Chap.35.2. Plaine Des Chtouka

March 24, 2018 | Author: عثمان البريشي | Category: Well Drilling, Irrigation, Groundwater, Hydrogeology, Water Resources


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3.35.2 PLAINE DES CHTOUKA par Guy BERNERT et Abdelmajid EL HEBIL La plaine des Chtouka prolonge naturellement la plaine du Souss vers le SW ; c'est une plaine ondulée et sablonneuse, inclinée régulièrement d'E en W et qui est caractérisée par une morphologie dunaire récente (Quaternaire). Les limites de cette plaine : l'océan Atlantique à l'W, les affleurements des terrains primaires de l'AntiAtlas à l ' E , l'oued Massa au S, sont nettes à l'exception de la limite nord avec la plaine du Souss. Par convention, on considère la route Biougra—ElKléa—Aït-Melloul comme une séparation entre plaine du Souss et Chtouka, alors qu'une meilleure limite, située un peu plus au S, pourrait être constituée par la ligne de partage des eaux souterraines entre les écoulements vers l'oued Souss d'une part et vers l'Océan d'autre part. Ainsi délimitée, la plaine des Chtouka couvre quelque 1 500 km2 sur 45 km dans le sens N-S et 35 km dans le sens E-W. L'aménagement en cours d'un périmètre moderne de 20 000 hectares irrigués à partir des eaux du barrage sur l'oued Massa différencie désormais de façon nette la région des Chtouka et celle du Souss. Auparavant, quelque 2 800 hectares étaient irrigués dans les Chtouka à partir des eaux souterraines. Climatologie Six postes pluviométriques se situent sur le pourtour des Chtouka, aucun ne se trouvant dans la plaine elle-même. Ces postes sont les suivants : Tableau 38 Poste Altitude AGADIR ROKEIN BIOUGRA AIT-BAHA ANEZI TIZNIT (m) 20 25 140 545 500 225 Moyenne pluviomctrique/annuelle période 1933-63 (mm) 225 200 220 291 257 189 Les mesures du poste de Rokein, situé quelques kilomètres à l ' E d'Agadir, sont considérées comme douteuses par défaut. Si la moyenne interannuelle de la pluie sur la plaine des Chtouka se situe autour de 200 mm/an, la variabilité * annuelle s'avère très grande ( 5 6 à 60 % en plaine) et l'on ne peut escompter chaque année qu'un minimum certain de 100 mm; dans ces conditions, il n'est possible de pratiquer qu'une agriculture irriguée car l'agriculture en sec est très aléatoire. En ce qui concerne les températures et évapotranspirations, on se rapportera au poste d'Agadir (cf. Chapitre Plaine du Souss). Géologie du réservoir aquifère Le réservoir aquifère de la plaine des Chtouka est constitué par un remplissage de terrains quaternaires et néogènes, ensemble complexe que l'on peut assimiler à un système multicouches qui repose sur des terrains essentiellement crétacés marno-calcaires dans le nord et sur des schistes acadiens dans le sud. LITHOLOGIE DU RESERVOIR De la surface vers le bas, on rencontre successivement : Des grès dunaires peu indurés sur les 10 premiers mètres, puis plus ou moins bien cimentés, avec parfois d'importantes passées sableuses. Dans cette formation existe un niveau calcaire ocre qui peut devenir marneux ou gréseux (blanchâtre). Ces calcaires, d'origine lacustre (d'après R. Ambroggi), sont recoupés par tous les puits situés au nord de la route de AïtMelloul-Biougra, dans la région d'El-Kléa. Leur épaisseur varie entre 2 et 6 m et ils s'étendent sur une * La variabilité est définie par (P-p)² où P est la précipitation annuelle n-1 moyenne, p la précipitation de chaque année et n le nombre d'années considérées. Forage ou piézomètre et son numéro I. 836/70 et 3345/70 traversent respectivement 18 m. 25 m et 15 m de calcaire. Son épaisseur atteint 100 à 150 m.E.R. . Une formation d'origine fluvio-lacustre.R. Les sondages 659/69.1968) largeur d'environ 6 à 7 km entre El-Khrebt et Lekhmais.E. 84 — Carte hydrogéologique de la plaine des Chtouka (G. 105 Forage artésien et son numéro I.E.E. BIOUGRA 1303/70 3302/70 14 0 360 AO UE RG A 360 ! ED OU TA RA TE ! N 3123/70 OUED 3458/70 10/69 13 0 AÏT MIMOUN 115 3345/70 4347/70 TIFNITE 120 110 659/69 836/70 0 15 370 60 55 4/69 Schistes imperméables 49/70 3501/70 4 40 5 9/69 Calcaires perméables 3502/70 E A 3459/70 C 3457/70 O 3503/70 350 350 3124/70 11/69 SK ELARBA DES AÏT BAHA ER IGH NTO UGR AR ! 12/69 0 17 0 16 340 10 5 0 11 0 12 0 13 19 80 0 11 0 10 75 65 330 0 80 70 60 50 5 50 60 30 18 17 0 0 16 0 SY NC LI TA NAL CH ILL ORDIVIC A IE DUARZEN DU JBEL MINE ! 18 0 15 0 70 25 20 100 140 0 12 0 15 10 13 ED MA SSA 90 19 0 90 OU 330 80 ASSERSIF TASSILA 340 110 120 130 140 Fig. Son épaisseur va de 50 à plus de 500 m dans la région au sud-est d'Agadir et son âge est pliocène ou miocène.R. L'épaisseur totale de ces formations (grès et calcaire) est de 20 à 100 m et leurs âges sont Villafranchien et Quaternaire.PLAINE DES CHTOUKA 80 90 100 203 110 120 130 SOUSS OU ED Rhéolites imperméables 10 380 140 LITHOLOGIE D'APRES LA CARTE GEOLOGIQUE AU 1/200 000 ET DES RELEVES DE TERRAINS GEORGIEN . constituée par des sables marneux. des marnes et des calcaires se situe en dessous des précédentes. Puits et son numéro I. A proximité de Biougra cette formation passe latéralement vers l'est à des dépôts plus grossiers (graviers et cailloutis) mais le liant est marno-sableux et de ce fait diminue la perméabilité de l'ensemble.R.ACADIEN 380 INEZGANE AÏT MELLOUL 30 25 20 35 9/69 80 75 85 50 90 EL KLEA 50 Courbe isopiézomètrique et sa cote 130 Courbe isopiézomètrique hypothétique Ligne de partage des eaux souterraines 95 0 1703/70 10 A T L A N T I Q U E 40 55 Grès ou quartzites 2946/70 3/69 3457/70 ! Ligne de partage des eaux de surface 370 Forage sec et son numéro I. Bernert . Les caractéristiques hydrodynamiques de cette zone ainsi que la qualité chimique des eaux souterraines sont très médiocres. pour le Souss à Aït(oued Takate par exemple) sont pratiquement toujours Melloul. l'importance de cette alimentation sera précisée (apports par ruissellement). à la suite du drainage de ces deux oueds. STRUCTURE La géophysique a mis en évidence une série de grands accidents orientés approximativement nord-sud au pied de l'Anti-Atlas . met en évidence un écoulement général de la nappe de l'est vers l'ouest. dans le chapitre « Plaine du Souss » et pour à sec. . prend une topographie complexe. sauf entre l'oued Takate et l'oued Aouerga où sur environ 5 km la plaine est en contact avec des calcaires géorgiens perméables (zone nord de la bordure atlasique). L'hydrologie de ces et les quelques cours d'eau descendant de l'Anti-Atlas rivières est exposée en détail. Hydrologie Deux grands oueds : le Souss au N et le Massa au Il n'existe aucun oued dans la plaine des Chtouka S se situent en limite des Chtouka. La partie nord de la nappe s'écoule vers l'oued Souss. tandis qu'à l'est les formations de l'Anti-Atlas qui arrivent en contact avec le réservoir sont essentiellement des schistes ordoviciens dans la partie méridionale et des schistes acadiens dans la partie septentrionale. où l'infiltration des pluies à travers les dunes anciennes se répercute sur la piézométrie sous forme d'une zone d'alimentation. le sommet du Crétacé reste résistant. Les forages 2946/70 et 1703/70 montrent que les calcaires crétacés sont aquifères dans leur partie supérieure. 84) levée du 31 mai au 6 juin 1968 à partir de 360 points d'eau. Dans cette même région. 4. LA NAPPE PHREATIQUE Hydrogéologie Piézométrie La carte isopiézométrique (fig. Le substratum sur lequel repose le réservoir est connu en partie grâce à une étude géophysique et quelques sondages. la moitié sud vers l'océan Atlantique et l'oued Massa.La zone à l'est de Biougra. les formations crétacées semblent disparaître. 1952 et B. au nord de l'oued Takate. . Ceci montre que l'Anti-Atlas constitue l'une des zones d'alimentation du réservoir . Genetier.La région de Biougra où la concavité vers l'aval des isopièzes traduit une alimentation de la nappe (déformation apparaissant déjà sur les cartes de R. Cette zone s'infléchit vers le nord-est à proximité de l'oued Souss et vers le sud-ouest au voisinage de l'oued Massa. que l'on situe approximativement au nord de la route Ait Mimoun—Biougra. puis traversé sur 300 m d'épaisseur. Au sud-est de cette ligne.Une bande à fort gradient de 4 à 5 km de large. La ligne de partage des eaux souterraines définit la limite sud du bassin hydrogéologique de l'oued Souss. . On peut émettre l'hypothèse que l'ensemble des calcaires crétacés fait encore partie du réservoir aquifère. s'abouche au nord avec la plaine du Souss. Le réservoir aquifère repose sur les schistes acadiens à l'est de la route Agadir—Tiznit (à l'ouest le substratum n'est pas connu) pour le secteur septentrional et sur des schistes ordoviciens dans le secteur méridional. Au sud de la route Ait-Mimoun—Biougra. 1703/70 et 2946/70 ainsi que la géophysique. le substratum imperméable étant représenté par les marnes albiennes que le sondage 836/70 a rencontré à 1 649 m de profondeur. Ambroggi et R. On observe également une flexure des terrains plio-quaternaires orientée selon une direction Tassila—Aït-Mimoun—El-Kléa. les sondages 836/70. montrent que le réservoir plioquaternaire et miocène repose en grande partie sur des formations calcaréo-marneuses du Crétacé. 2. si bien que leur cours se perd dès l'entrée dans le Massa. la géophysique indique un horizon résistant qui correspondrait aux calcaires turoniens (épaisseur indéterminée). . Bourgin. située en grande partie dans la zone altérée des schistes acadiens. mais il s'agit probablement de calcaires aptiens car le turonien est absent dans les sondages 836/70 et 1703/70. approximativement à l'ouest de la route Ait—MelloulTiznit et parallèle à la flexure d'El-Kléa qui est responsable de cette anomalie. Quatre régions à caractéristiques hydrauliques différentes se dégagent de cette carte : 1.La région au sud d'une ligne W-E Tassila — Assersif où la nappe.204 RESSOURCES EN EAU DU MAROC FORMATIONS EN CONTACT AVEC LE RESERVOIR AQUIFERE Le réservoir aquifère. limité au sud par l'oued Massa et quelques remontées de schistes acadiens. Au nord d'une ligne Tifnit—El-Kléa. . 1963). ces failles affectent les terrains primaires qui s'enfoncent très rapidement par rejets successifs à plus de 1 000 m de profondeur dans les Chtouka du Nord. 3. Au nord de la route Ait-Mimoun—Biougra. volume. dans le chapitre « Anti-Atlas » de ce même les Chtouka. les terrains crétacés s'effondrent en marches d'escaliers vers la baie d'Agadir. dont les caractéristiques hydrauliques sont médiocres Caillouts mal roulés enrobés dans un liant sablo-marneux SUBSTRATUM IMPERMEABLE Accidents d'après la géophysique Marne albienne Fig. 85 — Coupe géologique E-W de la plaine des Chtouka passant par Biougra.200 P 1a FAILLE PROFONDE AFFECTANT LE PRIMAIRE éable perm Echelle des longueurs 0 1303-70 RESEROIR AQUIFERE Sondage et son numéro I.100 Albien sup. -200 10 km 5 .E.R. Terrains quaternaires Terrains crétacés (d'après la géophysique et le sondage pétrolier 836/70) TERRAINS ENCAISSANTS Limites des principales formations Sable dunaire plus ou moins induré Sable marneux Marne Schiste acadien TECTONIQUE Grés dunaire de ciment calcaire présenatnt quelques passages marneux Marne Calcaire Calcaire géorgien F 2a F 3a P 1a Niveau calcaire gréseux ou marneux très dur. calcaire -100 dolomie et marne im tratum Subs 250 Albien marneux .E W 200 m 200m BIOUGRA AIT AMIRA 659/69 836/70 ( sondage pétrolier) Océan 1303/70 EL JIRA 3458/70 45 60 41 31 39 50 33 81 55 51 0 0 Niveau piézométrique 25 16 Gé o rg ien 100 ARHORAISS 3345/70 100 m 113 70 80 90 72 85 0 96 0 141 0 110 F 3a F 2a 150 Calcaire Turonien? . dont 1 600 équipés de naora (outres soutenues par des câbles passant sur une poulie... la profondeur s'accroît rapidement et dépasse 50 mètres... a une série de relevés mensuels assez longue... a montré que pour un même débit d'exploitation de 22 1/s...25 à 0. .. 24 échantillons : El-Kléa... Un seul piézomètre..anomalies à minéralisation plus forte.. Royer (1942) qui cite en référence une étude ancienne de C... actionnées par traction animale) et 900 équipés de pompes mécaniques... malgré une séquence pluviométrique excédentaire ces dernières années par rapport à la moyenne.. On constate que les variations du niveau de la nappe sont peu influencées par la pluviométrie .. Sur les bordures : à l’E du méridien de Biougra pour la partie orientale.. Température des eaux souterraines En général.. Un essai comparatif des rendements respectifs d'un puits (4347/70) et d'un forage (3345/70) situés côte à côte et intéressant la même hauteur d'aquifère. Les faciès sont du type bicarbonaté calcique et magnésien. les rabattements stabilisés étaient de 4 m dans le puits et 12..... même à proximité de la montagne.. Les superficies irriguées par pompage atteignent 2 800 hectares... on constate une baisse du niveau de 1 m en 10 ans..... Quelques anomalies existent : ......... Trois mille puits ont été recensés dans la plaine. Gret (1933) sur les Chtouka. Qualité des eaux L'eau de la nappe phréatique des Chtouka est en général peu minéralisée : 1 g/l de résidu sec à 180° C en moyenne.8 à 1. dans ces eaux carbonatées. Ces puits équipés servent à l'irrigation de jardins à raison de 0. calcium et magnésium ont des concentrations voisines. Une carte des débits spécifiques des puits montre une assez grande homogénéité du réservoir calcaréogréseux autour et entre 1 et 3 l/s par mètre de rabattement.. 6 échantillons : 0. est par conséquent l'ouvrage de captage le mieux adapté dans les Chtouka. Le puits....70 m 0.6 1/s/m). par ailleurs moins coûteux que le forage.... Cependant. il semble que le niveau moyen de la nappe n'ait pas varié à l'échelle des décades. s'expliquent en fait par des circulations dans des niveaux peu perméables car les forages 1703 et 2946/70 ont montré que les eaux profondes du Pliocène et du Turonien sont douces (550 à 650 mg/l de résidu sec).7 m dans le forage.. Comme on ne dispose pas de mesures permettant de construire la carte des fluctuations pour avoir une idée des variations annuelles de la nappe des Chtouka... Ces eaux minéralisées sont du type chloruré sodique et magnésien..70 m 0. une enquête rapide a été réalisée . 1 942) imputées à des apports d'eau profonde....40 m). Ceci s'explique par les pertes de charge et par la nature semi -karstique de l'aquifère qui offre au puits plus de chances de recouper davantage de microconduits. mais ils montrent que la nappe subit des variations faibles. en amont hydraulique de Biougra (1 400 mg/1 de résidu sec) sur environ 0.... Il est à noter que des données datant de 1953 sur la région des Chtouka du Nord ont permis de montrer ..206 RESSOURCES EN EAU DU MAROC D'après le rapport de H..00 m Ces chiffres représentent les hauteurs de fluctuations maxima dont se rappellent les propriétaires des puits.. un à deux mois après la saison pluvieuse on observe un léger gonflement de la nappe (0....anomalies à faible minéralisation. le 3302/70 situé à proximité de Biougra.... Quelques anomalies de ce genre existent autour d'El-Kléa sur 10 km2 (1 400 mg/l de résidu sec) et dans le secteur de l'oued Takate........... le meilleur de ceux-ci (8/69) atteignant 45 1/s en exploitation.. Ces anomalies qui furent un temps (Royer.. au moins lorsque l'on se trouve dans les 5 m supérieurs du réservoir aquifère... On peut admettre une fluctuation moyenne de 1 mètre. Plusieurs forages d'exploitation ont été exécutés afin de solliciter de plus grandes épaisseurs de nappe que les puits. 11 échantillons : Biougra . baisse imputable à l'accroissement des exploitations.... Exploitation de la nappe La nappe phréatique des Chtouka se situe au centre de la plaine entre 15 et 20 mètres de profondeur au-dessous du sol.... Les meilleurs rendements (6 l/s/m) ont été obtenus localement dans le N des Chtouka.... à l ' W de la route Agadir—Tiznit. Une autre zone peu minéralisée (600 à 700 mg/1 de résidu sec) existe dans la région des dunes côtières au SW de Aît-Melloul (forages 8 et 9/69) .. les débits d'exploitation se situaient entre 10 et 20 1/s par forage... à l'W du méridien d'Aït-Mimoun (zone des dunes) pour la partie occidentale. les résultats (valeurs médianes) suivants ont été obtenus : Aît-Melloul..... une zone anormalement chaude (24 à 26° C) a été mise en évidence dans le secteur situé immédiatement à l'W de Biougra : 26° 5C au forage 1303/70 en particulier... Les débits spécifiques se sont avérés décevants (0. Ce ne sont que des ordres de grandeur.. 11 échantillons : Pied de l'Anti-Atlas.. La plus impor tante se situe au N et à l'W de Biougra (500 à 600 mg/ 1 de résidu sec) et s'étend sur environ 60 km2 .4 km2... Cependant.30 l/s/ha pour les dont 1600 équipés de naoras (outres soutenues par de pompes mécaniques (chiffres médians d'une étude fréquentielle)... les eaux de la nappe phréatique oscillent dans l'ensemble des Chtouka entre 20 et 24° C selon les saisons.90 m 1.. Ce ruissellement et l'infiltration qui s'en suit sont difficiles à apprécier .de l'infiltration en amont de la plaine des eaux ruisselées sur la bordure anti-atlasique. 3 .3 1 ° C . montrant que l'excédent calculé de cette manière est pratiquement toujours nul . les isopièzes dessinant une concavité vers l'aval notée de longue date (1952) et qui s'expliquerait par un apport profond vers la nappe phréatique. la méthode ne s'applique certainement pas à cette latitude . plus douce (600 mg/l de R.de l'infiltration de la pluie sur la plaine. . Les sorties de la nappe sont heureusement un peu plus abordables . Un calcul des excédents pluviométriques mois par mois a été effectué par la méthode de Turc. . Le forage pétrolier 836/70 a montré qu'une faille remontait le compartiment ouest où il se situe par rapport au compartiment d'El-Kléa. . 1 0 -5 m2/s dans le Néogène entre 103 et 131 m et de 1 . il s'est poursuivi dans les marnes grises compactes jusqu'au fond. avec les éléments disponibles. Ce volume inclut les drainages par les oueds Souss et Massa. . un débit de fuite vers la mer de l'ordre de quelques dizaines de 1/s seulement.7. elles comprennent l'écoulement vers l'océan Atlantique et les pompages. Un essai exécuté en 1971 (méthode de Theiss) a donné une transmissivité de 9. 1 0 . pourrait être éventuellement d'origine anti-atlasique (calcaires géorgiens). le sondage pétrolier 836/70 (secteur d'AïtMimoun) a également apporté des indications géologiques sur les couches profondes susceptibles d'être aquifères.210 m.d'une anomalie négative de salure de l'eau de la nappe phréatique. Or les eaux profondes des forages 1703 et 2946/70 sont douces (500 mg/l au 2946/70). RESSOURCES EXPLOITEES ET RESSOURCES EXPLOITABLES Il est actuellement très difficile d'effectuer un bilan des ressources en eau souterraine des Chtouka car les éléments concernant l'alimentation naturelle de la nappe sont inconnus et ne peuvent être estimés qu'avec une très grande imprécision.d'une anomalie piézométrique à l'W de Biougra. c'est-à-dire dans le Néogène.d'anomalies positives de température de l'eau de la nappe phréatique (26° C contre 20 à 24° C ailleurs).S. Par ailleurs. profond de 342 mètres. sous les niveaux calcaires du Cénomanien. les caractéristiques hydrauliques des sédiments profonds sont mauvaises dans le secteur d'El-Kléa où l'on a calculé. puisque la limite Albien-Cénomanien se situe vers 250 m de profondeur au lieu de 3 15 m à El-Kléa.) qu'ailleurs (1 000 mg/l). Le 2 946/70 ( 1 9 5 6 ) est profond de 400 m et a rencontré les mêmes formations . L'interprétation des anciens essais par la méthode de Dupuit pour nappes captives conduit à une transmissivité de 2 . a traversé le Quaternaire puis le Néogène (marnes avec petites intercalations calcaires et gréseuses) avant de pénétrer vers 3 1 5 m dans une série attribuée au Crétacé (Cénomanien) comportant quelques niveaux calcaires et marno-calcaires dans des marnes grises. Le 1 703/70 (1954). eaux qui n'ont aucun autre exutoire que la nappe phréatique. plusieurs phénomènes concordants 207 semblent indiquer des venues d'eau profonde dans la nappe phréatique au N et à l'W de Biougra. On en ignore de toutes façons l'importance.4 m2/s dans le Crétacé entre 2 1 0 et 300 m. LES NAPPES PROFONDES Deux sondages hydrogéologiques profonds : 2946 et 1703/70 ont été réalisés en bordure des Chtouka et du Souss dans la région d'El-Kléa. à l'aval de laquelle les pompages n'ont que peu d'importance. Par conséquent.PLAINE DES CHTOUKA que l'exploitation des eaux s'est considérablement accrue. Le volume annuel correspondant est de 76 millions de m3. puisque les superficies irriguées sont passées de quelques 600 ha en 1953 à 1 800 ha en 1967. Un débit artésien jaillissant de 12 m3/jour était obtenu dans le Néogène. 1 . L'alimentation de la nappe phréatique provient : . L'interprétation des anciens essais par la formule de Dupuit conduit à une transmissivité de 1 . Les pressions au sol sont fortes : 6 7 kg par cm2 pour le niveau situé à 250 m de profondeur. Un débit artésien jaillissant de 4 1/s a été obtenu aux essais. se substituent progressivement aux naoras. En outre. 2 . dont l'introduction s'est développée à partir de 1 960. Il s'agit : . . 1 0 -4 m2/s pour la tranche 130 . Il n'a fourni aucune information hydrogéologique. L'eau profonde des forages 1703 et 2946/70 est à 30 .10 -5 m2/s pour les niveaux crépines entre 185 et 2 1 0 m. Les pompes mécaniques. d'une alimentation plus ou moins hypothétique à partir de nappes profondes (secteur de Biougra) et qui ne peut nullement être estimée. à raison de 1 1/s vers 106 m (calcaire conglomératique) et 3 1/s vers 250 m (calcaire gréseux). Cet apport ne semblant pas provenir des niveaux peu transmissifs de la plaine du Souss. Les écoulements vers l'Océan ont été calculés le long de la courbe isopiézométrique 40 m. 110 . 86 — 45 FORAGE D'EXPLOITATION 40 870/69 35 30 95 100 105 2 ISOPIEZE AVANT EXPLOITATION (en m) 2 2 ISOPIEZE APRES EXPLOITATION (en m) ISORABATTEMENT (en m) DRAINAGE OU ALIMENTATION PAR L'OUED SOUSS Exploitation de la nappe phréatique au S de l'oued Souss pour une nouvelle adduction d'eau au bénéfice de l'agglomération d'Agadir.208 RESSOURCES EN EAU DU MAROC INEZGANE 380 ED OU 868/69 AÏT MELLOUL SOUSS 860/69 859/69 8/69 874/69 A T L A N T I Q U E 871/69 2 866/69 4 9/69 872/69 873/69 6 870/69 869/69 857/69 8 10 10 856/69 O C E A N 375 370 889/69 20 5 865/69 30 2 40 55 2 4 6 8 10 365 25 20 15 865/69 PIEZOMETRE DE CONTROLE PUITS EXISTANT LIMITE DU MODELE ANALOGIQUE Fig. les eaux du Souss sont douces en crues et moyennes eaux (400 à 600 mg/1). L'adduction vers Agadir doit entrer en service en 1974. au SE par l'isopièze 50 m . Le Souss draine beaucoup moins : 50 1/s répartis par moitié entre l'amont (secteur Aït-Melloul) et l'aval (embouchure).8 et 9/69 . ceci ne dispense nullement d'exercer une surveillance sérieuse des qualités de l'eau dans les piézomètres implantés entre la mer et la zone de pompage. ces ouvrages captent des formations grésosableuses dunaires de bonne qualité (T compris entre 5 .K compris entre 1 . Les piézomètres situés en aval hydraulique des forages d'exploitation. En fin de compte. Aménagement des eaux LES CAPTAGES AU S D'AIT-MELLOUL POUR LA NOUVELLE ADDUCTION D'EAU D'AGADIR. Il est donc conseillé de n'exploiter les forages les plus proches qu'en appoint afin de limiter les appels d'eau à la rivière. Cette part est évaluée à 25 % du volume brut. 1 0 .que le débit d'entrée par l'isopièze 50 m augmente peu (de moins de 10 %). au S et au NE par des lignes de courant. des transmissivités de l'aquifère mesurées par pompages d'essai sur les forages d'exploitation et d'un coefficient d'emmagasinement de 9. on constate : . Au niveau de l'injection.3 et 5 . mais par contre alimente la nappe dans le secteur central pour quelque 50 1/s auprès du forage 8/69 . Vers 1975. si bien que le volume net soutiré par pompages n'est que de 35 millions de m3/an. si le gradient d'écoulement de la nappe en exploitation demeure positif vers la mer. Avant pompage. la limite entre les 2 transmissivités correspond sensiblement à l'isopièze 8 m.PLAINE DES CHTOUKA Les pompages atteignent un volume brut de 46 millions de m3/an en 1969. 30 km2 pour l'isorabattement 5 m et 100 km2 pour l'isorabattement 2 m (fig. drainé à l'aval : pour un tiers par le Souss et pour le reste vers l'Océan. mais il faut considérer que les irrigations épandent des doses trop importantes et qu'une part des débits soutirés rejoint la nappe. des mesures conservatoires devraient être rapidement prises. il est construit avec 2 transmissivités: 5. Le secteur des dunes situé au S de l'embouchure de l'oued Souss ayant été reconnu favorable (bonne transmissivité. Le cône de dépression s'étend sur 7 km2 pour l'isorabattement 13 m. l'oued drainant avant pompage deviendra injectant lors de l'exploitation. Sur cette ressource. Actuellement. Les possibilités et limites d'exploitation du secteur ont été calculées par la formule de Theiss sur la base d'une carte piézométrique précise (février 1 9 7 1 ) figurant l'état de la nappe avant l'exploitation. 10-3 m2/s à l'amont et 1 . au N par l'oued Souss. Le risque le plus grand provient du Souss et non de la mer .2 m2/s . Puis un modèle analogique au papier conducteur a été construit pour affiner les calculs. En régime permanent avec pompage de 330 1/s (débit d'exploitation prévu). eau de bonne qualité) grâce à 3 forages de recherche (1. 1 /3 est exploité par des pompages agricoles. si le phénomène s'étendait pendant la prochaine décennie. ce qui est l'indice d'un prélèvement sur les réserves . Il semble bien que le taux d'exploitation en 1969. ces ouvrages sont plus profonds (80 à 100 m) et pénètrent dans le substratum argileux de l'aquifère contenant la nappe phréatique. la nappe offrirait donc une ressource de 110 millions de m3/an répartie inégalement à raison de 2/3 pour la moitié nord et 1 / 3 pour la moitié sud des Chtouka. Ces résultats concordent avec ceux des calculs manuels. profonds de 50 à 75 m. il a été décidé d'y exploiter les 10 millions de m3 nécessaires pour couvrir l'accroissement des besoins de la ville d'Agadir jusqu'en 1980. Ce modèle (fig. conformément aux résultats fournis par les pompages d'essai . huit forages seront exploités et fourniront le volume souhaité . le débit d'entrée le long de l'isopièze 50 m s'élève à 500 1/s. mais beaucoup plus chargées en étiage (1 200 à 1 500 mg/1). 86) est limité à l'W par l'Océan. 1 0 . 1 0 . 1 0 . ait déjà provoqué une baisse du niveau de la nappe de l'ordre de 1 m dans le secteur de Biougra.1964). . le taux d'exploitation de la nappe atteindra environ 55 % des ressources renouvelables.10-4 m/s) et de bonne productivité (1 5 à 40 1/s par ouvrage).10-3 obtenu par la formule d'approximation logarithmique. taux en accroissement régulier de quelque 3 à 4 millions de m3/an. car la nappe ne possède certainement pas d'abondantes réserves susceptibles d'étaler les répercussions de prélèvements saisonniers trop importants et une baisse rapide du niveau serait à craindre. Dix forages d'exploitation et cinq piézomètres destinés au contrôle ultérieur de la nappe pendant l'exploitation ont été réalisés en 1 9 7 0 .3 et 1. sont destinés au contrôle de la nappe avant et pendant l'exploitation. notamment en ce qui concerne une éventuelle invasion de la nappe par les eaux salées marines ou des eaux saumâtres de l'estuaire de l'oued Souss . chiffre qui paraît déjà très élevé.2 m2/s à l'aval.que le niveau piézométrique aux environs des pompages demeure légèrement supérieur au niveau de la mer. mais 1 3 millions de m3/an sont mobilisés pour l'adduction Agadir sud (10 millions de m3/an à partir de 1974) et pour Aït- 209 Melloul (3 millions de m3/an dans l'avenir). 86). Enfin. FORAGES ET ETUDE D'EXPLOITATION SUR MODELE ANALOGIQUE (PAPIER CONDUCTEUR). .7 1 . garantit une fourniture annuelle de 90 millions de m3.1 RESERVOIR STATION DE POMPAGE S P. . d'une capacité utile de 290 millions de m3.RA UG B IO A T L A N T I Q U E TIFNITE 360 N 110 AGADIR 100 RESSOURCES EN EAU DU MAROC 90 210 EL KHEMIS 360 AIT AMIRA ( 7800 ha ) O C E A N X X C H T O U K K A TOUOUSOUS P4 350 OUKRIB ( 4200 ha ) SP3 R3 OU E 340 SP2 TASSILA ( 1200 ha ) R2 AIT BELFAA 340 ( 2500 ha ) ³ /s L CANA TETE TE MO R 7m DM AS SA 350 SP4 ( 3800 ha ) S P. Ce barrage. chapitre Anti-Atlas).1 Fig. l'eau provient du barrage d'accumulation Youssef-Ben-Tachfine créé récemment sur l'oued Massa au site de Tankist (cf. LE NOUVEAU PERIMETRE IRRIGUE A PARTIR DE L'OUED MASSA Un périmètre moderne d'irrigation de 20 000 ha environ sera achevé en 1 9 7 6 dans les Chtouka du Sud . 87 — 100 90 CANAL PRINCIPAL BARRAGE YOUSSEF BEN TACHFINE 110 P3 330 TI ZN IT 330 Situation des périmètres modernes d'irrigation du sud de la plaine des Chtouka. 20 fig. 24 pp. 51 pp. L'apport extérieur de 90 millions de m3/an d'eaux de l'oued Massa sur la partie sud-est des Chtouka devrait accroître sensiblement les ressources en eau souterraine du secteur sud-ouest où des exploitations nouvelles par pompage seront vraisemblablement à envisager après quelques années d'irrigation du périmètre moderne dès que l'on aura pu juger de l'infiltration provoquée par l'irrigation par aspersion. MTPC/DH/DRE. inéd. 5 pp.. arch. ( 1 9 6 2 ) : Ressources en eau pour l'alimentation d'Agadir. inéd. Rapp. Rapport de synthèse des recherches effectuées de 1963 à 1965..R.7 1 . Compagnie Africaine de Géophysique ( 1 9 6 4 ) : Etude par prospection électrique dans la plaine du Souss et dans la région de Tiznit. 4 pp. à raison de 1 8 300 ha dans les Chtouka et 1 200 ha à Tassila. 18 pp. REFERENCES Bernert G. 8 fig. 28 fig. Rapp. 1703/70. arch. 5 fig. hydrogéologie sommaire. Rapport de fin de sondage. M. Hazan R. Dijon R.. 9 pp. ( 1 9 6 7 ) : Exploitation et conservation des eaux souterraines de la vallée aval de l'oued Massa . Les ressources en eau de la plaine des Chtouka sont naturellement limitées à la nappe phréatique dont on évalue le potentiel à 1 1 0 millions de m3/an répartis à raison de 2/3 dans la zone nord et 1 / 3 dans la zone sud... MTPC/DH/DRE. arch. Grontmij N. 87) et il s'y ajoute un périmètre de 1 200 ha (Tassila) en bordure rive droite du Massa. 5 cartes. inéd. (1955) : Note de présentation d'un deuxième forage à exécuter près d'El Kléa. et Meilhac A. entité de création remontant à une quinzaine d'années. 135 fig. ( 1 9 4 2 ) : Etude hydrogéologique de la vallée de l'oued Souss. 300 pp. (1969) : Etude préliminaire de l'aménagement du périmètre de l'oued Massa.R. Bourgin R. . Rapp.. MTPC/DH/DRE. ( 1 9 5 7 ) : Note sur le sondage d'El Kléa 2. puis sur les céréales et le fourrage. inéd. arch. Sur le total de 1 1 0 millions de m3 disponibles. 1 fig. 3 fig. Notes et M. si bien que l'exploitation peut déjà être considérée comme intensive et proche de sa limite supérieure.A. Rapp. L'irrigation par aspersion sera généralisée. Rapp. MTPC/ DH/DRE. ( 1 9 6 7 ) : Plaine des Chtouka. 3 pl. arch. arch.A. inéd. (1965) : Recherche d'eau pour les villes et centres de la province d'Agadir. arch. Adduction d'eau de la ville d'Agadir.. arch. 2 pp. Exploitation des ressources disponibles. Dijon R. Serv. ( 1 9 5 5 ) : Sondage d'El Kléa.. El Hebil A. Rapp. inéd. Rapp. Rapp. Les cultures seront axées surtout sur les primeurs. MTPC/DH/DRE. 50 pp. méthode qui n'a encore jamais été employée sur une grande échelle au Maroc. Royer H. Rapp. 33 pp. Genetier B./GRONTMIJ. 19 500 ha pourront être irrigués. arch. 17 fig. résultats des essais de pompage. Genetier B. 16 pp. MTPC/DH/DRE.. (1971) .V. Rapp. Maroc. MTPC/DH/DRE. Dijon R. inéd. 30 pp. inéd. Rapp inéd. idées directrices pour l'exploitation. 48 millions de m3 sont déjà mobilisés. MTPC/DH/DRE. inéd. MTPC/DH/DRE. 2946/70.A. 142 SE. MTPC/DH/DRE. Rapp. fig. Conclusions Le périmètre de 20 000 ha est situé en majorité au sud de la route de Tifnite à Biougra et à l'Est de la route Agadir-Tiznit (cf. Rapp. arch. Rapport de synthèse de fin de campagne de forage 1 9 7 0 . ( 1 9 6 9 ) : Etude hydrogéologique des Chtouka du Nord. ( 1 9 6 6 ) : Adduction d'eau de la v i l l e d'Agadir. M. MTPC/DH/DRE. inéd. inéd. géol. ( 1 9 6 9 ) : Etude hydrogéologique et inventaire des ressources en eau de la vallée du Souss. Honyiglo L..PLAINE DES CHTOUKA 211 Compte tenu des ressources en eau.A. et Schrambach A. n° 2 1 4 . Bourgin R. inéd. MTPC/DH/DRE. arch.
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