Etude de Base Menthe Maroc FAO

March 27, 2018 | Author: Gladio Seif | Category: Mentha, Fertilizer, Pesticide, Irrigation, Organic Farming


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Programme Régional de lutte intégrée contre les organismes nuisibles (Integrated Pest Management) au Proche Orient (Projet GTFS/REM/070/ITA) ETUDE DE BASE SUR LA CULTURE DE LA MENTHE AU MAROC JUILLET 2010 ETUDE DE BASE SUR LA CULTURE DE LA MENTHE AU MAROC ABDELLATIF EL FADL ET NOUREDDINE CHTAINA. 2 Table des matières Cadre de l’étude Remerciements Liste des acronymes Liste des tableaux Liste des figures Liste des illustrations Chapitre 1: Introduction générale 1.1. Pays producteurs de menthe 1.2. Importance de la culture de la menthe Chapitre 2: Techniques de production de la menthe et ses huiles essentielles______ 2.1. Introduction 2.2. Tentatives d’industrialisation de la menthe au Maroc 2.3. Usage médicinal de la menthe et de ses huiles essentielles 2.4. Quelques us et coutumes culinaires mondiales liées à la menthe 2.5. Systématique et caractérisation des espèces a. Principales menthes spontanées b. Principales menthes cultivées 2.6. Exigences écologiques de la menthe a. Photopériode b. Température c. Sol d. Altitude 2.7. Techniques culturales a. Précédent cultural b. Préparation du champ c. Fertilisation d. Multiplication et mise en place de la culture e. Irrigation f. Entretien de la culture g. Récolte g.1. Période de coupe g.2. Exécution de la coupe g.3. Rendement 2.8. Extraction des huiles essentielles Chapitre 3: Analyse des systèmes de production de la menthe au Maroc________________ 3.1. Données générales 3.2. Travaux du sol et engrais de fond 3.3. Installation de la culture 3.4. Irrigation 3.5. Fertilisation 3.6. Valorisation de la menthe 3.7. Coût de production et rentabilité 3 ____ ____________ 10 10 11 15 15 15 16 16 17 17 18 19 19 20 20 20 20 20 20 20 22 22 23 23 23 24 24 25 27 27 27 29 31 32 34 34 3. Rouille b. Résidus de pesticides 5.1.4.1. Maladies cryptogamiques a. Problèmes phytosanitaires faisant l’objet d’interventions chimiques 4.2.2. Protection phytosanitaire de la menthe 4. Problèmes des résidus de pesticides sur la menthe 5.4.4.4.2.2. Méthodes mises en œuvre par les producteurs b. Les noctuelles a. Les pucerons c.5.2.4. Recommandations faites par l’OAV 5. Limites maximales applicable aux résidus 5.1. Cas des insecticides contre les noctuelles et outils de lutte intégrée 5. Problèmes des mauvaises herbes Chapitre 5 .1.1.4.3.4.1. Importance des dégâts a. Oïdium 4.2.4.2. Méthodes de lutte mises en œuvre 4. Introduction 4. Nécessité d’homologation des pesticides sur la menthe 5.2.2. Constatations faites par l’OAV 5. Législation européenne en relation avec les résidus des pesticides 5.3.7.6. 36 36 36 36 36 37 39 39 39 39 40 40 41 42 42 42 42 43 43 44 44 44 45 46 46 46 47 47 51 59 4 . Annexe 2. Ravageurs a.2. Chrysolima menthastri d. Conclusion Annexes Annexe 1. Autres ravageurs à suivre 4. Cas des fongicides anti-oïdium et anti-rouille 5. Problèmes liés à l’utilisation des pesticides sur la menthe et solutions proposées 5. Alerte sur les résidus de pesticides dans la menthe en provenance du Maroc 5. Introduction 5.5.4. Systèmes de contrôle des résidus de pesticides au Maroc 5.Chapitre 4 .4. Techniques d’application des pesticides et densité de plantation 5. Tunisie et Algérie). Jordanie.CADRE DE L’ETUDE : Le programme régional de lutte intégrée contre les organismes nuisibles des cultures. notamment les cultures consommant plus de pesticides. le programme concentre ses activités dans les domaines d‟intervention suivants :  Renforcement des capacités nationales pour promouvoir la protection intégrée (IPM) et les Bonnes Pratiques Agricoles en tenant compte des spécificités des pays. Faire des propositions pour promouvoir la lutte intégrée et les bonnes pratiques agricoles en culture de menthe . L‟objectif principal de l‟étude proposée est d‟évaluer la situation actuelle de la culture de la menthe. a été initié en 2004 dans Six pays du Moyen-Orient (Egypte. La réussite de cette mission a été tributaire des actions suivantes :  Collecter des informations générales sur la filière « menthe » au Maroc en général et au niveau des régions concernées par le programme en particulier. notamment les pratiques agricoles et la gestion phytosanitaire contre les organismes nuisibles de cette culture. En Juin 2009. il a été décidé d‟étendre le programme au niveau des pays du Maghreb (Maroc. GFTS/ REM/070/ITA.  La présente étude de base s‟inscrit dans le cadre du plan de travail arrêté au titre de l‟année 2010. Liban. Faire un diagnostic et une analyse de la situation actuelle sur les pratiques agricoles en culture de menthe . Elle servira comme document de référence sur la situation actuelle de la culture de menthe au Maroc. en général. Faire un diagnostic et une analyse de la situation actuelle sur les problèmes phytosanitaires rencontrés en culture de menthe (Ravageurs. et plus particulièrement dans les régions Chaouia Ouardigha et Meknès – Tafilalet retenues pour mettre en place « les écoles au Champ » des agriculteurs . Pour atteindre cet objectif visé. Palestine et Syrie). L‟objectif de ce programme régional est d‟améliorer la sécurité alimentaire au niveau des pays ciblés à travers la mise en place de la protection intégrée contre les organismes nuisibles en réduisant les risques liés aux pesticides sur la santé humaine et l‟environnement et en favorisant l‟accès aux marches. Iran. maladies et autres ennemis) et évaluation de l'état actuel en matière de gestion phytosanitaire et les méthodes alternatives pratiquées par les agriculteurs et l‟adoption de l‟approche lutte intégrée.     5 . Amélioration des compétences des producteurs en matière de gestion phytosanitaire et de lutte intégrée à travers l‟approche participative « Farmer Field School » ou école au champ des agriculteurs en culture de menthe. à savoir les régions de Chaouia-Ouardigha et Meknès-Tafilalet. Identifier les différents intervenants en matière de conseil et de vulgarisation dans les régions retenues et qui contribuent à la décision d'achat et d'utilisation des pesticides en culture de menthe. Professeurs de l‟Enseignement Supérieur. et contribué dans les investigations de terrain dans les régions-cibles. La réalisation de cette étude a été confiée à Abdellatif El Fadl et à Noureddine Chtaina.Remerciements L‟étude de base concernant la culture de la menthe est une initiative des responsables de l‟Office National de la de la Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA). Les auteurs saisissent cette occasion pour remercier tout le personnel de l‟ONSSA ayant mis à leur disposition les informations disponibles. exerçant à l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II. chapoté par l‟Organisation des Nations Unies pour l‟Alimentation et l‟Agriculture (FAO). 6 . Le financement de cette étude revient à la coopération italienne. dans le cadre du Projet GTFS/REM/070/ITA. Liste des acronymes FAO ONSS ORMVA DPA USA MO ETo ETM Kc Cf Cm EC r Qinj IRAC DAR LMR EACCE OMS BPA OAV RASFF Organisation des Nations Unies pour l‟Alimentation et l‟Agriculture Office National de la Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires Office Régional de Mise en Valeur Agricole Direction Provinciale de l‟Agriculture Etats Unis d‟Amérique Matière Organique Evapotranspiration de référence Evapotranspiration Maximale Coefficient cultural Concentration de la solution-fille Concentration de la solution-mère Conductivité électrique Taux d‟injection Débit d‟injection Insecticide Resistance Action Committee Délai Avant Récolte Limite Maximale de Résidus Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations Organisation Mondiale de la Santé Bonnes Pratiques Agricoles Office Alimentaire et Vétérinaire Rapid Alert System for Food and Feed . Liste des tableaux Tableau 1 Tableau 2 Tableau 3 Tableau 4 Tableau 5 Tableau 6 Zones de production de la menthe.P2O5 et K2O Quantités d‟engrais à apporter et quantités d‟éléments minéraux Mode de calcul du volume minimal à prévoir pour la solution-mère Matières actives et spécialités commerciales correspondantes les plus utilisées contre les noctuelles Mode d‟action biologique des insecticides utilisés contre les noctuelles et leur classification selon l‟IRAC Produits antifongiques utilisés sur menthe contre la rouille et l‟oïdium Tableau 9 Tableau 10 Tableau 11 Tableau 12 Tableau 13 Tableau 14 Tableau 15 Tableau 16 Tableau 17 Tableau 18 Tableau 19 8 . superficies et productions enregistrées en 2005-2006 Résultats des réalisations de l‟export de la menthe durant l‟année 2009-2010. selon son origine. Evolution des superficies des cultures biologiques au Maroc Composition des huiles de Mentha piperita en % d‟huiles essentielles Recommandations des apports en phosphore à la culture de menthe Recommandations des apports en potassium à la culture de menthe Tableau 7 Rythme d‟apport d‟éléments minéraux en fertilisation de couverture d‟une culture de menthe destinée à l‟industrie d‟extraction des huiles essentielles Tableau 8 Huile essentielle distillée de menthe poivrée à différents stades de développement de la plante Composition des essences de Mentha piperita Rendement en huiles essentielles de la menthe en fonction de la quantité de vapeur et de l‟état initiale de la plante Distillation de 300 kg de menthe sèche Rendement en huiles essentielles pour différentes espèces de menthe Composition moyenne de fumier. en éléments majeurs Apports procurés par 30 tonnes de fumier en N. Liste des figures Figure 1 Figure 2 Evolution. des superficies (ha) et des productions (en tonnes) Laboratoires d‟analyse de pesticides de l‟EACCE au Maroc Liste des illustrations Photo 1 Photo 2 Photo 3 Photo 4 Photo 5 Photo 6 Photo 7 Photo 8 Photo 9 Photo 10 Photo 11 Photo 12 Plantation de menthe en lignes jumelées de part et d‟autre de la rampe d‟irrigation en goutte-à-goutte Plantation de la menthe dans des cuvettes en prévision à l‟irrigation gravitaire Production de boutures enracinées de menthe et sous abri dans la région d‟Agadir Plantation moderne de menthe sous abri-serre dans la région d‟Agadir Dégâts de noctuelles sur menthe Chenilles arpenteuses rencontrées sur menthe à Settat Chrysolina menthastri sur menthe Pustules de rouille sur feuilles de menthe Oïdium sur feuilles de menthe Envahissement des parcelles de menthe par le liseron Piège Delta avec capsule de phéromone déposé sur plaque engluée Remplissage d‟un pulvérisateur à dos par une bouillie de produit phytosanitaire 9 . à l‟échelle nationale. S.A dominent la production mondiale . à côté d‟autres pays producteurs tels que l‟Italie. 1972). Devant l‟importance du marché et la plus-value du produit récolté. Mais sa valorisation en termes d‟exploitation des huiles essentielles extraites est l‟une des plus importantes parmi les produits agricoles. 10 . Plusieurs industries sont dépendantes des produits extraits à partir de la menthe. 1989). -Menthe verte (Mentha viridis) : le Maroc est considéré comme étant un important producteur. comparativement aux spéculations agricoles alimentaires. -Menthe du Brésil : (Mentha arvensis) : elle est cultivable sous des climats tropicaux et subtropicaux. -Menthe poivrée : (Mentha piperita) ou (peppermint) : c‟est une plante septentrionale qui se développe bien dans des zones situées au nord du 40° parallèle. La spécialisation de certains pays dans la production de la menthe peut être résumée comme suit : . le label « menthe verte » est souvent associé au Maroc. Le reste de la production est récolté en Chine. la France et l‟ Afrique du sud . Les U. par exemple la menthe poivrée ne peut pas être cultivée au sud du 40° parallèle (Gilly. l‟Europe de l‟Est fournit certains tonnages. Au Brésil les conditions idéales pour la culture de la menthe assurent une rentabilité d‟exploitation exceptionnelle . mais la production marocaine était jadis importante et provenait essentiellement de la cueillette dans les bords de champ .1. d‟autres facteurs. interviennent pour déterminer la localisation des zones de productions. au point qu‟en France.A sont parmi les plus importants producteurs des huiles essentielles de cette menthe (10000 à 12000 ha).CHAPITRE 1: Introduction générale 1. au Japon et en Russie . Elle fait l‟objet d‟exploitations relativement importantes en Chine. elle en occupe plus de 30 000 hectares dont 90% dans la région de Panama (Huet. 1989) . Taiwan. -Menthe pouliot (Mentha pulegium) : c‟est une plante méridionale et même méditerranéenne . L‟industrie du parfum et la chimie fine en sont une illustration. sociaux et économiques. la répartition des cultures de menthe dans le monde est soumise avant tout à des impératifs pédoclimatiques parfois assez stricts .Menthe crépue (spearmint) : les U. et assurent plus de 90% de la production mondiale (2000T environ) (Gilly. et en Corée . elle est produite en Espagne.S. Une certaine "spécialisation" de ces pays est observée et concerne un nombre limité d‟espèces cultivées. Le Paraguay produit également cette menthe. notamment humains. Néanmoins.Pays producteurs de menthe_________________________________________ La production mondiale de menthe est modeste. nombreux sont les pays qui se sont orientés vers la production et la valorisation de la menthe. Tableau 1. cependant. C‟est la zone de Settat qui abrite la plus forte concentration des parcelles de menthe. pour un délai de consommation ne dépassant généralement pas les trois jours. C‟est pour cette raison que la production est livrée. Zones de production de la menthe. pour la consommation en frais.Importance de la culture de la menthe_______________________ La menthe cultivée est une plante très consommée au Maroc. pour la plupart. aussi bien en superficie qu‟en production.750 1.500 7.1. Elle est installée sur de petites superficies. Il existe. en zones hors périmètres irrigués publics. Le tableau 2 présente en outre les différentes localités de production. et fournit une production estimée à 84000 tonnes. pour s‟établir.950 800 56. réparties en zones ORMVA et en zones DPA. Les résultats rapportés en 2005-2006 (tableau 1) montrent que la menthe occupe une superficie globale de l‟ordre de 3300 ha. en frais. L‟analyse de cette répartition montre que la menthe est présente en grande majorité dans les zones DPA.550 (67%) 13920 84000 . Sa culture est traditionnellement pratiquée dans les ceintures vertes entourant les grandes villes du pays. L‟année 2002-2003 a connu un maximum de superficie (4000 ha) et un pic de production (110 000 tonnes). une régression a été amorcée. entre 1994 et 2003. qui. la figure 1 montre que ces deux facteurs ont connu une croissance continue. une certaine activité d‟exportation de la menthe. A partir de cette date. les marchés extérieurs des pays où vivent de fortes communautés marocaines. c‟est-à-dire. superficies et productions enregistrées en 2005-2006 Zones ORMVA Tadla Doukkala Loukkos Haouz Sous Total DPA Settat Casa Benslimane Fes Meknes El Hajeb Taza Marrakech Tiznit Sous Total Autres zones Total général Superficies (ha) 250 185 110 55 600 (18%) 785 620 530 100 120 45 2200 (67%) 500 3300 11 Production (tonnes) 10550 490 2300 190 13530 (16%) 40.550 2. avec un total de superficies qui approche les 800 ha et une production qui dépasse les 40000 tonnes. Concernant les superficies et les productions de la menthe.000 3. ne dépassent pas 1 ha. pour alimenter. en 2006-2007 à 2550 ha de surface et moins de 80000 tonnes de production. Les structures de conservation au froid sont inexistantes ou simplement non utilisées pour la menthe. Son usage quasi-quotidien dans l‟aromatisation du thé est associé aux us et coutumes des marocains et symbolise même la culture du pays et la générosité de son peuple.2. souvent sur de petites distances séparant la parcelle de production au lieu de commercialisation. soit 48% de la production nationale. La culture de proximité par rapport aux centres urbains explique pourquoi la production de menthe est écoulée principalement dans le marché local. C‟est le secteur de l‟arboriculture qui représente la plus forte proportion des superficies « bio » : 400 000 ha pour l‟arganier. Résultats des réalisations de l‟export de la menthe durant l‟année 2009-2010. Province de Settat. à peine 14 ha de superficie certifiée (tableau 3).00 2 885. PRODUIT Menthe biologique Menthe séchée Brisures de menthe Menthe pouliot coupée Menthe pouliot en poudre Menthe fraîche TOTAL Tonnes exportées 3. 2009). sur une superficie de 0. le poivron et le haricot. citons le chou Brocoli et le chou de Bruxelles. 12 . des superficies (ha) et des productions (en tonnes) de la menthe Les données présentées au tableau 2 montrent que l‟année 2009-2010 a enregistré un tonnage exporté de l‟ordre de 5200 tonnes (6. Ce sont probablement les cultures maraîchères qui ont présenté la plus grande diversité des cultures certifiées.2% de la production nationale en menthe).39 5 200.82 104 411 745.11 0.5 millions de dirhams. En plus des cultures qualifiées de conventionnelles telles que la tomate.65 102 224 603. D‟autres formes de menthe sont également concernées par le mouvement d‟exportation (menthe séchée ou menthe biologique) mais à des tonnages très faibles.15 7. L‟expérience pionnière concernant la menthe a été installée en 2006-2007 dans la région d‟El Brouj.81 Valeur des exportations (en dh) 85 120. L‟un des créneaux qui se présentent est le mode de production biologique.Figure 1. Cette évolution est insignifiante devant d‟autres spéculations qui ont franchi des étapes décisives vers la certification. Evolution. pour une valeur de 104.18 6 678. à l‟échelle nationale. en 2009.25 5 101. Tableau 2. d‟autres espèces maraîchères introduites plus récemment ont également bénéficié du statut « bio ». nous amènent à poser le problème de la valorisation de ce produit.21 0.14 ha (Tanji. 1560 ha pour l‟olivier et 482 ha pour les agrumes.58 La dominance de la production et de la consommation locale en frais de la menthe ainsi que la forte proportion de l‟exportation à l‟état frais de la menthe. Cette parcelle a été certifiée « bio » en 2008.70 88.93 138 044. La menthe fraîche représente 98% du tonnage exporté.00 1 954 413. Le développement de la culture biologique de la menthe a été très timide puisque le pays compte. médicinales et à parfum. De nombreuses données sont manquantes ou issues de source officieuse.Dans le grand ensemble des plantes aromatiques. En résumé. Si l‟on retranche la superficie attribuée à l‟arganier (400000 ha). 13 . et celle attribuée aux plantes aromatiques et médicinales spontanées (15 000 ha). ce sont les plantes spontanées qui sont les mieux représentées. les données relatives aux superficies « bio » sont peu précises au Maroc. la superficie revenant aux plantes cultivées en mode biologique est estimée à 3429 ha. Des plantes cultivées telles que le rosier du Dadès et le safran de Taliouine ont peu profité de cet avantage. Le chemin est encore long vers l‟exploitation valorisante des espèces végétales présentes dans différents sites et sous différents climats du pays. Ecocert. 2008). Superficie en ha 2006-07 2008-2009 10. 2001.14 0 20 193 / 12.455.50 Plantes aromatiques et médicinales Autres plantations Total général 14 . Evolution des superficies des cultures biologiques certifiées au Maroc (Kenny & Hanafi.090.000 400 000 1330 1560 184 482 0 35 0 / 11514 402 042 0 20 135 100 80 100 65 90 45 45 43 43 25 35 22 / 20 20 20 / 15 / / / 490 187 30 21 0.50 100 / 8.14 20 20 25 12 25 20 50 100 685 15000 35 150 14 / 90 193 220 418 429 Catégorie Espèce Arganier Olivier Agrumes Noyer Autres Total arboriculture Vigne Maïs doux Courgette Tomate Brocoli Haricot vert Poivron Melon Carotte Concombre Petit pois Aubergine Chou de Bruxelles Oignon et poireau Pomme de terre Autres Total maraîchage Plantes spontanées Rose de parfum Safran et verveine Menthe Bananier Fraisier Câprier Autres Arboriculture Vigne 2000-01 5000 240 250 20 10 5520 130 Cultures maraîchères 300 300 2030 0 0 0 10 0.Tableau 3. etc…) (Roger. Historiquement. elle y a pris une grande extension (Huet. C‟est ainsi qu‟en Asie. 1948). les unités existantes d‟extraction des huiles essentielles traitent un ensemble de plantes aromatiques et parfum. on cultiva Mentha arvensis qui était originaire de Chine . la culture systématique d‟une menthe sélectionnée en vue de l‟extraction de l‟huile essentielle ne débuta que vers 1750 à Mitcham.A. soit. par exemple. en particulier. En Europe. d‟une part aux Etats-Unis à partir de 1825. Tentatives d’industrialisation de la menthe au Maroc________________________ Au Maroc.. d‟autre part et progressivement dès la fin du 19ème siècle et le début du 20ème siècle.. D‟autres régions sont favorables telles que le sud de Tiflet et Khémisset. France. en général. elle fût introduite au Brésil par les Japonais vers 1936 . L‟unité moderne installée à Guisser. 1984).CHAPITRE 2 : Techniques de production de la menthe et ses huiles essentielles 2. 15 .1984). 900 tonnes environ d‟huiles essentielles. et au Japon.S. dans d‟autres pays européens (Hollande. la culture industrielle de ce type de menthe (menthe poivrée) se répandit dans plusieurs pays. a contribué à une production en huile essentielle estimée à 5 tonnes en 1946.2. au sud de Londres. le succès de la menthe Mitcham ayant provoqué une demande sans cesse accrue. en effet. les menthes constituent le 3ème marché de l‟aromatique après la vanille et les citrus. d‟autres pays multiplièrent des cultures d‟autres espèces de menthe qui semblaient mieux adaptées à leur climat. et c‟est à partir de cette époque que l‟on voit apparaître les premiers extraits aromatiques naturels (Peyron et al. Le matériel végétal était importé de la France et de l‟Algérie . Bulgarie. Cette culture se développa rapidement et constitua jusqu‟au milieu du 19ème siècle un véritable monopole (Peyron et al. Province de Settat en est un exemple. avec Maaziz. Aux U. 1972). A la même époque. la menthe est très anciennement utilisée en médecine traditionnelle. avec son sol alluvial fertile. Hongrie. Introduction ________________________ A l‟échelle mondiale.1. En Russie. Le développement de l‟industrie de distillation a été initié sous le protectorat français. la qualité de l‟huile était très bonne (Gunther. dont la menthe. 1984) . la France tenta de développer l‟industrie de la menthe dans certaines zones qui conviennent éminemment à la culture de la menthe poivrée . annuellement. Italie. Les besoins de l‟Union Européenne sont assurés par les importations à raison de 99%. Aujourd‟hui. on développa la menthe crépue d‟origine méditerranéenne et le Penny royal (une menthe pouliot). En effet. on préféra une menthe à linalol (Mentha citrata). l‟essor de la menthe est dû au développement économique procuré par l‟extraction de ses huiles essentielles et leur usage dans l‟industrie pharmaceutique et les produits cosmétiques. L‟application de la distillation pour séparer les principes odorants des plants ne date que de la Renaissance. 2. la plaine du Rharb. les grillades. Pour les marocains. les seconds boivent. les médicaments à base de menthe sont utilisés dans les cas de prurit. crèmes. rouges à lèvres. utilisé également pour l'hygiène buccale et comme antalgique dans les affections buccales ou pharyngées. toniques. boissons. L‟effet médicinal de la menthe diffère aussi en fonction des espèces. En usage local. un verre de thé à la menthe bien chaud et bien sucré pour se désaltérer. Leurs qualités sont strictement choisies en fonction de ces usages. Quant à la menthe crépue. les produits à base de menthe ont connu un développement spectaculaire avec les pâtes dentifrices. on attribue au menthol des effets spécifiques : il est antispasmodique du fait l'action du menthol sur la musculature lisse . Usage médicinal de la menthe et de ses huiles essentielles__________________ La menthe a été utilisée depuis fort longtemps en nature et pour son huile essentielle . sont valorisées en plus de l‟action aromatisante. De leur côté. Ainsi. certains composants des essences de menthe sont utilisés dans des hémisynthèses pour la fabrication de dérivés apparemment plus sophistiqués. elle stimule la sécrétion des sucs digestifs. cholagogue et désinfectant. chewing-gum. les pâtisseries à base de fromage frais. tabacs parfumés et cigarettes mentholées. les ballonnements. 16 . par inhalation). leur pouvoir rafraîchissant ou leurs propriétés médicinales. comme adoucissant et comme protecteur (contre les crevasses et les piqûres d'insectes) . Il induit une sensation de froid par stimulation des thermorécepteurs : cela explique l'impression subjective de mieux respirer (en cas de nez bouché ou de rhume. le thé à la menthe est pratiquement « une boisson nationale ». D‟un autre côté. antiseptiques. Au Moyen Orient et en Afrique. la menthe poivrée est la menthe médicinale par excellence . Alors que les premiers la transforment en sauces et en gelées pour accompagner le gigot d'agneau. elle est efficace en cas d‟inappétence et recommandée en cas de troubles gastriques et de crampes. Enfin. les gaz). bain de bouche. à toute heure de la journée. aussi bien que le soulagement d'un prurit (par application locale). tant pour leur flaveur (aromatisation) que pour leur odeur (parfumerie). carminatif. les salades. chocolats… En parfumerie et cosmétique. elle parfume le thé. limite les ballonnements et les diarrhées et stimule la sécrétion biliaire. Hippocrate et Aristote l'employaient comme anaphrodisiaque (calmant. Parmi les composantes majoritaires des huiles essentielles de la menthe. Les menthes doivent leur odeur et leur activité à leurs huiles essentielles qui ont une place particulière dans l‟ensemble des produits aromatiques d‟origine végétale.3. les besoins en produits de la menthe sont multiples. Le menthol et l'huile essentielle sont antibactériens et antioxydants. anesthésiant). La menthe est réputée pour ses propriétés aromatiques (toniques. confiseries. grâce à certaines propriétés spécifiques. C‟est ainsi que des archéologues en ont trouvé des feuilles séchées dans des pyramides d'Égypte datant du premier millénaire avant notre ère. Mais c‟est en aromatisation que sont consommés les plus gros tonnages : gommes à mâcher. En pharmacie. anesthésiques. 2. Quelques us et coutumes culinaires mondiales liées à la menthe Les Anglais et les Arabes sont considérés parmi les plus grands consommateurs au monde de la menthe. la menthe pouliot agit en tant que produit digestif. les yogourts et les légumineuses. la menthe était considérée autrefois comme une panacée (nom de déesse grecque qui veut dire « remède à tout! ».2. sirop. mousses à raser et « after-shave ». les propriétés stimulantes. fortifiantes) et digestives (utilisée pour combattre les lourdeurs.4. Dans les Caraïbes, la menthe est utilisée en pâtisserie, pour accompagner le chocolat et la framboise. En Inde, on l'ajoute aux chutneys et aux plats très épicés pour en équilibrer les saveurs. La menthe utilisée dans la préparation de légumes farcis (aubergine, tomate, courgettes et poivrons). Aux Etats-Unis, certaines marques de vin sont dégustées en présence de menthe. 2.5.Systématique et caractérisation des espèces____________________________ Etymologiquement, le mot « mentha » provient de Mintha, nom grec d'une nymphe dont s'éprit Hadès, Dieu des enfers. Perséphone, sa femme, furieuse de jalousie, jeta Mintha par terre la piétina, l'écrasa et elle se transforma en plante ; la nymphe Mintha ainsi réduite à l'état de plante, n'eut plus que son parfum pour séduire ! Dans les différentes langues, la menthe est appelée en arabe ” naanaa ” ou ”Liqama ”, en anglais ”mint ”, en hébreux ” Na‟na” ou ”menta ”, en perse ”Nanah ” ou ” nane ”, en italien ” menta pepe”, en espagnol ”Hierbabuena” ou “ Menta”. La menthe est une plante vivace qui fait partie de la famille des labiées et qui comprend environ 3000 espèces, dont certaines sont très connues (thym, lavande, romarin, basilic et autres). La systématique du genre Mentha est très complexe et l‟identification des espèces, basée uniquement sur les aspects anatomiques et morphologiques, s‟avère insuffisante. Dans son livre de médecine édité au 15ème siècle, PLATEARIUS (1486) cite quelques menthes, dans une grande confusion de description et de dessin. Les botanistes du 18ème et du 19ème siècle, LInné , Lamarck, Sole, Briquet, Graham, Smith et Baker ont tenté de caractériser les espèces de menthe. Morton introduisait la caryologie et Lawrence, la chimiotaxonomie (Gilly, 1989 ). Le genre Mentha comporte plus de 25 espèces, qui se subdivisent en sous-espèces, formes, variétés, sousvariétés, cultivars et sélections. Les possibilités d‟hybridation sont très nombreuses entre les espèces, ce qui rend celles-ci particulièrement difficiles à individualiser. La caractérisation chimique des espèces parait la plus sûre. Elle fait appel à la composition des huiles essentielles extraites à partir de ces plantes et l‟identification des composants majoritaires. Cette méthode donne lieu à des chimiotypes ou chémotypes. Cette notion fera la valeur commerciale finale de la plante cueillie ou cultivée. La menthe est une plante herbacée rustique, ayant un caractère envahissant ; elle étend son territoire par un système souterrain de stolons. Les principales caractéristiques des espèces de menthe impliquent une tige quadrangulaire, des feuilles simples et opposées et une odeur caractéristique qui se dégage par simple attouchement. En effet, la localisation des huiles essentielles est très externe. Elles se forment dans des poils à essence et se localisent dans les tissus épidermiques (Patrick, 1985). a. Principales menthes spontanées : Ces menthes ont un rendement en huile essentielle de 0,1 à 0,01 pour cent de matière fraîche. On rencontre 5 espèces principales : Mentha pulegium L. Mentha arvensis L., Mentha aquatiqua L., Mentha longifolia, Mentha suaveolens Ehr. 17 -Mentha pulegium L. (Menthe pouliot) répandue au Maroc à l‟état spontané, c‟est une plante fertile et la descendance semble assez homogène. Elle est connue comme étant une plante qui a la capacité d'éloigner les insectes. Le nom latin « pulegium » de cette espèce vient du mot Pulex = puce. Elle se distingue des autres menthes par son port étiré, ses tiges en partie couchées sur le sol, ses fleurs rosées disposées au long de la tige et des rameaux. Le calice est obstrué par des poils connivents. La plante peut atteindre une hauteur de 30 cm (Fournier, 1976). Lawrence (1980), a décrit 3 chimiotypes à partir de cette espèce. - Mentha arvensis L. appelée en France « Menthe des champs » ou « Menthe du Brésil » et en Amérique « Corn mint ». C‟est une plante à inflorescence verticillée et feuille pétiolée. Le limbe prend un aspect ovale et atteint 10 cm de long et 4 cm de large. C‟est la seule espèce native des USA. Toutes les autres espèces de menthe ont été introduites. Elle prospère dans les habitats humides. La tige dressée peut atteindre 80 cm de haut. -Mentha aquatica L. (Menthe aquatique) : plante vivace à odeur forte. Cette espèce peut croître dans l‟eau. Les feuilles ont un pétiole à limbe denté ; les fleurs sont roses ou rarement blanches (Yllera, 1969). b. Principales menthes cultivées : Ce sont des produits d‟hybridation naturelle ou issus des laboratoires d‟amélioration génétique. Les caractères recherchés sont, en priorité, une forte teneur en huile essentielle, une grande proportion en composants majoritaires spécifiques, une production améliorée en biomasse, un rendement élevé lors de l‟opération d‟extraction de l‟huile, une grande résistance aux principales maladies. -Mentha piperita L. menthe poivrée (France), peppermint (U.S.A). C‟est un hybride stérile obtenu par le croisement de M.aquatica L. et M. viridis L. (Gunther, 1948). C‟est une plante pérenne, fortement aromatique, sans poils, à feuilles d‟un vert franc allongées et munies d‟un pétiole à nervures saillantes sous forme de réseau, à inflorescence spicatée. Le rendement en huile essentielle est de 0,6 à 1,2 % de matière fraîche. Il existe de nombreuses races, dont deux sont spécialement recherchées pour la production des huiles essentielles : -Mentha piperita officinalis, forme rubescent: menthe poivrée blanche ou „white mint‟; à tiges rougeâtres, à feuilles nettement vertes, à fleurs rouge- brunes, cultivée spécialement en Angleterre ; -Mentha piperita officinalis, forme pallescens: menthe poivrée noire ou „black mint‟ ; à tige verte franche, à fleurs Blanches, très largement cultivée en Europe et USA (Digue, 1986). SOLE, en avait défini 2 „black mint‟ : la mitcham et une autre plus vigoureuse appelée la hongroise. Aucune caractéristique morphohistologique ne peut distinguer ces 3 menthes poivrées (White, Mitcham, hongroise). Gilly et ses collaborateurs (1986 ) ont montré que ce sont 3 chimiotypes différents ; la composition de leurs huiles essentielles est présenté dans le tableau 4. Il s‟agit d‟e la première récolte de Mentha piperita, cutivée dans la région de Grasse, en France. 18 Tableau 4. Composition des essences de M.piperita en % d‟huiles essentielles (GILLY , 1989 ). Chimiotypes de Rendement en Mentha peperita huile essentielle (% de matière fraîche) Pulégone 3 4 0 Menthol 38 21 38 terpène 8 5 10 Carvone 0 0 0 Black mint „Micham‟ Black mint „Hongroise‟ White mint 1,2 0,48 0,92 -Mentha viridis L. (Mentha spicata), spearmint (U.S.A), elle a plusieurs noms vernaculaires : menthe crépue, menthe douce, menthe verte (France). Elle correspond à la principale espèce cultivée au Maroc. C‟est une plante vivace, à inflorescence spicatée ; ses épis de fleurs plus étroits plus allongées et aigus ; les feuilles subsessiles opposées légèrement piquantes. Cette espèce est obtenue par de multiples croisements de plusieurs espèces de menthes (Fournier, 1987). Il existe des formes stériles et d „autres fertiles dont la descendance est relativement homogène. Par la morphologie on distingue menthe douce à feuilles lisses et à feuilles crispées ; on peut aussi distinguer les menthes à inflorescence de couleur lilas de celle d‟un blanc pur. Laurence (1980) a dénombré 3 chimiotypes correspondant à 3 variétés différentes: Scotch ou highland, Native ou américain et la variété crispata ; -Mentha rotundifolia L. : c‟est une plante de 25 à 28 cm qui a une odeur désagréable à feuilles rugueuses, sans pétioles ; le limbe est couvert de petits poils ; les fleurs se présentent en verticelles (Yllera, 1969). -Mentha citrata Ehr : ou menthe bergamote (France), c‟est un hybride stérile de M. piperita x M. aquatica qui se conduit comme la menthe poivrée. La plante est fortement aromatisée avec un léger parfum d‟orange. La plante peut atteindre 60 cm de haut et présente une inflorescence capitatée. Elle est très cultivée en Inde (Gilly, 1989). 2.6. Exigences écologiques de la menthe_____________________________________ Les études ont concerné principalement la menthe poivrée destinée à l‟extraction des huiles essentielles. a. Photopériode : A priori, la menthe verte (Mentha viridis) n‟a pas de besoin strict en matière de photopériode. Mais pour la menthe poivrée (Mentha piperita), les jours longs permettent une croissance des tiges et des feuilles et favorisent la stimulation des huiles essentielles (Gunther, 1948). Pour fleurir, cette menthe nécessite une longueur de jour de 15 à 16 heures, et qui ne peut pas être achevé au sud du 40° parallèle (Melvyn et al., 1980 ). 19 La menthe poivrée est une plante pérenne à feuillage caduc . avant de reprendre par des façons aratoires qui ameublissent tout le sol sur une profondeur de 30 cm où l‟on enfouit le fumier et les engrais de fond (P. selon l‟analyse de sol). un apport de 30 tonnes à l‟hectare s‟impose lors du labour (Patrick. c. B. Précédent cultural : La menthe est une plante vivace . Si l‟apport de celui-ci n‟a pas été utilisé sur la culture précédent la menthe. En Espagne.5 à 8 (Patrick. . Munoz (1987) conclut que le meilleur rendement est obtenu entre 1000 et 1500 m d‟altitude. goutte à goutte. Enfin. à la raie. à condition d „arroser pendant la sécheresse d‟été (Gilly. c. aspersion. L‟odeur et la flaveur sont plus prononcées en présence de températures élevées. Le seuil de 10 °C est souvent cité en tant que zéro de végétation. Préparation du champ : On pratique d‟abord un labour profond. humide jusqu‟à 900-1000m d‟altitude et en climat montagnard méditerranéen. la pomme de terre ou l‟oignon. Par l‟apport de fumier. b. il peut y avoir une destruction mécanique des racines (Gilly. En hiver il semble que les stolons soient très résistants au froid. 1989). elle peut durer jusqu‟à dix ans dans le sol. Sol : La menthe peut être cultivée dans tous les sols sauf dans les terres trop argileuses. le blé. Mg. tempéré. Techniques culturales______________________________________________ a.Fertilisation : comme toute culture. Alors que l‟irrigation localisée nécessite un sol plat et bien nivelé. mais il est plus rentable de faire une rotation après 3 ans. L‟installation de brise-vent est très bénéfique. il est possible qu‟elle-ait un léger besoin en froid. La surface de la cuvette est raisonnée de façon à ce que l‟apport d‟eau d‟irrigation soit le plus homogène possible. riches en humus et bien drainés à pH allant de 5. L‟optimum de croissance semble se situer à 25 °C. la menthe destinée à l‟exploitation industrielle est établie dans des vaseaux (sillons larges de 15 cm et profonds de 10 cm) tracés mécaniquement. K. pour autant que la fertilisation azotée et l‟irrigation soient suffisantes.7.Fumure organique : la menthe exige une richesse suffisante en matière organique dans le sol. la confection de cuvettes de forme carrée ou rectangulaire est exigée en présence de mode d‟irrigation gravitaire. La menthe poivrée cultivée dans les sols légers (sablonneux) produit une huile essentielle avec un pourcentage en menthol plus élevé que dans les sols lourds. mais. on prépare le champ selon le mode d‟arrosage choisi : bassinage. 1985). la menthe exige une fertilisation de fond et une autre en couverture. Altitude : La menthe poivrée peut être cultivée en climat montagnard. Ca. d. 1985). avec des cultures tel que. Des valeurs de 30 °C sont favorables à la croissance. -Fumure minérale : La fumure de redressement est normalement définie en fonction des résultats 20 .b. Traditionnellement. surtout si la parcelle est entourée de haies de 1 à 2 m de hauteur (plants de maïs ou autres) et disposées tous les 10 à 15 m autour des carrés de menthe.1989). Sa culture réussit particulièrement bien dans les sols profonds non compacts. on améliore la texture du sol ainsi que son pouvoir de rétention en eau. humides et froides en hiver. elle entre en repos végétatif pendant l‟hiver. Température : La menthe craint les basses températures . 2. si le sol gèle profondément et longtemps. le maïs. 25 2.60 0. 290 Kg/ha de potassium . Patrick (1985) a réalisé des essais sur la fertilisation de menthe et qui ont permis de mettre en évidence la quantité des divers éléments extraits du sol par une culture de menthe . juste avant plantation. 17 Kg/ha de magnésium. 25 Kg/ha de phosphore . Le calcul des éléments minéraux à apporter tiennent compte de la différence à satisfaire. 1983) Phosphore dans le sol (ppm) 0-20 20-40 Plus que 40 Phosphore recommandé (kg/ha) 115 à 165 75 à 115 0 Tableau 6 : Recommandations des apports en potassium à la culture de menthe en fonction des résultats dans le sol (Jackson et al.90 1. Gilly (1989) a analysé les sommités fleuries de la menthe. la partie aérienne exporte annuellement pour quatre tonnes de matière sèche à l‟hectare : 170 Kg/ha d‟azote . entre la teneur existante en réalité et la teneur souhaitée dans le sol. Mais il faut signaler qu‟il s‟agit d‟une culture destinée à l‟extraction des huiles essentielles et qu‟elle est récoltée une à deux fois par an.. 1989) : N Juste avant la plantation ou avant la sortie des pousses de la 2ème année Avec le 1èr arrosage Après la coupe en 1ère année Au labour de fin de 1ère année Au total 80 50 50 0 180 21 P2O5 0 100 50 40 140 K2O 100 100 100 350 . 130 Kg/ha de calcium .. Tableau 5 : Recommandations des apports en phosphore à la culture de menthe en fonction des résultats dans le sol (Jackson et al.30 655 72 De son côté. Un rythme des apports d‟éléments nutritifs (tableau 7) a été défini le long de l‟année par Gilly (1989). 1983) K dans le sol (ppm) 0-100 100-200 Plus de 200 K recommandé (kg/ha) 135-215 75-135 0 -Fumure d‟entretien : elles sont appréciées en fonction des exportations d‟éléments minéraux par la plante. en fertilisation de couverture. en fonction des résultats d‟analyse du sol. Pour estimer ces exportations.70 0. à Grasse en France : N% P% K% Ca% Mg% Fe (ppm) Mn (ppm) 1. Les engrais sont ensuite enfouis au moment du labour. en effet. Tableau 7 Rythme d‟apport d‟éléments minéraux (en kg/ha). Les recherches effectuées par Jackson et al.des analyses de sol. (1983) ont permis de définir les apports en phosphore (tableau 5) et en potassium (tableau 6) à la culture de menthe. d‟une culture de menthe destinée à l‟industrie d‟extraction des huiles essentielles (Gilly. Irrigation : La menthe s‟enracine peu profondément . Elle permet cependant de multiplier la menthe assez rapidement. 1989b). Dans les conditions normales. le terrain étant préparé et amendé. les trier. pour des raisons agricoles. 1980). Gunther (1985) insiste sur la nécessité impérieuse de ne jamais faire une plantation en utilisant les filets provenant directement de l‟arrachage d‟un champ de 2-3 ans en production. La fréquence des 22 . Mais il faut les prendre dans une plantation d‟un an au plus. La plantation se réalise de deux façons : soit on repique des plantes de 10 à 15 cm de haut. Selon Hornox (1983) le rendement en huile essentielle est directement affecté par la fertilisation azotée. On compte environ 1000 à 1500 kg de rhizomes pour planter une surface d‟un hectare. D‟autre part. Un hectare de menthe fournit suffisamment de stolons pour planter une surface de 7 à 10 ha (Melvyn et al. Les filets à raison de 8000 à 1200 kg/ha sont placés bout à bout dans la raie de plantation. Il est possible à recourir à la division de touffes et de transplanter des plantules de 4 à 5 cm avec un peu de rhizome. c‟est à cause de ce phénomène que la quasi-totalité de ces cultures dans le monde sont constituées à partir de plantes obtenues par multiplication de stolons qui permet de conserver les qualités primitives de la plante (Roger. 1984). elle nécessite une grande quantité d‟eau durant la saison de croissance. phosphorique et potassique. soit on enfuit sous une faible profondeur des boutures de tiges souterraines (rhizomes) appelées aussi «filets » qui se forment lors de la végétation autour de chaque pied. les laver et les planter pour obtenir une pépinière. Par ailleurs.Les essais de 1975 menés à Milly (Gilly. la fertilisation affecte la teneur des composantes chimiques des huiles essentielles de la menthe poivrée. Ainsi. les rhizomes seront placés par groupe de 3 à 4 et bout à bout qu‟on recouvre de terre et on irrigue immédiatement (Huet. l‟augmentation des doses d‟azote réduit le pourcentage de menthol et accroît celui de menthone. on réalise un clonage d‟individus présentant des caractéristiques intéressantes (Gilly. Les menthes ont une très grande facilité à s‟hybrider . Cette opération doit avoir lieu au début du printemps. e. Il est nécessaire d‟apporter 100 unités d‟azote supplémentaires après la première récolte.. on trace un sillon de 8 à 10 cm de profondeur . le menthol augmente avec des doses croissantes de potassium. En grande culture. Il est préférable de recommencer cette opération tous les deux ans afin d‟obtenir des grandes feuilles et d‟éviter la fatigue des sols.. 1972). et qui risque d‟être contaminé. Elle est peu pratiquée en grande culture du fait des soins attentifs nécessaires. 1989) ont fait ressortir des besoins de l‟ordre de 100N150P et 100 K2O pour un sol très riche en acide phosphorique et bien pourvu en potasse. recouverts de 5 cm de terre légèrement tassée.Multiplication et mise en place de la culture :La multiplication végétative est une voie de propagation incontournable lorsque l‟on est en présence d‟une plante stérile (cas de la menthe verte du Maroc) ou d‟une plante fertile dont la descendance est très hétérogène et que. la mécanisation de la plantation peut être prévue pour planter à racine nue ou filet. Les mini-mottes sont plantées à la densité de 4-6 plants/m² sur une ligne avec un interligne de 80 à 150 cm. d. Un apport azoté continu pendant la saison de croissance est important pour maintenir la croissance et le développement de nouvelles feuilles pour une production optimum d‟huile essentielle. 1980). soit environ 1500 mm/an (Melvyn et al. Cependant Ellis et ses collaborateurs (1941) ont montré que la fertilisation n‟a aucun effet sur la composition chimique de la menthe. Pour les plantations destinées à l‟extraction des huiles essentielles. Il est économique de supprimer la culture après 3 à 4 ans. on effectue une coupe tous les 40 jours en saison chaude. Entretien de la culture : La menthe industrielle est peu exigeante en matière de sarclage. et de faire une rotation. et pour une plantation de février. En présence de système d‟irrigation gravitaire. 1980). On considère que l‟irrigation devrait avoir lieu chaque fois que les 10 premiers centimètres de profondeur sont secs. le menthone et le pulégone sont responsables du parfum de la menthe. la date de coupe dépend du marché. L‟irrigation au goutte-à-goutte est de plus en plus utilisée dans les plantations modernes. g.Récolte : La récolte de la menthe consiste à couper la plante à ras. la qualité des huiles essentielles de la menthe varient.arrosages est fonction de la réserve en eau utile du sol. en fonction de la saison de croissance de la plante et. g. Période de coupe : Lorsque la culture est destinée à la production de feuilles. Pour les cultures vivrières. la menthe poivrée irriguée à la raie produit 23% d‟huile essentielle en plus que celle irriguée par aspersion . l‟odeur et la composition chimique de l‟huile de la menthe (Parker. En hiver. Mais il a été démontré que les mauvaises herbes affaiblissent la qualité de l‟huile car elles affectent négativement la couleur. lorsqu‟elles sont mouillées (Rodney. Le développement de jeunes pousses se fait en puisant dans les réserves accumulées dans les stolons. la 1ère coupe a lieu après 60 à 70 jours . d‟autre part. les racines et la base de la tige. Mais la menthe peut être irriguée à la raie ou par aspersion. D‟un autre côté. Ils apparaissent en grandes quantités dans les jeunes feuilles. 23 . par la suite. les mauvaises herbes sont le problème majeur de la production de la menthe . On considère que le menthol et l‟acétate de menthyl sont responsables de l‟odeur piquante et rafraichissante de la menthe. de l‟âge des feuilles (tableau 8). le bassinage est le plus utilisé pour des plantations dans des carrés. la menthe entre en repos végétatif. Dans ce cas. ce qui est dû à un changement de perméabilité de la membrane des glandes huileuses des feuilles. Ainsi. Les échanges gazeux (transpiration et photosynthèse) sont nécessairement réduits à zéro. Or cette dernière méthode augmente le taux d‟évaporation de l‟huile essentielle . Quatre à 5 coupes par an sont possibles. la coupe se fait de 1 à 2 fois maximum par an. binage parce que le désherbage chimique est pratiqué de façon systématique. elles entrent en compétition avec la plante et réduisent le rendement. La période optimale de coupe est possible 20 jours avant ou après le début de la floraison. La menthe destinée à l‟extraction doit avoir un pourcentage élevé en huile essentielle. Il est judicieux de choisir la fin de l‟hiver ou le début du printemps pour planter la menthe. en présence de jours longs. d‟une part. pour la menthe verte. la différence est de 34%. Leur impact est particulièrement négatif durant les premières semaines qui suivent la plantation ou juste après la récolte. Ces substances sont produites au niveau des vieilles feuilles. de préférence avec les légumineuses car les sols commencent à s'épuiser et le rendement en huile essentielle diminue d‟une année à l‟autre (Huet. 1977). f. en période de jours courts. Il a été démontré que la teneur en menthol chez la menthe poivrée atteint son niveau maximum aux alentours du stade de floraison. 1972).1. Donc. 1929) . 1984). D‟un autre côté. Séchage : En vue de la distillation. g. En fait.56 0. Au Maroc. soit environ 40 à 50 T/ha/an.38 0. la période de coupe varie considérablement avec les conditions climatiques. soit un total de 11 à 16 tonnes à l‟hectare (Patrick. on compte 5 à 6 coupes/an. Tableau 9 : Composition des essences de Mentha piperita (Gilly. Mentha piperita Rendement en % matière fraîche 1.43 2. L‟humidité est ramenée à 30% environ. soit 3 à 4 tonnes de matière sèche à l‟hectare.04 59. la menthe est riche en huile essentielle dans un climat chaud et sec. Stade de végétation Avant la floraison Sans boutons floraux Avec boutons floraux Début de floraison Pleine floraison Fin de floraison Menthol en % d‟huiles essentielles 47. le temps de la photosynthèse permet à la fois une 1ère récolte et l‟accumulation des réserves glucidiques dans les filets pour la 2ème coupe (Gilly. La matière sèche entière est composée d‟environ 60% de tiges et de 40% de feuilles.71 Pulégone Menthol Menthone Terpènes en % d‟huiles essentielles Carvone 1 récolte Mitcham (juillet) Hongrie White mint ème 2 récolte Mitcham (novembre) Hongrie White mint ère 3 4 38 21 38 61 26 - 9 41 22 9 11 - 6 5 10 4 3 - 0 0 0 0 0 0 Selon SWIFT et al. (1944).46 En culture industrielle (extraction d‟huiles essentielles).92 0. la menthe coupée subit un pré fanage de 24 à 48 heures dans le champ si les conditions météorologiques le permettent. g. Rendement : Concernant la menthe industrielle.3. La perte de poids au séchage est de 75% environ. 1985).04 6.92 59. la coupe est préférable en jour ensoleillé (Ellis et al. la récolte se fait à l-aide de petites faucilles.38 7. .68 Menthone en % d‟huiles essentielles 13.10 54. Pour la menthe destinée à la production de l‟huile essentielle.73 60.2. dans les zones méditerranéennes à hiver tempéré. 1944). mais les qualités organoleptiques de l‟essence obtenue par distillation sont différentes de celles de la première récolte (Tableau 9). les rendements sont de l‟ordre de 10 T/ha et par coupe . 1989).. 1989) .22 1. En conditions de production locale. ce qui évite un transport inutile d‟eau jusqu‟au lieu de distillation. Le séchage accroit le rendement de l‟extraction et réduit le temps de l‟extraction. Exécution de la coupe : Il s‟agit de couper toute la matière verte au ras du sol située au-dessus du sol en ne laissant que les souches. Gunther (1958) avait rapporté qu‟une deuxième coupe n‟est pas raisonnable par ce qu‟elle provoque la diminution de la vigueur de la plantation. l‟huile essentielle de menthe séchée est plus stable que celle 24 .2 0. Les tiges sont réunies en bottes. Cependant.84 0.Tableau 8 : Huile essentielle distillée de menthe poivrée à différents stades de développement de la plante (Rutovsky et al. on compte 7 à 10 tonnes de matière fraîche pour la première coupe et 4 à 6 tonnes pour la seconde. la récolte se déroule au moyen d‟une faucheuse et d‟une ramasseuse presse (Patrick. il existe une relation directe entre le rendement de l‟huile essentielle et le menthol.88 52. Elles sont extraites par le procédé de distillation.36 24. 25 . 2.6 1. 1950) Temps de distillation 1ère 40 mn 2ème 40 mn 3ème 40 mn 4ème 40 mn 2h et 40 mn Quantité de l‟huile en kg 3.26 6. Pour Mentha arvensis.35 0. type „Micham‟.5 à 5 tonnes/hectare. 1989).extraite de la menthe fraîche. Selon Ninomiya (1950). Pour Mentha piperita.00 Contenu du Menthol en % 45 63 66 72 Le rendement en huiles essentielles dépend des espèces de menthe et du site géographique de production (tableau 12).2 de matière fraîche (2. toute l‟huile essentielle est extraite (Tableau 11).4% 1.0 0.2% de matière sèche) (Gilly.18 6. La qualité de l‟huile diminue lorsque la distillation progresse . Tableau 10 : Rendement en huiles essentielles de la menthe. 63% des huiles essentielles de Mentha arvensis sont obtenus pendant les 40 premières minutes.8. en fonction de la quantité de vapeur et de l‟état initial de la plante (Gunther. Extraction des huiles essentielles Les huiles essentielles de la menthe sont contenues dans des glandes des tissus épidermiques des feuilles et des tiges. L‟huile ne peut être évaporée que s‟il y a rupture de la membrane des glandes qui les protègent à une haute température à une haute pression.3 à 0.8 à 1. ou vapo-distillation). Nature de matière à traiter Menthe fraîche Menthe semi sèche Menthe sèche Nombre de kg de vapeur/kg d’huiles essentielles 250 à 350 kg 60 à 80kg 30 à 40 kg % d’huile extraite 0. cependant ce temps va être plus long pour la matière fraîche. La quantité de l‟essence produite est inversement proportionnelle à la quantité de vapeur utilisée (tableau 10).2 à 1.5 à 3.0% La distillation de la menthe sèche nécessite en général 45 à 60 mn . soit en utilisant uniquement la vapeur d‟eau qui entraine les huiles essentielles (distillation par entrainement à la vapeur. Le séchage se fait en éparpillant les feuilles de menthe en de fines couches pour permettre la circulation de l‟air et éviter les fermentations. le rendement en biomasse fraîche est de 20 à 30T/ha et en matière sèche 1.18 100. 1950).6% 2.2 à 3. Tableau 11 : Distillation de 300kg de menthe sèche (Minomiya. un rendement de 50 à 120 kg/ha/an d‟huiles essentielles est obtenu avec un pourcentage de 0. soit par un mélange direct de la matière végétale avec l‟eau liquide portée à ébullition (hydro distillation). après 2h40mn.35 % de l‟huile totale 63. 1977). alcools…). son huile essentielle se composé de 30 à 45% de l‟acétate de linalyl (Todd et al. 20% de méthylester.5 à 0. 1972). Les principaux constituants sont des monotérpènes. 1984) . . 1980). C‟est un mélange de composés terpéniques (menthol. 4 à 7% d‟ester de méthyle (Huet. carvone. et même à l‟intérieur d‟une même espèce (Lawrence. il est composé de menthol (jusqu‟à 65%). 1984) Espèces M. 1948). 18 à 25% de menthone. viridis huiles essentielles (en %) 0.12% de menthone.3 à 1% 0.8% jusqu‟à 4% 0. C‟est un liquide incolore ou légèrement jaune verdâtre non solidifiable.  Menthe à linalol : Mentha citrata . -Mentha piperita: son huile essentielle représente la part la plus importante du marché des huiles essentielles. arvensis au Bresil M. arvensis au Japon M. avec une faible quantité de tanins et principes amers (Fournier. les localités. soluble dans l‟alcool composé de 75 à 80% de pulégone. .  Menthe à pulégone : Mentha pulegium : son huile essentielle est un liquide rouge jaunâtre d‟odeur très forte. 26 ..Tableau 12 : Rendement en huiles essentielles pour différentes espèces de menthe (Peyron et al.  Menthe à carvone : -Mentha viridis.Mentha arvensis : sont huile essentiell est très riche en menthol (70% au moins). . des sucs amers et tanins. piperita M. : son huile essentielle est riche en carvone (60 à 65%). menthol et de limonène. 1976). Mais la composition de l‟essence est variable suivant les races. arvensis en Inde M. la date de récolte etc. Le composé majoritaire de l‟huile essentielle est souvent cité avec l‟espèce de menthe pour en définir le chimiotype. Ce mélange présente une très grande diversité d‟une espèce à l‟autre.… (Gunther.7% huiles essentielles (en kg/ha) 11 à 65 20 à 150 80 à 100 12 à 20 38 à 110 Les composés des huiles essentielles sont les plus souvent analysés par CPG (Chromatographie en phase gazeuse) couplé à la spectrophotométrie de masse. Il varie beaucoup avec la provenance (Peyron et al. linalol…) et de dérivés oxygénés de terpènes (ester. On distingue :  Menthe à menthol : Le menthol est le plus recherché sur le marché des huiles essentielles de menthes. Ces travaux tiennent leur importance du caractère pérenne de la culture.K Origine du fumier ovin bovin Teneur en MO 28 à 32 % 12 à 17 % N total P2O5 K2O en kg/tonne de fumier 8. sont conventionnels. Connaissant la composition moyenne du fumier et de son origine (tableau 13). Elle abrite près de 800 ha.P. La localisation des grands producteurs de menthe dans des sites favorables est étroitement liée à l‟abondance relative des moyens de production. les travaux concernent également la confection de cuvettes ou les planches de plantation. En plus des objectifs de l‟ameublissement du sol et de l‟incorporation des engrais de fond. Le tableau 14 présente une estimation des quantités totales apportées par 30 tonnes de fumier.5 ha. on peut estimer les quantités apportées par cette source de fertilisation. Après le capital financier. Cela démontre qu‟il existe une certaine spécialisation des producteurs à la pratique de cette culture. Les travaux de Tanji (2008) ont tenté de faire une typologie des exploitations de menthe.4 2. viennent les facteurs eau et sol.2. Composition moyenne du fumier.5 4à5 2. Les exploitations dont la superficie dépasse 1 ha et atteignent même 6 ha sont nombreuses. Travaux du sol et engrais de fond_______________________________________________________ Les travaux de sol. Données générales________________________________________________________________ La région de Settat représente la principale région productrice de menthe à l‟échelle du Maroc. certes. Le fumier est apporté selon les disponibilités. en éléments majeurs N.1 à 0. 3.0 à 8. l‟apport d‟engrais organique n‟est soumis à aucune règle de redressement de la fertilité initiale du sol ou à l‟accroissement de sa teneur en matière organique. suite à des résultats d‟analyse préalable du sol. L‟analyse de Tanji (2008) a montré que la présence quantitative et qualitative de l‟eau d‟irrigation ainsi que le sol de type „Tirs‟ ont beaucoup favorisé l‟implantation de ces exploitations. en éléments nutritifs.5 à 6. sous forme d‟oxydes.CHAPITRE 3 : Analyse des systèmes de production de menthe au Maroc 3. Tableau 13.8 5à6 27 . en éléments minéraux. aussi bien en profondeur que superficiellement. exprimés en azote total et en phosphore et en potassium.5 à 3 6. Généralement. Il est toutefois recommandé d‟apporter jusqu‟à 30 tonnes à l‟hectare.1. Ces travaux ont concerné un échantillon composé de 75 exploitations et ont montré que la majorité des exploitations appartiennent à la classe 0. situées dans 20 Communes Rurales de la Région de Chaouia-Ourdigha.0 à 2. selon son origine. 2 103 kg/m3 Cv= Pourcentage de la superficie exploitée = 40% Application: 0. Apports procurés par 30 tonnes de fumier. Dans la réalité du terrain.14 selon des doses variant entre 1 à 3 quintaux à l‟hectare.15 m x 1. et qu‟il faut majorer de 16% pour tenir compte du pouvoir fixateur de l‟argile.1 % Il faut donc apporter 252 kg/ha de K2O.Tableau 14. La formule utilisée est la suivante : FF = Z x Da x Cv x (N – TS) Avec:       TS= Teneur initiale en K2O = 0.0001 x 130²) = 16.40 x 350 x 10-3 g/kg = 25. P2O5 et K2O Origine du fumier ovin bovin N total P2O5 K2O en kg/ 30 tonnes de fumier 240 à 255 120 à 150 60 à 72 75 à 90 195 à 204 150 à 180 Les données du tableau 14 montrent que ces apports sont suffisants pour entamer un premier cycle de production de menthe. Tanji (2008) rapporte qu‟une partie importante des producteurs de menthe dans la région de Settat.2 g/m² = 252 Kg/ha Le pourcentage d‟immobilisation de potassium K sera apprécié en fonction de la teneur du sol en argile. en N. Mais. les engrais sont apportés d‟une façon très approximative.2 103 Kg/m3 x 0.58 + 0.7 ‰ = 700 ppm D‟où la quantité de K2O à apporter: 700 – 350 = 350 ppm =350 mg/kg= 350 10-3g/kg de terre Z= Profondeur du sol à amender : 15 cm Superficie unitaire = 1 ha Da= Sol de densité apparente = 1.35 ‰ = 350 ppm N= Teneur finale souhaitée (norme) = 0. Mais il faut tenir des pertes potentielles de l‟azote par lessivage (surtout en présence d‟irrigation gravitaire) et aussi sous forme de gaz ammoniac.28. soit: 252 x 1. le fumier ovin étant deux fois plus riche en azote que le fumier bovin et apporte de 10 à 20% de plus en potassium. En supposant la teneur en argile du sol égale à 13%.125 x 130) – (0. c‟est-à-dire 130 ‰.0001 A² Dans laquelle A = teneur en argile en ‰ et PF= % de K2O apporté en majoration.58 + (0. On détermine alors le pouvoir fixateur (PF) du sol par la formule: PF = 1.16 = 292 ≈ 300 kg/ha 28 . dont les plus connues sont l‟immobilisation et la rétrogradation dans le sol. L‟exemple traité ci-dessous concerne le raisonnement de l‟apport de potasse.125 A – 0. La fertilisation raisonnée devrait tenir compte également des risques de perte de potassium et de phosphore sous différentes formes. l‟analyse préliminaire du sol est une étape cruciale pour décider du type d‟amendement à faire et du calcul des quantités à satisfaire. apportent un engrais composé de type 14. le pouvoir fixateur du sol est de : PF = 1. et sans aucune base de calcul. Les écartements adoptés varient en fonction du mode de préparation du sol : en présence de système d‟irrigation localisée (photo 1). de part et d‟autre de la rampe d‟irrigation au goutte-àgoutte. Plantation de la menthe en lignes jumelées. la période allant de février à avril est la plus propice. Dans les cuvettes qui seront irriguées en gravitaire (photo 2) les poquets sont écartés en tous sens de 20 à 30 cm. en vue de favoriser la reprise. Le pourcentage de réussite est lié aux conditions ennvironnementales et aux soins apportés. la plantation se fait à plat ou sur des banquettes. Plantation de la menthe dans des cuvettes. Photo 2. Les producteurs utilisent des poquets constitués de 3 à 4 tiges. La plantation fait appel à des boutures issues d‟une exploitation dont l‟âge ne dépasse pas généralement 2 ans. qu‟ils enfouissent dans le sol. Bien que l‟opération de plantation puisse avoir lieu à une date quelconque de l‟année. Photo 1. à une profondeur variant entre 20 et 30 cm.3. Il faut une durée de 50 à 60 jours environ pour obtenir l‟enracinement. généralement en lignes jumelées distantes d‟environ 30 cm et les poquets sont écartés de 20 à 30 cm sur la ligne. selon le degré d‟ameublement préalable du sol.3. Installation de la culture_____________________________________________________________ Le matériel végétal le mieux adapté aux conditions de la Province de Settat est le cultivar „El Brouj‟. en prévision à l‟irrigation gravitaire (bassinage) 29 . responsables de la fonte de semis.Dans les exploitations modernes de menthe conduite sous abri-serre dans la région d‟Agadir. pour prévenir les maladies fongiques. Le résultat est une plantation homogène (photo 4). Une bouture est une portion de tige. pour autant que la température soit maintenue autour de 25°C et que l‟humidité relative soit aux environ de 60 à 70%. en trempant la plaque alvéolée contenant les plants dans cette solution. médiane ou à la base de la tige. on fait appel à la pépinière pour le bouturage et l‟élevage des plants (photo 3). Photo 3. et pourvue de 2 à 3 paire de feuilles. d‟une longueur de 5 à 8 cm. Photo 4. Cette opération aboutit à des boutures enracinées en une quinzaine de jours. Plantation moderne de menthe sous abri-serre dans la région d‟Agadir 30 . Production de boutures enracinées de menthe. en mottes et sous abri-serre dans la région d‟Agadir La production de la menthe en pépinière offre l‟avantage de traiter les plants juste avant l‟opération de plantation. La pépinière permet en outre de faire un choix entre les plants et de ne mettre en terre que les plants vigoureux. à l‟aide d‟un produit fongicide à large spectre. prélevée dans en zone de tête. Le pic des irrigations coïncide avec des doses quotidiennes de 7. Les recommandations émanant des services de vulgarisation de l‟Université de Washington ont défini les doses d‟irrigation comme suit :    dose = 0. Les besoins annuels de la menthe poivrée sont estimés à 760 à 860 mm.5 à 9 mm. cette attitude nuit au développement des racines et se trouvent confinées dans les 20 premiers cm seulement. Il y a peu d‟informations sur la dose unitaire d‟apport d‟eau.4. Irrigation de la culture _______________________________________________________________ Il y a une perception générale comme quoi la menthe est très exigeante en eau.2 l/h. Les producteurs de la Commune Rurale d‟Ouled Said (Province de Settat) utilisent le système d‟irrigation localisée mais ne maitrisent pas les paramètres de la dose et de la fréquence des apports. On dénombre environ 10 irrigations en moyenne entre deux coupes en période chaude et 4 apports en moyenne entre deux coupes en période froide. 2008). L‟irrigation d‟un hectare nécessite environ 15 à 20 heures vu le faible débit des motopompes.  Conduite en ligne et goutte-à-goutte. La dose d‟irrigation sera ensuite calculée en fonction du coefficient cultural (Kc) qui traduit le degré de couverture du sol par la culture. Dans la région de Settat. La pratique de l‟irrigation devrait favoriser le développement de système racinaire profond (au moins jusqu‟à 60 cm).  Il y a donc 2500 mètres linéaires par secteur .  Quatre secteurs d‟irrigation.  Débit disponible = 15 m3/heure  Goutteurs écartés de 20 cm. L‟apport d‟eau raisonné devrait être basé sur la détermination quotidienne de l‟évapotranspiration de référence (ETo).55 ETo en Mai Dose = 0. les producteurs affirment que l‟irrigation est pratiquée à raison de 1 fois par semaine en période chaude et 1 fois par quinzaine ou par mois en période froide. L‟exercice suivant permet de mieux appréhender cette problématique : Données :  Exploitation de menthe de 2 ha.65 ETo en juin La dose d‟irrigation sera égale à ETo (Kc = 1) lorsque la plante aura atteint une hauteur d‟environ 15 cm.  Rampes d‟irrigation écartées de 1 m. Concernant la fréquence des apports. Les recherches qui ont été menées à l‟Université de Washington aux USA ont montré que les racines de menthe peuvent extraire l‟eau même à partir de 1 m de profondeur. La hauteur annuelle des apports hydriques sont estimés à 1500 mm. d‟où 6 l/mètre linéaire de rampe . la majorité des producteurs de menthe pratiquent l‟irrigation gravitaire (Tanji.45 ETo en Avril Dose = 0.  Pluviométrie horaire fictive = 15000 l/h ÷ 2500 m² = 6 mm/heure 31 . avec un débit 1. chacun de ¼ ha.3. Ce qui pousse les agriculteurs à la sur-irrigation. Exécution de l‟irrigation:         ETM = besoin en eau= dose = Kc x ETo Kc = 0.9) On définit la dose nette= 1.5% N) o MAP (11% N et 55% P2O5) o Sulfate de potassium (50% K2O) Quantités d‟engrais à apporter (en kg/ha/semaine) L‟application d‟une simple règle de trois permet de calculer les quantités d‟engrais à apporter.5 mm/jour Durée d‟irrigation = 1.25 1.5. en moyenne.26 heures = 16 minutes Puisque l‟exploitation est divisée en 8 secteurs (2 ha).4 mm/jour La dose peut être précisée en tenant compte de l‟efficience du système d‟irrigation (0. il faut donc environ 130 minutes (2 heures et 10 minutes) pour irriguer l‟ensemble des parcelles. 4 coupes par an. K2O 87 K2O 8. sources de deux éléments minéraux majeurs (cas du MAP.25 Quantités à apporter par semaine (en kg/ha): N P2O5 4.4 / 0. Fertilisation ________________________________________________________________________ Après la plantation et la première coupe (qui n‟est pas toujours de bonne qualité).7 x 2 = 1. à 90 jours en période froide). soit 10 semaines Besoins calculés en éléments nutritifs pour tout le stade (en kg/ha)): N P2O5 42. Un cycle peut être considéré comme étant la durée séparant deux coupes successives. la période séparant deux récoltes est fonction des conditions environnementales (elle peut varier de 50 jours en période chaude. telles que le romarin et le thym. Si les besoins annuels de la menthe en éléments majeurs sont de l‟ordre de (en kg/ha) : 170 N. 25 P (c‟est-àdire 57 P2O5) et 290 K (soit 348 K2O) et que la culture compte.5 14.9 = 1.5/6 = 0. apportant à la fois azote et phosphore).7 (culture ne couvrant pas totalement le sol) ETo = 2 mm en journée relativement fraîche ETM = 0.7   32 . 3 .(tableau 15). Les apports annuels seront donc divisés en 4 quantités égales. en fonction des engrais disponibles et en tenant compte des engrais binaires. En fait. Exercice pratique de calcul :      Stade considéré : entre 2ème et 3ème coupe Période : Mai à Juillet Durée : 70 jours. la fumure de couverture de la menthe est régie par la périodicité des récoltes.425 Engrais disponibles: o Nitrate d‟Ammonium (33. Ce modèle est appliqué à toutes les cultures pérennes soumises à un rythme de coupes successives. il n‟y a pas de problème d‟incompatibilité pour mélanger les trois types d‟engrais.59 kg 17.33 14.4 x 2 = 34. le tableau 16 permet de calculer le volume minimal de la solution-mère à préparer. en N. P2O5 et K2O Engrais Nitrate d‟ammonium MAP Sulfate de potassium  11.80 63.11 23.4 kg N 3.84 x 2 = 23.59 x 2 = 5.285 1.965 0. pour solubiliser les quantités calculées des engrais.Tableau 15.66 Kg/500 l= 0. Quantités d‟engrais à apporter (en kg/ha/semaine) et quantités d‟éléments minéraux.7 P2O5 K2O Quantités d‟engrais à préparer pour une semaine et pour l‟exploitation de deux hectares (exemple du paragraphe « irrigation »: Ammonitrate : 11.5 g/l (elle doit être < 2 g/l) . Mode de calcul du volume minimal à prévoir pour la solution-mère. D‟un autre côté. Tableau 16.92 0.00 316.69 Le volume minimal de solution à préparer sera de 342 litres.425 8.68 kg MAP : 2.127 kg/l = 127 Kg/m3 = 127 g/l (cette concentration devrait être < 150 g/l) Le taux d‟injection r sera : r = Cf/ Cm = 1.5 / 127 = 0.   Puisque la concentration de la solution-mère (Cm) est de 63. Engrais Solubilité des engrais à 20°C (en kg/l) Quantité à apporter en kg Volume minimal (en l) pour solubiliser l‟engrais Nitrate d‟ammonium MAP Sulfate de potassium Total 1.84 2.37 0.012 = 12 ‰ 33 . Calcul du taux d‟injection (r) : il sera fonction de la concentration finale (Cf) désirée de la solution-fille : Cf désirée = 1.68 5.66 kg  Quel volume minimal de la solution-mère faut-il prévoir pour solubiliser les engrais En se référant au degré de solubilité des différents engrais en fonction de la température. Ce volume sera majoré d‟environ 33%.36 342.8 kg Total: 63. pour devenir 500 litres.18 kg Sulfate de Potassium : 17.66 12.18 34. Quelques extraits de cette note sont résumés à l‟annexe 1 de ce document. Les charges sont réparties sur une durée d‟exploitation 34 . Tanji (2009) a préparé une note très intéressante qui trace. La différence est normale lorsqu‟elle se situe dans un intervalle de ±10%.85 = 1.85 x 0. Valorisation de la menthe ____________________________________________________________ La prise de conscience des marocains vis-à-vis des effets dangereux des résidus de pesticides dans la menthe en particulier est telle que la consommation de cette espèce est aujourd‟hui fortement compromise. Les producteurs de menthe ignorent dans leur grande majorité toute procédure de calcul de solutions nutritives.65 dS/m et Cf = 1.85 Dans laquelle : ECfinale = EC désirée au niveau du goutteur (en dS/m) ECinitiale = EC naturelle de l‟eau d‟irrigation Application numérique : EC initiale = 0. Tanji (2009) a dressé un tableau présentant les postes de dépenses annuelles relatives à cette culture ainsi que la marge bénéficiaire qui en découle (annexe 2). la fertigation est une technique qu‟il faut mener avec soin et qui nécessite un minimum de manipulation de calcul.012 = 216 l/heure Il reste à contrôler la conductivité électrique de la solution-fille.5 – (0. et encore moins au niveau de la solution de drainage. Cette valeur pourrait différer légèrement par rapport à celle prévue. c‟est-à-dire au niveau du goutteur. 3.6. En conclusion. Le mode de production le plus recommandé est le « biologique ». le recours à des méthodes respectueuses de l‟environnement est sine qua none du développement de la culture de la menthe.85 = [1. Pour redorer le blason de ce produit et encourager la demande. les étapes à suivre et les techniques à apporter pour conduire la menthe en mode biologique. On utilise la formule liant la concentration (en g/l) à la conductivité électrique (en dS/m) : Cf (en g/l) = (ECfinale – ECinitiale) x 0. C‟est un processus qui impose l‟application de règles strictes contenues dans un cahier de charges. d‟une façon très simple.65) ] /0.65 ECinitiale ) / 0. Coût de production et rentabilité_______________________________________________________ Pour une culture de menthe conduite en mode biologique.12 est la conductivité que l‟on doit mesurer normalement au niveau de la solution nutritive débitée au niveau du goutteur.5 g/l EC finale = (Cf – 0.Calcul du débit d‟injection (Qinj) :  Qinj = Débit disponible x taux d‟injection (12‰) = 18000 l/heure x 0. Ils ne disposent en outre d‟aucun moyen de vérification de la salinité au niveau du goutteur.7.12 dS/m La valeur de 1. 3. 35 . l‟achat de plants certifiés de menthe. l‟incorporation au sol de fumier juste après la coupe (5 journées de travail). auxquelles il faut ajouter les frais de location de 1000 dirhams du tracteur pour les travaux du sol et le traçage des lignes de plantation. Le prix de vente est estimé à 12 dh/kg. l‟irrigation. la marge bénéficiaire est d‟environ 41000 dh en première année et 65000 dh en seconde et en troisième année.de trois années et les recettes sont relatives à 4 coupes par an. Ce poste nécessite 365 journées de travail . les équipements de matériel d‟irrigation (le puits étant exclu).  Les recettes sont calculées sur la base d‟un rendement de 2 kg/m².  Les dépenses relatives aux frais de main d‟œuvre sont de l‟ordre de 23240 dirhams.  Dans ces conditions. En conclusion. le matériel de traitement phytosanitaire. Le total serait de 24240 dh  Les dépenses qui sont amorties en trois années d‟exploitation concernent l‟aménagement d‟un hangar de rangement des outils. soit 20 tonnes /ha. la détection des maladies et ravageurs et l‟entretien régulier de la parcelle. les travaux d‟entretien (10 journées de travail/semaine x 52 semaines/an = 520 journées de travail/an) et les travaux de récolte (10 ouvriers x 20 jours x 4 coupes/an = 800 journées de travail). le coût de production de 1 ha de menthe biologique ne diffère par rapport à la menthe conduite de façon conventionnelle que par quelques postes de dépenses dont les frais de certification et les frais de lutte phytosanitaire. Ce travail est généralement effectué par le producteur lui-même ou bien confié à un membre de sa famille . avec trois récoltes en première année et 4 récoltes en seconde année. le coût de production est estimé à environ 313000 dh/an. les travaux de plantation proprement dite (10 journées de travail).  Dans ces conditions.  Les frais de certification estimés à 30000 dh sont également amortis en trois années. Les recettes globales sont donc de l‟ordre de 720000 dh en première année et 960000 dh en seconde et en troisième année. Les principaux renseignements tirés de tte analyse sont les suivants :  Les frais de main d‟œuvre impliquent essentiellement : .Les techniques culturales exigeant une main d‟œuvre importante. .Un ouvrier permanent chargé de la surveillance de la culture. telle que l‟épandage de fumier avant plantation (5 journées de travail). Le prix de vente est supposé naturellement supérieur pour le premier cas. La réalité de terrain montre combien le prix de vente varie (du simple au quintuple) en fonction de la loi de l‟offre et de la demande. à savoir.D‟ailleurs les mêmes espèces de noctuelles ont été rapportées dans les régions du Gharb et Saiss avec en plus l‟espèce Spodoptera exigua. La période de risque se situe à partir du mois d‟avril mais la pression du ravageur peut s‟aggraver en été par temps sec et chaud. ce qui menace l‟avenir de tout le secteur . ceux menés par El Housni et al. ( 2009) dans le Gharb et le Saiss sans parler des travaux non publiés et qui souvent font l‟objet d‟exposés ou matière de vulgarisation mais dont le contenu reflète une connaissance approfondie des problèmes auxquels se heurtent la culture menthe au Maroc. 4.1. Introduction : Au Maroc l‟étude de la faune et la flore associée à la menthe a fait l‟objet de plusieurs travaux scientifiques . l‟oidium et la rouille. les pucerons. Photo 5 : Dégâts de noctuelles sur menthe 36 .1 Importance des dégats Trois espèces ont été mises en évidence dans la région de settat suite à l‟usage des pièges à phéromones Helicoverpa ( heliothis) armigera . 2008). Les noctuelles a.2. Berrechid) et au Saiss-Tafilalet (Ain Jemma. La culture de la menthe gagne de plus en plus de l‟interét depuis que l‟opinion publique a pris connaissance de la dangérosité de certaines pratiques phytosanitaires effectuées inconsciemment par certains producteurs de menthe. Had soualem . Ces espèces sont toutes polyphages.2 Problèmes phytosanitaires faisant l’objet d’interventions chimiques 4. Spodoptera littoralis et chrysodeixis chalcytes ( Badr et Raki. Les dégâts sont causés surtout par les larves de ces lépidoptères qui s‟attaquent aux feuilles (photo 5). Les prospections faites dans la région de Chaouia-Abda (El Brouj et ouled Said. Alors que les mauvaises herbes font l‟objet dans la quasitotalité des exploitations de desherbage chimique. on cite essentiellement les travaux menés par Tanji (2008) à Chaouia Abda (région de Settat).1 Ravageurs a. les noctuelles avec trois espèces reportés.CHAPITRE 4 : Protection phytosanitaire de la menthe 4. douar Riafaa) ont montré que quatre problèmes phytosanitaires majeurs font l‟objet d‟interventions chimiques. sachant que dans cette même région. Les interventions se font à titre curatif à l‟observation des premières morsures de chenilles sur les feuilles ou des larves. Ces chenilles ont été aussi rapportés par El housni ( 2009) dans la Saiss. les producteurs ont acquis la technique de déceler la présence de ces larves pendant la journée en dessous du feuillage au niveau de la partie inférieure de la plante. disposées sur chacun de ses côtés. qui passe par 5 stades larvaires. verte à brune. constituent le problème majeur sur menthe aux yeux des agriculteurs dans la région de Settat (photo 6 ). En effet la culture ne bénéficie pas que peu de soin entre mai et juin puisque chaque année à cette période de l‟année on assiste à une chute des Prix (région de Settat). 37 . Les chenilles arpenteuses appelé vernaculairement “ lastik” . En absence de produits pesticides homologués pour un quelconque usage sur la menthe. se reconnait facilement grâce aux bandes claires et longitudinales. Le choix des matières actives la fréquence des interventions et par suite le nombre de traitements insecticides contre les noctuelles dépend surtout de la destination de la production (marché local ou exportation) et par suite de la rentabilité de la culture. En effet. Il faut noter que le choix des matières actives ne prend pas en considération leur mode d‟action biochimique en vu d‟éviter ou surmonter le problème de résistance aux insecticides (Tableau 18). certains agriculteurs s‟adonnent à l‟activité l‟exportation de la menthe à travers des intermédiaires entre décembre et début mai. Donc l‟attitude en matière de pratiques phytosanitaires diffère selon la destination de la production et la notion de délai d‟avant récolte revêt une grande importance aux yeux des producteurs pour la menthe exportée. Photo 6 : Chenilles arpenteuses (espèce indéterminée) rencontrées sur menthe à Settat a. En moyenne 3 à 4 traitements sont effectués contre les noctuelles pour les coupes coïncidant avec la période de pression de ces ravageurs. les producteurs recourent à des insecticides qui sont d‟achat libre chez les revendeurs d‟intrants agricoles.La chenille d‟ Heliothis armigera. à espèce indéterminée en l‟absence d‟adulte.2 Méthodes mises en œuvre par les producteurs La lutte contre les noctuelles est exclusivement chimique. D‟après la déclaration des agriculteurs plusieurs matières actives sont d‟usage et ces matières actives sont connues par leur performance contre les noctuelles sur d‟autres cultures telle que la tomate (Tableau 17). agit au niveau du système nerveux central des insectes en perturbant les échanges sodiques Déltaméthrine Pyrethrinoides (modulateurs) 3. agit au niveau du système nerveux central des insectes en perturbant les échanges sodiques Cypermethrine Pyrethrinoides (modulateurs) 3.Vitnam 20 Lannate 25 WP. agit au niveau du système nerveux central des insectes en perturbant les échanges sodiques Lamda cyhalothrine Pyrethrinoides (modulateurs) Chlorpyriphos ethyl organophosphorés 1.5 L/hl 250 cc/hl 0.Tableau 17 : Matières actives et spécialités commerciales correspondantes les plus utilisées contre les noctuelles à Chaouia et au Saiss Délai d’avant récolte rapporté sur spectre d’autres cultures en d'action jours matière active Spécialités commerciales utilisées Dose 1 à 30 Cypermethrine Déltaméthrine Arrivo 25 EC Decis Fluxx. mouche blanche 7 à 14 Tableau 18: Mode d‟action biochimique des insecticides utilisés contre les noctuelles et leur classification selon l‟IRAC matière active mode d'action biochimique 3. Salvador 25 WP 300 cc/hl 100 cc/hl 0. aleurodes Lamda cyhalothrine Chlorpyriphos ethyl 3 à 33 21 à 45 Noctuelles Noctuelles Noctuelles Endosulfan Indoxacarb Méthomyl 15 à 21 3 à 10 Noctuelles. pucerons Noctuelles Noctuelles. inhibiteurs de l'acetylcholinesterase groupe chimique IRAC code 3A 3A 3A 1B 2A 22A 1A 38 .15 EW Karate 5 EC Chlornox Dursban 75 WG endosulfan 35 Avaunt 150 SC Jadarme 25 WP Lannate 20 L . GABA.75L/ha 80 g/hl 75 cc/hl 25 cc/hl 150 g/hl 150 à 250 cc/hl 180 à 200 cc/hl 3à7 Noctuelles.cannal sodiul ( antagoniste) Indoxacarb Indoxacarb 22: Bloqueur au niveau du cannal sodium Méthomyl carbamates 1. inhibiteurs de l'acétylcholinesterase Endosulfan Organochlorés 2. Decis expert Decis Protech 0. pucerons. c. Les symptômes consistent à des tâches jaunes sur les jeunes tiges et des points bruns rouges sur la face inférieure des vieilles feuilles. . le cypermethrine et le chlorpyriphos sont appliqués par un pulvérisateur à dos. sauf qu‟il faut prendre en considération la systémie du produit. Ovatus menthastri. Pyrausta aurata. Les pucerons Ce sont des ravageurs à suivre car fréquemment les agriculteurs assistent à des pullulations surtout en été. La rouille se développe par temps frais en automne et au printemps (photo 8).2. Rouille La rouille est une maladie cryptogamique causée par Puccinia menthae. Généralement on utilise un des produits listés dans le tableau. a. les adultes laissent des criblures rondes assez caractéristiques et différentes de celles provoquées par les chenilles défoliatrices. Frankiniella occidentalis mais qui sont méconnus jusqu‟ici par les producteurs du moment qu‟il ne causent pas de dégâts notables 4.b. 39 .2 Maladies cryptogamiques Les deux maladies les plus importantes sur la menthe sont la rouille et l‟oïdium. Chrysolina menthastri (photo 7) : Occasionne de sérieux dégâts sur la menthe. Photo 7 : Chrysolina menthastri sur menthe d. En effet dans le cas ou des produits non systémiques tels que le delthamethrine . Autres ravageurs à suivre D‟autres ravageurs ont rapportés sur menthe par El housni (2009) cas d‟Agrotis ipsilon. les pucerons restent hors atteinte engendrant ainsi un effet aphicide faible. Il se développe à une humidité qui se situe entre 50 et 90% et une température allant de 10 à 35 °C. Comme pour le cas des insecticides. D‟une part on des anti-oïdiums spécifiques appartenant au groupe chimique des triazoles et qui sont des inhibiteurs de la synthèse de l‟ergostérol (stérols entrant dans la composition des membranes des champignons). les délais de carence pour ces produits ne sont pas établis pour le cas de la menthe en l‟absence d‟une limite maximale de résidus nationale. il s‟agit de l‟azoxystrobine qui appartient au groupe des strobilurines qui se distingue par leur effet inhibiteur du processus respiratoire.3. Les fongicides communément utilisés par les agriculteurs sont de deux types. Ortiva 25 SC… Topas 100EC Hexa 5 SC Bayfidan EC 250 Spectre d’action Dose d’utilisation Délai de récolte rapporté sur d’autres cultures 7 à 30 3 à 30 7 à 30 3 à 30 3 à 28 jours Difenoconazole Azoxystrobine penconazole Hexacnazole triadimenol rouille rouille. A côté un autre produit d‟usage courant contre la rouille mais qui peut agir contre l‟oïdium. Oïdium L‟oïdium est caractérisé par un feutrage blanc.b. C‟est pourquoi on va prendre quelques valeurs de DAR rapportées sur d‟autres cultures rien qu‟à titre indicatif (Tableau 19). Les feuilles se dessèchent et tombent (photo 9). A l‟exception du difeconazole qui actif contre la rouille. …etc. oïdium oïdium oïdium Oidium 500cc/ha 50 cc/hl 15 à 25 cc/hl 50 cc/hl 50 cc/hl 40 . Photo 8 : pustules de ouille sur feuilles de menthe Photo 9 : oïdium sur feuille de menthe 4. Tableau 19 : Produits antifongiques utilisés sur menthe contre la rouille et l‟oïdium Matière active Spécialité commerciale Score 250 C. d'aspect farineux qui couvre la surface des feuilles. Méthodes de lutte mises en œuvre pour lutter contre les maladies de la menthe La lutte contre l‟oïdium et la rouille sur menthe est essentiellement chimique. généralement les agriculteurs attendent à ce que ces plantes adventices atteignent une hauteur d‟environ 30 cm pour procéder au premier binage à la sape. il parait que le liseron est l‟espèce la plus envahissante des parcelles et même leurs alentours (photo 10) Photo 10 : Envahissement des parcelles de menthe par le liseron Comme le montre la photo 10 (à gauche) les adventices apparaissent quelques jours après la plantation de la menthe. Ces mauvaises herbes sont utilisées pour l‟alimentation du cheptel. Problème des mauvaises herbes Suite à une étude d‟enquête effectuée par Tanji (2007). quatre espèces monocotylédones ont été recensées comme espèces compétitives pour la menthe:     la sétaire verticillée (setaria verticillata) le chiendent pied de poule ( cynodon dactylon) le souchet rond ( cyperus rotundus) L‟ivraie raide ( lolium rigidum) Alors que pour les adventices dicotylédones. 41 .) les amarantes (Amaranthus sp.4.3. Mais.) la morelle à feuilles d‟Elaeagnus D‟après les prospections faites aussi bien dans la région de Settat que dans le Saïs. cinq espèces sont considérés comme redoutables par les agriculteurs à savoir :      le liseron des champs (Convolvulus arvensis) le pourpier ( Portulaca oleracea) les chénopodes (Chenopodium sp. S‟il s‟agit de Europe. bien étalées et ne présentant pas de nécroses ou de morsures d‟insectes. ayant un profil toxicologique. ils doivent être inscrits à l‟annexe1 (Directive 91/414/CE). Pour ce faire ils ont du recourir à l‟utilisation des pesticides et ce sans connaitre à priori les conditions d‟application sur cette culture puisque aucun pesticide n‟a jamais été homologué sur cette spéculation pour un quelconque usage.2 Nécessité d’homologation des pesticides sur la menthe Parmi les premières actions à entreprendre c‟est l‟incitation des professionnels à procéder à l‟homologation de certaines matières pesticides. Cas des insecticides contre les noctuelles et outils de lutte intégrée Par analogie à ce qui se pratique sur d‟autres cultures telle que la tomate.1 Introduction Au Maroc les tentatives d‟intensifications de la culture de menthe surtout dans la région de Settat pour conquérir les marchés extérieurs a amené les producteurs à mieux soigner leurs cultures pour présenter un produit de qualité . efficace pour les ravageurs visés. on propose à ce que la lutte soit basée sur le suivi de la dynamique des populations de ces ravageurs à travers l‟installation des pièges à phéromones. feuilles vertes. Dans le cas des noctuelles et particulièrement pour les principaux espèces identifiées. Donc il y‟a nécessité d‟examiner les pratiques phytosanitaires et de faire les études qui s‟imposent afin de remédier aux problèmes qui découlent de l‟utilisation anarchique des pesticides sur cette culture. 42 . type Delta ( photo 11) . écotoxicologique intéressant et ayant démontré une bonne efficacité sur d‟autres cultures contre des maladies et des ravageurs similaires à ceux de la menthe. existant déjà sur le marché. 5. Par-dessus tout.1. durant la période à risque qui débute en printemps. non néfastes pour les auxiliaires et les organismes non ciblés. De même il faut mettre à profit certains essais d‟efficacité conduits par les services de l‟ONSSA (Badr et Raki.CHAPITRE 5 : Problèmes liés à l’utilisation des pesticides sur la menthe et solutions proposées 5. les produits candidats à l‟homologation doivent être homologués dans les pays vers lesquels se font les exportations de menthe. 5. les insecticides prometteurs seront ceux compatibles avec la lutte intégrée. 2008).2. et à effet résiduel faible pour avoir une très grande flexibilité d‟utilisation durant tout le cycle de production. peuvent nous donner une idée sur le dégrée d‟infestation sans prétendre pouvoir corréler les captures et les dégâts observés.2. cette première intervention est mieux positionnée sur la base des pontes.Spinosad. 5. Azadirachtine A (extrait de Neem) qui peut être utilisé aussi en culture biologique. selon le nombre de males capturés. ce qui ne permet pas à beaucoup de produits tels que les pyréthrinoides ( produits non systémiques) à atteindre la cible vu la forte densité des plantes qui ne fait qu‟augmenter du cycle en cycle de production et d‟année en année ( production généralement sur 5 ans avec 4 coupes par an). Donc i. il faut envisager l‟homlogation de strobilurines cas de l‟azoxystrobine et de produits à base de soufre. sont les produits à base de Bacillus thuringiensis qui peut aussi etre utilisé en culture de menthe biologique. à coté de la possibilité d‟homologuer des triazoles des deux types (IBS type 1 et IBS type 2) tels que le cas du triadimenol et du spiroxamide. D‟après notre expérience encourue sur tomate industrielle de plein champ. D‟après les déclarations des producteurs.3 Techniques d’application des pesticides et densité de plantation Pour la menthe un autre facteur d‟une importance primordiale et qui conditionne la réussite des traitements.Photo 11 : piège delta avec capsule de phéromone déposée sur plaque engluée Ces pièges permettent de déceler les premiers vols du ravageur ce qui permet de bien positionner la première intervention chimique. l‟utilisation intensive et presque exclusivement des triazoles laisse supposer qu‟il y‟a un risque réel de résistance aux fongicides et qu‟il importe de suivre la performance de ces matières actives dans la pratique. En effet la quasi-totalité des producteurs utilisent des pulvérisateurs à dos ( photo 12) vu la petitesse des parcelles. Parmi les produits ayant un profil toxicologique et écotoxicologique intéressant et qui peuvent bien contrôler les jeunes stades larvaires de ces noctuelles. un biopesticide qui peut éventuellement palier au problème de résistance aux qui sont largement utilisés sur menthe. 5. ceux parmi eux qui se sont procuré un pulvérisateur motorisé à lances ont pu obtenir des résultats meilleurs et même réduire le nombre de traitements. Par la suite ces pièges.2 Cas de des fongicides anti-oïdiums et antirouille Dans le cas de de l‟oïdium. D‟autres matières actives qui présentent en plus d‟autres caractéristiques importantes telles que la systémie c‟est le cas du methomyl et du flubendiamide. c‟est la technique d‟application de ces pesticides. 43 . les résultats soient tout simplement comparés aux LMR du Codex Alimentarius de la FAO 44 . Pour ce faire. fixée conformément au règlement. tels que les produits de conversion et de réaction. et le Codex. est „‟toute substance déterminée présente dans les aliments.org.ma) une base de données LMR mise à jour régulièrement. Les exportateurs de menthe.1 Résidus de pesticide Un résidu de pesticide. les métabolites et les impuretés que l'on considère comme ayant une importance sur le plan toxicologique. 5. Ce terme englobe tous les dérivés d'un pesticide. Les exploitants désirant exporter doivent se conformer à la réglementation des pays destinataires et plus particulièrement en matière d‟autorisation et de Limite maximale de résidus (LMR). l‟EACCE a mis à leur disposition sur son site web (www. et les aliments obtenus à partir des produits qui répondent aux LMR applicables sont réputés acceptables sur le plan toxicologique.4.eacce. Au Maroc.4 Problèmes de résidus de pesticides sur la menthe 5. l‟Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations (EACCE) est l‟organisme compétent pour contrôler l‟usage des pesticides appliqués sur les denrées alimentaires destinées à l‟exportation.2 Limite maximale applicable aux résidus (LMR) Selon le règlement CE n° 396/2005. Bien que l‟on ne dispose pas de LMR nationales. les denrées agricoles ou les produits pour l'alimentation animale à la suite de l'utilisation d'un pesticide. sur la base des bonnes pratiques agricoles (BPA) et de l'exposition la plus faible possible permettant de protéger tous les consommateurs vulnérables‟‟. la procédure habituelle veut qu‟en l‟absence de LMR. Elle établit la liste des matières actives pour l‟UE. Le Codex adopte presque la même définition avec une expression différente: Les LMR sont fondées sur des données concernant les BPA. une LMR est une „‟concentration maximale du résidu d'un pesticide autorisée dans ou sur des denrées alimentaires ou aliments pour animaux. selon le Codex Alimentarius. savent désormais que l‟usage de toute matière active non autorisée ou tout dépassement des seuils tolérés de résidus seront sanctionnés par le refoulement du lot en entier à leur frais. l‟USA.4.Photo 12 : remplissage d‟un pulvérisateur à dos par une bouillie de produit phytosanitaire (mesures de protection absentes) 5. L‟absence de LMR juridiquement contraignantes nuit au suivi des contrôles positifs. on pourra dire que le système de contrôle des résidus de pesticides est efficace dans la mesure où toute denrée végétale exportée passe obligatoirement par des établissements de conditionnement homologués. 5. une sorte de guide des bonnes pratiques et de normes en matière de sécurité alimentaire.et de l‟OMS (pour les pays du codex cas du Maroc). Ces laboratoires sont outillés de moyens humains et matériels pour pouvoir effectuer entre autres les analyses de résidus de pesticides afin de garantir le respect des réglementations sanitaires et phytosanitaires exigées à l'exportation (LMR).4. Au niveau national. Pour les denrées alimentaires d‟origine végétale destinées à l‟exportation. un nombre limité d‟échantillons sont prélevés sur le marché afin de détecter la présence de résidus de pesticides. Figure 2 : laboratoires d‟analyse de pesticides de l‟EACCE au Maroc 45 . le Sud et l'Oriental (Figure 2).3 Système de contrôle des résidus de pesticides au Maroc l‟EACCE dispose d'un réseau de laboratoires couvrant le Centre. Donc en absence d‟un registre officielle les inspecteurs européens ont jugés difficile le contrôle de la commercialisation et de l‟utilisation des produits phytosanitaires au Maroc 46  .4. d‟autre part.4. de cypermethrine ou d'autres pesticides C‟est ainsi que. dans le cadre du règlement 882/2004 du Conseil de l‟UE. les experts de l‟OVA ont fait connaitre à la partie Marocaine les quelques remarques qui suivent :   Un nombre élevé d‟échantillons de menthe excédaient les LMR des pays de destination. Les registres relatifs à l‟utilisation des produits phytosanitaires par les producteurs de menthe font défaut. d'endosulfan. Cet office contribue ainsi au maintien de la confiance des consommateurs dans la sécurité des aliments qui leur sont proposés. des contrôles et inspections sur place afin de vérifier la conformité aux exigences requises en matière de sécurité et d'hygiène alimentaire tout au long de la chaîne de production. que ce soient dans les États membres ou dans les pays exportant vers l'Union européenne 5. d‟une part. portant sur le contrôle du système mis en place par le Maroc pour le contrôle des résidus des pesticides dans les denrées d‟origine végétale exportées vers l‟Union Européenne. L‟Office alimentaire et vétérinaire (OAV) de la commission européenne est chargé de veiller au respect par les États membres et les pays tiers des législations communautaires vétérinaires. Pour cela. 5. qui établit l‟obligation de tenir des registres pour les denrées alimentaires importées dans l‟UE. une limite générale applicable de 0.01 mg/kg lorsque aucune LMR particulière n‟a été fixée. Ceci est en contradiction avec les prescriptions du règlement communautaire 852/2004. Ces limites maximales de résidus (LMR) comprennent.5. phytosanitaires et d'hygiène des denrées alimentaires.4.6 Constatations faites par l’OAV sur le système de contrôles des résidus de pesticides dans les végétaux Suite à la visite effectuée au Maroc en 2006.5 Alertes sur les résidus de pesticides dans la menthe en provenance du Maroc Les résidus de pesticides ne concernaient pas seulement la menthe exportée mais également la menthe utilisée localement) puisque des lots de ce produit sont régulièrement signalés par le Système (Européen) d'Alerte Rapide pour les Denrées Alimentaires et les Aliments pour Animaux (RASFF selon son acronyme anglais : Rapid Alert System for Food and Feed ) comme contenant des résidus de diméthoate. de chlorpyriphos. il n‟existe en fait qu‟un répertoire de pesticides établit par une ONG (Association Marocaine de la Protection des Plantes). l'OAV effectue des audits. relatif aux contrôles officiels.4 Législation Européenne en relation avec les résidus pesticides Au niveau Européen ou se font la majeur partie des exportations marocaine . l‟OAV a effectué une mission en 2006 au Maroc. Au Maroc. des LMR spécifiques à certains aliments à destination humaine ou animale et. un cadre législatif en vigueur depuis le 1er septembre 2008 le Règlement (CE) n° 396/2005 fixe les quantités maximales autorisées de résidus de pesticides qui peuvent se trouver dans les produits d‟origine animale ou végétale destinés à la consommation humaine ou animale. qui n‟a pas un caractère officielle. 1. Le Maroc devrait envisager d‟améliorer le dispositif de contrôle des résidus de pesticides dans la menthe. Initier les agriculteurs aux bonnes pratiques phytosanitaires . ou des conditions équivalentes. afin de garantir que les produits respectent les critères définis par l‟Union européenne.7 Recommandations faites par l’OAV aux autorités marocaines Concernant les résidus de pesticides dans les denrées alimentaires d‟origine végétale destinées à l‟exportation vers l‟Union européenne. 2. 2. délai d‟avant récolte et LMR …etc . 47 . afin d‟améliorer l‟efficacité des contrôles de la présence de résidus de pesticides. En effet lors de la procédure d‟homologation on peut cerner un certain nombre de points à savoir : Dose. le Maroc devrait envisager d‟élargir l‟éventail des matières actives recherchées et de poursuivre l‟application des programmes de contrôle de la qualité dans les laboratoires de l‟EACCE responsables de l‟analyse des résidus de pesticides. 3.5. Préparation des bouillies . Piégeage …etc.3 Conclusion Pour améliorer la gestion phytosanitaire de la menthe et pour palier au problème de résidus de pesticides souvent rapporté ou suspecté. 3. Pour palier à l‟utilisation anarchique de matières actives de tout venant. acidification. gestion des emballages. il faut inciter la profession à homologuer des pesticides sur la menthe.4. technique d‟application. le Maroc devrait envisager la mise en œuvre d‟un suivi systématique de toutes les notifications émises par le système européen d‟alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (article 50 du règlement (CE) n° 178/2002). mesures de protection des applicateurs. traitements des effluents …etc. conformément aux prescriptions de l‟article 11 du règlement (CE) n° 178/2002. Organiser des sessions de formation sur le terrain (Field School) pour les agriculteurs sur :       L‟identification des maladies et ravageurs Les outils de protection intégrée . notion de DAR …etc. qui portent sur des produits d‟origine végétale provenant du Maroc. test de compatibilité de matières actives Technique d‟application des pesticides et choix du pulvérisateur Sensibiliser les agriculteurs au problème de résidus et aux problèmes d‟intoxication qui en découlent. Sur le plan législatif : Modification de la loi pour prendre des dispositions à caractère obligatoire concernant la traçabilité et les enregistrements des interventions phytosanitaires au niveau des exploitations. on recommande ce qui suit : 1. 5. dans la pratique . Mener des études sur l‟impact des pesticides sur l‟environnement (pollution des eaux souterraines …etc. Suivre la performance des produits. 48 . il parait nécessaire d‟œuvrer dans la création d‟un modèle d‟agrégation afin de pouvoir mener des actions communes et faire bénéficier les agriculteurs d‟un encadrement technique de proximité.) .- Etablir des LMR nationales juridiquement contraignantes . 4. 5. Mais vu le niveau d‟instruction des producteurs et la petitesse des exploitations. une fois homologués. com Ett.com [email protected] ONSSA chaouia Ouardigua et Doukkala Abda [email protected] ressources Nom et prénom El Maghraoui Abdelaziz Benida OMAR Chouibani Mekki Akel Meryem Badr FAOUZI Moha BOUCHEBCHEB Benyaich miloudi Morabih said Aissaoui Mostafa Hicham Saaoud Ettouhami tayeb Radouane lahcen Benaoui nezha El HOUS Assya Organisme FAO Rabat FAO Rabat ONSSA Rabat ONSSA Rabat Chef de service de l‟ ONSSA chaouia Ouardigua et Doukkala Abda [email protected] 49 .Settat Directeur régional de l‟ ONSSA chaouia Ouardigua et Doukkala Abda .com [email protected] CT ouled said CT Berrechid Directeur régional de l‟ONSSA de Meknès Tafilalet Service de la protection des végétaux de Meknès CT 2305 Ain Jemaa Mèknes DPA/SVP Meknès SPV Meknès ONSSA Téléphone Email 0672226018 066068761 0663607928 0674279151 0663001902 0664161494 0666067414 0667185936 0661256339 faouzi. ‫النتائج األولية لتجارب فعالية المبيدات مصلحة وقاية النباتات بسطات‬ ‫الحماية الصحية لزراعة‬ ‫ . Extrait d‟un rapport d‟une mission de l‟Office Alimentaire et Vétérinaire (OVA) effectuée au Maroc du 15 au 21 novembre 200 DG (SANCO)/8131/2006 – RS FR 50 .Sources bibliographiques     EACCE. Gestion des résidus de pesticides sur les fruits et légumes destinés à l‟exportation Séminaire sur le Secteur des Pesticides au Maroc organisé par ANIPHOP. Actualités export Campagne 2006-2007/N°21 Revue Trimestrielle Badr F. 2006. Aidoudi. ONSSA /settat.. 2008. complexe d‟Agadir : 8-9 Mai 2009 à Agadir. 2006. Anonyme. 2008.النعناع‬Mars 2008. et raki I. l‟intéressé planifie une conversion. Après épandage du fumier. Faire une demande de certification à l‟aide du questionnaire de pré-enquête fourni (QPE) qu‟il faut envoyer à l‟organisme de certification pour obtenir un devis. 1) Epandage du fumier suivi du travail du sol et de la plantation Après l‟épierrage. Un rapport d‟évaluation est remis au terme de chaque visite. etc…). Avant de planter. Aussi. b) accepter les visites de contrôle nécessaires (annoncées ou imprévues) sur les lieux concernés par le produit à certifier. Lors des visites. Le label « Bio » peut être mentionné sur les emballages. des prélèvements d‟échantillons sont effectués sur les produits à certifier. il faut apporter le fumier à raison de 30 tonnes/ha. et que cette certification soit reconnue en Europe et aux USA. et d) accepter l‟accès aux informations techniques notées régulièrement dans un registre. le producteur reçoit le certificat mentionnant le produit certifié. il faut faire un labour profond au chisel ou à la charrue à socs ou à disques et ensuite un travail superficiel au cover-crop ou à l‟araire. Ces échantillons sont envoyés pour analyse auprès de laboratoires. c) accepter le prélèvement d‟échantillons pour analyses. Après la plantation. Le registre dans lequel sont consignées toutes les informations et opérations culturales réalisées doit être à jour. le demandeur s‟engage à a) avoir pris connaissance du référentiel et du processus de certification. En signant le contrat. L‟organisme de certification vérifie que le contrôle et la certification sont possibles et prépare le cas échéant un devis correspondant aux critères fixés. Il est préférable que des organismes locaux soient chargés de la certification. l‟intéressé commence d‟abord par solliciter un 2) 3) 4) 5) 6) 7) organisme de certification accrédité pour vérifier l‟opportunité d‟une certification. Si le rapport final est valable. paille. Le fumier doit être issu d‟animaux qui ne consomment que l‟alimentation naturelle (plantes. il est nécessaire d‟être au courant de la législation. Les boutures (tiges entières 51 . une analyse de sol est nécessaire pour chercher les résidus de pesticides. L‟organisme de certification procède à une inspection régulière de la culture jusqu‟à la certification finale. fertilisation et plantation La préparation du lit de plantation se prépare de deux manières. Un contrat de prestation entre l‟organisme de certification et le demandeur est joint au devis. Travail de sol. Il comprend une synthèse des vérifications effectuées et des éventuelles non-conformités observées.Annexe 1 Techniques culturales adaptées à la production de la menthe en mode biologique (Tanji. Un projet de conversion à l‟agriculture biologique doit prévoir également la formation de l‟agriculteur. 2009) Rappel des étapes de la certification 1) Avant de planter la menthe biologique. Le producteur doit planter des plants issus d‟une parcelle certifiée « bio ». L‟utilisation de broyat forestier facilite le travail. f. b. lianes et autres plantes. Planter la menthe. Creuser une tranchée à 35 cm de profondeur. Arroser copieusement. Arroser en utilisant des "entonnoirs" (bouteilles. Couvrir avec la terre extraite. en étalant de la paille. racines et herbes : gardez une terre propre. Ne plus tasser. Réserver la terre extraite en tas débarrassés des pierres. utilisez paille ou foin. c. fientes. établir les passages (passe-pieds) de 30 cm de large. etc. écorces. herbes.attachées aux fragments de rhizomes) doivent être enfouies au 2/3 dans le sol. Ranger et tassez le mieux possible pour stocker le maximum de matières ligneuses sur 25 cm d‟épaisseur environ. Chaque poquet est composé de 1 à 4 boutures. branchages et résidus de culture) en présence de l‟oxygène de l‟air peut s‟effectuer toute l‟année dans des conditions contrôlées de température et d‟humidité. tuyaux . et les plantes sont exubérantes dès 30 jours après la plantation. La plantation peut avoir lieu pendant toute l‟année. Voici les démarches à suivre : a. tous les 120 cm.. Garnir le fond avec des branches coupées à 30 cm de long + ronces. 52 . Cette fermentation des déchets organiques (paille.. et les poquets sont espacés de 20 à 30 cm. d. C‟est une technique qui permet une bonne fertilisation du sol. Aplanir. branches ou planches pour circuler sans trop tasser le sol. de terre ou de cendre de bois entre les couches enrichit l‟ensemble. feuilles. le taux de réussite ou de la reprise des plants avoisine les 100%. 3) Compostage Le compostage est un procédé biologique aérobie qui permet la stabilisation par dégradation et réorganisation de la matière organique. Tassez et arrosez. 2) Confection des buttes sandwich suivies de la plantation L‟agronome français Robert Morez propose la butte sandwich le long des lignes de plantation.). une forte économie d‟eau et une production agricole acceptable. Il est préférable de planter les boutures de cultures de 1 à 2 ans d'âge. traitements et récolte. ajouter une couche de 10 à 15 cm de compost ou de fumier (bouses. fertilisation. Par-dessus. Il conduit à l‟obtention d‟un compost destiné à être utilisé comme matière fertilisante ou support de culture. e. l‟essentiel est d‟irriguer les boutures immédiatement après la plantation. Etendre des feuilles mortes ou vertes sur une épaisseur d‟environ 20 cm. En général. A défaut. Un plan de plantation en lignes espacées de 1 mètre facilite l‟irrigation goutte-à-goutte et le passage des ouvriers pour réaliser les différentes opérations culturales : binage..).. g. Un peu d‟argile.. Pour un compostage de 2 mois. Contrôler la température à l‟intérieur du tas par un thermomètre ou un simple fer à béton. 8. la température doit atteindre son optimum (60 à 70 C).80 m de largeur x 1.60 m de largeur dans un endroit abrité et bien isolé. b) d‟une couche de fumier de 5 à 10 cm d‟épaisseur. 11. Ajouter un manteau de protection en paille et branchage tout à fait en haut. 6.20 m d‟épaisseur. Construire ainsi plusieurs couches de matériaux selon l‟ordre : terre ou terreau (à la base). Une couche est composée de : a) de 2 cm de sol à la base. 10.20 m d‟épaisseur. 53 . Déposer les déchets organiques en plusieurs couches superposées ayant chacune 20 à 30 cm d'épaisseur. 5. proche d‟un accès facile et à l‟abri du vent. Préparer une fosse de 20 cm de profondeur.. Procéder au compostage en tas en utilisant par exemple les dimensions suivantes : 3 m de longueur à la base x 1. Arroser si nécessaire pour compléter le trempage. libération progressive d'éléments nutritifs) avant de planter les végétaux sur un sol fertile. 12. pour reconstituer l‟équilibre air-eau et réactiver les micro-organismes qui fabriquent l‟humus. la température du compost doit être égale à celle de la main (environ 30 C). Utiliser le compost pour a) le paillage pour couvrir le sol d'une couche organique (compost frais. Après 4 à 5 jours suivant l‟édification du tas. la pluie et le vent. Il suffit de retirer la tige et d‟en palper le bout avec la main pour le constater sommairement. parfois élevées jusqu'à 60°C. aération. écorces. 7. 2 m de longueur en haut x 0.). plantes sèches. b) le mulching pour répandre le compost sur le sol et l'enfouir dans les 10 premiers centimètres. pour protéger la terre contre le soleil. Procéder ensuite au mélange des couches avec une fourche ou un bâton. Entreposer les débris végétaux autorisés pour le compostage bio dans un coin de la parcelle.60 m de largeur à la base. C‟est en contrôlant la température à l‟intérieur du tas de compost que l‟on peut savoir si la fermentation se déroule normalement. de 3 m de longueur et 1. Ne jamais tasser l‟intérieur du tas. c) la couleur brune ou noire. Obtenir un bon compost qui est caractérisé par : a) une bonne odeur de sous bois. paille trempée. paille. aérés et suffisamment arrosés. b) la montée en température à l'intérieur. c) l‟amendement organique pour améliorer la qualité de sol (rétention d'eau. sans les noyer. pour réguler la température et maintenir l'humidité du sol. 3. etc. Les matériaux sont à chaque fois mélangés. il suffit d‟enfoncer une tige de fer à béton suffisamment longue pour atteindre le cœur du tas. Faire un retournement tous les 15 jours. Le compost est fait débarrassé des organismes pathogènes. L‟emplacement doit être choisi près d‟un point d‟eau. N‟utiliser que les matériaux autorisés pour le compostage destiné à la menthe biologique. 4. et d) la présence de vers de terre et autres invertébrés. c) d‟une couche de paille trempée de 15 à 20 cm d‟épaisseur.. fumier. 2. mais tasser légèrement les bords pour garder la stabilité du tas. De façon pratique. 9. branches et cendre (en haut) jusqu‟à avoir 1. et enfin d) de la cendre (5 poignées par exemple). voici les étapes suivies à la ferme pédagogique de Dar Bouazza par Terre & Humanisme : 1. A la fin des 2 mois. 5 ml/L). SANTALGUE (300 ml/hl). 54 . Et il faut garder en tête que l'intention des traitements et autres interventions n'est pas d'éliminer ces ennemis mais de les contrôler biologiquement et du même coup. b) favoriser la résistance naturelle de la menthe aux maladies et ravageurs. il faut : a) faire le tour de la parcelle une fois par jour et scruter les plantes et le sol. Le mélange ne doit plus produire de bulles lorsqu'on le remue. et soit avec l‟arrosoir à raison de 10 à 20% au pied des plantes (10 à 20 litres de purin d‟ortie dans 100 litres d‟eau). entretien) car un sol sain ne peut donner que des plantes saines.4) Fertilisation autorisée sur la menthe biologique  Le fumier d‟animaux qui ne consomment que les plantes est valable. L‟essentiel est de respecter les doses indiquées sur les emballages. de réduire les dégâts. plusieurs engrais foliaires sont permis sur la menthe biologique. La préparation et l‟utilisation du purin d‟ortie se font en plusieurs étapes : a) Collecter les plantes d‟ortie. Par exemple.  Terre & Humanisme emploie le purin d‟ortie qui s'obtient par macération plus ou moins prolongée de plantes dans une bouteille ou un récipient. A titre indicatif. la quantité apportée par CEFA avant la plantation et une fois par an a été de 50 tonnes/ha (5 kg/mètre linéaire). BIOLCAN RIZOACTIV (3-4 L/ha). d) Filtrer et répandre la préparation soit avec le pulvérisateur à raison de 5 à 10% pour les traitements foliaires (5 à 10 litres de purin d‟ortie dans 100 litres d‟eau). c) Laisser macérer : 12 à 24 heures à 18°C pour obtenir un effet insecticide et fongicide et 10 à 15 jours à 18°C pour servir d'engrais et de stimulateur de croissance.  Pour corriger les carences en différents éléments et oligoéléments. L‟épandage se fait sur les lignes de menthe après la récolte mais avant le démarrage des repousses. la cendre de bois à la dose de 2 à 3 kg par mètre linéaire a donné entière satisfaction chez CEFA. Ne pas oublier le sol (fertilisation. etc… Protection phytosanitaire Les principaux ravageurs et maladies de la menthe biologique seraient les mêmes que ceux de la menthe non biologique. CANARY FUNG (2 – 2. Noter le plus de données possibles sur un registre. et e) Conserver le purin concentré pendant plusieurs semaines. Il a deux usages essentiels : a) c'est un engrais efficace qui stimule la croissance des plantes et un fortifiant que l'on pulvérise sur les plantes pour les rendre plus résistantes aux maladies et aux ravageurs. voici quelques doses utilisées par CEFA sur la menthe bio : ALTER ORGA (150 g/mètre linéaire). irrigation. UFAMER MIXTE (300 ml/hl).  Riche en K. Pour bien gérer les ennemis de la menthe biologique. b) c‟est un excellent pesticide de contact contre les maladies et les ravageurs. b) Hacher grossièrement 1 kg d'orties fraîches ou 200 g d‟orties sèches et les mettre dans 10 litres d‟eau de pluie. la salade. Comme c'est un insecticide de contact. la sauge.5 kg/hl d‟eau. Une des premières solutions consiste à chercher des recettes faites à base de plantes et de produits naturels disponibles ou qui se trouvent dans le commerce. Les orties sont des plantes qui hébergent les pucerons. Ce petit insecte est bien reconnaissable à son manteau rouge à points noirs. c) à l‟internet. b) aux livres et documents techniques. le romarin. etc…. On peut ajouter de l‟alcool à brûler. Voici quelques recettes pour contrôler les insectes ravageurs de la menthe biologique. le poivron. le tournesol. Il ne faut pas hésiter à l‟employer car il ne représente aucun danger pour l'environnement. le basilic. Les légumes du jardin ayant des besoins et des modes de végétation différents. 55 . on peut utiliser un produit contenant Bacillus thuringiensis. e) établir un programme de contrôle. Ce produit donne une maladie à toutes les chenilles qui finissent par crever. exercer des influences néfastes sur les ravageurs. d) bien identifier le problème et les solutions convenables en ayant recours a) aux laboratoires publics ou privés spécialisés. et d) aux agriculteurs qui ont de l‟expérience avec la menthe biologique. etc. et se métamorphosent au cours de mues successives pour se transformer en nymphe et devenir adulte. qui de l'état de larve à l'état adulte arrive à consommer des milliers de pucerons. C'est un produit naturel et inoffensif pour les animaux. d) La bactérie Bacillus thuringiensis Dans le cas d‟une forte infestation. et peuvent jouer le rôle d‟abri pour les coccinelle. l‟huile. b) Prédateurs Le plus efficace des insectes auxiliaires est sans aucun doute la coccinelle. la tomate. la coriandre.c) planter un mélange d‟au moins deux cultures. au voisinage les uns des autres. c) Savon noir Le savon noir détruit la couche cireuse recouvrant le corps des insectes qui est composé d'acides gras et obstrue les organes de respiration des insectes. peuvent. la carotte. l‟oignon. il faut traiter directement sur les insectes à la dose de 2. le fenouil.. a) Association de cultures ou compagnonnage On peut réduire la sévérité des infestations des différents insectes et acariens en associant la menthe avec d‟autres cultures comme l‟absinthe. le chou. le céleri. l‟anis. Il ne ressemble en rien à ses larves qui sont souvent prises pour des insectes ravageurs. Etablir un jumelage ou un compagnonnage approprié de la menthe avec d‟autres cultures. Les larves de coccinelle s'attaquent aux pucerons. la courgette. oiseaux et les humains. l‟ail. g) Irrigation Les puces ou altises sont des petits insectes sauteurs dévorant les feuilles en les criblant de trous et provoquant leur décoloration. XENTARI. Le mélange ne doit plus produire de bulles lorsqu'on le remue. BATIK. Les produits contenant Bacillus thuringiensis homologués au Maroc sont : BACTOSPEINE. OIKOS (31. 2008). il faut bien traiter la menthe avec l‟un des produits cités ci-dessus à la dose recommandée sur l‟emballage. Quelques insecticides biologiques à base d‟Azadirachtin sont actuellement homologués au Maroc pour le contrôle des pucerons : NEEMIX 4. Ils grignotent les feuilles de la menthe.95 g/l). f) Purin d‟ortie Le purin d‟ortie peut être un bio-pesticide obtenu par macération de plantes dans une bouteille ou un récipient. * Hacher grossièrement 1 kg d'orties fraîches ou 200 g d‟orties sèches et les mettre dans 10 litres d‟eau de pluie. e) Collecte et ramassage des insectes La meilleure façon de prévenir les infestations de ce ravageur consiste à récolter manuellement ces insectes et les tuer.5 (45 g/l). Les larves vivent sur les racines. Ils prolifèrent par temps humide dans des sols mal drainés. 2008). etc… (Index Phytosanitaire Maroc. les souillent 56 . HALT. DIPEL. BT GOR. La préparation et l‟utilisation du purin d‟ortie se font en plusieurs étapes : * Collecter les plantes d‟ortie. h) Escargots et limaces Les limaces et les escargots sont plutôt nocturnes et aiment la pluie. Répéter les traitements s‟il le faut quelques jours plus tard. FORAY.Des essais effectués en 2006-07 et 2007-08 dans la province de Settat ont montré la possibilité de bien contrôler les larves des noctuelles en traitant avec des bio-insecticides à base de Bacillus thuringiensis (Faouzi & Erraki. En cas d‟infestation. il faut pailler et arroser le sol car ces insectes prolifèrent en période de sécheresse. Pour limiter les infestations. * Laisser macérer 12 à 24 heures à 18°C pour obtenir un effet insecticide et fongicide. etc… Cette matière active est extraite des graines de l‟arbre de Neem (Azadirachta indica). C‟est un excellent pesticide de contact contre les maladies et les ravageurs. et * Filtrer et appliquer la préparation avec le pulvérisateur à dos à raison de 5 à 10% pour les traitements foliaires (5 à 10 litres de purin d‟ortie dans 100 litres d‟eau). La dose de 70 ml de produit commercial par hl donne un bon résultat sur les pucerons et autres insectes. Le sable et des cendres peuvent être utilisés comme "barrières" en entourant la parcelle de sable ou de cendre de bois. et passer régulièrement pour collecter ces ravageurs. Il suffit donc de mettre de l‟eau de javel contenant 12 % de chlore dans des récipients ou des morceaux de bouteilles en plastique et de placer ensuite ces récipients autour de la parcelle de menthe. ce qui cause des ravages et des dégâts intolérables. TIOSOL 800 (120 g/hl). SOFA 80 (500 g/hl). Voici quelques recettes pour contrôler les agents pathogènes qui s‟attaquent à la menthe biologique :  Association de cultures ou compagnonnage Dans une même parcelle. RESSUL 80 WL (500 g/hl). REDESUL M (500 g/hl). SULFOPRON (500 g/hl). ce qui est efficace surtout quand il ne pleut pas. Voici quelques recettes pour contrôler les escargots et les limaces :  Le ramassage manuel (en utilisant des gants ou des cuillères) est efficace s'il est poursuivi avec acharnement. car ils s'y abritent en dessous à l‟ombre et à l‟humidité. Si on ne veut pas les tuer après le ramassage. MICROPLUS SUPER (500 g/hl). Ces maladies se propagent au gré du vent. traiter au soufre de manière préventive ou dès l‟apparition des premiers symptômes de maladies. on peut mettre des planches de bois dans la parcelle de menthe.     i) Agents pathogènes Les deux maladies les plus importantes sur la menthe sont la rouille et l‟oïdium. La dose de 1 L/hl est efficace sur les maladies de la menthe. SULFAMU (500 g/hl).d‟excréments. les crapauds. 57 . ELOSAL (500 g/hl).  Huile de Neem TRIACT 90 EC est un fongicide biologique homologué au Maroc et contenant 900 g/l d‟huile de Neem. MICROTHIOL (500 g/hl). Par ailleurs. SUFFRITE 80 WP (500 g/hl). THIOVIT JET (500 g/hl). DREXEL SULFA 80 W (500 g/hl). les hérissons. KUMULUS DF (500 g/hl). il faut aller les perdre plus loin de la parcelle de menthe dans un terrain vague. et leur développement est favorisé par la chaleur et l‟humidité. on peut faire fuir les limaces et les escargots en mettant de autour de la parcelle de menthe. Les produits soufrés homologués au Maroc sont : COSAVET DF (200 g/hl). De même. il faut faire une association de la menthe avec d'autres légumes ou espèces végétales. Certains prédateurs de limaces et d‟escargots peuvent être lâchés dans la parcelle de menthe : les canards. Ceci limite la propagation des maladies.  Soufre En cas de fortes attaques d‟agents pathogènes. Les limaces et les escargots fuient l‟odeur de l‟eau de javel. les grenouilles. CUIVROBOR (750 g/hl). Les doses et les modalités d‟application sont mentionnées sur les emballages. Les doses et les modalités d‟application sont précisées sur les emballages. et * Filtrer et appliquer la préparation avec le pulvérisateur à dos à raison de 5 à 10 % pour les traitements foliaires (5 à 10 litres de purin d‟ortie dans 100 litres d‟eau). Il faut l‟employer raisonnablement et avec précaution pour éviter les brûlures du feuillage. filtrer et traiter contre les maladies.2 kg/hl). Les produits contenant le sulfate de cuivre homologués au Maroc sont : BORDEAUX CAFFARO (1.2 kg/hl). La préparation et l‟utilisation du purin d‟ortie se font en plusieurs étapes : * Collecter les plantes d‟ortie. mais il risque de laisser des odeurs dans la menthe. Les traitements préventifs limitent considérablement le développement des maladies. * Hacher grossièrement 1 kg d'orties fraîches ou 200 g d‟orties sèches et les mettre dans 10 litres d‟eau de pluie.  Purin d‟ortie Le purin d‟ortie peut être utilisé comme un bio-fongicide après macération de plantes dans une bouteille ou un récipient. mais il faut traiter surtout au stade jeune de la culture.  Sulfate de cuivre ou Bouillie Bordelaise Elle est efficace contre différents agents pathogènes responsables de la rouille. de l‟oïdium et autres maladies. 2008). L‟ail est également valable. La coloration bleue du feuillage n‟est pas très discrète. BOUILLIE BORDELAISE (1. Laisser fermenter. CUPROXAT (400 ml/hl). COVAX M (300 g/hl). Le mélange ne doit plus produire de bulles lorsqu'on le remue. 2008). etc… (Index phytosanitaire Maroc. etc… (Index phytosanitaire Maroc.2 kg/hl). 58 .WETASSUL (500 g/hl).  Oignon et ail Mettre 500 g d‟oignon frais dans 10 litres d'eau. PARCOS (1. C‟est un excellent fongicide contre les maladies. SUPER COLOSS (1. * Laisser macérer 12 à 24 heures à 18°C pour obtenir un effet fongicide (et également insecticide).2 kg/hl). 000 80.000 200 333 31.000 2. 20 chargements de camion/coupe x 1000 DH x 4 coupes Frais de certification 30. etc… .950 5. amortir sur 10 ans.000 200 200 400 80. 10 ouvriers x 60 DH = 600 DH. etc….200 134 167 84 20.000 200 334 31.465 960.000 10.469 720.400 2.400 2.950 5.950 5. environ 365 irrigations par an x 30 DH pour gaz butane + ouvrier permanent déjà comptabilisé = 10.000 647.000 200 200 400 80.000 10.100 9.000 80. chaux etc…. 6300 DH/3 = 2100 DH 10 tonnes après chaque coupe (4 coupes/an).400 2.000 10.000 10. aménagement d’une toilette + lavabo.000 10.000 DH) Insecticides = huiles. 50. 4 x 2000 DH = 8000 DH/an + épandage 4 fois x 300 DH (5 ouvriers x 60 DH) = 9.000 10. savons. le matériel de traitement. .200 DH/an Achat de 2 pulvérisateurs (un pour les traitements insecticides + rampe et un pour les traitements fongicides + rampe) + blouse + bottes + gants + chapeau (total = 3.000 10.400 DH/an.000 312.534 2. 80 tonnes x 12 DH Dépenses totales (en DH/ha) sur 4 ans d’existence de la menthe 1ère année 2ère année 3ère année 10.000 DH) + installation des tuyaux goutte-à-goutte (30.100 9. 60. amortir sur 10 ans. etc.466 960.000 10.Annexe 2 Estimation du coût de production et de la marge bénéficiaire de la culture de la menthe dans la région de Settat Rubrique Loyer du terrain Un ouvrier permanent Explication 1 hectare Un ouvrier permanent sur place sinon l’agriculteur ou bien quelqu’un de la famille qui surveille la parcelle de menthe et exécute les opérations culturales pendant 4 ans 1 an = 365 jours x 60 DH = 21.. etc….000 10.200 DH/an Charrue à disques : 400 DH Cover crop x 2 fois : 500 DH Traçage des lignes de plantation au cover crop.950 DH Entretien du matériel et du réseau d’irrigation = 5000 DH/an Achat de plants certifiés payés à l’avance mais amortis sur 3 ans d’existence de la menthe Plantation manuelle 10 ouvriers/ha/jour x 60 DH = 600 DH Achat de 10 sapes x 100 DH = 1000 DH 1 opération par semaine. amortir sur 3 ans.000 200 333 31.000 200 200 400 80.000 21.900 Aménagement des locaux 7.900 21. 200 DH/traitement x 10 fois par an = 2000 DH/an Molluscides = son de blé.200 133 167 83 20.000 80.000 10.000 647. 200 DH/traitement x 52 semaines/an = 10.000 10.000 7. 250 DH/3 = 83 DH On suppose que le puits existe déjà.900 21.200 1.100 9. 20.000 DH/3 ans = 10.000 10. les produits. 50 DH/traitement x 4 fois par an (en hiver) = 200 DH 10 faucillettes x 60 DH = 600 DH Feuilles de palmier nain ou Doum 100 DH x 4 coupes par an = 400 DH/an 10 ouvriers x 20 jours x 4 coupes x 100 DH = 80. 600 DH x 52 semaines = 31.000 407.000 DH/an 1 kg/mètre linéaire = 2 kg/m² 20 tonnes/coupe x 3 coupes la première année.000 312.000 DH/3 = 20.000 DH) * amortir sur 3 ans. aménagement d’une salle (10 m x 5 m) pour emballer les bottes avant de les envoyer au marché + tables + chaises + balances + lumière.000 10.000 DH/10 = 2000 DH/an.200 1. cendre. 60 tonnes x 12 DH 20 tonnes/coupe x 4 coupes 2ème et 3ème année.000 312.535 Fumier Labour et préparation du lit de plantation Equipement en goutte-à-goutte Achat des plants de menthe certifiés Binage Protection phytosanitaire Récolte Frais de certification COUT DE PRODUCTION A L’HECTARE PRIX DE VENTE BENEFICES .200 133 166 83 20.000 DH Transport du champ aux marchés. alcools.000 10.000 DH/10 = 5000 DH/an 30 tonnes à l’hectare avant les labours et l’installation de la culture = 6000 DH/an + épandage par 5 ouvriers x 60 DH = 300 DH/an.900 DH/an * Aménagement d’un hangar (d’environ 5 m x 4 m) pour y mettre les équipements.000 7. etc….000 DH Irrigation pendant 2 heures/jour.000 DH) + pompe à arbre (20.531 2. traitement par l’ouvrier permanent déjà comptabilisé Fongicides = soufre.200 1. moteur à gaz butane (10. 60 .
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