Chapitre III.Chômage et inflation Dans le cadre de ce chapitre, nous allons traiter de deux problèmes importants pour la politique économique d’un pays, il s’agit du chômage et de l’inflation. Les deux ont des conséquences négatives sur le plan économique et sur le plan social. Le chômage résulte d’une perte de l’emploi et l’inflation résulte d’une perte du pouvoir d’achat. Dans ce cas, les deux vont aggraver l’appauvrissement des classes les plus défavorisés de la société. Quels sont alors les formes qu’ils peuvent prendre et les causes qui peuvent les expliquer. Section I. Le chômage Le chômage peut être défini comme une situation d’inactivité d’une personne qui souhaite trouver un emploi. Au sens du BIT, le Bureau International du Travail, peut être considéré en chômage, toute personne qui est en âge de travailler, ayant plus de 15 ans, qui est sans emploi, disponible pour travailler, et qui cherche activement un emploi. Si l’une de ces conditions manquait, cette personne va être considérée comme chômeur volontaire. Quelles sont alors les formes que peut prendre le chômage ? Le chômage conjoncturel Ce chômage est lié à l’évolution de la conjoncture économique au niveau international, dans un pays ou dans le cadre d’un secteur donn(Conjoncture économique : ensemble des éléments qui caractérisent la situation temporaire d’une économie). Quand l’activité économique ralentit à cause d’une une mauvaise conjoncture économique sur le plan national ou sur le plan international, le niveau de l’emploi va baisser, et provoquer une augmentation du chômage. L’exemple qu’on peut citer pour illustrer cette forme de chômage est lié à la crise économique mondiale de 2008. Suite à cette crise, le partenaire économique principal du Maroc qui est l’Union Européenne voit son économie passer par une mauvaise conjoncture. Cette situation a eu pour résultat une baisse de l’activité dans les secteurs qui exportent vers l’UE, le chômage qui va résulter de cette situation est un chômage conjoncturel. Et si la conjoncture économique au niveau de l’Union Européenne venait à s’améliorer, l’activité va reprendre dans les secteurs qui exportent vers l’Union Européenne et le chômage conjoncturel va disparaître. C’est pour cette raison que le chômage conjoncturel est considéré généralement comme un chômage de court terme. Le chômage structurel Ce chômage qui est dû non pas à un changement temporel dans la situation économique, mais il est le résultat des structures économiques et institutionnelles d’une économie. Par opposition à la conjoncture, les structures d’une économie sont des ensembles d’éléments qui la constituent de façon durable ou qui ne changent que très lentement. Le changement structurel est caractérisé généralement par un déséquilibre profond dans le marché du travail entre l’offre et la demande du travail. Ce déséquilibre provient généralement du fait que de nombreux chômeurs ne sont pas prêts à occuper les emplois proposés faute de formation adaptée, d’expérience suffisante, mais aussi d’un salaire attractif. Les structures désignent ici essentiellement tout l’appareil éducatif et de formation qui doit prendre en charge l’adaptation des jeunes aux exigences du marché du travail. De ce fait, en raison de son caractère durable, il nécessite des réformes profondes qui peuvent toucher le système éducatif, le systéme fiscal, le cadre intentionnel etc. Le chômage technologique Le chômage technologique est le résultat des inventions technologiques qui vont pousser les entreprises à utiliser plus de machines que de main d’œuvre, ( plus de capital que du travail). C’est la volonté de minimiser leurs coûts et d’augmenter la productivité qui va pousser les entreprises à aller dans ce sens. Ce qui va permettre aux entreprises d’être plus compétitifs et de gagner des parts de marché, et ce qui aura en fin des effets positifs sur l’emploi. A partir de la, nous pouvons dire que bien qu’en apparence le chômage technologique peut avoir des effets négatifs, en réalité ces effets négatifs vont disparaître et l’emploi va être encouragé. Car les emplois perdus d’un coté, vont être crées de l’autre. C’est le processus de la destruction créatrice. Le chômage frictionnel Ce chômage appelé aussi chômage de mobilité est généralement de courte durée. Il correspond à la période de transition nécessaire pour un salarié qui quitte un emploi pour trouver un autre. Cette forme de chômage est liée au niveau de l’organisation du marché du travail (circulation de l’information entre les offreurs et les demandeurs, efficacité des intermédiaires etc). Le chômage d’inadéquation Ce chômage résulte du fait que les emplois offerts par les entreprises ne correspondent pas aux compétences de la main d’œuvre en quête d’emploi et vice versa. Il n’y a pas une adéquation entre l’offre du travail et la demande de travail . Cette inadéquation peut être régionale, c'est-à-dire qu’au sein d’une région l’offre existante du travail ne correspond pas à la demande existante, l’inadéquation pourrait être par catégories d’âge, les jeunes, les seniors. Ces catégories ne trouvent pas des postes de travail qui correspondent à leurs compétences. Le chômage technique Il est lié au chômage conjoncturel, il est dû à un changement de conjoncture nationale ou internationale qui va donner lieu à une baisse de la demande vis-à-vis d’une entreprise. Cette baisse va amener l’entreprise soit à baisser le niveau de son activité soit à l’arrêter momentanément. Dans les deux cas, elle va mettre au chômage technique une partie ou la totalité de ces ouvriers. Section 2 : L'inflation L'inflation est une situation qui correspond à une hausse généralisée, régulière et durable des prix accompagnée d'une baisse durable de la valeur de la monnaie. La monnaie étant l'unité de compte ou l'étalon de mesure des valeurs ; la variation de sa valeur n'est pas directement mesurable on l'évalue à partir des variations des prix à la consommation des biens et services. A. les causes de l'inflation a. L'inflation par les coûts Elle est provoquée par une augmentation des coûts de production (salaires, matières premières etc) que les entreprises répercutent sur leurs prix de vente. Cette répercussion serait plus facile dans le cas ou ces entreprises seraient en situation de monopole ou d'oligopole, ou encore si elles sont protégées de la concurrence étrangère. b. L'inflation par la demande Elle apparaît suite à un excédent de la demande globale sur l'offre disponible à un moment donnée. Elle pourrait être combinée à l'inflation par les coûts dans la mesure où une augmentation des salaires donnera lieu à une augmentation de la demande. La demande supplémentaire exercera une pression sur les prix et entraînera leur hausse. c. L'inflation importée Elle est liée aux flux des échanges internationaux. En effet, les structures actuelles des économies ouvertes favorisent la propagation de tout déséquilibre survenu de l'extérieur. Ainsi, une augmentation des prix des matières premières à l'international entraînera une inflation dans un pays importateur de ces matières premiers. De même, une rentrée massive des devises peut provoquer une augmentation de la masse monétaire et aura donc un effet inflationniste. L'origine extérieur de cette forme d'inflation la rend difficilement maîtrisable par les autorités monétaires et de ce fait plus dangereuse. Les conséquences de l'inflation Bien que parfois favorables en apparence, les conséquences de l'inflation peuvent être néfastes sur l'économie. Il faut dire que l'inflation ne pose pas de problème si ses tauxrestent faibles, stables et conformes aux attentes des autorités monétaires et des agents économiques. Le problème se pose lorsque les taux sont volatils. C'est une situation qui faitrégner l'incertitude sur l'activité économique en empêchant les agents' de fairedes calculs rationnels Concrètement, la volatilité de l'inflation empêche les agents économiques de fairedes projets sur le long terme. Elle risque d'orienter l'épargne disponible vers des placementsspéculatifs comme les investissements immobilières ou parfois même à l'achat illégal desdevises étrangères A cause de l'inflation, le consommateur voit son pouvoir d'achats'effondrer d'année en année, cela se traduit sur le long terme par la destruction d'une partie de la richesse nationale.