Diagnostic de La Zone Côtière Sud Du Grand Sfax Étendu Aux Îles Kerkennah

March 22, 2018 | Author: Mahdi Makhlouf | Category: Littoral Zone, Natural Environment, Coast, Economic Development, Tunisia


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Projet SMAP III- Tunisie (2006-2008) Stratégie de Gestion Intégrée de la Zone Côtière Sud du Grand Sfax  Diagnostic de la zone côtière sud du Grand Sfax étendu aux Îles Kerkennah Rapport préliminaire Mars 2007 SOMMAIRE Page PRAMBULE ET CONTEXTE DE L’ETUDE INTRODUCTION GENERALE 1 3 CHAPITRE I : Les enjeux socio-économiques et environnementaux des zones littorales I. INTRODUCTION II. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE INTERNATIONAL III. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE MEDITERRANEEN IV. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE NATIONAL V. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE REGIONAL 6 6 7 10 14 CHAPITRE II : L’AMENAGEMENT DU LITTORAL DE SFAX DANS LES DOCUMENTS DE PLANIFICATION SPATIALE ET DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT I. INTRODUCTION II. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE NATIONAL III. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DU GRAND SFAX IV. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DES ZONES SENSIBLES DES ILES DE KERKENNAH : IV-1. Les scénarios d’aménagement IV.2 Le projet de Parc National IV-2-1. Les principales composantes du projet IV-2-2. Le contenu du parc V. LES PLANS D’AMENAGEMENT URBAIN V-1. Le plan d’aménagement urbain de la commune de Sfax V-2. Le plan d’aménagement urbain de la commune de Thyna V-3. Les plans d’aménagement urbain des localités urbaines à Kerkennah VI. LE PROGRAMME D’AMENAGEMENT COTIER DE SFAX VII. LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DU GRAND SFAX VIII. LES ETUDES DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT VIII-1. Le programme régional de l’environnement de Sfax VIII-2. Les actions environnementales à travers les rapports de l’état de l’environnement 16 16 18 22 22 23 24 26 28 28 31 33 34 36 40 40 43 CHAPITRE III : DIAGNOSTIC DE LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX I. INTRODUCTION 44 II. CAS DE LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX 44 _________________________________________________________________________ i II-1. Délimitation de la zone de Sfax Sud et description générale II-2. Sources de nuisances environnementales II-2-1. La production d’acide phosphorique et d’engrais II-2-1-1. Les rejets solides et liquides II-2-1-2. Les émissions atmosphériques II-2-2. Le transport et le trafic II-2-3. Les bassins de margine à proximité du dépôt de phosphogypse de la ‘SIAPE’ II-2-3-1. Historique et description II-2-3-2. Evolution de la gestion des margines au Gouvernorat de Sfax II-2-4. Les décharges II-2-4-1. La décharge de Thyna II-2-4-1-1. Description générale II-2-4-1-2. Les dioxines II-2-4-1-3. Le nouveau système de gestion des OM en Tunisie – Cas de Sfax II-2-4-1-4. Travaux de réhabilitation de l’actuelle décharge de Thyna II-2-4-2. La décharge de déchets inertes de la route du port de pêche II-2-5. Les activités industrielles II-2-5-1. La zone industrielle du port de pêche II-2-5-2. La zone industrielle de Madagascar (ZIM) II-2-5-3. La zone industrielle de Sidi Salem (ZISS) II-2-5-4. La zone industrielle de Thyna II-2-5-5. Unités industrielles intégrées dans le tissu urbain II-2-5-6. Analyse des rejets liquides des unités industrielles II-2-6. La station d’épuration de Sfax Sud III- CAS DES ILES DE KERKENNAH III-1. L’état du milieu marin III-2. L’état du milieu terrestre III-3. Les décharges d’ordures ménagères III-4. Les activités pétrolières IV. ATOUTS ET POTENTIALITES IV-1 Cas de la zone côtière de Sfax Sud IV-1-1. Les salines IV-1-2. Le vieux port de pêche de Sfax IV-1-3. Le Parc urbain de Thyna IV-1-4. Le site archéologique de Thyna IV-1-5. La zone humide de Thyna IV-1-6. La zone de sauvegarde agricole de la commune de Thyna IV-2. CAS DES ÎLES DE KERKENNAH IV-2-1. Les parcs naturels IV-2-2. Le développement durable de la pêche et de l’agriculture IV-2-3. Le développement durable du tourisme 44 46 49 52 55 60 62 62 63 66 66 66 69 71 73 75 78 80 85 89 92 93 94 97 99 100 100 101 102 103 103 103 106 108 109 111 113 113 113 114 115 CHAPITE IV : LES PERSPECTIVES D’AMENAGEMENT INTEGREE DE LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX I. GENERALITES SUR L’AMENAGEMENT INTEGRE DES ZONES COTIERES II. EVALUATION DES EXPERIENCES ACQUISES EN MATIERE 118 118 _________________________________________________________________________ ii Pollution de l'air III-4. Disparition de sites de haute valeur naturelle et visuelle III-6. Le cas de la ‘SIAPE’ IV-2. Le cas de la décharge municipale IV-4. Le cas du parc national de Thyna IV-6. Pollution des nappes d’eau III-3. La zone de sauvegarde agricole IV-8. Accès public à l'espace et aux ressources IV. Le cas des salines IV-5.D’AMENAGEMENT INTEGRE DES ZONES COTIERES III.LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX : QUEL AVENIR ? IV-1. La plateforme logistique IV-10 L’écosystème côtier des Îles Kerkennah V – LA GESTION INTEGREE DE LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX : UNE NECESSITE URGENTE ! CONCLUSION 121 121 122 122 123 124 124 125 125 126 128 128 129 129 130 130 131 131 132 133 135 _________________________________________________________________________ iii . LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX GLOBAUX DES ACTIVITES SUR LA ZONE COTIERE SUD DE SFAX III-1. Disparition de sites historiques et archéologiques III-7. Le cas des bassins des margines IV-3. Disparition ou dégradation des ressources marines III-5. La route littorale Nord – Sud IV-9. Pollution de la mer III-2. Le cas du port de Chott El Kereknah IV-7. Figure n° III-27 : Carte d’occupation du sol de la Zone Industrielle Sidi Salem 46 48 51 53 54 54 61 62 65 65 67 68 69 75 77 79 80 81 82 84 85 86 87 87 88 88 89 _________________________________________________________________________ iv . Figure n° III-14 : Emplacement de la décharge prés du port de pêche Figure n° III-15 : Empreintes sur le plan d’aménagement de la ville de Sfax Figure n° III-16 : Les zones industrielles de la zone d’étude Figure n° III-17 : A – Zones d’activité de chantier naval B – Zone de services (administratif et commercial) et de traitement des produits de la mer Figure n° III–18 : Vue à partir du port de pêche (zone A) vers la Zone Industrielle Madagascar au fond (en bleu unité SOCOMENINE) Figure n° III-19 : zone d’activité de chantier naval : construction et entretien -‘zone A’ du port Figure n° III-20 : I : Rejet liquide illicite pollué d’un atelier d’entretien naval : sortie positionnée au dos de l’atelier vers le bassin portuaire. Figure n° III-7 : Projets TCSP ferroviaires proposés à moyen et long terme dans le Grand Sfax. couvre 18 hectares Figure n° III-22 : I : Déchets solides et épaves de barques et bateaux de diverses tailles entreposés dans la partie de la ZIM mitoyenne au port de pêche. plastique. Figure n° III-11 : Emplacement de la décharge de Thyna. Figure n° III-2 : Sources fixes de nuisances environnementales à la commune de Thyna. Figure n° III-10 : Vue sur les bassins de séchage des margines. Figure n° III-12 : Caractéristiques géométriques de la décharge publique Figure n° III-13 : Dégagement des fumées de la décharge publique. II : Etendu des lots et aspect marécageux du fait de l’aménagement resté provisoire. Figure n° III-3 : Le site de l’établissement de transformation des phosphates Figure n° III-4 : Illustration de la situation du dépôt de phosphogypse. Figure n° III-6 : Vue du dépôt de phosphogypse du côté des bassins de stockage des margines.Liste des Figures Page Figure n° III-1 : Délimitation du périmètre de l’étude. pneus. Figure n° III-8 : Illustration de la situation géographique des bassins des margines à proximité du dépôt de phosphogypse et actuellement délaissés Figure n° III-9 : Caractéristiques géométriques des bassins des margines. Figure n° III-21 : La partie qui a été aménagée par l’AFI en 1973. II : Déchets solides divers (bois. Figure n° III-23 : Carte de répartition actuelle des usines de la ZIM (J. déchets de démolition …) rejetés sur la rive de la zone A par les chantiers navals. Bouzid 2006) Figure n° III-24 : Quai COTUSAL à gauche et quai pétrolier à droite au fond Figure n° III-25 : I : Unité de construction métallique et stockage anarchique de déchets divers à majorité métallique II : Débordement des activités sur la mer témoignant d’une occupation mal contrôlée Figure n° III-26 : Divers déchets sur la Côte Est de la ZIM du coté du port de pêche. Figure n° III-5 : Caractéristiques géométriques du dépôt de phosphogypse. Image satellite .Google Earth) Figure n° III-33: Localisation du champ pétrolier de TPS et le pipe se dirigeant vers Sfax Figure n° III-34 : Carte de localisation des salins de Sfax Figure n° III-35 : Terrains occupés par la saline (J. Figure n° III-29 : quelques vues de la ZISS Figure n° III-30 : Limites de la zone industrielle de Thyna Figure n° III-31 : Illustration de l’implantation de la station d’épuration sud de Sfax Figure n° III-32 : Localisation des îles Kerkennah (Source .Figure n° III-28 : Limites de la zone industrielle Sidi Salem. Bouzid 2006) Figure n° III-36 : Localisation de Chott Et Kereknah Figure n° III-37 : Le PAD de Chott Et Kereknah Figure n° III-38 : Localisation du site archéologique Figure n° III-39 : Zone humide de Thyna Figure n° III-40 : Plan d’aménagement de la zone de Sidi Founkhal Figure n° IV-1 : Exemples de parcelles agricoles à Thyna 90 91 92 97 99 102 105 105 107 108 110 112 116 131 _________________________________________________________________________ v . Liste des tableaux Page Tableau I-1 : Situation des principaux écosystèmes côtiers tunisiens (in Rapport de l’Etat de l’environnement 1995) Tableau III-1 : Production annuelle moyenne des unités de transformation de phosphate Tableau III-2 : nature des matières premières et produits finis de la ‘’SIAPE’’ Tableau III-3 : Caractéristiques géométriques du dépôt de phosphogypse Tableau III-4 : Valeurs limites et valeurs guides pour certains polluants dans l’air ambiant de la norme NT 106-04 Tableau III-5 : Comparaison des valeurs mesurées par la station Sfax CGT en juin et juillet 2006 à la NT 106-04 Tableau III-6 : Surfaces des bassins de stockage des margines limitrophes à la ‘tabia’ de phosphogypse Tableau III-7 : principales actions pour la réhabilitation de la décharge de Thyna Tableau n° III-8 : Les superficies des zones industrielles du littoral sud de Sfax Tableau III-9 : Classification des unités réparties selon les zones industrielles Tableau III-10 : Consommations et débits des unités branchées à l’ONAS Tableau III-11 : Consommations et débits des unités non branchées à l’ONAS Tableau III-12 : Consommations et débits des unités implantées dans la zone côtière sud du Grand Sfax Tableau n° III-13 : Surfaces et natures d’occupation des différentes zones de l’aire de protection du site archéologique Tableau IV-1 : Etat des lieux de mise en œuvre du plan de gestion intégrée du PAC de Sfax. 12 49 51 53 58 59 63 74 79 94 95 96 96 111 120 _________________________________________________________________________ vi . de l’énergie et des petites et moyennes entreprises Nivellement général de la Tunisie Ordures ménagères Organisation mondiale de santé Office National d’Assainissement Organisation non gouvernementale Programme d’aménagement côtier Parc d’activités économiques et commerciales Plan d’action pour la Méditerranée Programme d’actions prioritaires Plan d’Aménagement Urbain Plan Bleu Programme des nations unies pour le développement Programme des nations unies pour l’environnement Programme régional de l’environnement Schéma directeur d’aménagement du territoire national Stratégie de développement du Grand Sfax Société industrielle d’acide phosphorique et d’engrais Système d’information géographique Troisième programme d’actions à court et moyen terme pour l’environnement Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux Société tunisienne d’électricité et de gaz Station d’épuration des eaux usées urbaines Technologie de l’information et de la communication Triple superphosphate Union européenne Unité d’incinération des ordures ménagères Fond mondial pour l’environnement _________________________________________________________________________ vii .LISTE DES ABBREVIATIONS ANPE APAL BEI BM CAR COTUSAL CPG DAP DBO DCP DGAT EIE ENIS GCT MEDD MEDPOL METAP MIEPME NGT OM OMS ONAS ONG PAC PAEC PAM PAP PAU PB PNUD PNUE PRE SDATN SDGS SIAPE SIG SMAP III SONEDE STEG STEP TIC TSP UE UIOM WWF : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : Agence nationale de protection de l’environnement Agence de protection et d’aménagement du littoral Banque européenne d’investissement Banque mondiale Centre d’activité régionale Compagnie tunisienne de salines Compagnie des phosphates de Gafsa Di ammonium phosphaté Demande biologique en oxygène Phosphate bi calcique Direction générale de l’aménagement du territoire Etude d’impacts sur l’environnement Ecole nationale d’ingénieurs de Sfax Groupe chimique tunisien Ministère de l’environnement et du développement durable Programme de dépollution de la Méditerranée Programme environnemental d’assistance technique pour la Méditerranée Ministère de l’industrie. Ce projet est financé par la communauté européenne dans le cadre du Troisième Programme d’Actions Prioritaires à Court et à Moyen Termes pour l’Environnement en Méditerranée (SMAP III). Cependant. est d’élaborer deux plans d’actions de gestion intégrée participatifs et concertés de la région côtière de Kroumiri-Mogods et du Grand Sfax.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic PREAMBULE ET CONTEXTE DE L’ETUDE La commune de Sfax en partenariat avec les 6 autres communes du Grand Sfax et la commune de Kerkennah est l’un des partenaires du projet intitulé « stratégie de gestion intégrée de la zone côtière (GIZC ou ICAM ‘’Integrated Coastal Area Management’’) pour la région de Kroumiri-Mogods et les municipalités du Grand Sfax en Tunisie ». le bureau du PNUD de Tunis et l’APAL. Jalel BOUZID et Taoufik MEGDICHE ont permis d’identifier les caractéristiques physiques et matérielles individuelles des différentes composantes de la zone du projet. En effet. les documents issus de la phase de collecte des données tant pour la zone côtière sud du Grand Sfax que pour celle de Kerkennah réalisés successivement par MM. L’étude diagnostic de la situation actuelle de la côte sud de Sfax se positionne après la phase collecte de données qui a été réalisée durant la période allant de Mai à Novembre 2006 ainsi que celle de l’étude complémentaire sur les îles de Kerkennah achevée au mois de février 2007. Ces plans seront utilisés comme un modèle pour le développement d’un plan national de gestion intégrée du littoral. qui s’étale sur une période de 30 mois. _________________________________________________________________________ 1 . Le projet vise à identifier des actions prioritaires pour promouvoir l’utilisation durable et intégrée des ressources côtières et marines en Tunisie tout en tenant compte des intérêts et des besoins des acteurs locaux et nationaux ainsi que les contraintes socio-économiques aussi bien que les interactions complexes de l’écosystème marin et côtier. la présente étude du diagnostic va se consacrer à identifier les liens existants entre ces composantes dans une perspective de préparer par la suite les scénarios d’aménagement intégré de la zone. Le Bureau WWF (World Wilde Found for Nature) Programme Méditerranéen a été chargé de l’exécution du projet avec le concours de Medcities. L’objectif du projet. Les documents issus de ces deux études sont par ailleurs les documents de base qui ont servi à la réalisation du présent diagnostic. SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Pour ce faire. _________________________________________________________________________ 2 . Le présent document que nous soumettons constitue la version préliminaire du rapport de diagnostic de la zone côtière sud du Grand Sfax prolongée aux îles de Kerkennah conformément aux termes de référence. Il sera évalué par le comité de suivi du projet en vue de prise en considération des commentaires soulevés dans la dernière phase (document définitif). nous avons procédé à la fois à la lecture approfondie des documents ‘’collecte de données’’ et ‘’étude complémentaire sur les îles de Kerkennah’’ d’une part et à la recherche d’autres informations d’ordre plutôt urbanistique et de développement intra et extra muros aussi bien pour les entreprises industrielles que pour les autres entités urbaines ou agricoles. SMAP III – Grand Sfax Diagnostic INTRODUCTION GENERALE Dans le monde entier. lieu important d’échanges économiques. d’un point de vue biologique. point de départ et zone d’attraction par excellence pour le tourisme. Patrimoine naturel sensible. l’attention est portée de plus en plus sur la zone littorale. de l'urbanisation et de l'industrialisation le long de la frange côtière ont toujours devancé les mesures de contrôle de la pollution et de maîtrise de la dégradation de l'environnement malgré les efforts consentis. minière et portuaire.300 kilomètres. vulnérable. Les zones littorales soulèvent aussi de multiples problèmes. espace fragile. auxquels il s’agit de répondre au moyen de solutions spécifiques. les émissions atmosphériques et le déclin de la pêche ne sont que quelques-uns des thèmes que nous tentons de traiter selon une approche intégrée dans le présent travail. l’utilisation inadéquate de l’espace. champ d’actions de la politique énergétique. En effet. En Tunisie. économique social et culturel. solides et liquides. En Méditerranée. limité et convoité. la zone côtière Sud du Grand Sfax possède un fort potentiel de développement durable. Les effluents d'industries implantées auprès des sites urbanisés rendent plus aigus les problèmes de pollution engendrés par une gestion inadéquate des déchets urbains. long d’environ 1. La concentration des activités urbaines et économiques. les déchets solides et liquides. _________________________________________________________________________ 3 . espace privilégié pour l’implantation des activités commerciales et industrielles. les zones littorales ont une triple vocation : elles constituent un espace naturel particulièrement précieux. les problèmes croissants de la croissance rapide de la population. elles supportent une activité économique substantielle et ouvrent aux pays des voies de communication avec le reste du monde. Toutefois cette région souffre d’une dégradation de la qualité de l’environnement avec d’inévitables conséquences pour l’aménagement et le développement. le littoral est caractérisé par une grande variété de milieux et de paysages naturels ainsi que par un patrimoine archéologique de très grande valeur faisant face à de fortes pressions liées aux activités humaines Grâce à sa richesse naturelle et culturelle et à la beauté de ses paysages dont les plus remarquables sont la zone humide et le site archéologique de Thyna. D’une part. Le choix par les responsables du projet d’inclure les îles Kerkennah n’est pas le fait du hasard. celui-ci est un milieu physique fragile. L’ambition métropolitaine de Sfax implique une plus grande ouverture de la ville sur son environnement immédiat dont les îles Kerkennah. un secteur de la pêche en difficulté… . le littoral sfaxien et les îles de Kerkennah font partie du même ensemble géographique. aux ressources limitées. Ce choix s’explique par plusieurs raisons. des études relativement détaillées sur certaines options d’aménagement et de gestion des côtes sud restent à entreprendre. En outre. Ainsi. Le projet de l’élaboration de la stratégie de gestion intégrée de la zone côtière Sud du Grand Sfax comporte plusieurs actions se rapportant à la zone d’étude mais qui font intégrer aussi les îles de Kerkennah. les caractéristiques environnementales principales de cette zone et de faire l'analyse de l'état actuel et futur en vue d'une utilisation plus rationnelle de l'espace en visant une préservation plus efficace de l'équilibre entre l'extension urbaine et industrielle et l’exploitation des ressources naturelles. Dans le nouveau contexte de la mondialisation on assiste à la montée en puissance du rôle des régions et des métropoles. le Golfe de Gabès . Le choix d’inclure les îles de Kerkennah dans l’étude du projet traduit. une nouvelle approche du développement du Grand Sfax. Cependant. fortement convoité et qui connaît diverses formes de dégradation. dans un contexte multi échelle. qui a été exprimée notamment lors de l’élaboration de la stratégie de développement du Grand Sfax. les deux zones sont confrontées à plusieurs problèmes économiques similaires : un secteur touristique très peu développé. vulnérable.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Il est à rappeler que des études générales relatives à l’exploration de la situation environnementale dans le littoral sud de la ville de Sfax ont été faites. _________________________________________________________________________ 4 . l’objet de ce travail est de présenter. aussi.  et synthétiser les diagnostics sous forme de recommandations et de conclusion.  améliorer l’état de connaissance du site à travers un diagnostic de la zone côtière sud du Grand Sfax et des îles Kerkennah. _________________________________________________________________________ 5 .SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Les travaux consistent donc à :  engager une réflexion du développement urbain littoral allant du contexte mondial jusqu’au niveau local. SMAP III – Grand Sfax Diagnostic CHAPITRE I Les enjeux socio-économiques et environnementaux des zones littorales _________________________________________________________________________ 6 . et l'encombrement de l'espace. l'entrave à l'accès public au rivage.et des zones côtières. associée à une expansion rapide de l'industrie et du tourisme dans les régions littorales et à une exploitation extensive des ressources marines. Des études récentes ont montré que les changements climatiques constituent une menace supplémentaire pour les régions littorales. Ces activités sectorielles produisent des impacts sur l'environnement qui se combinent et se traduisent par la pollution des eaux marines et des nappes d’eaux. le développement et la subsistance des populations locales. régionale et mondiale. y compris les océans et toutes les mers. la dégradation des sols. Les ressources du littoral sont utilisées et exploitées à des fins économiques et sociales : urbanisation et infrastructures de transport. importants pour les établissements humains. et que cette proportion pourrait atteindre les trois quarts en 2020. et les zones côtières adjacentes. sous-régionale. que plus de la moitié de la population mondiale est concentrée sur le littoral. industrie et production d'énergie. la diminution des ressources marines et terrestres naturelles. tourisme et loisir.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic I. C'est un capital qui offre des possibilités de développement durable". forme un tout et constitue un élément essentiel du système permettant la vie sur Terre. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE INTERNATIONAL Dans le chapitre 17 du document "Agenda 21" de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement tenue à Rio de Janeiro en juin 1992 concernant la Protection des océans et de toutes les mers . et la protection. cette Conférence a recommandé que de nouvelles approches intégrées à la gestion et à la mise en valeur des régions littorales soient développées aux échelles nationale. la pollution de l'atmosphère. l'utilisation rationnelle et la mise en valeur de leurs ressources biologiques. _________________________________________________________________________ 7 . pêche et aquaculture. a suscité une inquiétude généralisée à l'échelle planétaire concernant le développement durable de ces espaces et leurs ressources naturelles et environnementales. II. INTRODUCTION La pression démographique. la destruction du patrimoine historique et architectural.y compris les mers fermées et semi-fermées . particulièrement la croissance des zones urbaines. il a été constaté que: "Le milieu marin. Vu le fait que les régions littorales contiennent des habitats et des écosystèmes productifs. les politiques visant à réduire la dégradation du littoral. en partenariat avec l'Union européenne (UE) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). et le MEDPOL. Le Programme pour l'Environnement dans la Méditerranée (PEM) a été lancé en 1988. n'ont fait que transférer les problèmes entre les ressources ou entre les produits et les services fournis par les régions littorales. régionale. Parmi ces programmes. le programme environnemental d'assistance technique pour la Méditerranée (METAP) a été démarré par la Banque Mondiale (BM) et la Banque Européenne d'Investissement (BEI).SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Par ailleurs. III. contribuant à la composante socio-économique du PAM. aux échelles internationale. se sont révélées inefficaces. le Plan Bleu (PB) et le Programme d'actions prioritaires (PAP). Le METAP a pour mission d'engager des fonds de garantie pour assister les pays méditerranéens (surtout ceux des rives sud et est) dans leurs efforts pour élaborer des politiques. avec la participation de plus de 140 Etats et territoires côtiers. considérés dans leur ensemble. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE MEDITERRANEEN Les tendances à la dégradation de l'environnement en mer Méditerranée étaient déjà évidentes il y a plus de trois décennies. Le PAM et la Convention de Barcelone se sont concrétisés à travers une série de Protocoles. se placent parmi les plus importants. la gestion rationnelle du milieu marin dans son ensemble. Un programme des mers régionales. à l'époque où les pays riverains de la Méditerranée ont convoqué à Barcelone une réunion pour adopter le Plan d'Action pour la Méditerranée (PAM) en 1975 et la Convention pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution (la Convention de Barcelone) en 1976. le document "Agenda 21" de la Commission des Nations Unis pour l’Environnement et la Développement (CNUED) a invité à la promotion d'un processus adaptable et souple de gestion intégrée des ces régions. _________________________________________________________________________ 8 . a été mis en place en vue d’appuyer et de coordonner. sous-régionale. au sein de ce même programme. Deux ans après. ainsi que des programmes conduits par les Centres régionaux du PAM correspondants. conçu pour estimer le degré de pollution marine en Méditerranée. et plus particulièrement des régions littorales. des programmes et des projets d'investissement qui répondent efficacement aux contraintes de développement durable dans la région. fondées sur des approches sectorielles. qui englobe treize régions du monde. nationale et locale. Dans ce contexte. et n'ont pas su aborder les impacts du développement littoral sur les ressources. - La moitié des villes de plus de 100 000 habitants n’est pas dotée de stations d’épuration. - La pollution opérationnelle d’hydrocarbures qui a diminué suite à la réglementation se chiffrerait encore entre 100 000 et 150 000 tonnes par an. le «littoral » a fait l’objet de nombreuses études et programmes d’activités dans le cadre du Plan d’Actions pour la Méditerranée (PAM). - Près de 40% du linéaire côtier est artificialisé. - 80% du total des pollutions marines est d’origine tellurique. Sa nécessité dans le bassin méditerranéen a été reconnue comme une priorité dans presque tous les programmes environnementaux lancés jusqu'ici en vue d'affronter la dégradation de l'environnement dans la région.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Le développement écologiquement soutenable est devenu la finalité fondamentale de la majorité des interventions dans les régions littorales méditerranéennes. _________________________________________________________________________ 9 . est un lieu d’implantation obligatoire ou privilégié pour de nombreuses activités. espace convoité du développement. ont fait le constat que les dégradations sur le littoral Méditerranéen sont irréversibles d’un patrimoine unique. - L’accumulation des substances toxiques persistantes (STP) dans les chaînes alimentaires est une cause d’inquiétude. en même temps qu’un espace fragile et de grande valeur écologique. Des niveaux supérieurs aux normes de l’OMS ont été mesurés localement. - Les plastiques représentent 75% des déchets trouvés au fond ou à la surface de la mer. Le littoral Méditerranéen. La planification et la gestion intégrées des régions littorales est devenu un outil majeur de mise en œuvre du développement durable. sociale et culturelle. - 500 espèces étrangères à l’écosystème méditerranéen ont été recensées. Le cumul des pressions conduit à plusieurs formes de dégradations de l’environnement marin et côtier. - Les apports en nitrates ont doublé en 20 ans. Des études menées par le Plan Bleu. - Les apports solides à la mer ont diminué de 90% en 50 ans et l’érosion côtière affecte une grande partie du littoral. - La dégradation des stocks de plusieurs espèces de poissons a entraîné des pertes d’emplois dans la pêche. Considéré comme composante environnementale essentielle du système méditerranéen. Centre d’Activité Régionale du PAM. 60 % des eaux usées urbaines sont rejetées à la mer sans traitement. long de 46 000 km. Liban. - mettre en relief les problèmes de la zone choisie en les resituant dans un contexte national. - fournir un appui à l'expertise. Les PACs ont été initialement conçus pour une durée de quatre ans. afin que l'expérience soit transférable à une échelle plus large. plusieurs régions ont été choisies dans les pays méditerranéens intéressés et qui ont exprimé leur besoin de résoudre des problèmes environnementaux à court et à long terme (Croatie. à la pollution par les déchets solides et les rejets sans traitement dans le milieu marin et à la dégradation de la végétation marine du fait des mouillages. les zones choisies et leurs problèmes ont été identifiés pour être typiques du littoral méditerranéen. - intégrer les techniques et les outils de gestion favorable vis-à-vis de l'environnement. des programmes d’aménagement côtier (PAC) ont été introduits. Les objectifs assignés aux programmes d’aménagement côtier sont donc les suivants: - renforcer la coopération avec les autorités. Tunisie . les institutions et les experts. Grèce. - 104 espèces sont considérées en danger dont le phoque moine et les tortues marines. qui s'appuyaient sur l'intégration des connaissances et des expériences acquises à travers toutes les composantes du PAM. - transférer les connaissances et les technologies internationales.. Albanie. - Plusieurs destinations touristiques ont connu des pertes importantes de revenus.SMAP III – Grand Sfax - Diagnostic Le développement de la navigation de plaisance concourt au bétonnage des côtes par les ports et marinas. En vue de répondre à ces préoccupations. Syrie. comme des actions centrées sur des zones spécifiques. Turquie.Sfax. la détermination des options et la formulation d'une proposition de programme. à la formation et à l'équipement minimum. Au sein du programme des PAC. répartis en trois grandes phases : - la phase préliminaire qui comprend la recherche et le recueil des données de base. Egypte... Algérie. Maroc. surtout à l'attention des pays du sud de la Méditerranée. Malte. régional et international plus large. la formation et la création des compétences nationales. - travailler en collaboration avec les institutions internationales de financement. _________________________________________________________________________ 10 . Au départ. aussi bien locaux que nationaux.). Slovénie. La majorité des activités économiques sont liées au littoral. les données relatives au littoral national se présentent ainsi comme suit : - 1300 km de côtes. - Déversement de rejets divers et de déchets dans les zones humides et en mer. l'élaboration d'études de faisabilité et de propositions de projet complémentaires à ceux identifiés dans la phase préliminaire. Plus de 63 % de la population totale tunisienne habite dans des Gouvernorats côtiers. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE NATIONAL Pour la Tunisie. extérieures au projet. D'autres problèmes sont liés à l'exploitation irrationnelle des ressources naturelles côtières. digues de protection du littoral. l'introduction de la planification intégrée. - 90% des activités touristiques (190milles lits en 2005).2% de la population est concentrée sur le littoral en 2004. - Faible transit sédimentaire vers le littoral. où des ressources supplémentaires. en particulier le tourisme qui en dépend à 95 % et l’industrie à 80%. Ports commerciaux (7).SMAP III – Grand Sfax - Diagnostic la phase qui comprend les actions de compréhension de l'écosystème. les eaux usées et la pollution maritime qui affectent les eaux côtières et les écosystèmes. et les déchets solides qui constituent un risque pour la santé. sont apportées pour mettre en œuvre les actions. - Remontée du niveau de la mer (1 à 2mm/ans). IV. En raison de son importance. - Ouvrages maritimes: Ports de pêches (41). la côte est d'une importance capitale. la pollution atmosphérique qui est un problème dans les régions industrielles et les grands centres urbains. - Espace marin caractérisé par la richesse de ses écosystèmes et la présence d’herbiers de Posidonies (espèce-habitat d’importance capitale en méditerranée). Ports de plaisances (7). la côte fait face à de fortes pressions liées aux activités humaines dont les plus importantes sont la construction des infrastructures qui perturbent les rivages naturels et détruisent les dunes de sable. les actions particulières de prévention ou/et de maîtrise de la pollution. _________________________________________________________________________ 11 . - 69. - la phase de suivi. - Sur-exploitation des richesses halieutiques. - 60 Iles de superficie variable. - 500 km de plage. Globalement. aggravant de ce fait le phénomène de l'érosion maritime. - 70 zones humides littorales (Lagunes et Sebkha). le prélèvement de sable. loi n° 95-72du 24/07/95 ) et la promulgation de la loi n° 95-73 du 24/07/95 relative au Domaine Public Maritime. - 37 zones industrielles qui couvrent plus de 80 % de la superficie globale. l’autorité chargée de l’aménagement du territoire a entamé dès 1992 la mise en œuvre d'un plan d'action pour l'aménagement et la gestion du littoral dont l'objectif est d'assurer la durabilité du développement sur le littoral grâce à : La protection du patrimoine naturel et culturel du littoral. De protéger le domaine public maritime contre les empiètements et le reglement des occupations illicites. En vue de répondre à l’ensemble des préoccupations se rapportant au littoral. celle-ci est présentée dans le tableau ci-dessous. _________________________________________________________________________ 12 . L'APAL a comme attribution notamment : D’exécuter la politique de l'Etat dans le domaine de la protection et de l'aménagement du littoral . D’approuver les projets d'aménagement et d'équipement sur le littoral avant leurs exécutions. La valorisation du littoral et son intégration à l'ensemble du territoire et à son environnement régional Cette démarche a abouti en 1995 à la création de l'Agence de Protection et d'Aménagement du Littoral (APAL .SMAP III – Grand Sfax - Diagnostic Non respect du Domaine Public Maritime et destruction des dunes par la construction. En ce qui concerne la situation des principaux écosystèmes côtiers du littoral national. Une adaptation des normes et des législations de façon à favoriser l'atteinte des objectifs de gestion du littoral. ii) Importante activité de pêche. i) Erosion des plages à proximité de Sousse. iv) Présence de plusieurs hôtels très fréquentés en été i) 260 espèces florales recensées.) i) Ville industrielle et portuaire : phosphate. iv) Evolution négative des fonds marins (régression des herbiers. Tunis i) Dégradation des plages. Développement touristique menaçant pour un écosystème fragile. i) Développement touristique sur des plages fragiles. ii) Récession de l'agriculture littorale et de la production halieutique. iii) Morphologie des plages modifiée par les aménagements portuaires. iii) Apparition de nouvelles espèces végétales. ii) Fonds marins riches et non altérés Zone à faible pression humaine Déversements des rejets industriels dans le lac i) Pôle de développement économique. Sfax i) Pollution des eaux de mer au large de Sfax. ii) Grand port pétrolier et commercial. Les îles de Kerkennah i) risque important d'érosion des plages. M : Menacé. R : Régénéré. Les plages montrent des signes de dégradation à Hammamet Pression engendrée par 110 établissements hôteliers soit 25% de la capacité touristique nationale. i) Sévère érosion et recul des plages. iii) Rejets importants d'eaux chargées dans le lac Sud. Lac Nord de Tunis i) Augmentation de la transparence de l'eau. ii) Nombreuses industries polluantes dont les unités de traitement de phosphate. i) Deuxième pôle urbain de Tunisie. ii) exploitation contrôlée. Golfe de Gabès i) Rejets de phosphate en mer (12. i) Pression urbaine importante ii) Première zone industrielle du pays. ii) Privatisation du littoral. ii) Phénomène d'eutrophisation et dégagement d'odeurs nauséabondes dans le lac Sud en été. ii) Richesse halieutique élevée i) Faible pression démographique. La zone touristique la plus importante du pays avec surtout de nombreux ouvrages en mer. La côte Nord i) Relief terrestre sauvage et très varié et présence des forets denses. La côte en situation d'équilibre précaire Projet de développement touristique en cours. métallurgie et construction navale. iii) Abondon des vergers et prolifération de l'habitat anarchique. iii) Présence d'espèces animales rares ou en voie de disparition i) Les fonds marins autour de l'île Zembra déclarés "zone de protection biologique" en 1973.. ii) Risques de transformation des paysages. i) Stabilité de l'écosystème.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Tableau I-1 : Situation des principaux écosystèmes côtiers tunisiens (in Rapport de l’Etat de l’environnement 1995) Ecosystèmes recensés Etat P M D R Situation actuelle Observation Tabarka Menaces (risque de recul des côtes et destruction des herbiers et raréfaction des espèces de poissons) de nombreux projets hôteliers implantés ou en cours de réalisation. ii) Recul des falaises de Monastir. envasement .800 t/j). ii) Dégradation des herbiers de posidonies et menaces contre la biodiversité. ii) Richesse en espèces benthiques. Bizerte L'Archipel de Zembra Nabeul Hammamet Hergla Sousse Monastir Ile de Jerba Lagune de Blibane Avec : P : préservé. ii) Absence des mauvaises odeurs. D : Dégradé. iii) Industrie lourde : raffinerie. ii) Parties terrestres de Zembra et Zembretta décrétées Parc National en 1977. ii) endommagement de certains hôtels construits au bord de l'eau. assainissement et restauration en cours. _________________________________________________________________________ 13 . lois. ii. Au niveau international. de la plage d'Aghir par recharge. Protocoles et Accords relatifs à la préservation de l'environnement et de la lutte contre la pollution de façon générale et plus particulièrement pour les milieux marins et côtiers. arrêtés) couvrant la majorité des aspects de la gestion de l'environnement et la préservation des ressources naturelles. _________________________________________________________________________ 14 . Elles ont concerné en moyenne 65 plages par an soit 100 km/an de linéaire de plage et 1800 ha de surface de plage nettoyée.  17 études de zones sensibles. iii.  7 plages aménagées dans le cadre du programme POP. décrets.  8 études de réhabilitation de Sebkhas côtières. africaine. Depuis sa création. l’APAL a réalisé les actions suivantes : i.  6 études de gestion d'aires marines protégées. Etudes :  33 plans d'occupation des plages (POP). arabe et maghrébine au profit d'une meilleure protection de l'environnement et préservation des ressources naturelles.  31 esplanades côtières.  Au total 7 campagnes de nettoyage menées depuis 1999.  9 études de protection de la côte contre l'érosion marine. Recherches : Exécution de deux projets pilotes :  réhabilitation.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Quant aux instruments juridiques. Ce dispositif juridique national est constamment consolidé par les conventions et protocoles pris par la communauté internationale et/ou les pays de la région méditerranéenne. Participation à la réalisation de projets :  31 municipalités côtières aidées par l'APAL pour la mise en place d'esplanades côtières. la Tunisie a adhéré à de nombreuses Conventions. il y a maintenant plus d’une décennie. la Tunisie possède un dispositif juridique environnemental développé composé de nombreux textes législatifs et réglementaires (codes. Il a été noté par exemple qu’un quart de la population méditerranéenne de gravelots (petits limicoles) se concentrent dans le golfe de Gabes. à la pêche et au tourisme. installation de tentes de l'environnement dans les plages publiques …). des sbkhas et des zones humides très riches et réparties tout le long du littoral et dans les îles. - La pêche (pratiques dévastatrices et surexploitations de certaines espèces). v. C'est dans ce cadre que s'inscrit le projet de protection des ressources marines et côtières du Golfe de Gabès.SMAP III – Grand Sfax  Diagnostic réhabilitation des dunes bordières à Mahdia. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE REGIONAL Le Golfe de Gabes s’étend au niveau du littoral de Ras Kaboudia au Nord de Sfax jusqu’à la frontière Lybienne qui correspond à un linéaire côtier d’environ 400 km. Sensibilisation (journées d'études. y compris la mise en place de programme de lutte contre la pollution. _________________________________________________________________________ 15 . îles de Kneïss et l’île de Djerba. etc …) Pour faire face à cette situation. - Les rejets divers (eaux usées urbaines. les autorités tunisiennes accordent actuellement beaucoup d'importance à la restauration des sites dégradés et à la gestion rationnelle des ressources. De très nombreux oiseaux migrateurs fréquentent ces zones humides. apports terrigènes par les oueds. industrielles. iv. 49 % de poissons benthiques et pratiquement toutes les éponges y sont prélevées. Le Golfe de Gabès est soumis aux différentes pollutions et dégradations d’origine anthropique. le golfe de Gabes occupe une place majeure pour la Tunisie : 75 % de crevettes. diffusions radiophoniques. Concernant l’économie de la pêche. V. liées principalement au développement des activités urbaines. Ce littoral possède de grandes lagunes côtières (la mer de Bougharara et la mer de Bibane). Mise en place d’un observatoire du littoral. Les causes majeures de pollution et de dégradation concernent : - Les rejets de l’industrie des phosphates. La partie marine comprend trois ensembles insulaires : Îles de Kerkennah. _________________________________________________________________________ 16 . Cette mise en oeuvre s'appuie sur une approche participative impliquant l'ensemble des communautés ou groupes d'intérêt concernés. avec la mise en oeuvre des plans à titre pilote dans quatre sites prioritaires. les objectifs de résultats et les indicateurs de suivi. par une formation et une sensibilisation appropriée auprès de tous les intervenants et les acteurs concernés et par la mise en place d'une approche participative et la mise en oeuvre de plans de gestion et de programmes de recherche appliquée. Le projet contribuera à sauvegarder les ressources naturelles y compris l'eau et le sol.  La préparation de plans de gestion de la biodiversité pour 6 zones retenues en raison de leur importance vis-à-vis de la biodiversité globale. Il profitera également à plusieurs secteurs d'activités par la création de conditions naturelles favorables à leur développement. afin de définir précisément les bases techniques et scientifiques des programmes de gestion proposés.  L'acquisition des connaissances et des données sur le Golfe de Gabès et notamment sur les sites pilotes retenus.  Le renforcement des capacités humaines à tous les niveaux de l'échelle de décision.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic L'objectif du projet est d'assurer que les préoccupations sociales et environnementales soient dûment prises en compte dans la gestion du Golfe de Gabès. Ce projet est constitué de 4 composantes:  Le renforcement du cadre institutionnel au niveau régional et local permettant une protection et une gestion efficace de la biodiversité marine et côtière du Golfe de Gabès. SMAP III – Grand Sfax Diagnostic CHAPITRE II L’AMENAGEMENT DU LITTORAL DANS LES DOCUMENTS DE PLANIFICATION SPATIALE ET DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT _________________________________________________________________________ 17 . .schéma directeur d’aménagement de la zone sensible Mahres-Skhira.la stratégie de développement du Grand Sfax. . . .le programme d’aménagement côtier du littoral Sud de Sfax.schéma directeur d’aménagement du territoire national. le littoral du gouvernorat de Sfax a été traité en tant qu’entité géographique particulière dans le cadre des études du schéma directeur d’aménagement du territoire national et des études d’aménagement telles que : .schéma directeur d’aménagement de la zone sensible des îles de Kerkennah. . En ce qui concerne notre zone d’étude. se rapportant au littoral sud de Sfax et aux îles Kerkennah. .rapports de l’état de l’environnement en Tunisie II.schéma directeur d’aménagement du Grand Sfax.plan d’aménagement de la commune de Sfax. elle sera examinée dans ce qui suit.le programme régional de l’environnement de Sfax. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE NATIONAL Le schéma Directeur d’Aménagement du Territoire National (SDATN) constitue le cadre général que doivent respecter et dans la logique et les orientations duquel doivent s’inscrire les autres documents de planification spatiale des agglomérations urbaines et des autres zones.schéma directeur d’aménagement du Grand Sfax.plans d’aménagement urbain des localités urbaines de Kerkennah . . _________________________________________________________________________ 18 . .schéma directeur d’aménagement de la zone sensible des îles de Kerkennah.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic I. INTRODUCTION En terme d’aménagement du territoire. . .Atlas de Sfax. à travers les documents de planification de l’espace et de protection de l’environnement : .plan d’aménagement de la commune de Thyna. . engagées et à venir tendant à améliorer l’environnement de Sfax. Le renforcement de l’ouverture de la ville de Sfax à l’extérieur a été envisagé par l’implantation d’une plateforme logistique de transport multimodal selon deux hypothèses nord ou sud comme le montre le schéma ci-après. En effet. un branchement direct sur l’économie mondiale). un marche de travail suffisamment large et de qualité. Figure n° II-1 : Parti d’aménagement de Sfax selon le SDATN. l’un des plus pollués de la Méditerranée. Il constitue le maillon le plus gros d’une chaîne d’actions réalisées.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Nous avons examiné dans ce document plus particulièrement la place du littoral de Sfax dans les perspectives d’aménagement de Sfax. _________________________________________________________________________ 19 . le projet de réhabilitation et d’aménagement des côtes nord de la ville de Sfax (projet Taparura). a été considéré comme un projet phare pour la métropole de Sfax (choisie selon trois critères de métropolité : une diversité fonctionnelle. tel que approuvé par le conseil régional le 25 Mars 1999. - valoriser l’offre de sites à l’ensemble des promoteurs régionaux nationaux et internationaux - limiter l’étalement du Grand Sfax et rehausser le niveau d’équipement du Grand Sfax en dotant la ville en équipements et infrastructures répondant aussi bien à sa taille démographique qu’à son rang dans l’armature urbaine du pays. L’aménagement prescrit par ce schéma préconise les objectifs suivants - valoriser l’image de la ville par.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Selon cette même étude. - valoriser le littoral par la réconciliation de la ville avec son environnement marin. entre autres. Le sud de Thyna a été projeté comme zone archéologique et de parc. repose sur les actions suivantes : - l’exécution du projet d’aménagement des côtes nord de la ville de Sfax couvrant un total de 360 ha. Ils assurent l’organisation de l’utilisation de l’espace en orientant l’implantation des différents projets et en oeuvrant à leur cohérence dans le cadre des perspectives de développement économique et social. _________________________________________________________________________ 20 . a retenue le renforcement de la place de Sfax sur la base d’options nouvelles répondant à l’actuelle politique nationale en matière de développement et d’ouverture. - l’aménagement de la zone qui se situe au voisinage du plan d’eau de l’ancien port de pêche dit Chott El Kereknah. l’insertion de Sfax dans l’économie mondiale et le nettoiement de son environnement urbain par une politique vigoureuse de dépollution. III. Le Schéma Directeur d’Aménagement du Grand Sfax. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DU GRAND SFAX Les schémas directeurs d’aménagement fixent les orientations fondamentales de l’aménagement des zones concernées. La valorisation du littoral. selon cette étude. - la réaffectation de la friche industrielle de la NPK. - la création d’un parc urbain au littoral nord à Sidi Mansour. le site d’implantation de la Société Industrielle d’Acide Phosphorique et d’Engrais a été qualifié de future friche industrielle. d’aménagement et d’environnement. moins résidentielle et moins balnéaire que Taparura. isolement ou déplacement des dépôts de phosphogypse…). des bassins des margines. les objectifs du schéma directeur d’aménagement se traduisent par les projections illustrées par la Figure n° II-2. le parc urbain de Thyna (57 ha ) et le parc archéologique à sauvegarder (130 ha).). la dépollution et la réaffectation du site (fermeture des unités. - la mise en œuvre des mesures de transfert de la SIAPE. l’étude préconise que l’ensemble des actions se rapportant au littoral devrait préparer la mise en œuvre de la réplique sud du projet Taparura. - la création d’une voie de desserte et d’intégration littorale se reliant avec la rocade du km 11 au nord et au sud. une réplique plus spécialisée dans les grands équipements.. - la reconversion d’une partie des salines à l’urbanisation. - la réalisation du projet touristique de Chaffar. Ainsi. _________________________________________________________________________ 21 . - éradiquer les sources multiples de nuisance dans la commune de Thyna (réaffectation de la décharge publique. Sur le plan spatial.SMAP III – Grand Sfax - Diagnostic réalisation d’un projet d’aménagement côtier intégrant les salines. SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure n° II-2 : Schéma Directeur d’Aménagement du Grand Sfax _________________________________________________________________________ 22 . s'articule autour d'un pôle central du fort de Bordj El H'ssar et se concrétise par la création d'un parc archéologique de Circina Bordj El H'ssar. Ce scénario repose principalement du respect du milieu naturel et sur l’hypothèse de dynamisation du secteur agricole et le développement du tourisme sur l’ensemble de l’archipel tout en privilégiant l’approche de tourisme écologique intégré. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DES ZONES SENSIBLES DES ILES DE KERKENNAH : IV. Les acteurs nationaux et locaux ont opté pour ce deuxième scénario.1 Les scénarios d’aménagement Les propositions d'aménagement ont été définies selon deux scénarios : * Un scénario d'ajustement naturel. * Un scénario d'équilibre écologique Variante 1 : le scénario d'ajustement naturel. Variante 2 : le scénario d'équilibre écologique (scénario retenu). Ce scénario repose sur des principes d'organisation tendancielle du développement spatial observé aujourd'hui. Le souci de protection des richesses archéologiques des îles. En outre. ce scénario prévoit la protection des zones naturelles (les îlots) par la délimitation de pan:s et réserves naturelles et la création d'un parc régional de loisirs à Sidi Youssef. Par ailleurs cette variante repose sur les hypothèses de dynamisation du secteur agricole et du développement touristique sous forme d'unités diffuses privilégiant l'approche du tourisme écologique intégré et non zonaI.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic IV. Cette proposition d'aménagement préconise la dynamisation du secteur agricole (création de deux périmètres irrigués) le développement du secteur touristique sous forme de petites unités diffuses sur l'ensemble du territoire privilégiant l'approche de tourisme écologique intégré et non zonal et _________________________________________________________________________ 23 .  d'une agriculture revigorée par la réalisation de deux périmètres irrigués.2 Le projet de Parc National Les principales justifications de la création d'un parc aux îles Kerkennah résident notamment dans la présence de « données naturelles et exceptionnelles. devant aider la dynamisation du secteur.Bordj El H'ssar. dont le pôle central s'articule autour du site du fort turc de Bordj El H'ssar par la création d'un parc archéologique de Circina. au Nord. _________________________________________________________________________ 24 . IV.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic la protection des zones naturelles (les petites îles) par la délimitation de parcs et réserves naturelles. ou encore présents sur des superficies ou dans des localisations géographiques remarquables. voire uniques » et « un patrimoine culturel et traditionnel riche et en parfaite harmonie avec les caractéristiques physiques du territoire ».  d'une démarche urbanistique très modérée visant notamment l'organisation spatiale des noyaux urbains non encore dotés de PAU.  de la création de nouveaux ports de pêche.  d'une politique de mise en valeur des sites arcl1éologiques de l'archipel. La création de ce parc national des îles Kerkennah vise notamment à:  préserver certaines potentialités ou valeurs écologiques et biologiques des îles et notamment les espèces protégées ou rares..  d'un secteur touristique rénové et dynamisé par une vision écologique privilégiant les produits touristiques à caractère ponctuel. Le programme de cette variante s’appuie sur l’hypothèse :  d'une population stabilisée de l'ordre de 14000 à 15 000 habitants. écosystèmes originaux. et au Sud de Mellita. .. Mais le point fort de ce scénario d’aménagement est indiscutablement la création d'un « Parc National sur les îles Kerkennah » dans la zone nord/est de l’archipel. ■ Interdiction de navigation s'appliquant aux bateaux transportant des matières dangereuses en dehors des chenaux autorisés..La zone de protection marine et le « pré-parc » L'archipel et les hauts fonds qui l'entourent sont deux espaces interdépendant qui constituent une unité fonctionnelle. Elle comprendra: _________________________________________________________________________ 25 .. Les principales composantes du projet L’essentiel du projet concerne la zone nord/est . De ce fait. mais plusieurs actions sont préconisées aussi bien dans le reste de l’archipel que l’espace maritime qui entoure les îles. vedettes.) et de police pour le respect de cette réglementation spécifique. ■ Contrôle de fouilles archéologiques sous-marines.Le secteur Nord Est Il s'agit de la zone devant abriter l'essentiel du parc naturel et où doit s'appliquer avec le plus de vigueur la "politique du parc". ou de matériaux. Cette délimitation doit permettre de maîtriser l'unité biocénotique de l'herbier à posidonies. IV-2-1. ■ Interdiction de prélèvement de sables et granulats du rivage. même stériles. b. ■ Interdiction de modification de la morphologie du fond. a.SMAP III – Grand Sfax  Diagnostic promouvoir une gestion de l'espace adaptée tout à la fois à la préservation des "valeurs naturelles" et aux pratiques traditionnelles qui ont produit et entretenu le cadre de vie. en plafonnant le tonnage pêché par espèce et donnant la priorité aux pêcheurs insulaires ■ Dotation de moyens de surveillance (hélicoptères.. Il s'y appliquera une réglementation très stricte: ■ Interdiction de mise en dépôt de produits de dragage. il est proposé d'intégrer cet espace maritime dans le parc naturel par le biais de quelques mesures dont notamment la définition d'un périmètre correspondant sensiblement au tracé de l'isobathe -20 m et passant par l'axe du canal des Kerkennah. ■ Réglementation de la pêche notamment en limitant l'activité à des techniques traditionnelles. ■ La promotion des activités salinières d'El Abassia ou.Ouest d'El Attaya. ■ La mise en valeur des Sebkhat (centre. voileries. face Nord . _________________________________________________________________________ 26 . et tout artisanat lié à la mer. ■ La création d'un "écomusée des pratiques agricoles". inondables. tout simplement. Ces aides pourrpnt prendre la forme de remembrements fonciers ou d’aides personnalisées à l'exploitation.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic ■ La préservation stricte de toutes les zones humides et. ■ La restructuration des secteurs à urbanisation diffuse : dans les zones de Bounouma et de Kraten. ■ La promotion des activités de constructions navales. ■La maîtrise foncière progressive des terrains non domaniaux et non bâtis situés dans une bande de 150 à 200 mètres à partir de la baisse des plus hautes eaux. ■ L'aménagement de sites d'observation et de découverte de la nature. ■ La maîtrise de l'urbanisation diffuse de Chergui. de l'habitat ancien. ■ Les aides au maintien des agriculteurs dans les secteurs cultivés et notamment au Nord Ouest d'El Attaya. du moins. musée des zones humides). il faudra maîtriser le développement anarchique de l'habitat et prôner une meilleure organisation du bâti diffus existant. ■ L'adoption une approche touristique sous formes d'unités diffuses (programme maximum de 1000 lits). Les "coups partis" pourront être intégrés à des opérations d'hébergement léger. Ennajet et El Attaya Sud. mise en réserve des espaces nécessaires à l'extension de l'exploitation actuelle. du secteur (inscrites au Domaine Public Maritime et frappées d'une servitude de non édificandi). ■ La préservation par une intervention foncière forte (acquisition prioritaire) des secteurs littoraux exondés non encore banalisés: totalité du cap de Founkhal. de loisir ou à toutes infrastructures d'accueil et de découverte liée à la fréquentation touristique du parc. ■ Un programme de réhabilitation et de mise en valeur de l'habitat traditionnel ou. les espaces libres situés en bordure littorale au Sud .Ouest du cap de Bounouma. a fortiori. "radeau" situé entre la Sebkha Ferkik et Ennajet. Mais certaines dispositions de protection sont proposées dont la restructuration du centre d’Erramla. du droit des sols et des schémas directeurs d'aménagement sectoriel. * Une fonction d'étude fine du milieu. la mise en valeur de la zone archéologique et la protection du littoral. direction. qu'ils soient institutionnels ou non.Les autres secteurs Dans le secteur des îlots et presqu’îles : compte tenu de leur grande fragilité il est préconisé notamment l'interdiction de toute construction ou aménagement autre que ceux strictement nécessaires au maintien et à la préservation des équilibres écologiques et la prohibition de tout hébergement. et notamment le camping sauvage. _________________________________________________________________________ 27 . conseil d'administration). la révision et aux modifications des documents de planification urbaine.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic c. d'information et de promotion du territoire. Le secteur de la zone d’Erramla est le plus urbanisé et le pus dense . * Une fonction de formation. IV-2-2. le SDA considère que secteur doit conserver cette vocation et accueillir la plus grande partie des infrastructures de valorisation de l’archipel. Le contenu du parc Les principales composantes et attributions du parc ont été définies comme suit: * Une structure administrative ayant une représentativité (présidence. * La promulgation d’une "Charte" s'appliquant à l'archipel et recueillant l'adhésion des différents intervenants. * Une fonction de contrôle et de participation à l'élaboration. SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure II-3 : Délimitation de la zone du pré-parc (D’après SDA 1996) _________________________________________________________________________ 28 . ont crée une situation irréversible. englobant une population de 265.. Nous examinerons dans cette partie les analyses et les orientations d’aménagement de la zone côtière sud du Grand Sfax telles appréhendées dans les deux plans d’aménagement urbain de la commune de Sfax et de Thyna. * La création de périmètres d'intervention foncière (PIF) V. La création de la NPK et de la SIAPE et les rejets de phosphogypses. * La mise en réserve des zones les plus sensibles (flore. L’étude des plans d’aménagement urbain des 7 communes du Grand Sfax (Sfax. le renforcement des fonctions portuaires et le développement de zones industrielles en front de mer. a été au fil des années la résultante de la pollution de la mer par le phosphogypse. Ce fait.. Il fixe les usages des zones. les tracés des voies et les règles d’urbanisme. ainsi que les plans d’aménagement des localités urbaines de Kerkennah. Sakiet Ezzit. V-1. Il peut se définir ainsi comme étant un instrument de planification urbaine qui réglemente les droits d’utilisation des sols dans les zones considérées. El Aïn et Thyna) a mis en évidence que la vocation de la ville de Sfax en tant que pôle économique a été hypothéquée par la pollution et le sous équipement dans une situation de quasi-inexistence de réserves foncières.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic * Une fonction de surveillance et de police en matière de protection de l'environnement. faune ou écosystèmes remarquables). LES PLANS D’AMENAGEMENT URBAIN Le plan d’aménagement urbain est un document de planification spatiale destiné à régler l’affectation et l’occupation du sol dans le but d’assurer aux habitants les meilleures conditions de vie. Gremda . Chihia. Le plan d’aménagement urbain de la commune de Sfax La commune de Sfax.578 ha. occupe une superficie de 5. les densités des constructions. créée le 16 Juillet 1884. du fait de la pollution du milieu marin.649 habitants) avec un nombre de logements qui atteint les _________________________________________________________________________ 29 . de lutte contre la pollution. Sakiet Eddaïer.131 habitants (représentant 56 % de l’ensemble de la population du Grand Sfax : 475. Cette même étude a cité la « coupure de la ville par rapport au littoral » parmi les dysfonctionnements les plus marquants de l’agglomération et qui constitue l’un des aspects les plus négatifs du fonctionnement de la ville. _________________________________________________________________________ 30 . - le tracé littoral de la voie ferrée risque de devenir de plus en plus contraignant dans l’optique d’une ouverture de la ville sur la mer. Les affectations des zones qui font partie du littoral sud sont ZC (SC1. Le parti d’aménagement de la zone côtière sud. ZC2). La révision du plan d’aménagement de la commune de Sfax a été approuvée en Décembre 2002. - la création d’une zone de grands équipements entraînants et valorisants pour l’économie de la ville. limitrophe de la zone franche et occupant le reste de l’aire des cristallisoirs (200 ha). on relève plus particulièrement : - l’occupation du littoral sud par les salines présente peu d’intérêt économique pour la collectivité. - le desserrement de l’abattoir et des cristallisoirs. conformément à ce plan d’aménagement. est applicable un canevas de quatorze articles donnant leurs caractères et réglementant les conditions d’utilisation et d’occupation du sol. A ces zones. Le rapport de présentation de ce plan a mis en exergue l’importance du littoral qui représente potentiellement un atout économique et paysager qu’il importera de valoriser par le biais d’actions desserrement industriel. Ub. - le développement d’un axe central littoral en articulation avec le projet Taparura. - la réalisation d’une plateforme logistique au sud. Zs et Ev. repose sur les aspects suivants : - la rénovation de Chott El Kereknah en lui introduisant le caractère récréatif. En terme de contraintes.. telles que montrées sur le plan d’aménagement indiqué dans la page qui suit. Ie. - l’aménagement d’une zone franche adjacente au port de pêche sur une partie de l’aire des cristallisoirs de la COTUSAL à desserrer (200 ha).SMAP III – Grand Sfax Diagnostic 80663 logements selon le recensement de 2004. de transformation d’usage des espaces littoraux et surtout d’une politique délibérée de réduction de nuisances. 4 : Extrait du plan d’aménagement urbain de la commune de Sfax _________________________________________________________________________ 31 .SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure n° II. - la projection d’une voie littorale de structure devant servir de voie rapide d’accès au centre de la ville de Sfax. Par conséquent. Thyna a connu le développement de l’habitat populaire sur des terres agricoles et. sur laquelle repose la dépollution et la valorisation du littoral de l’agglomération du Grand Sfax. la décharge publique. zone boisée d’environ 200 ha en bordure de la zone humide des salines. de l’usine d’industrie de phosphate. Il s’ajoute au parc urbain. Le plan d’aménagement urbain de la commune de Thyna Auparavant.040 ha et abritant 26. Thyna a accumulé les problèmes d’environnement avec la localisation. notamment dans sa partie nord.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic V-2.858 logements selon le recensement de 2004. Les orientations d’aménagement préconisées en relation avec le littoral se résument en : - la protection des ressources foncières littorales : L’aménagement du front de mer de Thyna n’interviendra qu’à la fin de l’échéance du schéma directeur d’aménagement du Grand Sfax et après l’application des mesures de transfert de l’usine SIAPE et de la décharge. au sud de la commune se trouve le parc de Thyna s’étendant sur 57 km et englobant le champ des ruines de l’antique ville. A cela. dans un deuxième temps. la station d’épuration. le développement d’unités industrielles attirées par la route nationale n°1 dite route de Gabes et la réalisation d’habitat social parallèlement à l’urbanisation de zone agricole de Aïn Fellat.635 habitants avec 6. D’un autre côté. s’ajoute les cônes de nuisance acoustique de l’aéroport de Sfax venant aggraver la situation de l’environnement dans la commune. le site de rejet des margines ainsi que les dépôts des ferrailles. La commune de Thyna a été crée le 19 Avril 1993 couvrant une surface de 3. _________________________________________________________________________ 32 . Le parc national de Thyna est une composante essentielle. zone agricole fertile. la délimitation du périmètre d’aménagement de la commune de Thyna devra respecter les réserves foncières littorales. SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure n° II.5 : Plan d’aménagement urbain de la commune de Thyna _________________________________________________________________________ 33 . notamment de construire à une distance _________________________________________________________________________ 34 . un réseau de voirie insuffisant . Les plans d’aménagement urbain des localités urbaines à Kerkennah L’ensemble du territoire de l’archipel forme une commune unique. souvent sans respect des règlements d’urbanisme relatifs au littoral qui interdisent. dans 2 autres localités les plans sont en cours d’élaboration. mais chaque localité importante dispose de son propre plan d’aménagement. mais le plus souvent insuffisant surtout en dehors d’Erramla .SMAP III – Grand Sfax Diagnostic V-3. celle de Kerkennah. Une faible densité d’habitat une croissance urbaine souvent incontrôlée une prolifération des constructions le long du littoral. Tableau II-1 : L’état des plans d’aménagement urbain en 2007 Localité Etat Remla Plan approuvé en juillet 2005 Ataya Plan approuvé en juillet 2005 Mellita Plan approuvé en juillet 2005 Ouled Kacem Plan approuvé en juillet 2005 Ouled Yaneg Plan approuvé en juillet 2005 Sidi Youssef Plan approuvé en juillet 2005 Sidi Frej En cours de révision Sidi Founkhal En cours d’élaboration Les diagnostics établis dans les études des plans d’aménagement des différentes localités mettent l’accent sur les principaux problèmes suivants : un niveau d’équipement variable selon les localités. Actuellement 6 localités ont des plans approuvés . _________________________________________________________________________ 35 . Préparation d’un inventaire des polluants marins d’origine tellurique et des polluants industriels. a été retenu comme zone d’étude prioritaire et a fait l’objet de l’accord relatif au Programme d’Aménagement Côtier (PAC) pour la zone de Sfax. En effet. 2. Le principal problème est le manque de moyen pour une mairie unique couvrant l’ensemble de l’archipel qui s’étend sur plus de 15000 ha. VI.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic inférieure de 25 mètres à partir du DPM dans les zones couvertes par des PAU et à une distance inférieure à 100 mètres en dehors de ces zones. LE PROGRAMME D’AMENAGEMENT COTIER DE SFAX Reconnu en tant que l’un des espaces les plus pollués du bassin méditerranéen. la gestion de 8 plans d’aménagement est extrêmement difficile pour la mairie. par une série une série d’actions dont : la limitation de l’extension urbaine la protection des zones littorales la préservation des zones agricoles périphériques la restructuration des anciens noyaux l’amélioration du niveau d’équipement et d’infrastructure des différentes localités Mais l’application des règlements d’urbanisme pose beaucoup de problèmes. le programme a réalisé 10 activités : 1. le littoral de Sfax classé comme zone majoritairement urbaine. Pour les localité de l’archipel il s’agit surtout d’adapter les plans d’aménagement aux réalités locales et aux nouvelles orientations nationales en matière d’urbanisme. Commencé en 1994 et clôturé en 1998. établi entre le Gouvernement tunisien et le PNUE. C’est le périmètre communal le étendu de tout le pays avec un réseau de pas moins de 14 localités. Préparation d’un programme de surveillance et de recherche pour la zone de Sfax. Les PAU ont pour principal objectif de permettre aux zones concernées de se développer dans un cadre urbain cohérent. capacité d’accueil de complexes touristiques) et application de ceux – ci. Mise en place d’installations de réception portuaires 6. SIG. En ce qui concerne la zone côtière Sud du Grand Sfax. 7. selon les études menées dans le cadre de ce programme. propositions pour la surveillance continue. 9. proposition de programme de gestion.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic 3. 4. Aires spécialement protégées et protection des sites historiques : étude sur la protection et la gestion de la Médina de Sfax et sur la protection et la gestion du Parc de Thyna. 10. Préparation d’un plan national d’urgence pour la zone de Sfax 5. 8. mesures de réhabilitation. Etude de l’impact des changements climatiques prévus. l’état des lieux ainsi que les aménagements proposés sont récapitulés dans le tableau suivant : _________________________________________________________________________ 36 . Formation aux instruments et techniques de gestion des zones côtières (EIE. Préparation du plan de gestion intégrée de la zone côtière. Préparation d’un plan de gestion des ressources en eaux : étude de la nappe souterraine. Etudes prospectives comportant notamment des scénarios environnement / développement. Le caractère populaire et récréatif devrait être préservé et renforcé. Administrations.). une fois les cristallisoirs déplacés au Sud de l’embouchure de l’oued ElMaou. Côte basse. en plus du quai des conteneurs. commencée en Novembre 2002 et achevée en Juin 2005 a été menée par la commune de Sfax et les six communes avoisinantes (Sakiet Eddaeïr. Alentours aménagés en esplanades. Sakiet Ezzit. El Aïn et Thyna). université. Globalement. L’aménagement d’un Parc National sur la totalité du site est envisagé. Sert pour les exportations (quai des phosphates. ainsi que les cristallisoirs des salines. etc. VII. Espace devant être protégé de toute utilisation touristique de grande envergure telle que les hôtels. Chihia. cette _________________________________________________________________________ 37 . un important site archéologique romain (Thaenae) et un parc boisé. Pêche côtière de faible rendement. Dépôt de phosphogypse proche de la mer dépassant 60 ha . avec zone intertidale importante. à long terme. (6 km) De l’embouchure de l’oued El – Maou à la prise d’eau des marais salants (10 km) De la prise d’eau des marais salants au sud du site archéologique Thyna (7 km) Fait l’objet d’un schéma d’aménagement en cours de réalisation par la municipalité. L’importance de la superficie de cet espace. Sa position péri-centrale pourrait le destiner à abriter une zone franche ou à accueillir. Section littorale Aménagement proposé Type de côte Etat actuel de la mise en valeur Port de commerce. Plans d’eau laissés après le transfert du port de pêche. Elle a été élaborée en s’appuyant sur l’approche participative (plus de 5. Côte polluée et mal protégée. Côte fortement polluée par le rejet liquide très chargé de la SIAPE et de la STEP sud. et ceci après la délocalisation de la SIAPE et la mise en place d’un long émissaire en mer pour les eaux usées domestiques. Chott El Kréknah (0. Fonds dépollués. experts nationaux. Comprend essentiellement l’espace initialement réservé à l’extension du port de pêche(projet abandonné) et en cours de remblaiement. Du port de pêche jusqu’à l’embouchure de l’oued ElMaou. Aménagée actuellement en aires d’évaporation pour les salines de Thyna.) et les importations de marchandises diverses.000 personnes ayant participées à l’élaboration de cette stratégie : Coopération internationale décentralisée à travers des experts internationaux. et ceci après la délocalisation de la SIAPE et l’éradication de toutes les autres sources de pollution. l’extension urbaine future de la ville. Site quasi central à environ 100 mètres de la municipalité. quai de chargement du sel. ONG. . Abrite une très forte population de limicoles et d’échassiers. avec zone intertidale importante.5 km) Ancien port de pêche.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Tableau II-2 : Etat des lieux et aménagements proposés selon le PAC de Sfax. (2 km) Côte aménagée.. Côte interdite à la baignade. L’aménagement d’un Parc National sur ce site est envisagé. Côte basse. Gremda. LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DU GRAND SFAX (SDGS) La stratégie de développement du Grand Sfax. Côte basse. Côte polluée. 15 projets ont été identifiés et dont la réalisation a été recommandée. une fiche descriptive a été élaborée. Mise en forme : Puces et numéros  L’axe renforcement et développement des infrastructures de base.  Port  Aéroport  Lutte contre la pollution et  Plate . Ces projets sont indiqués dans le tableau qui suit : Axes Directeurs Tableau II-3 : Affectation des projets stratégiques par axe directeur  Projets stratégiques Renforcement et développement des infrastructures de base Développement économique     Technopôle informatique TIC Pôle agricole agroalimentaire biotechnologie et santé.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic démarche de planification concertée à l’horizon 2016. Nous présentons des extraits de ces fiches qui concernent directement la zone côtière sud du Grand Sfax. a retenue quatre axes directeurs de développement parmi lesquels figure l’aménagement urbain conçu dans une perspective de métropolisation privilégiant le littoral et plus particulièrement sa partie sud visant à l’aménager et la valoriser :  L’axe développement économique. Festival international de la musique méditerranéenne Dans le cadre de ce processus. conçu dans une perspective de métropolisation. a savoir « aménagement et valorisation du littoral sud » et « lutte contre la pollution » (respectivement Tableau I-7 et Tableau I-8) _________________________________________________________________________ 38 .  L’axe dépollution et amélioration du cadre de vie.  L’axe aménagement urbain.forme logistique   Transport en Site Propre Embellissement de la ville  Préservation des ressources naturelles PAEC Développement Touristique et de Loisirs Dépollution et amélioration du cadre de vie  Infrastructures d’appui aux activités culturelles Aménagement urbain dans une perspective de métropolisation  Mode de développement urbain littoral  Aménagement et valorisation du littoral  Institutionnalis -ation du cadre métropolitain. Dans le cadre de ces axes directeurs. pour chaque projet stratégique identifié.  Améliorer la qualité de vie et les conditions sanitaires de la population. zone Madagascar.  D’effectuer une Audit en vue d’améliorer les procédés de fabrication des unités insalubres.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Tableau II-4 : Fiche de projet « Aménagement et Valorisation du Littoral Sud » Site Littoral sud : du port de commerce jusqu’à la limite sud des salines. décharge publique.  Elaborant un programme d’occupation spatiale tenant compte de l’ensemble de ces composantes (Chott El Kreknah. parc urbain. plomberie. historiques. action à entreprendre avec les GMG. Nature et description du projet  Gérant de façon rationnelle les potentialités existantes (naturelles. Objectifs spécifiques  Répondre aux besoins du Grand Sfax en espaces réservés aux grands équipements. Tableau II-5 : Fiche de projet « Lutte Contre la Pollution » Proposer d’une part des actions curatives pour pallier aux méfaits cumulés d’une pollution multi – nature. incommodes et dangereuses (chimiques.  Assurer au Grand Sfax une durabilité environnementale.…). salines.…). _________________________________________________________________________ 39 Mise en forme : Puces et numéros . SIAPE et son terril de phosphogypse.  D’intégrer les petites zones industrielles dans le pays age urbain.…).  Agir positivement sur le cadre de vie. d’origine majoritairement industrielle dépassant largement les normes et d’autre part des actions préventives pour les décennies à venir. site archéologique.  De dépolluer les espaces souillés (littoral sud.  Retenir l’option d’un développement éco – touristique pour la zone humide de Thyna couplée à l’utilisation optimale des richesses culturelles (site archéologique de Thyna).  De traiter les émissions portant atteinte à l’environnement et plus particulièrement en imposant d’une part aux unités ayant déjà bénéficié du FODEP.  Réaliser la complémentarité fonctionnelle et paysagère entre le littoral nord et celui sud. savonneries.….  Améliorer la qualité de vie des citoyens et leurs conditions sanitaires. en biodiversité. Réhabiliter.). Objectifs spécifiques  Réhabiliter et aménager les sites fortement dégradés des espaces littoraux. bacs de séchage des margines.  Réduire largement les taux de pollution et se rapprocher sensiblement des normes. Il s’agit : Nature et description du projet  De pousser la réflexion sur la délocalisation des activités de la SIAPE en comprimant largement les délais d’exécution du programme proposé à cette fin. aménager et valoriser le littoral et ce en :  Eliminant les sources de nuisances et en adoptant des actions curatives relatives aux sites dégradés. Répondre à une demande réelle et potentiel le non satisfaite par le réseau de la SORETRAS.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic En ce qui concerne la secteur du transport et surtout le développement de site propre pour le Grand Sfax.  Retenu par les PAU actuellement en vigueur. Lignes et tracés projetés Ligne Sud : Soukra – Thyna.C. la meilleure fluidité. d’une équité sociale.P et à la régression des T. la fiche projet 4 ‘’Mode de Transport en Site Propre’’ a récapitulé les principales composantes du projet résidant en un métro léger. Références  Préconisé et argumenté par diverses études (Plan directeur régional de transport du Grand Sfax 1998. Périodes et contenu des étapes de réalisation Phase 2 2007 . Etat du projet En programmation Phases Phase 1 Périodes Immédiat Contenu  Elaboration des études nécessaires mettant à profit des ressources allouées (3 milliards) dans le cadre du Xième PDES. Le développement d’un mode garant d’une efficacité économique. Ligne Nord – Est.2011  Exploitation de la voie ferrée actuelle pour les déplacements urbains centre-ville Sakiet Ezzit et centre-ville Thyna. Ligne de Menzel Chaker.  Inscription du projet TSP dans le cadre du XIième PDES. Assurer une rentabilité collective avec des possibilités d’une mobilité des usagers à moindres coûts. Tableau II-6 : Fiche projet 4 : Mode de Transport Site Propre  Prescrit par le PAU de 1977. Ligne de Gremda. Objectifs spécifiques La réduction du déséquilibre au niveau du partage modal. Nature et description du projet Réagir face à la poussée de la V.  Réalisation des deux lignes Nord et Sud _________________________________________________________________________ 40 . d’une sauvegarde de l’environnement et d’une régulation de flux. le PAC de la zone de Sfax 1998. Etude de la circulation dans la ville de Sfax 2000). Développer un mode de transport durable en vue de : Résoudre le problème de circulation dans la partie centrale et sur les radiales améliorant. Infrastructure visant : La maîtrise des aires et du champ de déplacements des ménages. par là. 2016 Réalisation des lignes Gremda et Menzel Chaker . .Evolution des investissements affectés à la mise en place de l’infrastructure liée au T. . En ce qui concerne le Gouvernorat de Sfax. LES ETUDES DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT VIII – 1.P . le PRE représente une base pour la préparation du XIème Plan de développement économique et social (2007-2011).Communes du Grand Sfax.S.Aménagement du littoral nord et sud.Vitesse commerciale. coparrainé par le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) et le Ministère de l’Intérieur et du Développement Local (MIDL). Projets et actions complémentaires . . VIII. Ce programme vise une meilleure prise en compte des aspects environnementaux au niveau des Gouvernorats. . Coûts du projet A déterminer par des études.Actualisation des études des plans de transport. Acteurs intervenant au niveau de la conception et de la réalisation . C’est aussi que le PRE reflète en partie la préoccupation du développement durable de la région. Il a été une occasion pour identifier les questions environnementales à chaque secteur de développement économique et social. .Nombre de Km effectués.Opérateurs / Exploitants. En vue de leur intégration dans les Plans Régionaux de Développement.Nombre de voyageurs transportés. social et environnemental de la région retenus par la stratégie régionale d’environnement et validée par le conseil régional de Sfax le 29 Juillet 2004 sont : _________________________________________________________________________ 41 .SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Phase 3 2012 .Km linéaires réalisés. Le Programme Régional de l’Environnement de Sfax Le Programme Régional de l’Environnement (PRE).MACT. Indicateurs d’exécution . les objectifs globaux aux niveaux économique. a été lancé au courant de l’année 2003.MEHAT. Indicateurs d’impact . et ce. Mise en forme : Puces et numéros attractives et prospères.  Le développement économique. l’aménagement du territoire et l’aménagement du littoral dans l’objectif : Sfax région durable.  Sfax ayant un meilleur cadre de vie : Sfax sera une agglomération propre avec beaucoup de verdure et d'eau où la circulation est fluide. dans les domaines d’interventions relatifs à la pollution.  L’aménagement du littoral.  Les aspects institutionnels et juridiques.  Le financement Nous avons analysé. et le civisme est exemplaire avec la sécurité bien assurée Les domaines d’intervention retenus se rapportent à :  La pollution. bien desservies par un réseau routier et une infrastructure aéroportuaire.  Le transport et la circulation.  La société civile et les aspects sociaux.  Sfax région touristique : Sfax sera une région touristique où toutes les formes d’activités touristiques y sont développées.  Sfax métropole à pouvoir de décision : la Métropole sera dotée d’un pouvoir de décision réelle dans le cadre de la décentralisation  Ressources naturelles préservées : Les ressources terrestres et maritimes seront préservées.  L’aménagement du territoire. Le tableau ci-après récapitule l’ensemble des actions envisagées : _________________________________________________________________________ 42 Mise en forme : Puces et numéros . Les villes de Sfax seront dépolluées et propres.  Les ressources naturelles. l’ensemble des actions qui concernent directement notre zone d’étude qui est le littoral sud du Grand Sfax. dans le cadre de ce projet. dynamiques.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic  Sfax région durable : La région aura des villes ouvertes sur la mer. Préparation de Plans de Réhabilitation des sites dégradés (ancienne décharge. espace de loisir. citée des 1-Programme de revalorisation des ressources naturelles du littoral sud de Sfax. hydrique et solide La pollution Réhabilitation des bassins d’épandage des margines Sfax-Thyna . hôpital universitaire. éco-tourisme. Domaine d’intervention et option retenue Actions et programmes proposés Mesures d’accompagnement Mise en place d’un observatoire régional de l’environnement Mise en place d’un programme de renforcement des organes de contrôle des rejets industriels et de l’occupation des sols. sa mise en oeuvre et son suivi Renforcement du contrôle des unités industrielles polluantes. phonique. activités récréatives. 1) Mise en place des systèmes de prétraitement pour toutes les sources de pollution (Atmosphérique. solide.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Tableau II-7 : Principaux résultat du programme régional de l’environnement de Sfax. citée des sciences. historique et artistique par la création de musées 4) Valorisation des atouts naturels par la création d’un écomusée Aménagement du littoral Mise en place d’un plan d’aménagement intégré du littoral sud avec parc urbain. centre ornithologique 2) aménagement du parc naturel et culturel de Thyna 3) Valorisation de l’héritage culturel. hôpital universitaire. espace de loisir. 2) Renforcement du contrôle visant la réduction de la pollution sous toutes ces formes (Atmosphérique. 1-Réalisation du projet Taparura Création d’un pôle nature et patrimoine à Thyna 1) Aménagement de nouvelles zones industrielles. éco-tourisme. olfactive et paysagère). _________________________________________________________________________ 43 . Réhabilitation de l’ancienne décharge de Sfax Elaboration d’un Plan Régional de Mise à niveau des unités industrielles. Aménagement du territoire 2. Mise en place d’un plan d’aménagement intégré du littoral sud avec parc urbain. bassins de margines) Aménagement du site et son équipement en vue de son utilisation comme espace récréatif et de loisir Elaboration et mise en oeuvre d’un programme de réhabilitation des Zones Industrielles et leur intégration dans le tissu urbain. bibliothèque inter-universitaire.Programmes spécifiques pour la propreté et l’esthétique urbaine 1) La réhabilitation du site archéologique de Thyna. activités récréatives. hydrique. De 1993 à 2005. 13 rapports ont été publiés. VIII-2. Gafsa et la Skhira). exécution des travaux prévus. pollution des eaux de mer au large de Sfax. Les actions environnementales à travers les rapports de l’état de l’environnement Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable publie chaque année un rapport national de l’état de l’environnement en vue de fournir les informations sur les divers aspects environnementaux et les réalisations qui sont accomplies dans les domaines de promotion de la qualité de vie. soit en terme d’actions entreprises ou réalisées.. recherche de financement. commencement des travaux pour la réalisation des centres de transfert. soit en terme de résultats d’analyses faites dans les différents rapports.  Déchets solides : réalisation de la décharge contrôlée.Programme de dépollution du littoral Sud. _________________________________________________________________________ 44 Mise en forme : Puces et numéros . parmi les sources fixes de pollution de l’air ont été citées les unités de transformations des phosphates relevant du GCT à Sfax (avec Gabes. Nous avons examiné le contenu de ces rapports dans l’objectif de situer Sfax et plus particulièrement la zone côtière sud dans les divers domaines d’intervention nationaux.  Littoral : Les établissements industriels dans la zone côtière sud de Sfax ont généré des nuisances sources de dégradations diverses (mise en terril du phosphogypse et métaux lourds…).). bibliothèque inter-universitaire. centre ornithologique 2. Il ressort de cette analyse les éléments suivants :  Dépollution industrielle : plusieurs rapports mettent l’accent sur la fermeture de l’usine NPK. étude de fermeture et d’aménagement de la décharge de Thyna.  Déchets liquides : réalisation de la station d’épuration nord et réhabilitation et extension de la station d’épuration sud de Sfax.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic sciences. la réhabilitation et l’aménagement des zones industrielles Poudrière I et II situées au littoral nord de la ville de Sfax et le projet d’aménagement des côtes nord : Taparura (études. piscine et espace de loisir. 3-Développement d’activités récréatives : Création de parc urbain. parc nautique.  Pollution atmosphérique : mise en place des stations de surveillance de la qualité de l’air.  Aménagement du territoire : Sfax métropole régionale. Ces déchets risquent de poser à terme un problème majeur de santé publique en raison de leur contenue en métaux lourds toxiques qui sont susceptibles de s’accumuler le long de la chaîne trophique alimentaire. Sfax grand agglomération.  Espace verts et esthétique urbaine : le parc urbain El Khalij réalisé (8 ha) et le parc urbain de Thyna (57 ha) en cours de réalisation. _________________________________________________________________________ 45 . La situation est particulièrement préoccupante à Sfax et Gabès où des millions de tonnes de phosphogypse ont été ou sont encore rejetées annuellement en zones côtières.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic dégradation des herbiers de posidonies et menaces contre la biodiversité. SMAP III – Grand Sfax Diagnostic CHAPITRE III DIAGNOSTIC DE LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX ET DE L’ARCHIPEL DE KERKENNAH _________________________________________________________________________ 46 . d’actualiser et de comparer les informations recueillies. Notre étude vise à identifier et évaluer les principales sources à l’origine de la dégradation de l’environnement dans la zone côtière sud du Grand Sfax et les îles Kerkennah ainsi que les possibilités de développement durable. INTRODUCTION Il est à reconnaître qu'une délimitation claire de la zone côtière n'existe pas. L’étude ‘collecte de données’ et l’étude complémentaires des îles Kerkennah dans le cadre de ce projet ont permis. des experts tunisiens et de nombreuses parties prenantes aussi bien au niveau régional qu’au niveau national. CAS DE LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX II-1. II. Elle s'étend du port de commerce jusqu'à la limite sud de la commune de Thyna. Délimitation de la zone de Sfax Sud et description générale La zone côtière objet de la présente étude de diagnostic appartient sur le plan administratif aux deux communes de Sfax et de Thyna.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic I. L’étude s’est basée sur des informations collectées auprès des fonctionnaires. entre autre. _________________________________________________________________________ 47 . SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure n° III- 1 : Délimitation du périmètre de l’étude. Cette zone côtière ainsi délimitée s’étend sur un linéaire côtier d’environ 18 km et couvre une superficie d’environ 5000 ha. La largeur de cette zone côtière varie de 300 m à 4 Km mesurées de la ligne de côte à la route nationale n°1 au niveau de la commune de Sfax et la ligne de chemin de fer au niveau de la commune de Thyna. Sur le plan des limites physiques, l’oued El Maoû sépare la zone côtière de la commune de Sfax de celle de la commune de Thyna. Dans notre contexte d’étude, il s’agit d’une zone côtière à caractère urbain qui constitue le prolongement naturel du littoral nord de la ville de Sfax qui bénéficie d’une action de réhabilitation et d’aménagement à travers le projet dit de Taparura. Néanmoins, la commune de Thyna dispose d’une zone de sauvegarde agricole littorale couvrant une surface dépassant les 450 ha. La zone d’étude est caractérisée par la présence d’un certain nombre de sources fixes de nuisances environnementales mais aussi des possibilités importantes de développement durable. _________________________________________________________________________ 48 SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Nous analyserons dans cette partie l’ensemble des contraintes et des atouts dans une démarche de diagnostic intégré. II-2. Sources de nuisances environnementales En plus des activités industrielles qui se répartissent dans la zone, les sources fixes de nuisances environnementales se trouvent essentiellement dans la partie nord de la commune de Thyna à la rive sud de Oued El Maou, telles que montrées dans la Figure n° III-6. Ces sources se rapportent particulièrement aux unités de production des phosphates, la décharge des ordures ménagères, les bassins de stockage des margines et la station d’épuration. Il s’agit en effet, d’une zone nettement endommagée et défavorisée compte tenue de l’accumulation des impacts négatifs qu’elle engendre d’autant plus qu’elle est limitrophe à un tissus industriel, faisant continuité géographique de la zone industrielle Sidi Salem, caractérisé dans cette partie par la présence d’unités industrielles importantes aussi bien en occupation du sol qu’en génération d’impacts indésirables pour l’environnement et le voisinage parfois urbain. Ces unités comportent entre autre : tannerie, délaveurs de jean, ferrailleurs, producteurs de lessives et d’eau de javel, menuiseries industrielles (production de meuble série), etc. … s’ajoutant au marché des antiquaires qui impose une forte pression d’occupation et un trafic dense principalement les jours d’ouverture, à savoir les jeudis (à partir des après midis) et tous les vendredis. _________________________________________________________________________ 49 SMAP III – Grand Sfax Diagnostic ROUTE NATIONALE N°1 SIAPE STEP Figure n° III- 2 : Sources fixes de nuisances environnementales à la commune de Thyna. _________________________________________________________________________ 50 La production annuelle moyenne est comme suit : Tableau III . Quant au Groupe Chimique Tunisien (GCT). Ces engrais fabriqués retournent par chemin de fer au GCT qui les stocke puis les exportent par le port de Sfax. D’où la nécessité d’enrichir le sol en cet élément vital provenant des phosphates extraits. _________________________________________________________________________ 51 . produit actuellement une moyenne annuelle de 6. Il comporte aujourd’hui sept entreprises spécialisées dans le traitement des phosphates : deux à Sfax. quatre à Gabes et une à M’dhilla (Gouvernorat de Gafsa). des gisements du Sud du pays. la plus importante entreprise tunisienne par son capital.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic II-2-1.5 millions de tonnes de phosphates à travers l’exploitation de dix gisements du bassin minier de Gafsa occupant le 5 ème rang mondial. en Tunisie. La Compagnie de Phosphate de Gafsa (CPG). La production d’acide phosphorique et d’engrais Le phosphore contenu dans les phosphates est un élément minéral indispensable à la vie des être vivants. il est spécialisé dans le domaine de l’enrichissement et de la transformation du minerai de phosphate. de Skhira et de M’dhilla pour fabriquer des engrais.1 : Production annuelle moyenne des unités de transformation de phosphate Localisation Produit Production annuelle moyenne (1000 T) Sfax (Thyna) Superphosphates triple (TSP) 335 Sfax (Skhira) Acide phosphorique 330 Gabes (Ghannouche) Acide phosphorique 680 Gabes (Ghannouche) Diammonium phosphaté (DAP) 800 Gabes (Ghannouche) Ammonitrate (nitrate d’ammonium) 160 Gabes (Ghannouche) Phosphate bicalcique (DCP) 80 Gafsa (M’dhilla) Superphosphates triple (TSP) 465 Le Groupe Chimique Tunisien importe du souffre par le port de Sfax qui est acheminé par trains aux trois usines de Sfax. Son extraction à partir de ce milieu dans lequel il est en quantité insuffisante est souvent difficile. Le rôle du phosphore est considérable pour l’activité physiologique des plantes et des micro-organismes du sol. Ouest du pays (Gafsa) sont attaqués par l'acide sulfurique généré par la première unité pour produire de l'acide phosphorique.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Etablie dès les premières transformations de phosphate. Celle-ci a été développée dans les nouveaux pôles industriels de Gabes (1970). du Triple Super Phosphate (TSP) granulé. Le tableau ci-après. La Société Industrielle d'Acide Phosphorique et d'Engrais de Sfax est constituée de 3 unités de production. fabrique dans son usine à Sfax. indique les matières premières et les produits semi-finis et finis utilisés et générés par cette unité : _________________________________________________________________________ 52 .  Une unité d'acide sulfurique (H2 SO4) où se fait la conversion du SO2 en SO3 et la production d'acide sulfurique. La capacité de production des installations actuelles est de 1100 T / J soit une production annuelle de 370 000 T / an  Une unité d'acide phosphorique (H3 PO4). Dans cette unité les phosphates bruts provenant du Sud . constitue l’usine mère à partir de laquelle est née la technologie de transformation des phosphates en Tunisie. M’dhilla (1985) et Skhira (1988). L’usine de Sfax qui a démarré en 1952. Dont la capacité actuelle est de 1050 T / J et 335 000 T / an. la Société Industrielle d’Acide Phosphorique et d’Engrais « SIAPE ». dans les unités d’acide phosphorique et de TSP.  Une unité de production d'engrais sous forme de triple super phosphate (TSP). La capacité de production actuelle des installations de cette unité est de 400 T / J et 138000 T / an. SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Tableau III . - Souffre (importé) Combustible utilisé Gaz naturel Consommation en eaux Eaux de forages Produits semi-finis Produit finis - Acide sulfurique - Acide phosphorique Triple Super Phosphate TSP Cette société avec ses trois unités de production est située au niveau de la route nationale N°1 à 4 Km au Sud de la ville de Sfax. L’extrait de la carte topographique à l’echelle 1/25000 montre la situation géographique du site : _________________________________________________________________________ 53 .2 : nature des matières premières et produits finis de la ‘’SIAPE’’ NATURE Matières premières utilisées PRODUITS - Phosphates. Le terrain sur lequel est implantée l’usine appartient administrativement à la commune de Thyna sur la rîve sud de l’oued El Maou qui sépare cette commune de celle de Sfax. Cette industrie est dans l'obligation de rejeter des quantités importantes de phosphogypse. le terrain occupé par l’usine couvre une surface d’environ 130 ha. La production mondiale de ce déchet solide représente environ 200 millions de tonnes annuelles. Il s’agit d’un titre foncier à la propriété du Groupe Chimique Tunisien – Usine de Sfax (Ex SIAPE). Le phosphogypse est un résidu phosphatier résultant de la fabrication d'acide phosphorique. En effet en produisant une tonne d'acide phosphorique. II-2-1-1. Les rejets solides et liquides Le développement des engrais conduit à produire de plus en plus d'acide phosphorique en traitant les phosphates naturels par l'acide sulfurique. Dans le passé ces déchets étaient rejetés directement _________________________________________________________________________ 54 . on obtient une moyenne de 5 tonnes de phosphogypse. Les trois unités de production génèrent des quantités considérables de rejets gazeux. liquides et solides. L’impact visuel négatif de ces unités et du terril de phosphogypse se prononce dans la mesure où le site est devenu inséré au milieu urbain du Grand Sfax.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Ainsi. A cela. Il a la forme d’un talus avec une pente de 1/1. notamment au niveau des nappes phréatiques et au niveau des régions côtières.5. Ceci donne une quantité actuelle dépassant les 30 millions de tonnes. La situation du dépôt de mise en terril du phosphogypse est montrée sur la figure suivante extraite d’une photo aérienne à l’échelle 1/10000. les producteurs de ce sous-produit sont obligés de le stocker sur des sites terrestres qui entraînent. qui en a découlé. s’ajoute l’impact visuel négatif notamment pour les zones côtières à caractère urbain.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic dans la mer ou dans les milieux humides. Le dépôt de phosphogypse occupe une surface au sol légèrement inférieure à 50 ha avec une hauteur de 35 m. le stockage de phosphogypse a été fait de façon anarchique directement sur le sol sans aucune mesure de protection. La production annuelle de phosphogypse est estimée annuellement à environ 0. Ainsi.63 millions de tonnes. a provoqué une réaction qui a suscité des accords internationaux interdisant cette forme de rejet. _________________________________________________________________________ 55 . des problèmes écologiques. étant donnée l'importance de ce stock. En raison du manque d'intérêt porté à l'égard de l'environnement à l'époque de mise en place des usines. La pollution. SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Oued El Maou Mise en terril du phosphogypse SIAPE RN 1 Vers Thyna Figure n° III-4 : Illustration de la situation du dépôt de phosphogypse. Les caractéristiques géométriques de ce dépôt se résument comme suit : Tableau III .3 : Caractéristiques géométriques du dépôt de phosphogypse Caractéristique géométrique Valeur Caractéristique géométrique Hauteur par rapport au terrain naturel en 1987 23 m Contours à la base Hauteur par rapport au terrain naturel en 1997 35 m Surface en haut du talus Surface à la base 48 ha Contours en haut Valeur 2800 m 36 ha 2400 m _________________________________________________________________________ 56 . SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure n° III.5 : Caractéristiques géométriques du dépôt de phosphogypse.6 : Vue du dépôt de phosphogypse du côté des bassins de stockage des margines. _________________________________________________________________________ 57 . Figure n° III.  éléments radioactifs. La dispersion de ces dégagements gazeux est fortement influencée par les conditions météorologiques. La composition de ce rejet est la suivante:  sulfate de calcium hydraté. en particulier le vent et les inversions thermiques journalières qui peuvent transporter les polluants loin de leur source d’émission ou les accumuler dans le milieu environnant.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Les quantités rejetées au large de Sfax par cette unité sont estimées à 1.  défiguration du paysage urbain et côtier.  l’érosion des talus des bassins: les quantités de phosphogypse ainsi arrachées sous l'effet de l'agressivité du ruissellement se retrouvent inévitablement en mer. Zinc. _________________________________________________________________________ 58 . Cuivre et de Cadmium.  sels de métaux de Plomb. Les émissions atmosphériques Les émissions gazeuses permanentes dégagées dans l'atmosphère par l'intermédiaire de grandes cheminées au niveau de cette usine marquent le littoral sud du Grand Sfax. la SIAPE avec ses diverses sources de pollution contribue d'une manière incontestable à la dégradation de l'environnement du Grand Sfax ou au moins à la qualité de l’air ambiant et empêche un réaménagement équilibré de cette zone.  la dispersion des particules de phosphogypse: les particules de phosphogypse peuvent se disperser en cas de vents forts. Ainsi.1 million de tonnes par an. Des travaux de recherche et des études ont mis en évidence que les principales atteintes de la mise en terril du phosphogypse se résument en :  l’infiltration des eaux pluviales et la percolation vers le sous-sol ou vers la mer.  des émissions radioactives. Des études réalisées sur ces sources de pollution atmosphérique ont montré l'importance du volume de gaz dégagé avec des concentrations élevées essentiellement en oxydes de soufre (SO x). Mercure. en composés fluorés et en poussières.  acide fluorhydrique. II-2-1-2. Cet emplacement a été choisi pour son importance de point de vue fréquentation par la population et sa beauté spécifique. Dans ce qui suit. situées à Tunis (Place Bab Saâdoun). elle en dispose actuellement deux stations pour la ville de Sfax. Cadre institutionnel En matière de contrôle de la qualité de l’air. Situation actuelle de la qualité de l’air à Sfax a. la qualité de l’air. Ainsi. l’ANPE dispose d’un réseau de stations fixes implantées dans les grands pôles urbains qui lui permet de surveiller en continu. Tout ce système fonctionne d'une façon automatique. Ce tableau qui est relié au Poste Central National de l'ANPE.04 promulguée en 1989).04 en vigueur (valeurs limites des polluants dans l'air ambiant) et aussi pour être plus explicite et pour mieux approcher les différents niveaux de perception des _________________________________________________________________________ 59 . l'ANPE a installé un tableau lumineux d'information au cœur de la capitale à la place 7 novembre sur l'avenue Habib Bourguiba et ceci depuis le 14 novembre 2005. Cité Sportive 7 novembre de Radès.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic En l’absence de norme relatives aux émissions atmosphériques devant une seule normes relatives à l’air ambiant (NT 106. Parc Mourouj). Sfax Sud (sur la route de Gabès Km 4). Ben Arous (zone industrielle GP1 Km 8. Actuellement ce réseau est composé de 9 stations fixe et d’une laboratoire mobile. Par ailleurs. De plus et dans le cadre de sa mission d'information et de sensibilisation sur l'état de la qualité de l'air. Les résultats des mesures à partir de deux stations fixes implantées à Sfax sont régulièrement publiés sur le site Web de l’ANPE dans des rapports journaliers. Sousse (Hôpital Farhat Hached). sont comparées à la norme tunisienne NT 106. Bizerte (Place de la municipalité). mensuels et annuels. II-2-1-2-1. nous donnons une présentation sur la mesure et le suivi de la qualité de l’air à Sfax à travers le réseau précité. avec des moyens considérés les plus performants dans ce domaine en ce moment. l’ANPE a mis en place un réseau national de suivi de la qualité de l’air (RNSQA) par la mise en place de station de mesure de la qualité de l’air dans le pays. diffuse en continu et sans interruption un bulletin comprenant les valeurs mesurées par les différentes stations fixes de surveillance de la qualité de l'air. Ariana (Parc Nahli). Les valeurs affichées et recueillies toutes les deux heures. Sfax (Place du Grand Maghreb). l’ANPE effectue le suivi régulier de la qualité de l’air dans la ville de Sfax. la route de Menzel Chaker. Ce tableau. NO2. afin qu'elles prennent les précautions nécessaires. est le premier d'une série de tableaux qui seront implantés dans les différentes agglomérations de la Tunisie.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic citoyens.Hached et la rue de Mauritanie. et PM10 (poussière) et des paramètres météorologiques. Cadre réglementaire Actuellement. 03. Ces stations comportent chacune un ensemble d'analyseurs qui permettent d'identifier et de mesurer les niveaux de concentration de plusieurs polluants atmosphériques. Elle est implantée dans un carrefour automobile sur la place du Grand Maghreb où se croisent la route de Gabès. l’Avenue Farhat. La Station de Sfax ville est une station de proximité pour trafic automobile. l’avenue des Martyrs.05 relative aux _________________________________________________________________________ 60 .04 et aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Dans le dernier cas. des messages d'avertissement défileront en continu et indiqueront les recommandations et conseils aux personnes susceptibles d'être affectées par de telle pollution. la route de l’aéroport. Les dépassements importants enregistrés sont communiqués au Gouverneur de Sfax ainsi qu’aux principaux opérateurs pollueurs et les différents départements concernés pour prendre les mesures nécessaires. qui permettra aussi aux visiteurs de notre pays d'avoir une idée sur l'état de la qualité de l'air. Elles sont également équipées de capteurs météorologiques déterminant les paramètres climatiques. b. il n’existe pas une réglementation tunisienne qui limite la concentration des polluants à partir des sources fixes à l’exception de la norme NT106. sont effectuées toutes les 10 secondes et les données sont stockées après vérification et traitement sous forme de moyennes ¼ horaires. Une nouvelle station appartenant à la société British Gaz prévue sur la route de Gabès Km 6 sera très prochainement raccordée au RNSQA de l’ANPE. une appréciation sur la qualité de l'air est affichée en mode clignotant sur trois niveaux (bon. Elle est implantée dans le siège social du Groupe Chimique Tunisien route de Gabès Km 4. Des mesures automatiques de la concentration de SO2. Les résultats obtenus sont régulièrement comparés aux valeurs de la norme tunisienne NT 106. acceptable et médiocre). D’autre part la Station de Sfax sud est une station de proximité industrielle. 04 (1994) intitulée «Protection de l’environnement – Valeurs limites et valeurs guides pour certains polluants dans l’air ambiant.077-0.50 1300 Aucune Aucune Pb Moyenne annuelle Aucune - 2 - 0.106 200 0. Les seuils de cette norme sont reproduits dans le tableau suivant.12 365 0. de façon à protéger la santé humaine et 1'environnement. L’évaluation de la qualité de l’air en Tunisie se base sur la Norme Tunisienne NT106.14 200 Aucune Aucune CO NO2 O3 PM10 Moyenne annuelle SO2 0.000 26 30.019 50 24 heures 1 tous les 12 mois 0.000 9 10. _________________________________________________________________________ 61 . Tableau III -4 : Valeurs limites et valeurs guides pour certains polluants dans l’air ambiant de la norme NT 106-04 Valeur limite(1) Polluant Période de dépassement Durée moyenne normale acceptée Valeur guide(2) ppm μg/m3 ppm μg/m3 9 10.102 - 150-200 40-60 120 Aucune 0.000 0.12 - 235 80 260 0.212 150 400 (1) La concentration du polluant ne doit pas dépasser la valeur limite pendant les périodes définies.041 125 3 heures 1 tous les 12 mois 0.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic valeurs limites d’émission des polluants des cimenteries. (2) Les Valeurs Guides sont utiles pour la protection à long terme de la santé et de l'environnement et comme points de référence pour l'établissement de régimes spécifiques dans certaines zones. en dehors des locaux de travail ».080 0.000 35 40.350 660 8 heures 2 tous les 30 jours 1 heure 2 tous les 30 jours Moyenne annuelle Aucune 1 heure 1 tous les 30 jours 1 heure Moyenne annuelle 24 heures 2 tous les 30 jours Aucune 1 tous les 12 mois 0.030 80 0.5-1.0 H2S 1 heure 1 tous les 12 mois 0. 200 282 (10) 218 (2) Moyenne annuelle 80 -- -- -- 24 heures 250 -- 235 128 Moyenne annuelle 80 -- -- -- 24 heures 365 -- 1591 (3) 280 3 heures 1300 -- 4301 (8) 1418 (1) 1 heure -- 350 6843 2646 μg/m3  unité des valeurs ( )  nombre de dépassements durant tout le mois _________________________________________________________________________ 62 .04 OMS -- Juin 2006 Juillet 2006 -- -- Moyenne annuelle 200 1 heure 660 200 66 66 1 heure 235 150 . Ce gaz résulte essentiellement de la combustion de matières fossiles contenant du soufre (charbon. A titre d’information. les unités industrielles et la circulation routière. la décharge municipale. Par contre. Résultats du suivi de la qualité de l’air Les résultats du suivi réalisé par le réseau actuel de l’ANPE montrent que pour la station de Sfax ville. fuel. pour la station de Sfax Sud (GCT).5 : Comparaison des valeurs mesurées par la station Sfax CGT en juin et juillet 2006 à la NT 106-04 Polluant NO2 O3 PM10 SO2 Durée moyenne normale Valeur limite Valeur limite NT106. il n’y a pas de problèmes de dépassements à signaler pour tous les paramètres analysés. etc.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic c. la qualité de l’air enregistrée par la station de Sfax sud (GCT) pour les mois de juin et juillet 2006 est présenté dans le tableau suivant : Tableau III . gazole. notamment pour le dioxyde de soufre (SO2).) et des procédés industriels. Les principales sources d’émission de SO2 dans la région de Sfax Sud sont l’usine GCT de Sfax. des dépassements de la norme tunisienne sont parfois enregistrés. permettra d’identifier les dépassements soupçonnés pour l’usine de la ‘SIAPE’ et de les séparer des autres émanations actuellement mesurées par la station fixe de Sfax Sud. La zone d’étude est tout simplement en grande partie en sursaturation en matière de trafic routier notamment pendant les heures de pointe. Nous poursuivons par ailleurs les données sur la pollution atmosphérique avec celles liées au transport et au trafic routier sachant que ce secteur est un vecteur de pollution atmosphérique diurne identifié par la station de la place du Maghreb. la gare routière. L’usine GCT à Sfax émet d’autres gaz qui dépassent les normes tels que le fluor et les mercaptans. le réseau routier de la zone d’étude est matérialisé par un réseau primaire souvent encombré. il s’agit de celle de la place du Maghreb et la deuxième est ‘’une station de proximité industrielle’’ compte tenu de sa position en face de la zone industrielle Sidi Salem et principalement la SIAPE et la décharge publique. la décharge de déchets inertes et bien d’autres destinations hautement sollicitées. il est à préciser que la nature des deux stations de mesure de la qualité de l’air à Sfax sont respectivement ‘’une station de proximité urbaine et de trafic routier’’.04 et les valeurs limites recommandées par l’OMS qu’il y a des dépassements principalement en SO2 et en un degré moindre en O3. il s’agit de la route GP1 (route de Gabès) et de la ramification la reliant à la zone portuaire y compris la foire. Actuellement. Il faut noter que les facteurs météorologiques (haute température et basse humidité relative) ont une incidence prédominante sur l’état de la qualité de l’air dans la ville de Sfax. ces paramètres ne sont pas repris dans la norme et par conséquent ne sont pas suivis par l’ANPE. _________________________________________________________________________ 63 . Cette zone comporte aussi le centre de visite technique des véhicules. la COTUSAL. La nouvelle norme relative à la qualité des émanations aux sources fixes attendue pour les prochains mois. II-2-2. le siège de la garde nationale. les zones industrielles Madagascar et Sidi Salem. Le transport et le trafic Faisant suite au paragraphe précédent consacré à la pollution atmosphérique.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Ce tableau montre à titre comparatif pour les deux mois d’été par rapport aux valeurs limites de la norme tunisienne NT106. Figure n° III. appelée aussi ligne Thyna. _________________________________________________________________________ 64 .SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Ainsi. Cette ligne engendrera une meilleure mobilité du transport compte tenu du soulagement qu’elle va traduire par la baisse du trafic des véhicules partiuliers attendue par une telle prérogative. tel que mentionné dans le chapitre II. L’étude faite dans le cadre de la Stratégie de Développement et d’Organisation des Transports dans le Grand Sfax (SDOTGS) n’a fait que confirmer les données précédentes et a montré les effets bénéfiques du TCSP par voie ferrée mais a précisé que cette prérogative devrait être accompagnée et même précédé par d’autres mesures d’accompagnement tel le développement d’un TC routier de haute qualité et à coût relativement réduit pour réduire l’utilisation des véhicules personnels en guise de préparation au future TCSP par voie ferrée.7 : Projets TCSP ferroviaires proposés à moyen et long terme dans le Grand Sfax. Une ligne sud passe par notre zone d’étude. pour faire face à un trafic dense et polluant. la familiarisation avec le TCSP ferroviaire devrait être faite de manière progressive par l’adoption d’options à moyen termes et long terme. le Transport en Commun en Site Propre (TCSP) par voie ferrée est une option inévitable pour préserver l’environnement et développer un nouveau mode de vie jusqu’à présent méconnaissable par le citoyen sfaxien. Selon cette même étude. il s’agit de la ligne Soukra – Thyna. SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Il va de soit que la pénétrante sud est considérée comme une future artère bénéfique et participant au soulagement du trafic le long de la zone d’étude d’autant plus qu’elle servira de liaison entre le port de commerce et la future zone de plateforme logistique projetée au Sud de Thyna. Elle demeurerait par contre, et surtout en cas de tracé en front de mer, une menace au parc avifaune de la zone humide et la valorisation de la réserve foncière de la zone agricole. II-2-3. Les bassins de margine à proximité du dépôt de phosphogypse de la ‘SIAPE’ II-2-3-1. Historique et description Les margines sont des effluents liquides, très acides et à très forte charge saline et organique. Elles sont visqueuses, d'une coloration brune à noirâtre, caractérisées par une odeur peu agréable rappelant les olives en décomposition. La situation des bassins de margine faisant partie de notre périmètre d’étude est illustrée sur la figure suivante : Figure n° III- 8 : Illustration de la situation géographique des bassins des margines à proximité du dépôt de phosphogypse et actuellement délaissés Auparavant, les quantités de margine n’étaient pas si importantes qu’elles le sont de nos jours et on ne se souciait pas de leur devenir, elles étaient rejetées dans les milieux récepteurs naturels comme les oueds, la mer et les puits perdus ; Certains les épandaient dans leurs parcelles agricoles en guise d’arrosage et d’engrais liquides. A partir des années 70 on a commencé à réfléchir sur ce problème et des bassins ont été ensuite créés pour le stockage et _________________________________________________________________________ 65 SMAP III – Grand Sfax Diagnostic l’évaporation lente de ces produits. Les premiers bassins ont été donc implantés dans les environs de la tabia de phosphogypse et de la station dépuration. Cela confirme d’ailleurs la marginalisation de cette région et sa condamnation à être le ‘’fourre tout’’ du Grand Sfax. Les bassins à proximité de la station dépuration, proches de la mer, ont été rapidement remplis et n’ont pas montré de bonne aptitude à l’évaporation ; plus tard, ils ont été intégrés au site de cette station dans le cadre des travaux de réhabilitation et d’extension réalisés. Les margines issues de ces bassins n’ont pas été traitées ou transportées. Les bassin du coté de la tabia de phosphogypse étaient, relativement, plus éloignés de la mer et ont pu accueillir les quantités des plusieurs saisons à l’exception du bassin mitoyen à la décharge, c'est-à-dire le plus proche de la mer (et de l’intrusion marine) qui séchait difficilement. Ces bassins couvrent la surface mitoyenne à la tabia de phosphogypse estimée à environ 12,5 ha répartie sur 6 sous bassins répartis comme suit (cf. Figure n° III- --): Tableau III - 6 : Surfaces des bassins de stockage des margines limitrophes à la ‘tabia’ de phosphogypse Bassin Surface (ha) Bassin Surface (ha) Bassin 1 1,33 Bassin 4 1,82 Bassin 2 1,37 Bassin 5 2,60 Bassin 3 2,63 Bassin 6 2,75 Surface totale (ha) 12.5 II-2-3-2. Evolution de la gestion des margines au Gouvernorat de Sfax La capacité de stockage des bassins sus mentionnés ne suivait pas la production de margine de plus en plus grande de saison en saison (résultant de la production grandissante d’huile d’olive). En 1997, la situation était telle que la région a pensé sérieusement à trouver une nouvelle échappatoire pour faire face à ce problème. Pour ce faire, une entreprise a été créée par la contribution des oléiculteurs (SSH : Société des Services des Huileries), la région lui a cédé un terrain de 50 ha du domaine de l’état de la Délégation d’Agareb pour y installer _________________________________________________________________________ 66 SMAP III – Grand Sfax Diagnostic une décharge de margine, laquelle décharge a fait l’objet d’une étude d’impact sur l’environnement auprès de l’ANPE et en a profité des encouragements du fonds de dépollution (FODEP). Les bassins creusés dans le cadre de cette étude ont cumulé une capacité de stockage de 160.000 m3 et ont été mis en service au cours de la saison oléicole 1998 - 1999. En 2003, et devant une campagne qui s’annonçait exceptionnelle, la SSH, encouragée par tous les intervenants régionaux (administration et industriels), a étendu la décharge d’Agareb sur le même site pour atteindre une capacité de stockage d’environ 280.000 m3 sans, cette fois, avoir l’aval de l’ANPE. Cette dernière supposait que le terrain ne permettait pas une telle capacité ; elle en avait raison. La campagne de la saison 2003 a fait le premier record du 3ème millénaire, et les bassins de la tabia ‘SIAPE’, abandonnés en 1990, ont été de nouveau utilisés (en détresse) pour faire face aux quantités supplémentaires des margines qui ont été chiffrées à environ 450.000 m3. Notons par l’occasion que les olives pressées dans les huileries de Sfax proviennent, en plus de oliveraies du Gouvernorat de Sfax, des autres régions du nord et de l’ouest du pays et participent à l’abondance des matières résultantes (huiles et sous produits). Tout comme en 1997, depuis 2004, la région a concentré de nouveau ses efforts pour trouver une nouvelle solution et créer de nouvelles décharges de margine notamment au nord de la ville de Sfax, la décharge d’Agareb arrangeant plutôt les oléiculteurs installés dans la partie centrale et sud du Gouvernorat. Ainsi, au cours de la saison oléicole 2005-2006, une nouvelle décharge sise sur la route de Gremda Km 40 dans le domaine de l’Etat connu sous le nom de Bouzouita et ayant fait l’objet d’une étude d’impact sur l’environnement et des autres formalités administratives, a été créée pour accueillir environ 80.000 m3 de margine. D’un autre coté, la recherche scientifique et notamment l’institut de l’olivier de Sfax, a développé un nouveau créneau pour la gestion de la margine, celui de l’épandage par aspersion. Les résultats ont montré qu’on peut épandre annuellement jusqu’à 100 m3 / ha sans atteinte notable à la terre ou à la plante. Ces résultats font actuellement l’objet d’un projet d’un texte de loi prenant en compte notamment les lieux des quantités produites,les zones destinées à leur stockage provisoire et les pratiques de leur épandage. Notons qu’en Espagne et en Italie ces pratiques sont utilisées suivant des règlements stricts assurant la durabilité du système (les autorisations d’ouverture d’huileries n’est délivrée qu’à la présentation d’un plan de gestion de la margine comprenant la collecte, le transport et parcelles destinées à l’épandage). _________________________________________________________________________ 67 5 m. 2 et 3 .000 m3 de margine emmagasinée (répartie entre margine asséchée : bassins 1.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic A titre de comparaison en terme de volume. attendraient un volume approximatif de 100. Ce volume étant estimé sur la base d’une profondeur moyenne des bassins de 1. les bassins de margine mitoyens à le dépôt de phosphogypse. Figure n° III-10 : Vue sur les bassins de séchage des margines. _________________________________________________________________________ 68 . Figure n° III.9 : Caractéristiques géométriques des bassins des margines. et margine encore liquide ou boueuse dans les trois autres bassins). Quelques autres décharges ou plutôt dépotoirs sauvages émergent de temps à autres surtout au niveau des zones peut empruntées tel que l’Oued El Maou. métaux. 4 décharges contrôlées ont déjà vu le jour pour le bassin de la Medjerdah. On y accède _________________________________________________________________________ 69 . par la mise en place d’une décharge contrôlée. Les décharges En ce qui concerne la gestion des déchets solides.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic II-2-4. le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable s’est doté. Dans le même périmètre de notre étude. bois. les alentours des unités industrielles surtout du coté de la côtes et du parc archéologique de Thyna. 9 nouvelles décharges seront inaugurées dont celle du Gouvernorat de Sfax. à l’Est par les salines. des déchets encombrants tels que les fut et les ferrailles et enfin les déchets divers sous forme de plastique. ensuite celle de Tunis et au début de l’année 2007. d’une agence consacrée à la gestion des déchets notamment solides nommée ANGed (Agence Nationale de Gestion des Déchets). une autre décharge des déchets inertes est installée depuis plusieurs années à proximité du port de pêche. parallèlement à la promulgation de la loi cadre 96-41 du 10 juin 1996 relative aux déchets et au contrôle de leur gestion et de leur élimination. au moins. les environs de la zone de petits métiers de la route de Gabès Km 4. Bien avant. Celle-ci sera accompagnée de 7 centres de transfert des déchets dont un situé dans notre zone d’étude et plus précisément au niveau de l’entrée de l’actuelle ‘’décharge de Sfax’’ sise dans le périmètre communal de Thyna. entre autres. La décharge de Thyna II-2-4-1-1. Description générale L’actuelle décharge du Grand Sfax se trouve à 6 km du centre de la ville. … II-2-4-1. Les déchets qui y sont déposés sont souvent des déchets de pneumatiques. elle est délimitée au Nord par le grand terril de phosphogypse de l’ex SIAPE. par gouvernorat. a commencé à mettre les premières assises pour une nouvelle ère de gestion des déchets solides. au Sud par la station d’épuration et à l’Ouest par les bassins de séchage des margines. le Programme National de Gestion des Déchets Solides (PRONAGDES) initié en 1993 au sein de l’ONAS et bien structuré en 1996 au sein de l’ANPE. en 2005. la création de cette agence. urbains. etc. En second lieu.5 km de long. Le volume des déchets solides qui s’y trouvent est évalué à un million de m3.11 : Emplacement de la décharge de Thyna. L’impact direct senti principalement par les riverains et parfois dans le centre ville. etc. des piles. occupe 9 ha. une part importante de déchets hospitaliers non traités ni conditionnés.13) et des odeurs de la combustion incontrôlée et quasi permanente des déchets dans plusieurs endroits et la combustion à basse température des produits plastifiés qui dégagent des composés chlorés fortement nocifs. Le dépôt des ordures ménagères pouvant atteindre une hauteur de 12 m par endroit. La surface du terrain exploité pour la décharge de Thyna est de 20 ha. est d’une part facilement inflammable et.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic par la route de Gabès. Ces déchets sont principalement des ordures ménagères du Grand Sfax. les boues et les produits de dégrillage de la station d’épuration voisine. des déchets artisanaux et industriels assimilés. on peut citer l’atteinte aux eaux de surface. produit instantanément tant que les déchets existent et tant que leur biodégradation s’effectue. Ce gaz. … La décharge repose sur les sédiments argilo limoneux d’une sebkha (ancienne lagune côtière). Les travaux d’endiguement de l’oued mettent la zone à l’abri des inondations. Les lixiviats produits par la décharge parviennent par ruissellement sur le glacis frontal ou par écoulement le long du fossé _________________________________________________________________________ 70 . La figure III-11 illustre l’emplacement de cette décharge : Figure n° III . est relatif au dégagement de la fumée (Figure n° III . puis par une route goudronnée d’environ 1. On peut remarquer aussi la présence d’autres déchets polluants tels que les récipients ayant contenue des hydrocarbures ou des solvants. Nous notons que l’incinération à l’air libre des déchets se fait spontanément du fait de la biodégradation des composés organique dégageant le méthane (CH4). des pneus. d’autre part. très présent dans les décharges urbaines. 12 : Caractéristiques géométriques de la décharge publique _________________________________________________________________________ 71 . Ces lixiviats paraissent au vu de l’état de la végétation présente le long du fossé susmentionné. Figure n° III .SMAP III – Grand Sfax Diagnostic longeant le chemin d’accès à la STEP à un petit canal délimitant les salines et aboutissant à la mer. cette nappe est d’une part naturellement salée et d’autre part fortement séléniteuse (dissolution du phosphogypse). sont toxiques. II-2-4-1-2. persistants. La pollution des eaux souterraines engendrée par la décharge est peu connue. biocumulatifs. contaminant alors les animaux herbivores _________________________________________________________________________ 72 . les dioxines et les furanes ont été désignés « substances de la Voie 1 » devant être virtuellement éliminées aux termes de la Politique de gestion des substances toxiques. les retombées atmosphériques des substances contaminent de façon privilégiée les sols et les végétaux plutôt que l’air.13 : Dégagement des fumées de la décharge publique. généralement connus sous les noms de dioxines et de furanes. On sait en revanche que dans la ville de Sfax la nappe phréatique est largement polluée et que. Les dioxines Les polychlorodibenzo-p-dioxines et les polychlorodibenzofuranes. et d'origine principalement anthropique. Les dioxines sont retrouvées généralement à 95% dans les 10 premiers centimètres de profondeur des sols cultivés ou pâturés. Au Canada. À cause de leur extraordinaire persistance dans l'environnement et de leur capacité à s'accumuler dans les tissus biologiques. en particulier dans les environs de l’usine de la SIAPE.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure n° III . Du fait de la forme particulaire prédominante des dioxines. Les dioxines se déposent également à la surface des feuilles des végétaux. En ce qui concerne la nappe profonde aucune atteinte n’est possible en raison de la contre pression artésienne. Même avec beaucoup d’approximations. charbon. L’incinération des déchets hospitaliers a nettement diminué. la part des foyers domestiques (bois. une collecte de données d’émission a été faite dans 15 pays d’Europe.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic En Europe. L’incinération des déchets industriels produit des émissions quasi nulles. par rapport notamment à l’objectif de réduction de 90% fixé pour 2005. de nombreuses extrapolations et approximations ont du être effectuées. Le nouveau système de gestion des OM en Tunisie – Cas de Sfax _________________________________________________________________________ 73 . du fait de la réduction des incinérateurs. les émissions atmosphériques de dioxines diminuent. Celles de la sidérurgie ont nettement moins diminué (de 1 400 à 400 gI-TEQ/an). nous ne disposons pas d’UIOM mais nos déchets urbains brûlent en continu à l’air libre comme le cas de la décharge de Sfax. depuis plusieurs années. cet article montre que. promet une baisse des dioxines compte tenu de l’enfouissement prévu dans les futures décharges contrôlées dont celle du Gouvernorat de Sfax qui rentrera en exploitation au courant de l’année 2007. Nous ne pouvons affirmer leur absence mais sont certainement présentent dans les entourages de la décharge qui est par endroit exploité en agriculture à usage plutôt personnel. mais peut constituer localement une pollution importante. II-2-4-1-3. la pollution diffuse mériterait encore d’être réduite.. obtenues en grande partie par des laboratoires certifiés. l’enfouissement préconisé se fera quotidiennement (système de mille feuille : ordures recouvertes par des remblais inertes) avec évacuation privilégiée des lixiviats d’un coté et des gaz de méthane d’un autre coté. Toutefois. En effet. Une étude approfondie de cette substance devrait être réalisée afin de mesurer le danger qu’elle représente et d’en proposer les mesures d’atténuation possible.) est de plus en plus importante. nous signalons que la prochaine aire dans la gestion des ordures ménagères par le biais de l’ANGed et les municipalités concernées. Au niveau européen. à coté des UIOM dont les émissions ont beaucoup diminué depuis 20 ans. Enfin. du fait des réglementations plus contraignantes. En Tunisie. Aucune publication n’existe sur la décharge de Sfax en ce qui concerne la présence de dioxine et leurs valeurs limites. D’un autre coté. Afin de quantifier cette évolution. passant de 4 000 à 200 gI-TEQ/an. les émissions des UIOM (Unités d’Incinération des Ordures Ménagères) ont été réduites de 90% entre 1985 et 2000.. à leur charge. leur entrée en exploitation est attendue de manière progressive pour le courant de l’année 2007. Maharès et Menzel Chaker. il y eu la fermeture de la décharge de Henchir El Yahoudia dans la banlieue sud de Tunis et l’ouverture de la décharge contrôlée de Jebel Chékir pour le Grand Tunis. les 9 décharges sus mentionnées sont achevées. sise dans la délégation d’Agareb (localité dite Gonna). Jebéniana. En effet. concerne les 7 communes du Grand Sfax ainsi que celles de Hencha. batteries. Le principe de gestion est le suivant :  les municipalités collectent les OM et les transportent. 9 nouvelles décharges contrôlées ont été programmées pour les gouvernorats de Bizerte. En effet.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable et ses Agences et Office de sous tutelle ont travaillé depuis 1993 sur la gestion des déchets solides. la décharge du Gouvernorat de Sfax. en 1993 est lancé le PRONAGDES (Programme National des Gestion des Déchets Solides) au sein de l’ONAS pour améliorer le domaine de la gestion des déchets solides . Sousse. plastiques. aux centres de transfert à l’exception de la commune d’Agareb sise à proximité d la décharge. pneus. …). D’un autre coté. la relève pour la gestion des déchets et actuellement. l’ANGed a été lancée avec comme ossature le DDS de l’ANPE. 4 décharges contrôlées pour les 4 villes de la vallée de la Médjerdah ont été créées. Cette décharge sera accompagnée de 7 centres de transfert pour rapprocher la décharge des communes en question. Le montant de cette option s’élève à environ 9 millions de dinars. Mahdia. L’ANGed a pris. Le 22 août 2005. lequel programme a été transféré en 1996 à l’ANPE où il a connu une meilleure réussite par la création du Département Déchets Solides (DDS) qui a pu développer des sous programmes de gestion des filières (Ordures ménagères. Sfax. _________________________________________________________________________ 74 . Gabès et Médenine (une pour la ville de Médenine et une pour l’île de Jerba). huiles usagées. Les municipalités paieront 20 % du prix de revient de la gestion des OM. Monastir. Aussi. Kairouan. par ailleurs. Au courant du 10ème plan. le reste est supporté par l’ANGed à travers les programmes de gestion des filières (le prix de gestion d’une tonne de déchets est estimé actuellement à environ 20 DT). Le choix de ce centre a fait couler beaucoup d’encre et a réuni les intervenants régionaux pour plus de 10 fois au bureau du Secrétaire Général du Gouvernorat . Merkez Chaker. d’un autre coté. il a été scindé en un seul ‘’méga centre’’. Rbat et Cité Habib. Le centre de transfert qui concerne notre zone d’étude se trouve à l’entrée de l’actuelle décharge sise sur la route de Gabès Km 5 – Zone Industrielle Sidi Salem. Les ordures ne peuvent dépasser 24 heures d’entreprosage. pour la décharge de Thyna. Cependant.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic  les déchets réceptionnés dans les centres de transfert sont pesés sur des ponts bascules et ensuite sont transvasés dans des bennes de 30 m3 sans entreposage par terre.  les déchets sont ensuite transportés à la charge du système (ANGed – promoteur privé) vers la décharge contrôlée où ils seront enfouis et recouverts de produits de remblai le jour même. et compte tenu que le montant pour sa réhabilitation y a été estimé à environ 3 millions de dinars. environ 10 millions de dinars ont été réservés à ces interventions.  enfin. la décharge est équipée d’un réseau de collecte des lixivias et d’un autre pour l’évacuation des gaz de méthane dans l’atmosphère. Dans les centres. Ce choix a été guidé par sa proximité à la commune de Thyna et les 4 arrondissements de Sfax nommés Médina. Les lixiviats seront traités avec ceux des CT dans une station prévue à cet effet et mise en place par l’exploitant au niveau de la décharge. des systèmes de récupération des lixivias sont prévus. le centre est installé dans la commune de Thyna et concerne 4 arrondissement de la commune de Sfax de la tailles ou plus de celle de Thyna . les camions de la commune de Sfax traverseront l’espace communal de Thyna pour déposer leur ordures ! II-2-4-1-4. en effet. ses travaux feront l’objet d’un investissement séparé. _________________________________________________________________________ 75 . Rappelons que ce centre était programmé sous forme de deux centres mais faute de disponibilité de terrains. Travaux de réhabilitation de l’actuelle décharge de Thyna L’ANGed prévoit la réhabilitation des décharges (principales et secondaires) présentes dans les 8 gouvernorats concernés par le projet de mise en place des décharges contrôlées . Les eaux épurées serviront à l’arrosage des espaces verts et à l’humidification des déchets pour en améliorer la biodégradation. Par ailleurs.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic En effet. Sakiet Eddaier. Cependant. Chihia et Thyna depuis 1965. il est certain que toute mesure d’atténuation des impacts négatifs améliorera la situation actuelle. Le site de décharge correspond à une zone d’exutoire exoréique à la fois du système hydrogéologique qu’hydrologique. cette étude a abouti aux constations et résultats suivants : a. l’étude rappelle que la commune de Sfax dispose d’un seul dépotoir sauvage (Thyna) qu’elle exploite en commun avec les communes de Sakiet Ezzit. La décharge contribuent donc à la pollution des eaux de la mer et présente ainsi un impact négatif pénalisant pour le milieu marin. relativement très vaste et constitue une zone de vulnérabilité certaine à l’ensemble de l’écosystème environnant. b. c. Recommandations Malgré l’existence de multiples sources de pollution dans la zone en question. il est recommandé de procéder à la couverture de la totalité de la décharge avec une couche de terre _________________________________________________________________________ 76 . La géologie du site montre qu’on a affaire à des dépôts détritiques du Quaternaire récents et des dépôts fins de l’Actuel. l’étude estime que la réhabilitation de la décharge de Thyna. au sens propre du terme (gestion des lixiviats. Impacts sur l’Environnement Les lixiviats de la décharge se mélangent avec les lixiviats des dépôts de phosphogypse et les fuites provenant des bassins de margine et rejets liquides industriels pour former un dangereux cocktail qui circule dans un fossé le long de la digue de séparation mer/terre pour se déverser plus loin dans la mer. Ce site. Caractéristiques techniques de la décharge de Thyna Tout en tenant compte des paragraphes précédents. etc. Par conséquent. revégétalisation. entre autres l’atteinte au milieu marin. suite à la fermeture de la décharge au courant de l’année 2007. les fumées d’incinération des déchets sont en abondance sur le site ce qui présente un impact nocif sur la santé des personnes fréquentant la décharge et sur les habitants étant donné que la direction du vent dominant et vers le centre ville. Gremda.) n’est pas justifiable vu l’existence d’autres sources de pollution plus sévère à proximité. captage des gaz. constitue de par sa grandeur un centre de décharge communale très important. Ce dépotoir couvre une surface de 10 ha environ. comprenant 78 puits de dégazage (conduite en PEHD Ǿ 160 mm perforée) à raison de 5 puits par ha sur une profondeur allant jusqu’à 5 m dans les déchets.  Réalisation de canaux pour la collecte des EP à l’intérieur de la décharge . Gestion des lixiviats  Réalisation d’un réseau de collecte et de pompage des lixiviats .  Réalisation de 3 sondages et installation de piézomètres II-2-4-2. Aménagements paysager Suivi environnemental  Réalisation d’un couvert végétal simple. La zone déjà remblayée couvre environ _________________________________________________________________________ 77 .14. Le tableau ci-après récapitule les principales actions recommandées pour la réhabilitation de la décharge de Thyna : Tableau III-7 : principales actions pour la réhabilitation de la décharge de Thyna Composante Description Fermeture et sécurisation  Réalisation d’une clôture grillagée. Terrassement  Correction et profilage des talus.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic et de prévoir en aval de la décharge. un bassin de récupération des lixiviats. Gestion des biogaz  Réalisation d’un système de captage de biogaz passif (dégagement naturel). Ce bassin doit être étanche et équipé de moyens de pompage pour la vidange et la possibilité de re-circulation.  Réalisation d’un canal en terre à l’extérieur de la décharge. La décharge de déchets inertes de la route du port de pêche Cette décharge est située du côté sud du port de pêche comme le montre la Figure n° III . entre la digue de séparation et le pied de talus des déchets.  Travaux de terrassement généraux Couverture finale Gestion des eaux pluviales  Toute la décharge couverte d’une couche de terre compactée de 50 cm d’épaisseur.  Fourniture de citernes de stockage.  Ensuite couverte d’une couche de terre végétale de 30 cm d’épaisseur . Néanmoins. Le volume de remblai déposé dépasse actuellement les 500000 m3. ces déchets peuvent apporter des atteintes au milieu côtier. ces déchets ne sont pas considérés comme source de nuisance pour l’environnement. Pour certaines campagnes de propreté des rues. Mis à part la qualité des remblais déversés. Figure n° III . déblais provenant des fouilles de fondations et des déchets de jardins. des lits d’oueds et des décharges sauvages. les déchets divers sont parfois acheminés en grandes quantités vers cette décharge.14 : Emplacement de la décharge prés du port de pêche (photo aérienne – OTC. mission 1997) _________________________________________________________________________ 78 . le contrôle de la nature des déchets autorisés n’est pas toujours assuré. Les déchets autorisés à être enfouis dans le dépotoir sont seulement les déchets inertes soit les matériaux de construction. gravats.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic 8 ha. Compte tenu de leur nature. déchets de constructions. difficile le travail des gardiens installés au niveau de la porte du port de pêche et ce suivant leur propre témoignage auprès des services de l’ANPE.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Nous notons que les déchets déposés dans cette décharge proviennent de l’ensemble du Grand Sfax et pas uniquement de la commune de Sfax. à la décharge. de temps en temps. En effet.  Le deuxième problème revient à la qualité des déchets accédant à la décharge qui ne sont pas tout le temps des déchets inertes car parfois des déchets industriels divers. Cette situation nécessite par ailleurs une intervention rapide de la municipalité de Sfax avec la participation des 6 autres communes environnantes. _________________________________________________________________________ 79 . en forme d’un monticule sur un territoire relativement figé. Cette décharge pose actuellement plusieurs problèmes que l’on peut énumérer comme suit :  Un premier problème lié aux quantités phénoménales de déchets qui y ont été enfouis. L’intrusion de ce type de déchets non inertes génère ainsi de mauvaises odeurs et la prolifération des insectes rendant. C’est en fouillant dans les tas des déchets que l’on trouve des matières industrielles tel que les rejets liquides des savonneries ou encore des unités de traitement des produits de la mer ou d’hydrocarbure. les déchets déposés. ont une hauteur de plus de 4 m dépassant le niveau du mur de clôture de la décharge et sont tout à fait visibles de l’extérieur. au fur et à mesure. parviennent. pouvant être même classés dangereux. Nous notons aussi que les autres municipalités ont été invitées à maintes reprises par les autorités régionales à se doter chacune d’une décharge au moins pour les déchets inertes pour faire face à ce fléau et éviter la prolifération des dépotoirs sauvages de ce type de déchets d’une part et alléger l’impact sur la décharge de le route du port de pêche d’autre part. dissimulés avec d’autres déchets inertes. SMAP III – Grand Sfax  Diagnostic Le troisième problème laisse croire que l’extension de la décharge se fait au détriment de la côte qui recule de plus en plus vers la mer. _________________________________________________________________________ 80 .2) prévoit que cette parcelle sera réservée pour l’extension du port de pêche. Le problème réel de ce remblaiement anarchique réside essentiellement dans les déchets utilisés mais aussi dans l’absence d’une gestion rationnelle de la décharge et le balisage des zones à gagner définitivement sur la mer. Figure n° III . En fait.15 (voir ‘A’) ci après.15 : Empreintes sur le plan d’aménagement de la ville de Sfax Il est à préciser que le SDA (Cf. la zone de remblaiement est intégrée dans le plan d’aménagement urbain de la commune de Sfax en tant que zone portuaire (Zp) et ce conformément à la Figure n° III . A Figure n° III . Le PAU le plus récent de Sfax écarte la possibilité d’extension du port malgré la désignation initiale de la parcelle ‘Zp’ (zone portuaire). pourtant ce port. ne nécessiterait pas une si importante surface pour une éventuelle extension. deux autres parcelles à gagner sur le DPM et plus précisément au détriment des cristallisoirs de la COTUSAL (Cf . et compte tenu qu’il dispose de terrains pas encore exploités du coté de la zone industrielle Madagascar. Les industries des matériaux de construction. La répartition géographique de l’ensemble de ces zones industrielles est montrée sur la carte suivante. Ce futur grand molle pourrait être aménagé de sorte à mieux servir la zone environnante et constituer le noyau principal à partir et autour duquel naîtra et se développera la zone côtière de Sfax Sud II-2-5.  la Zone Industrielle de Sidi Salem.  la Zone Industrielle de Thyna. D’un autre coté. des _________________________________________________________________________ 81 .SMAP III – Grand Sfax Diagnostic En plus de cette dernière parcelle. On trouve surtout les petits ateliers de fonderies. nous noterons que cette surface ‘A’ est prévue à être gagnée conjointement avec les deux autres parcelles ‘B’ et ‘C’ faisant. des industries mécaniques et métallurgiques restent modestes à Sfax. Les activités industrielles Le littoral Sud du Grand Sfax comporte 4 zones industrielles structurées à savoir :  la Zone Industrielle de Madagascar.18 – zones ‘B’ et ‘C’). actuellement. partie intégrante des cristallisoirs des Salines. La parcelle ‘A’ est désignée ‘Zp’ ‘Zone Portuaire et laisse entendre qu’elle est réservée pour une éventuelle extension du port de pêche. Figure n° III . Plusieurs unités industrielles sont implantées dans le tissu urbain de la zone d’étude et plus particulièrement dans la commune de Thyna et constituent ce que certains appellent Zone Industrielle Route de Gabès alors que d’autres se réfèrent à la zone industrielle Oued El maou dans les environs de l’usine ‘SIAPE’.  la Zone Industrielle du port de pêche. Ces parcelles sont prévues aussi par le SDA qui les prolonge du coté sud jusqu’à l’embouchure de l’oued El Maou. Bouzid 2006) _________________________________________________________________________ 82 . Tableau n° III -8 : Les superficies des zones industrielles du littoral sud de Sfax Zone Industrielle Superficie (ha) Zone industrielle de Madagascar 102 Zone industrielle du port de pêche 17 Zone industrielle de Sidi Salem 149 Zone industrielle de de Thyna 42 Figure n° III . pharmaceutique…. le bois et le meuble.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic usines de constructions métalliques. les articles en plastiques et en mousse.). les papiers. le caoutchouc.16 : Les zones industrielles de la zone d’étude (J. les textiles et la confection. les industries chimiques (peinture. l’imprimerie et l’édition. Les industries légères de transformation sont présentes aussi : le cuir et la chaussure. cosmétique. colle. des ateliers de mécanique générale et quelques chantiers de construction navale. 18). Le port de pêche constitue la continuité géographique du port de commerce puisqu’il est séparé de celui-ci par une petite côte de quelques centaines de mètres faisant partie de la zone industrielle Madagascar (Figure n° III . Elle présente les limites matérialisées sur la photo aérienne de Sfax : Figure n° III . commerce et autres. _________________________________________________________________________ 83 .17 : A – Zones d’activité de chantier naval B – Zone de services (administratif et commercial) et de traitement des produits de la mer Cette zone. entreposage frigorifique et non frigorifique. regroupe 107 unités d’activités diverses liées à la transformation et la conservation de poissons et des produits de la mer. mécanique générale. située au port de pêche de Sfax.5 ha (zone ‘activités du chantier naval). Le nouveau port de pêche de Sfax se place le plus grand port de pêche de la Tunisie et probablement de l’Afrique. La zone industrielle du port de pêche Cette zone.5 ha (zone de services et de traitement des produits de la mer) et 5.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic II-2-5-1. occupe une superficie de 17 ha répartie sur deux parties couvrant respectivement 11. constitue l’une des composantes les plus dynamiques compte tenu de l’abondance du trafic maritime et des activités annexes qu’il englobe. le ‘’nouveau port de pêche’’ (créé en 1981). Ce port a dépassé les limites de la pêche classique puisqu’il a développé une activité annexe capitale pour garantir la durabilité de la flotte et de ses matelots. a été toujours connue une importante plate forme en matière de diversité et de qualité halieutique.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure n° III – 18 : Vue à partir du port de pêche (zone A) vers la Zone Industrielle Madagascar au fond (en bleu unité SOCOMENINE) Le port de pêche. draine des richesses halieutiques toujours grandissantes et pêchées au large des côtes tunisiennes et non pas uniquement le long de la côte de Sfax. représentant pour cette étude la limite nord de la région étudiée. Ceci en constitue un atout très important et à préserver car la ville de Sfax. En effet. Ce port est par ailleurs une fierté pour la ville de Sfax et la Tunisie grâce à ses effets bénéfiques qu’il ne cesse de multiplier et de les améliorer aussi bien en matière de richesses halieutiques qu’en matière de services de toutes sortes qu’il met à la disposition des chalutiers. tout comme pour l’huile d’olive. tel qu’il est encore appelé par les sfaxiens. Ces activités sont grossièrement de deux sortes : _________________________________________________________________________ 84 . cafés et restaurants. etc. …) et. Il va de soit qu’il englobe aussi les autorités portuaires comme l’APIP. conservation. Doté de toutes ces infrastructures. la marine marchande. la douane. ce port engendre par ailleurs plusieurs sources de nuisances dont notamment : _________________________________________________________________________ 85 . congélation. la garde nationale maritime. Ce port renferme aussi le marché de gros des poissons et d’autres entreprises de service comme les banques et certains commerces. barques à moteurs et tous les équipements du domaine (Figure n° III .19 : zone d’activité de chantier naval : construction et entretien -‘zone A’ du port Ce port est en quelques sortes une petite ville autonome destinée à la mer et vivant directement et indirectement de ses richesses halieutiques. Figure n° III . cuisson.  la construction navale y compris l’entretien des chalutiers. production de glace. et deux stations services ainsi que les citernes de carburants y afférentes.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic  Le traitement des produits de la mer (nettoyage.19).  Pollution par les hydrocarbures causée par les garages d’entretien sur les quais et delà vers la mer (Figure n° III . _________________________________________________________________________ 86 .20. Les rejets. et parfois les déchets.20 – I). rejets liquides et pollution olfactive causés par les usines de traitement des produits de la mer.  Déchets solides. o Vidanges illicite des moteurs et le rejet des huiles dans l’eau aussi bien dans l’enceinte portuaire que lors de la prise du large surtout la nuit.  Déchets solides issus des entreprises de construction et d’entretien naval accumulé sur les rives des quais et accumulés progressivement dans les darses (Figure n° III .II). sont déversés directement en mer surtout en l’absence d’une station de traitement commune pour les unités portuaires.SMAP III – Grand Sfax  Diagnostic Pollution par les hydrocarbures causée par les chalutiers et barques à moteurs à plusieurs niveaux : o Pollution non provoquée lors de la mise en marche ordinaire des moteurs (navigation ordinaire). déchets de démolition …) rejetés sur la rive de la zone A par les chantiers navals. Une action de grande envergure devrait être menée dans les meilleurs délais pour préserver la darse orientale du port. et si l’on continu à se débarrasser des déchets de la sorte. plastique.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure n° III . Autrement. la darse aura disparue ou au moins perdue ses caractéristiques de navigation dans quelques années. II : Déchets solides divers (bois. Les déchets solides générés par les entreprises de chantier naval sont très importants et se multiplient de jour en jour . pneus. il n’est plus par ailleurs accepté de les ignorer.20 : I : Rejet liquide illicite pollué d’un atelier d’entretien naval : sortie positionnée au dos de l’atelier vers le bassin portuaire. Les _________________________________________________________________________ 87 . textile) y compris l’école de pêche et l’NSTM. électriques et constructions navales.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic services de l’APIP devraient par ailleurs multiplier les efforts pour aider et assurer une gestion rationnelle de ces déchets. La zone industrielle de Madagascar (ZIM) La totalité de la zone industrielle de Madagascar aménagée et non aménagée par l’AFI. selon la Figures n° III-21. entre les deux ports de commerce et de pêche. II-2-5. Elle englobe 79 unités industrielles (industries mécaniques. couvre 18 hectares _________________________________________________________________________ 88 . Figure n° III .21 : La partie qui a été aménagée par l’AFI en 1973. couvre une superficie voisinant les 102 ha en exploitation se référant à sa vocation industrielle conformément au plan d’aménagement urbain de la commune de Sfax. menuiserie.2. Elle se localise conformément au PAU de Sfax. _________________________________________________________________________ 89 .22 : I : Déchets solides (de II démolition principalement) et épaves de barques et bateaux de diverses tailles entreposés dans la partie de la ZIM mitoyenne au port de pêche. En effet. II : Etendu des lots et aspect marécageux du fait de l’aménagement resté provisoire. ces lots étaient prévus pour assurer l’extention du port de pêche mais jusqu’à maintenant ils sont livrés à eux mêmes et sont devenus des dépotoirs de déchets de construction générés par les entreprises industrielles de la zone d’une part et des lieux d’entreposage de barques ou plutôt d’épaves de barques délaissées par leurs propriétaires. I Figure n° III .SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Les 102 ha sus mentionnés ne sont pas tous exploités et surtout les lots les plus au sud donnant sur le port de pêche. Figure n° III . Bouzid 2006) De ce fait. En effet. celle de sa mitoyenneté directe au port de commerce vers le nord. vers le nord il y a le quai du bac de Kerkennah.24).24 : Quai COTUSAL à gauche et quai pétrolier à droite au fond _________________________________________________________________________ 90 .25-I). le quai militaire et ensuite les quais de la COTUSAL et des pétroliers (Figure n° III . Cette première mitoyenneté a développé des activités annexes à cet espace tel que les unités de construction métallique (grandes pièces). à la mer vers l’est et au port de pêche vers le sud. cette zone conserve une certaine particularité.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure n° III .23 : Carte de répartition actuelle des usines de la ZIM (J. les unités d’entretiens des engins et des poids lourds avec tous les impacts qu’ils engendrent (Figure n° III . du coté port de pêche se sont plutôt des entreprises de construction navale qui s’y sont implantées.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure n° III .25–II). vers la mer ouverte certaines entreprises dont l’activité est plutôt liées à l’espace maritime ont été créées tel que la SOTUTRASM spécialisée dans les travaux sous marins et ayant un quai privé pour ses embarcations (Figure n° III .26 : Divers déchets sur la Côte Est de la ZIM du coté du port de pêche. _________________________________________________________________________ 91 . Deux unités spécialisées dans le traitement des rejets pétroliers ont choisit cet espace pour évacuer les rejets liquides traités directement dans la mer compte tenu de la salinité de ces rejets restant assez élevées même après traitement.25 : I : Unité de construction métallique et stockage anarchique de déchets divers à majorité métallique II : Débordement des activités sur la mer témoignant d’une occupation mal contrôlée Du coté est. Figure n° III . Du coté sud. SMAP III – Grand Sfax Diagnostic L’impact négatif imposé par cette zone industrielle est principalement sous forme de déchet solides et plus particulièrement métallique et en bois générés par les entreprises utilisant entre autre les plaques et profilés métalliques et les troncs d’arbre (Figure n° III-25 et III-26). II-2-5- 3. La zone industrielle de Sidi Salem (ZISS) Cette zone naissait d’une manière spontanée depuis 1963 sans aménagement préalable. L’implantation s’est faite au début le long de la route nationale n°1 puis elle s’est développée entre cet axe et la route de Sidi Salem. Elle abrite actuellement 155 unités de différentes tailles et catégories. Les activités développées dans ce secteur se rapportent aux cuirs, verres, plastiques, textiles et vêtements, savons et détergents, peintures et vernis, confitures, mécanique, bois, travaux publics + commerce et service divers. Figure n° III - 27 : Carte d’occupation du sol de la Zone Industrielle Sidi Salem (J. Bouzid) _________________________________________________________________________ 92 SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Cette zone couvre une surface de 185 ha. Le périmètre de cette zone est indiqué sur le schéma suivant : Figure n° III - 28 : Limites de la zone industrielle Sidi Salem. _________________________________________________________________________ 93 SMAP III – Grand Sfax Diagnostic _________________________________________________________________________ 94 l’occupation du sol change et devient très faible en faveur d’un aménagement futur mais parfois sous forme de dépotoirs sauvages de toutes natures. Le canal T transporte est le lieu de rejets divers des industriels et de l’abattoir Le chemin de fer constitue une barrière artificielle entre deux régions provoquant une absence de circulation naturelle des eaux pluviales Au sud de la zone ZISS.29 : quelques vues de la ZISS Extrémité Nord : Le chemin de fer et le canal d’évacuation des ‘’eaux pluviales’’ faisant limite est de la ZISS et la séparant de la COTUSAL à droite de a photo Canal dit ’T’ venant se jeter dans le canal d’évacuation des eaux pluviales.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure n° III . _________________________________________________________________________ 95 . Actuellement. La localisation de la zone est illustrée dans la figure suivante : Figure n° III .SMAP III – Grand Sfax Diagnostic II-2-5-4. hydraulique.30 : Limites de la zone industrielle de Thyna Cette zone se situe au Sud de la ville de Sfax et couvre une superficie totale de 110 ha. construction métallique et autres. environ 15 unités se sont implantées dans la zone ayant des activités de service et autres liées aux vêtements. cuirs. Elle couvre une surface de 29 ha et comporte 122 lots cessibles. La façade de la zone sur la route de Gabes est occupée actuellement par quelques unités industrielles. La zone industrielle de Thyna Cette zone a été récemment aménagée par l’Agence Foncière Industrielle selon un plan d’aménagement de détail établi à cette fin. Cette zone est bien équipée et a suscité un investissement assez lourd de la part de l’AFI à tel point que la valeur du m2 est restée assez élevée comparé aux autres zone industrielles _________________________________________________________________________ 96 . aux menuiseries. dont entre autre la margine. Ces unités sont par contre mieux entretenues et moins polluantes que si elles étaient mises à l’écart des agglomérations. comme le témoigne la Figure n° III-16. industries chimiques et fabricants d’articles métalliques et mécaniques. pour s’en débarrasser au niveau de ce réseau placé à l’abri des agglomérations urbaines et des contrôleurs concernés.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic existantes. Elles sont souvent raccordées sur le réseau ONAS et contrôlée périodiquement par les services municipaux et environnementaux. Enfin. Il est à préciser que cette zone est destinée aux « projets industriels non polluants » tel que cité dans le règlement d’urbanisme de la Zone Industrielle de Thyna. ces entités industrielles sont réparties essentiellement sur toute la longueur de la route de Gabès (GP1) faisant ainsi partie du tissus urbain lui même. Par ailleurs. cette zone est malheureusement convoitée illicitement par les camions vide fosses transportant des rejets liquides dangereux. se sont développées essentiellement le long de la route de Gabès et réparties dans le territoire communal de Thyna. Il est à noter que malgré cette situation assez satisfaisante. Cela a aussi participé à la préservation de l’environnement d’une zone relativement fragile et fragilisée par sa mitoyenneté aux salines et aux richesses avifaunes qu’elle engendre. D’ailleurs. _________________________________________________________________________ 97 . au textile. que de ceux de la Municipalité lors de l’autorisation de bâtir des projets industriels. la valeur foncière a retardé l’envahissement rapide de cette zone. Cette restriction. a elle aussi participé à la faible occupation de la zone. II-2-5-5. Unités industrielles intégrées dans le tissu urbain Ces unités. Leurs activités sont très variées allant de la construction métallique. et en plus de la conjoncture économique assez difficile par moment. plusieurs plaintes sont recensées à cause de leur mitoyenneté au tissu urbain et les impacts de nuisances sonores qu’elles génèrent. fort respectée par les services de l’ANPE. et compte tenu qu’elle est dotée d’un réseau de collecte des eaux usées urbaines (réseau ONAS). au nombre de 119. au moment de l’évaluation des études d’impact sur l’environnement. Notre analyse en terme de rejets porte plus particulièrement sur les rejets liquides du fait que les rejets solides et atmosphériques sont très variés en relation bien entendu avec la diversité des activités.5 184 35 123 126 468 Madagascar Unités dans le tissu urbain Total Zone côtière Sud du Grand Sfax Parmi ces unités. La répartition par zone des consommations journalières des eaux et des débits journaliers des eaux usées acheminées vers la station d’épuration Sud est montrée dans le Tableau III-10. La consommation journalière des eaux provenant de la SONEDE ou d’autres ressources notamment des puits.5 34 5 32 36 107 Sidi Salem 149 69 11 34 41 155 Thyna 42 3 1 8 3 15 - 48 14 32 25 119 238. Tableau III -9 : Classification des unités réparties selon les zones industrielles (ONAS Sfax) Superficie Zone industrielle Nombre d'unités par Nombre total catégorie d'unités (ha) C3 C2 C1 C0 18 30 4 17 21 72 Port de pêche 29. _________________________________________________________________________ 98 . est de l’ordre de 1000 m3. 233 sont branchées sur le réseau de l’ONAS totalisant un débit journalier des eaux usées industrielles d’environ 940 m3. Analyse des rejets liquides des unités industrielles La zone côtière Sud du Grand Sfax totalise 468 unités réparties comme suit selon les zones industrielles et les catégories.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic II-2-5-6. _________________________________________________________________________ 99 .90 15.80 233 1010. Le tableau ci-après récapitule la consommation journalière en eau de différentes ressources et les débits journaliers des effluents rejetés dans le milieu naturel pour les unités non branchées à l’ONAS des différentes zones industrielles du littoral Sud de Sfax. consomme à elle seule un volume journalier d’eau de 14710 m3 (14400 m3 eau de puits et 310 m3 eau vanne) soit 96% du volume total de la consommation journalière de l’ensemble des unités non branchées à l’ONAS et le tiers des consommations journalières des eaux vanne de ces unités.40 198.00 7.00 0.90 Sidi Salem 60 441.80 Port de pêche 69 153. le débit journalier de cette usine s’élève à 12210 m3 suivant ainsi environ les mêmes proportions.20 195.70 1.10 208.00 428.40 33.00 448.00 20.60 1044.20 221.50 Unités dans le 40 187.40 tissus urbain Totaux Il est à noter ici que la Société Industrielle d’Acide Phosphorique et d’Engrais qui fait partie dans notre étude des unités intégrées dans le tissu urbain. Quant aux rejets liquides.00 154.70 87.40 Thyna 14 22.80 10.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Tableau III-10 : Consommations et débits des unités branchées à l’ONAS.00 941.00 22. (Source ONAS Sfax) Nombre Zone industrielle d'unités journalier branchées ONAS Débit Consommation journalière (m3) des eaux eau SONEDE eau de puits total usées (m3) Madagascar 50 205. 00 712.30 17.20 14474.50 334.10 Sidi Salem 95 264.00 264.50 15096.70 15.80 25.40 12784.60 276.00 _________________________________________________________________________100 .80 261.80 14440.00 24.50 0.40 12306.60 15374.60 7.60 0.60 Ainsi.50 23.10 14434.80 urbain Totaux 235 933.20 249.20 16418.12 : Consommations et débits des unités implantées dans la zone côtière Sud du Grand Sfax (Source ONAS Sfax) Zone industrielle Nombre Consommation journalière (m3) d'unités Débit journalier eau SONEDE eau de puits total eaux usées (m3) Madagascar 72 234.80 Thyna 15 24.80 0.50 2. Tableau III .40 Thyna 1 2.60 16.60 704.00 2.50 Unités dans le tissus 79 474.00 Unités dans le tissus 119 662.11 : Consommations et débits des unités non branchées à l’ONAS (Documents ONAS Sfax) Nombre Consommation journalière (m3) d'unités Zone industrielle non branchées Débit journalier des eaux Eau SONEDE Eau de puits Total ONAS usées (m3) Madagascar 22 28.10 14898.10 173.60 urbain Totaux 468 1944.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Tableau III .50 0.30 14424.00 28.50 180.80 Port de pêche 38 163. l’ensemble des unités industrielles consomment un volume total d’eau de 14474m3 par jour et rejettent 13726 m3 d’effluents selon les indications montées dans le tableau suivant.90 234.60 Port de pêche 107 317.40 13726.60 12502.00 Sidi Salem 155 705. SMAP III – Grand Sfax Diagnostic II-2-6.  population : 526. des bassins de margines et de la décharge publique.  horizon de dimensionnement : 2016.800 habitants. _________________________________________________________________________101 .31 : Illustration de l’implantation de la station d’épuration sud de Sfax Cette station a été mise en service en 1983 pour traiter une charge hydraulique de 24. telle que montré sur la figure ci-après : Vers RN 1 Décharge publique Station d’épuration de Sfax Sud Figure n° III .  charge polluante = 21.600 kg DBO5/j.000 m3/j et une charge polluante de 12. La station d’épuration de Sfax Sud La station d’épuration de Sfax Sud est implantée à proximité du terrain occupé par les unités de production de la ‘SIAPE’. Des travaux de réhabilitation et d’extension de la station ont été réalisés récemment portant ses capacités à :  charge hydraulique = 49. Le procédé de traitement adopté est le lagunage aéré.5OO m3/j.000 habitants.300 kg DBO5/j correspondant à une population de 310. _________________________________________________________________________102 .  les bâtiments.  épaississement des boues.  quatre bassins secondaires.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Les ouvrages dans cette station sont décrits comme suit selon le plan d’implantation ciaprès :  un canal de dégazage.  dessablage – déshuilage.  dégrillage.  poste de prélèvement.  mesure de débits.  six bassins d’aération.  lits de séchage. que les zones côtières :  Au niveau du milieu marin. Il s’agit dans cette partie de l’étude de relever l’état des contraintes qui ressortent de l’étude complémentaire réalisée dans le cadre de ce projet auxquelles les îles font face. En outre cet écosystème marin est _________________________________________________________________________103 . L’atteinte à l’environnement aux îles de Kerkennah touche aussi bien le milieu marin. Cet état des lieux a été enrichi à travers d’autres travaux et études réalisés.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic III. Kraten Tunis Founnkhal Gremdi Sousse Cherguia Jorf Sfax Îles Kerkennah El Gantra Sidi Yousef Golfe de Gabès Gharbia Rass es Smoum Figure n° III-32 : Localisation des îles Kerkennah (Source . l’archipel a une largeur variable atteignant au maximum 11 km.CAS DES ILES DE KERKENNAH Situés à quelques 20 kilomètres des côtes de Sfax. En outre il demeure actuellement beaucoup plus vulnérable par le seul fait que certains problèmes posés sont encore sans réponse et que les efforts tendent à améliorer les situations tant au niveau de l’aménagement qu’au niveau du développement durable. Image satellite . Allongées du Sud-Ouest au Nord-Est sur une longueur de près de 35 km.Google Earth) Le milieu naturel et rural se révèle aussi complexe que le milieu urbain nécessitant la même cohérence dans les différentes actions qui les concernent. les îles de Kerkennah ont une superficie évaluée à 15700 ha. les formes de dégradation les plus sérieuses sont liées à l’érosion marine et à l’extension des Sebkhas. III-2.  la multiplication des constructions à peu de distance du rivage notamment dans les côtes à recul prononcé. quelques infrastructures formant des obstacles ainsi que la multiplication des décharges dans les sebkhas. et la pollution générée par la ville de Sfax à long terme . qui sont en certains points très touchées.. l’existence de la marée permet l’émergence d’une zone intertidale contenant une faune diversifiée mais qui est menacée au Nord des îles notamment par un éventuel déversement d’hydrocarbures. et qui est polluée en certains endroits près des noyaux urbains par les déchets solides et les eaux usées sans émissaire générant une contamination microbienne. Parmi les facteurs affectant cet écosystème.  le dérèglement du transit sédimentaire par la création d’obstacles interceptant la dérive littorale (digues. le prélèvement de sable. on note la pression de la pêche exercée par les unités de Kerkennah. l’écosystème est perturbé par certaines actions dont :  le prélèvement du sable des plages pour la construction malgré son interdiction et les efforts de contrôle. L’état du milieu terrestre : En milieu terrestre côtier.. Aussi. _________________________________________________________________________104 . L’état du milieu marin : Les formes de dégradation les plus sérieuses sont liées à l’érosion marine et à l’extension des sebkhas par la salinisation des terres les plus basses. enrochements. A moyen terme.).  Au niveau des zones côtières. l’écosystème est perturbé par plusieurs actions engendrées par l’urbanisation. que par celles des ports avoisinants à court terme. III-1. Cette régression amplifierait le phénomène d’érosion es côtes de l’archipel. la régression des herbiers à posidonies entamée aux alentours du littoral sfaxien pourrait se prononcer aux hauts fonds de Kerkennah fragilisés par la faiblesse de la bathymétrie.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic menacé par une eutrophisation dont l’indice principal est le développement d’algues microscopiques et macro algues vertes suivant les cycles saisonniers. La décharge est située à 2 Km à l’Ouest de la localité d’El Attaya. _________________________________________________________________________105 . Elle est prés de la route Attaya – Jouaber. Bourous.7 Km au SudEst de la localité Ech Chergui. Le terrain de la décharge est situé dans une zone de sebkha et couvre une superficie d’environ 3 ha faisant partie du Domaine de l’Etat. Elle est accessible à partir d’une route de 200 m de longueur via la route MC 204. Cette décharge est située à 1.5 Km au Nord-Est de la localité Erramla et à 2. à 3.5 Km au Sud-Est de la localité Jouaber et à 4.380 habitants en Hivers.3 Km au Nord-Est de la localité de Mellita.8 Km au Nord de la localité de Ennajet. Les déchets sont collectés et éliminés quotidiennement dans les décharges avec les moyens de la commune. Ennajet et Ech Chergui totalisant une population de 4. Erramla. Une seule décharge est clôturée avec une clôture légère en grillage.0 ha faisant partie du Domaine de l’Etat. Jouaber. à 1.  La décharge Kraten est exploitée depuis 1994 par le village Kraten.5 Km environ au Nord de la localité de Kalabine.SMAP III – Grand Sfax  Diagnostic la multiplication des décharges. La décharge se situe à environ 6.5 Km de longueur via la route de Kerkennah MC 204.8 Km au Nord-Ouest de la localité El Abassiya. III-3. Cette décharge se trouve à 2.5 ha faisant partie du Domaine de l’Etat.  La décharge Attaya est exploitée depuis 1994 par les localités : Attaya. Le terrain de la décharge qui est situé sur les bordures d’une sebkha couvre une superficie d’environ 1. Le terrain de la décharge qui est situé dans une zone de sebkha couvre une superficie de 1.  La décharge Kallabine est exploitée depuis 1984 par les localités : Kalabine. Les décharges d’ordures ménagères : Quatre principales décharges se trouvent dans la commune de Kerkennah :  La décharge Ouled Ezzedine est exploitée depuis 1994 par les localités : Ouled Ezzeddine. le terrain de la décharge qui est situé en bordure d’une sebkha occupe une superficie d’environ 3 ha appartenant au Domaine de l’Etat. dont la population en hivers est de 1. Elle est accessible à partir d’une route de 1. Elle est prés de la route menant à la localité Ennajet et en bordure de la mer.229 habitants. Sidi Fredj. à 2. El Hssar et Ouled Gacem.3 Km au Sud-Est de la localité Ennajet. Ouled Bouali et El Abassiya. certes bénéfiques pour le pays. Par conséquent. les déchets légers tels que sacs de plastique et papiers sont constatés en dehors des décharges. Le manque de matériaux dans toute la zone fait qu’il n’est pas possible de recouvrir les déchets. Ces travaux ont été faits aussi bien en off shore (en mer) qu’en on shore (à terre). III-4. avec les déchets non couverts. ont quand même engendré certains problèmes qu’on peut énumérer comme suit :  perturbation des activités maritimes et de pêche aussi bien durant les travaux de prospection que ceux d’exploitation. Les activités pétrolières Depuis près de trois décennies.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic les déchets déposés par les camions ou par les tracteurs à remorques sont éparpillés sans couverture ni compactage.  perturbation des écosystèmes marins notamment durant les activités de prospection. Figure n° III-33: Localisation du champ pétrolier de TPS et le pipe se dirigeant vers Sfax Ces activités. A cause du vent. les décharges présentent un impact négatif sur l’esthétique et le paysage naturel de la zone. Quelques compagnies ont d’ailleurs installé leurs bases de vie dans l’île dont notamment la TPS (Thyna Petroluim Services) qui exploite au large de la côte de Cercina à l’ouest de l’île Gharbi. l’archipel a connu le démarrage de travaux de prospection et de forages pétroliers. Lesquels problèmes ont poussé les pêcheurs à exiger et bénéficier d’indemnités auprès _________________________________________________________________________106 . ont causé des accidents de navigation. Ils ont. La majeure partie de cette production est destinée à l’exportation (340. par l’entreprise COTUSAL (Coopérative Tunisienne des Salines) sur une longueur d’environ 13 Km couvrant une surface de 1500 ha. sans trop de dégâts. depuis 1929.000 tonnes en 1996) soit 83 % du total du sel est exporté. gêné les habitants les plus proches et plusieurs plaintes ont été enregistrées à ce niveau. constituant une opportunité économique non négligeable. Certains puits abandonnés aussi bien en terre qu’en mer appartenant entre autres à cette compagnie posent les problèmes suivants : o à terre. et malgré la clôture métallique. Elles offrent 200 emplois directs dont 150 permanents. jusqu’à présent.  abondances des déchets solides et liquides produits par les bases de vie des compagnies qui sont souvent très mal gérés et rejetés de manière anarchique aussi bien en terre qu’en mer. fort heureusement.  actuellement.000 T de sel marin par an. certaines têtes de puits abandonnées émergeant à la surface de la mer ne sont ni balisées ni éclairées la nuit. Les salines Dans la région côtière. le champ le plus proche des îles et toujours en activité est celui de Cercina (Compagnie TPS : Thyna Petroluim Services). sont délaissés et deviennent parfois des décharges sauvages posant par ailleurs problèmes à l’intérieur des zones habitées ou cultivées.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic des compagnies pétrolières à l’échange des pertes qu’ils ont enregistré lors des très modestes récoltes causées par le départ des poissons vers des zones plus calmes. _________________________________________________________________________107 .  ces mêmes bases de vie génèrent aussi du bruit causé par leurs engins et générateur de courant. ATOUTS ET POTENTIALITES IV-1 CAS DE LA ZONE COTIERE DE SFAX SUD IV-1-1. o en mer. IV. s'étendent les salines de Sfax gérées et exploitées. les salines permettent de produire près de 400. entre le nouveau port de pêche et le site archéologique de Thyna. par ailleurs. au sud de la ville de Sfax. les puits abandonnés restent gardés pendant une certaine période et après. Depuis près d’un siècle. Les solutions doivent être creusées d’avantage pour connaître au mieux le destin des salines et surtout de cette richesse ornithologique d’une part. Cette ligne côtière humide. le devenir de la côte sud de Sfax. abrite par ailleurs une forte population d'oiseaux migrateurs. C’est une alternative for délicates voire impossible d’après certains techniciens de la COTUSAL. et même si c’est un ‘NON’ et que la COTUSAL mettra fin à ses activités en 2014. La concession des salines auprès du domaine public maritime s’achèvera en 2014 et la question de sa prolongation reste toujours posée. carrément le sens de la circulation de l’eau. Cette opportunité n’est possible que si on déloge les cristallisoirs placés actuellement en plein centre ville de Sfax et on les déplace plus vers le sud et en changeant. Même si la réponse est obtenue.Nord Afrique et attirant des touristes ornithologues du monde entier ? Cette question a par ailleurs suscité d’énormes réflexions tournant autour de la réponse « OUI. en ce qui concerne cette étude. quel sera le devenir de cette zone humide devenue l’une des plus importantes escales destinées aux oiseaux migrateurs en Méditerranée . Elles constituent certes une source d’opportunités économique et écologique mais aussi une contrainte imposante du fait d’une part qu’elles forment une barrière séparant la ville de son littoral et qu’elles bloquent d’autre part le développement urbain des deux dites communes du côté mer. Les salines s’imposent ainsi par leur emprise foncière faisant partie de deux communes adjacentes celle de Sfax (400 ha utilisés comme cristallisoirs) et celle de Thyna (1100 ha de bacs d’évaporation). mais surtout. _________________________________________________________________________108 . la COTUSAL aura le renouvellement de la concession » MAIS en laissant l’avantage à la côte maritime de revenir en partie aux citoyens de Sfax et de Thyna. si possible.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic La présence des salines avec ses cristallisoirs a favorisé une biodiversité attirant une multitude d’espèces ornithologiques dans la zone humide de Thyna. Bouzid 2006) _________________________________________________________________________109 .SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure n° III-34 : Carte de localisation des salins de Sfax Figure n° III-35 : Terrains occupés par la saline (J. Le vieux port de pêche de Sfax Il s’agit de l’ancien port de pêche de la ville de Sfax dit port de Chott El Kreknah construit au début du 20ème siècle. une concession a été accordée en 1994 par le Ministère de l’Equipement.  Deux ponts mobiles l’un routier et l’autre ferroviaire ont été construits au niveau de l’ouverture du plan d’eau sur la mer large d’environ 10 m. l’ancien port existant offre une infrastructure pré-établie en plein centre urbain qui présente des possibilités non négligeables de valorisation. de l’Habitat à la municipalité de Sfax pour une durée de 33 ans pour une surface d’environ 6 ha.  Le dégagement des épaves échouées. Par ailleurs.  La restauration et la réhabilitation des quais avec la construction de la balustrade le long de ces quais. Une dizaine d’années après.  L’aménagement des espaces longeant les quais. Le molle central de ce vieux port reste actuellement inoccupé. plusieurs actions ont été entreprises :  Le nettoyage et le dragage des bassins d’eau. _________________________________________________________________________110 . Toutefois. Le port est accessible par la voirie centrale de la ville de Sfax et plus particulièrement par l’avenue Habib Bourguiba telle que montré sur la figure suivante : L’espace Chott El Kreknah revient au Domaine Public Maritime. L’état existant de ce port est décrit sur le plan ci-après : L’activité de ce port de pêche a été transférée en 1982 au nouveau port de pêche qui venait d’entrer en exploitation. Sa forme géométrique est rectangulaire 170 m x 160 m.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic IV-1-2. Il est constitué d’un plan d’eau et occupe une surface d’environ 3 ha répartie sur deux darses. SMAP III – Grand Sfax Diagnostic _________________________________________________________________________111 . C’est une étude d’aménagement d’une zone d’animation touristique et de loisirs autour du plan d’eau de l’ancien port de pèche : «Chott El Kreknah». et ce. _________________________________________________________________________112 . Il s’agit d’une volonté d’inscrire cette opération dans l’optique de réconciliation du centre ville avec son littoral. et orienter l’urbanisation des zones limitrophes du côté Ouest selon un programme d’aménagement. à travers la création d’une marina urbaine. à l’instar de celle de Marseille.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure n° III-36 : Localisation de Chott Et Kereknah A cet effet un plan d’aménagement de détail a été élaboré s’inscrivant dans le cadre de la dotation de la ville de Sfax d’un périmètre d’intervention foncière touristique. suivant les besoins de la future zone. et du parking à étages projetés à cet effet. s’étendant sur 57 ha rentre dans le cadre du programme de mise en place des parcs urbains mené par le Ministère de l’Environnement et du _________________________________________________________________________113 . de loisirs. PTT. etc.  Assurer le stationnement des véhicules le long des voies.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure n° III-37 : Le PAD de Chott Et Kereknah Les options d’aménagement de Chott El Kreknah tendent à :  Désenclaver la zone de «Chott El Kreknah» par rapport au reste de la ville.). IV-1-3.  Démolir tous les dépôts. par la projection de nouvelles voiries de liaison (pénétrante Sud). ….  Compléter la desserte par les différents réseaux. eau potable. et ce. à l’intérieur des îlots. autour de la marina et des espaces verts dans le reste de la zone. et en élargissant les voies principales. électricité. (assainissement. et plusieurs voies internes d’une emprise de 20 m. et intégrer le maximum de bâtiments existants.  Favoriser l’aménagement des espaces de détente. Le Parc urbain de Thyna Le parc urbain de Thyna. L’axe commençait au rond point de la rocade Km 11. Le site se localise dans l’aile sud de Thyna à 11 km du centre ville en prenant la route nationale n°1. pour s’étendre jusqu’au pont de l’entrée de la ville de Sfax devant l’usine dite la ‘SIAPE’. Le tronçon réservé au ‘pont SIAPE’ a été éliminé à la suite du dédoublement du pont en question et le coût du projet a été diminué à 300 MDT. soit à la périphérie sud de Thyna. des actions d’embellissement ont été réservées. du monument en guise de 5 flamands roses dessinant un envol qui sont destinés à être installés au rond point de la rocade Km 11 de la route de Gabès. monuments) et de plantation (arbre et arbuste d’embellissement). Un retard exceptionnel a été enregistré au démarrage de ce projet à la suite de certaines imprécisions au niveau du dossier d’appel d’offre de la partie génie civil qui suscité la remise en cause. la parc est faiblement valorisé et rarement visité par les habitants de l'agglomération à cause de l'absence d'infrastructures d'accueil et la non exécution des composantes de l’ensemble du projet. le démarrage des travaux est attendu pour l’année 2007. _________________________________________________________________________114 . Il est à noter aussi que dans le cadre du projet national de l’embellissement des entrées des villes financé et géré par l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement. à l’axe reliant Sfax à Thyna d’un coût initial de 400 MDT. Actuellement. IV-1-4.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Développement Durable. Une étude d’aménagement intra-muros du parc a été réalisée portant sur plusieurs composantes du projet. Le site archéologique de Thyna Le site archéologique de Thyna apparaît nettement sur la photographie aérienne qui traduit une surface jonchée de débris de pierres anciennes et de sols anthropiques bien caractéristiques. surtout. La réalisation des travaux se limite à un portail qui ouvre sur la route nationale n°1 et quelques aménagements d’espaces de jeux pour enfants et des plantations. L’étude faite par un bureau d’étude en concertation avec les deux communes et l’ANPE a abouti à la matérialisation de 5 tronçons d’intervention comportant des travaux de génie civil (pavage. luminaire. depuis 2003. Compte tenu des récentes réunions tenue au sein de la municipalité de Thyna pour de déblocage de la situation. Le périmètre de protection du site couvre une surface de 224 ha dont 83 ha classée comme zone d’interdiction à la construction pour la sauvegarde du site historique. cet espace couvre une ville romaine ancienne datant du IVème siècle avant JC. _________________________________________________________________________115 .SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure n° III-38 : Localisation du site archéologique D’après les fouilles et les sondages. Seuls des établissements thermaux et quelques maisons ont été partiellement dégagés. Les caractères des différentes zones et leur répartition géographique ainsi que leurs statuts fonciers sont indiqués dans le schéma et le tableau ci-après. La ville est bâtie sur une dune formée de sable consolidé dominant la zone intertidale aménagée en salines. 52 Hmada Domaine de l’Etat 3 0.13 Terrain inculte Propriété privée 12 4.70 Terrain inculte Propriété privée 8 1. construction Scout tunisien 2 1.42 Foret.38 Terrain inculte Propriété privée 11 2. _________________________________________________________________________116 . se caractérise par la stabilité du niveau de l'eau en cours d'année.12 Terrain cultivé et constructions Propriété privée 14 140.33 Foret Domaine de l’Etat : Parc de Thyna 6 4.18 Terrain inculte Propriété privée 9 2.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Tableau n° III-13 : Surfaces et natures d’occupation des différentes zones de l’aire de protection du site archéologique Numéro Surface (ha) Occupation Propriétaire 1 4. La constance du niveau de l'eau est très importante pour les espèces ornithologiques liées à l'eau pour leur nutrition ou leur reproduction.04 Construction Centre Sanitaire de Dermatologie 4 7. Hmada.00 Ruines Domaine de l’Etat 15 22.60 Hmada Domaine de l’Etat Total 224 IV-1-5.73 Foret et Hmada Domaine de l’Etat 5 4. conséquente à l'activité de production de sel par la COTUSAL qui utilise de vastes marais salants protégés de l'invasion de la mer par des talus. La zone humide de Thyna La zone humide de Thyna.64 Terrain inculte Propriété privée 10 2. notamment pour les limicoles et autres oiseaux d'eau.17 Terrain inculte Propriété privée 7 0.56 Terrain cultivé et inculte Propriété privée 13 23. SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure n° III-39 : Zone humide de Thyna Le site de Thyna abrite une importante population avifaune très variée tant hivernante que nicheuse. Les espèces les plus nombreuses concernent les limicoles parmi lesquels le flamant rose qui attire l'attention par sa nombreuse colonie à Thyna. C’est l’une des espèces les plus belles et les plus prestigieuse du monde. Malgré l’éloignement de la zone humide du centre urbain de Thyna, les oiseaux migrateurs, venant se reposer dans ce beau paysage, n’ont pas été épargnés des dérangements humains. En effet, les territoires réservés à ces oiseaux ont été souvent convoités par de jeunes inconscients venus voler les œufs et abîmer les nids de cette avifaune parfois rare et exceptionnelle. L’Association des Amis des Oiseaux de Sfax avec la participation de la l’Association des Protection de la Nature et de l’Environnement de Sfax (APNES) et des instances locales, régionales, nationale et internationales a déployé des efforts très importants pour la sauvegarde de cette avifaune et instaurer une politique de sensibilisation visant à attirer l’attention des convoiteurs de l’importance de cette richesse et de la préserver au lieu de la menacer. _________________________________________________________________________117 SMAP III – Grand Sfax Diagnostic IV-1-6. La zone de sauvegarde agricole de la commune de Thyna Thyna est la seule commune du Grand Sfax qui dispose d’une zone de sauvegarde agricole qui a maintenue son caractère dans le plan d’aménagement urbain. Cette zone agricole couvre une surface dépassant les 450 ha. Elle est occupée essentiellement par les vignes et les figuiers et constitue, en plus de son exploitation agricole, une réserve foncière importante. Néanmoins, cette zone fait l’objet d’une pression urbaine qu’il demeure essentiel d’atténuer en faveur d’un aménagement futur adéquat. Des tentatives de déclassement en vue de changement de sa vocation de zone agricole à une zone urbaine devront être bien gérées dans cette période. Une grande partie de cette zone est séparée des centres urbains de Thyna par une barrière artificielle matérialisée par le chemin de fer reliant Sfax à Gabès. Cette barrière, aidée par l’absence de routes qui la jalonnent, a fortement freiné les constructions anarchiques mais a laissé le champ libre aux industriels et divers transporteurs à se défaire de leurs déchets solides, parfois dangereux, dans ces terrains. Par ailleurs des milliers de tonnes de déchets solides sont stockés anarchiquement dans cette zone et d’autres milliers s’additionnement tous les jours à cette situation et rendent de plus en plus les interventions d’aménagement ou de remise en état difficiles. IV-2. CAS DES ÎLES DE KERKENNAH Les îles de Kerkennah présentent des potentiels importants de développement durable. En effet, plusieurs projets, la plupart en phase de conception et d’étude, tentent de mettre en valeur ce potentiel. IV-2-1. Les parcs naturels Une série de parcs naturels a été proposé de façon à servir de base à un tourisme tourné vers l’écologie et la sauvegarde de la biodiversité. On cite :  la zone de Bounouma,  la zone Sud Ouest d’El Attaya,  la zone de Sebkhat Ennajet,  La zone d’El Kantra. _________________________________________________________________________118 SMAP III – Grand Sfax Diagnostic IV-2-2. Le développement durable de la pêche et de l’agriculture : La pêche et l’agriculture demeurent les piliers de l’économie locale. Or ces deux secteurs passent par une grave crise générée notamment par l'abandon des pratiques traditionnelles bien adaptées au milieu naturel et l’émigration des jeunes attirés par d'autres activités en dehors de l'archipel. Cette situation a des conséquences néfastes sur les plans socio- économique et écologique. Pour y remédier, les différents acteurs aux niveaux local, régional et national, ont conçu un grand nombre de projets souvent dans le cadre de la coopération internationale. C’est le cas du projet « Préservation des ressources naturelles des îles Kerkennah » financé par le Fond de l’Environnement Mondial (FEM). S’appuyant sur « une richesse écologique exceptionnelle » et des « pratiques locales originales » ce projet vise à développer une nouvelle approche de gestion de l'archipel de Kerkennah basée sur « la pleine implication de la population dans un aménagement intégré de l'île axé sur la conservation de la biodiversité et la valorisation du savoir faire local ». Les objectifs du projet sont multiples :  L'amélioration des revenus de la population et l'implication de la femme dans le maintien des activités traditionnelles dans l'île.  Le développement d'une approche participative de gestion intégrée de l'archipel  La conservation de la biodiversité dans l'archipel et à la valorisation du patrimoine génétique  Le maintien de pratiques traditionnelles menacées de disparition  L'entretien des palmiers des pêcheries traditionnelles et des arbres fruitiers  La transmission du savoir faire traditionnel relatif à la conservation et à l'utilisation rationnelle de la biodiversité  Le maintien des pratiques traditionnelles d'exploitation de la mer et de l'agriculture  La sensibilisation de la population et des autorités intervenant dans le domaine du développement à la protection d'un écosystème particulier constitué par l'archipel de Kerkennah et la mobilisation de la population pour une gestion intégrée et durable de cet écosystème Depuis le lancement du projet, plusieurs études sectorielles sur les îles Kerkennah ont été réalisées : _________________________________________________________________________119 La zone spécifique retenue pour ce projet d’écotourisme est celle de la presqu’île de Sidi Founkhal (sur l’île Chargui). cet archipel situé à 20 kilomètres au large de Sfax présente un cadre naturel riche. La question de l’insularité ayant joué en sa faveur. il a été décidé d’implanter un site de tourisme écologique dans les îles Kerkennah. bien plus. qui. Il est financé par la Banque mondiale. qui bénéficie de la coopération japonaise prévoit la mise en place de 2. _________________________________________________________________________120 . Le développement durable du tourisme : En dépit de potentialités indéniables.000 récifs artificiels dont 500 à Kerkennah. car épargné de tout aménagement industriel ou touristique lourd.  Un deuxième projet. le secteur touristique de l’archipel a du mal à décoller. Compte tenu des difficultés actuelles du secteur et de la vulnérabilité du milieu naturel. intègre la pose de récifs artificiels comme composante principale.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic  Etude de la diversité végétale des plantes cultivées dans les îles Kerkennah (2003)  Les caractéristiques du milieu marin des Kerkennah (2004)  Analyse de la diversité génétique du palmier dattier dans les Iles Kerkennah (2005)  Diagnostic participatif de l’état de la pêche aux îles Kerkennah (2006) Parmi les autres projets de des secteurs de la pêche et l’agriculture nous pouvons citer :  Un projet national. le Fonds mondial pour l’environnement ainsi que le ministère de l’Environnement et du Développement durable  Un projet tuniso-italien pour la valorisation des palmiers dattiers de l’archipel IV-2-3. son évolution récente montre que ce secteur connaît un certain déclin. la zone de Sidi Founkhal est située dans une presqu’île dans la partie nord de l’archipel. sur un espace disponible. car peu de personnes vivent dans cette zone relativement isolée.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Figure n° III-40 : Plan d’aménagement de la zone de Sidi Founkhal Celle-ci présente l’avantage d’avoir un écosystème relativement préservé. S’étendant sur une superficie de 90 hectares. vergers…) _________________________________________________________________________121 . palmeraies sauvages. Le site a l’avantage d’offrir des paysages variés (vue panoramique. A cet effet.  Un îlot d’habitation d’une superficie de 7.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Le programme d’aménagement de la zone est basé sur la nécessité de sauvegarder son équilibre écologique.  4 îlots d’animation (7. lagunaires et littoraux. pour l’implantation de constructions en dur.  Transport basé sur les calèches et prohibant les véhicules à moteur  Respect d’une limite de protection du DPM. tout en optant pour une urbanisation diffuse  Conception de loisirs adaptés au milieu  Valorisation des milieux naturels d’intérêts écologique et archéologique  Recours à une architecture adaptée  Création de sentiers équestres et pédestres de 10 m traversant la zone. Actuellement. seuls de petits projets de rénovation ou d’extension sont en cours de réalisation  Rénovation hôtel Farhat: 350 lits  Extension hôtel Cercina: 30 lits  Extension hôtel Aziz: 160 lits  Extension hôtel Kerkennah Centre: 50 lits _________________________________________________________________________122 . Le programme contient les principales composantes suivantes:  4 îlots hôteliers de type pavillonnaire d’une capacité totale de 2550 lits.5 ha pouvant accueillir 450 lits.2 ha)  Des espaces verts et des voiries d’une superficie totale de 25 hectares. Le projet Sidi Founkhal est la seule opération dont l’envergure pourra permettre le vrai décollage du tourisme dans les îles. certains principes ont été adoptés lors du choix du programme :  Maintien de l’aspect naturel des milieux terrestres.  Limitation de l’occupation du sol à 15 %. SMAP III – Grand Sfax Diagnostic CHAPITE IV LES PERSPECTIVES D’AMENAGEMENT INTEGREE DE LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX ET DE L’ARCHIPEL DE KERKENNAH _________________________________________________________________________123 . ). les objectifs et les priorités doivent être clairement mis en évidence. il est nécessaire de coordonner les divers aspects des actions sectorielles individuelles (par exemple. GENERALITES SUR LA GESTION INTEGREE DES ZONES COTIERES L'objectif de la gestion intégrée est d'éviter les conflits entre les stratégies. humaines. Lors de la définition des choix d’aménagement. grâce au suivi et à la rétroaction. Un tel schéma pourra destiné aux personnes concernées. Toutefois. et les occasions augmentent pour les décideurs opérationnels de dévier les orientations du schéma.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic I. nous avons passé en revue l’ensemble des documents produits notamment ceux du PAC de Sfax (Programme d’Aménagement Côtier de Sfax Sud financé et _________________________________________________________________________124 . Nous axons cette réflexion sur les travaux déjà réalisés concernant les programmes d’aménagement côtier et plus particulièrement celui de Sfax. afin de les aider lors de l'exécution de leurs tâches quotidiennes. L’élaboration d’un schéma directeur d’aménagement apporte une large perspective et des solutions à long terme aux problèmes du littoral. l'industrie. décideurs et professionnels. qui sont souvent la cause de problèmes environnementaux dans les régions littorales. techniques et institutionnelles indispensables à leur réalisation. II. Il est aujourd’hui admis qu’il est possible de surmonter cette difficulté en rendant le processus de planification plus souple. quoi que cette tentative reste modeste. de sorte que les institutions chargées de l'exécution puissent s'adapter aux changements du contexte de la planification. les expériences acquises en matière d’aménagement intégré des zones côtières. l'incertitude s'accroît au fur et à mesure que la perspective et l'horizon du plan s'élargissent. la pêche. L'élément le plus important de la gestion du littoral est la volonté politique de traduire ces stratégies en actions concrètes. EVALUATION DE QUELQUES EXPERIENCES ACQUISES EN MATIERE D’AMENAGEMENT INTEGRE DES ZONES COTIERES Nous avons proposé dans le cadre de cette étude de diagnostic d’évaluer. Il s’agit d’un phénomène assez fréquent. En d'autres termes. etc. l'occupation du sol. Pour ce faire. et un cadre doit être créé pour identifier les ressources financières. Même si de bons résultats sont obtenus dans la préparation des propositions. mais sont peu appréhendés dans le processus de gestion intégrée. Une analyse économique des impacts environnementaux manque généralement. vient à peine après la création du Ministère chargé de l’environnement fin 1991 (Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire). Des efforts insuffisants ont été déployés pour impliquer tous les acteurs. surtout les ONG ou le grand public.  des conflits liés à l'urbanisation et à l'occupation du sol ont été présents dans la plupart des cas. En effet la préparation du PAC Sfax en 1993. l'évaluation d'ensemble de la durabilité ne peut pas dépasser le niveau moyen.  une coordination entre les différentes composantes du PAM impliquées dans les PAC.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic exécuté conjointement par le ‘PNUE / PAM’ et l’ANPE sur la période 1994 . La structure chargée du littoral (APAL) crée en 1995.  l'appui financier ne s'est pas concrétisé. Le tableau à la page suivante récapitule l’ensemble des actions et recommandations proposées dans le cadre du plan de gestion intégrée du PAC de Sfax ainsi que l’état des lieux en terme de leur mise en œuvre : _________________________________________________________________________125 .1998).  la participation peut être estimée comme moyenne. sauf. a été à peine dans sa phase de démarrage de son programme d’action. Nous avons relevé les observations suivantes :  un grand nombre d'activités sans aucun rapport entre elles ou avec un rapport lointain. ces dernières restent en suspens par manque de durabilité financière. Il faut toutefois rappeler que le contexte administratif n’était pas favorable à la prise en compte du public dans la gestion de l'environnement. en partie. Le succès a été partiel concernant l'incorporation précoce de la composante environnementale dans le processus de gestion. est parfois insuffisante. des actions complémentaires à connotation culturelle telle que l’aménagement du vieux port de pêche.un périmètre d’intervention foncière de la zone de Chott El Kereknah est en cours d’étude. de contrôler les unités gênantes. à l’élaboration des documents d’aménagement et d’urbanisme pour les localités de la zone. d’arrêter leur infiltration nocive dans le tissu. .SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Tableau IV . de connecter l’ensemble des unités au réseau d’assainissement et de délocaliser l’unité SIAPE.La SIAPE et la zone de tir pas encore. Etablir un livre blanc des industries de la zone. Action ou recommandation La dépollution de la friche industrielle de la SIAPE avec un traitement approprié du dépôt de phosphogypse. . . . Mise en oeuvre . . au parc national de Thyna. et d’activités de hauts niveaux et d’habitat collectif.des actions impératives relatives au projet Taparura. La réaffectation des cristallisoirs des salines en zone franche et en réserve foncière devant contenir des zones Aucune mesure n’a été entreprise d’équipement. deux décharges de margines sont exploitées en 1998 et 2005.les plans d’aménagement de Sfax et de Thyna ont été révisés.la réhabilitation et l’extension de la station d’épuration de Sfax sud ont été achevées.Des rejets liquides en milieu naturel continuent à se déverser.la mise en terril du phosphogypse n’a pas cessé. La création d’un parc national à Thyna avec la mise en valeur de ses trois composantes principales : zone humide. Les principales conclusions qui se font ressortir de cette analyse se résument ainsi en :  l’aménagement de la zone côtière devra mieux se focaliser sur le développement durable et les bénéficiaires finaux potentiels devraient être mieux impliqués dès les _________________________________________________________________________126 .des actions curatives et urgentes touchant des délocalisation de la SIAPE. . à l’extension et amélioration des performances de la station d’épuration à Sfax. Réaliser une pénétrante sud de Sfax . . .le projet Taparura est en cours d’exécution dans sa phase de dépollution. . On ne peut pas parler donc de friche industrielle. de gestion et de suivi de toute action Aucun organisme n’a été créé de développement Des actions d’aménagement à entreprendre : .Des contrôles se font par l’intermédiaire de l’ANPE et de l’ONAS.un portail et un espace de jeux pour enfants avec plantation ont été exécutés. parc de loisir et site archéologique. la nouvelle décharge contrôlée sera exploitée dès janvier 2007. de la décharge municipale. des aires de séchage des margines et de la zone de tir.1 : Etat des lieux de mise en œuvre du plan de gestion intégrée du PAC de Sfax. Au stade de proposition Création d’un organisme de synchronisation.les activités de la SIAPE continuent. .une étude d’aménagement intra-muros du parc urbain de Thyna a été réalisée. de programmation. . devraient être renforcées.  l'implication et la participation du secteur privé et du public en général. une attention particulière devrait être accordée à une planification réaliste et à la proposition d’un nombre adéquat d’actions à mettre en œuvre.  les bassins des margines : huiles et graisses.  les eaux gypseuses et riches en métaux lourds en provenance du dépôt de phosphogypse. nous tentons d’expliquer comment les ressources de la zone côtière sud de Sfax sont affectées par les activités économiques et indiquent le type de mesures à prendre pour en prévenir la dégradation ou la détérioration. o une unité qui déverse en mer un volume de 12120 m3 / j d’eaux utilisées dans son processus de fabrication (usine du Groupe Chimique ex ‘SIAPE’)  la décharge municipale : lixivias. III-1.  les rejets réguliers d'exploitation (déchets et ballasts) à partir des moyens de transport maritime du port de commerce et des activités du port de pêche.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic premiers stades du processus en accordant une attention particulière à la coordination entre les différents secteurs et niveaux administratifs. Pollution de la mer La majeure partie de la pollution marine est causée par des sources d'origine tellurique:  rejets liquides des unités industrielles non branchées au réseau d’assainissement : o 234 unités industrielles déversant en milieu naturel un volume de 665 m3 / j d’eaux usées. III. LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX GLOBAUX DES ACTIVITES SUR LE LITTORAL Dans cette partie. _________________________________________________________________________127 . dans la préparation et la mise en œuvre du processus d’aménagement intégré.  lors de la préparation d’un programme d’aménagement. fortes DCO et polyphénols.  l'échange d'expériences et de savoir-faire entre les différentes actions et opérations d’aménagement côtier tant au niveau national qu’au niveau régional sont à renforcer. Des mesures supplémentaires devraient être prises pour protéger les champs de captage d'eau douce contre les activités polluantes. III-3. sont essentiels. réduire l'agrément pour les activités de loisir.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic  les eaux épurées de la station d’épuration de l’ONAS : eau parfois non conformes à la norme NT 106. consiste en des émissions de gaz. de particules et d'odeurs. La _________________________________________________________________________128 . dont la dépollution peut nécessiter des décennies. dégrader les écosystèmes marins. La "zéro pollution marine" nous paraît un objectif irréaliste dans le contexte actuel. III-2. Une prévention adéquate. milieu marin) : Fortes DBO. ou la collecte et le traitement de tous les déchets et effluents.02 relatives aux rejets dans le milieu récepteur (ici.  les rejets accidentels en mer. lorsqu'elle s'accompagne d'odeurs désagréables. en limitant plus particulièrement le pompage excessif dans les aquifères. métaux lourds. baisser les revenus tirés par la pêche et diminuer la valeur du foncier littoral. maritime et ferroviaire ainsi que la décharge des déchets solides. diminuer l'attrait pour les loisirs et le tourisme. La pollution des eaux de surface peut également présenter des risques pour la santé publique et. La conséquence la plus grave de la pollution de la nappe est la pénurie d'eau potable. huiles. polyphénol lors de la saison oléicole. Pollution de l'air La pollution de l'air par l'industrie et le trafic routier. Un volume moyen de 14475 m3 d’eau est pompé chaque jour de la nappe par 25 unités industrielles dont la SIAPE qui pompe un débit journalier moyen de 14000 m3. une prévention adéquate ou la collecte et le traitement de tous les déchets et effluents réduiront considérablement le niveau de cette pollution. graisses. Pollution des nappes d’eau Les nappes d’eaux peuvent être polluées par les mêmes sources d'origine tellurique que l'eau de mer. et en plus. Néanmoins. Les dégâts causés par la pollution marine peuvent affecter la santé de la population. par les sources diffuses des systèmes individuels d’évacuation des eaux usées domestiques (puits perdus) ou par l'intrusion de l'eau de mer dans les nappes aquifères du littoral. irréversible. par exemple en encourageant les transports collectifs. de la hauteur à laquelle elles sont émises et des conditions topographiques et météorologiques permettant leur dispersion. de leur quantité.  les émissions atmosphériques de certaines unités industrielles. sont utiles en tant que frayères et nurseries pour de nombreuses espèces à valeur commerciale. notamment les zones humides et les herbiers marins. on considère la pollution atmosphérique comme une cause indirecte de pollution marine. parfois. peuvent induire leur disparition.  les sources mobiles dues au transport routier. Parfois.  les dégagements gazeux et de la fumée de la décharge municipale. causées par la mise en valeur des terres et les activités de construction. mais il sera quand même nécessaire d'envisager des mesures pour réduire le trafic. ou par une pollution grave. La pollution générée par le trafic routier peut être réduite par des mesures techniques (utilisation de pots catalytiques et / ou du gaz GPL).  poussières. Des filtres et des tampons peuvent être incorporés aux sources ponctuelles et des restrictions imposées à la teneur en soufre des combustibles brûlés. La pollution atmosphérique atteint en premier lieu la santé de la population. Les écosystèmes littoraux. La zone côtière sud de Sfax souffre de concentrations élevées de sources de pollution dont plus particulièrement :  les émissions gazeuses des unités de transformation du phosphate de la ‘SIAPE’. La pollution atmosphérique peut être prévenue par des mesures technologiques bien établies. La dégradation des ressources biologiques peut diminuer les revenus dans le secteur de la pêche et causer la perte de ressources écologiques de valeur pour la conservation de la nature. Dégradation des ressources marines Les atteintes physiques aux ressources marines.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic gravité des effets sur la qualité de l'air dépend de la composition des émissions. sont _________________________________________________________________________129 . de leur concentration. III-4. Les sources diffuses sont plus difficiles à contrôler. mais elle peut également dégrader la qualité des sites à vocation agricole ou paysagère. maritime et ferroviaire.  l’occupation par des constructions nouvelles. où chaque civilisation a laissé ses vestiges. Les mesures de prévention comprennent l'identification et la régulation de l'usage des sites. peuvent facilement être dégradés par :  la démolition. Les formes anciennes ou traditionnelles d'édifices. la zone humide peut être considérée comme protégée par le mode de gestion en marais salants pour l’exploitation du sel. en l’occurrence. et constituent des habitats potentiels pour l'aquaculture. le parc urbain et le site archéologique. La perte de telles ressources culturelles. Quoi que ce site soit relativement protégé grâce à la présence de la zone humide. ainsi qu'une perte d'attraction touristique. quand leur importance n'a pas été reconnue ou que la valeur du foncier est élevée.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic importants pour la conservation de la nature et la préservation de la biodiversité. le site archéologique de Thyna. III-5. se sont les développements urbain. Dégradation des sites de haute valeur naturelle et visuelle La zone de protection de Thyna constitue un site côtier de haute valeur naturelle et visuelle. Dans notre zone d’étude. et les vestiges archéologiques. III-6. Généralement. constitue une perte de patrimoine humain et culturel pour les générations actuelles et futures. par des terrassements ou par des occupations par les constructions. les sites et les monuments historiques. _________________________________________________________________________130 . industriel ou autre qui peuvent en perturber ou dégrader les caractéristiques particulières. il peut encourir un risque important d’urbanisation. où devraient être encouragés des usages nouveaux et compatibles avec le maintien des anciens édifices et en imposant des restrictions sur la hauteur des constructions et les matériaux de construction admissibles dans les zones historiques. Les zones humides sont vulnérables aux altérations de surface et aux changements hydrologiques qui dérangent leur fonctionnement. Ils peuvent aussi diminuer les espaces verts séparant les constructions et réduire les options laissées aux générations futures en matière d'aménagement de l'espace. Dégradation des sites historiques et archéologiques Le patrimoine culturel se rencontre aussi bien sur terre qu'en mer.  l'abandon ou le manque de moyens pour leur entretien. qui devraient être exclus de tout type de développement. IV. due à l’exploitation de la COTUSAL d’un linéaire côtier d’environ 13 km pour l’extraction du sel exploité sous forme de concession. la réussite de ce projet dans sa phase « aménagement » reste conditionnée par les engagements à établir en ce qui concerne le prolongement de ce projet du côté sud en terme d’harmonie urbaine. Pour d’autres. c’est grâce à la surveillance permanente des services chargés de l’archéologie. en partie.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Si. ce projet montre que « dépolluer un site dégradé en vue de sa valorisation » est possible bien que le coût reste élevé à court ou à moyen terme. La zone agricole est elle aussi isolée. par la barrière artificielle du chemin de fer et les chemins d’accès qui la protègent contre les occupations illicites. _________________________________________________________________________131 . pour de multiples raisons :  Au niveau régional  Le démarrage des travaux de dépollution dans le cadre du projet de réhabilitation et d’aménagement des côtes nord de la ville de Sfax. La zone côtière sud est caractérisée par la limitation d’accès public au rivage. Accès public à l'espace et aux ressources La perte d'accès public diminue les opportunités s'offrant à la population locale et aux visiteurs mais certaines restrictions à l'accès public peuvent être profitables à l'environnement.  Des actions entreprises ou à entreprendre dans le futur proche qui peuvent déclencher le processus de réhabilitation de la zone côtière sud : bonne gestion des margines et réhabilitation des bassins délaissés. actuellement. le site garde son intégrité. notamment lorsqu'elles contribuent à protéger des ressources fragiles. Pour certains. LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX : QUELLES PERSPECTIVES ? Cette question est devenue stimulante. III-7. aujourd’hui plus qu’autre fois. démarrage de la décharge contrôlée et réhabilitation de l’actuelle décharge publique.  Un consensus établi quant à la réhabilitation et la valorisation du littoral sud à travers les documents de planification de l’espace.SMAP III – Grand Sfax  Diagnostic Une demande accrue de la population. des bassins des margines. Le projet Taparura à Sfax. de protection de l’environnement et la stratégie de développement du Grand Sfax. cet organisme tend à accorder plus d’attention aux zones côtières à caractère urbain ou industriel. la Sebkha de Ben Ghayadha à Mahdia. Le cas de la ‘SIAPE’ L'aménagement de la zone de la ‘SIAPE’ et son intégration dans un tissu urbain propre ne peut se réaliser sans une résolution radicale et complémentaire des différentes sources _________________________________________________________________________132 .  s’appuyer sur la participation grand public et accorder plus d’attention à la mise en œuvre des actions d’aménagement dans un contexte de développement durable qui tient compte des coûts et des bénéfices de gestion des zones côtières. en terme de gestion intégrée de ces zones.  Au niveau National  Plusieurs projets ont été réalisés ou déjà entrepris touchant la réhabilitation des zones côtières a caractère urbain : Lac nord. de la décharge publique.  renforcer et développer des plans de gestion intégrée des zones côtières. du dépôt de phosphogypse. IV-1. conséquente particulièrement de la pression urbaine qui s’est établie dans la commune de Thyna et les zones limitrophes aux sources de pollution.  Après plus de 10 ans de la création de l’Agence de Protection et d’Aménagement du Littoral. installation de mise en terril sur terre du phosphogypse à Gabès. le Lac de Bizerte à Bizerte. qui réclame une meilleure qualité de vie. les problématiques d’aménagement et de gestion intégrée de la zone côtière sud du Grand Sfax. des potentialités de développement durable de la zone de Thyna et de la valorisation du vieux port de pêche et d’une partie des salines. lac sud et la Sebkha d’Ariana au Grand Tunis. Dans ce contexte général. s’articulent sur l’avenir de l’activité de la SIAPE et des activités industrielles limitrophes.  Au niveau méditerranéen et international  la littoralisation est un phénomène qui se prononcera d’avantage dans l’avenir. P. liquide et solide causés par la SIAPE. _________________________________________________________________________133 .S.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic polluantes.  Amélioration de lavage des gaz de l’atelier T.  Réalisation d’un rideau vert : Il s’agit de réaliser un rideau vert en plantations forestières aux alentours de l’usine et des zones de stockage de phosphogypse.  Lutte contre l’émission des odeurs : Il s’agit de caractériser les nuisances olfactives issues des ateliers de production et de les traiter en vue de réduire leur impact sur l’environnement.  Alimentation de l’usine en gaz naturel en remplacement du fuel lourd n° 2 : Cet investissement rentré en vigueur en 2005 a permis d’améliorer la qualité des émanations par la réduction des éléments polluants dans les rejets gazeux issus de la combustion du fuel lourd n° 2. : Ce projet consiste à assainir l’ambiance tant à l’intérieur qu’au voisinage des unités de T. Ainsi.S. afin d’améliorer les conditions environnementales en réduisant les émanations de poussières et de gaz.S. la résolution des problèmes de pollution atmosphérique.P. cette société a entrepris et a envisagé d’entreprendre les actions suivantes :  Dépoussiérage et amélioration des conditions de déchargement du soufre : Il s’agit de concevoir et réaliser un système pour l’abattage des poussières de soufre en vue de lutter contre le phénomène d’empoussiérage au moment des opérations de déchargement du soufre. conformément à la réglementation en vigueur et en tant que préalable à la concrétisation des projets futurs du GCT. est liée à son fonctionnement futur et à la recherche de solution pour de dépôt de phosphogypse. : Ce d’améliorer projet devrait permettre la qualité de l’environnement par la réduction des rejets polluants émis par la cheminée de l’atelier de TSP  Assainissement des stations de tamisage et de broyage des unités de T.P.  Etudes de mise (Caractérisations & en conformité environnementale des usines du GCT solutions techniques) : Il s’agit de procéder à des études complètes de caractérisation environnementale dans les différents sites de production. Néanmoins. mérite une étude spécifique mettant en valeur la solution préconisée pour le cas du projet de Taparura et la recherche d’autres alternatives y compris son déplacement en dehors de la ville. Néanmoins. Cas de la décharge municipale La fermeture et la réhabilitation de l'actuelle décharge municipale étant envisagée dès l’entrée en service de la décharge contrôlée de Sfax et la réalisation des centres de transfert.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic La question du dépôt de phosphogypse. le programme national de gestion des déchets solides prévoit l’aménagement des anciennes décharges en espaces verts. IV -3. premier opérateur public dans la gestion des déchets. Cette fermeture pourrait libérer des terrains dont la valeur foncière pourrait croître selon les aménagements futurs de cette zone. _________________________________________________________________________134 . Cependant on ne doit pas perdre de vue que ce sol pourrait être fortement pollué et qu'il conviendrait d'engager une étude dans ce sens. En effet. La décharge de Sfax. malgré sa grande étendue et son important volume de déchets. Dans tous les cas. Cette solution reste tributaire des sorts des aménagements possibles de l’occupation des terrains avoisinants. Actuellement 9 décharges contrôlées sont en phase finale de préparation avant entrée en exploitation. des bassins ont été transformés sur place dans le cadre de la réhabilitation et l’extension de la station d’épuration de Sfax sud. prévoit l’aménagement de toute décharge fermée et ayant été remplacée par une décharge contrôlée. Des études géotechniques et hydrogéologiques sont également nécessaires pour l'isolement du terril et la protection de la nappe. fait actuellement l’objet d’une étude de réhabilitation. l’ANGed. Ce choix pourra mettre en question le futur aménagement de cette décharge. Une étude d’évaluation du degré de contamination du sol pourra aider à la recherche d’autres solutions techniquement faisables tout en assurant la préservation du milieu. IV-2. Cas des bassins des margines Le sort des bassins des margines pourra résider dans le déplacement du contenue de ces bassins au site approprié en l’occurrence dans la décharge de margine située à Agareb. Un centre est déjà en cours de réalisation sur un terrain au niveau de l’accès à l’actuelle décharge. Cas du parc national de Thyna La création d'un Parc National à Thyna au sud de l'agglomération de Sfax. Le maintien des cristallisoirs à leur emplacement actuel est en contradiction avec un des objectifs essentiels d’aménagement de la côte Sud de Sfax qui est l’intégration de cette frange côtière à l’agglomération de Sfax. L’intérêt de cette réaffectation provient du site quasi-central des cristallisoirs. socio-culturel ou scientifique. Cas des salines Les cristallisoirs des salines sont situés entre l’embouchure de l’oued El Maou au Sud. on obtiendrait un total d’environ 300 hectares exploitables. mais ajoutés aux terrains prévus pour l’extension du nouveau port de pêche (projet abandonné).SMAP III – Grand Sfax Diagnostic IV -4. et plus précisément à son embouchure. offrant une très large ouverture marine à proximité du centre de Sfax. circuits courts). dans sa partie aval.  l'aire du Parc Urbain de Thyna. sise sur le Domaine Public Maritime (1100 ha environ).  le lit de l'Oued El Maou. Des circuits de visites variés (circuits longs. avec d’excellentes possibilités d’intégration à celui-ci. IV -5. des équipements d’accueil des visiteurs etc. La mise en place d’un tel projet aurait des objectifs multiples : d’abord la protection. puisque la législation aujourd’hui en vigueur sur les parcs nationaux en Tunisie est en mesure de l’assurer . devraient constituer les composantes _________________________________________________________________________135 . le parc urbain en création et le site archéologique de l'ancienne ville romaine de Thaena constitue une opportunité de développement durable de la zone. comportant la zone humide. un écomusée. jouxtant la zone humide au niveau du Km 9 de la route de Gabès. Les terrains gagnés sur les cristallisoirs constitueraient une réserve pour l’extension à long terme de la ville. Les cristallisoirs couvrent une superficie de 150 hectares. occupant les 57 hectares du Domaine Forestier. avec une priorité donnée aux grands équipements à caractères économique. entre la GPI et la mer Méditerranée (78 ha environ). et des terrains limitant le port de pêche au Nord. en rapport avec la fonction universitaire de la ville. Il pourra prendre ses limites par :  la zone humide et sa zone intertidale. des miradors d’observation. ensuite la valorisation du site. puisque ce Parc National jouerait un rôle primordial dans la récréation et les loisirs pour les habitants de toute l’agglomération de Sfax. tant pour les sorties en croisières que pour les fonctions annexes comme l’entretien et l’hivernage ainsi que la fréquentation des infrastructures à développer en matière de plaisance. et cultiver chez les citoyens. Toutefois. Caractérisée par la platitude de l’espace. comme périmètre d’intervention foncière couvrant une surface d’environ 42 ha appartenant dans sa majorité au domaine public maritime et à quelques propriétaires. grenadier. Il s’agit d’une plaine basse et légèrement vallonnée. cette importance. D’autre part. Ces produits représentent une richesse agricole qui permet l’approvisionnement de la ville de Sfax en fruits de toutes sortes. le parc urbain et le site archéologique. III . rose. pour ce port à caractère urbain. IV .SMAP III – Grand Sfax Diagnostic essentielles de son aménagement. Elle a fait l’objet d’un Plan d’Aménagement de Détail (voir Chap. à promouvoir la recherche scientifique sur ses différentes composantes. selon le plan d’aménagement de la commune de Sfax. l’exploitation du vieux port en tant qu’infrastructure de plaisance nécessite le dégagement de mécanismes et la motivation des plaisanciers de différentes catégories et de différents bateaux. une attention particulière devra être accordée à l’accès de la mer au plan d’eau qui pourrait être perturbé par les ponts mobiles. vigne. Cette démarche de planification spatiale associée à la maîtrise foncière est en mesure de mieux valoriser la zone dans une perspective d’aménagement intégré.6. La zone est marquée par une certaine dualité de paysages entre la frange littorale dominée par la présence des bassins des salines et un arrière pays qui se compose par plusieurs unités paysagères tel que : la zone des jneins de Ain Fallet. La zone de sauvegarde agricole Depuis longtemps. IV -7. Toutefois. Enfin. la mise en place d’un Parc National à Thyna aiderait à conserver la biodiversité et à rétablir les équilibres fragiles des écosystèmes du littoral Sud de Sfax. n’a pas été inscrite dans la durée. les notions de respect de l’environnement et la nécessité de le préserver. qui a été donnée à l’aspect écologique de la bande côtière. amandier. pommier. la zone de Thyna présente des paysages variés. la zone de Thyna et surtout la zone de Ain Fallet est connue par sa richesse agricole (figuier.§ IV-2-1). Cas du port de Chott El Kereknah La zone de Chott El Kereknah a été classée. et particulièrement chez les jeunes. …). Le SDA préconise qu’il s’agit d’une zone agricole _________________________________________________________________________136 . on se demande si on doit insister sur la protection des zones sensibles ou bien les inscrire dans une logique de développement urbain antiécologique ? La culture des roses La culture de la vigne Figure n° IV-1 : Exemples de parcelles agricoles à Thyna IV -8. La route littorale Nord . La plateforme logistique Les plateformes logistiques sont des lieux dédiés au traitement des marchandises.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic susceptible d’être déclassée. A ce propos. IV -9. une voie rapide en front de mer pourrait constituer une barrière au développement d’autres activités mieux adaptées à cette zone et pourrait dévaloriser un opportunité foncière importante. Aussi.Sud Une deuxième lacune caractérise le schéma d’aménagement proposé par le PAU de Thyna concerne la réalisation d’une voie de desserte côtoyant la zone humide (pénétrante Sud). Plusieurs sites ont été identifiés pour l’implantation de ces plateformes dans les grandes _________________________________________________________________________137 . Cette voie projetée génère des contraintes acoustiques et sonores susceptibles de désorganiser le mode de vie de la population avifaune dans la zone. les îles Kerkennah constituent un milieu insulaire qui présente des caractéristiques biologiques extrêmement rares et une exceptionnelle richesse écologique. tourisme de masse …). le dynamisme de la population de Kerkennah et notamment l’apport des émigrés ont fait reculer la pauvreté et ont contribué à l’amélioration des conditions de vie de la population. _________________________________________________________________________138 . du côté nord par la route locale n° 926 menant à Agareb. de Sousse. Il est limité du côté nord-est par la ligne de chemin de fer et la route nationale n°1. du côté sud-est par les terres agricoles et la rocade km11. de Sfax.  L’archipel possède un potentiel touristique indéniable et des perspectives prometteuses de développement du tourisme local et de l’écotourisme. L’isolement relatif des îles et leur éloignement par rapport aux principales sources de pollution industrielles ont assuré une sorte de protection de leur écosystème naturel sensible : c’est un milieu qui est resté relativement à l’abri de l’urbanisation rampante et de la poussée des activités économiques pouvant porter atteinte à l’équilibre écologique (industrie. Bénéficiant des infrastructures de transport tel que le port.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic agglomérations du Grand Tunis. L’écosystème côtier des îles de Kerkennah En dépit des formes de dégradation constatées. l’aéroport.  L’amélioration des infrastructures et des équipements collectifs. de Medenine et de Gafsa-Tozeur. Il est limitrophe à la zone industrielle de Thyna. La route littorale projetée et mentionnée plus haut assurera la liaison entre le site et le port tel que montré dans le SDA de Sfax. réhabilitation des techniques traditionnelles de la pêche … .  Les différents acteurs ont pris conscience de la nécessité de préserver l’équilibre écologique de l’archipel : ceci se traduit par la prise en compte de la composante écologique dans les nouveaux projets de développement : écotourisme. IV-10. Le site identifié est situé au sud–ouest de Thyna et s’étale sur 200 ha. les routes et l’autoroute (en cours d’exécution) et le chemin de fer. une fonction internationale favorisant les relations avec la Libye et l’Algérie et un rôle de rupture de charge par rapport au centre ville afin de désengorger le centre. la plateforme de Sfax devra répondre à trois objectifs : en priorité une fonction de stockage avant redistribution vers les autres régions du pays. du Kef-Jendouba. essentiellement leur écosystème sous marin. et certains de ses impacts peuvent être réduits. dans des paysages écologiquement sensibles ou de haute valeur visuelle. Le rejet d'effluents industriels non traités dans la mer. l'industrie fait partie intégrante du développement économique de la région. il faut qu’elle devienne plus attractive et dotée d’un meilleur cadre de vie pouvant la réconcilier avec son environnement marin.  Considérer l’archipel comme partie intégrante de l’espace métropolitain de Sfax. l'évacuation d'effluents industriels traités de manière inadéquate ou non traités dans des réseaux d'égouts incapables de les traiter. Parallèlement à cela. La localisation d'installations industrielles sur le littoral. La gestion intégrée de la zone côtière sud du Grand Sfax : une nécessité urgente ! La gestion intégrée. Pour cela. la production de déchets solides et la production d'odeurs nauséabondes. Le développement dans le cadre de la complémentarité entre les deux zones pourra se faire moyennant quelques actions et initiatives. selon le type d'industrie et l'efficacité des équipements de dépollution installés. les quelques actions ont eu peu d'effet notable dans l'inversion des tendances négatives observées dans l'environnement côtier sud du Grand Sfax. médina de Sfax. constituent des impacts _________________________________________________________________________139 . Ceci malgré les moyens considérables investis dans la zone. Chaffar…) et de nouvelles formules de tourisme intégré. a produit un impact important. semblable à celui provoqué par l'urbanisation. V. les émissions de gaz et de particules générées par les processus industriels et le brûlage des combustibles. D’un autre coté. que le Grand Sfax est appelé à devenir une métropole ouverte d’avantage sur la Méditerranée. et malgré les attentes quant au projet Taparura et l’aménagement de Sfax Sud et pour une ville actuellement peu attractive et dépourvue de plages propres.  Inciter les hommes d’affaires de la région à investir dans l’archipel. semble être handicapée dans la phase de planification et montre peu de signes de mise en œuvre efficace. l’existence d’un archipel à 20 km de la ville présente une opportunité pour développer les fonctions récréatives susceptibles d’améliorer son attractivité.  Concevoir un produit touristique régional (Kerkennah. Toutefois.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic Il est à indiquer ici. dont nous citons quelques exemples :  Trouver des solutions à l’épineux problème de transport entre l’archipel et le continent par l’introduction d’autres moyens de transports plus rapides. Le chemin de fer traversant le centre ville de Sfax et la commune de Thyna. avec leurs impacts dommageables sur l’environnement terrestre et marin. La pêche demeure une source majeure d'alimentation. notamment l’eau et le sol. Les tendances lourdes observées dans l’occupation de l’espace et l’utilisation des ressources naturelles. appellent des mesures correctives d’inflexion en accord avec les préoccupations de développement durable. dont les impacts écologiques ne sont pas encore bien connus. Il y a un grand besoin de prendre en charge les problèmes contrariant la préoccupation de développement durable dans une démarche préventive en plus des actions curatives lorsqu’elles sont encore possibles. en créant des barrières physiques et écologiques aux terrains qu'elle traverse. Partant de toutes ces considérations. a imposé des contraintes à l'utilisation des espaces urbains et les terres qui les entourent. Elle souffre d'un déclin dû à une mauvaise gestion. Les investigations menées dans le cadre du présent travail de la zone côtière sud du Grand Sfax révèlent une situation environnementale préoccupante.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic réversibles qui peuvent être limités par l'imposition de normes de performance et réduits par le biais d'équipements de contrôle à la source. _________________________________________________________________________140 . Il y a nécessité de définir une stratégie et d’engager des actions y afférents pour appréhender l’avenir et tracer des perspectives. ou de collecte et de traitement avant élimination contrôlée. La zone côtière sud du Grand Sfax est à une étape cruciale. Les altérations et dégradations générées par les diverses activités humaines ont provoqué des modifications physiques et écologiques qui ont atteint des seuils d’irréversibilité pour certains segments de la côte sud du Grand Sfax. notamment l'excès de la pêche. la mise en place d’un plan de gestion de la zone côtière sud du Grand Sfax. semble une nécessité à caractère urgent faisant participer tous les acteurs et apportant des solutions souples et faisables et dont la mise ne œuvre fait appel à la mobilisation des ressources bénéficiant des actions cumulatives. qui exige une harmonisation entre les impératifs de développement économique et social d’une part et les besoins de protection environnementale d’autre part. Les efforts de repeuplement récemment déployés ont donné lieu à la création de récifs sous-marins artificiels. SMAP III – Grand Sfax Diagnostic C O N C L U S I O N _________________________________________________________________________141 . présente un cas typique des zones côtières des grandes villes de la Méditerranée fortement convoitées. Malgré tous les efforts et les résultats positifs atteints dans la gestion de la zone côtière sud du Grand Sfax.  le manque de transfert d'expériences réussies vers d'autres sites.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic CONCLUSION En matière d’aménagement des zones côtières. il reste un certain nombre de domaines où des améliorations importantes pourraient être obtenues :  le manque d'intégration horizontale à haut niveau.  le manque d'implication efficace du secteur privé et de participation du public en général. subissant des différentes formes de dégradation de l’environnement et présentant en même temps des potentiels de développement durable. fait face à des problèmes générés par la croissance urbaine et économique qui n’a pas suffisamment pris en considération les exigences du développement durable. La situation actuelle de cet espace dont les aspects négatifs sont dus plus particulièrement aux difficultés de pouvoir mener un aménagement intégré. essaie de prendre en considération cet aspect en étudiant le diagnostic en mesure de dégager les atouts et les contraintes liés à l’aménagement de la zone côtière Sud du Grand Sfax s’étalant sur une longueur de 15 Km et occupant une superficie d’environ 4500 ha. à qui appartient administrativement cette zone d’étude. Ces problèmes se sont manifestés par des conflits d’affectation de l’espace côtier et d’utilisation des ressources naturelles entre plusieurs activités économiques. _________________________________________________________________________142 .  le manque d'intégration verticale. l’élaboration d’un diagnostic constitue une étape de haute importance qui conditionne la réalisation de toute intervention dans ces espaces. Ce travail. Le Grand Sfax. et  la capacité de l'administration à préparer les retombées en termes de propositions d'investissement à soumettre aux financements internationaux ou à d'autres bailleurs de fonds. _________________________________________________________________________143 . Le projet SMAP III Tunisie – Stratégie de gestion intégrée de la zone côtière Sud du Grand Sfax repose en effet. sur une démarche participative et pluridisciplinaire élargie qui. n'a pas été satisfaisante. La gestion intégrée de cette zone côtière ne peut réunir l’ensemble des conditions de réussite. L’analyse menée dans le cadre de ce travail sur le diagnostic de la zone côtière sud du Grand Sfax étendu aux îles Kerkennah. permettra des traiter et d’intégrer toutes les données afin de proposer des solutions d’aménagement en guises de scénarios à la hauteur des perspectives urbaines et environnementales de la région étudiée. Le retour ou le maintien à un équilibre viable et durable constitue un enjeu majeur qui implique la mobilisation et la coordination de toutes les volontés politiques et publiques et la mise en oeuvre de moyens appropriés. La gestion intégrée des zones côtières particulièrement fragiles et vulnérables est une façon d’opérer qui permet de relever ce défi crucial pour un meilleur avenir.SMAP III – Grand Sfax  Diagnostic les bénéficiaires finaux des actions ne sont pas clairement identifiés et donc n'ont pas été impliqués dans la conception des programmes. locaux et régionaux et tenant compte des coûts et des bénéfices de la gestion intégrée de la zone côtière sud du Grand Sfax. que si elle s’appuie sur des actions cumulatives dans le temps se référant à un schéma global d’aménagement à établir dans une démarche consensuelle faisant participer l’ensemble des acteurs publics et privés. C’est dans cette optique que le projet SMAP III Tunisie se place comme étant le meilleur exercice pour atteindre ces objectifs.  la coordination entre les différentes composantes n'a pas été adéquate. nous a permis de comprendre avec force qu’il n’y a pas de solutions miracles universellement applicables et que la participation de tous les acteurs est essentielle pour la mise en œuvre d’actions aussi bien curatives que préventives. La nouvelle forme de gouvernance à instaurer pour parvenir à gérer ces espaces de façon raisonnée et équilibrée dans ce contexte difficile et complexe fait figure d’un véritable défi. avec les expériences et données existantes notamment le PAC Sfax (PNUE / PAM – ANPE) et les schémas et plans d’aménagement. la dégradation de la flore marine. ceci risque à terme d’entraver son développement économique et social. L’émergence d’un secteur touristique dynamique semble se heurter à de multiples contraintes dont la persistance des problèmes de transport. la salinisation des terres. d’autant plus que les principaux villages ont une position littorale très proche de la mer.  la pollution des eaux marines par les rejets industriels et les deux puits pétroliers très proches. l’un des problèmes majeurs des îles Kerkennah. mais elles ont aussi pour effet de dépouiller l’archipel de ses éléments jeunes et de ses groupes sociaux les plus dynamiques . sur le plan démographique. L’ancienneté et la persistance du mouvement d’émigration vers le continent ont contribué au vieillissement du profil démographique. Ces menaces ont de graves conséquences sur les plans économique et social. puisque le nombre de ses habitants n’a pas augmenté depuis plus d’un demi siècle. et à ce stade de l’étude il est possible d’émettre les quelques réflexions suivantes : Cette étude a permis de mettre en évidence la fragilité et la vulnérabilité du milieu naturel des îles Kerkennah . Enfin. Kerkennah constitue un cas unique en Tunisie. D’un autre coté. La liaison de l’archipel avec le continent demeure.SMAP III – Grand Sfax Diagnostic En ce qui concerne l’archipel de Kerkennah. Celles-ci apparaissent à travers la montée du niveau de la mer. l'érosion continentale et marine. en effet. D'autres menaces pèsent sur l’archipel comme :  les inondations en provenance de la mer lors des grandes tempêtes. Les courants marins sont capables de déplacer les polluants sur le littoral des îles. _________________________________________________________________________144 . l’archipel conserve une économie basée essentiellement sur une agriculture traditionnelle de subsistance peu productive et un secteur de la pêche menacé par une modernisation et une intensification destructrices. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES _________________________________________________________________________ a . (2005). Etude d’opportunité pour l’implantation de plates formes logistiques dans les grandes aggloméraiions tunisiennes. (2001).. 29 pages. (1998). (2007).. Schéma directeur d’aménagement du territoire national — Unité nationale et ouverture mondiale. L’aspect foncier et l’aménagement urbain du Grand Sfax.URAM . (2002).Municipalité de Sfax.IDEACONSLTLT. Faculté des sciences humaines et sociales. DHIEB M. 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