Fiction Et Non-fiction en Litterature

March 29, 2018 | Author: Ali Alinuţa | Category: Novels, Folklore, Greek Mythology, Fairies, Mythology


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FICTION ET NON-FICTION EN LITTÉRATURERésumé : La dichotomie fiction/non- fiction sert à répartir en deux grandes catégories le territoire de l’écrit, par une vaste simplification qui dissimule la complexité du système des genres. Dans ce partage, certains ont pu voir une contamination du champ littéraire français par les classements du marché littéraire anglo-saxon, voire une hiérarchie qui marginalise les œuvres littéraires par rapport aux « ouvrages sérieux »1 Ne faudrait-il pas alors opter pour une autre désignation, parler de «genres factuels » ou « référentiels »2, ou bien des écritures et images du réel3 ? Mots-clés : fiction, non-fiction, fiction en littérature, non-fiction en littérature. Une définition du terme fiction s’impose, telle qu’elle apparaît dans le dictionnaire en ligne Larousse: « Création de l'imagination ; ce qui est du domaine de l'imaginaire, de l'irréel ».4 Synonymes: 1. chimère, allégorie, songe, imagination, invention, apologue, conte (vieilli), fable (vieilli), mensonge, phantasme, parabole et 2. conte, fable, littérature, simulation, légende.5 1 Lang L. , Délit de fiction : la littérature, pourquoi ? Paris, Gallimard, 2011, p. 17-18. 2 Sur ces questions terminologiques voir Jeannelle J.-L., L’acheminement vers le réel. Pour uneétude des genres factuels : le cas de Mémoires», Poétique, n° 139, septembre 2004, p. 284. 3 Voir Lefebvre T. (dir.), Introduction, Images du réel : la non-fiction en France, 1895, no 18, été 1995, p. 7. 4 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/fiction/33587 5 http://dictionnaire.reverso.net/francais-synonymes/fiction 1 L’importance actuelle de la démarcation fiction/non-fiction, n’est pas une démarcation neuve dans notre littérature: à chaque point de croisement entre Rabelais et Montaigne, on découvre comment la même référence ou le même appel au réel dans l’écriture conduit à la même veine de sens, y compris la plus subversive. Cette imbrication de la quête de réel par l’écriture, là où le réel ne se construit pas de lui-même comme représentation, n’a jamais créé de ligne de partage entre écriture fiction et non-fiction : l’inscription « non-fiction » de la ville chez Nerval (Promenades, Nuits d’octobre) est au même niveau de déchiffrement du réel urbain neuf que son inscription poétique dans les Illuminations ou fictionnelle dans Maldoror. La spécificité de l’invention littéraire pour la construction de réel est aussi radicale dans Chateaubriand que dans les fictions qui – cinquante ans plus tard – ne s’intitulent pas « roman » mais « mœurs » (« mœurs » pour Le Rouge et le noir, « mœurs de province » pour Madame Bovary). Le réel est toujours plus complexe que ce que nous en percevons et comprenons. Complexité qui n’est pas un processus neuf : l’argent chez Balzac est une part décisive du réel, qui définit l’intention et la prise romanesque, mais suppose le détour par l’abstrait et le non perceptible. Mais l’explosion des modèles urbains, le statut autre du sujet, exacerbent ces processus. La question de la biographie, non-fiction par excellence, en serait une illustration parfaite: la part de légende et de mythe que Dostoïevski cherche avec ses Démons, à quoi bon faire de faux Bob Dylan ou de faux Rolling Stones pour la rejoindre, quand ils nous présentent – par leur exception même – un « carottage » de réel documenté de façon aussi excessive ? Des espaces a priori « documentaires » de l’écrit, comme Anachronisme de Christophe Tarkos peuvent se constituer en roman emblématique de notre présent, avec une charge fictionnelle considérable, tout en restant dans la veine d’accumulation, voire énumération, présente aussi bien chez Seî Shonagon que dans l’Essay sur les merveilles de nature d’Étienne Binet. C’est la totalité de cet espace narratif que nous explorons lorsque nous tentons une approche raisonnée de l’écriture créative, notre tâche étant alors d’accompagner ce qui émerge progressivement de singularité dans la signature formelle de l’apprenant.6 6 http://www.tierslivre.net/spip/IMG/pdf/fiction_non-fiction-2.pdf 2 Mais d’où vient cet univers que nous explorons à travers les œuvres lues au sein de notre maison à coté du feu brûlant de la cheminée, en imaginant le temps de jadis ou un autre monde? Les sources d’inspiration principales, surtout pour le roman, sont: Premières, sources antiques: c’est la mythologie. Les grands mythes de l’antiquité sont transposés dans la fiction romanesque.7 Deuxièmement les sources orientales et indiennes. Exemple le cycle des 7 sages de Rome.8 Et troisièmement les sources celtiques et les matières de Bretagne. Les sources inspirées de la mythologie celtique et anglaise.9 En parlant de mythologie, on parle du folklore. Qu’entend-on par « folklore »? De nombreuses définitions se sont succédées, en fonction des approches anthropologique, littéraire ou cultuelle qui ont été celles de leurs instigateurs, mais tous s’accordent à dire que le folklore représente généralement l’ensemble des traditions, chants, et récits engendrés par les croyances populaires et colportés, le plus souvent, sous forme orale. Van Gennep, dans son Manuel inachevé propose une classification des « genres » folkloriques en catégories : - Les rituels et les pratiques. - Le folklore de la nature: magie, sorcellerie et médecine populaire. - Les arts populaires: chansons, danses, jeux et divertissements. - La « littérature » populaire ou l’ensemble des diégèses et proverbes folkloriques. Le terme de « littérature », comme l’ont remarqué les folkloristes par la suite, est d’ailleurs 7 Bayo-Rahona, V., La fiction folklorique au XIXème siècle, http://www.freelang.com/publications/memoires/valerian_bayorahona/La_fiction_folklorique_au_XIXeme_siecle.pdf , pp7-8 8 id. 9 Ibid. 3 quelque peu problématique puisqu’il se réfère par étymologie à des formes écrites alors que les récits et 8 légendes du peuple sont essentiellement véhiculés à l’oral. C’est cette dernière catégorie du folklore qui a été au cœur du mouvement de réaction contre l'esprit des Lumières à la fin du XVIIIème siècle. Nicole Belmont précise d’ailleurs qu’elle est restée pour les folkloristes un objet d'étude privilégié, au point de s'identifier parfois au folklore tout entier. C’est, comme pour l’école finlandaise, cette dimension « littéraire » du folklore que nous retiendrons pour notre étude comparative : par «folklore», nous entendrons «les diégèses et les créatures issues de l’imaginaire et des superstitions populaires ». Au XIXème siècle, c’est l’influence des « folklores » du Nord qui est la plus sensible, concurrençant les mythes grecs que faisaient autorité jusqu’alors. L’on pourrait distinguer trois «bastions» de créatures folkloriques qui renaissent de façon remarquable au XIXème siècle : - Les créatures lacustres: parmi lesquelles ondines, rusalki, sirènes et naïades. - Les génies protecteurs: lutins, fées, nains, génies… - Les revenants: vampires, fantômes, esprits, goules et autres succubes. Les folklores antiques (sirènes et goules) côtoient les folklores médiévaux (fées et lutins) et postmédiévaux (ondines et vampires). Preuve du regain d’intérêt de l’élite, le nombre conséquent d’œuvres littéraires consacrées à ces créatures, qui ont inspiré Pouchkine (Rusalka), Stoker (Dracula), Andersen (La petite sirène), Lermontov (L‘ondine), Gautier (La Morte Amoureuse), Hugo (Odes et Ballades) et bien d’autres encore. 10 Le folklore qui renaît à l’époque moderne n’a toutefois plus le même statut que le folklore populaire. En premier lieu par ce qu’il est devenu une fiction de l’esprit. Le folklore qui renaît à l’époque moderne n’a toutefois plus le même statut que le folklore populaire. En premier lieu par ce qu’il est devenu une fiction de l’esprit. De la 10 Bayo-Rahona, V., La fiction folklorique au XIXème siècle, http://www.freelang.com/publications/memoires/valerian_bayorahona/La_fiction_folklorique_au_XIXeme_siecle.pdf ,, pp 7-8 4 fiction de l’esprit qu’était devenu le folklore à la fiction littéraire il n’y avait qu’un pas, que les premiers romantiques se chargèrent de faire.11 Par le roman de l’âge classique on a atteint l’essor du roman à la première personne. Toute cette évolution va générer un bouleversement dans les formes. Ça peut être des pseudo-mémoires écrites par un personnage de fiction, peut-être aussi un journal, des lettes, récit de voyage, … genre intime. Procédé du manuscrit retrouvé que les romanciers vont utiliser pour faire passer leurs fictions pour des récits véridiques. Mais il ne faut pas forcément avoir des créatures de l’autre monde pour qu’un roman soit fictionnel. Il est suffisant que l’auteur s’imagine des faits et des événements irréels, qu’il invente des personnages. Tout ça, en étant issu de l’imagination de l’auteur, luimême souvent présent dans son propre création littéraire (l’auteur comme narrateur ou comme personnage du récit), cela étant de nouveau un produit de son imagination, pas un mensonge artistique, tout ca représente une œuvre fictionnelle ou bien une fiction réaliste car il n’y a aucun être surnaturel dans le roman… Dans le domaine de la fiction, l’espace imaginaire est l’aboutissement d’une reconstitution, d’une composition à partir de références réelles et de données légendaires. L’imagination est un ensemble d’éléments composites, un mélange d’expériences, de souvenirs, de visions se rattachant à un lieu donné. Imaginer un lieu revient à le charger de significations et de sensations diverses. C’est donc dépasser le substrat matériel pour donner libre cours à l’imagination, faculté qui se situe hors toute contrainte. La création d’espaces imaginaires correspond à une volonté d’écart, de distanciation par rapport au réel. L’imaginaire, c’est ce monde à part, intime, difficilement accessible, indescriptible propre à l’artiste et qui lui permet d’édifier cet autre univers particulier qu’est l’œuvre. 12 11 Idem 12 Meryème, R., L’Imaginaire, http://www.e-litterature.net/publier2/spip/spip.php? page=article5&id_article=906 5 La notion de « non-fiction » littéraire évoque surtout une narration en prose, inspirée par des faits récents, et plus rarement par des faits plus éloignés dans l’histoire. Ce modèle s’oppose donc à celui du roman réaliste, devenu « mode par défaut » de notre lecture des textes (selon l’expression de Leona Toker, citée ici dans l’article de Marie-Jeanne Zenetti) – tout en supposant une certain continuité à travers l’emprunt de techniques romanesques. Bibliographie et sitographie: Bayo-Rahona, V., La fiction folklorique au XIXème siècle, http://www.freelang.com/publications/memoires/valerian_bayorahona/La_fiction_folklorique_au_XIXeme_siecle.pdf Jeannelle J.-L., L’acheminement vers le réel. Pour une étude des genres factuels: le cas de Mémoires», Poétique, n° 139, septembre 2004, p. 284. Lang L. , Délit de fiction : la littérature, pourquoi ? Paris, Gallimard, 2011, p. 17-18. Lefebvre T. (dir.), Introduction, Images du réel : la non-fiction en France, 1895, no 18, été 1995, p. 7 Meryème, R., L’Imaginaire, http://www.e-litterature.net/publier2/spip/spip.php?page=article5&id_article=906 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/fiction/33587 http://dictionnaire.reverso.net/francais-synonymes/fiction http://www.tierslivre.net/spip/IMG/pdf/fiction_non-fiction-2.pdf 6
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