Guitare Live 9 Sep05

June 22, 2018 | Author: Laurent Zullo | Category: Guitars, Microphone, Sound, Jazz Music, Leisure


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Une publicationLe magazine interactif nouvelle génération N°9 - septembre 2005 - 4,90 € Défi rock : A GAGNER 10 albums des fantastic(3) Révolution dans l’acoustique Taylor T5 Concours : Jouez live à Paris ! + gagnez un Music man Steve Morse y2d Vidéo pédago Déliez vos doigts Banc d’essai iPod Shufe Pat Metheny Un parcours d’excellence + les plans typiques 5 méthodes pédago à gagner + le concours du dé jazz Rythme : vos riffs plus pêchus avec les accents ! N°9 - septembre 2005 Sommaire 3... Edito Actualités 4... Banc d’essai : Music Man Steve Morse Standard et Y2k, le duel de générations Ibanez SZ520 QMGR et QMTP, deux beautés en série limitée 7... Pat Metheny, les jeunes années 9... Bob Cedro, l’ingénieur des pédales Dunlop-MXR 11... David Hossler, l’alchimiste de la Taylor T5 13... Fantastic(3), embarquement immédiat 15... Dryade, quatre ans de réexion Dés 17... Les dés à ne pas louper : Le dé groupe, les trois concours Fantastic(3), Apple Expo et Pat Metheny: Gagnez l’album Boarding Pass, Jouez Live à Paris et emportez un iPod Shufe, Gagnez la méthode de Yannick Robert « 25 plans...» 19...Sonothèque : les plans du mois avec Julien Lambert, skynet, rossfr, berkelyan, DuncanIdaho ... Cours & Dossiers 24... Sound Talk : bien choisir sa guitare 28... Sound Talk : reproduire le son d’un guitariste ? THEORIE 30... La gamme majeure et les accords de quatre sons 32... Créer votre compo : bâtir une grille PRATIQUE 37... Jouer dans le style de Pat Metheny TECHNIQUE 43... Les déliateurs RYTHME 47... Les accents dans le rythme Abonnement page 56 2 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Editorial Vous n’avez pas remarqué ? Chaque année, vers septembre, un phénomène revient avec la régularité du métronome, prévu même par les astrologues : la rentrée. A la télé, la radio ou dans les magazines, impossible d’y échapper. Comme avec les déclarations présidentielles, on sait d’avance ce qui nous attend. Pour écrire un édito par exemple, la recette -qui marche à tous les coups- revient à lister les bonnes résolutions de la rentrée. Du genre, vous proposer d’apprendre vraiment la gratte et se délier les doigts (page 44), ou savoir faire sonner un rythme (page 47). Ou apprendre à acheter malin puis customiser sa nouvelle guitare en suivant les conseils d’un pro (page 24). Oui mais non. Trop facile. Vous voulez du jamais vu ? Alors ok : jetez un œil aux dés-concours où l’on fait gagner dix albums du trio Fantastic(3), et celui avec 5 méthodes sur Pat Metheny à gagner (pages 17 et 37). Encore plus fun : décrochez un passage sur scène à l’Apple Expo à Paris, avec en jeu un séquenceur Logic Express et un baladeur iPod Shufe pour les chanceux. Autre nouveauté pour les dés, un système de vote et commentaire revisité et des classements inédits sur le net. Alors, franchement, elle est pas chouette la rentrée ? Didier Castelnau Guitare Live & Guitariste.com sont des publications Audio Print BP 117 - 92153 Suresnes cedex - France Pour contacter la rédaction : 01 47 72 48 47 Par email : [email protected] Directeur éditorial : Didier Castelnau Directeur technique : Laurent Pouliquen Ont participé à ce numéro : Jean Beghin, Jean Fontanille, Nicolas Gardon, Magnus Olsson, David Perraudin, Pascal Vigné Crédits photos : Jimmy Katz (couverture), DR Illustrations : Péji ([email protected]) Publicité : Caroline Blanchon - mob : 06 72 96 04 14 Pour toute demande d’information : [email protected] Abonnement : 6 mois soit 7 numéros pour 29 € - 1 an soit 13 numéros, pour 51 € (numéro double en été) Bon de commande : voir page 56 Guitare Live et le portail guitare-live.com sont édités par la société Audio Print, au capital de 12000 € Courrier : Audio Print - Service abonnements BP 117 - 92153 Suresnes Cedex RCS 453 032 377 Nanterre TVA Intracommunautaire : FR 73.453.032.377 Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quel qu’en soit le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation d’Audio Print, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-S du Code de la propriété intellectuelle. Ils collaborent à Guitare Live magazine N°9, retrouvez-les sur www.guitare-live.com Jean Fontanille David Perraudin Magnus Olsson www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 Pascal Vigné 3 Articles Dés Cours Atelier Forum Music Man Steve Morse standard et Y2d : duel de générations Vingt ans et quelques centaines d’euros séparent la Music Man Steve Morse «de base» et le modèle anniversaire Y2d. Voici un test comparatif entre l’originale et sa petite soeur. PAR NICOLAS GARDON A ma gauche, une Music Man Steve Morse de 1998. La version entre mes mains est toute de noire vêtue, équipée d’une plaque de protection (pickguard) de la même couleur. On fait difcilement plus sobre. A ma droite, le modèle anniversaire, dit «Y2d», qui sort cette année pour célébrer les 20 ans de collaboration entre la marque et le guitariste, entre autres, de Deep Purple. Là, c’est autre chose : la table ammée «Tobacco sunburst» en met tout de suite plein les yeux. Bon, peut-être pas assez pour justier l’écart de prix entre les deux instruments. C’est donc l’heure de la prise en main. Là, en toute honnêteté, pas évident de se décider : les deux manches (aarghh, les «bird-eyes» !) sont un vrai régal pour les yeux et, surtout, les doigts. A vide, les deux guitares se montrent également exemplaires, même si, en se concentrant un peu, on ressent un peu plus d’ampleur sonore du côté de la Y2d. Mais qui va s’amuser à priver une telle guitare d’un ampli digne de ce nom ? de deux micros doubles humbuckers et d’un micro simple made in DiMarzio, sa grande soeur est quant à elle dotée de deux doubles ET deux simples (qui a vu Steve Morse en concert avec ce modèle a d’ailleurs pu se demander comment il arrive à s’en sortir avec ces onze combinaisons possibles !). Et c’est parti pour plusieurs heures de tests et de comparaisons entre les deux guitares, histoire de ne pas passer à côté des nesses de réglages... En son clair (qui n’est pas le point fort du Mesa Boogie, rappelons-le), le modèle original se comporte mieux que la petite dernière, particulièrement en humbuckers : force est de constater que la Music Man Y2d manque de précision par rapport à sa grande soeur, ce qui est bien dommage, surtout en position manche. Dans ce dernier cas, la rondeur du son gêne la nesse dans le jeu et on se retrouve assez vite avec une espèce de crunch si l’idée nous vient de maltraiter un peu les cordes. La situation s’arrange un peu en jouant avec une égalisation externe, mais on n’atteint vraiment pas la qualité du son clair de la Steve Morse 1998. Par contre, tout s’arrange pour la Y2d dès que l’on commence à passer à des sons proches de la distorsion. La dynamique est incroyable et on retrouve sur ce terrain la dénition qui manquait en son clair. Certes, la Music Man Steve Morse originale tient excellemment la route mais le modèle Y2D la surpasse. Un constat qui ne fait que s’amplier une fois que l’on pousse le Rectier dans ses derniers retranchements distordus. Rendons à César ce qui lui appartient : le modèle Morse «de base» est une gui- Test en duo Ayant deux têtes Mesa Boogie Dual Rectier branchées aux bafes de la même marque sous la main, on enlève un camarade de jeu pour effectuer une comparaison en temps réel. Là, les choses se corsent quelque peu, car si le modèle Y2d est «simplement» équipé 4 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Atelier Forum tare extraordinaire dans ce domaine, particulièrement du fait de la diversité des sons possibles (même si certaines différences entre les positions relèvent de la légère subtilité). Mais là, rien à faire : la Y2d est l’instrument du diable. Une conclusion étonnante quand on sait que les humbuckers des deux modèles sont les mêmes. Votre serviteur va même jusqu’à commettre l’irréparable, afrmant haut et fort que cette nouvelle guitare surpasse dans ce domaine sa guitare de prédilection, la Petrucci du même constructeur. Et pourtant, les faits sont là : quelle que soit la position, quoi que l’on joue, la réponse de la Y2d est incroyable. Du hard-rock made in AC/DC au death metal le plus sauvage, tout est jouable. La Y2d réussit à avoir une personnalité propre sans que cela constitue un « handicap » comme cela peut être le cas avec, par exemple, la très typée Petrucci... La guitare existe en version avec ou sans tremolo (hardtail). Les points faibles : > Des sons clairs décevants par rapport au modèle de base > Un prix assez prohibitif, autour de 2500 euros pour la France La description de la Music Man chez le distributeur HTD www.htd.fr/Musicman_morse.htm Le site de Steve Morse : http://www.stevemorse.com/ Les points forts : > La lutherie > Le look superbe > La qualité et la palette des sons en crunch et disto www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 5 Articles Dés Cours Atelier Forum Ibanez SZ520 QMGR et QMTP ...deux beautés en série limitée Quelle différence y-a-t-il entre une Ibanez SZ520QM et les SZ520QMTP et SZ520QMGR ? Aucune, si ce n’est le look. Et c’est déjà pas mal, car attention aux yeux. Mais côté son, est-ce à la hauteur ? PAR NICOLAS GARDON Ibanez connaît son métier quand il s’agit de fournir des guitares “moyenne gamme”. Des modèles qui, au nal, se révèlent souvent …assez moyens par rapport à une certaine concurrence, dans les prix oscillant entre 400 et 800 euros. Dans ce créneau, sa SZ520QM n’est pas la plus connue. L’arrivée sur le marché d’une double série limitée nous permet de remettre un coup de projecteur sur un instrument qui se trouve neuf à un peu moins de 600 euros. On a beau retourner dans tous les sens la nouvelle venue (la QMGR dans le cas qui nous intéresse), il faut se rendre à l’évidence : seul le look change sur cette série limitée. La table est d’un magnique vert transparent tandis que sa jumelle, la QMTP, bénécie du même traitement en version rouge. Comme souvent chez Ibanez, la prise en main est aisée : l’instrument est d’un poids tout à fait compatible avec des galipettes scéniques et le manche, sans être aussi n qu’un Wizard, permet dès le début de se sentir chez soi pour peu que l’on soit adepte de nesse. Le manche déroule 24 cases et s’avère très agréable. Une seule incrustation avec le logo de la série SZ gure sur la touche en palissandre, au niveau de la 12ème case. On a tou- tefois les repères sur la partie supérieure. Le manche compte 22 cases au total. Rien à regretter en terme de réglage. La table est en érable, avec un corps d’acajou. La lutherie est comme à l’habitude difcilement reprochable, avec une nition réussie. Ici, point de fantaisies dues à un abus de Floyd Rose ou autre jouet de la même famille : il faut renoncer au jeu au vibrato. Le chevalet Gibraltar III est xe. Les cordes traversent le corps. Un choix généralement avantageux en matière de tenue du son, les contacts xes favorisant une meilleure vibration de l’instrument. son bouton de volume. On triture à l’envi le bouton de tonalité, on change d’ampli : le constat est identique, l’instrument manque d’agressivité. Jouée à vide, la guitare a un bon sustain et s’avère très agréable au toucher comme à l’oreille. Mais lorsqu’ils entrent en scène, les micros donnent l’impression de ne pas être à la hauteur du potentiel notamment pour un jeu rock en rythmique. On tient là une guitare superbe qui, si elle peut satisfaire les moins maniaques du son de prime abord, risque d’être prise en défaut sur la durée. Peut-être une opération de chirurgie poussée sur les micros (comprenez par là un changement pur et simple de ces derniers) donnera satisfaction. Dans cette gamme de prix et pour un guitariste difcile sur le son, un test personnel est de bon conseil. Quitte, en cas de déception, à se tourner vers Yamaha, LTD voire Jackson pour les plus “extrêmes”. Dommage, car ces Ibanez SZ520 sont très belles... • Les points forts - La beauté des motifs et du vernis - Une lutherie agréable très réussie - Un prix abordable Les points faibles - Un manque d’efcacité des micros Guitare et ampli Disons le tout de go : la bête, une fois branchée, n’est pas totalement convaincante face à d’autres modèles. A qui la faute ? Les micros Duncan/ Ibanez qui manquent de personnalité. Plus gênant pour un instrument résolument rock ou metal, l’instrument n’a pas la pêche qu’on est en droit d’attendre. On obtient un son un peu trop léger, voire aigrelet en comparaison du résultat obtenu en général avec des micros humbuckers. On s’amuse à jongler entre les deux micros doubles, chaque humbucker possédant 6 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Atelier Forum Pat Metheny, les jeunes ...ou comment se fair années e les dents... Missouri, au milieu des sixties. Pat Metheny est n’est pas encore ado. Une des plus belles carrières de la guitare jazz l’attend, mais il faudra encore un coup de pouce du destin. Pas de chance, ce sera un méchant coup dans les gencives. PAR JEAN BEGHIN De l’importance des dents dans la vie personnelle et musicale de Pat Metheny. Agé d’une douzaine d’années, il joue de la trompette comme son frère aîné, et s’essaie au cor. Ce sont des choses qui arrivent à cet âge : de sérieux problèmes dentaires l’obligent à supporter la pose d’un appareil. Résultat immédiat : terminé la trompette et les instruments à vent, bienvenue à la guitare. Instrument auquel le jeune Pat s’intéressait déjà beaucoup, comme tous les jeunes américains exposés aux effets trépidants d’une bombe qui déboulait alors sur les Etats-Unis, une bombe nommée Beatles. Dans la foulée, Pat Metheny monte The Beat Bombs, son premier groupe, qui répétera à partir du début de l’année 1966 dans la maison familiale de Lee’s Summit. Lee’s Summit, petite ville sans histoire du comté de Jackson dans le Missouri, désormais célèbre parmi les guitaristes du monde entier pour avoir abrité les premiers pas du jeune Patrick Bruce Metheny. Dès sa naissance, le 12 août 1954, la musique l’entoure. Au sein de la famille, on écoute beaucoup de musi- que classique et de big bands de jazz. Sans oublier naturellement la country, obligatoire dans le Midwest américain de l’époque. La déferlante rock n’roll et pop des années 60 venant s’ajouter à cette palette, l’attitude de Pat Metheny consistant depuis toujours à refuser les étiquettes et à jouer le jazz le plus pointu en trio et la musique du Pat Metheny Group s’explique facilement : une belle diversité d’inuences, ajoutée à une personnalité forgée autour d’une grande ouverture d’esprit. Le choc Wes Revenons à nos moutons, ou plutôt à Lee’s Summit. La ville présente l’avantage d’être située à 18 miles seulement de Kansas City, l’un des berceaux du jazz. Charlie Parker y est né, l’orchestre de Count Basie aussi. Déjà initié au jazz par son frère qui lui fait découvrir Miles Davis, Pat se rend à Kansas City un beau soir de mai 68 pour un concert de Wes Montgomery, et prend la claque de sa vie. Un mois plus tard, Wes succombe à une crise cardiaque. Marqué par le concert et par la mort de l’extraordinaire musicien qu’était Wes Montgomery, Pat se lance à fond dans la guitare jazz. Et dans l’étude acharnée du jeu de Montgomery mais aussi de Jim Hall ou Kenny Burrell. Cependant, son parcours d’étudiant autodidacte ne se limite pas à la guitare. Il décortique avec la même ferveur la trompette de Clifford Brown ou le sax alto de Cannonball Adderley : Pat n’a jamais oublié ses jeunes années de soufant, omniprésentes aujourd’hui encore dans le jeu de ce guitariste dont on dit qu’il phrase comme un cuivre. L’inuence d’Attila Tout naturellement, c’est un morceau de Wes Montgomery qu’il choisit d’envoyer à la vénérable revue « Downbeat », qui organise un concours de jeunes guitaristes, sorte de radio crochet récompensé par un stage d’été avec le guitariste hongrois expatrié Attila Zoller. Pat gagne, naturellement. Il rencontre Attila, joue avec lui, se laisse convaincre par lui d’aller faire un tour à New York où il écoute Jim Hall ou Freddie Hubbard. A cette époque, les choses s’accélèrent et les décisions se prennent. Pat a 16 ou 17 ans, il sera jazzman. Il commence à jouer tous les soirs www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 7 Articles Dés Cours Atelier Forum dans les clubs de Kansas City avec des musiciens locaux, il donne ses premiers cours de guitare pour arrondir ses ns de mois tout en étudiant Coltrane, Clifford Brown, ou la musique harmolodique d’Ornette Coleman, découverte par hasard dans un bac de disques soldés. En 1972, l’oiseau prend son envol. Pat quitte Lee’s Summit et s’inscrit grâce à une bourse à l’université de Miami. Très rapidement, il change de statut. D’étudiant, il devient professeur, ce qui en dit long sur son niveau musical de l’époque. Et surtout, il joue, il joue énormément et rencontre de très nombreux musiciens parmi lesquels un jeune bassiste parfaitement inconnu nommé Jaco Pastorius. Gary, le sésame vers Berklee Au festival de Wichita, en 1974, il rencontre Gary Burton, vibraphoniste respecté avec qui il joue quelques morceaux. La première impression est excellente, puisque Gary Burton l’appelle quelques mois plus tard pour lui proposer d’entrer à la célèbre Berklee School of Music. Pas pour s’y inscrire comme élève, mais pour y enseigner ! Pat a 19 ans. Il accepte le poste, et sera dans les années 1974 – 1975 le plus jeune prof à avoir enseigné à la Berklee school, avec parmi ses élèves un certain Mike Stern. Quant à Gary Burton, il jouera avec lui jusqu’en 1977. Entre-temps, et toujours au festival de Wichita où il joue, Pat tombe sur un vieux copain d’enfance, un certain Lyle Mays. Pianiste et keyboardiste, Lyle Mays est aussi passionné que Pat. Quelques mois plus tard, ils jouent ensemble pour la première fois avec une rythmique composée de Steve Swallow à la basse et Danny Gottlieb à la batterie – c’est une des constantes de la vie musicale de Pat Metheny : il s’est toujours appuyé sur des sections rythmiques irréprochables, voire superlatives. Jaco, le complice Règle appliquée dès son premier disque, enregistré en décembre 1975 et sorti en 1976, et qui devait marquer l’arrivée du météore Metheny dans le monde du jazz en particulier et de la musique en général. Accompagné de Jaco Pastorius et de Bob Moses, Pat est âgé d’une vingtaine d’années lorsqu’il frappe un grand coup avec Bright Size Life. Formidable disque dans lequel il combine notamment deux compositions d’Ornette Coleman, Round trip et Broadway blues, il marque ainsi l’intérêt né quelques années plus tôt pour la musique ô combien difcile de l’inventeur du free jazz, avec qui il enregistrera quelques années plus tard. PAT METHENY GROUP L’année suivante, il retrouve Lyle Mays et enregistre Watercolors, avec Eberhard Weber et Danny Gottlieb. Un disque planant, de la belle musique interprétée par ce que l’on peut considérer comme la première esquisse du Pat Metheny Group, dont la véritable naissance a lieu l’année suivante. Mark Egan remplace E.Weber, l’album s’intitule Pat Metheny Group, et c’est un énorme succès. Les bases sont posées, d’un côté l’exploration en trio de la planète jazz que Pat Metheny n’a jamais quittée, protant même de son exceptionnel talent pour enregistrer avec la plupart des musiciens qu’il écoutait à Lee’s Summit, Ornette Coleman, Jim Hall ou Paul Bley, pour ne citer qu’eux. De l’autre côté le Pat Metheny Group, une autre musique, brillante et attrayante destinée à connaître un immense succès. La même musique pour Pat Metheny qui s’est toujours refusé à marquer une différence. Une simplicité d’approche qui pourrait se résumer…par une autre anecdote dentaire. Lors d’un concert, l’attache de la sangle de sa guitare lâche. Dans l’urgence, Pat la remplace par une brosse à dents. Les années ont passé. Sur scène, la brosse à dents est toujours là…• 8 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Atelier Forum Bob Cedro, nlop MXR u D im J s le es péda d r u ie n é g l’in Le nom de Bob Cedro ne vous dit probablement pas grand-chose. Mais si vous avez craqué récemment pour une pédale MXR ou Jim Dunlop, c’est un peu grâce à lui ! L’ingénieur américain supervise la conception des pédales. Lors d’une rencontre il y a quelques mois, très amical, il nous causait job avant une petite démo en vidéo. PAR DIDIER CASTELNAU Si le mot Jim Dunlop ne parle pas aux guitaristes qui débutent, peut-être que wah-wah ou Cry Baby sert à mieux vous présenter Sans doute ! Nous possédons effectivement les brevets sur les circuits et le nom Cry Baby. Jimi Hendrix a rendu célèbre l’effet wah, et il a ouvert la voie à pas mal de musiciens. Et il reste encore pas mal de choses à faire. > Lire la vidéo Vous travaillez sur la conception des nouvelles pédales. A quoi ressemble cette tâche au quotidien ? Il y a une vraie demande sur les pédales anciennes dont on veut retrouver la sonorité. Ou tout simplement des pédales qui se vendent toujours, mais dont on n’arrive plus à trouver les pièces. Une partie importante de mon job consiste donc à trouver les moyens de fabriquer les modèles identiques… alors que les fournisseurs de composants n’existent plus, les ont abandonnés ou ont fait faillite ! C’est vraiment un problème : nos stocks de pièces détachées s’épuisent et le fabricant asiatique ou américain de tel composant a abandonné la série, etc. C’est pire si le composant a servi à créer plusieurs types d’effets, et devient indispensable. Et vraiment, des composants à base de transistors FET disponibles dans les années 90 sont introuvables aujourd’hui. Il faut alors reproduire les points forts des pièces en faisant appel à d’autres sociétés, ou en fabriquant nous-mêmes. Et dans une deuxième phase, on essaie d’améliorer la pédale. Comment se passe la conception d’une pédale ? On part d’une idée, d’un besoin ou d’une suggestion d’un artiste. On travaille énormément avec les musiciens qui nous font part de leurs critiques. Certains produits ont été conçus au plus près des guitaristes (ndr : on peut citer la pédale d’égalisation Kerry King visible en démo en vidéo). Quels sont les défauts des pédales qu’on peut améliorer aujourd’hui ? Ce qui intéresse tout le monde, c’est d’avoir un timbre satisfaisant et le moins de bruit possible après le traitement du son. On cherche à avoir le gain maximal et le minimum de bruit pour ne pas dénaturer l’effet. Mettez plusieurs pédales câblées en série : le fait de chaîner les effets augmente le bruit. La qualité du son baisse et on essaie d’éviter ce phénomène. Comment peut évoluer une pédale, quelle technologie se développe ? Les lampes ont la côte chez Electro-Harmonix par exemple. Qu’en pensez-vous ? Le simple fait d’évoquer le son des lampes fait vendre, c’est clair. Alors pourquoi ne pas en mettre dans les pédales ? Cela apporte une couleur différente au son, et des gens aiment ça. Est-ce mieux ? Répondre oui aurait autant de sens qu’afrmer que le chocolat est meilleur que la fraise. C’est tout simplement différent, c’est une affaire de goût. Un guitariste trouvera ça beau, un autre moche. Mais on ne peut pas donner de vérité absolue. Un son terne ou sale sur une piste de guitare peut aussi donner l’identité d’un morceau. On peut trouver une calculatrice neuve qui valait 10 euros il y a dix ans pour seulement 1 euro aujourd’hui, à fonctions identiques. Pourquoi n’est-ce pas le cas pour les pédales de guitare, dont le prix reste souvent élevé ? Clairement, nous faisons le maximum pour avoir un prix bas. Lors de la conception d’une pédale, mon job d’ingénieur est d’enlever le surplus. J’enlève l’inutile pour garder l’essentiel et obtenir à la n une pédale commercialisable à un prix raisonnable. Cela www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 9 Articles Dés Cours Atelier pourquoi pas. Forum demande de bien connaître le marché, or je pense que nous sommes accessible pour les guitaristes vu la qualité proposée. Il faut aussi parfois réinventer l’existant à cause des pièces. Et puis, nos pédales sont analogiques. D’autres proposent des effets numériques. Là, clairement, plus les années Inversement, si le prix n’était pas un problème, pourriez-vous inventer l’effet qui tue, le son parfait ou jamais entendu ? D’abord, il faudrait me dénir le son parfait ! C’est très subjectif. Quelqu’un aime le noir, ton voisin préfère le bleu, où se situe le son « parfait » ou « gros » pour les satisfaire tous les deux ? Ensuite, l’argent n’est pas le vrai problème. C’est surtout une question de temps qu’on est prêt à se donner pour travailler sur un projet. On peut travailler sans n. Le numérique n’est pas trop votre tasse de thé ? L’analogique est beaucoup plus simple : une pédale, trois boutons, pas besoin de lire un manuel de 300 pages. Les effets numériques amassés en racks me semblent trop compliqués, c’est mal adapté pour monter sur la scène et réagir vite. Attention aussi à la déformation du son : plus on augmente le volume, plus on s’écarte du son qu’on avait chez soi. Le numérique est sympa pour chercher un son en home-studio. Si on a le temps de chercher et d’expérimenter, Cliquez sur la vidéo en haut de l’article pour voir Bob Cedro jouer sur les effets. Comme son nom l’indique, sa pédale MXR M 134 Stéréo Chorus possède deux sorties pour des effets en stéréo, et jouer sur les panoramiques. La MXR Phaser EVH phase 90 est reconnaissable facilement à sa déco de guitare inspirée par Van Halen. La chaîne d’effets comprend un réducteur de bruit (Noise gate) et une pédale d’égalisation 10 bandes KFK-1, qui tire son nom de Kerry King, gratteux furibard de Slayer. Le tableau comprend aussi une MXR M-117R Flanger et l’indispensable démo d’une wah Cry Baby. Les pédales sont alimentées par un boîtier DC Brick, qui possède au total sept sorties d’alimentation en 9V, et trois sorties en 18V. Le site de Jim Dunlop : http://www.jimdunlop.com passent, plus l’acheteur en a davantage pour son argent. Le prix ne baisse pas forcément mais le nombre de fonctions et d’effets se multiplie, au point que ça devient trop compliqué. De toute façon pour moi, ça reste souvent une réplique imparfaite du son analogique. J’ai l’impression de perdre un peu mon temps avec ça (rires). 10 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Atelier Forum a l e d e t s i m i h c l a ’ l , r David Hossle T5 Taylor, c’est l’une des grandes marques de référence de la guitare acoustique. Avec son modèle T5, elle révélait récemment sa nouvelle mission : réconcilier les amateurs du son acoustique et les puristes du rock, avides de riffs furibards et de saturation. David Hossler, responsable de l’électronique et directeur de la création de la Taylor T5, nous explique les enjeux et les particularités de cette guitare étonnante. PAR DIDIER CASTELNAU Quel concept se cache derrière la Taylor T5 ? L’intérêt de la guitare est de passer d’un son acoustique à un son rock. En général, la guitare acoustique s’adapte mal à l’ampli pensé pour la guitare électrique. Les fréquences mises en valeur ne sont pas les mêmes. Bref, ça ne sonne pas. Or on constate que les gens qui tournent sur scène ont souvent besoin de varier leur sonorité pour passer d’un morceau en picking à un titre plus punchy, avec une rythmique en distorsion. Avec la T5, on peut tout jouer, passer d’une ambiance jazz à des plans rock ou blues. Je peux mettre une saturation et aller chatouiller le heavy-metal si j’en ai envie, grâce au système d’amplication que nous avons inventé. Quelles sont les particularités de la guitare ? Elle possède trois micros au total, dont deux sont invisibles. Il n’y a aucun micro piézo. La guitare est équipée sur l’éclisse supérieure d’un commutateur 5 positions pour les combinaisons de micros, avec trois boutons de réglage sur la table (volume, basse, aigu). Le secret réside donc dans les micros… Le seul micro visible pour le public est le micro chevalet. C’est un humbucker. Un deuxième non visible est placé en position manche, près de la touche à l’intérieur de la table. Un troisième capteur est placé une dizaine de centimètres derrière le chevalet, à l’envers de la table. Les positions permettent d’avoir les micros en série ou en parallèle, avec la chaleur correspondante, et surtout un comportement qui s’adapte à l’amplication rock ou acoustique. Par exemple, en position 1, on active le micro manche et le capteur. C’est ce qui va donner un son très acoustique, adapté au picking par exemple. Si on déplace le bouton en position 5, on met les micros manche et chevalet en série, on obtient un son chaleureux et épais davantage adapté au rock, qui sonnera pour jouer un riff saturé un peu gras ou un thème en solo. La palette de son est très large ! www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 11 Articles Dés Cours Atelier Forum D’où viennent ces fameux micros ? On les fait nous-mêmes ! Ils sont fabriqués chez Taylor. D’autres particularités au niveau de la lutherie ? Le manche de la guitare est embouti, et maintenu serré par une vis réglage à à transporter l’intéressait aussi. J’ai d’abord assemblé un prototype sans toute l’électronique, puis j’ai fait différents essais au niveau des micros. Ce qui manquait clairement sur les guitares acoustiques, c’est la patte du son humbucker, ce côté puissant nécessaire pour jouer du rock et qu’on a greffé sur la T5. Par rapport à des marques comme Line6 ou Alesis, les fabricants traditionnels peuvent encore innover ? Bien sûr. L’évolution du marché est à la polyvalence. On le voit avec l’intérêt pour la modélisation électronique et l’évolution des technologies. Le public comme les musiciens ne demandent plus de jouer un seul type de morceau, ils ont envie d’essayer d’autres répertoires, expérimenter des sonorités. Mais chacun continue de désirer de vrais instruments entre les mains, des guitares qui ont une âme. Sur le marché, il y a une place pour des guitares innovantes inspirées par la tradition, avec un savoir-faire de fabrication haut de gamme comme chez Taylor. Il existe plusieurs variantes pour la T5 ? La T5 Standard est déclinée en version érable ou épicéa. Et évidemment, il est possible de personnaliser les ouies, les nitions qui iront comme souvent du noir au bleu ou au cherry sunburst selon les bois choisis… • Le site de Taylor : http://www.taylorguitars.com la clé Allen. L’ajustement fait l’objet de beaucoup d’attention, c’est un système très particulier. Les piles d’alimentation pour l’électronique sont accessibles en retournant la guitare, au milieu du fond. Combien de temps a-t-il fallu pour concevoir cette guitare ? L’idée germait depuis un moment, mais il m’aura fallu six mois pour tout compléter. J’ai fait cette guitare à la demande de mon ls. Il joue dans un groupe appelé Life et part souvent en tournée. Il avait souvent besoin de changer de guitare et me demandait s’il était possible d’imaginer une guitare qui s’adapte à différents morceaux, différents styles. Le fait de ne pas devoir multiplier les instruments Quelques compléments d’infos… Des utilisateurs ont signalé avoir un problème dans la tenue de l’accordage. D’après Taylor, le problème provient du let utilisé sur la corde Sol avec les premiers jeux de cordes installés, et le problème se résout en choisissant un autre tirant ou une autre gamme de corde. Autre point, il faut enlever le jack lorsqu’on n’utilise pas la guitare pour ne pas user la pile d’alimentation des micros. Une démo en vidéo de la T5 avec David Hossler : http://www.taylorguitars.com/guitars/t5/feature/User-Guide.aspx 12 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Atelier Forum Fantastic(3) Beaucoup parmi nous ont fait la connaissance de Jean Fontanille avec Guitariste.com et Guitare Live, puisque son métier de prof l’a incité à partager ses connaissances dans nos colonnes. Son trio Fantastic(3) sort l’album Boarding Pass attendu depuis plusieurs mois et que vous pourrez gagner avec son dé. L’occasion de prendre des nouvelles et d’évoquer une actu pédago assez heureuse pour lui. PAR DIDIER CASTELNAU iat embarquement imméd Tu parlais régulièrement ton album sur ton site web, c’est enn prêt. Comment s’est déroulée la conception de cette galette autoproduite ? Très naturellement. Nous composons tout à trois avec mon bassiste (Wilfried Widmann) et mon batteur (Pascal Biwandu). Je suis très er de cela car c’est nalement rare et c’est exactement ce que je voulais. Chacun arrive avec ses idées et les soumet aux autres. On fait tourner, on cherche, on transforme jusqu’à ce que l’on arrive à quelque chose qui satisfasse tout le monde. Cela demande beaucoup de tolérance et de respect mais c’est très constructif. Par exemple, il y a un ou deux trucs auxquels je ne croyais pas du tout au départ. Et puis nalement en essayant puis en réécoutant (j’enregistre tout avec un MD minidisc), tu te rends compte que ça le fait. En plus, le fait de jouer en trio t’oblige à aller à l’essentiel harmoniquement et rythmiquement. C’est très différent de mon premier album où j’avais tout réalisé seul. C’est une autre étape et j’en suis vraiment très er. Quand nous avons réalisé que nous avions de quoi faire un album, nous sommes partis en studio trois jours enregistrer les basses et les batteries. Nous avions fait pas mal de concerts dans la région et l’enthousiasme de certains de mes élèves nous a conforté dans l’idée qu’il était temps. Et pour les prises de guitare ? Toutes les guitares ont été enregistrées durant une semaine au total si je mets tout bout à bout, chez moi avec mon matos habituel (ampli Mesa single rectier / pédale wha bad horsie / bafe 4x12 Engl standard). Le seul ajout, c’est le bafe 2x12 XL NOS. C’est une marque d’amplis française dont je suis partenaire. Une petite merveille. Il a un son très précis et très moderne. C’est devenu mon arme secrète ;-)). Sinon, toutes les parties de guitares ont été enregistrées avec mon modèle signature Xavier Petit, à l’exception d’un solo de guitare acoustique enregistré avec une Alvarez. Le mix a été assuré par notre ingé son (Roland Lanoe) qui a fait un boulot formidable. Cela donne au disque une dimension supplémentaire.... Quel a été le l directeur pour les compos ? Quel était ton but avec cet album ? L’idée d’aller plus loin, dans de nouvelles directions, d’apprendre et de continuer progresser, tout cela ne nous a pas quitté tout le long de la conception. Il s’intitule «Boarding Pass» ce qui signie «Carte d’embarquement». Chaque morceau est très différent des autres et a un univers propre. Nous avons essayé de ne pas nous répéter de manière à ce que l’auditeur soit surpris à l’écoute de chaque titre. Pas au risque de paraître trop décalé ? Pourtant, tout est très homogène car le l directeur est justement cette diversité. Les gens qui me connaissent vont être surpris par cet album car il ne se limite pas à un simple album de guitare. Les guitaristes trouveront certes ce qu’ils cherchent, mais il y a également énormément de solo de basse et de batterie. Cela apporte énormément à l’album. Mes complices sont loin d’être des manchots et ils ont réussi à ne pas rendre cela démonstratif ni rébarbatif. Ce n’est pas une www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 13 Articles Dés Cours Atelier Forum suite de solo, ce sont de vrais compos construites autour de mélodies. Pour l’instant les retours sont vraiment très positifs. Au niveau professionnel, un événement récent va en faire rêver plus d’un. Tu étais prof dans plusieurs centres et tu es récemment passé directeur d’une école de musique associative en Gironde, Arema Rock & Chanson. Bref, tu passes de l’autre côté du bureau ? Quel est l’envers du décor quand on devient gestionnaire ? A quoi ressemble le quotidien d’un directeur d’école ? C’est vrai que les choses ont pas mal changé. Après avoir bossé dans plusieurs écoles, jusqu’à cinq simultanément (associatif / privé / municipale type conservatoire), on m’a proposé de prendre la direction de cette école de musique ampliée : Arema Rock et Chanson. Elle est située à Talence à côté de Bordeaux (Gironde). C’est une très grosse structure avec un studio d’enregistrement dans lequel nous avons enregistré les basses /batteries, une salle de spectacle, huit salles de répétition et une école de musique. Il y a des cours de guitare bien sûr, mais aussi de chant, de basse, et de batterie. Sur le papier, être directeur d’une école ça semble parfait. Cela dit le secteur des musiques ampliées est en totale mutation. Tout reste à faire, que ce soit en terme de statut pour les profs avec tout ce que cela sousentend (sur les différents types de contrats, etc) qu’en terme de contenu pédagogique. En gros, si tu veux apprendre le piano classique, on sait comment il faut faire. A la rigueur, tu achètes la Méthode Rose, etc. Mais si tu veux apprendre le blues, le death ou le shred, ce n’est pas si simple. Si tu veux chanter du Korn, quelle est la méthode ? Jusqu’à maintenant, la plupart des écoles faisaient un peu ce qu’elles voulaient sans nalement trop s’occuper des autres. Certaines ont mis au point des programmes trés précis comme notamment les écoles qui offrent des cursus professionnel (MAI, CIAM , Valencien- nes). Mais dans le cadre des pratiques amateurs qui représentent 80 % des élèves, tout reste à faire. A commencer par savoir ce qu’est un amateur ! Le site de Jean Fontanille : http://www.jean-fontanille.com Gagnez l’album du trio Fantastic(3) à l’occasion du dé que vous lance Jean Fontanille ! 10 albums à gagner ! 14 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Atelier Forum Dryade exion é r e d s n a quatre Les Français de Dryade avaient surpris leur monde en 2001 avec la sortie de l’album Existence, excellent compromis entre l’énergie du metal mélodique à tendance germanique et les ambiances plus progressives. Aujourd’hui, ils reviennent avec l’opus Inscape, où le groupe a mis de côté ses inuences issues d’Outre-Rhin. Explications avec Christophe Ganet qui ofcie aux guitares. PAR NICOLAS GARDON Inscape, votre deuxième album, sort début septembre. Existence avait vu le jour en 2001. Que s’est-il passé pendant ces quatre années ? Beaucoup de choses… Après Existence, sa tournée et sa promotion, nous avons commencé la composition de nouveaux morceaux, que l’on retrouve sur Inscape. Nous avons essayé d’envisager la musique différemment. Puis est venu l’enregistrement de ce deuxième album, toujours chez NSR, qui s’est réparti sur plusieurs mois, de manière dispersée, courant 2003. Nous avons aussi connu un changement de line up et, presque simultanément, une période difcile, mêlant la maladie et de nombreuses galères avec le distributeur du moment, Wagram. En effet, le piratage sévissant sur le net et les ventes de disque chutant, plusieurs branches de Wagram ont dû fermer…2004 n’a donc pas été l’année de Dryade… Mais, nalement, nous avons trouvé un distributeur stable (Socadisc/Brennus) avec lequel nous travaillons aujourd’hui. La bonne forme générale du groupe a permis d’enchaîner les répétitions et la préparation de la promo d’Inscape. Existence avait été bien reçu par la critique et par les amateurs de metal, du moins ceux qui font l’effort de se pencher sur la scène «underground». Pourtant, on n’a pas l’impression que Dryade a atteint le statut qu’il aurait pu après ce premier album. N’est-ce pas un peu frustrant ? Absolument ! Frustrant, c’est le mot. Cela dit, il faut être réaliste, en oeuvrant dans ce créneau, il est difcile d’en vivre. Ce n’était pas l’objectif principal même si c’est secrètement enfoui en chacun de nous ! Il s’agissait d’abord d’essayer de faire un nom, de jouer le plus possible et de se faire plaisir. On en attendait davantage mais tout ce que nous avons déjà acquis avec Existence est satisfaisant. Rome ne s’est pas construite en un jour… Il n’en reste pas moins qu’une chose est indéniable : l’expérience me montre que la musique de Dryade touche un large public et pas seulement les musiciens ou les acionados du metal. C’est, à mon avis, une chose très positive pour l’avenir. Vos trois démos étaient relativement marquées speed mélodi- que. L’album Existence continuait dans cette veine, tout en afchant une diversication, avec des midtempo et quelques envolées aux limites du prog metal. Inscape n’a, quant à lui, plus grand chose à voir avec du speed, puisque les mid tempo sont prédominants. Etait-ce une volonté claire de rompre avec une scène surchargée de groupes ou une évolution naturelle ? C’est le fruit de plusieurs faits. Tout d’abord, une volonté commune des membres du groupe d’évoluer. Ca nous a amenés à composer de manière différente. Nous avions joué sur le créneau speed prog mélodique avec Existence car c’était la musique que nous avions envie de jouer. Avec Inscape, nous tentons autre chose, non sans y avoir rééchi puisque nous nous sommes orientés grâce aux réactions du public, aux idées à exploiter. Sans oublier de se faire plaisir ! Autre évolution : l’arrivée d’une partie de chant en français, qui n’a jamais été considéré comme la langue du metal... Nous ne partageons pas cet avis ! La www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 15 Articles Dés Cours Atelier Forum preuve ! C’est simplement une manière de se diversier, de rendre nos textes encore plus accessibles. De se démarquer... En quatre ans, un autre changement a eu lieu, celui du poste de bassiste. Sabrina Moïse, désormais dans Aquilon, a été remplacée par Yann Gallic. Quelles sont les raisons du départ de Sabrina et comment avez-vous «recruté» Yann ? Dans la vie des choix s’imposent : Sabrina ne pouvait se partager, et elle a fait les siens. C’est ainsi que Yann, rencontré au détour d’un forum, est venu assister et jouer à une répétition. Yann était alors intermittent du spectacle, prof de basse et de clarinette. Il n’a eu aucun mal à nous convaincre humainement d’abord, musicalement ensuite. Le souci est qu’il est tombé gravement malade immédiatement après. Voilà qui explique aussi ce si long laps de temps entre n 2003 et aujourd’hui. Il va maintenant vous aider à promouvoir Inscape sur scène. Dans cette optique, préférez-vous faire des concerts en tête d’afche ou, comme vous l’avez fait par le passé, assurer la première partie de groupes plus établis ? Si seulement nous pouvions en décider aussi facilement… Je pense que cette promo sera faite de dates variées. Petit, à partir du modèle Ibanez Jem cher à Steve Vai. Pourquoi ce choix ? Et non celui, comme beaucoup des guitaristes typés metal, d’Ibanez, Jackson ou même Music Man ? Ah Music man ! J’adore Dream Theater et John Petrucci, il m’a inuencé sais deux heures par jour mon instrument, surtout la technique, mon pêché mignon. J’adore l’aller-retour, j’aime attaquer toutes les notes surtout lorsque ça va vite ! Maintenant je ne travaille quasiment plus, je me concentre sur le plaisir du jeu et de la composition. Mais j’ai commencé la guitare trop tard, à 18 ans ! J’ai pris trois ans de cours, dont deux en école de jazz et j’ai beaucoup travaillé le solfège, l’harmonie et la technique. Il n’y a pas de secret : beaucoup de travail personnel paye ! Encore faut-il avoir le temps… Pour reparler un peu des soli : ceux-ci sont-ils écrits en même temps que le reste du morceau ou sont-ils le résultat de recherches et d’improvisations en répétition ? Lorsque la rythmique du solo est dénie, je me penche sur la mélodie et l’étude de l’harmonie qui en découle. Si tu as un dernier mot pour les lecteurs-guitaristes de Guitare car je souhaitais une guitare polyvalente : du gros son en saturé, des sons clairs cristallins à souhait et surtout la présence d’un piezo pour simuler une électroacoustique. Ensuite, pourquoi Xavier Petit ? Parce que sa réputation est venue jusqu’à moi et qu’il a su se montrer très disponible et de bon conseil sur mes choix (bois, pièces, nition micros). C’est un excellent luthier et son travail est tout à fait remarquable. Par exemple, l’arbre de vie sur mon manche est en nacre et abalone, découpé et réalisé à la main ! J’en prote pour faire un peu de pub pour lui : www.xavierpetit.com. Enn, j’ai choisi ce modèle de Vai car j’apprécie beaucoup le musicien et cette guitare en particulier. Depuis vos premières démos, les chroniqueurs ont toujours mis en avant le haut niveau technique du groupe et, en particulier, la qualité des soli de guitare, que tu partages avec Sylvain Félix. Comment travailles-tu la guitare ? Il y a encore deux ans de cela, je bos- Live... Merci à toi et à tout ceux qui nous soutiennent. Au plaisir de rencontrer prochainement des lecteurs de Guitare Live, en concert ou sur notre forum, pour discuter de notre passion commune : la guitare ! • Le site de Dryade : http://www.dryadeweb.net Parlons maintenant un peu guitare. Tu as fait construire une guitare par le luthier français Xavier 16 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Atelier Forum LES DEFIS A NE PAS LOUPER Le dé groupe Compo collective Voici la piste drums qui n’attend que vous et les talents de votre groupe pour devenir le pilier d’un morceau complet. Vous trouverez une structure classique : intro, un couplet un refrain, et une outro. Le but ici est de composer un vrai morceau instrumental avec tous les instruments que vous souhaitez. Retrouvez l’interface de composition à plusieurs en créant un groupe ou en rejoignant celui auquel vous appartenez dans l’Atelier. Appelez les bassistes, chanteurs, pianistes, utistes et cruciverbistes à la rescousse pour être au moins trois personnes dans votre groupe. Libre à vous de composer ce que vous souhaitez, dans n’importe quel style : rock, rap, jazz, celtique ou autre, tout en respectant la piste à utiliser. Une partie de chant est bienvenue. Voilà à vous et pour le plaisir de nos oreilles...et des vôtres. Concours : Gagnez l’album Boarding Pass ! Gagnez l’album Boarding Pass ! A l’occasion de la sortie de l’album de son trio instrumental Fantastic(3), Jean Fontanille vous lance un dé primé : 10 albums « Boarding Pass » à gagner ! Posez votre solo sur l’accompagnement proposé, tiré du sixième titre Remember. L’inuence est rock, le titre est un hommage aux inuences Steve Vai et autres Satriani. Mais vous pouvez aussi surprendre et poser votre patte perso... dans le respect de l’accompagnement imposé évidemment. Les gagnants, désignés à la n du dé, seront les auteurs des 10 participations qui auront le plus séduit notre jury. Qui n’est rien moins que le trio Fantastic(3) : Jean Fontanille, Pascal Biwandu (batterie) et Wildfried Widmann (basse) ! Le public peut évidemment noter et commenter chaque participation. N’hésitez pas, car votre classement et vos notes peuvent faire pencher la balance ! Auteur : Ayman Mode : en compétition Type : dé groupe Groupe : oui Style : tous styles Niveau : intermédiaire Auteur : fontanille Mode : en compétition Type : dé guitare Groupe : non Style : rock Niveau : intermédiaire www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 17 Articles Dés Cours Atelier Forum Jouez live à Paris ! Votre concert à l’Apple Expo A l’occasion du salon Apple Expo (20-24 septembre, Porte de Versailles), Guitare Live lance en partenariat avec Apple un dé inédit. Relevez notre dé et improvisez un solo sur l’accompagnement (playback) créé dans le logiciel GarageBand avec des Apple loops. Publiez-le via notre interface pour que le public vous écoute. Jouez comme si vous êtiez dans un trio en concert : évitez si possible les overdubs et autres ajouts. Ne modiez pas l’accompagnement et donnez priorité à une seule piste de guitare rythm/solo : la vôtre en jeu live ! A la n de la période de commentaire et de notation des membres de Guitare Live, le vainqueur désigné par le public aura le privilège de pouvoir interpréter son solo lors d’une session live pour jeunes talents, organisée à l’Apple Expo à Paris le samedi 24 septembre 2005. Apple Expo accueille sur 5 jours plus de 60000 visiteurs. Par ailleurs, un tirage au sort parmi les participants désignera trois gagnants de ces lots : 1er prix : un séquenceur Logic Express (valeur 329 € TTC), 2ème prix : un iPod Shufe 512 Mo (valeur 109 € TTC), 3ème prix : un pack iLife 05’ incluant Garage Band 2, d’une valeur de 79 € TTC. Le meilleur guitariste pourra jouer son solo en live ! En cas d’indisponibilité, forfait, désistement ou pour toute autre raison laissée à l’appréciation des organisateurs, le guitariste classé au niveau immédiatement inférieur pourra proter du lot. Le concours est organisé par Guitare Live et Guitariste.com. La participation est réservée aux membres de Guitare Live dans le cadre de la rubrique des Dés. Bref, téléchargez la piste d’accompagnement mp3, enregistrez un solo par-dessus. C’est parti ! Auteur : Guitare Live Mode : en compétition Type : dé guitare Groupe : non Style : pop Niveau : intermédiaire Concours : dé à la Pat Metheny Gagnez la méthode « 25 plans dans le style... de Pat Metheny » Guitare Live, Yannick Robert et les éditions Henry Lemoine ont le plaisir de vous proposer de gagner avec ce dé pédago l’un des 5 exemplaires de la méthode à paraître « 25 plans dans le style de Pat Metheny ». En effet, ce mois-ci dans le Guitare Live n°9 de septembre 2005, vous avez pu découvrir avec le cours de Yannick Robert, responsable des ateliers Jazz au MAI, comment sonner à la façon du jazzman Pat Metheny. Consultez cette che sur le portail avant de vous attaquer au dé. Proposez ensuite votre propre interprétation dans un style jazz sur l’accompagnement fourni ci-dessous. Trouvez un petit thème et posez vos plans les plus accrocheurs. Parmi les participants, 5 membres seront tirés au hasard et gagneront la méthode livre + CD-Rom consacrée au célèbre guitariste. Inutile de chercher la virtuosité à tout prix, faites chanter la guitare. Nous vous invitons à proposer en partition ou tablature un petite transcription (quelques mesures) à joindre lors du chargement de votre participation sur le serveur. Les formats acceptés sont ceux des logiciels de partitions (PowerTab, Guitar Pro) et les formats graphiques (jpeg, gif). Bon jeu et bonne chance ! Auteur : Yannick Robert Mode : en compétition Type : dé guitare Groupe : non Style : jazz Niveau : débutant 18 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Atelier Forum LES PLANS DU MOIS Julien Lambert arrive régulièrement en tête des dés publiés sur Guitare Live. Il nous propose dans la sonothèque ses plans pour travailler le tapping. A cette occasion, coup de projecteur sur cet amateur éclairé (ah ah)… Que fais-tu en ce moment sur le plan musical ? Je joue actuellement avec le groupe X Story Forest une forme musicale extrêmement originale plutôt rock et assez progressive. Les leaders sont très à cheval sur la création à tel point que l’on peut passer une répétition entière sur un morceau, et nir par le jeter en raison d’une comparaison à un morceau connu par exemple. Plusieurs concerts sont prévus pour la rentrée. Pour plus d’infos : http://xstoryforest.com A entendre ton jeu, on devine que tu n’as pas commencé la guitare la semaine dernière… J’ai commencé la guitare à l’âge de 12 ans inuencé par mon père, Knoper, Clapton, Hendrix et Santana. Je suis resté 7 ans autodidacte avant de prendre 6 mois de cours auprès de Fabien Courtois, expert en tapping polyphonique à la Stanley Jordan. Il m’a appris la construction des modes par la méthode des tétracordes. Je lui ai avoué que le jazz me semblait être une musique inaccessible. Et il m’a conseillé d’en écouter plus. C’est pourtant vrai : pour améliorer son anglais, il n’y a rien de mieux qu’une immersion totale en Angleterre. La musique est aussi une forme de communication. Pour s’exprimer correctement il faut enrichir son vocabulaire. Je suis alors devenu un véritable boulimique de musique sous toutes ses formes an d’y puiser un maximum de ressources culturelles, émotionnelles et créatives. Je joue quotidiennement sur une Fender Stratocaster US Plus, une Vigier Excalibur Custom, une Ibanez JS1000 et une Gibson Les Paul Standard. Quelques infos sur ta façon de jouer ou travailler ? Avec les dés proposés par Guitarele jouer : telle note sur telle corde avec telle appogiature et tel vibrato. Ca demande un gros effort mais ça paye, car chaque solo composé et travaillé s’intègre dans mon jeu et élargit mon champ de vision. Je développe en général mes techniques en fonction de mon besoin. Si le tempo est élevé, je prends le temps qu’il faut pour travailler et m’habituer au doigté et progressivement atteindre la bonne vitesse. Les dés à écouter de Julien : Remember Jimi Second Clouds Le dé de Magnus Olsson Jouer un solo Hard rock (avec tab et vidéo) Vizir of Rock Psycho Groove ...et bien d’autres ! Live, j’ai développé un jeu en tapping sur les arpèges qui m’a donné une certaine réputation. A part ça, je suis un perfectionniste : j’aime le jeu propre et carré. La plupart du temps je reproduis sur le manche un thème, une Le site de Julien Lambert : http://julienlambert.free.fr mélodie ou une idée que j’ai en tête et je travailler la meilleure manière de www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 19 Articles Dés Cours Atelier Forum Explications/conseil du plan de J.Lambert Tapping sur arpèges IV Je vous propose avec ce plan de travailler une suite d’arpège sur les derniers accords du dé « Contest : Jouez sur l’album de Youri de Groote » en tapping. Les accords sont : | Bb | C6 | D7 | % | + n add lib en Ré. Attention : le tempo est à 125 est on joue 9 notes par clic. Comme toujours, pour les notes tappées, choisissez votre doigt préféré : l’index par exemple ou le majeur qui permet de garder le médiator en position. Pour résoudre le problème que vous rencontrerez surement sur les changements de cordes, veillez dans un premier temps à bien décoller vos doigts du manche ! Pour la propreté je vous conseille aussi de mettre le chouchou de votre copine autour du manche an d’atténuer le son des cordes à vides. =oD 20 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Atelier Forum Explications/conseil du plan de J.Lambert Tapping sur arpèges II Bonjour, Je vous propose avec ce plan de travailler un tapping ternaire sur un arpège de CMaj7. Pour les notes tappées, choisissez votre doigt préféré : l’index par exemple ou le majeur qui permet de garder le médiator en position. Pour résoudre le problème que vous rencontrerez surement sur les changements de cordes, veillez dans un premier temps à bien décoller vos doigts du manche ! Ci dessous un lien vers le Backing Track utilisé : http://julienlambert.free.fr/coaching/Tapping/Audio/ www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 21 Articles Dés Cours Atelier Forum Explications/conseil du plan de J.Lambert Tapping sur arpèges III Bonjour, Si vous aimez cette technique des « arpèges tappés », vous remarquerez très vite qu’elle incite à jouer ternaire. Je vous propose donc avec ce plan de travailler le même tapping sur un arpège de CMaj7 en cassant le coté ternaire des plans précédent. Attention au décalage de la pulsation ! Explications/conseil du plan de skynet jazz : Sol majeur Voici un cliché venu au départ de Django Reinhardt mais que j’ai entendu aussi chez d’autres guitaristes jazz : Jimmy Rainey , René thomas... il s’articule assez simplement autour de cette position ô combien connue : 33455X Explications/conseil du plan de rossfr Tapping «à l’octave» à la Vai Voici un tapping «à l’octave» à la Vai dont j’utilise une variation vers la n du dé de Magnus. C’est une variation d’une penta toute simple avec une note tappée à l’octave supérieure. Je n’ai pas marqué la note tappée sur la tab (par oubli!) mais c’est celle se situant à la 20e et 19e case (à part si vous avez des mains de 45cm). 22 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Atelier Forum Explications/conseil du plan de berkelyan Sweeping 4 cordes Voici un petit plan de sweep simple et sans prétention sur 4 cordes. C’est le genre de plans dont personnellement je raffole. Celui-ci est en tonalité de Do majeur. Le premier sweep est basé sur l’arpège de Ré. On démarre du Ré puis on va vers la tierce (Fa), la quinte (La), 7ème (Do) et la neuvième (Mi). Un petit aller-retour du Mi au Fa pour rappeller qu’on est bien sur un arpège mineur et hop le tout on remonte pour terminer sur un Do. Explications/conseil du plan de DuncanIdaho Tapping dans le style de Jennifer Batten Ce plan est issu de mon dé pédago dorien-éolien et est utilisé comme piste supplémentaire d’accompagnement. La difculté est d’étouffer les cordes pour que chaque note raisonne séparément malgré la disto. Pour cela, il faut relever doucement les doigts et étouffer autant que possible les cordes avec la tranche de l’index main gauche. Toutes les notes tappées main droite, au moment de relever le doigt, sont ainsi étouffées. Mon pouce droit est posé sur la tranche de mon manche et m’offre un point d’appui pour être précis. En contrepartie, ma paume main droite ne peut pas étouffer les cordes graves. C’est donc le bout de mon index qui sert à étouffer la corde de D. Niveau harmonie, la 1ere phrase accompagne un A dorien et met en évidence à la crete du plan la 13 (Fa#). La 2e phrase accompagne du F éolien et met en évidence la 13b (Réb). Voila, j’espère que ça vous plaira et donnera des idées ;). www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 23 Articles Dés Cours Atelier Forum Sound Talk ir s i o h c Bien re a t i u g sa Voici un nouveau rendez-vous mensuel autour du son. Je vous propose de partager mon expérience et vous suggérer quelques astuces au cours des prochains numéros pour comprendre comment choisir puis régler ou modier une guitare qui sonne, et parvenir au son dont vous rêvez. PAR MAGNUS OLSSON Tous les guitaristes, à un moment de leur vie musicale, nissent par rechercher le son avec un grand S, le Saint Graal qui fera sonner leur instrument comme ils se l’imaginent. Certains musiciens nissent même par s’y perdre, au point de ne plus se consacrer à leur véritable jeu. et progressive. Pour identier grossièrement les basses, les aigus, jetez un œil à la première chaîne hi- qui vous passe sous la main et jouez avec l’égalisation pour voir comment elle affecte le son. Enlevez des basses, écoutez le résultat. Remettez-le à leur niveau puis montez les aigus et tâchez de comprendre l’inuence sur le son. Vous pouvez déjà commencer à former votre oreille pour comprendre les notions de graves, medium, aigus, que l’on précisera plus tard. En écoutant différents disques, vous vous rendrez peut-être compte que vos sons préférés ont souvent du délai, une petite touche de réverb et que vous détestez l’effet chorus sur une distorsion. Si ces mots ne vous parlent pas, vous semblent compliqués ou confus, pas d’inquiétude. Nous verrons au l des mois ce qu’ils signient, et comment en tirer parti avec les meilleurs réglages. Il faut être plus précis que dire « je veux le son d’untel » (Brett Garsed, Joe Satriani, Pat Metheny ou qui que ce soit d’autre selon vos goûts), même si c’est exactement ce qui vous attire. Vous devez essayer d’en savoir plus : quelles fréquences sont surtout présentes ? Les graves, les aigus ? Quelles fréquences sont absentes ? Y-a-t-il beaucoup de gain ou d’overdrive ? Alors comment faire pour trouver le bon matériel, celui qui correspond au son que l’on désire, et comment ensuite en tirer le meilleur parti ? La clé consiste, avant de démarrer les essais, à savoir quel son vous recherchez, et à savoir ce qui fait la particularité de ce son, au niveau du jeu sur l’instrument, des fréquences, etc. Vous avez aussi besoin de comprendre comment le matériel fonctionne et comment les différents composants affectent le son. Personne ne peut décider à votre place du son qu’il vous faut, mais il y a plein de façons d’apprendre comment le matériel sonne, et c’est que ce nous allons voir dans cette rubrique. La première chose à faire est de vous mettre d’accord sur le son qui vous intéresse. Il pourra changer au cours des années, mais xez-vous sur le son que vous cherchez aujourd’hui. Ecoutez attentivement différents guitaristes dont vous aimez le son. Essayez d’analyser ce que vous aimez chez eux, et cherchez s’il y a des caractéristiques communes aux sons qui vous plaisent. Vous remarquerez peut-être que ces sons ont beaucoup de moyennes fréquences (mediums), que les basses sont fortes, que par contre les aigus sont doux ou que l’attaque est douce Parlons son ! On imagine souvent qu’obtenir le « bon son devient vite une expérience coûteuse, avec une succession d’essais de matériels plus moins sophistiqués et pas mal d’échecs. Surtout si l’on se laisse convaincre par certains vendeurs qui expliquent que le nouveau matériel X ou Y va changer notre vie. En plus, nous ne sonnerons pas forcément comme Jeff Beck même s’il nous offrait tout son matériel ! La plupart d’entre nous parcourt donc la même route : acheter, essayer puis revendre et passer à l’achat suivant sans avoir obtenu exactement ce qu’on l’on espérait. C’est un chemin coûteux qui prend souvent de nombreuses, nombreuses années à moins d’être très, très riche. Je ne pense pas qu’il existe une solution pour éviter les essais ratés et les erreurs. Mais il existe des façons de faire son chemin plus vite et pour moins cher. 24 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Atelier Forum Quels effets le guitariste utilise-t-il ? Dès que vous aurez une vision plus précise de ce que vous aimez et de ce qui vous conviendra, vous pourrez commencer à le rechercher. Pas avant. Le simple fait de savoir ce que vous voulez vous fera gagner du temps et de l’argent pour cibler le matériel proche de vos attentes. Voyons maintenant ce qui inuence le son. Les mains Avant même le matériel, le facteur principal dans le son, c’est vous et vos mains : comment et où vous frappez les cordes, comment vous plaquez les notes que vous jouez. Essayez de frotter les cordes de différentes façons, de modier l’angle d’attaque du médiator sur la corde, de frapper la corde près du manche, du chevalet, fort ou doucement. Rien qu’avec ça, vous pouvez commencer à vous approcher d’un son qui vous plait. Frotter les cordes près du chevalet n’est pas la bonne méthode si vous cherchez un son chaleureux et rond. Utiliser un médiator mou est une erreur si vous voulez sonner d’une façon agressive, avec une attaque puissante et rapide. Alors, pensez à écouter votre façon de jouer : elle doit correspondre au type de son que vous cherchez. Qu’importe si vous inventez ensuite une façon un peu différente de jouer de la guitare, tant que cela sonne ! Après le rôle des mains, tout l’équipement affecte le son. Je parle du modèle de guitare, des micros, des cordes, du médiator, des câbles, des effets, des amplis, des hauts-parleurs et de tonnes de petits autres détails. Et les uns affectent les autres. Par exemple, le même ampli sonnera différemment avec plusieurs modèles de guitare. La même guitare sonnera plus ou moins bien sur des amplis de diverses marques. Une pédale de distorsion peut être fabuleuse sur un ampli et donner de mauvais résultats sur un autre ! Cette rubrique pratique vous aidera au l des mois. Je vous ferai part de mon expérience sur le matériel des guitaristes, avec des astuces et des idées sur la façon d’améliorer votre son. Nous verrons les paramètres que l’on peut régler dans une pédale d’effet, l’égalisation, et comment les utiliser pour trouver un son. Savoir à quoi sert chaque bouton de votre ampli ou de votre effet, et comment il affectera le timbre de l’instrument. Je ne vous dirai pas « prends cet ampli ou cette guitare, elle est géniale ». Cela ne marche pas comme ça. Ce qui est bon pour votre voisin ne l’est pas forcément pour vous. Un ampli qui sonnera bien avec mes mains et mes guitares pourrait ne pas être aussi bon avec les vôtres. De mon côté, j’ai trouvé ce qui me convient le mieux. Evidemment, la plupart des exemples audio que je vous proposerai seront tirés de mon propre matériel, que je connais très bien, à savoir les guitares et les effets Ibanez ou les micros et les câbles DiMarzio (ndr : Magnus est démonstrateur en Scandinavie pour Ibanez et DiMarzio). Mais tout ce que j’écrirai sera valable pour n’importe quelle marque. Gardez toujours à l’esprit qu’il n’y a pas de vérité absolue lorsqu’on parle de matériel et de son. Nous avons tous des oreilles et des idées différentes. Je vous expliquerai les règles générales qui vous faciliteront la vie. En ce qui concerne la façon de jouer, vous devrez faire avec vos mains, à moins de trouver un bon chirurgien. Ce qui vous aidera, c’est de regarder d’autres guitaristes en train de jouer en vidéo pour voir l’inuence des doigts dans leur son. Cette rubrique commencera avec la guitare et touchera à toute la chaîne matérielle : micros, ampli, haut-parleur, matériel d’enregistrement, etc. Ensuite, vous devrez vous sentir libre d’expérimenter à partir de ces idées : il n’y a pas de règle, de vrai ou de faux tant que le résultat sonne. La résonance de la guitare Ce qui affecte en priorité le son de la guitare, juste après les mains, c’est la guitare elle-même. Qu’est-ce qu’une bonne guitare ? Difcile à dire. Cela dépend du son voulu et de votre façon de jouer. Par exemple, une bonne copie de Gibson ES-335 ne sera pas la meilleure guitare si vous voulez faire du metal avec le son du genre. Inversement, une Ibanez JEM ne conviendra pas vraiment si vous voulez jouer du jazz standard, mais cela ira parfaitement pour le rock. La première étape de votre quête du son est de trouver une guitare qui joue dans la même cour que vous. La guitare idéale pour tout n’a pas encore été inventée. Quelles qualités doit avoir une guitare ? Quel que soit le style, le corps doit avoir une bonne résonance, une réponse bien régulière aux fréquences (pas de creux dans les aigus par exemple) et un volume bien réparti entre les notes graves et aigues, et même entre les cordes. Ce que je veux dire, c’est que les vibrations de la corde doivent bien passer dans le corps de l’instrument de façon à avoir une réaction franche et du sustain, autrement dit une tenue du son. Lorsqu’on joue la note, le son ne doit pas décliner tout de suite mais rester audible le plus longtemps possible, sans quoi la guitare sonne « mort ». Une bonne façon pour juger si la guitare a une bonne résonance consiste à tenir la guitare débranchée entre deux doigts, par la tête, et la tester sur une corde. Ne la serrez pas trop fort, mais juste avec les deux doigts. Jouez doucement la corde Si (la deuxième, à partir de la plus ne). C’est celle qui fera le moins vibrer la guitare. Jouez la corde de plus en plus doucement. Si vous vous entendez toujours l’instrument sonner, même en efeurant la corde, c’est que l’instrument a une bonne résonance. Comparez entre différentes guitares et vous jugerez leur résonance. Lorsque je parle d’une réponse régulière aux fré- www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 25 Articles Dés Cours Atelier Forum quences, je parle de l’égalisation naturelle de la guitare lorsqu’elle n’est pas reliée à l’ampli. Aucune fréquence ne doit apparaître plus importante qu’une autre, et il ne faut pas qu’il en manque, qu’on constate un « creux » à l’oreille. n’importe quelle façon, en adoptant de nouveaux micros qui vous booster ou couper les fréquences que vous voulez. Et si vous craignez que votre guitare ait une mauvaise réponse aux fréquences ? Est-ce grave ? Non. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Cela peut servir à un effet, par exemple si vous voulez un son typé avec pas mal d’aigus et que la guitare les met en avant. Mais en général, nous voulons une réponse régulière, surtout si l’on veut pouvoir jouer différents styles de morceaux. Donc évitez une guitare qui manquera de réponse sur certaines parties du son. Je parlais tout à l’heure d’un bon équilibre, d’une bonne balance du volume, entre les notes graves et aigues, entre les cordes. Ainsi, on ne veut pas que la corde G (sol) soit deux fois plus forte que les autres, ou bien les accords sonneront bizarrement. Une conséquence est qu’on obtient parfois des notes beaucoup plus faibles que d’autres. Ce phénomène s’appelle « dead note » (notes mortes), et s’explique par la réaction du bois à certaines fréquences. Lorsque vous jouez, le bois peut se mettre à vibrer à la même fréquence que les notes. La résonance du bois neutralise celle de la corde et la note sonne moins fort et moins longtemps que les autres. Le même phénomène arrive souvent avec les violons, sauf qu’avec la corde frottée les notes sont ampliées et donne comme un feulement de loup d’où leur nom de « wolf note ». Si vous trouvez par exemple que votre note La sur la septième frette de la quatrième corde D est morte (moins forte en volume, avec une durée faible), alors il est probable que vos autres notes La sont aussi plus ou moins mortes. Il est possible de réparer ce genre de problème, mais c’est à coner à un technicien qualié. Rien ne garantit que ce soit réparable : cela peut se déplacer sur une autre note, une autre fréquence. Mon conseil : trouvez la guitare qui correspond au style que vous voulez jouer, avec une bonne résonance et un manche régulier. Si possible, avec un son similaire avec celui que vous attendez lorsque la guitare n’est pas branchée. La guitare dénit votre son (après vos mains), donc une mauvaise guitare restera mauvaise quel que soit le micro qui l’équipera, quel que soit l’ampli où vous la brancherez. Aussi, essayez d’avoir dans les main la meilleure guitare que vous puissiez vous permettre. Elle n’est pas forcément chère même si vous avez évidemment plus de chance de la trouver avec un bon budget. Enn, mon sentiment valable sur 95% de toutes les guitares que j’ai essayées est que les guitares légères sont les mieux adaptées à un jeu lead (en solo, en jeu note à note) que les guitares lourdes. Vous pouvez avoir des guita- Pourquoi ? Si la guitare donne trop de quelque chose, par exemple des aigus, alors les notes hautes risquent de sonner trop fort et créer par exemple un bruit de dépassement, un « pop » notamment en enregistrement, par rapport à d’autres notes sur le manche. Votre jeu ne semblera pas régulier. Il vaut donc mieux une guitare qui réagisse d’une façon neutre et régulière aux fréquences : graves, mediums et aigus. L’autre explication est que vous ne pourrez pas ajouter des fréquences manquantes à une guitare qui ne les possède pas lorsqu’elle est déjà débranchée. Vous ne pourrez pas avoir des tonnes de basse d’une guitare qui répond mal dans les basses, quel que soit le micro que vous installerez. Par contre, vous pouvez facilement réduire des fréquences aigues que vous n’aimez pas dans le son en changeant les micros. Ainsi, une réponse régulière aux fréquences rend possible le fait de colorer plus tard le son de la guitare de 26 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Atelier Forum res lourdes ou légères, d’un poids très différent, alors qu’elles sont fabriquées avec la même famille de bois. La densité et la quantité de bois jouent sur le spectre des fréquences que l’oreille entendra, notamment celles disponibles dans le registre aigu (on les appelle les harmoniques, qui enrichissent le son en ajoutant des fréquences multiples de celle de la note). prenez une version légère, et préférez le modèle plus lourd si vous jouez surtout des rythmiques. Eh bien, voilà qui en fait déjà pas assez, sinon on nira par se sentir lourd comme un pot au feu trop chargé. Mais ajoutons encore un dernier mot pour résumer l’affaire. Nous devons savoir quelle sorte de sonorité nous cherchons, avant de partir en quête de la guitare corres- Une guitare légère donne davantage de tenue aux harmoniques. Le timbre d’une simple note est plus chantant, cependant jouer des accords sur un ampli avec de l’overdrive fait entrer en collision toutes les harmoniques et il devient difcile d’entendre la couleur des accords (ndr : c’est pourquoi on limite souvent en rock et hard les accords à des power-chords ou des positions d’accords à seulement trois notes). Les grosses pièces de bois vous apportent un spectre plus « contrôlé » qui ne bavera pas, ce qui rend le jeu en accord (surtout en rock avec de la distorsion) plus compact, plus cohérent. Les riffs sonneront plus épais avec une guitare lourde. Donc si des variantes existent pour le même instrument, si vous êtes plutôt un soliste, un guitariste lead, pondante. Nous devons aussi travailler sur… nos mains. Il faut avoir un jeu adapté au son qu’on veut tirer de l’instrument. C’est plus important qu’on ne croit ! Ne vous inquiétez pas sur la vitesse. Elle viendra avec le temps. Faites que ça sonne bien d’abord, on travaillera ensuite. La prochaine fois, nous verrons comment choisir un bon micro, pour agir sur les fréquences basses, medium et aigues qu’on voudra renforcer ou diminuer. Après les mains et la guitare, le micro est la pièce très importante qui vous rapprochera du son désiré. N’hésitez pas à réagir sur les forums si vous avez des questions sur ces sujets, je ferai de mon mieux pour vous répondre ! Amicalement, Magnus • www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 27 Articles Dés Cours Atelier Forum Sound Talk n o s e l e r i u Reprod te ? s i r a t i u g d’un Nous avons vu quelques conseils de base sur la façon de comprendre le son d’une guitare. Allons un peu plus loin dans la façon de retrouver le son de n’importe quel guitariste. Un exemple concret avec Allan Holdsworth, mon guitariste préféré. PAR MAGNUS OLSSON Je vais essayer de donner un exemple pour illustrer ce que je veux dire en parlant d’analyser le son de quelqu’un, de s’en construire une image, du point de vue des fréquences notamment. Je ne prétends pas détenir une vérité absolue ni mâcher votre travail. L’essentiel pour vous est d’arriver à bientôt mettre des mots sur le son que vous allez décrire. Donc, regardez ceci comme une piste sur la façon de faire, quitte à trouver vos propres mots. Ce n’est pas gênant de dire que les mediums donnent une coloration bleu, tant que vous avez en tête une idée précise de ce que cela signie en analysant différents sons. Pour vous donner un exemple concret, j’ai choisi mon guitariste préféré Allan Holdsworth et la chanson Prelude de son album Hard Hat Area. Allan a un son très particulier, très personnel et il est très facile de le reconnaître juste en entendant quelques notes. Malheureusement, c’est tellement typé qu’il est impossible de l’imiter sans ressembler à un clown en comparaison, ce qu’on préfère éviter. Un extrait audio pour Prelude : http://www.artistdirect.com/nad/store/ artist/album/0,,246378,00.html A mes oreilles, le son d’Allan dans ce titre est très tendre et doux, avec dans son jeu comme une sorte d’attaque lente et progressive, mais sans manquer d’intensité. Le son global donne l’impression de grossir, monter progressivement et les notes deviennent de plus en plus puissante à mesure qu’elles sont tenues et protent du « sustain » de l’instrument. Le son a la qualité d’une voix selon moi, avec l’essentiel de son énergie dans les mediums, et elle possède très peu de fréquences graves, ce qui rend le son ouvert et clair. Je dirais que la plupart de l’énergie et de l’identité du son sont concentrées entre 600 Hz et 15,5 kHz, plutôt vers la zone des 600 Hz. Les aigus sont ronds et doux, et il n’y a quasiment aucune information, aucun signal sonore audelà de 2,6 kHz. On sent qu’il n’y a pas trop de distorsion dans le son et que la qualité de tenue et le caractère chantant du son tient dans la puissance des mediums. Et évidemment de l’énorme technique d’Allan ! Sa sonorité n’a rien à voir avec une grosse guitare ou un énorme ampli, mais elle est pourtant massive et grosse. Pour les effets, c’est comme s’il y avait une chaude réverbération (assez importante), un délai léger à faible volume, et peut-être un peu de compression. Quelqu’un d’autre pourrait entendre complètement différemment, mais cela n’a pas d’importance tant que cette description a du sens pour moi. Parmi les choses que je sais déjà sur le son d’Allan, c’est qu’il aime les guitares qui ont un son régulier, neutre, et qu’il utilise des micros humbuckers avec un niveau de sortie moyen, ainsi que des cordes très nes. Allan possède des tonnes de guitares et je ne pense pas que quiconque, à part lui en personne, puisse dire quel modèle ou quelle marque il a utilisé ! C’est pareil avec les amplis, et je n’ai 28 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Atelier Forum aucune idée de l’ampli qu’il a utilisé sur cet album. A présent, comment utiliser ces informations pour obtenir le son d’Allan Holdsworth ? La première et principale chose à faire est de bosser ma technique de legato comme un fou. Il sera impossible de sonner comme lui si j’ai l’intention de pincer au médiator chacune des notes, ou si je les joue le plus fort possible. En tout cas, je chercherais ensuite une guitare au son régulier, le plus possible en tout cas, l’essentiel étant qu’elle ne manque pas de mediums. J’installerais un micro humbucker avec un niveau de sortie moyen, ou peut-être légèrement fort (ndr : le choix des micros sera vu en détail le mois suivant). Ensuite, je chercherais un ampli qui possède une bonne distorsion sans être trop forte, ce qui correspond pour moi à du modern high gain, avec un ampli à lampes de bonne qualité. La première chose que j’essaierais ensuite, c’est des amplis sur lesquels le bouton de réglage des mediums fonctionne bien, en regardant dans quelles fréquences il est actif, et s’il est autour de la région qui m’intéresse. Il suft de tourner le bouton et se er à ses oreilles pour juger l’effet. L’étape suivante consiste à écouter et voir où sont les basses, pour pouvoir couper un peu ces basses sans que le son devienne trop frêle ou qu’il ne devienne trop gras si je les booste. En tout cas, je ne veux pas d’aigu qui soient trop puissants et m’amènent vers un son fuzz. Je ferais aussi attention à la présence d’une boucle d’effets, an de pouvoir brancher une réverb (n’importe laquelle pourrait faire l’affaire, mais évidemment plus je peux investir, plus je m’assure d’avoir un effet de qualité). Un bon point serait aussi la présence d’un égaliseur dans les mediums qui me permettrait de donner un petit boost autour de 700 Hz an de retrouver la qualité chantante du son d’Allan. Je chercherais aussi des enceintes avec des basses bien dénies, avec un bouton de contrôle, et je m’enfuirais à l’écoute de hauts-parleurs donnant une basse trop grasse. En résumé, j’aurais une guitare avec un son régulier, des micros ayant un niveau de sortie moyen et des cordes avec un tirant léger. Pour l’ampli, il s’agirait d’un modèle du type Mesa Boogie, Engl ou tout autre de la famille modern high gain, avec une réverb et un égaliseur dans la boucle d’effets. Je pense que cela me rapprocherait beaucoup du son d’Allan, mais je devrais toujours affronter la cruelle réalité : difcile de jouer comme lui ! En tout cas, je pourrais aller plus loin en prenant une bonne pédale de distorsion/overdrive, avec une pédale d’égalisation qui me permet de booster un peu les medium et me balader un petit peu dans les régions aigues. Si j’avais un Pod, un V-amp, un rack Boss ou tout autre clone, alors je chercherais la simulation la plus chaude d’un ampli. J’essaierais d’utiliser le moins de distorsion possible (plutôt de l’overdrive, d’ailleurs), en en laissant sufsamment pour garder un son compact. J’ajouterais un peu de réverb et un peu de délai. Ensuite, un dernier réglage à l’égaliseur pour trouver la fréquence qui me plait. • www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 29 Articles Dés Cours Atelier Forum re u e j a m e La gamm La plus souvent, les questions autour des accords tournent autour de leur nom et des notes qui les composent. Cela n’a rien de sorcier. Le point de départ, c’est la gamme majeure. Nous avons déjà vu comment elle générait des accords de trois sons, voyons la construction des accords avec l’ajout d’une quatrième note, la septième. Il suft de lire une partition pour s’en rendre compte : les morceaux contiennent en général des accords de plus de trois sons. On ne trouve pas simplement sur la partition des accords comme Dm, E ou F, mais des variantes comportant un chiffre : Dm7, E7, F7M... Nous avons déjà vu dans les cours précédents l’anatomie des accords majeur, mineur et diminués, qui comportent trois notes (tonique, tierce, quinte). C’est le cas de Am, B, etc. comme il était détaillé dans la che «Qu’est-ce qu’un accord majeur, mineur ou diminué ?» Nous avons ensuite vu comment la gamme majeure pouvait nous fournir de tels accords de trois sons, en empilant les notes dans un certain ordre. Si vous avez oublié ou si ce n’est pas clair, reprenez la che «La gamme majeure et les accords de trois sons» Reprenons donc la gamme majeure. De la même façon que l’on prenait une note sur deux pour constituer des accords avec trois notes, faisons de même en désignant quatre notes choisies une fois sur deux au sein de la gamme. C’est le même principe : on l’appelle l’harmonisation d’une gamme. Et cette fois, nous allons remarquer que chaque accord majeur, mineur ou diminué que nous connaissions déjà gagne une note supplémentaire, une « septième ». > Voir Figure 1 Donc, en Do majeur, le premier accord sera constitué de do mi sol si. Il s’agit de C7M : on a intervalle de septième majeure entre la tonique do et la dernière note aigue si. Vous pouvez retrouver la photo de l’accord, ainsi que d’autres positions dans le moteur de recherche d’accords de l’Atelier de Guitare Live. > Voir photo Conservons l’empilement de tierces (une note sur deux) en partant de chacune des notes et mettons tous les accords obtenus sur une portée. Voyez d’abord la partie en solfège : elle montre bien qu’on démarre successivement, pour la tonique, à partir des différentes notes de la gamme majeure : do puis ré, mi, fa, etc. > Voir Figure 2 Maintenant, cherchons à nommer ces accords. Si l’on se reporte au cours qui décrivait l’anatomie des accords de quatre sons, on arrive à cette conclusion : > Voir Figure 3 L’accord obtenu en partant de la note do comprend les notes do mi sol si. On l’a déjà dit, c’est l’accord de C7M, qu’on prononce «do septième majeure» ou «do majeur sept» selon les habitudes. Le deuxième accord, ou deuxième degré, comprend les notes ré, fa, la, do. Il comporte une tierce mineure et une septième mineure (par raccourci, on dit souvent «septième» tout court. Lorsque la septième est majeure, on précise l’adjectif). L’accord se note à l’écrit Dm7 et se prononce «accord de ré mineur sept». Le troisième degré a une structure identique. On le note Em7. Tout comme le premier accord, le quatrième accord, F7M, possède lui aussi une septième majeure. Le cinquième degré G7 est un accord majeur doté d’une septième mineure. C’est un accord particulièrement important en harmonie. On prononce «sol sept». On remarque aussi que, comme le deuxième degré Dm7 et le troisième (Em7), le sixième degré (Am7) possède lui aussi une septième mineure. Le septième degré Bm75b est un accord dit «semi-diminué» : sa quinte est bémol et il possède une septième mineure. On retiendra donc qu’en majeur : Les degrés I et IV sont 7M Les degrés II III et VI sont m7 30 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Le degré V est 7 Le degré VII est m75b Dés Cours Atelier Forum vous pouvez dire que la tonalité est G majeur (car D est le cinquième degré de G). Un moyen de connaitre quelle note est le degré d’untel est de connaitre le cycle des quinte pa rcoeur : fa do sol ré la mi si, où chaque note est la quinte (le cinquième degré) de sa voisine précédente. Par contre, un accord m7 ne sufra pas à me renseigner précisément sur la tonalité, ni même l’accord 7M car on les retrouve plusieurs fois dans l’harmonisation d’une gamme. Quant à l’accord m75b qui n’apparait qu’une fois, il suft lui aussi à renseigner la tonalité. L’accord Bm75b implique que la tonalité est située un demi-ton au dessus de B, soit C majeur. Tout comme pour les accords de trois sons, les accords de quatre sons issus Ce qui nous donne le tableau suivant : > Voir Tableau Apprenez ce tableau car il vous permettra, en reconnaissant un accord 7 ou 7M, de retrouver la gamme à laquelle il a des chances d’appartenir. Un accord remarquable : l’accord 7 En regardant les accords obtenus par l’harmonisation, on constate une chose : il n’y a qu’un accord 7 (ici G7 pour la gamme de do majeur) et il est situé sur le cinquième degré. Cette particularité permet de proposer une tonalité majeure dès que l’on a identié un accord 7. Ainsi, si on vous met sous les yeux une partition construit sur une seule tonalité, et qu’il gure un accord D7, de la gamme harmonisée ont une hiérarchie. Mais ici, la présence de la quatrième note amplie très largement les relations entre les accords. Ainsi, concrètement, dans un morceau jazzrock par exemple, l’accord G7 préparera l’auditeur à entendre un accord C7M. Le cinquième degré prépafre l’arrivée du premier degré. Rappelons la classication déjà vue : Accords de tonique : I II VI Accord de sous dominante : II et IV Accords de dominante : I et VII On l’a déjà vu, l’accord I exprime la stabilité et le repos. Tous les autres accords de la grille, directement ou indirectement, convergent vers ce dernier. Dans une composition, l’accord I peut toutefois être remplacé par les degrés III et VI. Ainsi, on peut substituer C7M par Em. Ces «substitutions» d’accords feront l’objet d’une autre che. • Figure 1 Figure 2 Figure 3 Tableau www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 31 Articles Dés Cours Atelier Forum Cr e gril n u ir t â b : o p m o éer votre c le Je vous propose ce mois-ci de détailler plusieurs notions liées au rythme, aux gammes et à l’harmonie pour mettre en place sa composition et varier son accompagnement. L’idée est de comprendre quelques pistes concernant la modication d’une grille et voir quelle gamme exploiter, en allant de la gamme majeure à la gamme mineure harmonique. PAR DAVID PERRAUDIN Je vous propose ce mois-ci de mettre en place l’accompagnement d’une composition avec une rythmique simple à quatre accords. Nous allons voir comment « façonner » une grille et trouver les notes pour la mélodie. Voici un court extrait d’une grille qui nous permettra de passer en revue de nombreux aspects théoriques : > Lire l’extrait audio Vous pouvez retrouver l’intégralité en mp3 plus loin dans cette che. Avant d’y arriver, reprenons quelques connaissances indispensables aux débutants (et aux autres) pour comprendre la composition. Ces notions sont parfois des rappels d’explications déjà traitées dans Guitare Live, ou apportent des précisions utiles pour composer un morceau. Quand vous le pouvez, notez vos idées sur le papier ou enregistrez-les. C’est pratique pour s’en souvenir ou en discuter avec les membres de votre groupe. Nous allons partir d’une structure simple, la plus commune dans le rock et la pop : la signature 4/4. > Voir Figure 1 Le chiffre du haut indique le nombre de temps dans chaque mesure. Le chiffre du bas indique l’unité de temps, et la valeur 4 correspond à la noire. Un chiffre 8 indiquerait des croches. Avec la signature 4/4, chaque clic du métronome valant une noire, une mesure dure quatre clics. Adoptez un tempo lent, jouez un accompagnement basique avec chaque accord durant un temps : vous pouvez alors noter ces accords très facilement sur une portée. pulsation qui se note sur le papier au début de la partition, avec le chiffrage des mesures. Cette information qui va vous aider à découper les mesures correctement s’appelle la signature rythmique. Rappelons que toutes les notions de base concernant le rythme sont détaillées plus précisément dans les premiers cours Théorie de Guitare Live, ainsi que dans la section Rythme. Il existe des variantes du genre 3/4, 5/4 ou autre, nous aurons l’occasion d’en reparler tout à la n. Il faut aussi savoir que dans les mesures se placent des temps forts : un point important pour comprendre le travail rythmique et l’interprétation de votre morceau. En effet, si vous utilisez toujours les mêmes schémas rythmiques pour vos compos, vous avez beau changer l’harmonie (les accords) ou la mélodie : on aura l’impression d’un déjà vu ! Le temps fort est l’endroit de la mesure où les instruments (basse, batterie, guitare, etc.) viennent se rejoindre, où l’harmonie reprend son cycle. On peut considérer le temps fort comme un « Rythme et accent Votre morceau aura un rythme, une 32 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Atelier mi fa# Forum lieu » de passage commun. Souvent, c’est un temps sur lequel le musicien « appuie », donne des accents dans son jeu en jouant la note un peu plus fort par rapport aux autres notes de la mesure. En général dans la mesure en 4/4, les temps forts sont le premier et le troisième temps. Les autres temps de la mesure sont appelés temps faibles. On compte donc 1 2 3 4 | 1 2 3 4 | etc. en appuyant le temps fort, à la voix ou avec le médiator. Si souvent des musiciens vous disent « Tu ne joues pas carré ! », regardez si vous respectez bien le nombre de temps par mesure, et le fait de bien marquer la note du temps fort. En suivant ces consignes simples, vous serez plus facilement en rythme. A titre indicatif, lancez le métronome et amusez-vous à déplacer le temps fort dans une mesure 4/4, par exemple sur le troisième temps. Apprenez à marquer tel ou tel temps : c’est marrant et pour soigner un éventuel problème de rythme, ça marche ! Consultez le cours de Pascal Vigné de ce mois-ci sur les accents dans la section des cours Rythme, cela vous donnera des idées pour donner de la vie à votre guitare rythmique. Nous avons vu quelques bases sur le rythme, poursuivons avec l’harmonie. Matériel nécessaire en harmonie Pour jouer avec les accords, les embellir ou simplement les construire pour améliorer le brouillon d’une compo, on joue souvent avec des intervalles : tierce majeure ou mineure, quarte, quinte, sixte, etc. Les intervalles sont des échelles de distance entre les notes (par exemple un intervalle de tierce majeure sépare do et mi). Si vous ne connaissez pas ces intervalles, je vous conseille de consulter les cours de Guitare Live déjà parus sur la gamme majeure en début d’année, avec les bases sur les notes, la for- mation d’un accord majeur ou mineur, etc. Ou sinon, jetez un œil aux dénitions du dictionnaire. Les intervalles servent à former des accords, des gammes et bien d’autres choses : c’est le fondement pour connaître l’harmonie. Pour rappel, voici la gamme de Do majeur (do ré mi fa sol la si do). > Voir Figure 2 Je rappelle que les intervalles de la gamme majeure sont les suivants : T - 2-3-4-5-6-7M avec les écarts de ton, ton, demi-ton, ton, ton, ton, demiton. Voici son harmonisation, autrement dit les accords que cette gamme génère : > Voir Figure 3 Construire un morceau avec ces accords, que vous pouvez retrouver en photo à différentes positions du manche (consultez la rubrique Accords de l’Atelier) nous donnerait une composition en tonalité de Do majeur. Je vous propose maintenant de créer la grille de notre composition. Il existe de nombreuses méthodes pour composer. L’une consiste à jouer des accords au hasard et choisir les combinaisons les plus heureuses. Une autre piste, celle de ce cours, consiste à partir d’une tonalité et jouer avec les accords pour voir comment la grille peut évoluer. Voici les accords générés par la gamme de G majeur. Vous pourrez trouver de nombreuses positions en consultant la photothèque de l’Atelier. > Voir Figure 4 Nous allons choisir quatre accords dans cette tonalité. Prenons par suivante : exemple la grille Le chiffrage correspondant est par rapport à la tonalité de Sol majeur : Ces accords sont issus de la tonalité de G majeur. Pour l’accord C5, il s’agit d’un power-chord, qui ne comprend que deux sons (fondamentale et quinte). L’accord D7 renvoie au début de la grille en préparant l’écoute d’un G. Les habitués de la théorie sur Guitare Live savent ainsi qu’on a souvent la suite d’accord V7-I dans de nombreux morceaux. Il y a là la base sufsante pour créer un titre rock. Mais de nombreux guitaristes préfèrent sonner « mineur », et c’est ce que nous allons faire en remplaçant un accord par un autre. Lequel ? D’abord, on peut remplacer G par Em, deux accords très proches car ils ont plusieurs notes communes : (G : sol si ré et Em : mi sol si). La grille devient la suivante : Création d’une grille Nous savons construire une gamme majeure avec les intervalles d’une gamme vus plus haut. Plutôt que Do majeur, je propose d’adopter une autre tonalité de départ pour notre morceau : Sol majeur. Pourquoi ? Elle est très utilisée par les guitaristes, car elle génère des accords que beaucoup connaissent en bout de manche (G, Am, C, D, etc.), et la gamme possède toutes les cordes à vide de la guitare. Les notes de G majeur : sol la si do ré www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 33 Articles Dés Cours Atelier Forum Voici quelques exemples de positions issues de l’Atelier. > Voir les photos Mon morceau est structuré autour de blocs de huit mesures, avec deux mesures par accord. Cela donne le temps de placer tranquillement votre mélodie. Voici l’accompagnement complet : > Lire le chier audio > Télécharger le chier mp3 En résumé, voici les gammes que je vous propose sur cet accompagnement Sur Em, je peux jouer : - la gamme de G majeur (car Em est son degré VI) - la gamme de E mineur (qui contient les mêmes notes que G majeur) - la gamme de E mineur harmonique Sur C5, je peux jouer : - la gamme de G majeur (car C est son degré IV) - la gamme de E mineur (qui contient les mêmes notes que G majeur) - la gamme de E mineur harmonique Sur Am, je peux jouer : - la gamme de G majeur (car Am est son degré II) - la gamme de E mineur (qui contient les mêmes notes que G majeur) - la gamme de E mineur harmonique Sur B7, je peux jouer : - la gamme de E mineur harmonique, qui sera mieux adaptée que la gamme de E mineur En résumé, nous avons vu comment partir d’une gamme et des accords qu’elle générait. Puis comment modier un accord ou deux. Enn, nous avons vérié si la gamme de départ convenait, en cherchant éventuellement une autre gamme proche qui convienne à l’harmonie. Bon travail, et bonne lecture ! On remarque au passage qu’on peut parler de tonalité de Em. En effet, et nous le rappellerons au l des mois sur Guitare Live, les tonalités (les gammes) de G majeur et E mineur contiennent les mêmes notes. Elles apparaissent dans le même ordre, sauf qu’on démarre par le mi dans le second cas. On peut donc désormais dire que nous sommes en G majeur ou mieux, en E mineur. Vérions que les notes sont bien identiques dans les deux gammes : G majeur : sol la si do ré mi fa# sol la si do ré... E mineur : sol la si do ré mi fa# sol la si do ré... Nous reviendrons en détail sur la gamme mineure, ses intervalles (ton, demi-ton, ton, ton, demi-ton, ton) et ses dérivés dans les cours de Théorie. > Voir Figure 5 Poursuivons. Imaginons que la suite d’accord D7-Em ne me plait pas tant que ça. Je peux chercher d’autres accords à l’oreille, mais la théorie me propose une piste. Pour retrouver la fameuse suite d’accord V7-I qui fonctionne bien à l’oreille, je propose d’introduire un accord extérieur à la tonalité de G. J’introduis B7 qui préparera l’arrivée de Em. En effet, la note si est le cinquième degré par rapport à la note mi : on a donc bien une suite d’accords V7-I sous la forme B7-Em. La grille devient : De la gamme mineure à la gamme mineure harmonique Seul problème, l’accompagnement introduit avec B7 un accord qui n’appartient plus à la gamme de G majeur (ou à la gamme de E mineur, qui contiennent les mêmes notes) ! La mélodie doit s’adapter. Regardons les notes de B7 : si ré# fa la, et comparons avec celles de E mineur (mi fa# sol la si do ré). La conclusion ? Une note a changé par rapport à la gamme : on a ré# dans B7, et ré dans la gamme de E mineur. Lorsque l’accompagnement joue B7, pour que ma mélodie suive, je vais donc modier un peu la gamme de Em pour que sa note ré (une septième mineure) devienne ré# (septième majeure). Cette nouvelle gamme mineure de E s’appelle la gamme de E mineur harmonique. Voici en résumé les notes et les intervalles de E mineur harmonique : > Voir Figure 6 Nous aurons aussi l’occasion de revenir régulièrement en détail sur cette gamme dans les prochains cours de Guitare Live. Pour aller plus loin Revenons sur les accents et la signature rythmique en 5/4... Pour ma part, j’aime beaucoup les mesures asymétriques, en particulier le 5/4. Il favorise un groove lancinant et posé, et donne de la puissance. Le rythme en 5/4 peut fonctionner de deux façons différentes en séparant mentalement la mesure en deux parties pour avoir un total de 5 temps : 34 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles 5/4 : 1 2 3 + 1 2, ou bien 5/4 : 1 2 + 1 2 3 Dés Cours Atelier Forum Pour l’instant, nous allons mettre l’accent sur le premier temps fort. 5/4 : 1 2 3 + 1 2, ou bien 5/4 : 1 2 + 1 2 3 Dans le premier exemple, les temps forts se trouvent en 1 et 4 Dans le deuxième exemple, les temps forts se trouvent en 1 et 3. Dans le titre « Comme des loups » de mon dernier album (Ed. Socadisc), j’utilise la signature en 5/4 en mettant les temps forts comme sur le premier exemple. La structure est la suivante : | 5/4 Intro (4 mesures) - Couplet A (8 + 8 mesures) | 4/4 Refrain (8 mesures) - Pont (8 mesures) etc. Je joue 16 mesures sur le couplet puis je passe en 4/4 sur le refrain. La pulsation, quand on tape du pied en écoutant le morceau, ne change pas, la noire reste au même tempo, disons de 120 battements/minute. Lorsque le morceau passe du 5/4 au 4/4, on a alors l’impression à l’oreille que le morceau accélère ! • www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 35 Articles Dés Cours Figure 1 Atelier Forum Figure 2 Figure 3 : harmonisation de C majeur Figure 4 : harmonisation de G majeur Figure 5 : Gamme de E mineur Figure 6 : Gamme de E mineur harmonique 36 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Atelier Forum Joue le d y t s e l s r dan e Pat Metheny z au dé e des Participe gnez l’un a g t e y en k Robert ic n Pat Meth n a Y e des d 5 métho voir p.28 Comment aborder le jeu de Pat Metheny, incontournable pour les amoureux de la guitare jazz ? Une solution pratique, c’est l’étude d’une demi-douzaine de plans caractéristique issus d’une méthode que j’ai consacré au musicien. C’est l’occasion aussi de travailler les glissés chromatiques, et voir d’une façon originale les intervalles de quinte. PAR YANNICK ROBERT A l’occasion de la sortie en octobre d’un ouvrage intitulé « 25 plans dans le style de...Pat Metheny », je vous propose en avant-première et en exclusivité pour Guitare Live quelques extraits signicatifs. glissés chromatiques, de nombreux plans rythmiques, des sauts de quintes et des combinaisons plus ou moins complexes de tout cela, que j’appellerai des «Chromethenysmes». Tout cela contribue à donner à son phrasé guitaristique un côté très aérien, très coulé, qui a déjà séduit plus d’un guitariste actuel. Voici donc, pour vous mettre en appétit, six plans caractéristiques de Pat Metheny, qu’il convient de travailler lentement, puis de monter progressivement la vitesse. Je vous propose comme support de travail deux pistes d’accompagnement en F7 (tempo 100) et Gm (tempo125). Ils vous permettront de vous exercer. Mais vous pouvez aussi transposer ces plans et tenter de les adapter à chaque nouvel accord ou nouveau contexte harmonique sur lequel vous improvisez. Voici les chiers correspondants aux deux tonalités : > Télécharger le chier mp3 - F7 > Télécharger le chier mp3 - Gm Les slides chromatiques Voici pour entrer en matière un début de plan en gamme brisée, avec une n de phrase qui se résout sur la quinte. Attention à la régularité des doubles croches. Ne crispez pas votre main gauche lors du glissé d’un demi-ton à chaque fois. > Voir Figure 1 > Lire l’extrait audio Le plan se joue sur un playback en Sol mineur. > Lire l’accompagnement audio Les Plans Rythmiques Voici un exemple de variation rythmique avec un effet de décalage, puisque chaque gure est construite sur une durée de trois croches (décomposées en quatre doubles croches et une croche). On joue donc une gure sur le temps, la suivante en l’air du temps, la suivante sur le temps, etc. Gare aux accents ! Pat Metheny est un musicien complet : compositeur, arrangeur, improvisateur et guitariste hors pair, il a su au l des années développer un style et un phrasé qui portent maintenant sa signature et le rendent immédiatement reconnaissable. Plans en cascade Ce phrasé est constitué d’un certain nombre d’éléments parmi lesquels des www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 37 Articles > Voir Figure 2 > Lire l’extrait audio Le playback repose ici sur un accord F7 joué en boucle. > Lire audio l’accompagnement Dés Cours Atelier Forum nirez par vous y sentir comme un poisson dans l’eau ! Conclusion Parmi l’importante discographie de Pat Metheny, il est difcile de faire des choix. Je vous suggère néanmoins, pour leur rapport direct avec les exercices ci-dessus, les albums suivants : - « The First Circle » - « Letter from home » - « Still life talking » - « We live here » En marge du « Pat Metheny Group » avec lequel il a enregistré les albums ci-dessus et bien d’autres, il participe régulièrement à diverses formations des plus grands musiciens de Jazz actuels (Hancock, Brecker, Dejohnette et bien Maintenant, voyons un plan en sextolet également très employé, construit sur un arpège de quatre sons de Cm7. Dans cette version, on alterne entre la septième mineure et la sixte. A employer sur Dom7 (en dorien, à cause de la sixte majeure) ou F7. Entraînez-vous à le jouer sur chacun des degrés de la gamme de Bb Majeur. > Voir Figure 3 > Lire l’extrait audio > Voir Figure 5 Travaillez ainsi sur le play-back en F7 : > Lire l’extrait audio > Lire l’accompagnement audio Le play-back est en Sol mineur. Les sauts de quintes > Lire l’accompagnement audio Voilà encore un cliché cher à Metheny, et qui porte immédiatement sa signature ! Il s’agit de descendre (ou de monter) une gure construite sur une note pivot à laquelle on ajoute un intervalle de quinte supérieure et un intervalle de tierce inférieure. Tout cela étant diatonique, c’est-à-dire en respectant tons et demi-tons ambiants ! > Voir Figure 4 > Lire l’extrait audio Vous pouvez également le travailler de manière chromatique. (Play-back en Sol min) > Lire l’accompagnement audio En partant du plan précédent, on complique un peu en amenant des chromaLes Chrométhenysmes Un exemple d’agencement de différents modules, avec cette fois-ci une résolution par un long chromatisme nal. > Voir Figure 6 > Lire l’extrait audio > Lire l’accompagnement audio Vous aurez compris que c’est à vous ensuite de combiner ces différents patterns comme bon vous semble. Ecoutez les solos sur disque de Metheny, et repérez le départ et la résolution de chacune de ses phrases, tout en travaillant ces modules. Vous tismes à l’intérieur de la gure, qui perturbent aussi la durée du pattern. Attention donc au décalage rythmique. d’autres). Il tourne régulièrement avec son trio dans une formule jazz (Larry Grenadier à la contrebasse, et Bill Stewart ou Antonio Sanchez à la batterie), et compose des musiques de lms. Ecouter et vous imprégner du phrasé et de l’univers d’un musicien tel que Pat Metheny ne peut que vous aider à progresser et à afner vos idées. Bon travail ! • Un mot sur l’ouvrage : La méthode « 25 plans dans le style de …Pat Metheny» fait partie d’une série aux éditions HL Music, qui comporte aussi un volume sur Jimi Hendrix, et un autre sur les grands plans Rock. 38 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Figure 1 Atelier Forum Figure 2 www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 39 Articles Dés Cours Figure 3 Atelier Forum Figure 4 40 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Figure 5 Atelier Forum DAMAGEPLAN IN FLAMES ANTHRAX La marque de leur ampli ? www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 41 Articles Dés Cours Atelier Forum Figure 6 42 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Articles Dés Cours Atelier Forum Les déliateurs S’échauffer les doigts, travailler la souplesse et l’indépendance des doigts à la main droite, c’est tout l’intérêt des déliateurs, ces exercices qui vous font parcourir le manche dans tous les sens. Pratiquezles an de travailler la synchronisation main droite-main gauche en aller-retour au médiator sur une puis plusieurs cordes. PAR JEAN FONTANILLE Je vous propose d’aborder durant plusieurs mois une nouvelle série de conseils, de plans et d’exercices en vidéo pour améliorer votre technique. Les exercices suivants sont valables pour tous les guitaristes quel que soit leur niveau : seul le tempo change selon votre expérience, ou le fait de jouer en croche ou en double croche plutôt qu’à la noire si vous êtes à l’aise. Ces exercices vous donneront de nombreuses idées de travail qui favoriseront l’indépendance et la précision de vos doigts sur le manche, et sont un moyen de s’échauffer avant de jouer. Vous avez sans doute remarqué que l’auriculaire et l’annulaire sont deux doigts solidaires : quand l’un bouge, l’autre remue aussi. Pratiqués quelques minutes chaque jour, ces exercices aideront à mieux contrôler chaque doigt. Faites attention aussi à ne pas « trop » décoller les doigts du manche. Chaque doigt joue une case déterminée. Lors d’un mouvement ascendant sur une corde (vers les aigus), pensez à garder les doigts posés sur le manche. Ainsi, si vous faites intervenir l’index puis le majeur et l’annulaire lors d’une montrée, gardez l’index et le majeur dans leur position, en contact avec le manche. Cet habitude sera pratique lorsque vous expérimenterez le jeu en legato et les pull-off qui demandent de www.guitare-live.com repartir en sens inverse : vos doigts seront déjà en contact avec la corde et donc plus vite prêts à fretter la note. Vous découvrirez aussi d’autres avantages…alors c’est parti ! Une fois votre guitare accordée, voyons les exercices de base : les déliateurs. Ce sont des exercices, pas forcément très musicaux, mais qui auront l’avantage de faire travailler toutes les positions et enchaînements imaginables en terme de doigté. Cliquez sur l’image pour lancer chaque vidéo, elle détaille les explications et exercices possibles (haut débit requis). > Lire la vidéo 1 > Lire la vidéo 2 On monte une première fois vers les aigus, puis on glisse d’une case avant de repartir vers les graves en sens inverse. Une fois arrivé sur la sixième corde (mi grave, la plus grosse), on décale la main d’une case vers les aigus et on repart de la même façon qu’au début. La main droite joue toujours en allerretour. > Voir Figure 1 Et ainsi de suite jusqu’à arriver tout en haut du manche (en direction du chevalet donc !). Rappelons que jouer vers le « haut » du manche, c’est aller dans la région des notes aigues. Le bas du manche, c’est près de la tête de la guitare. Gare à la confusion ;-) Comment pratiquer l’exercice ? Le pouce doit être en appui verticalement derrière le manche et la main doit adopter une position stable, sans faire de contorsion particulière. Appuyez sufsamment sur la corde pour faire sonner la note, mais sans excès. Chaque doigt occupe une case, et l’auriculaire ne doit pas âner : même s’il est difcile à placer précisément lorsqu’on débute, il doit être mis à contribution comme tous les autres. Et surtout : pratiquez au métronome ! Les défauts à éviter : N’accélérez pas. Gardez un rythme constant. Ne décollez pas trop les doigts du manche. N’appuyez pas trop fort sur le manche. Vous pouvez ensuite pratiquer l’exercice sur deux cordes, pour passer en revue les différentes tailles de case du manche. Vous vous forgez ainsi dans les doigts et la tête une sorte d’empreinte mentale des écarts qui existent sur toute la touche. Attention à la précision en vous approchant du haut du manche. Pratiquez l’exercice en choisissant votre propre tempo, par exemple Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 43 Magazine Dés Cours Atelier Forum à la noire pour débuter : à tempo 60, jouez une note à chaque clic. Puis augmentez le tempo au l des jours. Au départ, vous pourrez augmenter de 10 en 10, puis de 5 en 5 pour avancer progressivement. Si vous êtes à l’aise, travaillez en croche (2 notes par temps) puis en double-croche (4 notes par temps). > Voir Figure 2 Au départ, il est évident qu’il faut s’imposer un exercice précis pour discipliner votre cerveau et votre main gauche : une montée sur une corde, une montée sur la corde adjacente, on décale d’une case, on descend vers les graves sur cette corde puis idem sur sa voisine, on décale et on recommence, etc. Prenez un motif simple et répétez-le. Ensuite, lorsque le principe est maîtrisé, vous pouvez évidemment faire vos propres variantes et les imbriquer. Par exemple, alternez la montée vers les aigus et la descente vers les graves avant de décaler d’une case puis recommencer en passant à une autre corde. Travaillez la technique sur différents groupes de 2 puis 3 cordes. > Voir Figure 3 Maintenant, nous pouvons par exemple décaler chaque fragment d’une case. Lorsqu’on arrive en haut du manche, on repart en sens inverse vers les graves en n’oubliant pas de décaler d’une case à chaque nouveau groupe de quatre notes. Ce type d’exercice en « oblique » vous prépare à des plans ou des gammes dont l’exécution sur le manche obligera à déplacer la main. > Voir Figure 4 Pour l’instant, les doigtés étaient sommaires. On enchaînait quatre notes toujours dans le même ordre. Voyons maintenant des variantes en jouant à la main gauche les doigts dans l’ordre 1, 3, 2, 4 par exemple, soit index, majeur, auriculaire, annulaire. > Lire la vidéo Lorsque le mouvement part en sens inverse, essayez de bien respecter l’ordre des doigts. Cette gymnastique vous obligera sans doute à ralentir, alors n’adoptez un tempo trop élevé pour commencer. > Voir Figure 5 Travail avec une note par corde Voyons maintenant une nouvelle variante, plus difcile. Elle sera une bonne passerelle pour le jeu en sweeping, car il faut veiller à bien synchroniser la main droite et la main gauche. Jouez une note par corde, puis glissez le petit doigt et remontez les notes dans un mouvement symétrique, en miroir. Ensuite, nouveau glissé (mais avec l’index cette fois) pour reprendre le mouvement et le faire boucler jusqu’à plus soif ! > Voir Figure 6 Reprenez ensuite cet exercice en effectuant un passage à la corde inférieure en n de cycle de 8 notes, an de travailler et bien caler la position de la main droite qui attaque toujours en aller-retour. > Voir la vidéo Vous pouvez ensuite créer vos variantes et essayez de trouver différentes orientations. N’hésitez pas à proposer vos exercices aux autres membres en les publiant dans la sonothèque en tablature, audio ou même vidéo… Bon travail ! • www.guitare-live.com 44 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 Magazine Dés Cours Figure 1 Atelier Forum Figure 2 Figure 3 Figure 4 www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 45 Magazine Dés Cours Figure 5 Atelier Forum Figure 6 Figure 7 46 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Magazine Dés Cours Atelier Forum Les accents dans le rythme Il existe une façon simple de jouer un rythme et le rendre entraînant : en faisant ressortir certaines notes. Je voux propose de comprendre et travailler le principe des accents donnés par la main droite. Les exercices proposés sont un passage qui vous aidera à découvrir peut-être certains de vos points faibles en matière de rythme ! Comme toujours, pensez à respecter la règle d’or : jouer au métronome, d’abord à tempo lent puis en l’augmentant progressivement une fois que vous sonnez juste et proprement. PAR PASCAL VIGNE Bonjour à vous ! Le mois dernier, nous avons entamé un travail de fond sur la main droite, notamment en ce qui concerne l’interprétation de gures rythmiques (voir la che Donner du groove à une rythmique de Guitare-live de juillet-août 2005 (cliquer sur l’image du cours publié en ligne pour accéder au cours de rythme en archive). peu normal, on ne peut inventer en permanence et le style personnel dépend malgré tout d’un certain nombre de caractéristiques, de tics ou d’habitudes. Ainsi, je voudrais vous inciter à prendre conscience des qualités ou des défauts de votre main droite. Etes-vous capable de nuancer votre attaque ? Ou bien jouez-vous sans vous poser de questions ? Dans quelle région, située entre le chevalet et le micro grave, avez-vous tendance à attaquer les cordes ? Pourquoi ? Quelles nuances observez-vous ? Existe-t-il des tempos ou des débits sur lesquels vous êtes plus à l’aise pour nuancer votre jeu ? Pour ma part, plusieurs musiciens m’ont amené à y rééchir, de par leur recherche personnelle. Al di Meola, possède une palette phénoménale de nuances pour l’attaque de la main droite. Le tout dans une vitesse d’exécution époustouante ! Autre exemple, Patrick Rondat m’expliquait dernièrement qu’il travaillait l’aller-retour en y incorporant des accentuations sur les 2e ou 4e doubles-croches, ce qui est un véritable calvaire à exécuter sur les gammes, surtout quand on essaie de s’approcher d’une attaque aussi précise et incisive que la sienne. Joe Satriani, quant à lui, a une vision toute personnelle de l’attaque, puisqu’il travaille tout son jeu et son son de manière à ce qu’elle (l’attaque) soit la plus discrète et crémeuse possible, d’où son utilisation des liés (jeu en legato). Au contraire, John Petrucci travaille son son de manière à ce que l’attaque ressorte le plus possible… En bref, aucun guitariste ayant effectué une recherche poussée de l’instrument ne peut négliger l’importance d’un parfait contrôle de la main droite. Qu’il s’agisse d’une douce mélodie, d’une rythmique funk, d’un solo agressif, etc. il est primordial de s’interroger sur le grain du son, le placement de la main droite, et surtout l’attaque et l’accentuation adoptée. Avez-vous une préférence (dans votre jeu comme chez les musiciens que vous écoutez…) pour une approche main droite avec une attaque tranchante, ou au contraire un jeu qui la rend plus douce ? J’attire votre attention sur le fait qu’il est important pour vous de vous construire une opinion. Assez parlé, passons à l’action ! Je vous ai concocté une série d’exemples, qui devrait vous permettre d’améliorer cet aspect du jeu guitaristique. Je précise qu’il est IMPÉRATIF de commencer tous les exercices à vitesse lente ! Cela permet à votre cerveau de mieux comprendre ce qui se passe, mais aussi de grossir vos faiblesses, un peu comme avec une loupe. Mais la main droite n’est pas seulement la garante du rythme, elle contrôle le son qui sort de l’instrument. Ainsi, il nous est possible de nuancer notre jeu, de passer d’un son doux à un son beaucoup plus agressif, à condition de maîtriser des débits réguliers à différents tempos, mais aussi d’être capable de moduler son attaque. Style et accent Nous, les guitaristes, avons bien trop tendance à pratiquer notre instrument sans nous poser de questions, ce qui nous amène bien souvent à nous répéter. C’est un www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 47 Magazine Dés Cours Atelier Forum Tous les exemples qui suivent intéressent les débutants comme les guitaristes conrmés : travaillez au tempo qui correspond à votre niveau. Exemple 1 : Vous allez poser les doigts de la main gauche sur la largeur du manche pour étouffer les cordes. Choisissez une case où les harmoniques naturelles ne sortiront pas (par exemple case 8 ou 11). Ensuite vous allez jouer à la main droite des doubles-croches, autrement dit quatre coups par temps. La main gratte les cordes en aller-retour, dans le sens bashaut-bas-haut. Pas d’accentuation pour le moment : priorité au respect du rythme. Prenez votre métronome et on y va ! Le tempo est lent puisqu’il est à 60, ce qui pose éventuellement problème pour être en place. > Voir Figure 1 > Lire l’extrait audio Exemple 2 : Vous allez jouer une seule note sur la corde de Sol, 7e case, soit un Ré. Le tout en doubles-croches (quatre mouvements par temps : haut-bas-haut-bas). Pendant que vous jouez cette note en doubles-croches, vous allez essayer de diminuer votre attaque le plus possible en continuant de jouer en place, puis vous allez l’augmenter le plus possible jusqu’à exagération (ne cassez pas trop de cordes quand même, hein !). > Voir Figure 2 > Lire l’extrait audio Concentrez-vous sur le mouvement qui ne doit venir que de votre poignet droit (surtout pas le bras !). Vous pouvez aussi déplacer votre poignet du chevalet vers le micro grave de façon à changer le son de l’attaque. N’oubliez pas de travailler activement : quel endroit, quelle attaque préférez-vous ? Pourquoi ? L’exemple est à tempo 100. Démarrez au tempo adapté à votre niveau, par exemple, 40 si vous êtes grand débutant, puis augmentez progressivement. Exemple 3 : Maintenant que nous avons fait ces deux exercices, nous allons faire un panaché : reprenez le premier exercice en grattant toutes les cordes simultanément, mais avec accentuation de la 1ère double-croche. L’exemple est à tempo 60. > Voir Figure 3 > Lire l’extrait audio Exemple 4 : même chose, mais avec une accentuation sur la 2e double-croche, sur le mouvement de retour (vers le haut) de la main droite. > Voir Figure 4 > Lire l’extrait audio Exemple 5 : même chose, mais avec une accentuation sur la 3e double-croche, lorsque la main amorce son mouvement vers le bas. > Voir Figure 5 > Lire l’extrait audio Exemple 6 : même chose, accentuation sur la 4e double-croche, lors du dernier mouvement vers le haut. > Voir Figure 6 > Lire l’extrait audio Pas facile n’est-ce pas ? Bon, quand on fait un tel travail, il est normal que l’on s’y perde un peu au début ; on a tendance à déplacer les accentuations de la 2e et 4e double vers le temps ou les croches paires. Ce qui veut dire que l’on est naturellement attiré par les croches… Plutôt drôle, non ? Et vous allez voir, ça empire quand on ne joue plus toutes les doubles-croches et qu’on décide de ne jouer que les doubles concernées. Un peu plus difcile… Exemple 7 : Nous allons jouer à nouveau sur une seule corde. Divisez mentalement chaque temps en quatre pour entendre déler dans votre tête les doubles-croches. Une façon consiste à compter 1-2-3-4 pendant chaque temps. Jouez sur le « 2 », autrement dit sur la 2e double-croche seule (attention de ne pas revenir sur le temps ou la croche !). > Voir Figure 7 > Lire l’extrait audio Pour vous aider, vous pouvez battre dans le vide au médiator et ne toucher la corde qu’au moment de frotter la deuxième double-croche. Exemple 8 : Maintenant, faites sonner la 3e double-croche seulement. > Voir Figure 8 > Lire l’extrait audio Exemple 9 : 4e double seule (même principe que l’exemple 7). Ouf ça y est ! Pas facile n’est-ce pas ? Je vous conseille au début de prendre un tempo lent, compter dans votre tête toutes les doubles-croches, puis de vous laisser bercer, jusqu’à ce que ça devienne naturel. N’oubliez pas, on travaille activement : où avez-vous le plus de difcultés ? Pourquoi ? Vous préférez accentuer plutôt les 4e doubles ou les 3e ? > Voir Figure 9 > Lire l’extrait audio www.guitare-live.com 48 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 Magazine Dés Cours Atelier Forum Maintenant, nous allons travailler sur un exemple que ne renierait pas John Petrucci, puisque nous avons un travail sur les chromatismes. La synchronisation des deux mains est primordiale ! Le tempo est à 100, avec une accentuation sur la 1re double-croche. Exemple 10 : Cette accentuation sur la 1re double (donc le temps) favorise un placement rythmique plus carré, car il nous oblige à être bien synchronisé dès le début de chaque mesure. Voici l’exemple à tempo 100 puis 150 pour les plus véloces ! > Voir Figure 10 > Lire l’extrait audio Toujours fondé sur une accentuation sur la 1re double-croche, voici un plan dans l’esprit Yngwie Malmsteen. Exemple 11 : Pour les exemples suivants, nous allons passer à quelque chose de plus bancal, puisque nous allons travailler sur une pulsation ternaire : on va diviser le temps par 3. Et oui ! Ça va bouleverser notre façon de penser, puisque si nous décidons d’accentuer chaque 1re croche du triolet, on va se retrouver avec une accentuation sur le bas, la suivante vers le haut, etc. Grâce à ces nuances, un plan devient plus vivant et énergique. Là encore, je vous propose l’exemple à tempo 100 puis 150. > Voir Figure 11 > Lire l’extrait audio Exercice 12 : Reprenons l’idée du travail en triolet, et voyons comment jouer avec les accents. Faites sonne un Ré, 7e case corde de sol, avec des triolets de croches à tempo 80. www.guitare-live.com > Voir Figure 12 > Lire l’extrait audio Prenez un tempo plus lent au départ pour être à l’aise, puis augmentez ce tempo. Jouez avec une attaque marquée sur la première croche. Ça va ? Bon, exercice suivant. Les choses se corsent. Exercice 13 : Je vous laisse travailler l’accentuation sur la 2e croche du triolet ! > Voir Figure 13 Exercice 14 : Maintenant, accentuez sa troisième croche. Une vraie gymnastique pour les neurones. Pour travailler de façon non passive, essayez de penser tous les coups de médiator ; si vous n’y arrivez pas, baissez le tempo de votre métronome. > Voir Figure 14 > Lire l’extrait audio Exercice 15 : un plan typique d’Al di Meola avec accentuation sur le 1er de chaque sextolet. Commencez par attaquer vers le bas et ensuite vers le haut ! Je vous montre l’effet obtenu à différentes vitesses. > Voir Figure 15 > Lire l’extrait audio Exercice 16 : un plan que j’aime bien, fondé sur un arpège de Si7 avec une accentuation sur le 1 du sextolet également. > Voir Figure 16 > Lire l’extrait audio Exercice 17 : un plan à la Paul Gilbert mélangeant aller-retour et pull-offs, Placez l’accentuation sur chaque 1re croche du triolet. > Voir Figure 17 > Lire l’extrait audio Voilà pour cette fois ! Libre à vous ensuite d’adapter ces principes sur des gammes, des plans…De quoi travailler durant des heures ! Si vous avez envie de rigoler un coup avec tout ça, prenez d’autres musiciens et imposez-vous ce genre de travail : le batteur jouera la 1re double, le guitariste la 2e, le bassiste la 3e, et l’autre guitariste ou clavier la 4e ! Si vous n’êtes que trois, faites la même chose en ternaire. Fous rires garantis. Je vous recommande d’écouter, pour leur travail sur la nuance de l’attaque : Paco de Lucia – Al di Meola – John Mc Laughlin – Friday Night in San Francisco Joe Satriani – The Extremist Patrick Rondat – Just for Fun Django Reinhardt John Petrucci / Dream Theater – Images and Words Paul Gilbert / Racer X – Technical Difculties. Bon travail ! • Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 49 Magazine Dés Cours Atelier Forum 50 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Magazine Dés Cours Atelier Forum Figure 5 www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 51 Magazine Dés Cours Atelier Forum 52 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Magazine Dés Cours Atelier Forum www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 53 Magazine Dés Cours Atelier Forum 54 Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 www.guitare-live.com Magazine Dés Cours Atelier Forum www.guitare-live.com Guitare Live magazine n°9 - septembre 2005 55 Abonnez-vous à Guitare Live ! 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