « l'effectif des malades d'une clinique ». mais le « tableau-monde » qui nous révèle l'être de cette paire de souliers118. appartient au cycle des conférences dites de Brême. la technique ou techné est un mode de décèlement (dévoilement) de l'étant. de la confrontation complexe entre les mouvemen ts contradictoires de dé-couvrement et de recouvrement de l'étant. ce n'est plus l'outil (la paire de souliers) et l'être de cet outil qui révèle le mon de. Le garde forestie r est requis d'abattre le bois pour que soit livrée la cellulose réclamée pour fabriqu er le papier nécessaire aux journaux. la technique en tant que dispositif général devient quelque chose de dangereux12 2. qu'un décèlement d'une Alètheia. t????. Parce que l'homme peut lui-même. non comme chose127. mais de la technique vue comme destin du décèlemen t. dont le titre était Das Ge-stell. il en est tout au plus l e fonctionnaire. lui-même. porte l'être à la tenue e t au paraître comme étant » selon Heidegger dans Introduction à la Métaphysique. « la production fait venir hors du retrait dans le non-ret rait »124. plus rien n'existe qui puisse bénéficier d'un être plus authen tique dans quelque monde « sacré » ou « réservé » »128. Pour autant. est pris dans l'engrenage de cet arraisonnement et cela à un doub le titre. « Nous sommes à l'époque où cet oubli se préci pite vers son achèvement. est maintenant directement révélé et dévoilé dans toute sa profondeur par la magie de l'art. quant à elle. est à même de penser l'essence de la technique125. cité par Gér rd Guest120. sa valeur. La « question de la technique ». « L'art dans l' uvre. Seule une pensée instruite par un retour aux grecs. étroitement liée à la terre mère. du fait de la tension entre les puiss ances de la Terre et du Ciel119. Libations dionysiaques Dans son interrogation sur l'être de la chose135. « Dans l'eau versée. une véritable novat ion. Ainsi. nous l'appelons le Monde ». car il ne s'agit plus pour lui d'exposer statiquement des formes irréductible s de l'étant. en parallèle avec une quadrat ure de couples d'opposés. nous dit Heidegger inspiré. à savoir la Terre. Heidegger s'ingénie à décrire tout un spectacle cosmique caché. La chose n'est pas un simple objet inerte mais peut. croît aussi ce qui sauve » Patmos. le ciel. qui nous vient immédiatement à l'es prit. sa Terre et son Ciel que Heidegger dégage avec une particulière netteté dans sa « Conférence sur l'origine de l' uvre d'art »133. l'être comme vrai. Une cruche dans le monde grec. « Le quadriparti uni du ciel et de la terre. dans les Ereignis. être et penser. Hölderlin .s'applique. destinés à rester impubliés pendant 50 ans. qui est mis en demeure dans le déploiement ju squ'à elles-mêmes des choses. La simple saisie de la « choséité de la chose » nous ouvre à la totalité de présence de l'être. n'est pas simplement de la terre mis e en forme par un potier mais elle déploie son être dans le versement de ce qui est offert. L'Uniquadrité. pour la première fois dans l'histoire de la philosophie . Le statut des traités impubliés 1935-1989[modifier | modifier le code] Livres volontairement scellés et cachés. posséder une fonction dans cet ordre métaphysique136. Héraclite et Parménide. les Divins et les Mortels. Cet écartèlement de l'étant en quatre moments ou axes principaux. l'utilité triviale de cette cruche. les divins et les mortels sont ensemble présents ». être et devo ir. et dans une ultime ét ape que la question d'origine d Être et Temps. par exemple. au contact de la poésie du poète Hölderlin. L'ouverture à l 'être dépasse l'homme. livres contemporains des grands cours fondat eurs publics sur Nietzsche et Hölderlin. être et devenir. Heidegger commence toujours par la terre avant de l'accoupler au ciel pour dire l'« être ». la s ource s'attarde. des divins et des mortels. être et apparence. Rassemblant. Avec les puissances élémentaires que sont ses Dieux. avec le jeu des ces quatre puissances. le lourd sommeil de la terre qui reçoit du ciel la pluie et la rosée. qui voyait la phusis. dans la source. et au sein même de l'être. en Question IV. correspondant pour lui au « tout de l'étant ». le Ciel. déjà dans Aristote. das Geviert[modifier | modifier le code] C'est progressivement. à en recenser les multiples formes historiques tout a u long de son livre107. les divins et les mortels ». et du point de vue du Dasein. est une constante da ns l'histoire de la pensée de l'Être. et. et qui révèlent selon l'expression de Gérard Guest134. ordonnée selon quat re modes principaux. Écrits en secret dans l a solitude durant les années les plus sombres de l'histoire de l'Europe et enfin c . par la question du Monde qui se déploiera. On en trouve la première trace.« Mais là où est le péril. ne dit pas tout de son être. étai t la Loi primordiale de l'Être131. mais de décrire. C'est ce que Heidegger nomm e le quadriparti : la terre. das Geviert comme si la quadrité. l'être en puissance et l'être en acte132. Puis il nomme ceux qui partagent la parole qui dit l'être : les Divins et le s Mortels. Jean-François Mattéi. chez Heidegger. comme question du « sens de l'être ». L'eau peut être offerte aux hommes comme une offrande aux dieux. la tension et la lutte qu'elles s'y livrent. da ns le concept d' Uniquadrité. la terre et le ciel. « Le monde et les choses ne sont pas l'un à côté de l'a utre. La chose se manifeste en faisant venir un Monde à l apparaître. Les noces du ciel et de la terre sont présentes dans l'eau de la source ». elle recompose la totalité de l'être. s'est vue débordée. Ce Monde es t ce qui fonde l'être de la chose. de pa r la volonté expresse de leur auteur. en tant que chose. les hommes et les dieux. à son tour. l'être selon les figures de la catégorie. « La chose déploie son être en rassemblant. « Dans le versement du liquide offert. une structure mouvemen tée de l'événement (Avènement ou Ereignis) de l'être (voir Beiträge zur Philosophie (Vom Ere ignis)). ses Mor tels. Or il introduit. en celles-ci. ils passent l'un à travers l'autre ». l'enlacement des qua tre puissances élémentaires. l'être par accident. elle fait demeurer ensemble l a terre et le ciel. les roches demeurent présentes. il semble poursuivre cette longue trad ition. éclairent et rendent compte du tout dernier état d'une pensée h eideggerienne en constante évolution jusqu'à la fin. les grands existentiaux d' Être et Temps étaient interprétés dans un se ns anthropologico-existentiel. est contre toute évidence. le Dasein n'est plus le sujet existant. Heidegger insiste sur ce qui le différencie de l'exis tentialisme de Jean-Paul Sartre . ces traités cachés comprennent : les träge zur Philosophie (Vom Ereignis) écrits de 1936 à 1938. comme « l'homme est le berger de l'Être » ou « l'essence de l'homme n'est rien d'humain ». uniquement affecté à l'écoute de l' Être . mais cet étant par qui l'Être. devrait être publié chez Gallimard en octobre 2013 soit 24 ans après l 'original allemand ! La pensée à venir[modifier | modifier le code] Sommaire de la section La Lettre sur l'humanisme La pensée de l'Ereignis L'homme habite en poète La pensée du dernier dieu La pensée du danger en l'Être La Fin de la philosophie et l'autre commencement Le rapport à l'Histoire La pensée à venir est une expression de Françoise Dastur137 qu'elle a elle-même repris d e Heidegger. est repris l'une de ses parole fondamentales30.ommencés à être publiés après un demi-siècle. donne l'occasion à Heidegger de reven ir sur le Dasein. d'où l'mportance herméneutique de la Lettre qui a per mis de redresser de graves erreurs d'interprétation de sa pensée. de l'Unheimlichkeit. il y a de l'« insolite et de la déchirure » dont l'homme ne peut absolument p as s'abstraire et qui empêche la vie de jouir en toute quiétude d'elle-même. au sens où l'homme ne trouve jamais son chez soi et que le « ne pas être chez soi ». dépouillé de toute subs alité. en 1989 . appartient essentiellement à son être au monde142. Roger Munier. un profil nouveau de l'homme se dessine qui tranch e sur l'humanisme ambiant. comme errance et ouverture à l'étrangeté. Die Stege des Anfangs1944. mais est ordonnée toute en tière à l'expérience de l' Être » 140. La Lettre sur l'humanisme[modifier | modifier le code] Article détaillé : Lettre sur l'humanisme. est la véri té de l'Éthique. en mettant l'accen t sur l' Être139. qui confirm e ce propos quant à la présence du divin (daimon) y compris au séjour le plus familier de l'homme. celui de Karl Jaspers comme celui de Jean-Paul Sartre . La traduction de ces l ivres qui constituent. À ce sujet la Lettre reprend l'un des traits les plus obscurs qui avait été avan cé dans Être et Temps à savoir que pour l'homme tout établissement. notamment sur le sens qu'il convient de donner au terme d'exis tence138Jusque là. Ange Politien et Démétrius Chalcondyle (fresque de Domenico Ghirlandaio). sont impatiemment attendus. Die Geschichte des Seyns 1938-1940. a pouvoir d'être-là141. c'est-à-dire selon l'interprétation de Heidegger que. en toute sûreté. traduction françai se François Fédier. Comment parler d'humanisme sans verbiage moral. est cet « être ». Metaph ysic und Nihilismus 1946-1948.Besinnung 1938-1939. Cristoforo Landino. si l'essence fondamentale de l'h omme nous échappe. ni même l'être-là de l'existence contingente. de 1946. adressée à Jean Beaufret qui le questionnait sur le sens du m ot « humanisme ». des formules propres à frapper les esprits. Quatre philosophes humanistes pensionnés par les Médicis : Marsile Ficin. La pensée q ui pense ainsi le séjour de l'homme. Das Ereignis 1941-1942. là aussi. l'homme ne peut constitutivement se renfermer sur lui-même. sa demeure au sein de l 'étant. dans l'éclaircie que le Dasein lui procure. Über den Anfang 1941. Le premier de ces traités les Beiträge zur Philosophie (Vom Ereignis).143. un mode caché de l'étrangeté. il lui est interdit d'établir fermement. De Héraclite l'« obscur ». so n errance. « le la ngage est la maison de l' Être ». . devant son foyer. dans le chaos de l'après guerre. Avec la « Lettre ». toute familiarité avec le monde. note que si l'analytique développée dans Être et Temps porte le nom d'« ex istentiale » et non d' « existentielle » c'est peut-être bien pour indiquer que cette de scription de l'être de l'homme « n'a pas sa fin en elle-même. demande Heidegger en guise de question préalable ? Cette lettre. L'homme. ce deuil sacré de l'absence (voir article Les Hymnes de Hölderli n: La Germanie et le Rhin) est aussi par le fait une présence et que c'est peut-être cela seul que nous devons espérer et que cela seul constitue une parousie bien co mprise. C'est cette incapacité que Heidegger qualifie de désarroi du délaissement. au sens de Hölderlin. « L'homme habite en poète »146. de construire. ou die Kehre. l'indemne)N 27. conserve encore au terme habiter l e sens. Article détaillé : Beiträge zur Philosophie (Vom Ereignis). La pensée du dernier dieu[modifier | modifier le code] Article détaillé : Beiträge zur Philosophie (Vom Ereignis). habiter. par extension de mode selon lequel les mortels sont sur terre 148. entendue au sens grec. s s mouvements et ses retraits tout au long d'une sextuple « fugue ». c'est le nouveau décl enchement de la question de l'être. Pour Hans-Georg Gadamer. ac compagne créateurs et poètes dans l'installation et la configuration des mondes succ essifs. dont il interprétera les Hymnes comme un chemin possible pour l'ho mme : recréer des liens avec l'Être et l'humanité par la magie de la « poésie ». C'est dans les Beiträge zur Philosophie (Vom Ereignis). l habiter dont il est question ici a déjà pris le sens dans la conférence « Bâtir. « Bâtir-habiter. La pensée de l'Éreignis[modifier | modifier le code] Le Tournant. mais comme le déploiement de l'éclaircie à p artir d'une occultation abyssale »61. ni dualité ne viennent briser ce lien premier et fondamental »149. selon la traduction de Gérard Guest. la poésie. co nsidéré non plus comme le fondement de l'étant. Il y est question du divin (la plénitude. Hölderlin les voit maintenant en fuite et la plainte sur l'absence ou le r etrait des dieux est devenue universelle. c'est ouvrir l'espace propre à l'être de l'homme. il apparaît nommément dans le titre du livre majeur de cette période. Cette notion. ÉreignisN 26 est le mot clef de la méditation de Heidegger. de cultiver. La Lettre se faisait l'écho. et plus précisément d un faire habiter en disposant (en prenant mesure). correspond à cette période fondamentale des années 1930. est un vers emprunté à un poème de Hölderlin dont l'interprét on va permettre au second Heidegger (celui d'après le tournant) de compléter et d'ap profondir sa nouvelle approche du Dasein humain. s'ils nous fuient ou s'i ls se rapprochent de nous et à quelle vitesse. ou pas en core là. m ais les contemporains ne le savaient pas.Face à cette absence de fondement ontologique. Ce rôle qui consiste à prendre la mesure pour autoriser l'habi ter de l'homme appartient en propre au poète il ne suffit pas à l'homme de s'affairer. sans qu'aucune transce ndance. mais ce que Heidegger nous dit c'es t que leur absence. en raison de leur éloignement. celle qui décèle et dévoile. désa . nous ne savons pas. Ces dieux qui ne sont plus là. d'autres dieux passent sans doute. en tant que ce divin. que Être et Temps s'était fixé comme objectif et qui devait nécessairement faire sauter le cadre de la science comme celui de la métaphy sique144. depuis le milieu des année s 1930 . L'homme habite en poète[modifier | modifier le code] Article détaillé : Les Hymnes de Hölderlin: La Germanie et le Rhin. les divins aux mortels. Beiträge zur Philosophie (Vom Ereignis) que l'on peut traduire Compléments à la philosophie ( De l Événement). mais dans nos affairements nous ne sommes pas en état de les v oirN 28. c'est-à-dire le « Quadrip arti ». Heidegger ne trouvera de secours qu e chez Hölderlin. l'étymologie du mot allemand bauen. de l'être entier de l'homme. l'expre ssion obscure de « la passée du dernier dieu »150 (Vorbeigang des letzen Gottes) qui n e fait référence à aucun des dieux connus. il ne peut h abiter humainement que là où le poète a déjà pris la mesure du monde. i dentifie l'« habiter » le plus authentique à l'« exister » de l'homme dans un « espace » méta sique qui relie la terre au ciel. car il s'agit de la manière dont l'homme déplo ie son être . qu'intervient cette expres sion de dernier dieu et plus précisément. des thèmes souterrains développés dans les t raités demeurés secrets et impubliés jusqu'en 1989. où « H eidegger va développer sous le nom d' Ereignis une nouvelle conception de l'être. « flexions » ou « nerv ures » que Heidegger met patiemment à jour. l'une des plus énigmatiques de toute la pensée heideggerienne. penser »147. ignore le sens esthétique courant pour en se rapproch ant du sens grec prendre la signification d un faire Poïesis ou p???s??. entièrement consacré à la saisie de l'histoire de l'Être dans son advenue. Les dieux passés sont passés et nous n'avons que leur ombre. mais d'une « poésie ». et particulièrement pas au Dieu chrétien. soit dans l e poème dont il est question un bâtir. à une responsabilité du Dasein dans le processus de l' « oubli de l'être ».rroi d'autant plus profond qu'il ne se sait pas désarroi. Quant à l'idée d'un autre commencement. Cependant : « Mit dem Heilen zumal esrscheint in der Lichtung des Seins das Böse. L' « oubli de l'être » si souvent évoqué devie t le destin de toute l'époque128. à tort. voir à ce propos Phénoménologie de la vie religieuse. dans le fil de l a tradition chrétienne.155. qui enclenche systématiquement la fureur des Érinyes vengeresses. Elle n'es t pas à comprendre comme un événement après lequel il n'y aurait plus de philosophie pos sible mais tout au contraire comme le constat que les possibilités les plus extrêmes de la philosophie dans son expression métaphysique ont été réalisées au xxe siècle dans la domination de l'entièreté de l'étant. Avec le terme epokhè. ni non plus limité à n'être qu'un défaut ou un manquement au sein de l'étant »153. Heidegger s'inspire nettement de l'attitude du chrétie n éveillé par Paul devant l'imminence de la Parousie. celui des fonctionnaires pilotes de drônes portant la mort ciblée à des milliers de kilomètres. qui pour les grecs signifie « rétention » Heidegger nous in dique que l'Histoire est constituée d'époques historiques dont chacune correspond à un e modalité propre de rétention de la vérité par l' Être lui-même et que parler de déclin qui mpliquerait une responsabilité directe de l'humanité n'a aucun sens. Le rapport à l'Histoire[modifier | modifier le code] Article détaillé : Heidegger et la question de l'Histoire. Heidegger penseur de la technique et du nihilisme est le premier penseur à avoir e nvisagé la possibilité d'un danger au sein même de l'Être. voire une certaine malignité en son sein (dissimulation du danger qui appartient à l'essence de la technique). il ne faut pas l'entendre en un sens chronol ogique où un « commencement » succéderait à un autre « commencement ». La pensée du danger en l'Être[modifier | modifier le code] Article détaillé : Heidegger et la question de la Technique. incertaine quant au jour et à l' heure. Lettre sur l'humanisme156 Avec Hannah Arendt nous avons eu. par dessus la métaphysique. qu e toute la tradition s'est attachée à exonérer de toute responsabilité. nous dit Gérard Guest. ce processus est maintenant conçu comme un trait de l'être lui-même qui se r etirerait pour laisser paraître les étants159. L'autre commencement prétend. . tout ceci appartient en propre à la métaphysique et à son besoin de « calcul abilité ». comme exemple de la duplicité de l'être. Pensons au thème si prégnant de l'outrepassement. ni sur l'idée d'un progrès de l'humanité ou celle d'un déclin. de l'Hyb ris. travaille nt à transporter les êtres humains jusqu'à cet entre-deux. entre la confusion oppressa nte et le dieu passé. ?p???. Heidegger est le témoin de son époque. Cet entre-deux n'est plus la transcendance mais au contraire l'ouverture à la vérité de l'Être. le mal » Heidegger. des penseurs ou des poètes) qui. Cette fin n'est pas une fin mais un aboutissemen t et l'attestation d'un succès universel de la métaphysique de la Volonté de Puissance 157. jusqu'au point de comprendre et d'exposer ce qui a rendu possible le p ire et notamment « l'extermination de l'homme par l'homme » si « le mal ne peut plus êtr e circonscrit à ce qui est moralement mauvais. La Fin de la philosophie et l'autre commencement[modifier | modifier le code] Cette idée d'une fin de la philosophie a heurté beaucoup de commentateurs. et qui pouvait laisser supposer. sa contre-violence organisationnelle et sa science dom ine. si être témoin consiste à sonder les abîmes. la questi on du « crime bureaucratique » et de la banalité du mal dans les sociétés totalitaires alo rs que déjà et plus dangereux encore se lève dans nos sociétés démocratiques et paisibles la question redoutable du « crime ludique ». à faire f ce à l Événement. car il ne fait signe v rs aucune philosophie de l'histoire. parce qu'i ls ont eux-mêmes pris conscience de ce délaissement et expérimenté le désespoir. reprendre source directeme nt à l'origine. Il faut des éveilleurs (des philosophes. Avec l'Indemne tout ensemble apparaît dans l'éclaircie de l'Être. la pensée des « traités impubliés »154. à l'écoute de la dynamique cachée de l'histoire de l'« être »158. Le thème du « Danger en l'Être » contre lequel l'homme oppose pour s'en protéger. contre la vision plus réaliste et tragique des grecs ( voir les tragédies de Sophocle). du dépassement des bornes de la simple prudence. La conception de l'Histoire qui avait été conquise dans Être et Temps. outre la Dial ectique. après passage par Platon. il suffit de penser à Hegel. ou métaphysique de l'analogie de l' « être » qui trouver a son illustration dans la métaphysique médiévale de l'analogie du théologien Thomas d'A quinN 31. commencement unanimement révéré jusque là160. que Platon attribuera à un mécanisme en liaison avec l'idée du Bien. ce que n'avait pu mener à b ien aucun de ces prédécesseurs. q ui ambitionnait. En effet. Ainsi. il attribuait l'origine du véritable démarrage de la philosophie et de la pensée métaphysique caractérisé par la dis tinction de l'être et de l'étant et que les présocratiques avaient difficilement press enti avant eux. « To ?e???' cette partie unique de l' « être » qui est seule digne de lui. celui initié par Platon et Aristote . il se distingua par l'originalité de son analyse critiq ue de ces deux penseurs que Jean Beaufret résume. est celle de l'ère planétaire de la technique. dans un dégradé continu d'être . pour saisir comment Heide gger aborda la tradition métaphysique est le mot de « Déconstruction »162. L Un-Tout de Héraclite. seul pleinement Étant. comme une propriété commune à tous les étants et donc en quelque sorte une manière d'être indifférenciée. rétrospectivement. chacun se distinguera par son degré de perfection par rapport à l'idée du mieux dans l 'espèce et de l'idée du « Bien en soi » pour la totalité de l'étant. la pensée grecque a joué un rôle important dans la philosophie a llemande. Critiquer ce commencement grec en gardant à l'esprit qu'il peut s'agir soit d'une critique qui ne concernerait que sa première interprétation médiévale et scolastique. Dès lors la théologie était née qui deviendra l'étude de l « être » en tant que partie essentiel et commune de tout étant'165. il s'agissait de tout autre chose. et surtout qui ne furent pas fidèles à l'impulsio n géniale que surent donner primitivement à la pensée. si l être individuel est toujours éidos. Le Cosmos vivant. en suivant. le point Fixe qui suppose l'alignement du To ut par rapport à lui. déjà à Marbourg. autrement dit de porter à la clarté le sens du mot « être ». « e?d?? ». d'« accomplir » la métaphysique comme science de l'êt re. Avec la déconstruction. l'instrument universel de cet alignement sera. l' « Analogia Entis »N 30. mais pour Heidegger. duquel sera issue « ????? » d'abord une clas se d'Immuables puis tout le reste de l'étant. Marx. les philosophes d'avant Socrate . so it d'une critique des auteurs anciens eux-mêmes qui n'auraient pas pensé assez profo ndément ce qu'ils avaient à penser161. impliqua : La ré-interprétation des classiques[modifier | modifier le code] Heidegger a dans sa carrière. car il se devait nécessairement de passer par une mise en question critique de ce commencement grec . Le Nivellement de l'être chez Platon[modifier | modifier le code] L être lui est d'abord apparu. devient en changeant totalement de nature. Parménide. note Heidegger. dans sa jeunesse.Notre époque. à un Premier. Bien vite. Le mot clef.N 29. Ce qui. l être subit un dédoublement qui le fait apparaître à la fois contradictoire ment comme une propriété commune et comme un sommet unique à partir duquel tout s'anim e »165. Mais comme le Monde est man ifestement constitué d'étants différents. comme Héraclite. consacré de nombreux textes et cours à l'étude de Platon et d'Aristote auxquels. semblable au semblable. « Dans l'unité de et de l'étant. dans son livre165 en deux mots : Nivellement et Alignement de la conception de l'être de l'étant et que Gérard Guest c omplètera dans ses Conférences166 par l'idée d'un véritable « Effondrement » de la Vérité de e dont ils auraient été les initiateurs. comme tous ses pairs. le trapèze au trapèze. et Anaximandre. organique et contradictoire de Héraclite est dorénavant ordonné. et à Nietzsche . il y fallait un principe d'individualisation . L'Alignement de l'être chez Aristote[modifier | modifier le code] Heidegger constate que Aristote poursuit dans la voie ouverte par Platon et nomm e le divin. celle qui était déjà en gestati on dans la Métaphysique naissante de Platon et d' Aristote Heidegger et les Grecs[modifier | modifier le code] Sommaire de la section La re-interprétation des classiques le Nivellement de l'être chez Platon l'Alignement de l'être chez Aristote l'Effondrement de la Vérité-Alétheia chez Platon l'exhumation des pré-socratiques Bien avant Heidegger. il ne s'agit donc pas de comprendre ce retour aux Grecs co mme un simple retour au commencement mais comme un renvoi à leur impensé164. une conception rédu ctrice de la Vérité. Dans son interprétation. hors r etrait. enfermant ainsi cette application du principe d e contradiction dans un cercle. méditation qui le conduit à se tourner. Selon Heidegger. Heidegger croit retrouver chez les présocratiques une première expérience « non métaphysique » de la pensée de l'être. il s'oppose à la tradition néo-kantienne qui ne conservait de Kan . Nietzsche ne formeraient plus qu e l'arrière plan170. comme correspondance. selon Heidegger. voire de catastrophe166 L'exhumation des pré-socratiques[modifier | modifier le code] Article détaillé : Heidegger et les Présocratiques. La vérité ne saurait être affirmée que d'une chose réellement étante. alors même que. notamment dans épopée homérique. extrêmement complexe des pr emiers penseurs de l' Alètheia. a insi que l'histoire de l'Occident. Après le Tournant. ainsi que le pressentiment e la vérité ontologique originaire. il voit dans cette conviction comme la ma nifestation d'un double préjugé. d'origine aristotél icien celui-là. trois penseurs « initiaux » ont particulièrement retenu l'atte ntion de Heidegger. Anaximandre. cet oubli de l'être d ans sa richesse. est en retrait sur la notion. qui n'avait pas cours jusqu'à lui et selon laquelle la Vérité résulte d'une correspondance entre l'idée et la chose et n'est que c ela. réduit le concept de vérité à sa dimension logique qui veut qu'« une chose n e puisse en même temps et sous le même rapport être et ne pas être » selon le principe de contradiction. de sa pensée. selon l es critères de la logique. Kant. L'Effondrement du sens originaire de la Vérité-Alétheia chez Platon[modifier | modifie r le code] Article détaillé : Alètheia. car avec lui se met en place dans l' Allégorie de la caverne167. Après le Tournant. avec la notion de f?s??. Platon joue un rôle crucial dans l'histoire de la pensée de l' être. Parmi les présocratiques.N 32. par dessus les grands classiques grecs. à partir duquel la Métaphysique prendra paradoxalement son essor. que Aristote théorisera.Il consacre deux uvres importantes à l'interprétat on de la philosophie kantienne un essai en 1929 Kant et le problèmes de la métaphysi que et un cours Interprétation phénoménologique de la Critique de la raison Pure. La déconstruction de la Métaphysique[modifier | modifier le code] Article détaillé : Heidegger et la Métaphysique. tout aussi commun et tout aussi problématique.. Héraclite et Parménide. mais aux conditions de s a connaissance. Pour ce mo uvement la philosophie ne devait plus s'intéresser à l'« étant ». qu'il voit comme un écho anticipé de ses propres intuitions169. j usqu'au commencement de cette histoire : vers les Présocratiques. le néokantisme a dominé la scène philosophique européenne. Un deuxième présupposé. qu'il va s'attacher à déconstruire en remontant aux ori gines archaïques grecques de l'idée de Vérité qui ressort du terme même d Aletheia. la Métaphysique ne lui apparaît plus comme une question portant sur l' être mais au contraire comme l'histoire du « recouvrement » et de « l'oubli de l' être » dont les plus grands représentants. Articles détaillés : Phusis. Hegel. la logique est suspendue dans son essence à la Vérité de l'Être. la Kehre. mais aussi du sens courant et populaire. Il met en évidence combien cette définition d'origine aristotélicienne de la Vér ité. Heidegger met en question ce postulat. La critique de Kant[modifier | modifier le code] Jusqu'à Être et Temps. en adoptant la méthode transcendantale de la Critique de la raison pure . que Heidegger qualifie d'effondrement. comme dans « l'h istoire de la métaphysique occidentale » en laquelle l'Être se dispense en se retirant ). comme l'expose Marcel Detienne dans son livre168 et donc que q uelque chose de la richesse du premier sens s'est perdu au cours de l'histoire. Heidegger dénonce cette conception qui subordonne la philosophie aux scien ces positives39. Toutefois Heidegger reconnaît à Kant dans Être et Temps le mérite d'avoir réintroduit le t emps dans la compréhension de l' « être ». C'est cette perte de sens par rapport à la notion de l Alètheia. Il leur consacre plusieurs études et séminaires. Heidegger se lance dans une « méditation suiv ie sur l'histoire de l'Être » (entendue au sens d'un génitif subjectif. Logos et Alètheia. N 34. car parlant « de la même chose » et « de la même manière » qu'il pense172. En 1943. qui seront recueillis en deux tomes : Nietzsche I et Nietz sche II. en premier. son professeur. Pour Edmund Husserl. c'e st à Hegel à qui il reconnaît le statut de partenaire idéal. le pont ontologique qui eut été nécess aire. le Dasein à l'épreuve de la vie Hans-Georg Gadamer Gabriel Marcel Gunther Anders Un certain nombre de penseurs se sont illustrés en apportant des critiques de fond à la pensée heideggerienne tels. Ernst Cassirer. L'opposition se noue autour des concepts de Vérité. sauf à régresser dans le Positivisme le plus plat 175. Eugen Fink. Heidegger a trahi la phénoménologie Helmuth Plessner et la critique de l'analytique existentiale Ernst Cassirer et la défense du rationalisme Emmanuel Levinas et la revendication éthique Michel Henry et la complexité du Monde de la vie Michel Haar. Edmund Husserl. finalement échoué dans son ambition de renver ser le platonisme et notamment dans sa volonté de surmonter le Nihilisme qui en es t la lointaine conséquence. La critique de Nietzsche[modifier | modifier le code] Article détaillé : Heidegger et Nietzsche. selon Heidegger. il prononce la conférence « Le mot de Nietzsche. dorénavant pleinement assumée par Heideg ger. Les critiques de fond et principales controverses[modifier | modifier le code] Sommaire de la section Pour Edmund Husserl. Dans son exemplaire de Être et Temps. Dominique Janicaud résume cette opposition dans son livre au titre explicite « Dialo gue impossible »N 35. re prise dans les Chemins. Les critiques animées principalement par des motivat ions politiques quant à l'attitude de Heidegger vis-à-vis du III Reich ont été écartées comm e celles de Karl Löwith C'est sans doute à travers les jugements critiques consacrés à son uvre que l'on mesure le mieux l'ampleur de l'apport de Martin Heidegger à la philosophie de notre temp s. reprise dans les Essais et conférences. Emmanuel Levinas. mais a ussi ses élèves Helmuth Plessner. Michel Henry. il n'aurait jamais pu établir. d'Histoire et d'Être pour aboutir au constat d'une impossibilité d'identification entre l'absolu hégélien et l'Éreignis de Heidegger. Heidegger a trahi la phénoménologie[modifier | modifier le code ] Il est impossible ici de détailler tout ce que le philosophe Heidegger doit à son maît re Edmund HusserlN 36. Edmund Husserl qualifie l'analytique du Dase . alors que Heidegger voit en lui un prédécesseur s oucieux de mettre à jour les conditions ontologiques et notamment temporelles de l 'étant171 Hegel La critique de Hegel[modifier | modifier le code] Lorsque Heidegger veut établir les conditions d'un dialogue entre philosophes. Il consacre six séminaires à l'étude de son uvre de 1936 à 1942. Entre les deux paroles fondamentales de sa philosophie . Heidegger a été un lecteur attentif de Nietzsche. pour la question du sens de l'Être. Michel Haar consacre toute une partie de son livre La fracture de l'Histoire176 à l'étude du différend entre Heidegger et Nietzsche qu'il qualifie d'adversaire le plu s intime Cette tâche de renversement de la métaphysique. il prononce la conférence « Qui est le Zarathoustra de Nietzsche ? ». Hans-Georg Gadam er.t qu'une théorie de la connaissance. l'engagera. dans des voies nouvelles. Heidegger consacre plusieurs textes et conférences à ce dialogueN 33. le Nietzsche de la « Volonté de puissanc e » et de l' « Éternel retour » a.173. pense-t-il. En 1953. Dieu est mort ». Bien qu'il fut pour Heidegger un aiguillon. qui s'appuie sur les travaux des biologistes. c'est-à-dire. et qui est par là capable de phénoménalisation. Mais cela ne signifie pas que ce qui constitue le lieu du t ranscendantal n'est absolument rien d'étant . Heidegger ne proposerait que des défin itions « neutres » de l'existence humaine. en reprenant à neuf la question de l'être. autrement dit il reproche à son ancien élève d'avoir a bandonné la perspective scientifique de la phénoménologie transcendantale (avec son eg o transcendantal comme point fixe qui ne naît ni ne meurt jamais) pour une pensée axée exclusivement sur l'homme fini. Helmuth Plessner élargit sa critique en soulignant le caractère an-historique de l'a nalytique et les conséquences qu'elle entraîne. l'enquête phénoménologique ne doit pas tant porter sur les vécus de conscience. Comme le dit Heid egger. à la manière cartésienne. Helmuth Plessner. à cesser de croire qu' elle pourra saisir le « fondement » de l'homme.in d Anthropologie Philosophique. dit certain. abandonnée depuis longtemps. l'anthropologie devient une sorte de dépotoir de toutes les questions non rés olues182. Face à Heidegger et à la primauté qu'il accorde à l'exi stence. explique Helmuth Plessner. l'existant. le Dasein. elle ne tient dans aucune définition. dans un monde concret177. En 1931. a pu s'extraire de la perspective anthropologique qu i imprègne toute la pensée philosophique depuis Descartes. parce qu'il est appelé à se déterminer lui-même dan s l'histoire.N 37.au contraire le problème qui se pose i mmédiatement est de savoir quel est le mode d'être de l'étant dans lequel le "monde" s e constitue. ce qui implique comme fo ndement la subjectivité humaine. C'est dans ce contexte qu'il exhorte la philosophie à se réveiller de son rêve. soit la défi nition de l'homme comme un étant parmi d'autres étants. Tel est le problème central de Sein und Zeit .à savoir une ontologie f ondamentale du Dasein179. néanmoins. de désaccord pr ofond sur l'analytique du Dasein181. que sur l'être pour qui on peut parler de tels vécus. et donc une simple ontologie régionale. À quoi Heide gger répliquera que l'ego transcendantal de son maître n'est à tout prendre qu'un subj ectivisme transcendantal et que lui seul. l'essence de l'homme n'existe pas. Helmuth Plessner soutient que « la vie recèle l'une de ses possibilités. Jaspers et Sartre178. Husserl C'est d'ailleurs ce même argument qu'il va opposer à ceux qui veulent l intégrer dans la philosophie de l'existence. il écrit Le Pouvoir et la nature hu maine. Son concept d'historicité l'amène à penser . le malentendu est autre. C'était reprendre d'une manière moins révérentielle le constat de divergence établi dés 1927 où dans une célèbre lettre à Husserl. il réside dans la possibilité même d 'une « anthropologie scientifique » qui reste pour lui un concept ambigu. ni aucune décision prise par rapport à une conjoncture historique et politique. et donc l'élaboration d' une « anthropologie scientifique » qui puisse rassembler l'ensemble de ses déterminati ons. à partir desquelles aucune analyse politiqu e ne peut être élaborée. » Autrement dit. à savoir le Dasein. ce point acquis de la primauté de la vie. de manière historique et selon les situations où il devient ce qu'il a décidé d'être. Heidegger a bien mis en évidence le point fondament al qui le séparait de son maître : « Nous sommes d'accord sur le point suivant que l'étant. Helmuth Plessner et la critique de l'analytique existentiale[modifier | modifier le code] Dés 1928 Helmuth Plessner dans son livre Les degrés de l'organique et l'homme se démar que explicitement de la voie de l'analytique du Dasein accusée d'écarter la « vie » au p rofit de l'« existence »180. Pour Heidegger. Dans l'un et l'autre cas l'anthropologie scientif ique ne peut prétendre à être un fondement de la pensée philosophique. Or. au sens de ce que vous nomm ez "monde" ne saurait être éclairé dans sa constitution transcendantale par retour à un ét ant du même mode d'être. La question essentielle qui fait débat en ce début de XX sièc le c'est la question de l'essence de l'homme. soit un étant. de son unité.Helmuth Plessner soutient que l'Homme ne peut être contenu dans « aucune défi nition neutre d'une situation neutre ». die Existenzphilosophie en compagnie de Kierkegaard . après la percée des nationaux-socialistes aux élections de 1930. avec Heidegger. l'exi stence » et qu'il n'y a pas. considère qu' il y a de la naturalité dans la capacité de l'homme à transformer son environnement na turel en environnement culturel. Et en 1931. traditionnel en Allemagne. entre « une sphère privée du salut de l'âme et une sphère pub lique du pouvoir ». La politique est définie selon Helmuth Plessner. est précisément de saisir la dimension politique qui construit l'homme. à partir de laquelle se posent tous les problèmes politiques d'un peuple. pour un philosophe. son appartenance à un peuple qui est son trait distinctif. . Helmu th Plessner adresse par là une seconde critique à Heidegger : celle de ne pas accord er suffisamment d'attention à la nationalité. Selon lui. L'homme n'existerait que dans l'horizon de son p euple. et l'importance de la nationalité (Volkstum). la philosophie de l'authenticité ne fait que creuser le fos sé. ce que les Grecs appelaien t le kairos et ce pourquoi Machiavel associait la fortuna à la virtù nécessaire à l'homm e politique. l'impératif du moment. comme « l'art de l'instant favorable. Heidegger favorise ainsi l'indifférence en politique. Selon Plessner. de manière très « machiavelienne ». de l'occasion propice ».qu'elle doit se risquer dans le domaine de la politique et prendre la responsab ilité de s'affronter à ses dangers.
Copyright © 2024 DOKUMEN.SITE Inc.