En quoi la topologie des noeuds borroméens déplace-t-elle la question du sujet 2

March 25, 2018 | Author: Fuzzywuzzyx | Category: Jacques Lacan, Logic, Aristotle, Truth, Essence


Comments



Description

08/02/14A.L.I. : Champs spécialisés / Association Lacanienne Internationale / En quoi la topologie des noeuds borroméens déplace-t-elle la question du sujet ?… www.freud-lacan.com A.L.I. L'Association lacanienne internationale Reconnue d'utilité publique Théorie psychanalytique En quoi la topologie des noeuds borroméens déplace-t-elle la question du sujet ? (II) Auteur : Claude Landman 19/07/2011 Notes Dans le séminaire L’acte psychanalytique, Lacan reprendra une référence qui était déjà dans le séminaire sur L’identification, qui est la référence au quadrant de Peirce. Il reprendra cette question du statut du sujet tel qu’il se dégage comme effet purement logique de l’articulation signifiante, c’est-à-dire du sujet représenté par un signifiant pour un autre signifiant, à partir d’un appui pris sur la dialectique des quantificateurs dans la logique moderne. Ce ne sera plus ici, dans le séminaire L’acte psychanalytique, Le sujet identifié au pas-de-trace mais le sujet identifié au pas-de-trait. Alors, je vais le faire... A : universelle affirmative E : universelle négative I : particulière affirmative O : particulière négative Ce quadrant logique de Peirce rend compte d’une manière renouvelée de la logique des propositions chez Aristote, de la partition entre les propositions universelles et les propositions particulières d’une part, et selon que le prédicat est affirmé ou nié entre les propositions universelles ou particulières, positives et négatives. C’est ça la logique des propositions chez Aristote. Ce que va nous dire Lacan en commentant le quadrant de Peirce, c’est que comme vous pouvez le constater en haut à gauche il n’y a que des traits verticaux, en bas à droite il n’y a pas de trait vertical, et en bas à gauche il y a des traits verticaux et des traits qui ne le sont pas. Et le coup de force logique de Peirce qui préfigure la logique moderne (la logique de la quantification), c’est d’avoir introduit un quatrième secteur dans le quadrant que l’on pourrait désigner comme celui où il n’y a pas de trait. Et Lacan va faire de ce secteur (en haut et à droite) le support du sujet. Ce qui va donc être support du sujet, c’est une absence, c’est une négation, c’est un pur effet logique : pas-de-trait. Et Lacan - je vous conseille de vous y reporter, je ne sais plus très bien où ça se situe dans le séminaire L’acte psychanalytique - va montrer tout à fait tranquillement, que c’est autour de ce pas-de-trait que vont s’articuler et se coupler les différences de la partition redoublée de la logique des propositions chez Aristote. C’est-à-dire que c’est à partir de cette référence au sujet comme pas-de-trait, comme absence, donc comme support logique à l’état pur - il n’y a pas plus pur qu’un tel support logique - que vont s’articuler, s’opposer, se coupler aussi bien l’universelle négative avec l’universelle affirmative que le particulier avec l’universel. On peut tout à fait, nous dit Lacan, désigner l’universelle affirmative sous la forme d’un pas-de-trait qui ne soit vertical, et l’universelle négative : pas-de-trait qui soit vertical. La particulière, qu’elle soit affirmative ou négative, ne vaudra que parce qu’elle ne fera pas référence au pas-de-trait, puisque ici nous n’avons affaire qu’au prédicat vertical, alors que dans les propositions universelles, le pas de trait vaut aussi bien pour la proposition universelle affirmative que pour la proposition universelle négative. Pas-de-trait, c’est vrai, quand vous dites « pas de trait qui ne soit vertical », affirmative universelle, c’est vrai également pour le secteur du quadrant de Peirce qui se trouve en haut et à droite où il n’y a pas de trait. De la même façon, quand vous dites « pas de trait qui soit vertical », négative universelle, c’est également vrai pour ce secteur en haut et à droite du quadrant de Peirce. Alors qu’en revanche ici, au niveau de la particulière, le secteur en bas et à gauche, quelque trait est vertical et quelque trait n’est pas vertical, s’oppose au pas-de-trait du secteur en haut et à droite, où affirmative et négative universelle sont également vérifiées. Vous ne pouvez pas intégrer le pas-de-trait dans une proposition particulière alors que vous l’intégrez dans les deux propositions universelles. www.freud-lacan.com/Champs_specialises/Theorie_psychanalytique/En_quoi_la_topologie_des_noeuds_borromeens_deplace_t_elle_la_question_du_sujet_II 1/3 c’est-à-dire c’est le support. là. vous voyez. comme ce qui se tient en dehors. cette écriture du nœud borroméen dont je vous rappelle que Lacan dès la première leçon nous dit. sujet comme support.que ça aurait pu aussi bien être dans un effort concernant le coinçage par exemple qui se produit quand nous écartons ici ce nœud par rapport à la ligne qui sert à le constituer à proprement parler comme nœud . Mais entendez bien ! Dès le premier pas de la logique aristotélicienne. Est-ce que ce n’est pas là que doit porter. La vérité ne peut que se mi-dire. Comme sujet. ce n’est pas le sujet grammatical et c’est encore moins bien entendu l’individu.com/Champs_specialises/Theorie_psychanalytique/En_quoi_la_topologie_des_noeuds_borromeens_deplace_t_elle_la_question_du_sujet_II 2/3 . pour dire le rapport du Symbolique. c’est à la fois cette dimension de la parole. mais aussi bien. comme sujet. Et les prédicats qui le représentent ce sont des signifiants. comme supposé. c’est-à-dire qu’évidemment. c’est l’espace de la parole. il y met le sujet comme coincement. c’est un sujet purement logique. puisque d’une certaine façon la logique aristotélicienne constitue les premiers linéaments du sujet de la science. semble-t-il. les nœuds borroméens que Lacan est amené à dessiner ne font jamais état au niveau du vide central du nœud de l’écriture de l’objet petit a. c’est ce désir de l’Autre auquel nous sommes aliénés et qui peut venir de la génération antérieure et même des générations encore antérieures et qui ne nous fait pas moins responsables de ce désir. qui n’est rien d’autre qu’un désir. c’est le supposé. je vais évidemment vous proposer une explication : c’est qu’avec le nœud borroméen. le sujet est un support logique.L. c’est tout à fait à la fin du séminaire. Posé en dessous. Mais avant que Lacan mette l’objet petit a au centre du nœud borroméen. Vous n’êtes en tant que sujet que les patients de cette triplicité. le mi-dire de la vérité. une nouvelle écriture du sujet en tant que le sujet serait ce nœud même. nous voyons bien manifestement que nous coinçons quelque chose. nous nous promenons avec ce qui nous ex‑siste. de même qu’à le rabattre ici. ce que montre je crois assez bien ce quadrant de Peirce. Il y a dans le séminaire Les non-dupes errent cette référence au mi-dire de la vérité. c’est-à-dire là où n’était pas méconnu. Il y a cette ambiguïté chez Aristote entre donc hupokeimenon. mais en tant qu’ex-sistence. : Champs spécialisés / Association Lacanienne Internationale / En quoi la topologie des noeuds borroméens déplace-t-elle la question du sujet ?… Vous voyez comment cette articulation logique… et je trouve formidable que Lacan la mette. ce n’est pas seulement l’essence qui nous manque.C’est ça qui nous possède comme sujet. Lacan va nous proposer une autre écriture du sujet que le sujet divisé . de cette écriture logique. Or justement.08/02/14 A. Coinçons… Quoi dire ? sinon ce dont il s’agit ? C’est à savoir quelque chose de coincé. je vous fais une première remarque : dans le séminaire des Non-dupes errent . de l’Imaginaire et du Réel. il est supposé. c’est qu’il est le produit du sujet parlant. comme supposé. mais Lacan repart volontairement des ambiguïtés qui sont dans les textes de logique d’Aristote. le sujet a été traduit par substance. c’est aussi bien que nous ex ‑siste tout ce qui fait nœud.I. le sujet comme coincement par le nœud. ne forclôt pas le sujet qui parle. nous possède comme sujet. n’a pas d’être . L’écriture du sujet de la science chez Aristote. c’est à savoir dans ce phénomène. justement pour montrer ce que je vous disais au début de mon intervention. parce qu’avec l’écriture mathématique. Ici c’est à la page 177 [1] de notre édition : Est-ce que ce n’est pas là que nous devons chercher dans ce qui nous possède. ou qui se tient en dehors de nous. ce n’est pas seulement de n’avoir nulle essence . la substance. la situe avec le quadrant de Peirce en référence au point de départ de la logique aristotélicienne. Il va nous dire un petit peu plus loin : comme tiraillement. quelque chose qui. Mais d’abord je voudrais vous dire que ça rejoint la définition que Lacan a pu donner du sujet comme ex‑sistence. lorsque nous sommes amenés à parler. alors que la tradition scolastique va identifier le sujet à la substance. il va nous proposer. le sujet. que l’ambiguïté qui est chez Aristote autour de la question du sujet. il n’y a plus de mi-dire de la vérité. aliénés… . et qui plus est désir de l’Autre. […] Qui est en cause dans cette fonction par quoi. n’a pas de substance. Aristote distingue ousia et hupokeimenon. que cet espace borroméen c’est l’espace du parlêtre.sinon d’être coincé. le nœud borroméen c’est ce qui se construit au fil de la parole et ce qui se construit en dehors de nous. nous avons affaire au sujet comme coincement. fuyant sous les prédicats qui le représentent. Voilà ! Autrement dit. là encore. Vous voyez. mais ça je pense que ce n’est pas sans rapport avec l’introduction de la religion dans toute cette affaire. et ousia. comme sujet. parce que chez Aristote le sujet c’est hupokeimenon. et cette dimension de cette écriture. de penser le sujet comme effet du coincement. c’est-à-dire ce qui est posé en dessous. c’est-à-dire posé en dessous. où n’était pas rejeté le sujet qui parle. Lacan revient sur la différence entre la géométrie grecque et la topologie et il nous dit : Il est tout à fait frappant de voir que ça aurait pu . avec le nœud borroméen. d’origine. Autrement dit il refuse. il nous coince. simplement posé en dessous. Mais ce que Lacan tient fermement. Je serais intéressé de savoir pourquoi et comment vous expliquez cela.c’est-à-dire le sujet n’a pas d’essence. squeezé dans un certain nœud. Le sujet c’est ce que coince le nœud. à savoir l’être. mais non pas au titre d’une substance. c’est à la page 246[2]. Lacan nous propose avec le nœud borroméen. cette apparition à notre expérience que. Autrement dit. avec le nœud. vous êtes coincés. Parce que c’est bien là le problème ! C’est que le nœud nous ex-siste.je l’évoquais hier. je ne sais pas si c’est recevable – il va nous proposer l’écriture d’un sujet trivisé . Alors si nous en venons au nœud borroméen. Vous savez que nous disons volontiers dans notre doxa que c’est l’objet petit a qui est l’effet du coincement dans le nœud. sujet supposé de ce que squeeze ce nœud ! Autrement dit. Moi. Autrement dit. il s’oppose à ce découplage qui s’est produit entre les deux à partir de l’avènement du sujet de la science.si ça n’avait pas été la géométrie grecque . c’est à savoir que ce que le sujet de la science forclôt. Il nous dit à ce moment‑là. mais il n’a en aucun cas la moindre substance. désir par quoi nous sommes. www. ce sujet comme support. je dis que c’est là qu’est pris quelque chose.freud-lacan. mais qui néanmoins nous tiraille. Quand ça a été repris par les scolastiques. nous coince. il nous tiraille. Ça laisse des ambiguïtés. Et il ajoute que c’est en cela que la vérité renvoie à l’écriture mathématique. Le sujet ne suppose rien nous dit Lacan. c’est que le sujet a pris une substance qu’il n’avait pas chez Aristote. com/Champs_specialises/Theorie_psychanalytique/En_quoi_la_topologie_des_noeuds_borromeens_deplace_t_elle_la_question_du_sujet_II www. Hupokeimenon c’est le sujet. ni universel. eh bien le sujet en revanche. et ici. non c’est vrai ! ça arrive souvent quand même d’être tiraillé.I. c’est au titre d’un objet petit a singulier. Vous le connaissez celui là ! Il vous plait ou il ne vous plait pas. enfin si l’on veut se situer aussi du côté du sujet.I. 2010] © A.c’est la thèse que je vous propose .. Il n’y en a pas d’autre.08/02/14 A.de commencer par nous montrer la dimension du sujet comme pur support logique. Il y a des gens à qui mon style ne convient pas. Voilà ! Notes [1] [2] p. parce que tant qu’on est dans la référence à l’objet petit a qui nous a constitué. l’ousia. Le sujet c’est ce qui est coincé dans le nœud. 2010] p.com/Champs_specialises/Theorie_psychanalytique/En_quoi_la_topologie_des_noeuds_borromeens_deplace_t_elle_la_question_du_sujet_II 3/3 . est bien. A. en référence à un objet petit a singulier. style que l’on reconnaît toujours.freud-lacan. ce style.. il était possible dans certains cas de soutenir une parole qui ne soit plus seulement orientée par l’objet petit a singulier de celui qui l’émet. on le voit avec le quadrant de Peirce.L. puisqu’aussi bien le nœud peut être considéré (si c’est la structure). c’est un pur effet du signifiant. mais j’ai essayé en tout cas de vous faire entendre quelque chose d’une parole qui ne soit plus seulement lestée par cet objet petit a… Le parlêtre. en effet. ni particulier.I. de savoir si je n’ai parlé que de l’objet de mon fantasme ? C’est une question ! Peut-être l’aurez vous reconnu dans mon style. c’est-à-dire entre ce qui est du registre du sujet et ce qui est du registre de l’être. la substance. singulier ! Lacan prend le soin me semble-il . : Champs spécialisés / Association Lacanienne Internationale / En quoi la topologie des noeuds borroméens déplace-t-elle la question du sujet ?… dans l’occasion. A.com Adresse de la page : www.I. ça dépend. et puis dans un deuxième temps. ne vous inquiétez pas ! C’est qu’il y a quelque chose là qui vous coince. et bien entendu avec l’universel au particulier.freudlacan.. dans cet espace borroméen de la parole. pur effet logique qui ne renvoie qu’à l’universel. C’est-à-dire que si le sujet est susceptible de s’incarner dans quelque être. singulièrement. relève de la dimension de l’objet petit a qui lui a une dimension à situer dans le registre de la singularité. c’est-à-dire comment effectivement chacun va animer ce nœud borroméen à trois. le sujet.L. Et si l’on veut aller un petit peu plus loin.159 [éd. un pur effet du nœud au sens où c’est ce qui nous coince. en vous proposant ce que je vous propose aujourd’hui.. Mais ça peut vous coincer de la bonne ou de la mauvaise façon.L. comme quelque chose qui vaut pour tous. Lacan ne perd jamais le fil de ce qu’il poursuit. pourquoi Lacan dit le parlêtre ? Eh bien parce qu’il parle de son être ! Et son être au parlêtre. ce n’est pas compliqué ! Ça va tout seul puisqu’on ne parle que de ça ! Alors la question se pose. J’évoquais hier la question de savoir si après une analyse. il introduit cette dimension de l’objet petit a.25 rue de Lille 75007 Paris (France) . 214 [éd. c’est l’objet petit a. 2010 : Association Lacanienne Internationale . sujet en référence à l’universel.Contact : secretariat@freud-lacan. et donc de tenir un propos qui n’est jamais sans risque du même coup. alors que l’être.L. c’est ça le problème. c’est toujours le même ! Pourquoi c’est toujours le même ? Parce qu’il est. ne vous inquiétez pas. Donc quand vous vous sentez un peu tiraillé. Nous allons revenir à Aristote et à cette tresse qu’il met en place entre l’hupokeimenon et l’ousia. C’est ce qui fait que chacun dans son propos aura son style. sujet logique.
Copyright © 2024 DOKUMEN.SITE Inc.