Secrétariat Général Direction générale des ressources humainesConcours du second degré – Rapport de jury Session 2008 CAPES EXTERNE d’ESPAGNOL Rapport de jury présenté par Christian BOUZY….. Président de jury Les rapports des jurys des concours sont établis sous la responsabilité des présidents de jury 1 CE RAPPORT A ÉTÉ ÉTABLI SOUS LA RESPONSABILITÉ DU PRÉSIDENT DU JURY, DE Mmes Aline JANQUART-THIBAULT et Monique POLO (VICE-PRÉSIDENTES) AVEC LA COLLABORATION DÉVOUÉE DE : • Mme Amélie ADDE (composition en français) • Mme Karine BERGÈS (commentaire en langue étrangère) • Mme Mónica CASTILLO-LLUCH (explication de faits de langue) • M. Didier CORDEROT (épreuve préprofessionnelle sur dossier) • Mme Emmanuelle GARNIER (composition en français) • Mme Marie-Madeleine GLADIEU (épreuve en langue étrangère) • Mme Gladys GONZALEZ (traduction-thème) • Mme Françoise HEITZ (sujets audio-visuels) • M. Michel HERNANDEZ (traduction-thème) • Mme Florence LOPEZ (traduction-version) • Mme Esther MUÑOZ (traduction-version) • Mme Colette RABATÉ (commentaire en langue étrangère) ***** 2 SOMMAIRE Organisation du CAPES (B.O. n° 25 du 24/06/1999)…………………………………………………. p. 04 Commentaires relatifs au CAPES externe, section langues vivantes étrangères (espagnol)……..p. 06 Programme de la session 2008………………………………………………………………................ p. 07 Programme de la session 2009………………………………………………………………................ p. 10 Composition du jury……………………………………………………………………………………….. p. 11 Remarques générales…………………………………………………………………………………….. p. 13 Données statistiques (bilans, notes, moyennes, etc.)...………………………………………………. p. 23 Rapport sur l’épreuve écrite de commentaire en langue étrangère…………………………………. p. 28 Rapport sur l’épreuve écrite de composition en français…………………………….……………….. p. 46 Rapport sur l’épreuve écrite de traduction (données statistiques)…………………………………… p. 61 Rapport sur l’épreuve écrite de thème………………………………………………………………….. p. 63 Rapport sur l’épreuve écrite de version………………………………………………….……………… p. 74 Rapport sur l’épreuve orale en langue étrangère……………………………………………………… p. 86 Rapport sur les sujets audio-visuels de l’épreuve en langue étrangère ……………...…………….. p. 95 Rapport sur l’épreuve orale d’explication de « faits de langue »…………………………………….. p. 100 Rapport sur l’épreuve orale préprofessionnelle sur dossier………………………………………….. p. 106 Calendrier du CAPES 2009………………………………………………………………………………. p. 121 Annexes I : sujets de l’épreuve orale en langue étrangère…………………………………………… p. 122 Annexes II : sujets de l’épreuve préprofessionnelle sur dossier……………………………………... p. 157 ***** 3 ORGANISATION DU CAPES Extrait du Bulletin Officiel de l’Education Nationale, n° 25 du 24 juin 1999 CONCOURS ARRÊTÉ DU 18-5-1999 JO DU 27-5-1999 MEN – DPE A3 Vu D. n° 72-581 du 4-7-1972 mod. ; A. du 30-4-1991 mod. Article 1 – À l’annexe I de l’arrêté du 30 avril 1991 susvisé, les dispositions relatives à la section langues vivantes étrangères sont remplacées par les dispositions ci-après : Section langues vivantes étrangères a) Épreuves écrites d’admissibilité 1 – Commentaire dirigé en langue étrangère d’un texte littéraire ou de civilisation se rapportant au programme (durée : cinq heures ; coefficient 1). 2 – Composition en français sur un sujet de littérature ou de civilisation se rapportant au programme (durée : cinq heures ; coefficient 1). Lorsque le commentaire porte sur un texte littéraire, la composition porte sur un sujet de civilisation. Lorsque le commentaire porte sur un texte de civilisation, la composition porte sur un sujet de littérature. 3 – Épreuve de traduction (thème et version) L’épreuve porte sur des textes en prose, modernes et/ou contemporains, qui peuvent être de natures diverses. Il s’agit notamment d’extraits de romans, de pièces de théâtre ou d’articles de presse. Les textes à traduire sont distribués simultanément aux candidats, au début de l’épreuve. Ceux-ci consacrent à chacune des deux traductions le temps qui leur convient, dans les limites de l’horaire imparti à l’ensemble de l’épreuve. Chaque traduction entre pour moitié dans la notation (durée totale de l’épreuve : cinq heures ; coefficient 1). b) Épreuves orales d’admission 1 – Épreuve en langue étrangère consistant en la présentation, l’étude et la mise en relation de documents divers ne figurant pas au programme (documents écrits en langue étrangère, iconographiques ou audiovisuels). Cette épreuve peut comporter une explication, en français, de faits de langue. L’épreuve est suivie d’un entretien en langue étrangère avec les membres du jury, au cours duquel le candidat peut être amené à écouter un court document authentique en langue étrangère d’une durée de deux minutes trente au maximum et à proposer la restitution orale en français de ce document, après une seconde écoute. Durée de la préparation : trois heures ; durée de l’épreuve : une heure maximum (présentation : trente minutes maximum ; entretien : trente minutes maximum) ; coefficient 3. Les qualités d’expression en langue étrangère entrent pour un tiers dans la notation. 4 2 – Épreuve préprofessionnelle sur dossier Cette épreuve, en langue française, comporte un exposé suivi d’un entretien avec les membres du jury. Elle prend appui sur des documents d’intérêt didactique et pédagogique proposés par le jury. Ces documents peuvent être, si le jury le souhaite, de nature audiovisuelle. L’épreuve permet au candidat de démontrer : – qu’il connaît les contenus d’enseignement et les programmes de la discipline au collège et au lycée ; – qu’il a réfléchi aux finalités et à l’évolution de la discipline ainsi que sur les relations de celle-ci aux autres disciplines ; – qu’il a réfléchi à la dimension civique de tout enseignement et plus particulièrement de celui de la discipline dans laquelle il souhaite exercer ; – qu’il a des aptitudes à l’expression orale, à l’analyse, à la synthèse et à la communication ; – qu’il peut faire état de connaissances élémentaires sur l’organisation d’un établissement scolaire du second degré. Durée de la préparation : deux heures ; durée de l’épreuve : une heure maximum (exposé : trente minutes maximum ; entretien : trente minutes maximum) ; coefficient 3. Les qualités d’expression en langue française entrent pour un tiers dans la notation. Les programmes font l’objet d’une publication au Bulletin officiel de l’éducation nationale. Article 2 – Le présent arrêté prend effet à compter de la session de l’an 2001 des concours pour toutes les langues constituant la section « Langues vivantes étrangères » du certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré, à l’exception de la langue anglaise pour laquelle il prend effet à compter de la session de l’an 2000. Article 3 – La directrice des personnels enseignants est chargée de l’exécution du présent arrêté qui sera publié au Journal officiel de la République française. Fait à Paris, le 18 mai 1999 Pour le ministre de l’éducation nationale, de la recherche et de la technologie, et par délégation, La directrice des personnels enseignants, Marie France MORAUX Pour le ministre de la fonction publique, de la réforme de l’État et de la décentralisation, et par délégation, Par empêchement du directeur général de l’administration et de la fonction publique, Le sous-directeur, D. LACAMBRE ***** 5 COMMENTAIRES RELATIFS AU CAPES EXTERNE SECTION LANGUES VIVANTES ÉTRANGÈRES (ESPAGNOL) Extrait du Bulletin Officiel de l’Education Nationale, n° 10 du 4 mars 2004 Informations destinées aux candidats à compter de la session de 2005 I – Les commentaires de la note du 5 octobre 1993 modifiée notamment par les notes du 18 mai 2000 et du 27 juillet 2001, relatifs aux épreuves écrites d’admissibilité et aux épreuves orales d’admission de la section “langues vivantes étrangères (espagnol)” du concours externe du certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré (CAPES) sont modifiés comme suit : A – Sous la rubrique Épreuves écrites d’admissibilité, la phrase : “Le programme comprend, à parts égales, des questions de littérature et des questions de civilisation”, est remplacée par la phrase : “Le programme comprend des questions de littérature et des questions de civilisation.” B – Les dispositions relatives aux épreuves orales d’admission sont remplacées par les dispositions suivantes : “Épreuves orales d’admission. Un dictionnaire unilingue espagnol est mis à la disposition des candidats lors de la préparation des épreuves d’admission. 1 – Épreuve en langue étrangère Les documents proposés par le jury sont au nombre de trois au maximum, de natures diverses : textes littéraires, documents de civilisation, œuvres iconographiques, choisis pour leur valeur représentative des traits les plus saillants de l’histoire et de la culture des peuples de langue espagnole. Tout autre document constituant une source d’information peut également être proposé. Après avoir présenté l’ensemble des documents qui lui sont remis, le candidat procède à l’étude de celui qui est désigné dans les consignes. Il conduit cette étude en explicitant les liens que ce document entretient avec l’autre ou les autres documents. Les méthodes de présentation et d’analyse sont laissées au choix du candidat. L’épreuve comporte une explication en français de faits de langue repérés par le jury dans l’un des textes. L’entretien en espagnol prend appui sur l’ensemble de l’exposé. 2 – Épreuve sur dossier : [voir dispositions communes en page 4 de ce rapport]” II – Les commentaires de la note précitée du 5 octobre 1993 relatifs à l’épreuve sur dossier (dispositions communes à l’ensemble des concours de la section Langues vivantes étrangères), sont remplacés par les commentaires ci-après pour ce qui concerne les modalités de l’épreuve : “II – Modalités de l’épreuve. Le jury propose un ou plusieurs documents relatifs à l’enseignement de la discipline, documents de nature réglementaire, didactique ou pédagogique. Pour certaines langues*, ces documents peuvent être audiovisuels.” Le reste sans changement. * CAPES d’espagnol […] : le dossier est composé, au choix du jury, soit d’extraits de films hors programme, choisis par le jury dans la filmographie espagnole ou hispano-américaine pour le CAPES d’espagnol […], pouvant être accompagnés d’un ou plusieurs documents annexes, soit de documents écrits, iconographiques ou audiovisuels, d’intérêt didactique et pédagogique. ***** 6 “ Señor ” dans le cas de don Pablos de Segovia). Le roman de Francisco de Quevedo possède les caractéristiques réputées essentielles du récit picaresque dont l’acte fondateur est l’anonyme Vida del Lazarillo de Tormes (1554) : c’est un récit autobiographique fictionnel ou pseudo-autobiographique (écrit à la première personne) . burlesque. Espasa Calpe. Considéré comme une étape principale dans l’évolution de ce qu’il est convenu d’appeler le « roman picaresque » espagnol du Siècle d’Or. Francisco de Quevedo y Villegas met en œuvre une nouvelle stratégie d’écriture novelesca. idéologique. Par-delà les références aux formes narratives du « roman picaresque ». l’ouvrage de Francisco de Quevedo. les candidats au CAPES s’efforceront d’analyser le contenu narratif du roman de Quevedo dans ses relations avec le contexte de l’époque dans tous les domaines (moral. ISBN/EAN : 8467021446. Edición de Alonso Zamora Vicente. Madrid. Luces de Bohemia. Mais. Edición de Domingo Ynduráin. c’est un récit rétrospectif et convergent dont les différents épisodes – depuis la naissance du protagoniste jusqu’au moment où il raconte son histoire – doivent expliquer la déchéance finale du pícaro . à travers différentes modalités stylistiques (concepto. non plus fondée seulement sur le simple divertissement mais visant à des effets pragmatiques sur le lecteur. écrit vers 1603-1604. religieux. etc. les candidats s’appliqueront à considérer comment. ejemplo de vagamundos y espejo de tacaños. caricature. etc. “ curioso lector ” dans le Guzmán de Alfarache de Mateo Alemán. folklorique. satire. Guía de lectura y glosario de Joaquín del Valle-Inclán. le Buscón n’est-il pas aussi un regard extrêmement profond et clairvoyant posé sur la nature humaine. Esperpento. social. fut édité à Saragosse en 1626. 7 . économique. littéraire.). Madrid. Colección “Austral Teatro”. culturel. ironie. au-delà de ses aspects jubilatoires et satiriques – castigat ridendo mores –. 2003. QUESTIONS DE LITTÉRATURE 1) Francisco de Quevedo. intitulé Historia de la vida del buscón llamado don Pablos.PROGRAMME DE LA SESSION 2008 I. Dans le même temps. Cátedra. ce qui préserverait son actualité et lui permettrait d’atteindre à l’universalité ? 2) Le retour du tragique : Luces de bohemia de Valle-Inclán (1924)* et la rénovation esthétique Ramón del Valle-Inclán. parodie. agudeza. c’est un récit adressé dans lequel le personnage-narrateur destine son discours à un narrataire virtuel nommément désigné et avec lequel il semble dialoguer (“ Vuesa Merced ” dans le Lazarillo de Tormes. en même temps que la première partie de Política de Dios. politique.). c’est un récit construit et chronologique des expériences vécues ou subies par le protagoniste . humour. La vida del Buscón llamado don Pablos. 2006. traditionnellement défini comme un genre – et dont les aspects essentiels devront être connus –. el esperpento se fait l’écho. constat désabusé et message humaniste. Fresa y Chocolate aborde un sujet relativement peu traité dans le cinéma latino-américain jusqu’alors : celui de l’homosexualité. Le message de tolérance dont il était porteur lui assura un succès international immédiat. 8 . Le sujet engage également à étudier la notion de dramaturgie nouvelle afin d’apprécier à la fois les caractéristiques propres à l’esthétique esperpéntica de Valle-Inclán de même que la vision idéologique du monde que cette esthétique sous-tend. Valle-Inclán invente une nouvelle dramaturgie et apporte une contribution essentielle à la rénovation du théâtre contemporain. Le portrait du personnage de Diego. le film est également le reflet de l’époque d’énonciation (“ période spéciale en temps de paix ”).. L’étude du film implique une connaissance approfondie du parcours du cinéaste. Arthaus Video. de façon comique et grotesque. qui se situe entre observation critique de la sclérose du système et chronique de l’orientation sexuelle des personnages. Fresa y Chocolate permet en dernière instance de développer une réflexion sur l’identité nationale cubaine. à se procurer dans les librairies spécialisées) : Erdbeer & . Cette coproduction (Cuba.dianayjade. se prête tout autant à l’étude de la société cubaine issue de la Révolution de 1959 qu’à l’exploration d’un vaste territoire de référents culturels. Mexique) instaure un discours plus pessimiste dans l’œuvre d’Alea. un intellectuel homosexuel. La question invite les candidats à réfléchir à la nature et aux différentes dimensions que revêt le concept de tragique dans le contexte historique et artistique de l’époque. ainsi qu’une maîtrise de l’évolution du processus révolutionnaire à Cuba. des affres dans lesquelles se débat la société espagnole du début du XX siècle. indispensable pour en comprendre les enjeux. QUESTIONS DE CIVILISATION 1) Cinéma et Révolution cubaine : Fresa y Chocolate de Tomás Gutiérrez Alea (1993) Avant-dernier film du grand cinéaste cubain Tomás Gutiérrez Alea. 2004. On peut également se procurer le film sur un site Internet américain : http://www. Film au programme : Fresa y chocolate (1993) de Tomás Gutiérrez Alea. dans une tonalité qui allie tendresse et ironie. * La précédente confusion entre la première édition inachevée (1920) et l’édition définitive (1924) a malheureusement été reproduite cette année encore dans le programme officiel du BOEN.com. en raison de sa valeur testamentaire. n° catálogo : MDVD-228. Espagne. DVD (version en espagnol par un diffuseur allemand pour l’Europe. croyant et dissident.Avec Luces de bohemia (1924)*. Schokolade. e II. Ils analyseront les causes et les modalités de ce “ retour du tragique ”. D’essence tragique et inscrit dans la tradition hispanique. Bien que l’intrigue se situe dans les années soixante-dix. 106 mn. Mujeres de la resistencia. Sevilla. 1927. – DE LA MORA. – CAMPO ALANGE. 1967. Gador Editorial. La mujer del porvenir. L’étude sur une période longue. Clara. Lidia. Castalia-Instituto de la Mujer. Valencia. la formation d’élites et d’avant-gardes militantes . Ce phénomène. 1969]. Recuerdos de una mujer de la generación del 98. Madrid. Carmen de.. Doble esplendor. qui dans un premier temps ne concerne que certaines franges de l’élite progressiste. 2006 [primera edición sin fecha. – BURGOS. Constancia. recevant des réponses contradictoires. Tomasa. commencent à se penser et à se situer par rapport à l’espace public (éducation. Carmen. – BLANCO. Condesa de (María Laffite). 9 . 1996 [Barcelona. Cátedra. Barcelona. mettant à profit les avancées du krausisme. engagements voulus ou subis. du rôle de certains groupes sociaux et de certains gouvernements. clandestina].L. Cuadernos para el Diálogo. Elle reflète donc les profondes divisions qui fracturent la société espagnole pendant plus d’un siècle. touche bientôt d’autres secteurs. selon les périodes. Autobiografía de una española. 1998. RBA Editores. 2001 [1936].). du fait de l’alternance des régimes politiques. permet de prendre la mesure de l’action des femmes. Montes Salguero ed. Sempere. Madrid. Vindicación Feminista. RBA Editores. – BAROJA. 2004 [Nueva York. – CUEVAS. 1994. accès à la citoyenneté et à l’égalité . Barcelona. – CAMPOAMOR. On pourra observer la forme et la chronologie des différents phénomènes de l’émancipation féminine : recherche de dignité et affirmation d’identité individuelle . 2006. 1993 [1868]. Textos para la historia de las mujeres en España. Concepción. Il faudra donc voir l’étude du rôle des femmes comme une clé indispensable à la compréhension de l’Espagne contemporaine. Habla la mujer (Resultado de un sondeo sobre la juventud actual). D. Alda (ed. 1939]. Tomasa. Mujer y sociedad: análisis de un fenómeno reaccionario.. Mi pecado mortal: El voto femenino y yo. Madrid. Textes et documents – AGUADO. Barcelona. – ARENAL. insertion dans les partis politiques . 2004. Jorge J. A las mujeres: Ensayos feministas de María Martínez Sierra. – FALCÓN. Dans ce contexte quelques femmes. Instituto de Estudios Riojanos. Tusquets. Jorge J. Instituto Andaluz de la Mujer. conquêtes juridiques). La “question féminine” se pose au sein du mouvement ouvrier ainsi que dans les milieux les plus conservateurs. La mujer moderna y sus derechos. rôle national. Madrid. La condition féminine et l’accès des femmes à la citoyenneté apparaissent à la fois comme des enjeux primordiaux et des facteurs de division sur le plan politique et social. – CUEVAS. Mujeres en las cárceles. lutte pour les droits politiques et sociaux à travers la constitution de collectifs. Logroño. Montes Salguero ed. Ana.2) Femmes et démocratie : Les Espagnoles dans l’espace public (1868-1978) La rupture que représente le “Sexenio democrático” entraîne la reconnaissance du citoyen et celle de nouveaux acteurs sociaux et politiques. Castalia (Clásicos. Madrid. Madrid. 1984 [1899]. 2001. 8). 1975 [1919]. 1977. Feminismo. Emilia. mais aussi à travers la réévaluation d’un univers éthique. CVS.gouv. ***** PROGRAMME DE LA SESSION 2009 I. Comedia o tragicomedia de Calisto y Melibea. Madrid.fr/pub/edutel/bo/2008/special4/MENH0800400X. comme sur son enracinement médiéval et son ouverture à la modernité. Mary. Fernanda. Cátedra. 7-8). El Viejo Topo. Les candidats s’interrogeront sur le pessimisme et la vitalité qui nimbent paradoxalement cette œuvre. 8-10). “Mujeres libres”. QUESTIONS DE LITTÉRATURE 1) Fernando de Rojas. Margarita. – MORENO. Mujeres contra el franquismo. Madrid. 2002. El único camino: Memorias de la Pasionaria. ed. El silencio roto. España 1936-1939. La Celestina. ils s’interrogeront sur le sens que prête Fernando de Rojas à des évolutions dont il est tour à tour le témoin et le maître d’œuvre. 2) Femmes et démocratie : Les Espagnoles dans l’espace public (1868-1978) (la question est reconduite telle qu’elle est énoncée au programme 2008. Barcelona. consulter en ligne le BOEN n° 4 spécial du jeudi 29 mai 2008 (pp. de Guadalupe Gómez-Ferrer. La mujer española y otros escritos. Mujeres en lucha. pp. 1976. cf. – NASH. Dolores. – ROMEU. Tusquets.pdf ***** 10 . – NELKEN.– IBARRURI.education. Adolfo. des thèmes et des motifs traditionnels. Éditions sociales. Pour les bibliographies. – PARDO BAZÁN. La condición social de la mujer en España. cf. Editorial Anagrama. Amparo. Ed. 2) Le retour du tragique : Luces de bohemia de Valle-Inclán (1920) et la rénovation esthétique (la question est reconduite telle qu’elle est énoncée au programme 2008. À travers le traitement des formes. 111-121) : ftp://trf. QUESTIONS DE CIVILISATION 1) Cinéma et Révolution cubaine : Fresa y Chocolate de Tomás Gutiérrez Alea (1993) (la question est reconduite telle qu’elle est énoncée au programme 2008. cf. tercera edición corregida y revisada. politique et social. Peter E. II. pp. 1965]. Castalia. 1992 [Paris. Russell. Madrid. 191). Madrid. Barcelona. Cátedra. 1999. El movimiento feminista en España. p. – POSADA. Amiens / AMIENS Université de Savoie. Lille / LILLE Université Blaise Pascal / CLERMONT-FERRAND Université de Toulouse-Le Mirail / TOULOUSE Université de Caen / CAEN Lycée Berthelot. de Montaigne. Tours / ORLEANS-TOURS IUFM d’Auvergne / CLERMONT-FERRAND Lycée Européen Montebello. Paris XIII / PARIS Université de Limoges / LIMOGES Université du Littoral. Angers / NANTES Université François Rabelais. Cergy / VERSAILLES Université du Maine. Chambéry / GRENOBLE Université de Nice Sophia-Antipolis / NICE Université du Maine. Paris / PARIS Université de Cergy-Pontoise / VERSAILLES Lycée Jules Michelet. AurillacCLERMONT-FERRAND Université de Cergy-Pontoise / VERSAILLES Université M. Roubaix / LILLE Université du Sud. Boulogne/Mer / LILLE Lycée Alfred Kastler. Paris Ve / PARIS Lycée Hélène Boucher / PARIS Lycée Juliette Récamier / LYON Lycée Les Arènes / TOULOUSE TZR-Lycée Lucas de Nehou. Lyon-II / LYON Lycée Montaigne. Herblay / VERSAILLES Université Blaise Pascal / CLERMONT-FERRAND Lycée Émile Littré Avranches / CAEN Université de Paris 8 / CRÉTEIL Collège Triolo 59650 Villeneuve d’Ascq / LILLE TZR-Lycée Jacques Monod.COMPOSITION DU JURY NOM Prénom Directoire Président BOUZY Christian Vice-Présidente JANQUART Aline Vice-Présidente POLO Monique Secrétaire PINEIRO Jean-Charles Membres ACQUIER Marie-Laure ADDE Amélie ALAIS-FERRAND Fabienne ALQUIER Marie-Carmen ALRIC Pierre AÑORGA Stéphane ARRUÉ-LAZARUS Michèle AVET Pierre BAEZA SOTO Juan Carlos BASTERRA Michèle BAVIERA Jocelyne BÉRASTEGUI Michel BERGERAULT Grégoire BERGÈS Karine BERNARD Andréane BISMUTH Jeanne BOUFFARTIGUE Sylvie BOURGOUGNON Sylvie BRACHET Patricia BRÉMARD Bénédicte BRÉTILLON Catherine CAPLAN Raul CASIMIRO Dominique CASTILLO Silvia CASTILLO-LLUCH Mónica CASTRO Idoli CHAZE Christine CHIROL Anouk CLERC Florence CLERC Isabelle CONTAMINA Sandra COPELLO Fernando CORDEROT Didier CORNEJO Manuel CORRADO Danièle DARNIS Pierre DAUGUET Alain DEBATENE Anne DE CARLO Josiane DIAZ FELIU Odile FLORENCHIE Amélie FOURNIER Françoise GARCIA Alexandra GARCIA ROMEU José GARNIER Emmanelle GINESTA Jean-Marie Grade/Qualité Établissement/ACADÉMIE Professeur d’Université Professeur d’Université IA-IPR IA-IPR Maître de Conférences Maître de Conférences Professeur certifié Professeur agrégé Maître de Conférences Professeur certifié Maître de Conférences Professeur certifié Professeur certifié Professeur agrégé CPGE Professeur certifié Professeur agrégé HC Professeur agrégé Maître de Conférences Professeur agrégé Professeur agrégé Maître de Conférences Professeur agrégé PRAG Maître de Conférences Professeur agrégé CPGE Maître de Conférences PRAG PRAG Maître de Conférences Maître de Conférences Professeur agrégé CPGE Maître de Conférences Maître de Conférences Maître de Conférences Maître de Conférences Maître de Conférences HDR Maître de Conférences Professeur agrégé Maître de Conférences Professeur agrégé PRAG Professeur agrégé GPGE Professeur agrégé PRAG Maître de Conférences PRAG Professeur agrégé Maître de Conférences Maître de Conférences Maître de Conférences HC Université Blaise Pascal / CLERMONT-FERRAND Université de Bourgogne / DIJON Rectorat de Nice / NICE Rectorat de Reims / REIMS Université de Nice Sophia-Antipolis / NICE IUFM de Saint-Denis de la Réunion / LA RÉUNION Collège de Peyrolles-en-Provence / AIX-MARSEILLE Lycée Montesquieu. Vanves / VERSAILLES Lycée Louis Thuillier. Bordeaux-3 / BORDEAUX Université de Nice-Sophia Antipolis / NICE École Supérieure Arts Appliqués. Toulon-Var / NICE Université de Toulouse-Le Mirail / TOULOUSE Université d’Orléans / La Source / ORLÉANS-TOURS 11 . Angers / NANTES ENS des Arts et Métiers / PARIS Université de Toulon et du Var / NICE IUFM d’Alsace / STRASBOURG Université Louis Lumière. Chambéry / GRENOBLE e Lycée Claude Monnet. Bordeaux / BORDEAUX Université Jean Monnet. Saint-Etienne / LYON Université de Savoie.Saint-Maur-des-Fossés / CRÉTEIL Collège Jules Ferry. Sorbonne-Nouvelle / PARIS Universitéde Nancy-II / NANCY-METZ Lycée Bertran de Born. Tours / ORLÉANS-TOURS Collège Lakanal. Sorbonne Nouvelle / PARIS Lycée Berthelot. Tours / ORLÉANS-TOURS Université de Bourgogne. Reims / REIMS Université de Limoges / LIMOGES Université Jean Monnet. Lyon-II / LYON Collège Université.-Thérèse HERNANDEZ Michel JOACHIM Jean-Louis LARRUE Christophe LABERTIT Pierre LAGRANGE Valérie LE GOYAT Patrick LEMANT Thierry LOPEZ Florence LUKE Hélène MAGNE Danièle MANNECHEZ Yves MARI-CAMPOS Eva MARIGNO Emmanuel MARTINEZ Anna MERLO Philippe MOREL Anne-Claudine MUÑOZ Esther PAGÈS Stéphane PALOMAR Gregoria PELLEN Pierrette PÉRÈS Anne-Marie PÉREZ Anne-Marie PIEL Amélie PINNA Marie-Rose PRIOUL Françoise RABATÉ Colette RABATÉ Philippe RAMOS ALQUEZAR Sergi ROUDAUT Eva SCHERTENLIEB Sylvie SCIBETTA Laura SERRA Georges STEFFEN-PRAT Isabelle SUARDI Jean-Marc TASSIUS Gislhaine TERRASA Jacques THIBAUDEAU Pascale TOUCHERON Florence TOUTON Isabelle TREINSOUTROT Pascal TROUELAN Dominique VAN OVERBEKE Monique VAZQUEZ Isabel VENTURA Antoine VILLAR DIAZ Belén Professeur d’Université PRAG Maître de Conférences HC Professeur agrégé Professeur agrégé Maître de Conférences HDR Professeur agrégé CPGE Maître de Conférences Professeur agrégé Maître de Conférences Maître de Conférences PRCE Professeur agrégé Professeur agrégé CPGE Professeur certifié Professeur agrégé Professeur agrégé CPGE Professeur agrégé IA-IPR Professeur agrégé Maître de Conférences Professeur agrégé Professeur d’Université Maître de Conférences Professeur agrégé Maître de Conférences Maître de Conférences Maître de Conférences Professeur agrégé Professeur agrégé Maître de Conférences Professeur Agrégé HC Maître de Conférences Maître de Conférences HDR Maître de Conférences ATER-Agrégé PRAG Professeur agrégé CPGE Professeur agrégé TZR Professeur agrégé Maître de Conférences Professeur certifié IA-IPR HC Professeur d’Université Maître de Conférences Professeur agrégé Maître de Conférences Maître de Conférences Professeur agrégé IA-IPR HC Maître de Conférences Maître de Conférences Maître de Conférences Université de Reims. Périgueux / BORDEAUX Lycée Gaston Berger. Lyon-1 / LYON Université de Haute Bretagne. Lille-III / LILLE Lycée Camille Julian. Arras / LILLE Lycée Gerville Réache. Le Mans / NANTES Lycée La Hotoie. Beauvais / AMIENS Rectorat de Grenoble / GRENOBLE IUFM de Créteil / CRÉTEIL Université M. Bordeaux-III / BORDEAUX Université Louis Lumière. Grasse / NICE Lycée Beaussier. La Seyne / NICE Université Charles de Gaulle. bd Bessières / PARIS Université Louis Lumière. Caen / CAEN Lycée Alexis de Tocqueville. Lille / LILLE Lycée Baudelaire. Mourmelon-le-Grand / REIMS Université François Rabelais.GLADIEU Marie-Madeleine GONZALEZ Gladys GRÉGORIO Pierre-Paul GUTIERREZ Maria-Louisa HAREUX Isabelle HEITZ Françoise HERMANTIN Evelyne HERNANDEZ M. Epinay-sur-Seine / CRÉTEIL Université M. Toulouse / TOULOUSE Université des Antilles / LA MARTINIQUE Université de Paris III. Aubagne / AIX-MARSEILLE Université de Poitiers / POITIERS Université François Rabelais. Amiens / AMIENS Université d’Artois. Saint-Étienne / LYON Lycée Marguerite Yourcenar. Bordeaux / BORDEAUX Rectorat de LA GUADELOUPE Université de Provence / AIX-MARSEILLE Université de Vincennes Saint-Denis. Paris XIe / PARIS Université de Provence / AIX-MARSEILLE Université de Metz / NANCY-METZ Université du Val de Marne. Toulon / NICE Lycée Nord-Bassin Andernos-les-Bains / BORDEAUX Rectorat de LA RÉUNION Ecole Nationale de Commerce. Lyon-2 / LYON ***** 12 . Bordeaux-III / BORDEAUX IUFM de Rennes / RENNES Lycée Jeanne Hachette. Basse-Terre / LA GUADELOUPE Université Paris-III. Rennes-II / RENNES Lycée Malherbe. Reims / REIMS Université Louis Lumière. Marseille / AIX-MARSEILLE Lycée Dumont d’Urville. Dourdan / VERSAILLES Collège Henri Guillaumet. Lyon-II / LYON Université de Nice Sophia-Antipolis / NICE TZR-Collège Anne Franck. de Montaigne. Paris-XII / CRÉTEIL Collège Condorcet. Roubaix / LILLE Lycée Saint-Exupéry. Paris 8 / CRÉTEIL Lycée Jacques Feyder. Dijon / DIJON Institut d’Etudes Politiques. de Montaigne. Pour la session 2008. Sans doute les besoins réels en postes sont-ils plus grands dans l’enseignement privé. Il en résulte que les questions que nous nous posions – dans le rapport de l’an passé – sur les raisons de ce fort taux de défection restent entières. alors 13 .REMARQUES GÉNÉRALES I. Comme pour les années précédentes. Cette différence de traitement est d’autant plus étonnante que. la décrue du nombre de postes pour la session 2008 s’est effectivement produite fin décembre. 50 pour le CAFEP). Dans le premier cas. dans le second cas. Par ailleurs. puisque les 480 postes (425 pour le CAPES. soit une baisse d’environ 15% pour le concours de l’enseignement public et de tout juste 10% pour le concours de l’enseignement privé. 2 404 à l’épreuve de composition en français.2 qui était appliqué cette année au nombre de postes. Pour le CAPES.5/20 pour le CAFEP) ont été revues à la baisse par rapport à l’année précédente. 2 407 à l’épreuve de traduction. Pour le CAFEP. 3 192 candidats s’étaient inscrits aux épreuves du CAPES externe dans les différentes académies de la métropole et d’outre-mer. La consultation du tableau (Admissibilité CAPES : répartition par profil-type.2). la quantité d’admissibles maximale était théoriquement de 803 candidats pour le CAPES (365 x 2. ce sont 830 candidats pour le CAPES et 87 pour le CAFEP qui ont été autorisés à se présenter aux épreuves orales d’admission. 343 candidats ont composé à la première épreuve. soit un recul d’environ 10% par rapport à la session antérieure. 2 415 candidats étaient présents à l’épreuve de commentaire en langue étrangère. Cette année les barres d’admissibilité (06/20 pour le CAPES. 540 candidats pour celles du CAFEP. Les IUFM programment en effet assez tôt dans l’année leur capacité d’inscription et il est souhaitable que cette capacité soit fonction du nombre de postes mis au concours et non pas l’inverse.2). eu égard aux barres d’admissibilité retenues par le jury. Finalement. la proportion est fortement amplifiée puisque c’est plus d’un tiers des candidats inscrits qui ne s’est pas rendu aux épreuves écrites d’admissibilité. formateurs mais aussi pour l’administration universitaire. 338 à la seconde et 343 à la troisième. Souhaitons que les réformes annoncées des concours pour 2010 aient au moins le mérite de remédier à cet état de choses et souhaitons également que l’annonce du nombre de postes pour la session 2009 se produise assez tôt dans l’année universitaire. 25) et le calcul des ratios inscrits/présents permettra cependant au lecteur de connaître le profil des candidats qui résistent le mieux à cette usure. 05. de 110 pour le CAFEP (55 x 2. 13 et 14 mars 2008. il y a un hiatus très net entre le nombre d’inscrits et le nombre de candidats présents aux trois épreuves écrites qui ont eu lieu les 12. p. l’annonce tardive du nombre de postes mis au concours a été un des éléments de cette session 2008 les plus perturbants pour tout le monde : candidats. 55 pour le CAFEP) de la session 2007 ont été réduits au nombre de 415 postes (365 pour le CAPES. les jurys pourvoient rarement tous les postes au CAFEP (50 sur 55 en 2007. Données chiffrées et comparaisons Annoncée dès l’automne 2007. mais ni le jury ni son président n’ont en main les éléments pertinents pour y répondre. 31 sur 50 en 2008) et qu’il aurait été peut-être plus judicieux d’inverser les pourcentages. d’une année sur l’autre. En fonction du coefficient multiplicateur de 2. c’est environ un quart des inscrits qui n’a pas répondu aux convocations rectorales . exclusivement. elle sera reconduite pour accueillir les épreuves orales de la session 2009. le jury a déclaré admis 365 candidats pour le CAPES externe. de la part des postulants à un poste d’enseignement dans l’Éducation Nationale. Fidèle à sa politique de traitement égalitaire entre les deux concours du CAPES externe et du CAFEP – politique traditionnelle depuis maintenant de nombreuses années –. a pour objectif de présenter un panorama aussi complet que possible des conditions dans lesquelles les épreuves écrites et orales de la session 2008 se sont déroulées.25/20 – soit 74. présents et futurs. il est de 8. ne délivrant ainsi que 31 postes sur les 50 mis à concours. le jury a maintenu pour l’admission définitive au CAFEP une barre presque identique de 8. un labeur acharné pour acquérir un bon niveau de connaissances disciplinaires et didactiques. qui conditionnent la qualité des futurs maîtres. mais il a surtout une visée prospective : indiquer aux futurs candidats de la session 2009 les meilleures armes à aiguiser pour réussir le concours. Il fallait cependant la réduire et la circonscrire à un seul film choisi dans la filmographie du programme 14 .42/20 – soit 75. Le programme Le choix de la première question de civilisation posait quelques problèmes. la barre d’admission en rapport avec ce nombre d’admis définitifs est en diminution : pour le total des trois épreuves écrites (coefficient 1 chacune) et des deux épreuves orales (coefficient 3 chacune). Les épreuves d’admission se sont tenues à Nice du 22 juin au 04 juillet et se sont déroulées pour les candidats et pour le jury dans les meilleures conditions matérielles possibles grâce à l’aide du Rectorat de Nice et à l’accueil incomparable du Lycée Honoré d’Estienne d’Orves . que leurs instances dirigeantes et leur personnel en soient ici remerciées. rédigé à l’intention des candidats passés. C’est là un des principaux points négatifs de cette promotion et il va à l’encontre de la satisfaction rencontrée l’an passé. Les années se suivent et ne se ressemblent pas toujours ! À l’issue des épreuves d’admission. puisque la question d’agrégation sur le cinéma cubain était adoptée et adaptée par le programme du CAPES. mais les efforts menés conjointement par le président du Jury d’agrégation externe et par celui du Capes externe afin d’ajuster du mieux possible les programmes des deux concours ont été couronnés de succès.75/180 – au lieu de 8. Là aussi.50/180 – en 2007. Il reste évident que le CAPES externe d’espagnol est un concours exigeant qui demande. Ce rapport. mais aussi à celle des formateurs.72/20 – soit 78. du fait que la ville de Nice – en dépit de sa situation géographique excentrée – offre de bonnes possibilités d’acheminement (deuxième aéroport de France pour le nombre de passagers) ainsi qu’un large choix d’hébergement. accordant tous les postes mis à concours.25/180 –. Les épreuves écrites ont été sanctionnées par des notes bien moins bonnes qu’en 2007. ce tableau détaillé a en partie pour but d’aider les candidats malchanceux à mieux comprendre les raisons de leur échec. Les jurys ne peuvent que souhaiter que se perpétue dans les années à venir ce niveau d’exigence dans ces deux domaines qui sont les seuls véritablement fondamentaux dans la formation des enseignants. Par ailleurs. Bien évidemment. Ce sont eux. II.même que le nombre d’admissibles autorisé était inférieur à celui de la session 2007. économique. afin de lire les textes. e e III. traditionnellement édité en ligne au courant du mois de mai. etc. mais il est évident aussi que le véritable départ de cette préparation est donné dès la parution des programmes au BOEN spécial « Programmes concours ». Au demeurant. qui entrait au programme : Luces de Bohemia de Ramón del Valle-Inclán. Face à un roman du XVII siècle. La préparation Il est évident que la préparation d’un concours ne se joue pas sur une année. qui ne disposent pas nécessairement des spécialistes suffisants pour traiter les thèmes les plus divers. Là aussi. Cet alourdissement pour 2008 se transforme en allégement pour 2009. Là aussi. L’inconvénient de cette prise de position originale était le fait que le nouveau programme du CAPES se trouvait quelque peu alourdi – quasiment d’une troisième question –. sociale. colles) ne pouvant être mises en place qu’à la rentrée du mois de septembre. 15 . dont on mesure facilement à la fois l’originalité et l’importance. nous ne pouvons que répéter ce que d’autres ont dit avant nous : une bonne formation passe d’abord par les instances universitaires en place (École Normale. très significative du début du XX siècle. ramenait les candidats en Espagne.d’agrégation . Cette pièce était à examiner dans la perspective particulière de l’agrégation. celle du retour du tragique et de la rénovation esthétique. les épreuves orales. le choix de Fresa y Chocolate de Gutiérrez Alea ne pouvait que satisfaire à la fois les spécialistes de cinéma et ceux de la Révolution cubaine. ainsi que par un travail personnel et collectif de longue haleine. CNED). dans un second temps. Mais il fallait bien se résoudre à trouver une solution satisfaisante pour tous les centres de formation universitaires. « Rien ne sert de courir . culturelle. le jury du CAPES marquait son souci de faire coïncider au maximum les programmes des deux concours externes. puisque Fresa y chocolate a été maintenu et qu’une seule nouvelle question a été ajoutée au programme : La Celestina de Fernando de Rojas. il incombe au candidat (surtout s’il se présente pour la première fois) d’acquérir les ouvrages fondamentaux. en cas d’admissibilité. surtout les plus petits. il faut partir à point » disait Le Bonhomme dans une fable plus que célèbre. car les chefs-d’œuvre de la littérature espagnole restent des valeurs sûres et il serait de mauvais ton de se plaindre de la difficulté que présente leur étude. mais c’est aussi une question particulièrement intéressante du fait qu’elle aborde des perspectives très diverses : politique. le Buscón de Quevedo était naturellement maintenu au programme. Les candidats isolés auront recours à l’enseignement à distance ainsi qu’à la lecture de manuels de méthodologie qui leur apprendront l’essentiel sur la manière d’aborder les épreuves écrites. puisque la question originale sur la Révolution Cubaine restait en place et se trouvait amplifiée par l’étude d’un film. mais aussi de se constituer une bibliographie critique personnelle sans attendre le mois de septembre. Pour la littérature. dans un premier temps. Cet aspect de la question restait donc inscrit dans le fond même de l’étude cinématographique. IUFM. Les préparations universitaires (cours. département disciplinaire des universités. devoirs. c’est une œuvre théâtrale d’un grand auteur. La seconde question de civilisation « Femmes et démocratie : les Espagnoles dans l’espace public (1868-1978) ». c’est une question contraignante en raison de son amplitude chronologique (plus d’un siècle). Les épreuves écrites Au nombre de trois. connaissances générales et disciplinaires en matière de civilisation. la Pasionaria. mais qui relèvent bien au contraire d’un travail de fond entamé dès le début des études supérieures. L’étude raisonnée et méthodique des questions au programme et l’acquisition d’une méthodologie parfaite dans les trois épreuves sont les deux conditions sine qua non pour une réussite au concours. il est requis des candidats qu’ils s’expriment dans une langue non seulement correcte. voire avant. tous les devoirs qui leur sont proposés par les formateurs. strictement dans le cadre de la question au programme. mais également riche et variée. un discours d’un grand personnage de la vie politique espagnole des années 30 et 40 : Dolores Ibárruri. c’est-à-dire en respectant cette durée et sans document d’aucune sorte. esprit d’analyse et de synthèse. Chacune des épreuves écrites a une durée de cinq heures. Traduction) font appel à des qualités essentielles de la part des candidats : compétences linguistiques et maîtrise de l’écrit à la fois en espagnol et en français. sachant que si le commentaire porte sur un sujet de littérature. 1) L’épreuve s’appliquait cette année à une des deux questions de civilisation. La répétition en apposition de phrases simplettes construites sur le modèle « sujet-verbe-complément » est donc absolument à 16 . Le bon sens populaire prétend avec raison que c’est en forgeant que l’on devient forgeron. ce qui était encore le cas pour la session 2008. ce qui implique que les candidats auront dû s’exercer au long de l’année à réaliser un maximum de devoirs sur table dans les conditions du concours. Sauf exception. pendant leur année de préparation – mais aussi pendant toute la durée de leur cursus universitaire –. ces exercices sont précieux pour assimiler les particularités méthodologiques du commentaire en langue étrangère ou de la composition en français. chacune étant dotée du coefficient 1. les épreuves écrites (Commentaire en langue étrangère. deux de littérature) peut faire l’objet soit du commentaire en langue étrangère. On sait. Toutes choses qui ne s’improvisent pas du jour au lendemain.IV. celle qui portait sur « Femmes et démocratie ». S’agissant d’un commentaire dirigé classique. A. de littérature et de cinéma. En l’occurrence. les questions de cinéma sont traditionnellement classées comme des sujets de civilisation. On ne saurait trop engager les étudiants à réaliser. Il s’agissait de commenter. Les candidats sont donc invités à considérer qu’une bonne maîtrise de l’écrit – en ce qui concerne à la fois le fond et la forme. par ailleurs. Composition en français. qui sont par ailleurs indissociables – est indispensable pour prétendre à l’admissibilité. Le commentaire en langue étrangère (coeff. soit de la composition en français. l’habituelle tétralogie de questions était soumise aux candidats qui sont tenus de rédiger leur devoir en respectant l’ordre dans lequel ces questions sont proposées. Indépendamment des connaissances disciplinaires qu’ils requièrent. Chaque question au programme (deux de civilisation. que la qualité de la langue est évaluée à hauteur du tiers de la note globale. c’est dire son importance. la dissertation portera obligatoirement sur un sujet de civilisation et vice versa. Un candidat qui réviserait ses classiques avant d’écrire une dissertation serait dans le vrai. qu’il sait argumenter et qu’il sait répondre à des questions en utilisant les ressources que lui propose le texte. La composition en français (coeff. 1) Cette épreuve est exigeante. écrite par anticipation et apprise par cœur. cela passe d’abord par une étude approfondie des questions au programme . une langue riche et variée. sans ce travail fondamental. sans oublier les connaissances qu’il aura acquises sur la question. un exercice d’expression personnelle. elle s’est pourtant produite cette année et le candidat (ou la candidate) qui s’est livré à ce type d’exercice. ne saurait en aucun cas faire office de travail convainquant et remplacer une dissertation sur un thème précis. le métalangage appauvrissant et sans signification du type « el texto que nos toca comentar ». mais c’est aussi une épreuve révélatrice – trop souvent. tant du point de vue méthodologique que scientifique. expression linguistique défectueuse. C’était là un magnifique sujet qui permettait de faire très vite la différence entre les candidats sérieux qui avaient pris assez tôt à bras-le-corps le problème de la rénovation esthétique dans la pièce de Valle-Inclán et ceux qui s’étaient simplement attardés à une lecture au premier degré. On lira p. et il convient de l’aborder en mettant de son côté tous les atouts. voire catastrophique. on rappellera que si le commentaire de texte est. qu’il sait analyser un texte en profondeur sans tomber dans la vaine paraphrase. À éviter également. Il appartient au candidat de prouver qu’il manie à l’écrit une langue espagnole authentique. par la force des choses. pas de salut… La composition en français portait cette année sur le thème de l’esperpento dans Luces de Bohemia. De même. Il requiert un effort soutenu de méthode de réflexion et d’expression. ainsi que la répétition exagérée des mêmes structures comme « cabe decir » ou « podemos decir ». est un exercice qui ne s’improvise pas. elle aussi. les deux activités étant indissolublement liées : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement / Et les mots pour le dire arrivent aisément » disait Nicolas Boileau dans l’Art Poétique. hélas ! – des défauts de très nombreux candidats : peu de connaissances sur la matière à traiter ou mauvaise gestion de ces connaissances. de la manière la plus exhaustive et magistrale qui soit. il n’est en aucun cas un exercice personnalisé ni personnaliste : l’emploi de la première personne y est donc de très mauvais aloi.proscrire. 28 le très pertinent rapport spécifique de Mmes Karine BERGÈS et Colette RABATÉ qui font le tour de la question. Comme pour le commentaire de texte. parfaitement révélatrice des qualités de réflexion et d’expression en langue française . D’ailleurs. fréquemment appelée dissertation. comment deviner à la fois la matière et le sujet qui pourraient bien échoir aux candidats le jour de l’épreuve ? Une telle tentative ne peut tromper l’attention des correcteurs . Nous les remercions pour cette excellente collaboration. en bien comme en mal… Si la dissertation se prépare longtemps à l’avance. La composition en français. bien au contraire. C’est donc avec rigueur et esprit méthodique qu’il faut aborder cette épreuve. à la fois malhabile et 17 . qu’elle soit de littérature. B. une dissertation sur un sujet vague et imprécis. Et ce n’est pas un hasard si les deux défauts vont souvent de pair ! Répétons-le sans crainte : le fond et la forme sont indissociables. de civilisation ou de cinéma. 46. à la fois pertinent. La fonction primordiale d’un concours étant bien de classer les candidats suivant leurs mérites respectifs. D’ailleurs. consistant à construire – préalablement à l’épreuve – une dissertation de toutes pièces. toute copie de thème et de version (comme celle des autres épreuves) est soumise à une double correction exhaustive. Sans être extrêmement difficiles. Les candidats doivent être informés que toutes les notes sont distribuées en fonction d’un barème soigneusement mis en forme et scrupuleusement appliqué par tous les correcteurs et que. Untel brille dans le premier exercice mais pâlit dans le second : toute médaille a son revers. à l’apprendre à la virgule près et à la régurgiter (il n’y a pas d’autre mot) le jour de l’écrit. C. ainsi que de la bêtise tout court. la note zéro en traduction n’est mise que quand quatre correcteurs. à savoir les deux correcteurs de thème et les deux correcteurs de version. La session 2008 a vu la distribution d’un nombre record de 00/20 en thème mais aussi en version. tiré des articles récemment écrits sur Luces de Bohemia et parus dans le même recueil – quand bien même seraient-ils les meilleurs articles sur la question ! – puisse ressembler le moins du monde à une dissertation en bonne et due forme ? Un tel stratagème n’est qu’un plagiat éhonté qui participe plus de la malhonnêteté intellectuelle. Il est vain de croire que les correcteurs ont des œillères ! Les deux rédactrices du rapport spécifique. s’accordent à la donner. La traduction (coeff. Telle est la principale attente du jury : juger sur pièces des copies que l’on peut classer facilement en fonction de la quantité et de la qualité des points-fautes décelés. Nous les remercions pour leur excellente approche du problème et pour leur corrigé de la dissertation.infamant. eu égard au barème proposé. de la morphologie et du lexique. Ainsi. que de l’exercice de concours. 1) Cette épreuve redoutable. de la syntaxe. Comment prétendre qu’un tissu continu de coupé/collé. pour lequel une fine connaissance à la fois de la grammaire espagnole 18 . de plus. les deux textes de thème et de version proposés cette année étaient très sélectifs. méthodique et raisonné. que l’on lira p. elle est le résultat d’un travail régulier. ne peut s’attendre qu’à « écoper » d’un 00/20 mérité pour hors sujet. la punition encourue – sous la forme d’un zéro éliminatoire – est la juste réplique à un tel type de duperie qui relève de l’escroquerie. qui ne supporte pas la médiocrité. l’épreuve de traduction ne s’improvise pas. Mmes Amélie ADDE et Emmanuelle GARNIER attirent l’attention des candidats de manière très détaillée sur les attendus méthodologiques et scientifiques du sujet. Mais elle requiert aussi une pratique assidue des deux types d’exercice du thème et de la version depuis plusieurs années. Cela signifie que dans l’une et l’autre épreuve. De même que le commentaire de texte et la composition en français. les langues espagnole et française ont été particulièrement maltraitées par certains candidats qui n’ont pas le niveau linguistique requis pour le concours. s’affiche comme une médaille à deux faces : thème/version. Une bonne traduction n’est pas l’effet du hasard. les bons candidats savent tirer leur épingle du jeu dans les deux cas. en dépit de leur brièveté. patient et minutieux. Elle requiert bien évidemment de la part du candidat une bonne connaissance des deux langues dans tous les domaines. Toutefois. et de la grammaire française est indispensable. aucun candidat ne peut s’attendre à faire une bonne traduction s’il n’a pas les solides connaissances syntaxiques propres à lui éviter de faire des gros solécismes. d’un syntagme. Les épreuves orales Chacune des deux épreuves d’admission est dotée du coefficient 3. Tout candidat à un concours de 19 . Les deux rapports de traduction – rédigés par Mme Gladys GONZALEZ et M. d’une expression. Aucun candidat ne peut s’attendre à faire une bonne traduction s’il n’a pas une parfaite connaissance de la morphologie verbale des deux langues . c’est rendre au mieux dans une autre langue sa forme et son sens. ce qui montre leur importance. l’autre en français. d’iconographie ainsi que de cinéma. le candidat fera de son mieux pour mettre en synergie ses connaissances culturelles avec des savoir-faire méthodologiques dont il aura testé l’efficacité lors des exercices de type universitaire auxquels il se sera astreint depuis le début de son cursus : exposés. Dans les deux épreuves orales. deux à trois semaines avant la tenue de l’admission à Nice. etc. entretiens. 63). l’une en espagnol. tout candidat doit s’efforcer de parfaire sa culture hispanique en matière de littérature. C’est donc dès le début de l’année universitaire où a lieu le concours qu’un bon candidat doit se mettre en condition de passer les oraux. V. Le candidat ne devra pas oublier par ailleurs que traduire c’est rendre tout le sens et rien que le sens. Les ajouts formels et/ou sémantiques ne sont pas plus appréciés : traduire un texte ce n’est pas l’interpréter. par Mmes Florence LOPEZ et Esther MUÑOZ pour la version (p. de géographie. d’une phrase – qu’ils soient volontaires ou involontaires (le jury ne peut en juger !) – sont ainsi rigoureusement châtiés. d’histoire. ainsi que de la conjugaison et du lexique dans les deux langues. Cette importance du coefficient des épreuves orales impose donc aux candidats de se préparer avec la même constance et avec le même souci méthodique aussi bien à l’Épreuve en Langue Étrangère (ELE) qu’à l’Épreuve Sur Dossier (ESD). aucune copie de thème ou de version n’obtiendra une note satisfaisante à partir du moment où elle contient des fautes de morphologie verbale. Aucun candidat ne peut prétendre s’atteler à la préparation des épreuves orales à la dernière minute après les résultats de l’admissibilité. Bref. Tenant compte du fait que les épreuves orales ne comportent pas de programme. des barbarismes et des solécismes. Michel HERNANDEZ pour le thème (p. soutenances. eu égard aux différences existantes entre la langue-source et la langue-cible. présents et futurs sur les attentes des correcteurs en matière de traduction. Que leurs rédacteurs soient ici très chaleureusement remerciés pour leur bienveillante et précieuse collaboration. Chacune valant pour un tiers de la note globale sur 180 points. 74) – informeront très précisément les candidats passés. aucun candidat ne peut s’attendre à faire une bonne traduction s’il n’a pas une compétence lexicale suffisante pour lui éviter de commettre des barbarismes . préjugeant ainsi de son admissibilité. Les oublis de traduction d’un mot. puisque l’oral s’évalue ainsi sur 120 points contre 60 points pour l’écrit. Dans l’une comme dans l’autre épreuve. Épreuve en langue étrangère (coeff. essai) et provenir de tout endroit de l’aire hispanophone. 20 . la richesse du lexique. et de la possibilité de consulter un dictionnaire espagnol unilingue (DRAE ou Casares). ce qui fait que les candidats sont assurés d’un traitement absolument égalitaire. etc. qui est très vaste comme chacun sait. la morphologie verbale. communiquer c’est aussi intéresser son auditoire). vient apporter des compléments d’information facilitant la compréhension du document principal (cette année. ont sous les yeux des consignes claires et précises concernant les attentes du jury pour les prestations de chacun des candidats. photo). Quel que soit son support. Un jury attentif. le candidat dispose d’un temps de préparation de 3h. Ceux-ci sont donc tous jugés à la même aune. Ce n’est pas parce que l’on parle couramment le français ou l’espagnol que l’on a droit automatiquement à plus de 10/20 pour la partie linguistique de l’épreuve. la langue compte pour un tiers dans la notation. parfois un troisième. l’audibilité. d’iconographie (peinture. l’élocution. de civilisation. qui officient lors des épreuves orales. s’agissant de documents audio-visuels). dans la rue ou en compagnie d’amis. deux sujets seulement proposaient trois documents). Pour avoir ignoré ce qui relève apparemment du sens commun (communiquer c’est faire passer un message. mais on ne demande pas au candidat de s’exprimer comme dans son environnement quotidien au milieu de sa famille. car des grilles d’évaluation et des barèmes de répartition des points sont mis au point quotidiennement pour chaque sujet d’oral par des commissions de préparation et d’évaluation. Savoir communiquer est le précepte clé à respecter et c’est un précepte qui s’applique dans tous les domaines de la personnalité du futur enseignant : depuis la tenue vestimentaire jusqu’à l’expression orale en passant par la gestuelle. A. théâtre. pour procéder à l’analyse d’un document authentique de la culture hispanique. Trop de candidats s’étonnent de récolter des notes d’oral catastrophiques qui sont le plus souvent motivées par le fait qu’ils oublient d’adapter leur expression au niveau d’exigence du concours. Il est clair que les quatre-vingt dix membres des trente commissions d’interrogation. Face à un sujet de littérature. s’inscrire dans tout type de genre littéraire (poésie.recrutement doit avoir appris à s’exprimer de manière magistrale devant un auditoire. exigeant et compétent est là pour évaluer la langue du candidat en tenant compte de multiples critères – établis sur une grille qui s’applique de façon identique à tous les candidats – qui vont depuis la phonétique jusqu’à la communicabilité en passant par la syntaxe. 3) Aucune maîtrise de l’épreuve d’analyse de document en langue étrangère n’est possible si le candidat n’a pas consacré les efforts nécessaires à ce type d’exercice pendant son cursus d’étudiant. ou de cinéma (depuis cette dernière session). la réussite à cette épreuve ne doit rien au hasard : le jury évalue à la fois les savoirs culturels et les facultés expressives du candidat. trop de candidats « passent » maladroitement à côté des épreuves orales. du Moyen Âge à nos jours (ou y faire référence. Là aussi. etc. le document peut émaner de toute époque. le maintien. la facilité à s’exprimer. Un second document. gravure. roman. etc. Celle-ci doit donc être non seulement correcte et académique. La qualité de la langue comptant pour un tiers de la note (20/60). 86) le rapport spécifique sur cette épreuve. On lira (p. des rencontres. puis de l’explication dite des « faits de langue » (10 mn) qui a lieu pour sa part en français. elle aussi. La langue est évaluée à hauteur d’un tiers de la note globale (20/60). c’est au quotidien que les efforts sont à fournir. 3) L’Épreuve préprofessionnelle sur dossier. 21 . mais également châtiée et se trouver dans le juste registre d’une interrogation d’un concours de recrutement pour l’enseignement. en indiquera la structure et détaillera son analyse sous la forme qui lui convient : explication de texte linéaire ou commentaire composé. 158). 94). du coefficient 3. toujours en espagnol. Annexe II de ce rapport. Épreuve préprofessionnelle sur dossier (coeff. le candidat signalera son axe de lecture du document principal. 99). Mme Françoise HEITZ les prolonge avec discernement à propos des sujets audio-visuels qui entraient pour la première fois dans cette épreuve (p. Les candidats qui ont eu soin – au cours de leurs années de formation – de s’immerger dans les bains linguistiques et culturels appropriés sauront sans difficulté faire état des compétences propres à les distinguer. sans oublier de lire le passage indiqué dans l’énoncé du sujet ni de résumer à la fin de son explication – dans une brève conclusion – les principaux éléments de son étude. les sujets ESD sont diffusés rapidement à tous les publics. mais le fait d’être francophone ne signifie pas pour autant que la note de langue sera élevée. Devenir professeur de langue vivante (espagnol) requiert de la part du candidat un souci constant de perfectionnement de la façon de s’exprimer . dissertation ou la traduction . des séjours à l’étranger. B. mais aussi d’évaluer leurs capacités d’analyse et leur faculté d’adaptation à tout type de document. grâce à la mise en ligne par les services informatiques du ministère (cf.L’exposé du candidat (maximum 25 mn). Tous les ans dorénavant. c’est dire combien elle pèse pour l’admission définitive. Le document d’appoint ne sera pas négligé et il conviendra d’expliquer les raisons de sa présence et d’établir les liens qui l’unissent au document principal. p. est dotée. Cette épreuve orale à partir de documents authentiques a pour objectif d’apprécier l’aisance expressive des candidats dans la langue étrangère. Après une présentation des documents. des voyages. en langue espagnole. Nous les remercions toutes les trois pour leur précieuse collaboration. rédigé par Mme Marie-Madeleine GLADIEU dont les recommandations avisées seront d’un grand secours pour les futurs candidats. Il va sans dire qu’un tel exercice requiert une solide culture acquise au fil des études. l’évaluation des compétences langagières à l’oral acquiert le même poids dans la note finale que chacune des épreuves écrites : commentaire. sous prétexte qu’elle se déroule en français. et Mme Mónica CASTILLO-LLUCH complète le tableau de cette épreuve par des conseils judicieux pour ce qui a trait à l’explication dite de « faits de langue » (p. Trop de candidats ne font pas suffisamment attention à la qualité de la communication et à la qualité de la langue utilisée. est suivi d’un entretien avec le jury (maximum 25 mn). Elle a donc la même importance que l’épreuve en langue étrangère et il est hors de propos de la mésestimer. c’est jour après jour que l’on s’efforcera d’améliorer sa maîtrise de la langue. dite communément Étude sur dossier (ESD). des lectures. civiques. De la même manière. ce thème est identifiable dans les différents programmes édités à l’usage des enseignants. géographie. centrés autour d’un thème identique qu’il lui appartient de découvrir et de déclarer. de manière circonstanciée et à partir de l’analyse précédemment réalisée. Nice. 106) donnera tous les détails à propos des sujets soumis aux candidats à la session 2008. et c’est au candidat de découvrir quels phénomènes linguistiques entrent en jeu dans ces documents. 30 mn d’exposé. autrement dit sa fibre didactique. il est préférable de cibler l’objectif primordial afin de réfléchir en profondeur à la manière didactique de le mettre à profit dans la transmission des connaissances et dans l’éveil des consciences. etc. Mais plutôt que de les citer tous (chose vaine et inefficace). Elles orientent le candidat vers une réflexion de type didactique lui demandant de réfléchir en profondeur. Fréquemment appelé « axe fédérateur ». Ces questions sont des ouvertures sur des procédés d’utilisation des documents. le 1 septembre 2008 er Christian BOUZY Président du Jury du CAPES externe / CAFEP d’espagnol ***** 22 . discernables.Chaque candidat est donc maintenant parfaitement informé des attentes du jury à propos de cette épreuve de didactique théorique. Il lui appartiendra donc de modeler cette matière avec ses compétences de tout type. Didier CORDEROT (p. Un futur professeur de langue vivante se doit d’être conscient qu’il ne se trouvera pas au milieu de ses élèves seulement pour les instruire mais aussi pour les éduquer. il vaut mieux en cerner trois ou quatre fondamentaux pour développer plus avant le bénéfice que l’on peut en tirer. au cours de laquelle il ne saurait être question de simuler une situation pédagogique. L’énoncé du sujet est simple : après avoir identifié les documents présentés. elle est préprofessionnelle. ce qui implique que tout candidat a pris connaissance auparavant de ces programmes. peinture. le candidat est invité à en proposer brièvement un bilan d’analyse puis à répondre à quatre questions d’ordre didactique. Cette épreuve (2h de préparation. L’excellent rapport spécifique de M. Sa matière sera le monde hispanique sous tous ses aspects : langue. etc. la finalité essentielle est celle de l’acquisition linguistique. culture. Il s’agit essentiellement d’une épreuve de réflexion à propos de la manière d’aborder certains thèmes qui figurent dans les programmes de l’enseignement de la langue vivante espagnole. plutôt que d’établir une liste péremptoire de tous les objectifs culturels. sur pourquoi et comment ces documents peuvent servir dans une classe déterminée qu’il appartient au candidat de révéler et de justifier. histoire. Comme son nom l’indique. culturels ou autres. Certes. elles ne demandent pas d’établir systématiquement des catalogues de faits linguistiques. afin de la rendre accessible à la compréhension et à la sensibilité d’adolescents et de jeunes de 12 à 18 ans. 30 mn de reprise) propose à la réflexion du candidat deux à trois documents de nature différente. eu égard au programme de cette classe. Le point y est fait de manière très circonstanciée et avec beaucoup de sagacité sur les attentes du jury en ce qui concerne l’épreuve préprofessionnelle sur dossier. littérature. c’est-à-dire qu’elle a pour finalité primordiale de tester la sensibilité de futur enseignant du candidat.. 50/20 (en moyenne coefficientée : 16. NV) Nombre de candidats admissibles : 87 Soit : 27.47/60) Rappel Nombre de postes : Barre d' admissibilité : 365 06.12% des inscrits Le nombre de candidats non éliminés correspond aux candidats n' ayant pas eu de note éliminatoire (AB.36% des non éliminés Moyenne portant sur le total des épreuves de l' admissibilité Moyenne des candidats non éliminés : Moyenne des candidats admissibles : 04.49/60) 08.16/20 (en moyenne coefficientée : 15.00/20 (en moyenne coefficientée : 18.89% des inscrits Le nombre de candidats non éliminés correspond aux candidats n' ayant pas eu de note éliminatoire (AB.BILAN DE L’ADMISSIBILITÉ Bilan de l' admissibilité CAPES EXTERNE Nombre de candidats inscrits : 3192 Nombre de candidats non éliminés : 2270 Soit : 71.00/60) (Total des coefficients des épreuves d' admissibilité : 3) Bilan de l' admissibilité CAFEP/CAPES-PRIVÉ Nombre de candidats inscrits : 540 Nombre de candidats non éliminés : 318 Soit : 58.23/20 (en moyenne coefficientée : 12.00. 00.16/20 (en moyenne coefficientée : 24.28/20 (en moyenne coefficientée : 21. CB. 00. NV) Nombre de candidats admissibles : 830 Soit : 36.56% des non éliminés Moyenne portant sur le total des épreuves de l' admissibilité Moyenne des candidats non éliminés : Moyenne des candidats admissibles : 05.68/60) 07.00.84/60) Rappel Nombre de postes : Barre d' admissibilité : 50 05.50/60) (Total des coefficients des épreuves d' admissibilité : 3) ***** 23 . CB. 75/180) Bilan de l' admission CAFEP CAPES-PRIVE Nombre de candidats admissibles : Nombre de candidats non éliminés : Nombre de candidats admis sur liste principale : 87 83 31 Soit : 95.BILAN DE L’ADMISSION Bilan de l' admission CAPES EXTERNE Nombre de candidats admissibles : Nombre de candidats non éliminés : Nombre de candidats admis sur liste principale : 833 800 365 Soit : 96.48/180) Moyenne portant sur le total des épreuves de l' admission Moyenne des candidats non éliminés : Moyenne des candidats admis : 08.26/20 (en moyenne coefficientée : 49.39/180) 11.41/20 (en moyenne coefficientée : 93.56/120) 11.73/180) Moyenne portant sur le total des épreuves de l' admission Moyenne des candidats non éliminés : Moyenne des candidats admis : 08.25/180) ***** 24 .17/20 (en moyenne coefficientée : 67.42/20 (en moyenne coefficientée : 75.25/20 (en moyenne coefficientée : 74.29/20 (en moyenne coefficientée : 74.84/120) Rappel Nombre de postes proposés : Barre de la liste principale : 50 08.02/180) Rappel Nombre de postes proposés : Barre de la liste principale : 365 08.40/20 (en moyenne coefficientée : 50. Moyenne portant sur le total général (total de l' admissibilité + total de l' admission) Moyenne des candidats non éliminés : Moyenne des candidats admis : 08.57/180) 10.31/20 (en moyenne coefficientée : 67.43/180) 10.63 % des non éliminés.27/20 (en moyenne coefficientée : 92.94/20 en moyenne coefficientée : 71.04 % des admissibles. Soit : 45.40 % des admissibles Soit : 37.35 % des non éliminés Moyenne portant sur le total général (total de l' admissibilité + total de l' admission) Moyenne des candidats non éliminés : Moyenne des candidats admis : 07. enseignement public Enseignant titulaire du MEN Non enseignant titulaire du MEN Agent non titulaire du MEN Enseignant enseignement privé Agent fonction publique autres ministères Agent fonction publique territoriale Agent fonction publique hospitalière Hors fonction publique / sans emploi Agent du MEN.ADMISSIBILITÉ CAPES : RÉPARTITION PAR PROFIL-TYPE Profession Élève IUFM Ière année Étudiant Stagiaire IUFM ou COP stagiaire Stagiaire situation. sous contrat droit privé Inscrits 1396 548 2 1 33 5 781 4 46 8 1 363 4 Présents 1311 383 0 1 9 3 509 2 27 5 0 176 1 Admissibles 526 116 0 0 2 1 128 0 5 2 0 50 0 ADMISSION CAPES : RÉPARTITION PAR PROFIL-TYPE Profession Admissibles 526 3 116 1 2 1 6 1 38 1 1 1 1 1 2 2 1 1 11 5 4 18 83 6 1 Présents 512 0 109 1 2 1 6 1 38 1 1 1 1 1 2 2 1 1 10 5 3 17 78 6 1 Admis 253 0 43 0 1 0 2 1 17 0 0 1 0 1 1 0 1 1 4 1 1 3 31 2 1 Élève IUFM Ière année Élève École Normale Supérieure Étudiant hors IUFM Agriculteur Artisan / Commerçant Profession libérale Salariés secteur tertiaire Salariés secteur industriel Sans emploi Formateur secteur privé Personnel administratif et technique du MEN Personnel enseignant titulaire fonction publique Personnel enseignant non titulaire fonction publique Enseignant non titulaire établissement scolaire étranger Personnel fonction publique Personnel fonction territoriale Agrégé Professeur des écoles Vacataire du Second Degré Vacataire de l’Enseignement Supérieur Maître-Auxiliaire Contractuel Second Degré Assistant d’éducation Surveillant d’externat Contractuel Enseignement Supérieur ***** 25 . ADMISSIBILITÉ CAPES : RÉPARTITION PAR ACADÉMIE Académie AIX-MARSEILLE AMIENS BESANCON BORDEAUX CAEN CLERMONT-FERRAND DIJON GRENOBLE LILLE LIMOGES LYON MONTPELLIER NANCY-METZ NANTES NICE POITIERS REIMS RENNES STRASBOURG TOULOUSE ORLÉANS-TOURS ROUEN CORSE LA RÉUNION LA MARTINIQUE LA GUADELOUPE GUYANE POLYNÉSIE FRANÇAISE PARIS / VERSAILLES / CRÉTEIL Inscrits 153 66 35 242 70 41 78 69 218 46 170 199 87 122 103 62 49 161 39 179 115 88 9 104 61 32 7 14 573 Présents 117 55 28 192 52 35 64 47 157 39 136 143 74 103 74 46 40 131 30 148 92 68 6 70 46 9 3 8 414 Admissibles 31 13 10 76 15 14 28 10 52 13 50 41 16 36 13 11 9 60 10 65 24 32 2 29 16 0 0 2 152 ***** 26 . ADMISSION CAPES : RÉPARTITION PAR ACADÉMIE Académie AIX-MARSEILLE AMIENS BESANCON BORDEAUX CAEN CLERMONT-FERRAND DIJON GRENOBLE LILLE LIMOGES LYON MONTPELLIER NANCY-METZ NANTES NICE ORLÉANS-TOURS POITIERS REIMS RENNES ROUEN STRASBOURG TOULOUSE CORSE LA RÉUNION LA MARTINIQUE POLYNÉSIE FRANÇAISE PARIS / VERSAILLES / CRÉTEIL Admissibles 31 13 10 76 15 14 28 10 52 13 51 41 17 36 13 24 11 9 60 32 10 65 2 29 16 2 153 Présents 30 12 10 76 15 13 26 10 52 12 49 38 16 31 13 23 11 9 57 31 9 62 2 29 16 2 147 Admis 15 4 5 40 5 8 15 5 26 4 27 17 6 13 5 13 5 4 20 9 5 30 2 10 6 1 65 ***** 27 . RAPPORT SUR LE COMMENTAIRE EN LANGUE ÉTRANGÈRE I. / ) + ( 0 1 % * 1 " ' " ! ) " ! " * 4 " ! " 4 ! " ! ! " ! " ! " ! ' 28 ! # * # ! " ! " " " * 1 * ! " ! " 2 . 2 ( " & 3 # . ' ! .# ! ! 5 . & / " " 5 ( ! " ." # 6 " * ! " " ! " ! " " ! # 7 . Le sujet ! " $ " # % ! ! ' ) ! ) ! ! ! # / 0 " / *" / " " !! ! ! ! " ( & ! * ! ! " ! # ! # ! ) ! + . / " . 7: C 3* ! " 6 * * ! # * $ ! " # ! # < ! D$ D< ! * 6 $ ! # 6 $ ! *< " " " C * : > ! " 6 <: & 29 .@AA%A$ $ " * 3 % * = ! > ' & +7 8B + A C / $ ! 26 C # 5: C. ) " " # * # * % * = " ' ! ! ! - ? ." ' ! * ' ! +5 8+ # * " ! * 7 ( ! " 9 ! ) 3 " ! * ! ! <= (. > 6 * ! ! " " <& " ! ' (( : . 3 ? ( ! 6 $ . : . la moyenne générale de l’épreuve pour tous les candidats est de 4. On remarquera le très faible niveau de la moyenne générale : 03. mais les moyennes sont parfois trompeuses.II. alors que celle des 87 candidats admissibles est de 06.24/20.38/20. La répartition des notes s’effectue de la manière suivante : Notes Candidats ayant composé Candidats admissibles <1 57 1 >= 1 et < 2 60 2 >= 2 et < 3 41 2 >= 3 et < 4 52 9 >= 4 et < 5 46 13 >= 5 et < 6 24 11 >= 6 et < 7 26 17 >= 7 et < 8 13 8 >= 8 et < 9 12 12 >= 9 et < 10 4 4 >= 10 et < 11 2 2 >= 11 et < 12 3 3 >= 12 et < 13 1 1 >= 13 et < 14 2 2 30 . sur tous les candidats ayant composé (777 candidats inscrits étaient absents à cette épreuve) et sur les candidats admissibles. 343 candidats ont composé sur les 540 inscrits (197 absents). s’effectue de la manière suivante : Notes Candidats ayant composé Candidats admissibles <1 290 2 >= 1 et < 2 380 15 >= 2 et < 3 320 29 >= 3 et < 4 341 79 >= 4 et < 5 276 84 >= 5 et < 6 177 89 >= 6 et < 7 187 135 >= 7 et < 8 137 117 >= 8 et < 9 90 74 >= 9 et < 10 70 67 >= 10 et < 11 59 56 >= 11 et < 12 33 32 >= 12 et < 13 25 24 >= 13 et < 14 17 17 >= 14 et < 15 4 4 >= 15 et < 16 1 1 >= 16 et < 17 3 3 >= 17 et < 18 2 2 Pour le CAFEP. alors que la moyenne des candidats admissibles est de 8.01/20.31/20. Ainsi faut-il savoir que les notes des admissibles s’échelonnent de 01/20 à 17/20. Résultats commentés Pour le CAPES. Hélas oui ! on peut être admissible aux épreuves orales du CAPES d’espagnol avec la note de 01/20 en commentaire de texte… c’est sans commentaire !!! La répartition des notes. ce qui entraînait des contresens à propos des positions idéologiques de la dirigeante communiste.. social. est rapport entre le locuteur ou émetteur et le destinataire). religieux. Le candidat répond. de dégager la relation dialectique qu' entretient avec le moment historique. philosophique. il en va tout autrement avec le document dit de civilisation et il importe. délié du contexte historique. le « style » en général. en économie. Ainsi. concepts dont le sens peut évoluer selon l' époque. Remarques générales L' approche d' document de civilisation est complexe car à son aspect « historique » s' un ajoute la dimension « littéraire » (rapport 1996. 67). Nous proposerons plus loin un corrigé détaillé du sujet proposé pour la session 2008 et des pistes de réflexion sur la problématique soulevée par chacune des quatre questions. car le questionnaire renvoie souvent aux « courants d' idées » ou aux « guerres d' idées ». Tenez compte des omissions volontaires ou involontaires. par ailleurs. rythme. Gardez-vous donc des digressions trop longues. Elles lui fournissent un cadre pour la compréhension du texte. culturel qui l' vu naître. une question est réservée à la forme (procédés stylistiques. social ou scientifique. de la correspondance ou non entre événement historique et période de l' écriture.). de définir certains concepts de base en politique. de façon argumentée et pertinente. car un commentaire de civilisation n' pas est une question de cours ! Toutefois. aux questions qui lui sont posées. Il est bien sûr recommandé de lire le plus grand nombre possible de documents en relation avec la période étudiée. ce qui prouve la différence parfois ténue entre document de civilisation et texte littéraire. en espagnol. Comme le texte proposé est évidemment élaboré et de qualité. Conseils méthodologiques Les observations qui vont suivre ont pour objectif de rappeler la nature de l’exercice du commentaire et de mettre en perspective les attentes du jury. si le texte littéraire peut être. Il est donc nécessaire de préciser la nature du document et de le contextualiser si la question ne vous est pas posée. une bonne connaissance du contexte historique et socioculturel ne s' improvise pas . A. Il faut être capable. p. S' est vrai qu' document de civilisation est porteur il un d' réflexion à caractère essentiellement historique. pour le candia dat.. social et culturel dans il lequel il s' inscrit. la réponse 31 . certaines lectures sont vivement conseillées comme celles des « Histoires de la pensée ». Cependant.III. Une note du Bulletin Officiel de l’Éducation Nationale de mai 2000 présente cette épreuve comme un exercice « scolaire » à la fois très codifié et vague : « Le texte du commentaire est choisi dans le programme du concours. le commentaire du texte de Dolores Ibárruri a donné trop souvent lieu à des confusions entre « mouvement féministe » et « organisation féminine ». Le jury invite ainsi le candidat à construire. de la façon dont certains événements peuvent être déformés. effets rhétoriques. Ces questions orientent sa réflexion personnelle. parfois. une c' aussi un texte qui repose sur une forme littéraire (stratégie lexicale. Il vous faut lire très attentivement le texte proposé et vous attacher à bien comprendre son sens littéral. elles accompagnent le texte et guident la réflexion. Lecture. généralement. L’identification du texte constitue une autre étape décisive de cet exercice. il faut veiller à ne pas perdre de vue la question posée. URSS. les transitions afin de dégager les principaux mouvements. éventuellement les procédés stylistiques (voir question 2) ou les stratégies discursives (voir question 3). il était fondamental de replacer la date de juin 1947 dans la chronologie de la question (18681978) et de comprendre qu’elle renvoyait à la situation intérieure de l’Espagne – isolement. – l' analyse du contenu par rapport à des orientations historiques. voire indispensable. on ne peut construire un commentaire pertinent. lieux) est encore trop souvent sous-exploité par les candidats alors qu’il représente une source d’information précieuse. dates. Cette étude approfondie devrait faciliter le repérage des idées fédératrices et des caractéristiques essentielles du document. B. le style. Sans compréhension préalable. Pour le discours proposé cette année. une autre question invite le candidat à dépasser le cadre du texte et l' incite à faire appel à des connaissances extérieures dans la mesure où celles-ci éclairent et mettent en perspective le passage. etc. elles abordent – mais ce n' pas immuable – trois rubriques citées dans l' est ouvrage Expliquer la civilisation hispanique dirigé par Claude Le Bigot : – la structure et l' argumentation . Lorsqu’une question comporte plusieurs volets. En outre. le ton. Recherchez sa composition. Amérique Latine). N° 20. les mots-clés. idéologiques. On pourrait ajouter que. Ces connaissances offrent au candidat la possibilité d' exercer son esprit critique face à un texte qui ne dit pas tout ou bien qui déforme. Analysez soigneusement chaque question et examinez à nouveau le texte en fonction de ce qui vous a été demandé. 2. chacune des questions séparément » (BOEN. les intentions de l’auteur. Dans la plupart des cas. 3. Étapes préalables à la rédaction du commentaire dirigé de civilisation 1. sa finalité. sa structure. Identification. 25 mai 2000). autarcie. Toute interrogation suggère et « dirige » implicitement votre réflexion. ses sous-entendus. dans l' il ordre qu' aura explicitement il choisi. – la rhétorique ou la stylistique du passage. cependant. dissimule. veillez à traiter les différents aspects soumis à votre réflexion. répression menée par le régime franquiste contre les opposants – mais également à un contexte politique international : exil des républicains (Europe. présente les faits de façon tendancieuse . déterminer sa nature. . Le paratexte (noms. le repérage du discours de propagande facilitait grandement la réponse à la deuxième question. pour contextualiser le document. Le candidat peut traiter. guerre froide et reconstruction du Parti Communiste. sa progression. 32 . Analyse des questions. philosophiques.qu' fournira à chacune des questions. Tout énoncé de sujet de commentaire dirigé se structure en trois ou quatre questions formulées en espagnol . Organisation. Les tournures familières. Rappelons que le commentaire dirigé est une épreuve en espagnol et que la langue tient une place importante dans la notation car l’objectif du concours est de recruter les futurs 33 . La présentation et l' expression 1. de limiter vos phrases à une proposition principale suivie d' ou deux proposition(s) subordonnée(s). Méthode. pédantes ou à la mode sont également à proscrire. Style. Rédaction. la rédaction d' plan détaillé (style télégraphique) pour chaque question un s' impose. Chaque réponse doit reposer sur une argumentation qui peut être éclairée par des connaissances extérieures. les énumérations avec tirets. en revanche. les surcharges qui rendent plus ingrate la correction. il est fortement recommandé de ne pas modifier l' ordre des questions. Les phrases doivent être entièrement élaborées : le style télégraphique. Organisez votre travail en fonction du temps qui vous est imparti.4. les phrases nominales. Les rapports des différents jurys insistent sur la nécessité de répondre directement aux questions. 2. en veillant à éviter les déséquilibres. En outre. y compris le point-virgule et les deux points. En raison de la durée de l’épreuve. 4. n' hésitez pas à aller à la ligne chaque fois que vous abordez un nouveau point : à chaque paragraphe correspond une idée différente. Rédigez lisiblement. ce qui a été souvent le cas cette année entre les questions 2 et 3. évitez les ratures. le questionnaire respecte en effet le plus souvent la logique et la progression argumentative du texte. 5. ils peuvent entraîner des redites dans la suite de votre développement. car elle implique un travail de sélection. pour plus de clarté et de simplicité. les tournures elliptiques. Correction de la langue. La dernière question ne doit pas être négligée. surtout dans le cas du document de civilisation. Utilisez à bon escient tous les signes de ponctuation. 27-28). Afin de faciliter la lecture de votre travail. Employez un lexique riche. mais numérotez-les et sautez plusieurs lignes entre chaque réponse. Clarté. Ne recopiez pas les questions. Rédaction. Vous pouvez lire à ce sujet les remarques faites dans le rapport de 2005 à propos de la correction de la langue (p. sans faire d' introduction générale ni de transitions . 5. Les phrases doivent être correctes grammaticalement et lexicalement. même si le texte officiel n' écarte pas cette possibilité . en particulier entre la première question – que l' a tendance à on privilégier – et les suivantes. Choisissez avec pertinence des citations afin d' illustrer votre propos et de prouver vos affirmations. 6. les flèches et les tableaux ne sont absolument pas de mise dans ce type d' épreuve. N' oubliez pas que vous allez rédiger directement ou presque et il semble bon. d’organisation et de hiérarchisation et elle ne doit en aucun cas servir de prétexte au déballage d’un cours mémorisé et récité sans lien direct avec les questions. Ces déséquilibres sont d' autant plus risqués que le barème de notation est variable. il faut éviter de rédiger un brouillon . Une copie dont l’écriture est trop serrée ou la présentation trop compacte ne prédispose pas favorablement le correcteur. Par ailleurs. Ponctuation. C. une 3. les abréviations. il ne vous est pas non plus demandé de donner une réponse globale. nuancé et varié. c' agit est-à-dire de confronter la singularité d' texte à la problématique ou au thème global dans lequel il s' un intègre : le candidat doit exercer son esprit critique face à un document. Si une question vous incite à établir des rapports avec un des aspects de la question au programme. *manifestió. partez toujours du passage proposé pour mieux le relier au contexte dans lequel il s' inscrit et dont il tire sa portée et son sens. les erreurs grammaticales diverses (*a la línea. *quedarse a casa. de rencontrer le texte. *así que pour así como. etc. *femenista. par le jeu des questions. et à travers ce texte l' auteur qui souhaite agir sur le lecteur. *eran del lado de. *renega. une façon différente de redire le texte. Il s’agit là aussi d’une tentation insidieuse à laquelle succombent trop de candidats. il fournit les réponses aux questions qui doivent se construire autour de quelques termes mis en relation . *La Pasionaría. éclairer. *producieron. *el femenismo. *láica. Si vous faites des digressions. *númerosos. *patría.). Méfiez-vous du plaquage intempestif de connaissances ou de l' érudition pour l' érudition. *en el principio. *correspondría.enseignants d’espagnol. *adherió. etc. *los oposantes. *hizó). *la Phalange. *la dernera parte. À lui seul. *la organisación. etc. *la imágen.). il va de soi qu’une lecture superficielle conduit à des digressions. *hacer el bilan. Les connaissances ne suffisent pas lorsqu’elles sont exprimées dans une langue rédhibitoire. un minimum de culture s' avère indispensable. *es posible de. voire à des hors sujet regrettables. Posez-vous toujours les questions : par quels moyens ? pourquoi ? 3. *el autarcismo. *la provenancia. *el comprometimiento. qu' ne doit pas il prendre au pied de la lettre. les fautes d’accentuation (*la misería. *parafo. D. etc. notamment de civilisation. Il s' ensuite de l’exploiter en fonction du document à commenter. La rédaction Vous devez impérativement éviter trois écueils : le hors sujet. Hors sujet. nuancer la démonstration . ce n’est pas une analyse ni un commentaire. *tardivo. Le plaquage. *Clara Campomor. La paraphrase est un « énoncé parallèle ». *ser encarcelado). la paraphrase et le plaquage de connaissances. on vous demande. les confusions systématiques entre ser et estar (*es prohibido. 34 .) ou encore l’orthographe des noms propres ou des collectifs féminins pourtant étudiés tout au long de la préparation au concours (*Pilar Primo de Ribera. *el anarchismo. 1. Seul importe le texte proposé. elles ne peuvent en aucun cas se substituer à l' analyse du texte. qu' elles soient toujours limitées. or. les concordances des temps. les barbarismes lexicaux portant sur les termes les plus élémentaires et courants (*la dictatura. Si l’on n' attend pas du candidat des connaissances pointues. certaines erreurs ont été lourdement sanctionnées par les correcteurs telles que les fautes verbales (*conducieron. 2. contrôlées et pertinentes. *Dolores Ibaruri/Ibarrurí. La définition des parallèles est de ne jamais se rencontrer . *el dictator. Le texte devient alors prétexte à un déballage intempestif d’idées plus ou moins bien assimilées.). Cette année. *Concepción Arrenal. adapter vos réponses en fonction du texte et du questionnaire. Vos connaissances doivent donc servir à étayer. alors que vous devez choisir. La paraphrase. elles sont pénalisantes dès lors qu’elles illustrent simplement votre propos. détachez la citation du corps du texte. notamment si celle-ci émane d’une personnalité de premier plan. il n’était nullement question de se lancer dans un développement sur les prémisses de la Guerre civile ni dans des digressions sur le régime franquisme . Les citations longues sont rarement opportunes et vous conduisent souvent à la paraphrase ou à une sorte de « collage » qui se substitue à l’analyse personnelle. Toute citation doit être explicitée. Pour que les citations soient efficaces. nous proposons. à la ponctuation et à la cohérence des phrases. IV. F. trace usted el contexto histórico en que Dolores Ibárruri pronunció este discurso. ceci est réservé aux titres des ouvrages. avant ou après sa claire transcription. ¿A qué público se dirige Dolores Ibárruri. accentuation). 1) Refiriéndolo a la vida política en general y al movimiento feminista en particular. à titre indicatif. En raison de l’étendue de la période concernée par la question « Femmes et démocratie. comme cela pouvait être le cas pour la question sur les femmes. à moins que celle-ci ne soit particulièrement brève . il ne faut pas les multiplier . Afin de clarifier les attentes du jury. Une analyse plus rigoureuse des intitulés aurait ainsi permis de comprendre que les questions 1 et 4 faisaient directement référence à des notions en prise directe avec l’histoire politique et l’histoire du genre alors que les questions 2 et 3 demandaient une maîtrise solide des outils d’analyse textuelle afin de dégager les stratégies discursives de Dolores Ibárruri et son prosélytisme. La relecture finale Prévoyez le temps suffisant à cette relecture (10 minutes environ) en portant une attention particulière à la correction grammaticale (verbes. la sélection des informations était un préalable indispensable pour éviter toute dérive vers le hors sujet. Il est pertinent de mentionner l’auteur de la citation. y cuál es el objetivo de su intervención? Pour la question 1. Éléments de réponse aux questions du commentaire Afin de fournir aux candidats de la session 2009 des éléments de réponse. sans rien apporter de plus à la démonstration. Pour cette raison.E. le jury a sanctionné les énumé- 35 . Les citations Citez clairement. prépositions. n' oubliez pas les guillemets. de sorte à éclairer l’enjeu de cette allocution de 1947 depuis la capitale française. Ne soulignez pas les phrases qui vous semblent importantes. Les Espagnoles dans l’espace public (1868-1978) ». il suffisait de rappeler les principaux événements ayant conduit La Pasionaria vers l’exil. des pistes de réflexion sur le texte proposé. Compte tenu de la densité des questions. les réponses en espagnol sont précédées de quelques conseils méthodologiques en français et en italique. il convenait de bien définir les concepts et surtout de les hiérarchiser afin de délimiter le champ de la réponse. Elle doit s' insérer logiquement dans le commentaire grâce à une articulation grammaticalement correcte. hace falta recordar primero el contexto general. Le texte et le paratexte permettaient de déduire que cette allocution pouvait aussi bien s’adresser aux Françaises qu’aux Espagnoles exilées à Paris . Victoria Kent (diputada por Izquierda Republicana) o Dolores Ibárruri (diputada por el Partido Comunista).rations « catalogue » des mouvements féminins ou féministes qui ont vu le jour depuis 1868 . Dolores Ibárruri a rejoint Paris d’où elle prononce le discours proposé ici. que le discours de Pasionaria a été prononcé dans un contexte politique perturbé. refondation de la Agrupación de Mujeres Antifascistas (AMA fondée en 1933 par Dolores Ibárruri) est la seule organisation de femmes encore active en exil. la Unión de Mujeres Antifascistas Españolas. la question invite les candidats à mettre ce discours en relation avec les mouvements féministes. Nos situamos en Francia. Para entender la especificidad de esta organización. diputada en Cortes durante la Segunda República. México. Secretaria General del PCE desde 1942 y presidenta del mismo a partir de 1960. En Espagne. il a valorisé en revanche les commentaires pertinents sur la Unión de Mujeres Antifascistas Españolas. il n’était pas seulement destiné à des femmes engagées dans la lutte contre le fascisme puisque l’objectif de l’oratrice est ici de convaincre les « amas de casa » qu’elles ont un rôle à jouer hors de l’espace privé et la propagande communiste affleure à plusieurs moments. La represión sistemática contra los “rojos” (a raíz de la promulgación de la Ley de Responsabilidades Políticas en 1939) desembocó en el exilio masivo de la población civil y de los principales líderes antifascistas. Margarita Nelken (diputada por el Partido Socialista). l’instauration de la dictature du général Franco et la répression qui l’a suivie ont contraint les représentants des forces de gauche. Francia. dans un premier temps. La réflexion sur ce destinataire a donné lieu à des réponses frileuses (grosso modo. il vise à mobiliser un auditoire féminin afin de l’inciter à participer à la restructuration du Parti Communiste depuis « l’extérieur ». feudo de los republicanos españoles a partir de la Guerra Civil y tras la institucionalización de la dictadura del general Francisco Franco en 1939. destacada líder obrera. Il s’agissait de souligner qu’en 1947. pronuncia en París con motivo de la celebración del Consejo de Unión de Mujeres Antifascistas (UMAE). Enfin la troisième partie de la question concerne le public destinataire de ce discours et l’objectif de La Pasionaria. Il ne s’agissait en aucun cas de s’attarder longuement sur la biographie de l’oratrice (question 3) mais de sélectionner quelques éléments significatifs de son parcours en tant que militante communiste et femme et d’insister sur le fait que ce discours d’exil aborde un thème plus large que celui de la condition des femmes espagnoles. Cette question « multiple » permet de rappeler. Après un séjour en Union Soviétique. Estados Unidos o la 36 . Este texto es un discurso de junio de 1947 que Dolores Ibárruri. à prendre le chemin de l’exil. Dans un deuxième temps. le discours s’adresse à tout le monde) ou très vagues (« las mujeres »). entre ellos hombres y mujeres relevantes de la Segunda República como Federica Montseny (anarquista y Ministro de Sanidad en 1936). Dans le contexte de la Guerre froide. hommes et femmes confondus. Sin embargo el estatuto de exiliadas no significó el abandono del compromiso político de estas mujeres puesto que desde el extranjero. Cette constatation pouvait déboucher sur un rappel problématisé des différents collectifs féminins et pas seulement féministes créés plus ou moins à la même époque. desarrollando una serie de actividades de tipo asistencial y propagandístico. María de Echarri. En 1945. La UMAE fue la única organización femenina que logró reconstruirse en el exilio y mantuvo. Como lo subraya Mercedes Yusta. fundada en 1918. emprende la reactivación de la resistencia de las mujeres desde Francia. en el marco de la reorganización del PCE. Sus fundadoras (Juana Salas. Su objetivo era esencialmente político pues se presentaba como una organización unitaria de mujeres republicanas implicada sobre todo en la lucha contra el fascismo. A su vuelta de la Unión Soviética. “La UME se enmarca en un movimiento europeo de reorganización de la militancia femenina comunista. las organizaciones se trasladan a París donde queda definitivamente constituida la Unión de Mujeres Españolas (UME) a imagen de una organización femenina francesa.Unión Soviética en el caso de Dolores Ibárruri. mantuvieron la resistencia contra la dictadura franquista. bajo la tutela del Partido Comunista Español. surgida de la movilización antifascista de los años treinta. creada en el año 1933. católico (ACM) o revolucionario (Mujeres Libres). Para situar esta organización con respecto al movimiento feminista. La Pasionaria. durante cuatro años (desaparece en 1950) una activa solidaridad con “el interior”. Acción Católica de la Mujer (ACM) cuyo objetivo era conseguir la movilización política de las mujeres en la línea del feminismo social. La Asociación Nacional de Mujeres Españolas (ANME). pasaría a convertirse en la organización feminista laica más importante de España y llegaría a reunir mujeres de diferentes horizontes con un programa que abogaba por la reforma del Código Civil de 1889. es preciso recordar que la UMAE tenía su precedente en el Comité de Mujeres contra la Guerra y el Fascismo. Un año tras la fundación de la ANME. l’Union des Femmes Françaises (UFF). el nuevo panorama internacional dota a esta militancia antifascista femenina de otras funcionalidades que van más allá del contexto español y prefiguran los alineamientos de la guerra fría. la igualdad salarial. y de la militancia comunista en general. Esta organización representó la principal vía de canalización política de las mujeres y llegó a agrupar hasta 60. posteriormente Agrupación de Mujeres Antifascistas (AMA). se crearon en Toulouse los comités nacionales de la Unión de Mujeres Españolas y de la Unió de Donas de Catalunya. Reivindicando “un maternalismo cívico” justificaban el acceso de las mujeres a cargos administrativos y en particular en todo lo relativo al bienestar social y a la beneficencia. después del fin de la guerra mundial”. aparece una asociación de mujeres católicas. denominada a menudo así tras su llamamiento “No pasarán” de julio de 1936. sea desde el feminismo conservador (ANME). es decir llevando a cabo una obra de regeneración de la sociedad a partir de los postulados católicos y de la superioridad moral de las mujeres. bajo la dirección de un grupo de mujeres conservadoras –entre las cuales María Espinosa de los Monteros–. Insistimos en el hecho de que la dictadura significó la desaparición de la totalidad de las asociaciones femeninas que habían luchado por la emancipación de la mujer española. Carmen Cuesta.000 afiliadas en tiempos de guerra. el ingreso de las mujeres en las profesiones liberales y la promoción de la educación. En 1946. Dolores Ibárruri fue designada presidenta de honor e Irene Falcón secretaria nacional. La organización femenina comunista se reconstruye al acabarse la segunda guerra mundial y tras la derrota de las potencias del Eje. Ana Bris) ocuparon responsabilidades de gran envergadura durante la dictadura del 37 . como se entiende en la l. El discurso que pronuncia Dolores Ibárruri en 1947 ha sido reproducido en el boletín de la UME por su interés propagandístico. Mujeres Libres. la UMAE contaba con 5.000 afiliadas) pero sobre todo en las filas del Partido Comunista. Éstas se habían reunido con motivo de la celebración del consejo de la UMAE en 1947 en París. un acontecimiento que aprovechó la Pasionaria para dirigirse a un público femenino politizado (comunistas y militantes de la UMAE pero podemos imaginar que se encontraban también socialistas o incluso anarquistas exiliadas) y a mujeres con menos conciencia política. como lo explicaba su dirigente Irene Falcón. De hecho. l. En coordinación con el PCE. queridas amigas que no lo sois”. por su estatuto de exiliadas. la UME había pasado a llamarse la Unión de Mujeres Antifascistas Españolas cuya vocación era la solidaridad con las mujeres “del interior” y la lucha contra la dictadura franquista. Para completar este panorama de las organizaciones feministas de los años 1930. A pesar de la diferencia de sus trayectorias.E.C. a través de un llamamiento político dirigido a las mujeres españolas en el exilio. consistía “en ver renacer una poderosa organización de mujeres antifascistas que agrupe a todas las mujeres de España que desean vivir en una patria libre y democrática donde no sea posible el renacer de la tiranía ni el desencadenamiento de nuevas agresiones ni guerras”. pioneras en la implantación en España de un anarcofeminismo ya que proponían liberar a la mujer de una “triple esclavitud”. Se trataba de instar a las exiliadas españolas a comprometerse más en la militancia política y de lograr una concienciación política femenina para conseguir una mayor incorporación en las filas de la organización femenina (en 1945. etc. fecha del discurso de Dolores Ibárruri. 63).) y propagandísticas mediante la publicación de un boletín. etc.general Miguel Primo de Rivera siendo nombradas representantes de la Asamblea Nacional y la ACM contaba en 1929 hasta 118. Mujeres Antifascistas Españolas. Mercedes Comaposada. 21 : “Porque ser comunistas. desde el exilio. Así que esta intervención proselitista apuntaba a reclutar un nuevo vivero de militantes y a reconstruir al P. Este objetivo se transparenta cuando Dolores Ibárruri intenta animar a las militantes a convertirse en “propagandistas” de la organización (“Y hay que procurar hacerlas cambiar y despertar en ellas el entusiasmo y el cariño por nuestra Unión de Mujeres”. fundada en 1936 por tres militantes de la CNT. esclavitud de ignorancia.). la UMAE desarrolló actividades asistenciales (recaudación de fondos para los presos y presas de las cárceles franquistas. De ahí los objetivos de Dolores Ibárruri con esta intervención. la carismática oradora nos ofrece aquí un testimonio de su compromiso ideológico. y permitidme decíroslo a vosotras. 38 . debemos mencionar la asociación de mujeres anarquistas. y Lucía Sánchez Saornil. el de haber conocido el desarraigo que conlleva el exilio y de haber sido. Amparo Poch y Gascón. En 1947. acciones de los guerrilleros. meriendas. En efecto. Fue la primera asociación en expresar claramente el carácter de doble lucha contra la opresión capitalista y patriarcal. la temática desarrollada en el discurso nos deja pensar que la mayoría de las oyentes no eran militantes sino más bien amas de casa cuyo compromiso político no era tan activo. estas mujeres estaban unidas por un destino común. represión.000 afiliadas. de mujer y de productora. confección de ropa. El mayor anhelo de la UMAE. despojadas de sus derechos políticos. que servía como instrumento de transmisión de las directrices del PCE y al mismo tiempo de órgano de información de las actividades en España (vida en las cárceles. tono. Dolores Ibárruri esperaba incrementar la movilización y la captación de las mujeres sin que renunciaran a su papel de madres y esposas. Esta estructura viene reforzada por una retórica hábil como lo traduce el empleo de los pronombres y de los tiempos verbales en el discurso. l. La primera unidad (l. (l. 5. 44-65) Dolores Ibárruri vuelve a lo personal insistiendo en su trayectoria política e individual con una voluntad de ejemplaridad. encontraréis siempre el tiempo necesario para dedicarlo a la organización”. El tercer momento de la alocución se centra de nuevo en lo personal con el relato de la experiencia individual de Dolores Ibárruri como mujer y comunista. “Yo no he asistido a ningún Instituto. 31. 10-12) al pronombre colectivo “nosotros” (“Y nosotros. 42) que sirve para incluir a estas mujeres dentro de la comunidad obrera y comunista. “yo sentía”. La structure s’est trop souvent limitée à un découpage lapidaire sans explication ni justification et sans mise en évidence de la progression du discours. fieles a las palabras”. Este discurso se estructura en torno a tres unidades que alternan entre lo colectivo y lo personal. no he ido a ninguna Universidad”. l. Con esta intervención. 60). 21). faisait appel aux capacités d’analyse textuelle des candidats plutôt qu’à des notions historiques puisqu’il s’agissait de dégager l’organisation de ce discours et d’étudier les procédés rhétoriques mis en place par l’oratrice. voire « d’embrigader ». etc.) ont été pertinents. Cette question.De la misma manera. amas de casa en su mayoría. Au lieu de cela. Pasamos de la repetición del pronombre “yo” en la primera parte (“Yo no hago más que reflejar”. métaphores. 21-43) adopta una dimensión más colectiva con una teorización y definición del comunismo. 34. se instaba a las menos comprometidas. Por fin. 2) Destaque usted la organización de este discurso (estructura. 39 . répétitions. Hay una clara voluntad de ejemplificación.) así como los recursos utilizados por Dolores Ibárruri para alcanzar su propósito. 1-20) se centra en la combatividad de Dolores Ibárruri y en su compromiso comunista. Dans un certain nombre de copies. etc. como lo veremos en la cuarta pregunta. mais le jury déplore néanmoins que ces repérages n’aient pas été utilisés pour interpréter les intentions de l’oratrice et analyser les différents tons employés : de la captatio benevolentiae aux accents revendicatifs. estableciendo una relación de proximidad. du registre émotionnel aux tournures incitatives illustrant le désir de convaincre. acorde con el estatus de icono femenino del comunismo del que ya disfrutaba la Pasionaria en aquellos momentos: la oradora aparece a la vez como mujer. l. les réponses se sont limitées à des catalogues ou à un simple saupoudrage au détriment de l’analyse du fond et de la forme et la plupart des candidats ont oublié que chaque question doit être construite autour d’un axe de démonstration cohérent. La segunda unidad (l. à l’inverse de la première. l. 4. l. les relevés des figures propres au discours de propagande (jeux sur les pronoms. “Y cuando nosotros defendemos”. a compaginar el compromiso político activo con su rol doméstico dentro de sus hogares (“yo estoy convencida de que con un poco de interés por vuestra parte. l. madre y militante ideal. El “nosotros” se opone a “vosotras” que se dirige a las oyentes (l. estilo. “yo no me resignaba”. es decir sin oponerlas al modelo de mujer tradicional. sur les temps verbaux. 1. etc. “hemos de lograrlo”. l. l. yo no me resignaba a ver mis hijos descalzos y hambrientos […] Y yo no me resignaba a aceptar tamaña injusticia”. l. l. 1416. Por fin. l. y cuyo anhelo es transmitir a su auditorio su fe en el comunismo (“estoy convencida”. l. 55) y a obligaciones personales e impersonales (“Pero era preciso hacerlo”. A partir de la frase de enlace de la línea 43 (“Y cuando muchas de vosotras decís que todas no podéis ser como yo. “Claro que esta clase de mujeres que esperan que todo se lo den hecho hay muy pocas. que no en vano recibió el apodo de Pasionaria. “Acostumbraba a mis hijos”. “no me resignaba”.En cuanto a los tiempos verbales. 46. l. el discurso alterna entre el pasado (l. l. “yo sentía”. “luchamos por elevar”. “Y hay que procurar hacerlas cambiar y despertar en ellas el entusiasmo y el cariño por nuestra Unión de Mujeres”. 58-65). “no haciendo sino”. 10-12). 51. “los católicos me decían”. l. 56). 58.. 55-56.. “Pero debemos hacer que no haya ninguna”. el presente (l. 62. teóricamente. l. os equivocáis”). los verbos en pasado sirven para relatar el recorrido iniciático y el compromiso político de la futura militante carismática. “defendemos los derechos”. l. “¿Que esto es duro [. l. l. l. todas las mujeres serían capaces de hacer lo que ella hizo. 64-65) 40 . no fue fácil nuestra vida”. 50. l. 25-26. “necesitaba saber”. “busqué la verdad”. 65). l. en la repetición de términos explicativos (“Porque ser comunista […] no significa […] Significa […] Significa”). 36) y de conectores lógicos (“porque ser comunista”. l. 21-43) y se ubica de nuevo en el pasado antes de proyectarse hacia el futuro en las últimas líneas (l. a pesar del exilio. l. 32. 6. la oradora se expresa de nuevo en pasado y. Prueba de esta convicción inquebrantable son las numerosas anáforas que constituyen uno como leitmotiv en su mensaje político (“Pero yo no me resignaba a nuestra vida de miseria. Dolores Ibárruri insta a las mujeres a que se comprometan más en la organización femenina y lo hace recurriendo a preguntas retóricas (“¿Que cómo encontraba tiempo para ello? Madrugando y trasnochando”. 21). quienes. “Yo quería que”. l. l. 65). En la primera parte (“no he asistido”. l. l. En la segunda parte. “debemos hacer”. 1-20).]? Es verdad”. relata su experiencia individual con determinación (“yo he trabajado”. En la tercera parte. acaba su alocución proyectándose hacia el futuro para persuadir a las mujeres de que su movilización servirá el bien común (“encontraréis siempre el tiempo necesario para dedicarlo a la organización”. “les acostumbré”. en el empleo de locuciones adversativas (“no sólo sino”. Intenta demostrar que. La alocución acaba en forma de moraleja para culpabilizar a las mujeres más reacias y hacer que se sientan marginadas (“Y las que se empeñan en negar esta posibilidad es porque no tienen interés por el trabajo de la organización”. 61. l. 27. 8.). l. 34). l. l. 58). 62. Lo que se desprende es la formidable determinación de esta impetuosa tribuna. Este discurso se distingue también por una fuerte voluntad didáctica que se traduce en la sencillez de la expresión (frases cortas y tajantes “No. los presentes de valor general y casi proverbial contribuyen a definir el comunismo y justifican la lucha de sus militantes. l. “Y hay que procurar”. l. Pero debemos hacer que no haya ninguna”. etc. 64). l. 59. 10-12. “claro que”. l. Esta voluntad de convencer se percibe también en la tonalidad del discurso que evoluciona conforme Dolores Ibárruri desarrolla su argumentación. “fui comunista”. l. deben reconstruirse y luchar contra las injusticias sociales (“El partido Comunista defiende”. l. Hábilmente. 4. 5. a imagen de las primeras líneas. l. la alocución pasa de la determinación a un tono más incisivo. 13. La finalidad de Dolores Ibárruri es propiciar una toma de conciencia y ante todo un proceso de identificación de las oyentes con su trayectoria emblemática. 53. il n’est à aucun moment question de bouleverser l’ordre patriarcal et les mentalités traditionnelles. renvoie à bien des égards. Recalca sus difíciles condiciones de vida a través de sus maternidades múltiples y de un sueldo “misérrimo” (“Fui una activa participante en la lucha a pesar de tener muchos hijos que cuidar y un hogar misérrimo que atender” […] “Yo he tenido seis hijos y un e 41 . le discours ne démontre à aucun moment cela et l’autobiographie de Dolores Ibárruri. mais au prix d’énormes sacrifices personnels (abnégation qui renvoie aux discours sur la condition féminine du XIX siècle). Le commentaire a parfois pris la forme d’une adhésion emphatique au féminisme ou à Dolores Ibárruri (“Hay que seguir su ejemplo”) ce qui rend compte d’une approche superficielle et faussée dans la mesure où elle réduit l’oratrice à un stéréotype. no hay que perder de vista que la autobiografía siempre está al servicio de lo político. car les candidats n’ont pas su prendre le recul critique qui s’imposait face au « mythe » que représente la charismatique Pasionaria. et non point pour celle des femmes. La semblanza autobiográfica abre y cierra el texto. 31) para presentar la doctrina leninista como una verdad incontestable y el empleo del posesivo (“nuestro Lenin”. de travailleuse et de militante. 29). à un discours formaté et plutôt conventionnel sur la condition féminine. il était pourtant maladroit de présenter cette personnalité politique sous les traits d’une féministe à tous crins et encore moins « de una mujer moderna e independiente » parvenant « con un poco de organización » à concilier toutes sortes d’activités. est d’adopter un discours fédérateur afin ne pas effrayer ou choquer les mentalités et rallier ces femmes. trabajadora y comunista.Por fin. Le but. abordée à partir des trois statuts de femme au foyer. con qué fin? Cette question a souvent donné lieu à de la paraphrase. particularmente cuando Dolores Ibárruri relata su “encuentro” con la doctrina marxista (“Busqué la verdad y la encontré. la encontré en las teorías marxistas leninistas”). Lenin aparece como el guía espiritual y los comunistas como sus apóstoles encargados de difundir sus preceptos. 3) ¿Qué función desempeña la semblanza autobiográfica que Dolores Ibárruri traza de sí misma? ¿En qué aspectos de su vida insiste. Or. Ici elle appelle les femmes à militer dans l’organisation. Sin embargo. no podemos dejar de apuntar el tono casi religioso del discurso. à des redites (éléments de la question 2) ou à des interprétations erronées. ont fait de La Pasionaria le porte-étendard de la lutte pour l’émancipation des femmes. semble-t-il. lo que emparenta este discurso con una profesión de fe comunista. Su autobiografía se funda en tres estatutos. la encontré en las ideas socialistas marxistas. Bien que l’activisme et l’engagement de l’oratrice dans la lutte antifasciste soient incontestables. Es de subrayar la terminología religiosa empleada para calificar las teorías marxistas como “camino de redención” de las clases obreras. lo cual da la sensación de un predominio de los referentes personales por encima de las consideraciones políticas. Bien que cette ardente militante incite ses consœurs à résister aux côtés de leurs compagnons masculins. la utilización del sustantivo “las palabras” (l. Dolores Ibárruri se sirve de su historia individual para convencer a las mujeres de la necesidad de compaginar sus tareas domésticas con las actividades políticas. en majorité « amas de casa » en exil à la cause de l’anti-franquisme. faute d’une lecture avisée du texte. los de ama de casa y madre. pour la libération du prolétariat. Beaucoup de candidats. l. La autobiografía que propone aquí Pasionaria ofrece a las mujeres un modelo concreto de identificación capaz de impulsar un cambio de mentalidades entre las mujeres exiliadas (“Y hay que procurar hacerlas cambiar…”. éducatives. Cette démarche a d’ailleurs 42 . 4) ¿Cómo se vincula este discurso con los debates acerca de la presencia de las mujeres en el espacio público planteados desde finales del siglo XIX? Les candidats ont bien trop souvent négligé les termes de la question 4 (¿Cómo se vincula este discurso con los debates […] ?) afin de rattacher les débats évoqués aux thématiques abordées par Dolores Ibárruri dans son discours. una actividad de militancia en la esfera pública. ils ont en outre révélé l’incapacité des candidats à faire preuve d’esprit de synthèse. 62). la intención de Dolores Ibárruri es invalidar el discurso estereotipado según el cual una mujer que trabaja y tiene hijos no puede mantener. 53-54) portadores de esperanza y de progreso con respecto al orden patriarcal establecido. Ce discours s’articule autour du travail des femmes et de leur engagement politique. Lo que hoy podríamos llamar la “doble jornada de trabajo”. Les rappels historiques. Nul besoin d’évoquer les polémiques scientifiques. l. Pero es preciso también no asustar las mentalidades tradicionales (tanto masculinas como femeninas) para unirlas a la causa antifranquista. La puesta en perspectiva de estos hechos sirve para reforzar la identificación del auditorio compuesto esencialmente por amas de casa en situación precaria. proporciona una lección a estas mujeres mostrando que la independencia de la madre pasa primero por la educación de los hijos.salario mísero”). divididas entre sus obligaciones familiares y su deseo de apoyar una causa política. De este modo. la resume Dolores Ibárruri con dos gerundios “Madrugando y trasnochando” (l. l. No deja de insistir en la precariedad de su vida laboral enumerando los trabajos penosos que realizó (“Yo he realizado las más humildes tareas: desde limpiar la Casa del Pueblo hasta vender el periódico”) pero sin apartarse de sus obligaciones familiares en el seno del hogar (“haciendo compatible el arreglo de mi casa y de mis hijos con la asistencia a las reuniones y la colaboración en los periódicos obreros”). Al insistir en estos aspectos de su vida. Dolores Ibárruri insiste en su rol de madre educadora contando cómo acostumbraba a sus hijos a ser fuertes frente a las dificultades de la existencia cotidiana. deja entender que entre las manos de la mujer/madre descansa la formación de una nueva generación de mujeres y de hombres (“les acostumbré a quedarse solos y a no tener miedo y a ayudarme en las faenas de la casa”. para servir la causa del proletariado y no exclusivamente para luchar por la liberación de las mujeres. Por otro lado. por falta de tiempo o por el peso de las mentalidades. ont lourdement été sanctionnés car ils témoignent d’un grave défaut méthodologique consistant à substituer le texte par son contexte . Les termes contenus dans l’intitulé invitaient pourtant les candidats à ne pas se lancer dans une « mini-dissertation » sur la teneur des débats qui ont jalonné le long processus d’émancipation des femmes espagnoles. Invita a las mujeres a militar dentro de la organización y bajo la tutela comunista a costa de enormes sacrificios. 50). juridiques. ou même la lutte pour le vote féminin alors que le passage ne les mentionnait guère. Indirectamente. y recuerda así la dura realidad de la mayoría de las mujeres pero sin pretender mejorarla. souvent faits sans discernement et avec un schématisme dû sans doute à la précipitation. digressions sur les Congrès Pédagogiques. La crítica de la actitud masculina con respecto a la emancipación de la mujer se hizo más reivindicativa con las mujeres anarquistas de los años 20.pénalisé nombre de candidats qui n’ont pas eu le temps d’achever leur commentaire. de temores. sur la figure et l’œuvre de Concepción Arenal et de Emilia Pardo Bazán. 1927). e 43 . de egoísmos y de bajezas” (La Revista Blanca. la socialista Virginia González quien defendió la participación de la mujer obrera en la esfera pública. recours à des généralités parfois caricaturales sur le statut des femmes ou sur la nature des discours religieux et scientifiques. 35-37). divorciándola del movimiento social por considerarla de condición inferior contribuye a proteger el mal y el vicio”. Las reflexiones teóricas habían concluido que las mujeres. Malheureusement. « debates » et « espacio público » afin de circonscrire la réponse autour de l’axe fédérateur du discours. para independizarse. se eleva una muralla de prejuicios. quien en 1927 denunciaba la postura discriminatoria de sus compañeros anarquistas en estos términos “Entre el anarquismo teóricamente emancipador de la mujer y la emancipación real de ésta. esta problemática se había debatido en diferentes congresos obreros de la Internacional (Barcelona. Esta figura activa del anarquismo español impulsó a partir de 1891 la creación de una Federación Autónoma de Trabajadoras y dedicó su vida a defender los derechos de la mujer obrera. Il était donc nécessaire de s’appuyer sur les termes clefs tels que « vincular ». Citemos por ejemplo las palabras de Teresa Claramunt. Zaragoza). como la librepensadora republicana Guillermina Rojas. quien afirmaba en 1905 que “Es hora de que el hombre se dé cuenta de que el relegar a la mujer a un rincón del hogar. de trop nombreuses copies ont eu recours à des connaissances périphériques : débats interminables sur l’éducation depuis la fin du XIX siècle. lucharon por el reconocimiento de la igualdad entre hombres y mujeres dentro de los partidos. Recordemos que ya durante el Sexenio. tenían que integrarse en el movimiento obrero. creando en 1906 el Grupo Femenino Socialista. Algunas figuras femeninas vanguardistas. de los sindicatos o de las organizaciones sociales (una triple militancia que recuerda aquí Dolores Ibárrri. Este discurso se vincula con los debates sobre el trabajo de las mujeres y su compromiso político. Desde finales del siglo XIX. l. à savoir la relation contradictoire mais souvent ambiguë qu’ont entretenue les femmes entre leur rôle dans l’espace public et celui qui leur était assigné dans l’espace privé. Córdoba. y más tarde algunas mujeres libertarias a imagen de Teresa Claramunt. Lo prueban los discursos radicales de la anarquista Federica Montseny. Teresa Claramunt ou encore Virginia González. Le jury a eu la satisfaction de lire quelques bonnes mais rares réponses qui ont su mettre en avant les débats autour de cette problématique en citant notamment les figures pionnières telles que Guillermina Rojas. Ces écarts ont été pénalisés par le jury qui a regretté l’incapacité des futurs enseignants d’espagnol à faire un usage critique et sélectif des connaissances acquises au cours de leur formation. No olvidemos tampoco la intensa actividad de otra destacada militante obrera. obrera en el sector textil o Teresa Mañé. los socialistas y anarquistas reflexionaron sobre la dificultad de compaginar las obligaciones familiares dentro de la esfera privada con el trabajo y la militancia dentro de la esfera pública. Dolores Ibárruri no cuestionaba la teoría de la domesticidad puesto que animaba a las mujeres a no renunciar a sus actividades dentro del hogar y además su prioridad no era la emancipación de las mujeres sino la lucha contra el fascismo. 1936). ha de luchar en dos terrenos: primero por su libertad exterior. presas del dogmatismo del partido y enzarzadas en una serie de contradicciones entre su voluntad de lograr la emancipación laboral y política de las mujeres pero sin cuestionar al mismo tiempo unas pautas de comportamientos tradicionales dentro de la esfera privada. animándoles”. de la que el hombre disfruta ya desde hace siglos. exaltada en su papel de madre y de “apoyo” espiritual del hombre (“interesándonos por la lucha de nuestros compañeros. defiende sin ninguna duda y sin ningún temor el derecho de las mujeres a ocupar en igualdad de circunstancias todos los puestos en la dirección del país […] luchamos por elevar el nivel político y cultural de la mujer y por que la mujer no sea una ciudadana de segunda categoría. y la organización anarquista. Este debate planteaba públicamente la necesidad para las mujeres de hacer compatibles las actividades domésticas con la militancia sindical o política. Esta ponencia de 1947 ofrece un buen ejemplo de la ambigüedad del discurso comunista en cuanto al rol de las mujeres ya que no se aparta de los principios defendidos en los años treinta por la misma Dolores Ibárruri. Los hombres miraban con recelo la pérdida de su hegemonía dentro del hogar y contemplaban con malos ojos la presencia de sus esposas en las reuniones sindicales y políticas hasta tal punto que un destacado socialista. la mujer ha de luchar por la propia libertad interior. Y. anarquistas o comunistas se vieron frenados por las mentalidades de sus propios compañeros de lucha. De cierto modo. sino una igual al hombre en derechos y en deberes ante la sociedad”). Mujeres Libres. un debate que se prolongaría durante la Segunda República y la Guerra Civil a cargo de la organización fundada por Dolores Ibárruri en 1933. pero además. en cambio. en esta lucha. Mujeres Libres. La conciencia feminista de las mujeres anarquistas fue más aguda que la de las mujeres comunistas. Nos damos cuenta de su dificultad para liberarse del peso del doble discurso “maternalista”: por un lado. se preguntaba en 1910 en el diario El Socialista “¿Quién nos coserá los calcetines?”.A pesar de estas iniciativas emancipadoras en el terreno laboral. es decir la lucha social para transformar la sociedad según los principios anarquistas y la lucha feminista para conseguir que las mujeres se independizaran de la opresión patriarcal (“La mujer revolucionaria. creada en 1936. por idéntica causa. Para las militantes de la AMA. la AMA. por otro lado. los esfuerzos de las socialistas. Nada comparable con las mujeres de la organización anarquista que fueron las primeras en teorizar el principio de la “doble lucha”. l. Sería sin embargo un error equiparar los objetivos de estas dos asociaciones ya que la AMA nunca preconizó un feminismo revolucionario. la mujer está sola”. pero. 36). en cuya lucha tiene el hombre de aliado por los mismos ideales. Luis Pereira. no renunciaba a los estereotipos sobre las obligaciones del ama de casa. quienes desconfiaban de la integración de las mujeres en el mundo del trabajo o en las centrales sindicales por miedo a una competencia desleal o sencillamente por miedo a que abandonasen sus obligaciones familiares. reivindicaba la igualdad “teórica” entre hombres y mujeres con respecto a los salarios o a la participación política (“El partido Comunista. las actividades políticas que tenían que desempeñar las mujeres no eran sino una prolongación de sus actividades domésticas. 44 . de la participación de las mujeres en la vida política y laboral y contraria a la doble opresión capitalista y patriarcal (“Significa. más político que feminista. a pesar de los sacrificios. ardiente defensora de los derechos de los obreros. activa militante antifascista. no obra por liberar a la mujer de sus obligaciones familiares (“no haciendo de cada hogar un infierno”. 25) y una Pasionaria que no logra oponerse claramente al modelo decimonónico de género todavía imperante (sacrificio y abnegación de las mujeres vistas como el “ángel del hogar” según la apelación de Pilar Sinués a mediados del siglo XIX). sino la esclava del egoísmo de los hombres”. l. l. En este sentido. Dolores Ibárruri. 37).Las contradicciones son patentes entre una Pasionaria. l. a finales de los años 1940. Dolores Ibárruri se inscribe en la línea de la ortodoxia comunista de la cual no consigue emanciparse. luchar por los derechos y la igualdad de la mujer y contra las trabas feudales y prejuicios peligrosos que han hecho de la mujer a través de los siglos. 36) sino por convencer a las mujeres de que concilien (“haciendo compatible”. ***** 45 . no sólo la esclava de la sociedad. Con este discurso. actividades domésticas y políticas. les notes s’échelonnant de 00/20 à 19/20 (1 copie). 338 candidats étaient présents à l’épreuve de composition en français (199 absents). alors que la moyenne des admissibles est de 8. La moyenne générale est de 5. 81 admissibles (environ 1/10) ont une note inférieure à 05/20. On remarquera.RAPPORT SUR LA COMPOSITION EN FRANÇAIS I. l’épreuve de composition en français a vu la participation effective de 2 404 candidats (788 absents) dont seize ont rendu copie blanche.33/20. Notes Candidats ayant composé Candidats admissibles <1 248 0 >= 1 et < 2 223 4 >= 2 et < 3 241 11 >= 3 et < 4 249 22 >= 4 et < 5 247 44 >= 5 et < 6 242 67 >= 6 et < 7 203 88 >= 7 et < 8 151 90 >= 8 et < 9 160 105 >= 9 et < 10 94 81 >= 10 et < 11 80 71 >= 11 et < 12 74 73 >= 12 et < 13 53 51 >= 13 et < 14 50 50 >= 14 et < 15 27 27 >= 15 et < 16 22 22 >= 16 et < 17 16 16 >= 17 et < 18 5 5 >= 18 et < 19 2 2 >= 19 et <= 20 1 1 Pour le CAFEP. entre autres. La répartition des notes s’effectue ainsi : Notes Candidats ayant composé Candidats admissibles <1 66 0 >= 1 et < 2 52 2 >= 2 et < 3 33 3 >= 3 et < 4 32 4 >= 4 et < 5 39 5 >= 5 et < 6 26 8 >= 6 et < 7 25 12 >= 7 et < 8 24 17 >= 8 et < 9 16 13 >= 9 et < 10 9 7 >= 10 et < 11 2 2 >= 11 et < 12 6 6 >= 12 et < 13 2 2 >= 13 et < 14 3 3 >= 14 et < 15 1 1 >= 16 et < 17 1 1 >= 17 et < 18 1 1 46 . la très forte proportion de notes inférieures à 07/20.96/20. trois d’entre eux ont rendu copie blanche. Les résultats chiffrés Pour le CAPES. plus de 200 candidats pour chaque barreau de l’échelle. Par ailleurs. 2. Analyse incomplète. 2. Dans un grand nombre de cas. Le sujet 6 ! G ! " H I # F F 9 "= = #E ! III. Ont été valorisées les copies qui ont su énoncer un projet à travers leur plan. et qui ont développé ce projet dans le corps de leur composition. dont on redoute qu’ils l’auraient proposé quel qu’eût été le sujet proposé. et à confronter ce travail avec les attentes du jury en matière de méthodologie de la dissertation (analyse du sujet. De nombreuses copies ne présentent pas d’analyse du sujet. elle s’appuie sur le travail de concertation de l’équipe des correcteurs ayant précédé la correction. etc. illustration. un autre sujet sur la base de celui qui était proposé (souvent en ne retenant qu’un nombre restreint d’éléments de la citation). Pour ce faire. beaucoup de candidats semblent avoir plaqué un plan type élaboré selon toute vraisemblance antérieurement. Analyse du sujet 1. parfois après une phrase d’introduction très large sur l’auteur et sa production globale. Choix du plan 1. Ainsi.II. Ces constats s’appuient sur une méthodologie de la dissertation supposée acquise par les candidats et dont le rappel se trouve dans la deuxième partie de ce rapport. ainsi que sur les constats établis après correction. etc). mise en page. code de graphie. Du fait d’un manque d’analyse fine du sujet. argumentation. Analyse absente. certains candidats ont entièrement omis de traiter l’absurde. la mimesis ou l’histoire. Plan issu de l’analyse. A.) et de technique de rédaction (langue. les correcteurs ont constaté une propension des candidats à définir. il est sans doute utile de souligner que les candidats doivent avoir analysé et mémorisé le chapeau des questions publiées au BOEN chaque année. il n’était pas attendu du candidat qu’il fasse exclusivement état de ses connaissances générales quant à l’esperpento ou à Valle-Inclán. dans leur introduction. problématisation. Plan « importé ». se contentant de recopier la citation proposée. le grotesque. B. 47 . Constats généraux Cette première partie du rapport vise à rendre compte de la manière dont les candidats ont traité le sujet proposé en composition française sur Luces de bohemia de Valle-Inclán. Ainsi. pour la bonne compréhension de la démonstration. transcendance. absurde. Le 48 . que les concepts maniés (histoire. Certains plans. L’annonce d’une problématique se limite parfois à une cascade de questions. dont certaines ne sont guère pertinentes au regard du sujet. Certaines conclusions excessivement lyriques montrent que l’exercice de dissertation n’est pas toujours bien compris. Développement 1. dans l’ensemble. le correcteur pouvant ainsi se rendre compte par lui-même de la pertinence de la démonstration proposée. mimesis…) ne soient pas suffisamment définis. L’introduction. le genre. hasard. n’ont pas été jugés recevables en ce sens qu’ils ne construisent aucune problématique sur la base de la citation proposée. les citations tirées de textes critiques ou d’autres textes littéraires connexes n’étaient pas toujours d’un intérêt certain. les introductions sont trop longues par rapport à l’ensemble de la démonstration (souvent parce que les candidats avaient à cœur de montrer qu’ils avaient des connaissances générales sur l’auteur. véracité. D’autres sont très affirmatives. 2. a été sanctionnée. La troisième partie apparaît souvent comme une partie “ fourre-tout ”. Nombreux ont été les candidats ayant choisi d’illustrer leur connaissance de l’œuvre de Valle-Inclán en ayant recours à des citations lorsqu’elles éclairent la démonstration. Il est regrettable. la période…). Le sujet proposé pouvait admettre une grande variété de plans dans la mesure où ceux-ci étaient argumentés et s’appuyaient sur une analyse nourrie de la citation. rendant inutile le développement qui s’ensuit. D. De la même façon. D’une manière générale. Citations 1. de très nombreuses copies préfèrent malheureusement la paraphrase à l’argumentation. 3. mais puisent largement dans les cours de préparation du concours pour en plaquer les contenus dans les différentes parties du développement. De l’intérêt (ou non) des citations. dans laquelle les candidats tentent de mentionner ce qu’ils n’ont pu faire entrer dans les deux parties précédentes. voire conclusives. même. ce qui n’a pas toujours été le cas.3. Par ailleurs. Plan thématique et plan analytique. Si la dissertation apprécie la présence de citations du texte faisant l’objet de l’analyse. Les transitions. La conclusion. ne sont guère personnels. Étrangement. Souvent très courtes. 4. C. Les développements. c’est essentiellement afin d’illustrer le propos développé. ce qui nuit beaucoup à la qualité du travail rendu (il est inutile de “ raconter ” la pièce de théâtre au correcteur). certaines introductions ne présentent pas le sujet de la dissertation. L’absence de transitions révèle souvent un manque de cohérence de l’ensemble de la démonstration et la difficulté devant laquelle le candidat s’est trouvé au moment de construire une pensée personnelle. les conclusions proposées indiquent à l’évidence l’absence de problématique claire dans le travail des candidats. tant s’en faut. et n’ayant donc aucun intérêt dans l’économie de la dissertation. Le corps du développement. Toutefois l’exhibition de phrases ou de paragraphes entiers non rattachés à la démonstration. qui ont alors du mal à synthétiser leur propos. les raccords entre les phrases françaises du développement et les citations en langue espagnole (ou autre) n’ont pas toujours été très soignés. des césures de mots à la ligne… Pour mémoire. « Rubén » pour Rubén Darío. ce qui n’est pas acceptable. Le lexique. de la construction des phrases interrogatives et interrogatives indirectes. ce qui n’est pas admissible pour de futurs enseignants. notamment dans le maniement des guillemets. La langue française 1. La syntaxe. les guillemets hauts (“…”) servant à mettre en exergue un mot. des points-virgules. d’une manière générale. au niveau des conjugaisons. pourtant essentielle à leur valeur illustrative. Par ailleurs. L’orthographe. ont été d’autant plus lourdement sanctionnés qu’ils sont le plus souvent hors sujet (cf. de la confusion entre le passé simple et l’infinitif (pour les verbes du 1 groupe) et. une expression. Lorsque des extraits apparaissent sans guillemets et sans la mention de leurs auteurs respectifs. Localisation dans l’œuvre. 2. Certaines copies emploient un français relativement relâché ou de registre irrégulier. n’a malheureusement pas toujours été satisfaisante. 2. certaines citations très longues ont été jugées inutiles. La correction de l’orthographe française est trop souvent défaillante. Le registre de langue. E. de ce fait. les citations se placent entre guillemets bas (« … ») . 4. À l’inverse. la remarque du président à ce sujet. 3.sentiment des correcteurs a souvent été de se trouver confrontés à un grand nombre de citations hors propos. Certaines citations du texte de Valle-Inclán ou d’autres textes originairement écrits en espagnol ont été traduits dans la démonstration en langue française. F. 4. La ponctuation. 5. L’incise de termes espagnols. Ce choix préjudiciable a été interprété comme le fait que le candidat avait lu une traduction française de Luces de bohemia et qu’il ne connaissait pas suffisamment l’œuvre en espagnol. etc. qui auraient été présentes dans les dissertations quel qu’eût été le sujet proposé.). Les mots espagnols cités dans la composition française ne sont pas toujours placés entre guillemets ni soulignés (code manuscrit équivalant à l’italique er 49 . La localisation des citations dans l’œuvre de ValleInclán. variété et richesse lexicale ne sont pas toujours au rendez-vous. Les codes de la graphie manuscrite 1. Rappelons qu’il est attendu que ces citations se fassent dans la langue originale. Longueur : du mot isolé au plagiat. Il était évidemment inacceptable de nommer les écrivains et les critiques cités par leur seul prénom (« Monique » pour Monique Matinez. Éléments techniques. ne permettant pas d’illustrer de façon pertinente le propos développé. 17-18). ils ont été considérés comme du plagiat et. Des problèmes récurrents sont remarqués autour de l’accord des parti-cipes passés. Il est observé une relative négligence de la ponctuation. 3. Il est remarqué une abondance de citations très courtes (souvent réduites à un seul mot complètement isolé de son contexte). p. En revanche. Trop peu de copies ont su rapidement et efficacement situer dans l’œuvre un ou plusieurs extraits du texte de Valle-Inclán. de l’accord sujet-verbe. De nombreux termes employés sont approximatifs et souvent inappropriés. C’est de plus l’occasion. logiquement très répété dans les compositions. où les coupures importantes dans la progression de la démonstration n’étaient pas matérialisées par des sauts de lignes. 50 . reflète les capacités à réfléchir qui fondent la pratique des futurs enseignants. La mise en page 1. Le mot « esperpento ». Elle peut tout à fait s’apparenter à un raisonnement mathématique. où les alinéas n’accompagnaient pas les changements d’idées. trop souvent. ont été pénalisées les copies dont l’écriture n’était pas aérée. jeux de mots spécifiques à l’espagnol. IV. Rappelons qu’en dehors des citations. Une bonne disposition spatiale du texte a permis aux correcteurs d’entrer aisément dans la pensée du rédacteur. ajouts et autres modifications a posteriori. 3. Les copies utilisant une ligne sur deux sont beaucoup plus lisibles que celles dont l’espace est relativement saturé. pour réfléchir avec les meilleurs outils.en typographie). Ces trois qualités sont aussi celles que requiert le métier auquel se destinent les candidats. Outre le fait que ces manifestations intempestives révèlent une difficulté à organiser sa pensée. 2. il doit posséder une culture générale qui permette d’inscrire le sujet dans une large réflexion et il doit bien entendu maîtriser l’œuvre ou la question sur laquelle porte le sujet. Une bonne écriture est donc essentielle. ces incises ne doivent être qu’exceptionnelles et motivées par une cause impérieuse (citation ponctuelle du texte commenté. Disposition générale de la composition. Comme le commentaire. elles sont disgrâcieuses et rendent parfois difficilement lisibles les copies. Les candidats doivent savoir qu’une graphie illisible a pour effet de pénaliser la note. colle les pages entre elles. ce qui est regrettable. 2. l’exercice de dissertation. voire d’une interprétation d’une œuvre ou d’une question de civilisation. Les citations du texte source ou de textes critiques ne sont pas toujours mises entre guillemets dans le corps du texte. Ratures. Si certaines écritures sont parfaitement lisibles. Calligraphie. Méthodologie de la dissertation Qu’est-ce qu’une dissertation ? Une dissertation est d’abord un exercice de réflexion personnelle et d’argumentation. apparaît trop souvent sans soulignement ou sans guillemets. G. C’est ce qui justifie la présence de cet exercice à un concours de recrutement d’agents titulaires de l’État. le candidat doit réunir trois qualités : il doit connaître le sens exact des mots employés dans le sujet proposé et donc avoir une bonne maîtrise de la langue et des concepts . comme l’indique le mot. d’autres ont réellement posé problème aux correcteurs. au-delà de sa nature universitaire. etc. d’une discussion à partir d’une proposition. À l’inverse. concept inexistant en français…). Or. qui perturbe la lecture et. Il est donc conseillé de ne pas surcharger celles-ci de produit dit “ blanco ”. par exemple). les articulations logiques : après ces nécessaires préalables. La première tâche du candidat est donc d’analyser la citation puis d’en formuler une glose qui en explicite le sens. les présupposés et les implications conceptuelles. un sujet de dissertation est composé d’une citation (éventuellement introduite) et d’une consigne. Comme son nom l’indique. en dégager les sous-entendus. liens de causalité. de « réfutation » ou de « dépassement » (cf. Il est indispensable de définir subtilement ici (ou au moins dans les développements correspondants) les concepts utilisés. chaque dissertation admettant plusieurs démarches argumentatives selon que l’on se situe dans une démarche de « justification ». p. Ceci contribue à en cerner le sens et la portée. l’introduction sert à introduire le sujet (c' est-à-dire à en justifier l’intérêt et à le citer. cet exercice d’analyse peut occuper jusqu’à un quart du temps imparti pour réaliser l’épreuve. B. Mais l’exercice ne s’arrête pas là : contextualiser la citation en s’interrogeant sur ses sources est une opération indispensable. Quant au plan. À l’inverse. Il faut aussi analyser avec finesse les articulations syntaxiques de celui-ci (en particulier les connecteurs et les prépositions). elle ne se prête pas au développement anticipé des arguments qui doivent être réservés pour la discussion future. L’introduction. Cette partie de la dissertation ne peut donc se réduire à quelques lignes : elle est un espace essentiel qui prépare le lecteur aux orientations de la discussion qui suit. Il faut définir et analyser chaque mot. ROHOU. qui requièrent toutes deux une analyse sémantique et syntaxique. On observera ainsi les possibles explicitations. intégralement ou partiellement). En termes pratiques. Il est également singulièrement maladroit d’introduire le sujet par une citation extraite d’un autre ouvrage par exemple. Le sujet et sa problématisation Dans les épreuves du CAPES d’espagnol. les éventuelles conséquences présentes dans la formulation du sujet.164-166) : on peut opter pour une démarche 51 . Ces définitions donnent les clefs de compréhension du sujet dans sa globalité et permettent de vérifier que le rédacteur et le lecteur de la dissertation s’entendent sur les concepts employés. La rédaction 1. Le candidat doit d’abord se centrer sur le sujet proposé dans l’introduction : il aura largement l’occasion de s’en référer à d’autres auteurs critiques par la suite. et à proposer un plan justifié dont les trois parties doivent découler logiquement des lignes qui précèdent. tant de l’ouvrage ou de la question proposée au programme que du sens de la citation elle-même. le candidat pourra aisément envisager les éléments qui permettront d’argumenter dans le sens de la citation (en justifier ainsi la thèse) et d’y apporter les nécessaires nuances. voire les possibles contradictions.A. La date de publication de l’ouvrage dont est tiré le fragment qui servira de support à la réflexion peut être signifiante et le titre comme l’auteur de ce même ouvrage sont susceptibles de fournir un ou des indices de lecture. il ne saurait être un jeu d’énigmes énoncées dans des formulations elliptiques : le lecteur doit comprendre clairement comment le candidat développera le fil de son argumentation. à en faire une explicitation analytique qui débouche sur une problématisation (notamment sous forme de questions. Rappelons également qu’il n’y a pas de plan unique. il n’est pas inutile de rappeler des éléments du sujet proposé : cela permet de vérifier que l’on demeure dans le cadre conceptuel de la problématique dégagée à partir du sujet. 52 . autrement dit d’éviter le hors sujet. on rédige une brève transition qui rappelle les éléments principaux développés précédemment et prépare la suite logique de l’argumentation. « De plus ». Transitions et conclusion. sélectionnées avec pertinence. Il appartient ensuite au candidat d’organiser une réflexion au sein de chaque partie en évitant tout catalogue . En revanche. il faut synthétiser les étapes de l’argumentation développée précédemment. est un jeu d’équilibre entre esprit de synthèse et capacité à expliciter. souvent lié lui-même au plaquage de cours ou de connaissance pur et simple. etc. Les rappels permettent donc de structurer le raisonnement à partir de la problématique posée. l’introduction. Si la rédaction n’en est pas artificielle (mais il faut admettre qu’elle l’est souvent). Ainsi. telle que l’orientation du particulier vers le général. 2. 3. Ceci présente deux avantages : permettre au candidat de garder à l’esprit l’orientation de son développement et informer le lecteur de la démarche argumentative adoptée par la suite. une thèse. Dans tous les cas. par exemple. on peut également envisager l’acrobatique thèse-antithèse-synthèse qui présente le risque pour le candidat maladroit de se contredire purement et simplement . Mais il ne faut pas s’arrêter là ! La conclusion est l’espace du parti pris. ce n’est paradoxalement pas toujours le cas. Au contraire.. Dans la conclusion. les connecteurs doivent mettre en évidence la progression logique qui doit être celle de l’exercice. le développement ne saurait être soutenu sans un minimum de citations de l’œuvre au programme. sont souvent un indice de ce défaut : ces connecteurs sont donc à proscrire en début de paragraphe.allant du particulier au général . on peut enfin allier les deux démarches précédentes en essayant d’adopter le premier fil conducteur évoqué en apportant des nuances à la thèse développée précédemment dans la troisième partie (I : particulier II : général III : nuances/limites). dans lequel le candidat sera amené à opérer des choix. nécessairement. Après avoir annoncé et justifié un choix de plan. Dans le cas précis de la dissertation proposée. On rappellera également qu’à chaque paragraphe correspond une idée. les paragraphes commençant par « De même ». Au sein de chacune des trois parties. le candidat doit bien évidemment le respecter. introduites et commentées. Le premier paragraphe de chaque partie peut être consacré à l’énoncé rapide du fil conducteur qui la sous-tend. il était également possible d’organiser une réflexion qui intègre la contradiction au sein de chaque partie. Si cela paraît aller de soi. ces transitions assurent la cohérence de la démarche argumentative. ainsi que d’ouvrages critiques figurant dans la bibliographie publiée au BOEN. les citations ne sauraient se substituer à l’argumentation. Elles viennent appuyer un propos. Elles sont donc utiles autant pour le candidat que pour le lecteur. On voit encore trop de dissertations dont chaque partie est composée d’un seul paragraphe ! Le candidat affaiblit ainsi toute logique argumentative. du concret vers la théorie. Le développement. Après les première et deuxième parties. à l’instar de l’ensemble de l’exercice de la dissertation. lorsqu’il compose cette conclusion. c’est le non-sens qui prévaut. Luces de bohemia met en scène le cours de l’Histoire inscrit dans un « mecanismo ciego ». les envolées lyriques sur le talent du dramaturge sont véritablement à proscrire. la confusion des valeurs) semble régir le mouvement de l’Histoire et la progression de la diégèse de la pièce. comme guidé par le hasard. En revanche. Certains concepts. méritaient une définition. il n’équivaut pas au grotesque. qu’il répond au questionnement posé dans l’introduction et qu’il le dépasse. et non la tragédie. pas toujours saisis par les candidats. mis en scène dans la diégèse de l’esperpento et sur les moyens dramaturgiques mis en œuvre dans la pièce pour rendre 53 . » Vous analyserez cette assertion pour en dégager les implications esthétiques et montrer comment elles se vérifient dans Luces de bohemia. Le lien et la progression entre l’introduction et la conclusion doivent être parfaitement clairs. Analyse du sujet Ces quelques lignes extraites d’un ouvrage d’une spécialiste française du théâtre espagnol contemporain. quant à l’absurde. qui caractérise l’existence d’un individu soumis à la paradoxale loi du hasard. l’absurde que Luces de bohemia ne peut traduire que par le « tragique de l’absurde » : le tragique. Le terme « histoire » écrit sans majuscule pouvait poser problème. sujeta a la casualidad.de l’explicitation claire du point de vue du candidat au terme de son analyse ainsi que d’une ouverture. puisque ces deux concepts sont étroitement liés dans la pièce. V. de possibles prolongements. Du même coup. c’est-à-dire le non-sens. étaient centrées sur le rapport entre l’Histoire et la Forme dramaturgique. dépourvu de sens (c' est-à-dire d’orientation et de signification) intelligible. ¿Mito o realidad ?. B. car celle-ci appelle la transcendance et s’avère donc inopérante pour cette nouvelle mimesis. negando trascendencia y veracidad a los valores que estructuran la existencia. Il fallait néanmoins l’entendre à la fois comme Histoire et comme diégèse. Lo trágico que se impone es lo trágico de lo absurdo y es la mimesis del mundo moderno. Selon Monique Martinez Thomas. La citation était d’ailleurs composée de deux phrases qui renvoyaient 1) à la conception de l’histoire (collective/individuelle) 2) à sa traduction dramaturgique. On ne peut qu’inviter le candidat à vérifier. le sujet invitait le candidat à réfléchir sur ce rapport entre l’Histoire et Luces de bohemia. Rappel du sujet Dans son ouvrage Los herederos de Valle-Inclán. Proposition de corrigé A. Monique Martinez Thomas établit en ces termes la relation entre l’histoire et l’esperpento : « El esperpento descubre el mecanismo ciego de la historia. celle du monde contemporain de Valle-Inclán . sur la représentation du caractère absurde de l’Histoire et de l’existence. qui analyse la dramaturgie de Valle-Inclán et ses prolongements. Ainsi. La vacuité (et donc l’absence de transcendance. mêlée à celle de la diégèse. par son aptitude à dire l’indicible. Ne constitue-t-il pas. en s’appuyant sur une forme dramaturgique inédite chez un auteur qui avait déjà balayé un large spectre de genres dramatiques. la tragédie ou la farce. matérielle au départ. Nous observerons alors que le nihilisme constitue une donnée essentielle de l’œuvre. 1924 pour la version définitive. » La pièce serait donc la traduction d’une crise politique et éthique perçue par le poète Max Estrella au fil de ses déambulations. prend une tournure franchement spirituelle et éthique mais échoue à restaurer les valeurs essentielles. Enfin. s’y trouve également représentée. Lo trágico que se impone es lo trágico de lo absurdo y es la mimesis del mundo moderno. de manière fragmentaire. Corrigé proposé Luces de bohemia (1920 pour la première édition. Monique Martinez Thomas établit un lien entre l’histoire collective et individuelle et le propos esthétique qui sous-tend Luces de bohemia en affirmant que « El esperpento descubre el mecanismo ciego de la historia. Le constat est-il cependant si pessimiste dans Luces de bohemia ? Ne peut-on y reconnaître l’espoir d’une rédemption par l’art. On ne peut manquer de lire dans la pièce un e e 54 .compte du tragique non-sens. sujeta a la casualidad. Pourtant. en effet. Nous verrons que pour traduire la confrontation de l’homme au néant de sa propre condition. Dans un second temps. À propos de cette métaphore de l’existence et de la condition humaine mise en scène par l’esperpento. une forme de rédemption ? L’art. que ce soit la comédie. la dimension universelle de la réflexion philosophique qui sous-tend Luces de bohemia en fait indubitablement une œuvre tragique. une Histoire traumatique. Europe) et de l’histoire individuelle incarnée par Max dans la diégèse. ne permet-il pas de répondre à la quête de sens de l’individu ? Le parcours de Max Estrella dans le Madrid des années 1917-1920 dépasse le seul cadre géographique et temporel de la diégèse : l’Histoire espagnole et européenne des dernières années du XIX ainsi que du début du XX siècle. L’esperpento est donc une catégorie dramatique nouvelle qui traduit une problématique existentielle nouvelle. sa théorisation et sa praxis. Ainsi nous nous interrogerons sur la manière dont l’esperpento dit l’Histoire. Cette mimesis nouvelle met en scène le tragique non-sens de l’Histoire collective (Espagne. l’auteur s’emploie à mélanger les catégories dramatiques mais toujours en référence à leur histoire. soit durant la dictature de Primo de Rivera) de Valle-Inclán met en scène un poète aveugle dont la quête. dans un troisième temps. que cette mimesis nouvelle traduit aussi bien par la théorie que par la praxis ? Nous examinerons dans une première partie la manière dont Valle-Inclán traduit dramatiquement ce non-sens de l’Histoire et de la condition humaine. C. l’artiste déambule dans Madrid au gré de ses rencontres de hasard avant de mourir sur le seuil de son immeuble. negando trascendencia y veracidad a los valores que estructuran la existencia. nous considérerons les conséquences dramaturgiques d’un tel constat. nous essaierons de comprendre pourquoi Valle-Inclán opère ce retour au tragique par le biais de l’invention d’une forme dramatique inédite : l’esperpento. En effet. réclamant un langage dramatique inédit. Le “ sens ” de l’Histoire est alors soumis au seul bon vouloir du dramaturge qui se joue de la chronologie en excluant tout réalisme : traité de la sorte. la cruelle « Ley de fugas » adoptée en 1921 (une date postérieure à celle de la première version de Luces de bohemia) tandis que dans la scène 11 coïncident la mort d’un enfant due à une balle perdue et celle du paria catalan. como en Rusia ». évoquant le bruit des bottes des soldats . Valle-Inclán ne prétend guère représenter fidèlement la réalité historique et littéraire de l’époque. d’autres figures de la Bohème sont transposées sur scène : Dorio de Gádex ou bien évidemment Rubén Darío. le pédant journaliste don Filiberto continue 55 . soumise à la distorsion. aveugle et sans ressources. Pourtant. Max Estrella est lui-même fortement inspiré du poète Alejandro Sawa qui. comme l’Histoire elle-même. scène 6) ou la grande grève du mois d’août 1917 qui semble servir de toile de fond à l’action. fragmentée. incarnation de l’individualisme cynique. etc. La déambulation de Max Estrella et de don Latino est. le sable dans les rues…). Mais il est bien le seul. dépourvue de toute orientation préalable : elle est soumise aux rencontres. C’est l’Histoire d’une époque absurde. etc. s’était suicidé en 1909. Ainsi. 6 et 11 dans la version définitive de 1924.certain nombre de références au contexte politique européen et plus particulièrement espagnol : ainsi. hors de toute logique référentielle et chronologique qui est ainsi mise en scène à travers des événements et des personnages historiques marquants et à travers les personnages de la fiction dramatique. de direction et de signification). si don Latino. les ouvrières entrant dans la taverne de Pica-Lagartos dans la scène 3. demeure indifférent à ce qui l’entoure. Pourtant. On notera d’ailleurs que la dénonciation de la situation politique espagnole est renforcée par l’ajout des trois scènes 2. Ces références apparaissent dans les dialogues ou dans les didascalies : les mouvements ouvriers constituent le décor sonore et visuel de l’action de la diégèse (les cris des manifestants. Max. par la voix du prisonnier catalan. Rien ne semble guider les deux compères (si ce n’est un billet de loterie. et une allusion à la Révolution russe de 1917 (« El ideal revolucionario tiene que ser la destrucción de la riqueza. Valle-Inclán exprime ainsi l’inquiétude et la révolte que génère chez lui le contexte politique espagnol et européen. symbole même du hasard). des figures politiques telles que Maura ou Alphonse XIII sont évoquées.) . comprendra peu à peu combien l’Histoire dont il est le témoin et l’acteur est absurde. dit le prisonnier catalan dans la scène 6) sont autant d’éléments historiques qui constituent un discours sur l’époque contemporaine de la rédaction de l’œuvre. qui sont elles-mêmes le fruit du hasard. le voilà soumis au hasard et partant. des événements de l’histoire espagnole tels que la Semaine Tragique de 1909 (cf. Le Ministre ne s’émeut guère des malheurs du peuple . au gré des cafés se trouvant sur le parcours. L’effet de distorsion affecte donc l’Histoire tout autant que les personnages de la diégèse. le climat de répression policière y est subtilement représenté par des effets sonores et visuels. la chronologie est soumise à une série de distorsions : la Semaine Tragique peut difficilement coïncider avec la grève de 1917 . dépourvu de sens (autrement dit. voire tactiles (le « trote épico » de la didascalie de la scène 4. Le contexte littéraire n’est pas exclu de cette évocation historique : certains personnages sont clairement identifiables tels que Gregorio Pueyo à travers le libraire Zaratustra . Rubén Darío peut difficilement apparaître cette même année puisqu’il est décédé en 1916. La scène 6 évoque. le poète aveugle. dans l’indifférence la plus totale . puis dans la série des trois œuvres qui composent Martes de Carnaval. Max Estrella proclame : « hay que difundir por el mundo la religión nueva ». il désigna donc la nouvelle « mimesis » mise en œuvre dans Luces de bohemia. car ils ne sont sous-tendus par aucune valeur morale. les politiques. « Comedias bárbaras ». Or. ce n’est pas Max qui est aveugle mais bien le peuple espagnol : les ouvriers. ce qui montre bien que son auteur avait parfaitement conscience de la spécificité dramatique de cette pièce. Individualisme et matérialisme génèrent précisément le non-sens absurde dont parle Monique Martinez Thomas. Ce regard lucide et désabusé sur l’Histoire appelait une forme dramatique nouvelle. La lutte des classes n’est d’ailleurs qu’une transposition collective de cet individualisme : elle ne prend pas en compte l’intérêt collectif de la société. voire de la farce. Tandis que le Prisonnier déplore : « En España el trabajo y la inteligencia siempre se han visto menospreciados. Pourtant un lecteur ou un spectateur y reconnaît bien des indices de la tragédie classique et de la comédie. Aquí todo lo manda el dinero ». Max dit d’ailleurs. Luces de bohemia fut publiée avec le sous-titre totalement inédit « Esperpento ». le maçon de la scène 11 justifie la répression policière des manifestations au nom de l’ordre. Le prisonnier martyr meurt pour rien. autrement dit. Il ajoutait d’ailleurs que la tradition littéraire hispanique avait plus souvent opté pour cette dernière posture que celle d’autres nations. Or. ne pouvaient traduire la vacuité idéologique et éthique de l’Espagne contemporaine de Valle-Inclán. de celui qui a justifié la barbarie historique de l’Espagne depuis la Légende noire. C’est bien ce nihilisme niant toute valeur et vérité morale qui est le mal de l’histoire espagnole. etc. aucune éthique. Ni la tragédie ni la comédie. aucune transcendance. étroitement liée à l’Histoire traumatique du début du XX siècle. Valle-Inclán disait lui-même qu’il y avait pour un auteur trois manières de considérer ses héros : d’en bas (c’est le cas de la tragédie classique). les poètes de la bohème. quant à la mort de Max. Tout en s’inscrivant dans l’histoire fondatrice du théâtre. scène 11 : « ¡Canallas…! ¡Todos…! ¡Y los primeros nosotros. Valle-Inclán fut toujours soucieux d’inscrire ses textes dramatiques dans un genre particulier : beaucoup des titres de ses œuvres incluent une caractérisation générique : « Farsa ». Finalement. Par ce mot qui signifie « laid ». laquelle connaît alors la barbarie de la Grande Guerre et la répression policière. los poetas! ». en rupture avec les catégories existantes. « Tragicomedia de aldea ». l’esperpento en renouvelle les codes pour traduire le non-sens de la condition humaine. les journalistes. voire de l’Europe de 1917 et des années 20. quitte à trahir la mission que lui confère son métier dans un journal ironiquement appelé « El Popular » . etc. Face au matérialisme. Max préconise la régénération spirituelle. C’est bien ce que reconnaît Max au terme de son périple quand il s’exclame dans la scène 11 : « La Leyenda Negra en estos días menguados es la Historia de España ». Mais de quel ordre parle-t-il ? De l’ordre policier et étatique. les classes moyennes. à l’instar d’un Quevedo e 56 .d’obéir aux ordres du pouvoir. les deux genres dramatiques traditionnels. debout (c’est le cas des romanciers réalistes) et d’en haut (c’est le cas de la comédie). elle sera vite oubliée : les clients de la taverne s’empresseront d’empocher son gain inespéré dans la scène 15. Cet aveuglement est dû à l’indifférence et à l’individualisme. il accepte l’argent de la caisse noire que lui propose le Ministre. transfiguré en Christ rédempteur dans une scène qui relève du crucifiement. los ojos parados. réifiés ou animalisés. il ne l’inscrivait pas moins dans la tradition hispanique. Max s’était d’ailleurs lui-même défini ainsi : « Yo soy el dolor de un mal sueño ». autre martyr fusillé dans l’indifférence générale. se cache un tout autre registre révélé par la didascalie : « Máximo Estrella. forment une image reproduite à l’infini de la même décrépitude. la scène de la reconnaissance. et tragique : elle ressemble à une tragédie dont les héros seraient observés d’en haut et transformés en pantins. les vieilles prostituées de la scène 10 sont assimilées à des masques . Max n’est pas meilleur que ses congénères. Zaratustra est décrit dans sa librairie : « abichado y giboso –la cara de tocino rancio y la bufanda de verde serpiente– ». con los brazos abiertos en cruz. Voilà notre poète bohème comiquement transformé. voire farcesque. comme l’est la comédie ou la farce. Calderón est fréquemment cité et parodié (cf. Ainsi. Pour autant. La mort de Max est la réalisation d’une fatalité. Les soldats sont identifiés au bruit de leurs bottes et assimilés au fracas qu’elles produisent. par exemple. il le dépense sans compter lors du dîner avec Rubén Darío alors que son épouse et sa fille manquent d’argent. influencé qu’il était par le théâtre expressionniste de l’époque. Il y a dans Luces de bohemia une double perspective à la fois comique. la mort du poète aveugle – tel Œdipe – est annoncée et se réalise dans la scène 12 au terme d’une errance qui l’a conduit jusqu’au « círculo infernal » qu’il qualifiera plus loin de « círculo dantesco ». Ce traitement carnavalesque des personnages relève de la farce. et alors qu’il vient de recevoir des mains de celui-ci « el fondo de los Reptiles ». etc. mis sur le même plan que leurs propres animaux. est constamment convoquée et parodiée dans une subtile intertextualité. La tragédie grecque. scène 2). Devant le prisonnier. c’est celle qu’il privilégie ici : ses personnages sont des fantoches grotesques. par exemple. en le transformant. tels que le chœur (celui que forment les modernistes). Même Max n’échappe pas à cette modalité de traitement. et toutes. parodiée ici. les jeunes comme les vieilles.ou d’un Goya. On comprend alors que le personnage de Max incarne tout particulièrement le sens tragique : « La visión del poeta ciego es trágica porque contempla –incapacitado para transformarla– una realidad esperpéntica que termina por aniquilarle » dit Juan Carlos Esturo Velarde. Derrière les apparences grotesques de son attitude chez le Ministre. en êtres inférieurs car la supériorité classique du héros supposerait une transcendance qui fait précisément défaut dans la société que la pièce met en scène. etc. La quête de rénovation de Valle-Inclán s’inscrit donc à la fois dans un mouvement européen et dans l’histoire littéraire espagnole. Valle-Inclán reprend et parodie systématiquement des motifs qui procèdent de la tragédie classique. car le grotesque prévaut. S’il est le seul témoin lucide de son temps. trágicos en su ciega quietud. en le parodiant systématiquement. « tambalea » sous la pâle lumière de la lune. D’entrée. il n’est nullement un héros tragique : ainsi. Cependant. On sait que Valle-Inclán n’appréciait guère le théâtre caldéronien. Luces de bohemia n’est pas une pièce « légère ». Les références à la tragédie ne se limitent pas à Calderón. la cabeza erguida. fondatrice de la tragédie européenne aristotélicienne. tout en renouvelant le langage dramaturgique. Pourtant. Les 57 . avanza como un fantasma… ». lui qui dans la scène 4. il n’en est pas moins « canalla ». qui montrent combien « España es una deformación grotesca de la civilización europea ». l’espace ou les personnages. Dans la scène 12 où Max définit l’esthétique « esperpéntica ». est soumis à la distorsion. dont Max dit : « Los héroes clásicos han ido a pasear en el callejón del Gato ». paradoxalement. Luces de bohemia constitue l’acte de naissance d’une dramaturgie nouvelle qui aspire à “ rethéâtraliser ” le théâtre : la pièce. tantôt condensé (par la coïncidence de Rubén Darío avec les événements de 1917 par exemple). sont ici le procédé qui commande l’ensemble de l’esthétique valleinclanienne. l’espace subit la même déformation par la coprésence de deux espaces dans la scène 10 par exemple.références tragiques sont systématiquement parodiées pour être transformées en procédés grotesques. des dieux – mais de l’extrême opposé. où le couple don Latino et La Vieja Pintada se sépare de celui formé par Max et La Lunares et par l’effet produit par les miroirs du café moderniste. Ce tragique de l’absurde requiert un langage dramaturgique spécifique : les miroirs déformants de l’esperpento. pero nunca asistemático. celle des miroirs concaves. puisque c’est dans le comique qu’elle prend sa nouvelle origine et précisément dans la forme la plus subalterne du comique. Ce premier esperpento est donc une œuvre tragique traitée sur le mode de la parodie qui met en œuvre les ressorts de la farce (le caractère mécanique des personnages. l’animalisation et la réification) pour traduire l’absurde. tantôt dilaté (pensons à la simultanéité temporelle des scènes 6 et 7) . on l’a vu. L’esperpento n’est donc pas à proprement parler une tragédie : il relève du tragique mais en modifie profondément la perspective par son aptitude à réunir les contraires. C’est e 58 . où on la recherchait vainement depuis quelque temps – celui des héros. de una estructura. constitue la poétique de l’esperpento et lui confère une valeur artistique parce qu’elle constitue une « mathématique ». La coïncidence des genres plus que leur alternance – cas de la tragi-comédie du siècle d’Or – qui dit le nihilisme européen produit une impression étrange et singulièrement déroutante pour les professionnels du théâtre du début du XX siècle. il préside à l’ensemble de la construction de la pièce : que ce soit le temps. la parodie ». telle une « trágica mojiganga ». le non-sens de la condition humaine. un adjectif que Valle-Inclán affectionne singulièrement. Cette esthétique de la déformation systématique. En tant que « estética sistemáticamente deformada ». La tragédie classique passe donc par ces miroirs. d’une grande portée métalittéraire. le nihilisme. L’esperpentisme est donc un langage poétique imposé par la crise du XX siècle. Le temps. La parodie grotesque du tragique traduit ici. C’est ce qu’a montré Gregorio Torres Nebrera dans son introduction à l’édition de l’œuvre : « En el proceso de la esperpentización se ha de dar un resultado metamórfico. à l’instar de ses héros. de un organigrama compositivo ». sino dentro de unas reglas. en offre à la fois les fondements théoriques et la mise en œuvre. claro está. comme l’observe Max Estrella dans la scène 11 en se référant à l’Histoire espagnole. fondant une nouvelle mimesis. l’absence de transcendance. soumis qu’il est à une « geometría absurda ». C’est d’ailleurs bien ainsi que Jean-Marie Domenach expliquait le retour de la tragédie constaté à la fin du XIX et au début du XX e e e siècle qui « ne revient pas du côté où on l’attendait. Ainsi. la plus opposée à la solennité tragique : la farce. le poète s’exclame : « Latino. deformemos la expresión en el mismo espejo que nos deforma las caras y toda la vida miserable de España ». – […] ¿Cómo me encuentras? / MAX. pour Valle-Inclán. Or la “ rethéâtralisation ” passe ici précisément par la mise sur le même plan des indications scéniques singulièrement poétiques et du dialogue. voire cinématographiques). ». car les voilà avertis. Mais l’auteur fait appel à un autre sens. Mais le langage y tient également un rôle fondamental. a joué le rôle qu’il s’assigne en portant sur l’Europe et l’Espagne ce regard « d’en haut ». Ainsi don Filiberto est-il décrit par ces mots dans une didascalie de la scène 7 : « don Filiberto suelta la trompetilla del teléfono y viene al centro de la sala. Valle-Inclán ne les ménage pas : il accentue les clairs-obscurs (qui rappellent singulièrement des techniques picturales – la peinture expressionniste en particulier –. Mi estética actual es transformar con matemática de espejo cóncavo las normas clásicas ». la pièce n’en est pas moins écrite et remise en héritage aux artistes et au public dérouté et fortement sollicité. L’existence de ce testament littéraire donne seule un sens à la mort de Max. la voie de la rédemption esthétique que l’auteur offre aux artistes et aux spectateurs : la seule mise en scène de Luces de bohemia constitue bien un acte de résistance rédempteur. sorte d’« adivino » qui seul peut avoir une « visión astral. dans le testament littéraire duquel don Latino est ironiquement le destinataire : « La deformación deja de serlo cuando está sujeta a una matemática perfecta. fuera de geometría y de cronología ». à travers le dialogue et le paratexte des didascalies. De même. tantôt l’étrangeté poétique comme dans cet échange entre Max et La Lunares : « LA LUNARES. il ordonne des fonds sonores parfois agressifs (ainsi dans la scène 11 qui rappelle le théâtre crié). Le théâtre repose sur les effets visuels. Valle-Inclán. ainsi que sur une occupation de l’espace dont nous avons vu combien ils étaient emphatisés. dans une perspective esthétisante prenant le contre-pied de ce qui est classiquement admis. comme dans l’ensemble de la scène 5 et notamment dans cet exemple : « SERAFIN EL BONITO. le mélange systématique des registres linguistiques est déroutant : l’argot madrilène ou gitan côtoie tantôt la langue administrative. L’acte de naissance de l’esperpento répond à cette exigence idéologique mais surtout éthique et poétique. plus inhabituel. C’est cette perspective esthétisante qui permet la “ rethéâtralisation ” du théâtre : les sens des spectateurs sont singulièrement en éveil. sonores. qui avait exprimé dans La media noche (1917) sa conception de la mission éthique de l’artiste. Il la passe systématiquement par le filtre de la déformation pour transformer sa dégradation originelle en langage poétique. cubriéndose la calva con las manos amarillas y entintadas : ¡Manos de esqueleto memorialista en el día del Juicio Final! ».aussi ce qu’avoue Max encore avant de se laisser mourir dans cette même scène 12. Cette “ rethéâtralisation ” du théâtre est finalement. 59 . comme dans la scène 10 par exemple où « El perfume primaveral de las lilas embalsama la humedad de la noche ». il joue sur les différents plans de la scène (ainsi dans la taverne de Pica-Lagartos où parallèlement à la conversation des clients on assiste à travers la vitre de la porte au défilé des manifestants) .– En ninguna.– ¡Tienes el hablar muy dilustrado! ». l’odorat. Leurs sens en éveil ne pourront que percevoir avec plus d’acuité la société qui les entoure. Si don Latino est ironiquement le destinataire du testament littéraire de Max.– ¡Una ninfa! LA LUNARES. Si la vue et l’ouïe sont traditionnellement sollicités dans le théâtre. le public ne peut plus ignorer la médiocrité qui l’entoure.– ¿En qué oficina ha servido usted? / MAX.– Cesante de hombre libre y pájaro cantor.– ¿No ha dicho usted que cesante? / MAX. parfois faits de chuchotements. Après avoir lu ou vu représentée la pièce. / SERAFÍN EL BONITO. Quelques références bibliographiques sur la dissertation : • • • GLADIEU. ***** 60 . unissant l’inconciliable. ROHOU. il reprend en les renouvelant les catégories dramatiques traditionnelles : la tragédie et la comédie. 1996. associant les contraires. autrement dit l’inacceptable. la pièce constitue une nouvelle voie esthétique. mêle habilement l’Histoire espagnole et européenne à la diégèse de Luces de bohemia. Mettant nos sens en éveil. Louvain. en “ rethéâtralisant ” le théâtre. c’est ce que fit Valle-Inclán en écrivant Luces de bohemia. 1993.Valle-Inclán. Il appartient à l’artiste d’engager l’individu à « ouvrir les yeux ». mais aussi éthique. Marie-Madeleine. elle nous invite à renoncer à concevoir notre condition comme une traversée à l’aveuglette sur la scène de la vie. Francine. Paris. 1998. Jean. Luces de bohemia est donc à la fois un manifeste dramatique et sa mise en pratique. est donc étroitement liée à un discours sur l’Histoire et la société et sur les relations que l’art – et par conséquent l’artiste – entretient avec elles. Éditions du temps. l’esperpento. Guide de l’étudiant. qui devait ouvrir la voie aux théâtres de l’absurde. observateur avisé et terriblement lucide de son temps. La dissertation. C’est ce que fit Max en énonçant son manifeste. Paris. Les études littéraires. Valle-Inclán renouvelle les codes esthétiques aristotéliciens qui avaient prévalu jusqu’alors en hyperbolisant les procédés dramaturgiques. Nathan. certes. voire la farce. Par là. THYRION. Pour en dénoncer l’individualisme et le matérialisme et en traduire la vacuité éthique qui admet la barbarie. Duculot. La création de cette forme dramatique. Du lieu commun au texte de réflexion personnelle. La dissertation. de nombreux 00/20 ont été distribué cette année. ce qui signifie en fait un double zéro : un en thème. s’établit selon une échelle de 00/20 à 14.5/20 en fonction du tableau suivant : 61 . soit trois de plus que la composition en français. En effet.RAPPORT SUR L’ÉPREUVE DE TRADUCTION I. aucune copie blanche).5/20 (moyenne du thème et de la version). Pour le CAFEP. soit environ 15% des candidats ayant composé. Espérons que ce rapport remédiera à cette situation en incitant les candidats à travailler et à soigner davantage leur expression aussi bien en français qu’en espagnol. 343 candidats étaient présents le jour de l’épreuve de traduction (197 absents.68/20. 785 candidats inscrits étaient absents. La répartition des notes pour les 343 copies évaluées par les correcteurs. Les notes s’échelonnent de 00/20 à 16. La moyenne générale de tous les candidats s’établit à 4. Statistiques générales L’épreuve de traduction a réuni 2 407 candidats. La traduction semble bien être l’épreuve où il y a le moins de différence entre les deux concours du public et du privé. alors que moins de trois cents copies ont mérité une note égale ou supérieure à 10/20. un seul a rendu copie blanche. soit cinq candidats de plus que pour l’épreuve de composition en français.55/20. On remarquera également le nombre impressionnant de candidats (277) dont la note est inférieure à 01/20. La répartition des notes pour les candidats ayant composé et pour les candidats admissibles est la suivante : Notes Candidats ayant composé Candidats admissibles <1 277 2 >= 1 et < 2 149 1 >= 2 et < 3 178 11 >= 3 et < 4 229 21 >= 4 et < 5 246 32 >= 5 et < 6 215 45 >= 6 et < 7 248 76 >= 7 et < 8 205 111 >= 8 et < 9 197 124 >= 9 et < 10 168 131 >= 10 et < 11 124 116 >= 11 et < 12 84 80 >= 12 et < 13 49 43 >= 13 et < 14 22 22 >= 14 et < 15 11 11 >= 15 et < 16 3 3 >= 16 et < 17 1 1 On constate ainsi que le « gros des troupes » se concentre entre 03/20 et 08/20.78/20. C’est là un résultat très alarmant. avec strictement les mêmes critères que pour le CAPES. car il démontre l’extrême faiblesse linguistique de trop nombreux candidats. y compris dans leur propre langue. La moyenne générale à cette épreuve est de 5. alors que la moyenne des candidats admissibles est de 8. un en version. alors que celle des candidats admissibles monte à 8.09/20. On ne peut qu’engager tout candidat passé. De manière parfaitement pertinente et exhaustive. présent ou futur à lire avec la plus grande attention les deux rapports qui suivent. ***** 62 . ils font le point sur les difficultés de la traduction d’une manière générale et sur les problèmes de traduction des deux textes qui ont été proposés comme thème et comme version à la session 2008. et cela signifie. hélas ! que le plus gros « barreau de l’échelle » de notes est le barreau inférieur.Notes Candidats ayant composé Candidats admissibles <1 51 0 >= 1 et < 2 30 0 >= 2 et < 3 27 3 >= 3 et < 4 37 1 >= 4 et < 5 39 6 >= 5 et < 6 30 7 >= 6 et < 7 37 16 >= 7 et < 8 28 9 >= 8 et < 9 24 9 >= 9 et < 10 13 12 >= 10 et < 11 11 9 >= 11 et < 12 8 7 >= 12 et < 13 5 5 >= 13 et < 14 2 2 >= 14 et < 15 1 1 On y constate. Les futurs candidats au Concours du CAPES externe/CAFEP d’espagnol sont donc invités. que le niveau linguistique de trop nombreux candidats est aussi faible en français qu’en espagnol. Cela est d’autant plus dramatique qu’il s’agit d’une moyenne entre deux notes. comme précédemment. Il s’agit en fait d’une épreuve de vérité qui permet au jury d’évaluer avec certitude les qualités linguistiques des candidats tant au niveau de la compréhension qu’au niveau de l’expression écrite. du fait qu’il ne saurait être question d’en faire l’économie. dès maintenant. Gageons que la traduction est une épreuve qui a encore de beaux jours devant elle. puisque 51 candidats ont reçu une note inférieure à 01/20. à considérer que la traduction – de l’espagnol au français et du français à l’espagnol – est un exercice pour lequel il ne faut pas ménager ses efforts. Ce récit. La présence de la forme impersonnelle – six occurrences de « on » – devait donc faire l’objet d’une analyse sérieuse. notamment d’ordre syntaxique. étaient donc loin du compte en négligeant une des difficultés majeures de cette traduction.RAPPORT SUR L’ÉPREUVE DE THÈME I. trompé par son épouse. Il était donc impératif de se plier à une lecture attentive du texte et de le soumettre à une analyse avant de se lancer tout de go dans des traductions souvent hasardeuses car trop intuitives. cet homme y trouve du réconfort. centré sur deux personnages. Considérations générales Le texte. Paolo Farina et Angiola. que les candidats doivent s’assurer de la parfaite compréhension du passage et qu’en aucun cas la « forme » et le « fond » ne sauraient être dissociés. au caractère apparemment vif qui la rend indomptable. La traduction en espagnol de « on » en témoigne. Le sujet ' F 0 F J 4! N M K F " 4 " L F J 0 " # & " F M ! " " P ! N0 F ! 3 ' 0 F ! J F M F ! F / O M " ! " ' / . par méconnaissance ou par dépit. F F ) ' F / " F " F = L 1 ! " ! " " F M F > M ) F F L F J F F Q N' ' " F > = N R F 6 F " F "8 + (8 J ! " " L%A3& >A" # $ " S II. Loin d’être victime des railleries de ses concitoyens. ont opté pour une même forme du début à la fin. de Marguerite Yourcenar offrait quelques difficultés. Certaines copies ont systématisé l’emploi de la forme en « se » ou de la première personne du pluriel en dépit du bon sens. 63 . tiré du roman Denier du rêve. Les candidats qui. trace les déboires amoureux d’un homme dupé. Le jury tient donc à préciser de nouveau. Principaux points d’achoppement A. Nous signalons ci-dessous les principaux points sur lesquels un grand nombre de candidats ont achoppé. tan honrado como cabe esperar de un hombre que vive en la intimidad de la Ley 2. Il convenait donc d’utiliser la troisième personne du pluriel. « On mit l’escapade d’Angiola sur le compte du sang méridional » 64 . Le lecteur peut s’y inclure. Le jury a donc accepté « se puede esperar ». Le jury a opté pour « Se habían compadecido de él » et a accepté « lo habían compadecido » ou « lo habían sentido por él ». un repérage des principales difficultés avant la phase d’écriture permettait d’éviter bien des erreurs. D’autres points seront abordés dans une partie distincte. La forme proposée « cabe esperar » permettait de neutraliser la difficulté tout en rendant compte de la légitimité des uns et des autres à juger de l’honnêteté de cet homme. mais dont on comprend qu’il est constitué d’habitants de la petite ville. aussi honnête qu’on peut l’attendre d’un homme vivant dans l’intimité de la Loi » Ce premier emploi de « on » renvoie à un groupe d’individus. La traduction de « on ». Michel Camprubi dans Études fonctionnelles de grammaire espagnole parle de « valeur plurale » pour ce sujet indéfini pluriel. De plus. d’individualiser sans pour autant révéler l’identité de celui qui est autorisé à le faire. suficientemente rico. à un groupe explicitement indéterminé. les candidats empruntaient une voie sans issue qui a fait écrire : « *Se lo habían quejado ». « *Lo habían quejado » et qui tournaient donc rapidement au non-sens. « uno puede esperar ».De même. La forme en « se » permet donc de maintenir ce groupe dans une indéfinition – ceux qui sont en droit de porter un jugement sur l’honnêteté de cet homme. « Paolo Farina était un provincial encore jeune. III. ses occurrences (6) et ses valeurs dans le texte 1. quant à elle. « On l’avait plaint » La traduction par le verbe « quejarse » montre bien l’absence de prise en compte du sens par certains candidats. Cette valeur de « on » est rendue par la troisième personne du pluriel. La forme « uno puede » permet. Paolo Farina era un provinciano joven todavía. Cet emploi de « on » renvoie donc à un nombre indéfini d’individus. Il s’agissait ici de l’expression d’un sentiment de compassion des habitants envers Paolo Farina et non pas d’un mécontentement à son encontre. Se habían compadecido de él 3. suffisamment riche. ne convenait pas ici. mais le jury a pénalisé les copies où la cohérence n’était pas respectée. « On s’accordait à trouver que Paolo Farina s’était montré en tout un mari parfait » Le référent est inchangé . sin embargo se indignaban de que hubiera caído tan bajo una persona que debía de ser de buena familia. la traduction par « la gente » est possible dans cette phrase pour des raisons déjà évoquées plus haut. définis tout au plus comme les habitants de ce village qui soutenaient Paolo Farina par leurs dires et / ou leurs pensées. De nouveau. « on » valant pour « les gens de la petite ville ». Le jury acceptait « sabían » en écho à « atribuyeron » et « se sabía » en cohérence avec « se atribuyó ». L’emploi de la forme en « se » avec un verbe pronominal étant impossible. Se atribuyó la fuga de Angiola a la sangre meridional. era sabido que la joven era oriunda de Sicilia 5. fréquemment rencontrée. 65 . « uno coincidía » ou « coincidíamos ». Une autre traduction est envisageable.La traduction par la forme pronominale en « se atribuyó » ou par la troisième personne du pluriel « atribuyeron » tient de la nuance. étaient irrecevables toutes les propositions qui tendaient à individualiser ou à inclure le narrateur. Dans les deux cas. » La forme « uno se indignaba de que ». 6. Todos coincidían en considerar que Paolo Farina había demostrado ser en todos los aspectos un marido perfecto. En aucun cas la valeur de ce « on » ne tend à dévoiler l’identité de celles et de ceux qui s’apitoyaient sur le sort de Paolo Farina . il s’agit bien au contraire de créer l’effet d’une masse d’individus. mais dans un ensemble donné. En revanche. « on s’indignait pourtant que fût tombée si bas une personne qui devait être de bonne famille. « on savait la jeune femme originaire de Sicile » Même cas que précédemment. La première forme fait référence à un groupe indéterminé . la seconde également. il est question des gens de la ville. 4. considérés comme une globalité dans une certaine indéfinition numérique. c’est celle par « todos ». la forme correcte était donc « se indignaban de que ». seule une forme qui maintenait l’idée d’un groupe à plusieurs voix sans individualité précise était possible. introduite par « puisque ». En revanche le jury a accepté plusieurs propositions comme « llevar la casa ». » La résistance de ce passage a donné lieu à de multiples erreurs.B. puisqu’elle avait eu la chance d’être élevée à Florence au Couvent des Dames Nobles. La phrase « qui avait été si bien reçue à Pietrasanta » était à considérer dans un balancement avec « qui devait être de bonne famille ». C. toutes deux étant des relatives adjectives appositives. ont été lourdement pénalisées. et qui avait été si bien reçue à Pietrasanta. Le lexique 1. puesto que había tenido la fortuna de criarse en Florencia en el Convento de las Damas Nobles. La maîtrise de la syntaxe « on s’indignait pourtant que fût tombée si bas une personne qui devait être de bonne famille. « ocuparse del hogar ». » 66 . y que había sido tan bien recibida en Pietrasanta. « il s’étonna de n’avoir pas su s’en faire aimer. La conjonction explicative sera parfaitement rendue en espagnol par « puesto que ». apporte ici un supplément d’information dont l’omission n’aurait pas de conséquence sur la proposition relative dans laquelle elle est enchâssée (ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas la traduire !). 3. Le recours non justifié à la réécriture a été de nouveau pénalisé. Le jury admettait plusieurs solutions : « le extrañó no haber sabido hacerse querer de ella / por ella » ou bien « hacer que ella lo amara / quisiera. » le extrañó no haber sabido hacerse querer por ella. « Elle ne l’avait guère été pendant six mois passés à tenir le ménage de Paolo Farina » Toutes les traductions qui relevaient de la réécriture ou du calque. la subordonnée causale. Pour sa part. Apenas lo había sido durante seis meses dedicados a administrar la casa de Paolo Farina 2. « la petite ville s’apitoyait sur lui. » Le jury a constaté un grand nombre d’erreurs dues au fait que l’enchâssement des propositions n’a pas été perçu. sin embargo se indignaban de que hubiera caído tan bajo una persona que debía de ser de buena familia. tout simplement. tel que « *llevar el menaje ». ou bien encore. suficientemente rico. On ne saurait trop recommander aux candidats d’élargir et d’enrichir leur langue. lui aussi. suffisamment riche. un hombre precavido no se casa. Quant au participe présent « vivant ». » Les traductions « por haber esposado » puis « esposa » relevaient du contresens. por lo general. par des lectures annotées. luego por haberse casado con Angiola en circunstancias en las que. 4. aussi honnête qu’on peut l’attendre d’un homme vivant dans l’intimité de la Loi » « suficientemente » n’était pas la seule forme acceptée. « puis épousé Angiola dans des circonstances où d’ordinaire un homme prudent n’épouse pas.Ce passage a été. ce qui a été à l’origine de nombreux barbarismes pour le moins surprenants. il ne pouvait d’aucune manière être traduit par « vivo » ou le gérondif « viviendo ». Il s’agit donc d’apprendre à doser ses efforts. Les erreurs semblent relever parfois d’une incompréhension du mot en français et dans bien des cas d’une méconnaissance d’un équivalent dans la langue cible. L’identification et la recherche de solutions avant de rédiger s’avèrent indispensables et permettent de ne pas rester prisonnier de son premier jet. mais encore fallait-il utiliser « desposarse » synonyme de « contraer matrimonio ». IV. Mais il était préférable de respecter le balancement comme dans le texte source « suffisamment » / « assez » (au début de la séquence suivante). à l’origine de propositions surprenantes. au cours de l’année. tan honrado como cabe esperar de un hombre que vive en la intimidad de la Ley 67 . La traduction « se apiadaba de él » entrait en parfaite cohérence avec le ressenti des habitants qui éprouvaient de la compassion. L’intention était bonne. encore moins « viviente ». Paolo Farina era un provinciano joven todavía. Séquences 1) « Paolo Farina était un provincial encore jeune. de la pitié comme nous l’avons indiqué plus haut. Toutes les réécritures autour de « l’intimité de la Loi » venaient fort mal à propos. puisque la langue cible possède les vocables permettant de traduire simplement cela. Le jury a considéré correct également « lo bastante rico » ou « lo suficientemente rico ». puisque la langue-cible offre la même possibilité. Ces remarques préliminaires sur ces quelques points délicats ont pour but de signaler aux candidats l’impérieuse nécessité de ne pas céder à la tentation d’une traduction au fil de la plume. . L’identité du sujet permettait d’envisager la traduction par un infinitif « no lo hiciera ser despreciado ». En revanche. le fait de traduire « belle-mère » par « la madre del marido » ou bien « la madrastra » est plus que préjudiciable à ce niveau. guère » a trop souvent été considéré. le jury acceptait « ásperos » ou bien « amargos ». Se habían compadecido de él cuando su esposa se fugó a Libia para seguir a un amante a cuyo lado esperaba ser feliz. le jury a accepté deux interprétations « su desgracia misma » ou bien le recours à des tournures restrictives telles que « ni siquiera » ou « incluso » mais nécessairement antéposées. » En rappel de ce qui a été cité plus haut. Les traductions possibles étaient nombreuses : « Poco lo había sido » / « No lo había sido mucho » ou bien celle que le jury propose : « Apenas lo había sido ». Une réorganisation minime de la syntaxe se justifiait afin de contourner la difficulté mais sans perte aucune quant au sens.2) « assez aimé dans sa petite bourgade toscane pour que son malheur même ne le fît pas mépriser. 68 . Rappelons à toutes fins utiles que « ne. Passage difficile s’il en était. (como) para que ». » La traduction de « suivre en » a posé problème. En revanche. « Ni siquiera su desgracia ».. comme un synonyme de « ne. lo bastante querido en su pequeño pueblo toscano como para que su desgracia misma no hiciera que lo despreciaran.. l’omission de « como » était possible pour la conjonction ou locutions conjonctives « lo bastante. pas ». Pour « aigres ».. guère » signifie « pas beaucoup ». Bien évidemment « pasados + gérondif » était une forme correcte.. 4) « Elle ne l’avait guère été pendant six mois passés à tenir le ménage de Paolo Farina en recevant les aigres conseils d’une belle-mère. pas de doute possible pour la traduction de « mépriser »... » « ne. bien évidemment « despreciar » ou « menospreciar ». 3) « On l’avait plaint lorsque sa femme s’était enfuie pour suivre en Lybie un amant près duquel elle espérait être heureuse. Curieusement ce vocable a été une source d’erreurs et de nombreux barbarismes lexicaux sont apparus par calque avec le français notamment. « incluso su desgracia ». L’emploi de « dedicados » permettait d’éviter la tournure gallicisante « pasados a ». à tort.. Apenas lo había sido durante seis meses dedicados a administrar la casa de Paolo Farina recibiendo los agrios consejos de una suegra, 5) « mais Paolo, aveuglément heureux de posséder cette jeune femme, » L’omission de la proposition « a » précédant un complément de personne a été lourdement sanctionnée. Trop de candidats ont commis des erreurs parfaitement évitables, par exemple par une simple relecture. pero Paolo, ciegamente feliz por poseer a esa joven, 6) « et séparé d’elle par cet épais bonheur, ne s’était pas douté qu’elle souffrait. » L’utilisation du subjonctif dans cette subordonnée a été considérée comme erronée. Sémantiquement rien n’y conduisait. Il est question de l’absence totale de doutes possibles, c’est-àdire l’absence de marques visibles de souffrance chez cette jeune femme. Pas de place au doute, l’indicatif s’impose. La forme proposée, « estaba sufriendo », permet de qualifier cette souffrance comme étant profonde et sourde, à juste titre. y separado de ella por esa densa felicidad, no había sospechado que ella estaba sufriendo. 7) « quand elle partit, après une scène qui le laissa humilié devant les deux servantes, il s’étonna de n’avoir pas su s’en faire aimer. » Ce passage est l’occasion de rappeler aux candidats de ne pas perdre de vue la construction particulière de certains verbes. Leur régime prépositionnel conditionne la mise en forme. La connaissance lexicale ne peut pas se limiter à la connaissance stricte du mot. La traduction de « il s’étonna de » en est un parfait exemple. Comment traduire correctement sans prendre en compte les deux constructions suivantes : « Extrañarle algo a alguien » ou bien « extrañarse de que », respectivement intransitive puis transitive ? De ce fait, les traductions qui omettaient la préposition « de » comme dans « *Se extrañó que » ou bien qui ne respectaient pas la tournure, comme « *Se extrañó no haber », étaient lourdement pénalisées. Cuando se fue, tras una escena que lo dejó humillado ante las dos criadas, le extrañó no haber sabido hacerse querer por ella. 8) « Mais les jugements de ses voisins le rassurèrent ; » Des traductions surprenantes ont fait florès sur un simple verbe « comme rassurer ». Comment accepter à ce niveau « *rasurar » ? 69 Pero las opiniones de sus vecinos lo tranquilizaron; 9) « il la crut coupable, puisque la petite ville s’apitoyait sur lui. » Pour la traduction de « s’apitoyer », cf. III, C, 3 La creyó culpable, puesto que la pequeña ciudad se apiadaba de él. 10) « On mit l’escapade d’Angiola sur le compte du sang méridional, car on savait la jeune femme originaire de Sicile » De nouveau, l’équivalence par simple calque du français était impossible. Le jury a opté pour « atribuir » mais a tout aussi bien accepté « achacar », « imputar ». Cette accumulation d’exemples portant spécifiquement sur le lexique a pour but non pas de pointer avec délectation les faiblesses de certains candidats mais bien au contraire de faire prendre conscience de la nécessité d’étoffer son lexique par des lectures annotées, car il est évident qu’il est impossible de trouver ce que l’on ne connaît pas. L’enrichissement lexical est un impératif au même titre que la correction grammaticale. L’exemple cité précédemment avec « extrañarse de que » / « extrañarle algo a alguien » montre bien qu’une bonne connaissance de certaines tournures garantit une correction grammaticale. Se atribuyó la fuga de Angiola a la sangre meridional, ya que era sabido que la joven era oriunda de Sicilia 11) « on s’indignait pourtant que fût tombée si bas une personne qui devait être de bonne famille, » Il ne fallait pas non plus perdre de vue le régime prépositionnel pour cette tournure « indignarse de que ». Le subjonctif plus-que-parfait souligne ici que la perspective d’un changement était considérée improbable avec une antériorité dans le passé. Mais certains candidats ne maîtrisent apparemment pas la conjugaison : des erreurs élémentaires sont commises telle que l’accord, par exemple, au féminin du participe passé de la forme verbale. Autant dire que ce type d’erreurs est très lourdement sanctionné. Sin embargo se indignaban de que hubiera caído tan bajo una persona que debía de ser de buena familia, 12) « puisqu’elle avait eu la chance d’être élevée à Florence au Couvent des Dames Nobles, » 70 La forme passive « ser criada » a été acceptée. Peu d’erreurs ont été commises sur ce passage en comparaison avec les précédents. Nous signalerons simplement qu’il est nécessaire de traduire les noms des lieux géographiques très connus (noms de ville, etc.) : ils ont le plus souvent un équivalent espagnol. Il fallait donc traduire Florence par « Florencia » et « Sicile », qui apparaît plus haut, par « Sicilia ». En revanche, la traduction du nom de la ville de Florence par « Firenze », même si elle atteste d’une connaissance de l’italien, a été pénalisée car la langue cible a été perdue de vue. « Dames Nobles » a été traduit car dans le texte source, cette référence est elle-même une traduction de « Nobilis Domina ». puesto que había tenido la fortuna de criarse en Florencia en el Convento de las Damas Nobles 13) « et qui avait été si bien reçue à Pietrasanta. » La préposition « en », de toute évidence, s’imposait. y que había sido tan bien recibida en Pietrasanta. 14) « On s’accordait à trouver que Paolo Farina s’était montré en tout un mari parfait. » « Coincidir » permettait de rendre compte du caractère fortuit de cet « accord », de cette concordance de points de vue entre les habitants du village. « Estar de acuerdo en » a été accepté malgré une légère perte de sens. Todos coincidían en considerar que Paolo Farina había demostrado ser en todos los aspectos un marido perfecto. 15) « Parfait, il l’avait été davantage que se l’imaginait la petite ville, » Le syntagme « más... de » au même titre que « más... que » est un comparatif de supériorité. Mais la RAE, dans El esbozo de una nueva gramática de la lengua española indique ainsi : « Con la fórmula “más... de..., menos... de...”, se realiza una estimación, numérica o no, sobre el término de la comparación ». L’omission de « lo » dans l’expression « se lo imaginaba » a été sanctionnée. N’oublions pas que l’on dit « imaginárselo ». Perfecto, lo había sido más de lo que se lo imaginaba la pequeña ciudad, 16) « ayant rencontré, secouru, puis épousé Angiola dans des circonstances où d’ordinaire un homme prudent n’épouse pas. » 71 Todos coincidían en considerar que Paolo Farina había demostrado ser en todos los aspectos un marido perfecto. tras una escena que lo dejó humillado ante las dos criadas. socorrido a Angiola y luego habiéndose casado con ella ». y luego por haberse casado con ella en circunstancias en las que. Pero las opiniones de sus vecinos lo tranquilizaron.Le jury propose l’utilisation de la préposition « por ». V. il fallait veiller aux différentes constructions prépositionnelles demandées par chacun des verbes. por lo general. Traduction proposée Paolo Farina era un provinciano joven todavía. puesto que había tenido la fortuna de criarse en Florencia en el Convento de las Damas Nobles. il était par conséquent impossible de factoriser avec une seule occurrence de « haber » si l’on utilisait le gérondif. Mais. puesto que la pequeña ciudad se apiadaba de él. « cuerdo ». Il était donc nécessaire de traduire « habiendo conocido. dans ce cas. lo había sido más de lo que se lo imaginaba la pequeña ciudad. la creyó culpable. le extrañó no haber sabido hacerse querer por ella. Constatons également que le verbe pronominal « casarse » impliquait le rappel de « haberse » . suficientemente rico. il fallait défactoriser le complément d’objet Angiola. sens causal. Apenas lo había sido durante seis meses dedicados a administrar la casa de Paolo Farina recibiendo los agrios consejos de una suegra. por haber conocido. pero Paolo. Se habían compadecido de él cuando su esposa se fugó a Libia para seguir a un amante a cuyo lado esperaba ser feliz. Le jury a accepté « avisado ». ya que era sabido que la joven era oriunda de Sicilia. 72 . por lo general. Se atribuyó la fuga de Angiola a la sangre meridional. autre problème épineux. lo bastante querido en su pequeño pueblo toscano como para que su desgracia misma no hiciera que lo despreciaran. « cauto ». Par ailleurs. Perfecto. Enfin. et a tout aussi bien accepté le gérondif. un hombre precavido no se casa. un hombre precavido no se casa. ciegamente feliz por poseer a esa joven y separado de ella por esa densa felicidad. por haber conocido. socorrido a Angiola. socorrido a Angiola y luego por haberse casado con ella en circunstancias en las que. tan honrado como cabe esperar de un hombre que vive en la intimidad de la Ley. Cuando se fue. de nombreux équivalents étaient possibles pour traduire « prudent ». en revanche celui de « casarse » impliquait la préposition con et. y que había sido tan bien recibida en Pietrasanta. de nouveau. il fallait veiller à respecter une cohérence en maintenant son choix sur les trois propositions. sin embargo se indignaban de que hubiera caído tan bajo una persona que debía de ser de buena familia. no había sospechado que ella estaba sufriendo. Si l’emploi de « conocer » et de « socorrer » imposait la préposition a. Le respect du sens du texte source et de la correction de la langue cible est essentiel. En guise de rappel.V. les stratégies d’évitement. En revanche. Des mises en garde ont ponctué ce rapport non pas gratuitement mais dans le seul but de donner la possibilité aux candidats de se préparer au mieux pour aborder dans les meilleures dispositions cette épreuve de traduction. sont à proscrire. ***** 73 . toutes les tentatives qui procèdent d’un choix réfléchi reçoivent toujours l’attention du jury qui ne s’en tient pas à une seule traduction figée contrairement à ce que pourrait faire croire la traduction proposée cidessus. Bilan Le jury espère que ce rapport aura permis de montrer qu’il est disposé à accepter diverses traductions mais au regard du sens du texte et de sa cohérence. que ce soit par calque du français ou par le biais de la réécriture à foison et à la guise de chacun. des ex-militaires. Le héros croise des assassins. Le roman Mercado de espejismos narre l’histoire d’un voleur d’œuvres d’art.B 2. On relève des situations humoristiques. Il s’amuse à parodier les best-sellers à la mode. reliques.# U * 9 = " " 4 V ! ! # / " 4 " " 4 * = ' " ! !" * " : <% .& Y E&Z A& &1 " " 6 & ". Ce roman apparaît comme une parodie des romans dits historiques : commande absurde. Les ingrédients essentiels du genre sont réunis : ésotérisme.RAPPORT SUR L’ÉPREUVE DE VERSION I. des métaphores absurdes et des comparaisons hilarantes.# " " ! " 4 ! " " ! ! I 4 ! ! 4 " " ! " * * ! T ! / " * . une aventure désopilante qui envoie le protagoniste du Caire à Londres à la recherche de reliques qui n’existent pas. II. Considérations générales sur le texte A. sociétés secrètes. Le sujet % " ! ! * & ! 3 ! S 4 " ! " W ! X " 0 ! " ! " # / ! " " * * . Le roman a obtenu le Premio Nadal 2007. Jacob reçoit une commande : voler les reliques des Rois Mages dans la Cathédrale de Cologne. surprises. découvertes de parentés impossibles. des sicaires religieux… En des temps où les romans religieux font fureur (Da Vinci Code). morts et violence. Felipe Benítez se moque de cette littérature en la parodiant dans son roman. églises. 74 . personnages excentriques et mystérieux. Les traductions de « sonar » par *« sonnaient ». Ainsi. les correcteurs ont pu lire de bonnes traductions comme : « Lolo Letaud s' lancé à corps perdu dans » pour « Lolo Letaud est anda empeñado en » ou encore « on passera sous silence » pour « por no mencionar siquiera ». Les candidats auraient également dû être sensibles au ton humoristique qui se dégageait de la description de ce personnage malchanceux et incrédule. Si le jury relève ainsi les fautes et insiste autant sur les fautes grossières. par exemple. les noms propres « Hélade » et « Eleusis » ne devaient bien entendu pas être traduits par *« Ulysse » ni par *« Éloïse ». Il est étonnant que certains candidats aient commis de nombreux hispanismes comme *« procurait » pour « procuraba ». Certains candidats prennent la liberté de traduire comme bon leur semble des segments entiers par méconnaissance de certaines expressions : « hará cosa de un lustro » est devenu *« comme par enchantement ». ce n' pas copier [citation de Van Gogh] mais recréer avec d' est autres matériaux. face au décalage qui pouvait exister entre lui et les élèves d’aujourd’hui (clin d’œil à notre profession également !). et dans une dynamique texte de départ / texte d' arrivée ». L’oubli du subjonctif après l’expression « bien que » ou « jusqu’à ce qu’il » a constitué une faute récurrente. De même. Les correcteurs ont malheureusement dû sanctionner de nombreux mots inventés comme *« omnubilé » au lieu de « obnubilé ». ou *« jusqu’à ce que tout ce qu’il touche devient de l’or ». il sait également valoriser les candidats qui ont réussi à traduire de façon heureuse le passage. Les candidats qui n’ont pas su traduire « Grial » ou « templarios » ont été sévèrement sanctionnés. ainsi que la rupture de construction après « parce que… et que ». mais une tangente qui cherche à produire les mêmes effets par d' autres moyens ». *« résistait » pour « se resistía ». voire de l’absurdité de certaines traductions. Cependant. *« qui s’anticipe » pour « que anticipa » et *« la mauvaise chance » pour « la mala suerte ». « cryptologique » et « ésotérismes ».Pour nous convaincre de ce que représente la version en tant qu’elle est un exercice de traduction. Ainsi. Quelques remarques Le passage à traduire. présente un des nombreux personnages qui traversent le récit : Lolo Letaud. nous citerons Mathilde Baron qui reprend les propos de Nadine Ly : « La traduction n' est pas le symétrique d' original qu' un elle reproduirait à l' identique dans une autre langue. *« frappé par la foudre » ! Les correcteurs ont déploré que des phrases soient transformées sans nécessité et ont souvent constaté que la syntaxe n’était pas respectée. « avaient la sonorité » ou *« avaient la consonance » ont été jugées irrecevables. 75 . *« il fera quelque chose avec un lustre ». mais sa traduction requérait une certaine culture à cause des nombreuses références au monde antique ou médiéval qu’il contenait. c’est afin que les candidats prennent conscience de l’incohérence. Les candidats ont souvent buté sur l’orthographe des mots tels que « anthropophage ». qui se situe au début du roman. pour Nadine Ly : « La production de ces effets. La compréhension du texte n’était pas difficile. « l’héritage des *catarates » ou des traductions farfelues comme *« Quatar » pour « cathares » par exemple qui constituait un non-sens. B. NOYARET (Nathalie) et GARNIER (Françoise). 1956. 1999-2001. Il ne faut ni modifier ni réécrire le texte et. le français. D) Bibliographie Nous rappelons la bibliographie du rapport 2007 et nous conseillons également l’utile consultation de la grammaire Grévisse. 2004. Bordas. Dictionnaire des synonymes. 1986. Paris. La traduction littéraire guidée. GIRODET (Jean). Fort en version. du premier cycle aux concours. Hatier. en l’occurrence l’espagnol. Nathan. Un point c’est tout ! La ponctuation efficace. Faut-il le repréciser ? une phrase commence par une majuscule et se termine par un point. Paris. 1980. De Boeck-Duculot. Il faut tout d’abord prendre le temps de lire plusieurs fois le texte. GREVISSE (Maurice). Victoires-Éditions. La précision et la correction du français représentent donc les priorités de cet exercice. 76 . Vocabulaire orthographique. Nouveau Bescherelle (Le). Licence/Concours. Larousse. La traduction doit être la plus fidèle possible au texte : pas d’ajout ni de suppressions inutiles. Hachette. 2001. Dictionnaire Bordas. DEGUERNEL (Alain) et LE MARC’HADOUR (Rémi). Paris. L’utilisation d’un dictionnaire des synonymes est fort utile également. la ponctuation devait être laissée en l’état. Classiques Hachette. Paris. nous invitons les candidats à soigner la présentation : il faut éviter les ratures par exemple. Pièges et difficultés de la langue française. La version espagnole. Bréal. Paris. Les candidats doivent s’entraîner à l’exercice de la version en s’aidant de dictionnaires unilingues : dictionnaires de la langue espagnole mais aussi dictionnaires de la langue française. 50 000 mots du français courant. Il faut respecter l’orthographe et nous rappelons qu’en français l’accentuation n’est pas chose facultative ! Enfin. même si les phrases étaient longues. de s’imprégner du ton et du rythme. mais aussi la qualité d’expression dans la langue-cible.Finalement. Paris. car elle donnait du sens. il faut respecter le registre de langue du texte original. L’art de conjuguer. Cours supérieur d’orthographe. BÉNAC (Henri). BLED (Édouard et Odette). Il faut traduire tous les mots : les omissions sont lourdement sanctionnées. Il faut également écrire correctement : un mot illisible sera sanctionné. 1954. Paris. Le candidat veillera à respecter les temps et les modes : les fautes de conjugaison sont inacceptables à ce niveau. Paris. C) Conseils et méthode Nous ne pouvons qu’inciter les futurs candidats à lire l’excellent rapport de la session 2007 sur les points de méthode qui ont été largement explicités. 2004. Éditions du Temps. La version est un exercice qui permet de jauger la compréhension de la langue-source. « Métier journaliste ». 1993. Le candidat doit respecter les paragraphes du texte d’origine. BOUCHER (Jean). Rosny. Paris. bien entendu. 1983. COLIGNON (Jean-Pierre). Le bon usage. les intrigues du Vatican ou les manuscrits de la mer Morte. Et la malchance reste une chose mystérieuse. le jargon d’une tribu anthropophage. depuis qu’il a abandonné l’enseignement. Il ne fallait pas oublier la virgule si on avait choisi de traduire par « c’est Lolo ». adapté aux critères modernes des chimères historiques. 77 . L’une des rares personnes qui viennent à la maison / vient chez moi / vienne chez moi / à venir chez moi / est Lolo Letaud /. le nez. « Pocas » devait se traduire par « rares » *« Parmi le peu de personnes » est une forme incorrecte. et ne parlons même pas de ce que ces lycéens-là comprenaient d’une explication sur les mystères d’Eleusis. » L’indicatif et le subjonctif étaient possibles pour traduire la relative. où il perdit toutes ses illusions pédagogiques lorsqu’il prit conscience d’un élément fondamental d’incompatibilité entre l’ablatif absolu et les breloques en argent qui ornaient les oreilles. un ascète quinquagénaire qui fut professeur de grec et de latin dans un lycée jusqu’au jour. lui coupant l’herbe sous le pied et qu’il se voit obligé d’abandonner son projet au sommet de l’inspiration et de l’enthousiasme. Mais l’ennui pour Lolo Letaud est qu’il y a toujours un autre auteur qui devance les intrigues que lui écrit. je n’ai pas de chance. le nombril et les lèvres de l’ensemble de ses élèves. « asceta cincuentón que fue profesor de griego y de latín en un instituto hasta que. Jacob. c’est Lolo Letaud 2. bien que lui s’y emploie d’arrache-pied. Commentaire de la traduction (les propositions précédées d’un astérisque sont fautives) 1. Lolo Letaud s’évertue. *« est la seule personne » était un contresens. Comme personne ne vit de l’air du temps. entre autres.III. Traduction proposée L’une des rares personnes à venir chez moi. pour qui Hellade semblait être un nom de discothèque et les poèmes de Virgile. et je lui réponds « oui » parce que je ne sais que lui dire d’autre. mais peine perdue. c’est Lolo Letaud. qui est un substantif. parce que Lolo refusait de se cantonner à l’ enseignement de la langue et qu’ il essayait de conquérir sa clientèle adolescente grâce à des thèmes ésotériques et mythologiques. les manigances des Templiers (des chevaliers du Temple). n’est-ce pas ? Une espèce de volonté en panne ». et se consacre à battre et à rebattre les sujets qui nourrissent ladite industrie : l’hérésie cathare. « Moi. et « ascétique ». ou sur un sujet du même ordre. IV. rien n’y fit. le Saint-Graal. et tout cela pimenté d’exotisme scientifique et de pirouettes cryptographiques. » Il ne fallait pas confondre « ascète ». qui est un adjectif : il fallait dire « un ascète quinquagénaire ». à écrire un roman à grand succès. « Una de las pocas personas que vienen a casa es Lolo Letaud. cela doit faire environ un lustre. Il ne fallait pas oublier que le futur exprime une notion d’hypothèse et que le mot « cosa » rend la notion d’approximation. De nombreuses constructions fautives ou maladroites ont été relevées : *« jusqu' ce. ce n’était pas un *« savant absolu » ! « L’ablatif absolu » est une tournure syntaxique latine. Quant à « el ablativo absoluto ». 4.… que…. » Ce segment est un de ceux qui a donné lieu aux traductions les plus farfelues. « al advertir un factor básico de incompatibilidad entre el ablativo absoluto y los abalorios de plata » Il fallait réussir à traduire le peu de valeur de ces « abalorios ». *« Dans la cinquantaine » ou *« de cinquante ans » était maladroit. « hará cosa de un lustro. *« il se désillusiona » et *« il se désenchanta » constituaient des hispanismes qui frôlaient le non-sens. un ascète quinquagénaire / un ascète d’une cinquantaine d’années qui fut professeur de grec et de latin dans un lycée jusqu’au jour où (+ indicatif) / jusqu’à ce que (+ subjonctif). 78 . En français. « cela fait des lustres » signifie « depuis longtemps ». Il fallait veiller à faire suivre « jusqu’à ce que » ou « jusqu’au jour où » du mode adéquat. jusqu’à ce qu’il perdît toutes ses illusions pédagogiques / jusqu’à ce qu’il perde toutes ses illusions sur la pédagogie / jusqu’au jour où il déchanta en matière de pédagogie 5. *« Institut » était un hispanisme. Le pluriel *« des lustres » n’a pas été accepté (« un lustre » correspond à cinq ans). / cela doit faire environ cinq ans. Le mot « piercing » était maladroit mais toléré lorsqu’il était correctement écrit. séquence précédente) La difficulté était la coupure de la construction par l’expression « hará cosa de un lustro ». cela doit faire environ un lustre. » « jusqu’à. *« jusqu' qu' … ». On ne pouvait donc pas traduire par « bijoux »*.Beaucoup de fautes d’orthographe ont été commises sur « quinquagénaire ». Les mots *« basique » ou *« basic » ont été considérés comme des hispanismes. cf. à ce que… ». « se desengañó de la pedagogía » (attention à la construction. à… il Les traductions par *« il fut déçu par la pédagogie » ou *« il fut désenchanté par la pédagogie » représentaient des faux-sens. 3. *« Cinquantenaire » est synonyme de cinquantième anniversaire. Il fallait faire très attention à la construction de « al que ». / de tous ses élèves. qui ornaient les oreilles. le nez. Les traductions du style *« pour qui Hellade leur semblait » ont été sanctionnées. « al que Hélade le parecía un nombre de discoteca » *« ressemblait » n’a pas été accepté. » Virgile. « por no hacer mención siquiera de lo que sacaban en claro aquellos pupilos de una explicación relativa a los misterios de Eleusis. le nombril et les lèvres de l’ensemble de ses élèves. « y al que los poemas de Virgilio le sonaban a jerga de tribu antropofágica. auteur de l’Énéide : ne pas traduire son nom relevait d’un manque de culture. » *« son élève » était un contresens. Hellade semblait être un nom de discothèque qui prenaient Hellade pour un nom de discothèque 8. « Sonaban » pouvait être traduit par « évoquaient » ou « faisaient penser à ». Les termes « étudiants ». J. Il fallait rendre la nuance du démonstratif « aquellos ». lorsqu’il prit conscience d’un élément fondamental d’incompatibilité 6. 70-19 av. el ombligo y los labios de su alumnado. » *« pour ne même pas mentionner » était une tournure très maladroite. « que adornaban las orejas. 9. « internes » et « pensionnaires » n’ont pas été acceptés car l’établissement de Lolo Letaud est un lycée.-C). 7.en constatant / remarquant / en prenant conscience / en se rendant compte d’un facteur évident : l’incompatibilité entre l’ablatif absolu et les breloques / les colifichets / les bijoux de pacotille en argent / argentés. pour lesquels / pour qui Hellade semblait être un nom de discothèque / boîte de nuit pour ceux-ci. las narices. Le verbe *« décorer » ne convenait pas et le mot *« ombril » est un barbarisme. 79 . et les poèmes (la poésie) de Virgile. *« les nez » était très maladroit et pouvait être associé à un hispanisme. Hellade est le nom d’origine grecque (Hellas) pour désigner la Grèce (une partie de la Grèce dans l’Antiquité). (un) le jargon (de tribu) d’une tribu anthropophage. poète latin (v. *« Sonnaient » et *« Anthropophagique » sont des hispanismes. C’était là que les Athéniens s’initiaient aux Éleusinies ou mystères d’Éleusis. alors que « tirer au clair » doit être suivi d’un complément d’objet direct. » « Bien que » devait être suivi du subjonctif.*« tiraient en clair » est un non-sens et *« tiraient au clair d’une explication » est incorrect. et ne parlons même pas de ce que ces lycéens (disciples / élèves) comprenaient d’une explication (en rapport-relative à) concernant les mystères d Eleusis. / passons sur ce que pouvaient comprendre ces élèves d’une explication sur les mystères d’Eleusis. il fallait éviter la rupture de construction en omettant « et qu’il ». porque Lolo se resistía a limitarse a la enseñanza de la lengua » Attention à la traduction maladroite qui répétait le pronom réfléchi *« se refusait à se limiter ». 13. Cela ne posait pas de problème si on avait commencé sa phrase par « car ». Il fallait rendre la tournure elliptique et ne pas s’engager dans une traduction longue. « y procuraba ganarse a su clientela adolescente con esoterismos y mitologías. Traduire par *« avec des ésotérismes et des mythologies » a été jugé très mal dit. / il essayait plutôt d’attirer / cherchait à s’attirer cette clientèle adolescente / et tentait d’attirer le chaland avec des thèmes ésotériques et mythologiques 12. « aunque ni por esas. « Como nadie vive del aire. nom d’un port de Grèce sur la baie d’Éleusis dans la province de l’Attique. bien qu’en vain / bien que ce fût en vain / bien que ce fût en pure perte / mais peine perdue. par exemple. rites secrets célébrant un culte agraire primitif. » Si on avait commencé la phrase par « parce que Lolo ». rien n’y fit / mais ça ne marchait pas / sans succès / mais en vain / rien n’y faisait / rien n’y fit / sans succès. « Eleusis » ne devait bien entendu pas être traduit par *« Ulysse » ni par *« Héloïse » ! mais tout simplement par Éleusis. « por ejemplo. / parce que Lolo refusait de se cantonner à l’enseignement de la langue / parce que Lolo refusait de se limiter à l’enseignement de la langue. et qu’il essayait de gagner à sa cause / d’attirer à lui / de séduire / de conquérir sa clientèle adolescente / sa clientèle d’adolescents grâce à des thèmes ésotériques et mythologiques. » 80 . 10. / car Lolo refusait de 11. « Lolo Letaud anda empeñado » De bonnes traductions comme « se montre déterminé à écrire » ou « Lolo Letaud s' lancé est à corps perdu dans » ont été trouvées dans certaines copies. *« à bras levé ». « desde que abandonó la enseñanza en escribir una novela de éxito popular. Il ne fallait pas oublier la traduction du pronom « él » ni celle de « lo » (traduction de l’emphase). 14. / d’écrire un best-seller 17. Lolo Letaud s’entête / s’est mis dans la tête / s’obstine / s’évertue à 16. / dans l’écriture d’un roman à succès. » Traduire « una novela de éxito popular » par *« un roman à succès populaire » était très maladroit. air Comme personne / Étant donné que personne ne vit de l’air du temps / Comme l’air ambiant ne suffit pas à nourrir son homme. *« avec un bras cassé » en sont quelques exemples. « acogida al patrón moderno de los quimerismos históricos. il fallait retrouver une expression lexicalisée. *« Personne ne vit d’air » ou *« du vent ». L’objectif était de parvenir à rendre l’effort et l’obstination du personnage. De nombreuses fautes ont été commises sur le temps ou sur le mode du verbe « abandonner ». mais en ont inventé certaines qui n’avaient pas de sens : *« à bras rompus ». bien que lui s’y emploie / bien que lui essaie de le faire / s’y efforce d’arrache-pied / désespérément / coûte que coûte / à corps perdu / corps et âme.L’expression *« d’amour et d’eau fraîche » ne convenait pas dans ce passage. » La traduction mot à mot *« accueilli par le patron » est un non-sens. 81 . » De nombreux candidats ont essayé de se servir d’expressions contenant le mot « bras ». « aunque él lo intenta a brazo partido. depuis qu’il a abandonné l’enseignement. *« comme personne ne vit de courant d' » ne sont pas recevables. 15. Ici la traduction requérait le passé composé et non pas le passé simple. à écrire un roman à grand succès. les manuscrits de Qumrân sont une série de parchemins et de fragments de papyrus retrouvés. C' le plus ancien manuscrit hébreu complet connu d' livre est un biblique : le Livre d' Isaïe. soit au travers de légendes populaires. ses membres étaient les Templiers. *« palper ». *« tâter » ont été jugés impropres. » Ce passage a donné lieu à l’accumulation des traductions les plus farfelues et à de nombreux non-sens : *« l’hérégie catharsique ». aucune n' étant officiellement reconnue par l' Église romaine . el Grial. *« l’érection cathare » ! Le Saint Calice désigne la coupe utilisée par Jésus-Christ et ses douze disciples au cours de la Cène. un groupe juif dissident de l' antiquité. Il participa activement aux batailles qui eurent e e e 82 . Cet ordre fut créé le 13 janvier 1129 à partir d' une milice appelée Les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon. « y se dedica a manosear los temas que alimentan esa industria: » La difficulté résidait dans la traduction du verbe « manosear » : *« tripoter ». dans des jarres disposées dans des grottes se trouvant tout autour du site de Qumrân. *« l’hérégie quatar ». mais sans preuve définitive. Il œuvra pendant les XII et XIII siècles à l' accompagnement et à la protection des pèlerins pour Jérusalem dans le contexte de la guerre sainte et des croisades. *« les croyances templiques ». *« peloter ». La découverte officielle de ces 900 manuscrits a été faite entre 1947 et 1956 dans onze grottes. soit par des artistes. repas qu' firent pour commémorer ensemble la Pâque juive. las intrigas vaticanas o los manuscritos del Mar Muerto.-C. « la herejía cátara. Il a été confectionné au II siècle av. Également connus sous le nom de « Manuscrits de la mer Morte ». à la veille du jour où Jésus ils allait être livré aux Romains et crucifié. 19. et se consacre à des sujets qui alimentent / nourrissent / cette industrie : / et ne cesse de triturer / de battre et de rebattre / de tourner et de retourner / les matériaux de base de cette / de ladite / industrie. le Saint Calice a également souvent été associé au Graal. La découverte majeure de Qumrân est le rouleau d' Isaïe A. On a alors utilisé le terme de Saint Graal plutôt que simplement celui de Graal. d' longueur totale d' une environ 7. *« les temples solaires ». Les manuscrits sont généralement attribués. Le texte est écrit en 54 colonnes sur 17 feuilles de cuir cousues ensembles bout à bout. L' Ordre du Temple était un ordre religieux et militaire international issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge. pour une petite partie seulement. à la communauté juive dissidente des Esséniens. Il existe plusieurs coupes que certains considèrent comme la relique de la coupe utilisée par Jésus-Christ.adapté aux critères moderne / au modèle moderne des chimères historiques / calqué sur le modèle / coulé dans le moule / correspondant / répondant aux critères / respectant les recettes des chimères historiques / conforme au patron / bâti sur le patron de qui suit / qui répond / selon le modèle 18. J. devenu mondialement célèbre. los enredos templarios.30 m. n’existe pas. « quemándole así sus invenciones. Nous rappelons par ailleurs qu’il faut respecter le niveau de langue du texte : *« lui sucrant ses inventions » est donc à proscrire. » Attention ! « cela » rappelle ce qui précède et « ceci » annonce ce qui suit. et tout cela / le tout / et tous ces sujets mélangés / mêlés à des exotismes scientifiques et à des pirouettes / fantaisies / acrobaties cryptologiques pour n’en citer que quelques-uns tout cela pimenté / agrémenté d’exotisme scientifique et de pirouettes cryptologiques. c’est qu’il y a toujours un auteur qui devance les intrigues que lui écrit / les énigmes que lui échafaude (conçoit). todos ellos mezclados con exotismos científicos y con piruetas criptológicas. il ne faut pas créer de nouvelles tournures à partir d’expressions lexicalisées : *« réduisant en fumée ». entre autres. Après la perte définitive de la Terre sainte en 1291. par exemple. « entre otros. Mais le problème de Lolo Letaud est qu’il y a toujours un auteur / . lui ravissant ainsi ses inventions. 21. » On ne pouvait pas laisser cette succession d’articles définis. » Traduire cette image par *« lui brûlant ses inventions » a été considéré comme un contresens lexical doublé d’une erreur de construction. La fin tragique de l' un ordre mena à nombre de spéculations et de légendes sur son compte 20. Il fallait introduire un possessif pour rendre le passage plus clair. 22. « Pero el problema de Lolo Letaud es que siempre hay algún autor que se anticipa a las intrigas que él concibe.lieu lors des croisades et de la Reconquête. Mais l’ennui pour Lolo Letaud est qu’il y a toujours un autre auteur pour imaginer avant lui les intrigues qu’il échafaude. « y se ve obligado a abandonar el proyecto en el cenit de la inspiración y el entusiasmo. 83 . l' ordre fut victime de la lutte entre la papauté et Philippe le Bel et fut dissout par le pape Clément V le 22 mars 1312 à la suite d' procès en hérésie. » Il faut absolument traduire les pronoms personnels sujets lorsqu’ils ont une valeur emphatique. De même. / réduisant ainsi en cendres ses trouvailles / ses inventions / ses créations / lui soufflant ses inventions / lui coupant l’herbe sous le pied 23. 28. “Moi. et je lui réponds « oui ». « Y no deja de ser una cosa misteriosa la mala suerte. / je lui réponds que oui.et qu’il se voit obligé / il est obligé / d’abandonner son projet au zénith / sommet / de l’inspiration et de l’enthousiasme. 27. « Una especie de voluntad averiada”. Une espèce de volonté en panne”. car ce n’est pas une faute vénielle d’orthographe mais une grossière erreur de morphologie verbale. Le jury a rencontré bon nombre d’hispanismes comme *« la mauvaise chance » “Moi. je joue de malchance. Jacob. ¿verdad? » Les candidats ont eu des difficultés à traduire ce « no deja de » que l’on ne pouvait absolument pas traduire par *« n’arrête pas de ». » 84 . Il se voit donc contraint de toujours renoncer à ses projets au moment même où son inspiration et son enthousiasme atteignent leur paroxysme. » La 1 ère personne du singulier du présent de l’indicatif du verbe « répondre » requiert un s final. » Un mot pourtant courant comme « averiada » a souvent été traduit par *« avariée » !. Et la malchance / le manque de chance est tout de même une chose mystérieuse / quelque chose de mystérieux. 24. « por no saber qué otra cosa decirle. « y le digo que sí. » La traduction de « yo » était impérative. n’est-ce pas ? 26. 25. je n’ai pas de chance. Cette faute a été lourdement sanctionnée. « “Yo tengo mala suerte. / Comme une volonté en panne”. Jacob / le sort est contre moi. / par l’affirmative. ce qui est un non-sens. la construction *« pour ne pas savoir » est incorrecte pour traduire ce passage. ***** 85 . mais la construction *« faute de ne pas savoir » est incorrecte et devient un contresens.On pouvait accepter la traduction « faute de savoir ». De même. parce que je ne sais que lui dire d’autre. car il fallait exprimer la cause et non pas la finalité. faute de savoir quoi lui dire d’autre. des poèmes. Arturo Uslar Pietri. Miguel Hidalgo y Costilla. Cátedra. 1991 “Romper la cadena del destino: Antonio Muñoz Molina. cit.8 x 157.5 cm. 157-197) – Cantar de Mio Cid (hacia 1200). p. Domingo Miliani.5. Madrid. Lincombe. Francisco Pradilla Ortiz. se rapportant à l’Espagne et à l’Amérique de langue espagnole. Las lanzas coloradas.08) “Los estados de América en los siglos 19 y 20”. Javier Marías. 1877. 103. Cantar Primero. Fernando Valls. Valladolid (México).biblioteca.Lodge Research Library. 1965 (p. toujours accompagnés d’au moins un autre document. Collected Studies in Honour of Américo Castro’s 80th Year. 451-454.es/genios/cuadros/1359. à partir de supports variés.06. 14 de septiembre de 1923 Comunicado de la Capitanía General de la III Región Militar (1981). del 13 de septiembre de 1923. en El País Semanal. publicado en El País del 24 de febrero de 1981 – Manifiesto que el Señor D. en Historia de España y América social y económica. 1997 “Individuo y ejemplaridad en el Abencerraje”. Vicens Vives. 2003. Óleo sobre lienzo.RAPPORT SUR L’ÉPREUVE EN LANGUE ÉTRANGÈRE (ELE) I. – Las lanzas coloradas. siglo XVII. 1993 (1ª ed. 340 x 500 cm. Óleo sobre lienzo. Considérations générales L’épreuve orale en langue étrangère a permis d’aborder les thèmes les plus divers du monde hispanique.es/artesp/contextos/8144. Antonio Muñoz Molina. Museo del Prado http://www. Colección particular Juan Abelló “La realidad del Manzanares”.jcyl. Vol. Oxford. op. y electo por la mayor parte de los Pueblos del Reino para defender sus derechos y los de sus conciudadanos. du Moyen Âge à nos jours : – El Manzanares durante la fiesta de San Juan.htm (15/04/08) – Manifiesto de Miguel Primo de Rivera.. les candidats ont dû analyser des dossiers ayant pour document principal des œuvres picturales. Planeta. Mario Benedetti. p. Madrid. Anónimo (escuela española). Cátedra. 1931) Introducción. Diciembre 15 de 1810. des pages de romans et des textes de civilisation. El jinete polaco. en Geografías (1984) 86 . Edición de Francisco López Estrada. – El jinete polaco. 1991”. reproducido en el ABC. Madrid. hace al Pueblo. 244 – El Abencerraje.artehistoria. Generalísimo de las Armas Americanas.tv/artman2/publish/1818_115 (3. 2007) Ochocientos o más años. Claudio Guillén.jcyl.artehistoria. 2/12/2007 – Desaparecidos. escenas de la despedida del Cid y aparición de San Gabriel (versión modernizada basada en la edición de Alberto Montaner. http://www. Ramón Gómez de la Serna. Outre des extraits d’œuvres cinématographiques.htm (15/04/08) http://www. Barcelona. en Madrid – Juana la Loca ante el féretro de su esposo. en La realidad inventada. 2a edición. 1968 La poesía de Jaime Gil de Biedma.5/20 (de 02.“La desaparición como herramienta del estado terrorista”.25/20 à 19. Servicio Paz y Justicia Uruguay. Méthode et conseils La première étape de l’épreuve est la présentation des documents. en termes de moyenne générale du concours pour cette épreuve. Pere Rovira. p. Jaime Gil de Biedma. la beauté. puis. Données statistiques Pour le CAPES. Les résultats. Pour le CAFEP. l’intérêt. III. etc. de saisir de manière opportune un autre aspect de l’un des documents. se sont montrés réceptifs et actifs afin d’améliorer leur travail. de 03. ont appuyé leur raisonnement sur une méthode sûre.larepublica.50/20 à 17/20 pour les admis définitifs. II. Montevideo.50/20 pour les admis). utilisant le mot juste pour désigner un point de rhétorique utilisé par l’auteur. alors que celle des candidats admis atteint 11. Cette constatation est réconfortante : nos jeunes professeurs ont su tirer le meilleur parti de leur formation et de leurs lectures personnelles. Ils aident à sa compréhension. alors que les 365 candidats admis voient leur moyenne monter à 10. un document de civilisation ou iconographique.05/20. c’est que certains candidats présentent de manière trop sommaire le ou les documents accompagnant le document principal. quand est venu le moment des échanges avec les membres du jury. La moyenne générale de tous les candidats interrogés s’élève à 08.80/20. sur les 87 candidats admissibles.26/20.89/20. 286 http://www. Barcelona. 1986 Comme chaque année. Les notes s’étagent de 0. 83 étaient présents à l’épreuve en langue étrangère. Poemas póstumos. Prenons un exemple : lorsque le Document B définit le terme de « criollos ». les 833 candidats admissibles (830 du régime général + 3 normaliens) ne se sont pas tous présentés à l’épreuve en langue étrangère. 1989. La moyenne générale des candidats interrogés à cette épreuve s’élève à 07. Ce sont donc 801 candidats que les commissions d’interrogation ont entendus et auxquels ont été délivrées des notes allant de 0. S’il convient d’insister sur le pluriel. et dans certains cas. en Uruguay Nunca más. Informe sobre la violación a los derechos humanos (1972-1985). ce que l’on peut considérer comme un bon résultat.5/20 à 17/20. mais ils n’en sont pas moins des documents en soi et il faut s’y arrêter un peu. Edicións del Mall. de brillants candidats ont maîtrisé une langue correcte d’un point de vue lexical et grammatical. une trentaine d’entre eux ayant déclaré forfait pour des raisons très diverses. n’ont pas oublié de présenter le second document ni d’en faire bon usage lors de leur commentaire ou de leur explication du document « principal ». un détail oublié. terme utilisé dans le Document A et 87 . Se contenter du paratexte est trop léger.75/20 à 19. en faire ressortir l’essentiel. montrent que bien des candidats savent aborder un texte littéraire.uy/publicaciones – Contra Jaime Gil de Biedma.com. Quand. « criollos ». Il est clair. sans autre précision. sont à proscrire. généralement. que le candidat a traité superficiellement ou partiellement les documents . pas plus qu’un texte. l’explication doit s’y rattacher. doivent être proposés. ou au cours de la reprise. Un texte n’est pas succession de mots. de l’interprétation d’un texte ou de tout autre document . dans la moitié droite du tableau El Manzanares durante la fiesta de San Juan. ne donnent pas une impression de « tranche de vie ». la notion clé. ne relèvent ni du même style. Il est évident que les tableaux de Pradilla Ortiz et la toile anonyme représentant les rives du Manzanares le jour de la Saint Jean. par conséquent. ou de phrases . est à éviter avec autant de soin. 88 . en fonction de l’axe de lecture et de la structure qui viennent d’être définis. la prolixité sur une partie des documents à expliquer. faut-il proposer comme axe d’interprétation la vision réaliste d’une scène champêtre ? La disposition des arbres. sur chaque expression. soulignée par un candidat montre que celui-ci est conscient de la manière dont fonctionne la littérature. et en tirer quelques conclusions.opposé à l’expression « españoles europeos ». mais de souligner les liens entre les divers éléments qui font sens. Le futur professeur devra bientôt les inculquer à ses élèves. mais d’éclairer la signification et le sens d’un document. ou du moins en donne l’impression. Les grands traits ont été donnés : c’est le moment d’entrer dans les détails. un exposé trop court (moins de vingt minutes) signifie. sur chaque détail. la plupart des candidats ont su s’y conformer . mais un lexique précis et varié (les qualifications « positives » et « négatives ». ni de la même construction. et ce lien doit être évident dans l’explication du candidat. bien que tous deux figuratifs. un axe de lecture du document et la présentation de sa structure. le défaut inverse. quel qu’il soit. que le jury attend des candidats non seulement une langue correcte (en cas de lapsus. Le temps de parole est de 25 minutes. des personnages et des bâtiments. L’axe de lecture est l’idée clé. Il ne s’agit pas de « jargonner ». Même si le candidat choisit le commentaire ou l’explication linéaire. ainsi que les « mots forts » sans préciser ce qu’on entend par là). ne naît jamais ex nihilo). sans tenir compte du reste du texte ou du document. Avant de se lancer dans l’analyse proprement dite du texte ou du tableau. superficielle. L’analyse proprement dite se déroule. dans son sens large. dans leur exposé. un tableau n’est pas un amoncellement de détails dépourvus de sens général et d’unité. le couple du premier plan est vu de face et de dos. Les outils méthodologiques nécessaires à l’étude du document doivent aussi être maîtrisés. la civilisation ou l’art pictural : une toile. il ne s’agit pas d’insister sur chaque mot. l’explication ou le commentaire commencent par l’exposé de l’axe de lecture et de la structure du document. le jury s’attend à ce que les candidats sachent définir. La mise en rapport avec d’autres éléments de culture connus du candidat est la bienvenue (l’intertextualité. Les phrases nominales vont trop souvent de pair avec une réflexion trop sommaire. dans ses grands traits. précisément définie. il est donc indispensable de les connaître et de les utiliser à bon escient. De même qu’un architecte ne construit pas une maison sans faire préalablement un plan précis. leurs proportions respectives. afin de dégager l’intérêt du document à commenter. on se corrige au plus vite). c’est aussi enseigner une culture. Les aventures du dernier Abencérage (écrit en 1811. Les tableaux et les textes proposés ne sont pas toujours connus des candidats. Ils se souviennent également des conditions faites aux Maures convertis au catholicisme. que devrait posséder tout professeur. Les candidats peuvent se souvenir aussi de la réputation des Abencérages. au cours de leurs études de Licence. pourtant expulsés en 1492 : cette maurophilie. et des paroles de sa mère. Primo de Rivera. l’imposition d’une unité du territoire. dont la plupart des candidats ignoraient probablement l’existence : l’extrait de El Abencerraje. avant l’époque romantique. étudiés au cours des années de Licence. mais ils devraient pouvoir être rapprochés par eux d’autres aspects de la culture hispanique. restés en Espagne. les expressions stéréotypées du texte de El Abencerraje devraient éveiller quelques souvenirs : c’est une question de culture générale. 1560-1565. par exemple. s’oppose à la réalité politique et sociale qui a suivi 1492 (décrets concernant la « pureza de sangre ». de vouloir absolument trouver dans un document ce qu’il ne contient pas. des Maures. qu’il sait les intégrer dans un contexte plus large. et le sont même assez rarement . la guerre était presque terminée. dans le domaine de la littérature. Les Légendes de l’Alhambra de Washington Irving peuvent être connues elles aussi. telles que les rapporte Chateaubriand dans son célèbre roman. IV.La conclusion doit avoir toute sa place dans le déroulement de l’épreuve. édité en 1826) : « Pleure maintenant comme une femme un royaume que tu n’as pas su défendre comme un homme ». de la race et de la religion. de la civilisation ou de la peinture. La lecture du document A laisse immédiatement percevoir que le registre d’expression des personnages recoupe celui des livres de chevalerie (El Abencerraje est contemporain des dernières e e 89 . Le document B rappelle la première vision idéalisée. derniers maîtres de Grenade. Il ne s’agit pas de « plaquer » artificiellement des connaissances. et de la vie au palais de l’Alhambra. environ soixante-dix ans après la fin de la Reconquête. en rapport direct avec les documents à étudier. Chacun se souvient alors de Boabdil. Jeanne la Folle. les candidats ont étudié. la sultane Aïcha. Hidalgo. Le second document éclairait les circonstances et l’époque de composition de l’œuvre : le XVI siècle. fontaines et pièces d’eau) et les espaces réservés aux femmes. quittant Grenade avec sa mère. et le cas échéant. et se retournant pour regarder une dernière fois son palais de l’Alhambra dominant la ville. la Reconquête et se souviennent qu’au XV siècle. le dernier des Abencérages. Des personnages comme le Cid. À défaut de connaître des romances fronterizos. car enseigner une langue. mais de prendre appui sur des faits. du col de la Sierra Nevada désormais nommé « Suspiro del Moro ». purement littéraire au départ. avec ses jardins (Albaicín. pour en dégager l’intérêt. C’est le mot de la fin. La « tolérance » officielle était une utopie. devraient ne pas être ignorés . par lequel le candidat prouve qu’il a compris le sens des documents. Inquisition). seules des escarmouches opposaient sporadiquement Chrétiens et Maures. Un exemple d’analyse de document : El Abencerraje Prenons pour exemple un texte. organisé comme un petit paradis coranique. des écrits ou des tableaux. la mythification/mystification du passé idéalisé.) et la réalité. plusieurs décennies après l’expulsion des Maures (et des Juifs. puisqu’il a combattu jusqu’à la mort de son cheval et jusqu’à ce que ses blessures ne lui permettent plus de tenir son cimeterre (son honneur est donc sauf). adoptant le style et le ton des e e 90 . Ce texte appelle donc à la prudence quant à la bonne entente et à la tolérance entre communautés à la fin du Moyen Âge. Et la réplique finale de ce dernier laisse entendre que s’il a déjà été un jour vaincu. l’un des premiers romans à créer et à idéaliser la figure littéraire du Maure à un moment où l’Espagne est la première puissance du monde chrétien d’Occident (milieu du XVI siècle). remplaçant la toute puissance des Maures au cours des siècles antérieurs. Il reprend des figures déjà présentes dans des « romances » de la même époque. ni un témoignage fiable sur les relations entre chrétiens et musulmans à cette époque. le chevalier chrétien et son homologue maure. Mais l’étude souligne l’énorme différence entre le Maure littéraire et la manière dont il était perçu lorsqu’il était présent sur le territoire national. pour présenter sommairement les protagonistes de ce passage et la courtoisie qui caractérise leurs propos. l’extrait du texte romanesque. le chrétien exerce sa générosité envers l’ennemi vaincu . ce n’est pas à l’adversaire par les armes. Le document A est un extrait d’un roman mauresque anonyme du milieu du XVI siècle. que l’on surveille son territoire et que l’on ne s’endort pas). est celle de tout étudiant. Dès le début de sa préparation. qui en précise le contexte. puisque tout Abencérage sert une dame. fait prisonnier et soigne Abindarráez. L’axe de lecture peut être la vision chrétienne idéalisée du Maure vaincu. et surtout le contexte épique fait d’actes de bravoure. mais devenue un passé révolu. Après l’avoir invité à la reddition. après les années de Licence. dans une fiction historique située dans les dernières décennies de la Reconquête. etc. stéréotypes repris avec ironie par Cervantès dans Don Quichotte de la Manche : la fiction (contraire du réalisme. ni une simple poétisation de la réalité. peut-on ajouter). et par conséquent. dit ce document. Après l’une des escarmouches habituelles dans cette province à la fin de la Reconquête (il faut bien montrer à l’adversaire. et reprise aux Maures en 1434). Narváez. qui est très près. le nom de Jerez de la Frontera. le candidat est donc mis sur la voie d’une explication convenable par le document B (il convient donc de le présenter d’une manière assez complète et précise). L’histoire récente. mais c’est à la dame de ses pensées. une fois l’Abencérage vaincu. suscite une certaine nostalgie. dans ce cas) est flagrante. c’est-à-dire s’il accepte de se soumettre. ni sur l’organisation sociale de l’Andalousie. que les descriptions rappellent les clichés de la rhétorique de la prose médiévale. Il fournit les détails permettant de ne pas interpréter de manière erronée le document principal.œuvres du genre). cf. de générosité et d’amour (courtois). l’Abencérage. Il sera bon aussi de se référer au document B au moment de l’explication de l’escarmouche. dit le « romance ». contemporain des derniers livres de chevalerie dont il imite le style et l’organisation de certains épisodes. et par une culture générale qui. puis le vaincu raconte son histoire. entre la fiction romanesque ou poétique (« romances fronterizos ». le dialogue commence alors entre les deux chevaliers. Le roman mauresque n’est. Le document B doit donc être présenté comme l’extrait d’un essai sur El Abencerraje. alcaide d’Alora (« la bien cercada ». tutoiement entre les combattants. le respect et la confiance succédant au combat : chrétiens et musulmans ont un système de valeurs similaire. qui expose ses nobles origines et explique le mode de vie des Abencérages. panse e e e 91 . faite pour distraire : une situation et des éléments immédiatement compréhensibles. certes. puis le dialogue s’instaure entre seigneurs. Les deux premières répliques nous introduisent dans l’ambiance du passage par leur style qui reprend les clichés des livres de chevalerie : ton solennel. d’abord ennemi. Le passage narratif qui suit relate la générosité de l’alcaide vainqueur. rétablir au plus vite l’harmonie après une période de combats) . « vencer »). qui suivent les trois lignes d’introduction (le Maure blessé et vaincu) : dans un premier temps. le jury n’exige pas des connaissances si précises des candidats. et dans les Relaciones de Pedro de Gante de 1520-1524 .genres populaires. mais c’est à lui qu’il doit se rendre. inspirée. Mais il peut être aussi la générosité chevaleresque du chef de guerre chrétien à l’égard du noble Maure vaincu. comparable en tous points à celui d’un chevalier chrétien. sa réponse pourrait. La structure de ce passage est composée de trois grands mouvements. du XV siècle. mais reconstruits pour séduire le lecteur (des récits similaires se trouvent dans le novellino italien. le corps du Maure est vaincu par l’alcaide. est assimilable à deux octosyllabes de « romances » : « no podrá vencerme sino / quien una vez me venció ». et n’est pas sans rappeler les reprises similaires si fréquentes dans les « romances » . des codes narratifs aisément identifiables. Nous ne sommes pas dans le récit d’un épisode historique. le Maure vaincu (l’Histoire le confirme) par le chrétien. et après présentation de chacun. de faits qui ont pu se dérouler de cette manière. procédé qui rythme le texte. le texte répond ainsi à une attente face à une œuvre de fiction. La suite de la réplique. ignorant la cause de ses soupirs . mais dans une fiction. digne de son rang. le récit narratif souligne la générosité et l’humanité du chef de guerre chrétien (il soigne les blessures infligées par un écuyer et par lui-même à celui qui. notamment dans la réplique de l’alcaide. est devenu adversaire) qui tente de ramener le vaincu à un comportement valeureux. maintenir tous ceux qui dépendent de lui dans la foi et les mœurs définies par la tradition. mais seulement l’identification des procédés rhétoriques caractéristiques de la littérature populaire de cette époque). mais la suite montre que son âme a été vaincue en une autre occasion). vient le discours du Maure. être assimilée à un quatrain assez particulier. comme l’expression ellemême). et c’est lui qui prend en charge les soins à apporter au blessé (il l’aide à se relever. forme archaïque du futur (procédé rhétorique qui renvoie à une époque révolue. livre de chevalerie et « romance ». vers apparus au XII siècle. après le « mas » de transition. Le lecteur du XVI siècle se trouve plongé dans l’exotisme et dans sa tradition tout à la fois. Le Maure vaincu reprend les termes utilisés par son vainqueur (« matar ». qui incarne l’idéal chevaleresque : « su acostumbrada virtud » renvoie à la fois au courage et au respect des lois de la société médiévale (fidélité au suzerain. et celui-ci accède à sa demande . l’un de ses écuyers a blessé le Maure. au lignage. autre rappel du Moyen Âge et de la poésie que les Maures ont enrichie de nouvelles formes et pratiquaient dans leurs palais. enfin. où les deux premières parties : « Matarme bien podrás / que en tu poder me tienes » forme deux heptasyllabes. la confiance naît : le Maure souhaite parler à l’alcaide sans témoins. jusqu’à un certain point. un secret amoureux dit à mots couverts. premier geste symbolique. en particulier dans La disputa del alma y el cuerpo (ici. est un guerrier qui doit accepter de perdre un combat et d’en supporter toutes les conséquences. mais à quelques grand traits permettant d’imaginer les personnages et la scène de l’action (soins au blessé. Mais le dialogue se prépare avec l’invitation à la confidence finale. la lecture se fait à haute voix). auquel l’Abencérage a déjà fait allusion dans sa réplique sans que l’alcaide n’y prenne garde. suivie d’un autre signe renvoyant à cette même énigme. De plus. entretient le suspense. l’alcaide cherche alors à savoir ce qui fait soupirer cet homme. en même temps qu’il émeut le lecteur. retour du groupe vers la place forte d’Alora. que le chrétien a reconnu en lui un homme de la noblesse. mais il le doit aussi à « qui l’a un jour vaincu » et cause cette « douleur secrète ». Nous sommes dans un roman d’action. Il faut probablement voir là un message à l’attention des lecteurs. la volonté du personnage de la résoudre. de son propre aveu (lignes 11 et 12). car à cette époque. Le texte signale d’ailleurs une de ces différence : le Maure se met à prononcer des mots incompréhensibles. qui a combattu avec vaillance). par son corps bien proportionné et par son courage. il se le doit à lui-même. donne vie et expression à la scène. en réalité. et l’attention du lecteur (ou de ceux qui écoutent la lecture. à parler en cette algarabía incompréhensible . L’organisation du texte : annonce d’une énigme. et les lois qui régissent la noblesse médiévale : le noble. car son courage ne permet pas de penser qu’il se plaint d’une douleur physique : le passage narratif commence et finit par l’allusion à ce mystère. pourraient se relâcher. que le texte doit instruire en même temps qu’il le distrait (« deleitar aprovechando »). la répétition anaphorique de « mirad que » retient l’attention. sur ses yeux tournés. vers le vainqueur magnanime et généreux. « tan fuerte ». puisque c’est lui qui rappelle la loi. il se propose d’aider maintenant à soigner l’âme blessée. donne au discours un ton didactique et vient renforcer la supériorité du chevalier chrétien. ou encore l’insistance par l’emploi de deux termes presque synonymes : « su buen talle y disposición”) . qui se méfient des Maurisques nouveaux chrétiens. le Maure ressemble aux chrétiens. et enfin. précédés de l’adverbe « tan ». après la fin du combat où le suspense. L’alcaide soigne le corps blessé. Nous y trouvons le motif bien connu de la Fortune. au lecteur. mais n’est plus désormais que l’adversaire captif : le texte recourt alors souvent au procédé rhétorique de l’hyperbole (« tan grande ». Nous sommes face à un autre trait de la fiction : pourquoi l’alcaide énumère-t-il ce qui. les descriptions s’intéressent non à des détails ornementaux. ne saurait être la cause de ce profond soupir ? Ce rappel s’adresse donc. en tant que membre d’une lignée. où l’alcaide met en évidence sa noblesse. mais aussi par la roue qui ne cesse de tourner (les chrétiens vaincus par les Maures au VIII siècle en sont maintenant vainqueurs). L’alcaide rappelle alors en quoi consiste la vertu du chevalier. Il reconnaît les qualités de celui qui fut son ennemi. par la beauté de son corps autant que par son courage (sa valeur) : celui qui a été physiquement relevé ne doit pas moralement s’effondrer. Toute sa réplique laisse entendre au Maure. Les deux nobles s’adressent l’un à e 92 . dont ils doutent de la réelle conversion et dont ils surveillent les petites différences. monologue et soupir du Maure). son respect de la loi chevaleresque et de tout secret pouvant lui être confié. représentée par la corne d’abondance. Le second mouvement commence alors sur le visage du Maure qui se relève. encore anonyme dans ce texte. « caballero ».ses blessures. Le procédé est théâtral. autre geste symbolique : il ne s’agit pas d’humilier le vaincu. levés. adjectifs à la signification laudative. le fait monter sur le cheval d’un des écuyers. Les Abencérages de Grenade. autorité militaire mais aussi administrative . et font déjà deviner le secret du captif : l’amour d’une dame. en particulier de son prisonnier. supra). vertu noble qui fait atteindre une forme d’immortalité. il utilise les termes de son vainqueur. et après un nouveau soupir aussi fort que le précédent. signifiant la reconnaissance de la noblesse de l’autre et le respect qui lui est porté. mais « el corazón ». qui a manifesté son désir de s’enquérir du secret de son prisonnier. siège de la sensibilité et de l’amour. Cette réputation est parvenue aux oreilles des Maures. les Abencérages ayant. les protagonistes de ce roman (connus aussi par les « romances 93 . et plus encore quand le personnage avoue qu’il porte le même nom qu’un de ses oncles. eux aussi. la similitude même (vie passée à la guerre et à de grandes festivités. le Maure le comprend et s’en réjouit (ligne 24) . « a mí llaman ». après le « changement de scène » (départ des écuyers. Ce lecteur attentif remarque aussi que le Maure va exposer les revers de fortune qui détruisent non « el pecho ». la seconde personne du pluriel marquant à la fois le respect et la cordiale égalité. la trace laissée dans l’Histoire). Il propose une image idéalisée du chevalier chrétien et du noble maure. Ce dernier raconte donc l’histoire de sa famille sur le ton de la légende (« Hubo en Granada… »). entre la noblesse chrétienne et la noblesse musulmane. le monologue d’Abindarráez. à condition de rester seul à seul avec son égal (à aucun moment. « a diferencia de » et non « como ». mais aussi la ressemblance. dont l’image est liée à celle de l’Alhambra et de ses jardins. L’éloge ici fait est dithyrambique. Pour conclure. Le suspense croît. courtoisie). inspiré aussi de l’expression trouvée dans les « romances ». est une variante du populaire livre de chevalerie. le thème religieux n’est abordé). vaillance dans les combats . servent la volonté d’emphase du locuteur.l’autre d’égal à égal. Les procédés rhétoriques d’accumulation puis d’une série de négations. L’amour courtois n’était pas l’apanage de la seule noblesse chrétienne. beauté des costumes ainsi que des accessoires et des bijoux. L’attention réclamée est plutôt celle du lecteur que celle de l’alcaide. Le chrétien révèle alors son nom et sa qualité d’alcaide. mais un début d’amitié. siège de la vertu et de la vaillance. avec une série de superlatifs et une emphase correspondant à son importance. À une époque où la population chrétienne vit sous la coupe de l’Inquisition. expression qui laisse supposer des dissensions dans la famille (ce qui correspond à une réalité historique). bien qu’inspiré de faits et de personnages historiques. ce qui peut étonner. et l’appartenance du personnage à cette lignée le situe au sommet de la hiérarchie sociale. Commence alors. qui reconnaît chez son vainqueur toutes les qualités du chevalier : « esfuerzo ». ayant rappelé le nom et la qualité de son vainqueur (le lecteur retrouve là l’une des caractéristiques des héros chevaleresques). qui ont un mode de vie et respectent des valeurs assez semblables. se présente dans les mêmes termes que Narváez : « a mí llaman ». et par conséquent n’hésite plus à lui confier son secret. sont la plus haute noblesse maure d’Andalousie. « virtud » (cf. afin de souligner qui il est aux yeux de la société (la « fama ». Tous les détails exposés soulignent le haut degré de civilisation des Abencérages. il utilise la troisième personne du pluriel. passant lui aussi du tutoiement au temps du combat au vouvoiement entre égaux. qui laissent seuls les deux nobles). tous une dame pour qui combattre et à qui rendre hommage. qui. qui après le combat ne se manifestent aucune haine. répondant à son « caballero » par la même apostrophe. Les formes emphatiques sont presque permanentes. se méfie des nouveaux convertis. ce texte. où l’orthodoxie religieuse n’était pas le premier souci. peut être classé comme roman populaire. Mais le Maure doit aussi apparaître vaincu. et pas uniquement par respect de l’histoire. raffiné. où la tolérance était la loi. comme Chateaubriand (Les aventures du dernier Abencérage. qui séduira les Romantiques. Ce roman. la nostalgie d’un monde un peu exotique.fronterizos ») font rêver à un passé idéalisé. 1926) ou l’Anglais Washington Irving (Légendes de l’Alhambra). qui reprend les expressions et techniques d’écriture présentes dans les genres populaires que sont les « romances » et les livres de chevalerie. pour un lecteur qui vit soumis aux décrets de « pureza de sangre » dans une Espagne championne de la Contre Réforme. Ce texte romanesque révèle une maurophilie toute littéraire. mutatis mutandis. ***** 94 . in/off. si le document AV en comporte une vingtaine ou plus. Attentes du jury La nature du document et ses caractéristiques formelles guident l' explication : un extrait filmique qui ne comporterait que cinq plans par exemple. elle l’est uniquement en raison de son support. de la même façon que pour la littérature. Sur le support écrit des sujets. champ/contrechamp. Le jury sera attentif à la capacité du candidat à identifier tout procédé permettant de dégager le(s) sens de la séquence.RAPPORT SUR LES SUJETS AUDIO-VISUELS DANS L’ÉPREUVE EN LANGUE ÉTRANGÈRE Avant d’examiner les caractères propres des sujets proposés aux candidats à cette session. et tenant compte du fait que la session 2008 était la première à voir entrer des documents audio-visuels à l’intérieur de l’épreuve en langue étrangère (ELE). Modalités de préparation de l' épreuve Les candidats assistent dans d’excellentes conditions matérielles (diffusion de l’extrait audio-visuel sur écran de grande dimension et dans une salle obscurcie) à cinq projections du document avec le son. ventilées de la façon suivante : – à l' entrée en loge trois fois consécutives . origine de celui-ci. I. Elle requiert aussi l’utilisation de savoir-faire fondamentaux dans l’approche de l’image animée (qu’elle soit cinématographique. une fois. dialectique image/son. – une heure et quinze minutes après la mise en loge – deux heures et vingt minutes après la mise en loge Entre-temps. En revanche. L' explication ne 95 . une fois . champ/hors champ. mouvements d' appareil. sont attendues (ex : échelle des plans. mais les questions sur le cinéma sont au programme de l’écrit du CAPES depuis assez longtemps maintenant. II. Le jury tient à rappeler que si cette épreuve est spécifique. dont le maniement est obligatoire pour l' étude du film au programme d' écrit. filmique ou plus largement audio-visuelle). L’analyse d’un document audio-visuel demande une bonne connaissance culturelle du médium. on ne saurait exiger un découpage exhaustif. les candidats ont la transcription de la continuité dialoguée de l’extrait. il semble utile de diffuser quelques observations sur l’étude de ce type de document. etc. Toutes les connaissances de base.). demanderait une identification précise de chacun d' entre eux. Les candidats reçoivent donc les informations et les préparations nécessaires pour l’analyse de documents issus de ce type de support. l' extrait passe en boucle sans le son jusqu' la fin de l' à épreuve (sur écran et sur moniteur télé). Le plaquage irréfléchi de connaissances (hors-dossier ou bien fournies par le document annexe) ne peut conduire qu’à de regrettables contresens : ainsi. Remarques générales Pour cette première édition d’une épreuve en langue étrangère comprenant l’étude d’une séquence filmique. Et d’ailleurs. premier grand succès du cinéaste lors de sa période mexicaine soit ignoré. Rappelons donc une évidence : pour cette épreuve comme pour les autres. deux fragments ont été proposés aux candidats : l’un de Luis Buñuel (Ensayo de un crimen. de même que la lutte clandestine antifranquiste juste après 1945 (fin de la seconde guerre mondiale) dans le deuxième. il s’agit d’abord de prendre le temps nécessaire pour bien se pénétrer du document principal. La continuité dialoguée apportait pourtant dans ce dernier cas les informations nécessaires à une contextualisation correcte (“gente que vuelva de París. mais ils n’établissent pas toujours – et parfois pas du tout – le lien entre choix formels du créateur et production de sens.). ont déclaré : “Archi se siente culpable de lo que pasó”. Les candidats. et posséder les outils de base. 1955). ont voulu à tout prix voir le surréalisme comme clef d’interprétation de l’extrait. alors qu’on peut s’étonner qu’un film comme Los olvidados. Rappelons que la connaissance des plus grands représentants du 7 art (dont Luis Buñuel) fait partie du bagage culturel que l’on attend de futurs professeurs d’espagnol. 1991). sont pourtant extrêmement connus. La méconnaissance du contexte historique est parfois étonnante. se fondant sur la totalité du document annexe (Mi último suspiro) au lieu d’en prélever les passages pertinents pour l’étude de l’extrait. pour une large part. ne connaissant de Buñuel que sa première période (Un chien andalou). Luis Buñuel dans un cas. s’en tiennent à la répétition du paratexte. Comme pour toute épreuve en langue étrangère. les candidats oublient de présenter les documents du dossier ou. y ayude a los que nos quedamos”). semblent préparés à l’analyse filmique. e 96 . les candidats ont la possibilité d' organiser leur analyse sous forme de commentaire ou d' explication linéaire. pertinence lexicale. ainsi que des déclarations de la voix off. C' leur mise est en réseau signifiant qui permet de parvenir à une analyse satisfaisante. cette période de l’Histoire. y de Moscú. sans jamais perdre de vue l' de axe lecture. etc. la révolution mexicaine de 1910 n’étant pas toujours identifiée dans le premier extrait. III. Il attend donc de la part du candidat l’usage raisonné et pertinent de la terminologie en espagnol de la sémiologie de l' image. probablement par ignorance. D’autres. l’autre de Pilar Miró (Beltenebros.saurait se borner à l' énoncé d' simple catalogue des procédés formels de l' un extrait. faisant fi du visage étonné et ravi de l’enfant. on a entendu des candidats qui. recoupait celle de la question « Femmes et Démocratie » étudiée pour les épreuves écrites. Antonio Muñoz Molina dans l’autre – Pilar Miró dans une moindre mesure –. richesse expressive. que l’on peut à juste titre juger connue. Dans leur majorité. On rappellera également que le jury est attentif à la qualité de la langue employée (correction syntaxique. de profil. mais cette précision n’est bien sûr fournie ici qu’à titre d’information complémentaire). certes omniprésente chez le cinéaste. Les candidats ont été. Ainsi ils évacuent. n’est pas spécifique au document filmique. Le contraste est saisissant entre les deux spectateurs cadrés en plan rapproché. voiture d’époque. ombres expressionnistes) accentue l’impression. et de signes connotatifs du contexte diégétique : raser les 97 . et les personnages « de cinéma ». l’est pour deux raisons différentes : l’une. Dans le deuxième mouvement.L’axe de lecture. rappelons que l’axe doit forcément poser une problématique. mais l’isolement des personnages contribue à installer le suspense. déjà fournie par le décor (façade du cinéma) et les costumes. et les jeux d’oppositions : scène enchâssée romantique (la déclaration du jeune soldat Custer à la fille du commandant dans La charge fantastique. puis un bref épilogue conduisant Darman et Rebeca à la salle au-dessus du cinéma. sensibles à la mise en abyme (le film dans le film). qui leur parvenaient avec retard (il s’agit ici d’un film de 1941). le traitement de la lumière (rues aux pavés luisants. où se trouve un autre personnage dont on ne sait rien. le lien entre l’érotisme et la mort et la revendication de la liberté totale de l’imagination (les exemples fournis dans le document B étaient à cet égard parfaitement explicites). pour la plupart. au profit d’une vision satirique de la bourgeoisie. de Raoul Walsh) vs mystère et suspense (à rattacher au genre des films policiers des années 40 et 50). chaque mouvement présentant un cadre bien défini : la salle de cinéma où deux personnages assistent à la projection d’un film de fiction historique. radieux dans leur beauté et leur jeunesse sur l’écran second (Walsh contribue à l’édification du mythe de Custer. Analyse rapide des fragments séquentiels En ce qui concerne la séquence de Beltenebros. la cabine de projection avec la rencontre entre Darman et Walter. comme une forme d’autocensure. L’autre raison tient parfois à la nature du document : les candidats semblent mal à l’aise avec la vision peu conventionnelle de Buñuel. et étaient toujours doublés et souvent censurés. clarté lumineuse d’une scène en extérieurs vs lieu obscur et fermé à l’atmosphère pesante. et ont parfois relevé avec pertinence les jeux de miroir entre les deux couples (la contamination s’opère par le son hors champ de la fiction centrale et par le thème du rendez-vous). la structure du fragment était importante à dégager. IV. d’être dans un film en noir et blanc (présence de signes qui plantent le décor : grande affiche de cinéma. sérieux. Il importe de ne pas confondre la véracité des faits : les Espagnols de 1946 voyaient nombre de films américains. filmés dans des tons gris. la rue comme lieu de transition entre les deux espaces. etc. et ce qui est à mettre au compte de l’atmosphère que la cinéaste veut créer : Darman et Rebeca sont presque seuls dans la salle. les candidats peinant parfois à dégager en quoi consistera la problématique de leur analyse . en réalité massacreur d’Indiens.. lorsqu’il est mal défini. d’ordre méthodologique. mais qui ne constituait pas ici l’élément principal de la séquence. ce qui ne veut pas dire que le cinéma américain n’attirait pas les foules – bien au contraire –. habitués à lutter dans l’ombre. comme les êtres clandestins qu’ils sont. murs, peur d’être suivis et découverts…). Le troisième mouvement développe le thème de la clandestinité, tant par les lieux (accès labyrinthique, vue en plongée d’un escalier triangulaire – sensation d’abîme vertigineux comme dans Sueurs froides (Vertigo) de Hitchcock, et évocation possible du triangle formé par les personnages de la séquence –), que par l’opposition entre les deux hommes, rendue par le physique, l’activité, les costumes et le dialogue, mais aussi par une série de champs/contrechamps et de prises en plongée sur Walter. Contrairement à d’autres anciens « rouges » (véracité historique), Walter exprime un point de vue rationnel et désabusé, et ne croit pas qu’une intervention américaine soit à espérer pour sauver l’Espagne du franquisme, comme elle a permis au reste de l’Europe de se libérer du nazisme et du fascisme. Dans l’épilogue, le jury a apprécié les connaissances des très rares candidats qui ont reconnu l’indicatif du NO-DO (noticario-documentario), en son off, actualités cinématographiques de l’époque qui constituaient la voix officielle du régime (ironie du sort ici, puisque le projectionniste est un membre du PC clandestin). Le NO-DO joua un rôle si important qu’il constitue un élément de civilisation à ne pas méconnaître. La structure de la séquence de Ensayo de un crimen était, elle aussi, assez facilement décelable : un préambule historique (on passe par fondu enchaîné du cadavre d’un révolutionnaire reproduit dans le livre à la façade de la maison de l’enfant) montre qu’il s’agit d’un récit cadre (évocation de ses souvenirs – flash-back – par un Archibaldo adulte dont on entend la voix off), les jeux interdits (l’enfant caché dans l’armoire essaie le corset de sa mère, claire démonstration de son attachement œdipien), les deux modèles féminins pour l’enfant : la mère/l’institutrice, enfin l’épilogue avec la mort de l’institutrice et la découverte du plaisir, suivis du retour au récit cadre. Il ne s’agissait pas de s’égarer dans des considérations inopportunes sur la critique de la mauvaise éducation donnée à un Archi trop gâté, car Buñuel est tout le contraire d’un moraliste : tous ses films explorent les pulsions, conscientes ou inconscientes, de l’être humain. Au contraire, il importait de voir la caractérisation des deux personnages féminins, l’institutrice représentant la frustration, l’imposition des tabous, tandis que la mère évoque la figure du plaisir (en partant, elle laisse à Archi la boîte à musique comme substitut de sa présence). Un plan américain des deux femmes les montre de façon à la fois symétrique et contrastive (chacune représente une facette de la femme, comme dans Cet obscur objet du désir). Il convient de prêter une oreille attentive aux dialogues (expressions à double sens comme par exemple “ya no le dará más guerra”, qui est aussi une anticipation de la guerre et ses conséquences au niveau diégétique). Peu de candidats ont été suffisamment sensibles à l’énoncé du conte comme élément-clé de la séquence. Le premier plan sur la boîte à musique et sa danseuse révèle la fascination qu’elle exerce sur l’enfant. La mère, en déléguant à son employée le pouvoir fabuleux de la parole, la rend symboliquement responsable du destin, destin qui se retourne alors contre elle, victime expiatoire de son propre conte. L’omnipotence du roi dans le conte est interprétée par l’enfant déjà manipulateur, habitué à imposer sa volonté, comme appartenant au domaine de la réalité et non à celui de l’imagination, exacerbant son sentiment de toute-puissance (confusion des plans réalité/fiction, à l’origine de perturbations psychiques chez Archibaldo). La voix off d’Archibaldo adulte permet la transition vers l’épilogue, quand il raconte ce qui s’est passé après avoir fait fonctionner de nouveau la 98 boîte à musique pour essayer ses pouvoirs mortifères. Le surcadrage de la fenêtre désigne alors l’institutrice comme cible aux révolutionnaires qui envahissent la rue à cheval (regard hors-champ et montage alterné). L’alternance de plans en champ/contrechamp et plongée/contre-plongée met en relief la fascination de l’enfant devant sa première vision érotique associée à la mort. Le corps sans vie de l’institutrice est dissocié en deux plans : son visage puritain qui s’oppose à ses jambes sensuelles, à découvert, des chaussures à talon jusqu’aux jarretelles (fétichisme présent dans de nombreux films buñueliens). La liberté créatrice dont parle Buñuel dans ses mémoires est donc pleinement illustrée par cet incipit du film, où le cinéaste revendique le pouvoir de l’imagination qui permet de transgresser les normes établies par une société castratrice régie par le sentiment de culpabilité associé au péché. L’omniprésence du jeu dans la séquence, ainsi que la théâtralisation (entrées et sorties des personnages, armoire avec les robes comme un décor, emphase des discours et des actes) invitaient ainsi à la distanciation et non à l’identification. En conclusion, on rappelle donc aux candidats ces quelques conseils : – pratiquer l’entraînement nécessaire à l’épreuve, comprenant la maîtrise d’une méthodologie et le maniement correct du lexique spécifique ; – posséder une connaissance suffisante du monde hispanique et hispano-américain qui évite des lacunes trop importantes (comme celles concernant un domaine artistique, une aire géographique ou une large période historique). Ce bagage culturel de base concerne aussi des domaines non hispaniques (cf. ci-dessus, connaître les belligérants de la seconde guerre mondiale !) ; – réaliser une bonne gestion du temps de préparation, qui permette d’effectuer les repérages importants dans les documents composant le sujet. ***** 99 RAPPORT SUR L’ÉPREUVE ORALE DE FAITS DE LANGUE Dans le cadre de l’Épreuve en Langue Étrangère, l’explication des faits de langue suit l’exposé en espagnol et l’entretien avec le jury. Cette épreuve se déroule en français et dure au maximum dix minutes (entretien compris). Elle sert à évaluer les compétences du candidat dans la description du fonctionnement de la langue espagnole contemporaine. Sa préparation se fait lors des trois heures de préparation de l’Épreuve en Langue Étrangère (on conseille au candidat de réserver une vingtaine de minutes aux questions des faits de langue). I. Préparation à l’explication des faits de langue L’explication des faits de langue, comme le reste des épreuves orales, doit se préparer dès le début de l’année, sans quoi il serait difficile de réviser les différents points qui peuvent faire l’objet d’une interrogation le jour du concours. Il s’agit bien de « réviser » pour la plupart des phénomènes, puisque les questions qui tombent au concours sont traitées depuis la première année de la Licence et tout au long de ce diplôme, que ce soit spécifiquement et théoriquement dans le cadre des cours de Linguistique ou de Grammaire, ou bien, de façon plus pratique, lors des cours de Thème. Par conséquent, pendant l’année de préparation, puis le jour de l’examen, le candidat devra mobiliser l’ensemble des connaissances sur la langue espagnole acquises tout au long de sa formation, afin de fournir la description du phénomène la plus précise, complète et pertinente possible par rapport au contexte. Le candidat ne doit pas perdre de vue qu’avant tout il se destine à être un professeur de langue et que ses élèves l’interrogeront constamment de façon assez similaire à celle pratiquée par le jury (en quoi consiste le contraste entre pero et sino ? pourquoi tel mot porte tel accent ? comment se fait-il qu’on puisse dire le veo et lo veo ? etc.). Pour ce qui est de la terminologie employée par le candidat, la seule exigence de la part du jury est qu’elle soit précise et cohérente. Nous rappelons que l’essentiel est de savoir identifier le phénomène et de l’analyser concrètement. Un métalangage très savant qui n’accompagne pas une description juste du phénomène fait le plus mauvais effet. Concernant la bibliographie qui peut servir d’appui aux candidats pour la préparation de cette épreuve, nous nous permettons de renvoyer à la même liste que l’année dernière, qui ne peut bien évidemment pas être considérée comme exhaustive : – ALARCOS LLORACH (E.), Gramática de la lengua española, Madrid, Espasa Calpe, 1994. – ALCINA FRANCH (J.), BLECUA (J. M.), Gramática española, Barcelona, Ariel, 1975. – BEDEL (J.-M.), Grammaire de l’espagnol moderne, Paris, PUF, 1997. – BENABEN (M.), Manuel de linguistique espagnole, Paris, Ophrys, 1993. – BOUZET (J.), Grammaire espagnole, Paris, Belin, 1945. – COSTE (J.), REDONDO (A.), Syntaxe de l’espagnol moderne, Paris, Sedes, 1965. 100 Madrid. 2005. Santillana.). Nombre et nature des faits de langue proposés à l’épreuve Le sujet de l’Épreuve en Langue Étrangère contient dans sa première page les questions de l’épreuve d’explication des faits de langue.). 1981. – DEMONTE BARRETO (V. ou doit porter sur le genre des substantifs. BOSQUE (I. – RAE. 2001. sur le document principal (les phénomènes à analyser y apparaissent soulignés). le candidat doit être à même d’identifier lui-même l’intérêt de la question et d’orienter sa réponse en conséquence. Espasa Calpe. nous tenons à rappeler que celles-ci couvrent l’ensemble des niveaux de la langue : orthographe. canarien et américain). syntaxe.). 1976.). 2005. Madrid. que le temps de présentation du candidat ne devrait pas dépasser théoriquement les huit minutes.. Nous rappelons que certaines connaissances sont requises en dialectologie. 1991. Hachette. II. sous la direction de DARBORD (B. Curso superior de sintaxis española.). OURY (St. E. 1973. Parfois le jury souhaite orienter ou limiter l’analyse. Barcelona. CHARAUDEAU (P.).). – KANY (C. Grammaire d’usage de l’espagnol contemporain.). les « formes ». POTTIER (B. 3 vol. 1998. pour laisser le candidat identifier les « éléments ».). Madrid. Pour ce qui est du nombre des faits de langue. Madrid. Gredos. afin que le candidat puisse aborder chaque phénomène de la façon la plus complète possible autant que faire se peut en l’espace des dix minutes imparties à l’épreuve (entretien compris. – RAE. d’« un point de vue morphologique et sémantique » (donc ni phonétique ni syntaxique).). – SECO (M. afin que le jury puisse poser les questions nécessaires dans les deux minutes restantes. Madrid. morphologie. Par rapport à la nature des questions posées. Paris. Le candidat doit aussi pouvoir identifier 101 . Les questions sont formulées de façon généralement ouverte. Espasa Calpe. Nous signalerons. – GILI GAYA (S. L’épreuve de faits de langue à l’oral du CAPES d’Espagnol.). Cátedra. Espasa Calpe. Paris. en passant.). – GERBOIN (P. – RAE. Sintaxis hispanoamericana. Ces questions portent. la tendance est à limiter à deux les questions. etc. – LAPESA (R. Madrid. Madrid. 2007. dans la mesure du possible. Historia de la lengua española. LEROY (Chr.). par exemple. auquel cas. Español de América. Gredos. Paris.). Armand Colin. Vox.). RAE Espasa Calpe. Esbozo de una nueva gramática de la lengua española. Diccionario de dudas y dificultades de la lengua española. Madrid. ou les « structures ». Grammaire explicative de l’espagnol. – FRETEL (H. 1976. Diccionario panhispánico de dudas. les « vocables ».). 1994. En l’absence de ce type d’indications. ne l’oublions pas). Ortografía de la lengua española.– DARBORD (B. il est précisé que celle-ci doit être faite. Gramática descriptiva de la lengua española. et sémantique-pragmatique. en ce qui concerne les grands traits caractéristiques de la phonétique et de la morphosyntaxe de l’espagnol « atlantique » (andalou. – LIPSKI (J. 1999. phonétique-phonologie. Sedes. ODDO-BONNET (A. 23). D’un point de vue plus strictement syntaxique et sémantique. Concrètement. 1). la formation et le fonctionnement de la périphrase « venir + gérondif » (ELE USL/08. 2 et ELE MUÑ/08. Pero sí son hombres fronterizos » (l. Dans l’éventualité de telles questions. le contraste entre l’emploi de l’indicatif et du subjonctif dans les relatives déterminatives (ELE USL/08. Pour sa part. les questions ont porté sur la formation lexicale (ELE HID/08. une autre sur le système des démonstratifs (ELE BEN/08). ancien et actuel. 2). le contraste entre le passé simple et le passé composé (ELE MIR/08. les candidats de cette session ont été interrogés. l’expression de l’ordre et de la défense (ELE BUN/08. il s’agissait d’identifier les conjonctions de coordination sino et pero et de justifier leur emploi dans les énoncés « No los anima lo espiritual. les diminutifs (ELE BUN/08. 14) et « El Cid y los suyos no son mercenarios […]. le jury attend que le candidat soit capable de comparer les deux états de langue. mais encore de nos jours : « rezamos porque no llueve » / « recemos porque no llueva ») qui déterminent respectivement l’emploi de l’indicatif et du subjonctif (ELE ABE/08. « sino » introduit le substantif de discours « lo 102 . Enfin. une question sur le contraste entre pero et sino a été proposée. l’emploi du pronom personnel sujet (ELE MIR/08. 77-78). qui méritait un traitement pragmatique (ELE CID/08. puis une autre sur la préposition a + COD de personne (ELE BIE/08). le « leísmo » et le « laísmo » (ELE PRAD/08. 2). sino lo material » (l. ainsi que celui du « seseo ». 2 et ELE PRI/08. 2). 1). et qu’il puisse rendre compte des différences existantes entre l’usage ancien et la norme en cours (voir rapport de 2007. Dans ces structures très similaires. 2). 2). les candidats se doivent de les connaître et de pouvoir les décrire synthétiquement. 1). lors de sessions précédentes certaines questions ont porté sur des phénomènes anciens. 2). 2). p. si l’épreuve vise fondamentalement une analyse de la langue moderne. Enfin. présent dans un extrait de El Abencerraje (ELE ABE/08. Les questions à la session 2008 Dans le domaine de la phonétique-phonologie. voire parfois connotés comme vulgaires. mais aussi sur la question du « yeísmo » (ELE MUÑ/08. 1). 1). la description des formes du subjonctif imparfait –ra et –se et de leurs différences (ELE BIE/08. comme les années précédentes. l’apocope des adjectifs (ELE MAN/08). Ce phénomène. une question a porté sur les articles – défini. 1). 1). III. il convenait de décrire soigneusement la différence de fonctionnement des deux conjonctions. indéfini et zéro – (ELE BEN/08. Au chapitre de la morphologie (en rapport le plus souvent avec la sémantique). la formation et la valeur du passé simple (ELE PRI/08. 2). 1) et le futur du subjonctif. 1). l’analyse du genre des noms (ELE PRAD/08. sur l’accentuation (ELE HID/08. qui constitue des réalités phonétiques et phonologiques touchant la majeure partie du domaine hispanique.d’un point de vue sociolinguistique certains usages qui sont considérés comme non normatifs. 1) et les valeurs causale et finale de la conjonction de subordination porque (dans la langue ancienne. Les phénomènes de nature morphosyntaxique (également liés à la sémantique) proposés à l’analyse ont été l’article (ou pronom) neutre lo (ELE CID/08. ne serait-ce que d’un point de vue synchronique. La différence entre pero et sino n’est évidemment pas liée à la combinaison de pero avec un terme affirmatif et de sino avec un terme négatif. en principe. ils pourraient tout aussi bien être coordonnés par pero suivi de l’adverbe affirmatif : no los anima lo espiritual. toutes les oppositions n’ont pas le même rendement fonctionnel. 4). la commutation entre les deux phonèmes permet d’opposer deux mots distincts : calló / cayó.material » qui est substitué à celui que l’on nie ou annule (« lo espiritual »). Si une opposition a un fort rendement fonctionnel. une fermée et une moyenne).phonèmes [Ø+i+é] (zéro. « pero siempre aprueba » – orienté vers le succès –). elle a peu de risques de disparaître. 25) Identification. « Lo material » et « lo espiritual » étant deux contraires sémantiques (par conséquent antiorientés argumentativement). il faut donc coordonner deux termes opposés sémantiquement. on choisirait de déclarer deux arguments antiorientés plutôt que la simple substitution d’un argument par l’autre.phonème / / (fricatif palatal ou central). pollo / poyo. Pour pouvoir utiliser pero. IV. et deux substantifs. « no son mercenarios » est orienté vers le non enrichissement personnel. – hierro trois graphèmes <hie> qui correspondent aux sons [Øjé] . L’espagnol possède un phonème latéral palatal (présent dans calle) ainsi qu’un phonème fricatif palatal (présent dans oyó) et. « pero sí son fronterizos » est orienté vers l’enrichissement personnel – pour survivre –. Il y a donc neutralisation de l’opposition entre ces deux phonèmes. Un locuteur pratiquant le yeísmo prononce donc de la même façon pollo et poyo (toutes deux poyo). Ici. / / / (latéral palatal / fricatif . 6) et « calle » (l. Rappel du système. La différence tient à leur sens propre. En 103 ¡ ¡ – calle digraphe <ll> qui correspond aux sons [ ] / [ ] . Commentez d’un point de vue phonique et graphique les mots « oyó » (l. c’est-àdire si elle permet d’opposer un grand nombre de mots. 2 voyelles palatales. Un exemple (sujet ELE MUÑ/08) A. Le yeísmo est le phénomène qui consiste à ne plus faire la différence entre les phonèmes latéral palatal et fricatif palatal et à articuler la fricative palatale pour réaliser la latérale. Trois graphies : e palatal). pero sí lo material. Dans un système phonologique. Pero sert à introduire un énoncé argumentativement orienté de façon contraire à l’énoncé antérieur (« no estudia » – orienté vers l’échec –. « hierro » (l.phonèmes / / – oyó graphème <y> qui correspond au son [ ] . qui permettent d’opposer le sens des mots (les phonèmes). Les candidats pourront consulter les rapports des années précédentes afin d’avoir une vue d’ensemble plus large des questions proposées dans le cadre de cette épreuve. après laquelle il opère une substitution. Trois vocables : verbe oír à la 3 personne du singulier du prétérit. Il suppose donc toujours la négation préalable (« no los anima »). Dans ce cas. Le système phonologique d’une langue se compose d’éléments pertinents. L’apparition de « pero » n’est pas liée à l’absence d’une négation : « no son mercenarios… pero sí son fronterizos ». Nature : él est un pronom personnel de la 3 personne du singulier. en revanche. la personne n’est pas marquée morphologiquement dans la désinence à la 1 ère e ¡ ¡ et à la 3 personne. Él permet ici : – d’éviter l’ambiguïté personnelle de era et había . L’emploi du pronom personnel sujet est donc a priori redondant en espagnol (en français. Il s’agit bien d’une opposition phonologique (poyo / pollo). pour / /. aman contiennent dans la désinence l’information sur la personne grammaticale. genre masculin. Fonction : sujet. amáis. Pour articuler / /. Quant à hierro. – de présenter emphatiquement le sujet pour affirmer la véracité des faits. L’articulation de / / suppose donc une tension musculaire moindre. 104 . Cette neutralisation s’est faite au profit de / / qui est le phonème auquel correspond la réalisation la plus relâchée des deux.revanche. lorsqu’une opposition phonologique permet d’opposer peu de mots entre eux – a donc un faible rendement fonctionnel –. Contextualisation. Commentez l’emploi de l’élément souligné : « Él era un hombre de palabra. B. tu. graphie qui reproduit la prononciation la plus courante (consonne fricative). En conséquence. mais elle a un faible rendement fonctionnel. Rappel du système. du conditionnel et des temps du subjonctif (yo / él era. cette opposition peut facilement être neutralisée et l’opposition entre les signifiants peut être confiée au contexte. la tension articulatoire étant majeure en début de mot. ils. plus précisément dans les cas suivants : – quand la forme verbale est ambiguë. il est nécessaire). amas. la semi-consonne de la diphtongue va se fricatiser [j] > [ ]. En revanche. Les deux graphies de oyó et calle correspondent dans la pratique phonétique de la plupart du domaine hispanophone à un seul et même son fricatif. alors que phonétiquement en français on a [ème] pour je. C’est ce qui se passe avec les phonèmes / / et / /. – quand le locuteur veut marquer une opposition entre deux sujets (yo monto a caballo y él navega) . ama. alors elle est susceptible de disparaître. – quand le locuteur veut mettre en avant le sujet de l’action : ceci correspond à un usage emphatique (aquí mando yo). Le pronom personnel sujet en espagnol est moins utilisé qu’en français. ni l’interlocuteur). yo / él había hecho) . il. la zone de contact est bien plus étroite. qui peut aussi s’écrire avec un <y> (yerba). él nunca había hecho otra cosa que cumplir con su obligación » (l. amamos. 21) Identification. on). C’est le cas de l’imparfait de e l’indicatif. Il est utilisé occasionnellement. Avec certains temps verbaux. On peut à ce propos évoquer le cas du substantif hierba. Ce pronom sert à désigner la personne extérieure au dialogue (ni le locuteur. étant donné que les formes verbales conjuguées présentent généralement une morphologie distinctive des différentes personnes (en espagnol amo. le dos de la langue touche le palais sur une large zone de contact. une question sur l’accentuation ne permet aucune contextualisation. le candidat sait qu’il devra s’efforcer de relever les possibles effets de sens des formes soulignées dans le texte. si « identifier » doit consister forcément à réciter la nature et la fonction de chaque élément (voir rapport 2007. Tout au long de l’année. au schéma : 1) identification-caractérisation . l’accentuation graphique d’un mot étant indépendante du contexte. 2) rappel du système (description théorique du phénomène) . les phénomènes non normatifs (laísmo. opérer une sélection des éléments fondamentaux pour l’explication. V. complètement superflue fonctionnellement. etc. 79). 18). les candidats doivent. Il importe donc de rappeler que la gestion du temps est fondamentale. nous conseillons vivement aux candidats de relire l’ensemble des cours de linguistique et de grammaire de la Licence. etc). logiquement. dequeísmo. p. Le jour du concours. Par ailleurs. Pour conclure. Cela leur permettra d’accéder plus facilement aux contenus de la préparation spécifique de cette épreuve. La présentation devra correspondre. mais cette étape n’est pas automatique : par exemple. pendant la préparation.La première occurrence apparaît déjà dans un contexte où le sujet est clairement identifié (« él se puso su uniforme ». prendre le temps de lire attentivement le sujet afin d’identifier correctement les questions pour éviter de partir sur une réponse hors sujet. Enfin. pour la contextualisation. mais elle peut se justifier par sa position en tête de phrase. le jury destine le peu de temps qui lui reste à des questions très directes sur des incorrections ou des imprécisions du candidat. L’effet provoqué est celui d’une profession de bonne foi à propos du sujet. À ce propos. ***** 105 . Quelques conseils pour conclure Au début de l’année de préparation. Concernant le rappel du système. Il se peut même que l’identification d’un mot par sa fonction soit inopportune : par exemple. de nature phonologique. il faudra aussi. Le candidat doit se concentrer sur l’essentiel lors de cette épreuve tellement courte. Celui-ci devra fournir un dernier effort pour réagir de façon rapide et efficace. avant tout. autant que possible. 3) contextualisation (analyse du cas concret dans le contexte). alors que la deuxième occurrence est une anaphore rhétorique. il n’était pas pertinent de préciser que hierro était un complément du nom ruedas. lors de la reprise. l. il est nécessaire d’évaluer. il convient évidemment de s’entraîner avec les sujets qui figurent dans les rapports des jurys des années précédentes. selon la nature de la question. appellent une contextualisation axée sur l’origine dialectale et sociologique du locuteur. pour la première question du sujet ELE MUÑ/08 que nous venons d’étudier. sans se départir le cas échéant d' regard critique sur le dossier qui est à étudier. il a pu inversement apprécier chez d’autres une véritable maîtrise méthodologique. remplacer une préparation de longue haleine. aux démarches qui permettent de guider l' élève dans ses apprentissages. des attentes des interrogateurs. Il va de soi néanmoins que ces lignes ne sont qu' condensé d' un observations et qu' elles ne sauraient. parfois rédhibitoires. il est ne peut être exigé des candidats d' avoir une connaissance approfondie du Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues (CECRL). l’ESD entend avant tout se limiter à une réflexion d' ordre didactique. dans la deuxième partie de l’épreuve. partagée à la fois par les préparateurs et les candidats. fréquemment entendue. Pour les mêmes raisons. pour couper court à une inquiétude légitime. il serait déplacé d' attendre d’eux qu’ils proposent une mise en œuvre articulant découpage par séance et proposition d' évaluation. Cette dernière donne en effet un avant-goût du travail qui attend le futur enseignant et dépasse de ce fait le cadre purement universitaire. À cet égard. Dans la mesure où les candidats sont supposés néophytes en matière d' enseignement (ils présentent un concours externe). partant à un « resserrement » des questions qui y sont posées. mais tout au plus d' être en mesure de faire correspondre une classe avec un « niveau cible » en s' appuyant sur quelques descripteurs du CECRL. Répétons-le. un Depuis sa mise en place. leur permettre d' éviter certains écueils. Remarques préliminaires L’intention qui sous-tend ce rapport sur l' épreuve préprofessionnelle sur dossier (ESD) est double : dresser un bilan de la session passée (certains candidats malheureux y trouveront peut-être des éléments d' explication de leur échec) et prodiguer aux candidats de la présente des conseils qui pourront. maîtrise qui ne peut être que le fruit d’un travail constant réalisé en amont et qui constitue la condition sine qua non pour respecter le cadre relativement contraignant de l' épreuve. On recomman- 106 . elle n' donc pas de mise ici. Il est inutile par conséquent de se lancer dans un laïus sur les ressources de ce Cadre Commun ou encore de s' étendre longuement sur les « activités langagières » qui pourraient être proposées afin d' exploiter les documents. il convient de redire que l' ESD s' inscrit résolument dans une perspective didactique et non pas pédagogique. en aucun cas. menée tout au long de l' année. suppose qu' s' on inscrive dans une démarche d’ordre pédagogique . Notons que si le jury a une nouvelle fois pu observer d’importantes lacunes chez certains candidats. ainsi que l' exigent les concours internes du CAPES ou de l' agrégation. tandis que la pédagogie s’intéresse aux méthodes. nous l’espérons. alternant simulations régulières et réflexion sur la nature particulière de l' épreuve. Aussi. la mention de « pré-requis ». Ces questions structurent l' exposé.RAPPORT SUR L’ÉPREUVE PRÉPROFESSIONNELLE D’ÉTUDE SUR DOSSIER (ESD) I. afin de les rendre accessible aux élèves. l' ESD a connu une évolution qui a abouti à une clarification. La didactique doit être entendue ici comme une réflexion sur la manière de transposer les « savoirs savants ». généralement très explicites. qui lui sont posées afin d’éviter des hors-sujet lourds de conséquences. Le candidat doit avant tout se concentrer sur les questions. 47/20. sur les 87 admissibles. 800 parmi ceux qui se sont présentés aux épreuves orales ont été notés. sans entrer dans le détail. Les notes s’échelonnent de 01/20 à 18/20 pour l’ensemble des candidats interrogés. sans toutefois faire rimer brièveté avec superficialité ainsi que nous le montrerons. La note moyenne de tous les admissibles présents s’élève à 8. Sur 833 candidats admissibles. mais qu’il peut encore être amélioré à la prochaine session. C’est ce qui explique que le bilan de l’analyse doive être exposé « brièvement ». Les notes qui ont été attribuées aux candidats du CAPES cette année pour cette épreuve varient de 0. les candidats disposent de deux heures de préparation puis de trente minutes d' exposé et enfin de trente minutes d' entretien avec les membres du jury. Il arrive que certains candidats proposent des transitions habiles entre les différentes questions. de 2. C’est là également un motif de satisfaction pour un jury aussi prêt à récompenser les bonnes prestations – comme le montre la note maximale de 20/20 accordée à l’un des candidats au CAPES – qu’il est prêt à sanctionner les mauvaises. on peut estimer que c’est là un résultat satisfaisant. celle des candidats admis à 11. ainsi que le montre le barème. On prendra garde toutefois de préciser qu' s' de personnes rôdées à cet il agit exercice et que par conséquent ceux qui n' pas l' ont habitude de procéder de la sorte doivent se garder d' innover le jour du concours. laquelle constitue le « cœur » de l’épreuve. le plus souvent occupé à prendre des notes. la partie didactique recueille un nombre de points nettement supérieur à la première partie. il est fortement conseillé de ne pas passer trop de temps sur la première partie (présentation + axe + bilan d’analyse) pour ne pas être contraint ensuite d’adopter le pas de course dans la partie didactique. cela arrive pourtant pour diverses raisons.91/20.25/20 à 20/20. Pour les candidats au CAFEP. puisque ce dernier est variable. En effet. 107 . de 06/20 à 18/20 pour les 31 candidats admis qui voient leur moyenne monter au niveau de 11. si un tiers de la note porte sur la langue (nous reviendrons sur cet aspect important). Modalités de l' épreuve et données statistiques Pour rappel.35/20. 83 étaient présents et ont obtenu une note moyenne de 8.54/20. en précisant le passage de l' à l' une autre. Les 33 défections recensées sont dues en réalité au fait que certains candidats étaient également admissibles à l’agrégation ou ont été admis entre-temps au CAPES interne. Pour cette dernière moyenne. La gestion du temps de l’exposé doit par conséquent tenir compte de cette répartition. Rares sont les candidats qui abandonnent en cours d’épeuve.dera à ce propos de guider le jury.75/20 à 20/20 pour les admis. Lors de l’exposé. sur les deux tiers restants. II. 1999. 19/08/2001 + une photographie représentant la célébration de l’abrogation des lois d’impunité en Argentine. intitulé « Ola de hispanos revitaliza el sudoeste de Detroit ». – ESD MAB/08 : un document audiovisuel d’une campagne du Gobierno de España. autor: Guillermo Martínez Menéndez. Liste et composition des dossiers proposés – ESD ALD/08 : un clip vidéo intitulé Una gran mentira. extrait de El País du 20/12/2006. 04/11/2007 + un dessin de Máximo. – ESD BOT/08 : un article paru sur Internet dans 20minutos. 2007 + un article de Mabel Azcui.com + un extrait de Un Cuento de Reyes de Ignacio Aldecoa (1925-1969). douze dossiers ont été soumis aux candidats du CAPES/CAFEP. – ESD PER/08 : la page de garde de la revue hedomadaire Muy interesante. – ESD MAR/08 : un dessin de Forges. Madrid. décembre 2007 + un extrait du roman de Arturo Pérez Reverte. source : http://www.es en date du 15 mars 2006 + une enquête de la Dirección General de Juventud de la Junta de Extremadura du 28 novembre 2001 + une affiche diffusée dans le cadre d’une campagne d’information du Ministerio de Sanidad y Consumo publiée dans El País Semanal de juillet 2007.indymedia. La lecture régulière de la presse hispanophone s' avère par consé- 108 . 1924 + un dessin de Quino. 2007. Un día de cólera.desaparecidos. 1978. – ESD CHA/08 : une séquence du film de Fernando León de Aranoa.pdf. 1998). 13/08/2003 (source : http://www. extrait de El País. tiré de Torrevieja digital. – ESD COR/08 : un article de Williams Corey pour l’agence Associated Press. 1971. septembre 2007 + un article de Javier Martín.org/news/2003/08) + un dessin humoristique de Langer.jpg. «Para que tú me oigas». « Recordar es resistir ».gijon. Princesas (2005) + paroles de « Clandestino ».argentina. source : www. www.es/documentos/Publicaciones/Gaceta/2004/2004-09-Septiembre. – ESD LAF/08 : un article de Javier Lafuente. – ESD BEL/08 : un extrait du roman de l’écrivain nicaraguayenne Gioconda Belli intitulé La mujer habitada. Ils « collent » le plus souvent à l' actualité.org + paroles d’une chanson de Gian Franco Pagliaro (Argentin) : Yo te nombro.com (11/10/2007). – ESD PAG/08 : une affiche primée lors d’un concours national organisé en Argentine le 12 juin 2006 sur le thème « El cole tiene memoria » extraite du site www. El País. chanson écrite par Manu Chao (album Clandestino. 1990 + une bande dessinée du « III Concurso de Tiras cómicas » organisé en octobre 2004 sur le thème ¿Eres sexista? par la Mairie de Gijón (trabajo premiado categoría juvenil. même s' peuvent parfois s' dégager au profit de thématiques que l’on ils en pourrait qualifier d' intemporelles.argenpress. 14 años). Poema n° 5. tiré de La Red Remo de Compañías Creativas-Nephilim producciones (1’20). Au total.elpais. La boda. – ESD ARE/08 : un article de presse de Carlos Ares intitulé « El dilema de Evelin » tiré du périodique El País.hastaloswebs.III. – ESD NER/08 : un poème de Pablo Neruda. 28/02/2008 + paroles d’une chanson de Rubén Blades intitulée « Pedro Navaja ». El País Semanal.info/images/humor/viejasheridas. tiré de www. extrait de Veinte poemas de amor y una canción desesperada. 01/08/2007. ESD PAG/08). puisait directement à la source du Don Quichotte que sont censés connaître des hispanisants. On notera que le quotidien espagnol El País (prosocialiste) est une source fréquemment utilisée mais ce n' pas la seule en est matière de presse (presse papier ou internet). dont on fêtait le bicentenaire cette année. Forges. Rubén Blades. hors programme comme le stipulent les dispositions officielles. La phrase « En un lugar llamado España de cuya Historia no quiero acordarme… » n’était en effet rien d’autre qu’un pastiche du très célèbre incipit de l’œuvre de Cervantès . on retiendra également que sur douze dossiers. votée en octobre 2007. il importe de souligner que l’ESD nécessite une culture générale solide. à même le bureau. Máximo. il s’intéresse à l’évolution du rôle joué par la population d’origine hispanique aux États-Unis (ESD COR/08). c’est-à-dire à la fois dans le domaine hispanique et en dehors de ce dernier. la question de l’immigration (CHA). le problème de la différence et de l’intégration (ESD ALD/08). etc. un poème (Pablo Neruda) ou encore des paroles de chansons (Manu Chao. Pour commencer. À titre indicatif. La majorité de ces derniers a trait à l’actualité récente avec le phénomène de société du « botellón » (ESD BOT/08). outre des articles de presse. on trouve des extraits de romans d’auteurs contemporains (Arturo Pérez Reverte. Deux d’entre eux évoquent le sujet des « disparus » argentins et l’abrogation des lois d’impunité pour les criminels (ESD ARE/08 . dans les deux autres cas. comme on peut en juger à la lecture du paratexte accompagnant chaque document et auquel le candidat doit prêter toute l' attention nécessaire afin de ne pas suivre des pistes erronées. Ignacio Aldecoa. Langer. Gian Franco Pagliaro). Parmi les trois supports filmiques. le fléau de la drogue (ESD MAB/08). il s’agit d’un spot institutionnel diffusé dans le cadre d’une campagne de lutte contre la consommation de drogue et d’un vidéoclip sur une tradition festive espagnole. l’un avec la guerre d’Indépendance (ESD PER/08). Deux exemples pour illustrer notre propos : dans le dessin de Máximo (ESD LAF/08). des affiches institutionnelles ou publicitaires . Deux dossiers enfin ont une thématique transversale puisqu’ils abordent successivement les rapports hommes / femmes (ESD BEL/08) et les liens qui les unissent (ESD NER/08). on trouve également des photographies ou encore la couverture d’une revue d’histoire. Les documents iconographiques sont également variés dans la mesure où l’on a affaire à des dessins humoristiques ou satiriques de diverses provenances (Quino. Trois dossiers renvoient à l’Amérique hispanophone. autre 109 . Ce paratexte permet de faire divers constats sur la nature des documents. le premier a été tiré d’un film de fiction connu relativement récent (Princesas de Fernando León de Aranoa) . Pour clore cette partie des constats d’ensemble.quent être une aide très précieuse pour expliciter certaines références. Gioconda Belli). l’autre avec la loi dite de « mémoire historique » (ESD LAF/08). Sept dossiers abordent des sujets qui concernent avant tout l’Espagne. il ressort que les documents textuels appartiennent à des genres différents puisque. beaucoup de candidats n’ont pas vu que la sentence écrite avec solennité par le personnage central.). Les thématiques de l’ensemble de ces dossiers sont multiples et n’obéissent à aucun critère de choix préétabli. On peut tout au plus souligner pour cette session quelques grandes « tendances » et faire a posteriori quelques constats. le tourisme de masse et ses conséquences sur l’environnement (ESD MAR/08). le reste n’en comportant que deux. quant au dernier. deux comportent trois documents. Deux autres ont une portée historique. d’un éditorial politique . l’axe doit pouvoir être appliqué indifféremment à tous les supports composant le dossier. Il convient par conséquent que l’axe proposé initialement ne soit pas abandonné au cours de l’exposé. un artiste (réalisateur cinématographique. site internet. valorisé par le jury. il est subordonné à l’analyse puisqu’il découle de cette dernière. un article de journal peut avoir la forme d’un simple billet d’humeur. Il va sans dire que lors de la préparation. d’une chronique plus étoffée. C’est trop souvent le cas. etc. origine d’un auteur ou d’un artiste.). un axe fédérateur est par définition en cohérence avec l’analyse qu’il précède et annonce les directions qui seront suivies dans cette dernière. 110 . Celle-ci doit en effet être la plus nuancée possible. il ne saurait à lui seul faire office de présentation. dessinateur) constitue un « plus ». En revanche. Une présentation doit être circonstanciée. Être en mesure d’apporter des précisions sur un auteur (écrivain. Trop de candidats l’oublient malheureusement.lacune révélatrice : lors d’une prestation portant sur le dossier ESD COR/08. B. c’est omettre qu’il nous parle avant tout de la guerre d’Indépendance espagnole. culturelle. etc. poète ou dramaturge). L’axe : avant tout fédérateur L’axe est généralement proposé à la suite de la présentation. Première partie : concision et juste milieu A. Sa formulation (qui peut être ramassée dans une formule concise) s’accommode par ailleurs mal de généralités. sportive. Retenir du dossier ESD PER/08 qu’il illustre « une nouvelle approche de l’histoire par des moyens ludiques ». c’est l’absence de caractérisation de la nature des supports. Il est fréquent néanmoins que l’axe proposé ne rende que partiellement compte de ces différents supports. Il va sans dire cependant que ce dernier comprend qu’on ne soit pas toujours en mesure d’apporter de nouvelles informations extérieures au paratexte. Ce n’est que dans un souci de clarté qu’il est conseillé de l’introduire à ce moment de l’exposé. Pour ne prendre qu’un exemple. on a pu entendre que la ville de Détroit (au demeurant accompagnée d’autres toponymes permettant de la situer aux EtatsUnis) était « une ville d’un pays du nord de l’Amérique Latine »… IV. Considérer par exemple le dossier ESD NER/08 comme l’expression des « relations hommes / femmes » revient à en réduire la portée et à orienter le bilan d’analyse dans une direction unique alors que nous sommes en présence d’un ensemble à la fois plus complexe et plus original. il peut encore appartenir à la rubrique économique. Présentation des documents : succincte mais riche Si le paratexte qui accompagne les documents doit être lu attentivement pour les informations qu’il fournit (date de publication d’un texte ou de réalisation d’une séquence filmique. D’autre part. Comme le laisse entendre le qualificatif qui l’accompagne. ce qui est plus ennuyeux. peintre. Cette analyse ne sera donc ni trop succincte ni trop développée.) dont on sait qu’elles sont porteuses de sens. Cette difficulté est d’autant plus grande qu’il s’agit de dessins de presse où l’humour et l’ironie sont trop souvent mis sur un même pied. Il en va de même pour les règles de versification (découpage syllabique. Proposer un découpage d’un texte. mais pouvant dénoncer les travers de la société (Quino est passé maître en la matière). Au risque de répéter une banalité. l’un et l’autre tissant des réseaux dont la mise en relief conduira au sens. la spécificité des supports. entre autres. Cette maîtrise permettrait. généralement légère. c’est-à-dire qu’ils se sont montrés incapables d’en proposer une interprétation et moins encore d’en percevoir la 111 . de l’espace ou des voix narratives mais aussi les figures de style soient insuffisamment assimilés par certains candidats. là où il fallait voir une caricature au vitriol d’une partie de la société argentine. iconographique et filmique soit utilisés à bon escient afin d’appréhender. Les outils d’analyse sont similaires à ceux auxquels le candidat fait appel lors de l’explication en langue étrangère. Chant I). contrairement à une idée répandue. etc. Pour citer un de nos auteurs classiques « Ce qui se conçoit bien s' énonce clairement / Et les mots pour le dire arrivent aisément » (Boileau. plusieurs candidats n’ont vu qu’un dessin humoristique. Le jury est en droit d’attendre que les outils méthodologiques propres à l’analyse textuelle.C. Bilan d’analyse : esprit de synthèse Cette étape. alors que dans ce domaine les nuances sont légion. il est vain de séparer fond et forme. Point n’est besoin ici d’employer un discours savant pour se faire comprendre si ce dernier n’est pas mis au service d’un véritable éclairage des contenus. comme il se doit. pamphlétaire (Langer). celui qui revient le plus régulièrement tient à la difficulté à déterminer la tonalité et la catégorie des documents. Dans le dessin qui faisait partie du dossier ESD ARE/08. d’en finir une bonne fois pour toutes avec la confusion. d’un document filmique ou iconographique – celui-ci ne doit pas être mécanique mais le plus naturel possible –. Ces mêmes candidats n’ont d’ailleurs pas dépassé le stade de la description du dessin. consiste en une synthèse des éléments mis à jour par l’analyse. doit être distinguée de la charge caricaturale ou satirique dont la gamme de moyens est étendue puisqu’elle se décline en burlesque. nature des vers. Comme pour celle-ci. Art Poétique. etc. à l’image de l’article qu’on trouve dans le dossier LAF. permet de structurer l’analyse et de la rendre plus cohérente encore tout en évitant l’écueil de la paraphrase. On peut regretter à cet égard que pour les textes en prose narrative les éléments de narratologie facilitant la mise en lumière du traitement du temps. encore très fréquente. Cette clarté va de pair avec une rigueur conceptuelle qui ne peut être le fruit que d’un long apprentissage mené tout au long du parcours scolaire puis universitaire du candidat. ce dernier ne laissant aucun doute sur la sensibilité politique du journaliste. différence entre assonance et allitération. ne sont pas toujours impartiaux. en résumant le contenu de chaque partie. fondamentale pour la suite de l’exercice. grotesque. La veine humoristique. ni au flou conceptuel. Soulignons que ces remarques peuvent s’appliquer aux textes journalistiques qui. Le candidat fera en sorte de proposer une analyse qui n’épuise pas les contenus et évitera les répétitions qui ne pourraient que nuire à son propos dans la seconde partie. entre narrateur et auteur. la variété des supports ne laisse de place ni à l’improvisation. Parmi les défauts observés au moment de l’analyse iconographique. parodique (Máximo). Procéder au relevé des champs lexicaux. le cas échéant. Rappelons qu’ils sont généralement d’abord de nature lexicale – il arrive qu’ils ne soient que de cette nature – puis grammaticale. Quand ?. certainement mort en raison des tortures qu’il a subies. La différence se fait ainsi nettement sentir entre les candidats qui ont acquis les fondamentaux de l' analyse de l' image. Ils doivent obéir à une logique. définie par le candidat lui-même. Where ?. en ce qui concerne les dossiers contenant un extrait filmique. c’est-à-dire tous les éléments qui font la spécificité d’un support filmique. On veillera à ne pas dresser des catalogues d’occurrences linguistiques. fondée sur l’appréhension du sens des documents. « Qui ? » renvoyant au sujet de l’information . Pour ce faire. Dans le spot « Cocaína ». « Pourquoi ? » conduit à déterminer les causes du fait relaté. « Où ? » au(x) lieu(x) de cette même action (le relevé des toponymes est généralement de première importance) . les consignes seront lues avec beaucoup d’attention afin d’éviter toute digression inutile. stylistiques. pourtant incontournable. mais bien à faire un choix pertinent parmi ces dernières en ne retenant que celles qui permettent de faciliter la compréhension des documents. On fera appel au bon sens pour ne pas verser dans l’incohérence. c’est-à-dire morphologiques et syntaxiques et. seront situés dans les supports concernés. Enfin. l’analyse s’est centrée sur les répliques des personnages en oubliant la mise en scène. Toutes ces questions ne trouveront pas automatiquement de réponses mais faciliteront sans nul doute une appréhension plus pragmatique des supports proposés. dans l’extrait du film Princesas. Les repérages linguistiques. What ?. Des repérages linguistiques ordonnés et argumentés Cette deuxième partie de l’épreuve permet avant tout de mettre en avant une démarche didactique. When ?. Ce qui a donné lieu à de graves contresens : la représentation d’un « disparu ». Pour ne citer qu’un exemple. V. c’est-à-dire Qui ?.symbolique. l’erreur majeure a consisté à faire porter l’analyse sur un seul aspect au détriment de l’ensemble de la séquence. généralement demandés à ce stade de l’épreuve. Quoi ?. On appliquera ici avec profit la règle journalistique que les Anglo-Saxons ont pour habitude d’appeler la règle des 5 W (Who ?. Why ?). Partie didactique : favoriser l’accès au sens A. Où ?. à ne pas confondre 112 . « Quoi ? » à l’action envisagée . Par exemple. Pourquoi ? . « Quand ? » permet de situer le moment de sa réalisation mais aussi de souligner l’éventuel décalage entre le temps de l’écriture et celui de sa réception (on pourra s’intéresser ici à la présence de marqueurs temporels) . devient « un homme souffrant mais toujours en vie » ! Cette lecture naïve qui fait totalement abstraction du second degré souligne un problème méthodologique mais aussi une méconnaissance profonde des mécanismes qui sous-tendent un art pourtant omniprésent dans notre quotidien. proposer un champ lexical du bruit et y inclure le substantif « sombrilla » est quelque peu incongru (ESD MAR/08). Le bon sens commande cependant d’aller des éléments les plus généraux aux plus singuliers. le défaut de méthode a ainsi conduit plusieurs candidats à faire abstraction de la voix féminine off. la nature des plans ou encore la musique. que ce soit sur des supports courts (spots) ou plus longs (Princesas) et ceux qui en sont privés. une personne. Le champ sémantique désigne l' ensemble des sens qu' terme prend dans un texte donné. C’est au contraire une façon de montrer que l’apprentissage de la langue participe également au développement de savoir-faire pouvant être mis à profit dans d’autres disciplines. sans les ordonner. Le qualificatif socioculturel.avec les champs sémantiques. Le jury attend donc que le candidat expose avec clarté cette catégorie d’objectifs. le travail porte avant tout sur le relevé de champs lexicaux. Celui-ci. comme nous le verrons plus avant. le candidat. après avoir précisé les points linguistiques (lexicaux et / ou grammaticaux) lui semblant essentiels. aborde un aspect essentiel de la culture argentine : la dictature ? Nous voulons croire qu’elle n’est que la conséquence du stress… Aborder les objectifs méthodologiques (ou cognitifs) n’a rien d’ornemental. Les objectifs culturels ne sont pas circonscrits aux thèmes généraux figurant dans les instructions officielles et servant à déterminer le niveau concerné par l’étude du dossier. Par objectifs culturels. centré avant tout sur l’histoire officielle écrite par les vainqueurs après la Guerre Civile espagnole. il faut entendre contenus spécifiques propres aux documents étudiés. économique ou médiatique. il désigne l' ensemble des mots utilisés dans un texte pour caractériser une notion. les différents flux migratoires. B.. apparu depuis peu dans le questionnaire. autant de références historiques qui n’apportaient rien à la compréhension de l’ensemble. Il en va de même avec les généralités improductives : se contenter de dire que l’imparfait exprime la durée dans le passé. démontre que la finalité de l’exercice n’est pas comprise. Les objectifs. qui nous invite à réfléchir sur la transition démocratique en Argentine et sur le rapport à la mémoire entretenu par sa population. Il se construit par un un relevé précis des occurrences de ce terme et de leur contexte. n’entretenait aucun lien avec le Désastre de 1898 et encore moins avec le règne de Charles V ou la Légende noire. pour illustrer notre propos. qui pouvait être travaillé en classe de Terminale dans la mesure où il rendait compte d’interdépendances économiques mais également de processus identitaires au cœur du programme intitulé « le rapport au monde ». que le passé simple permet d’envisager une action révolue au moment où l’on parle et que le passé composé a pour fonction d’évoquer une action qui se poursuit au moment de l’énonciation ne peut suffire à justifier l’emploi de ces temps. Quant au champ lexical. Ainsi. « autres que linguistiques » En règle générale. qu’il pourrait assigner à l’étude de son dossier. leur poids politique. méthodologique (ou cognitif) et civique. Attention cependant à ne transformer cette partie en fourre-tout. Dans le cadre de l' ESD.. voire – plus grave encore – sans les mettre en relation avec le sens du texte. la place de l’espagnol dans ce pays. réunit objectifs culturels et civiques. un objet. Ces objectifs sont essentiellement de type culturel. Que dire enfin de l’erreur qui consiste à prétendre que le dossier ESD LAF/08. Travailler une séquence cinématographique permet à l’évidence de développer la maîtrise des outils d’analyse filmique mais telle ou telle séquence n’utilise 113 . Seule en effet une mise en relation avec leurs conditions d’apparition en situation peut éclairer judicieusement leur présence. le dossier ESD COR/08. défaut observé à diverses reprises. permettait d’aborder l’évolution du rôle et de l’image des populations hispaniques aux Etats-Unis. etc. entre autres avec le dossier ESD ARE/08. est amené à expliciter les objectifs. « autres que linguistiques ». Une fois de plus. comme nous l’avons déjà dit. souvent « expédiés » maladroitement. Des idées fausses circulent à ce propos .fr/doc_administrative/programmes/. peut constituer un critère recevable mais elle n’est pas toujours suffisante et peut s’avérer quelquefois inopérante. réduites aux contenus culturels. http://www. tel document peut être « plus agréable. souvent mise en avant. profitons de l’occasion qui nous est donnée pour tordre le cou à certaines d’entre elles du type : « un texte rassure les élèves » . C’est ce qu’il importe de montrer lors de l’exposé. Il doit simplement être justifié de façon pertinente. c’est-à-dire le cadre dans lequel le professeur organise son enseignement. « l’ici et l’ailleurs » pour le palier 2 . de leur tonalité. comme un pensum. L’ordre doit tenir compte aussi de la nature des documents. « vivre ensemble en société » en classe de Seconde . Quant à l’ordre d’étude des documents. par exemple. Nous invitons par conséquent les candidats à en faire un usage modéré. des incursions en territoire philosophique ou historique. seul un travail régulier peut éviter de commettre des maladresses synonymes de déconvenues. « relations de pouvoir » en classe de Première et « rapport au monde » en classe de Terminale) quelles notions exactes il entend développer. alors qu’ils sont constitutifs de certains dossiers et permettent d’aller au-delà du cadre purement disciplinaire. Les objectifs civiques – tous les dossiers n’en sont pas porteurs – sont. tels qu’ils sont décrits dans le CECRL. donc plus facile d’accès ». ou encore de leurs difficultés respectives. Ils invitent même parfois à un travail en interdisciplinarité lorsqu’ils font. Le choix de la classe sera justifié également par la mise en concordance avec les « niveaux cibles ». ces instructions officielles constituent dans chaque discipline la « feuille de route » de tout enseignant.pas les mêmes moyens. Les contenus culturels devront néanmoins être explicités autant que faire se peut. « un document iconographique est plus simple qu’un document textuel ». et pour parler familièrement. 114 . Le candidat doit en effet être à même de préciser sous un chapeau général (« modernité et tradition » pour le palier 1 . C. Justifier par exemple le choix de la classe de première au seul motif que l’auteur a recours à l’enclise et à l’apocope n’est pas recevable quand on sait que ces phénomènes grammaticaux sont abordés dès la première année d’apprentissage de la langue. quant à eux. La chronologie. Classe et ordre : rigueur et bon sens Les réponses aux questions ayant trait à la classe retenue pour l’étude du dossier concerné seront étayées par des références concrètes aux instructions officielles pour l’enseignement de l’espagnol. À ce propos. il n’obéit pas à des règles fixées par avance. elles n’ont pas leur place dans cette épreuve.cndp. On évitera également de proposer des stratégies pédagogiques appliquées aux supports car. Très facilement consultables sur le site internet du CNDP / SCEREN. Il ressort en effet que des ordres différents soient envisageables pour un même dossier. l’expression « devoir de mémoire » – très en vogue actuellement – est servie à toutes les sauces sans qu’on puisse en expliquer le sens véritable. et par un éventuel travail en interdisciplinarité. Quant au débit. Pas de questions pièges par conséquent. « *l’imposture se fait ». L’entretien et la langue : attention aux relâchements L’entretien occupe une place importante dans l’épreuve et son déroulement a longuement été commenté dans les rapports précédents. Pour prendre un exemple fautif récurrent. de ce fait. nous ne pouvons qu’insister sur la nécessité d’une véritable maîtrise de la langue française chez de futurs enseignants qui devront s’appuyer sur de fréquentes comparaisons avec la langue première des élèves. Autant de qualités qu’on est en droit d’attendre chez 115 . Pour les candidats hispanophones.. La lecture de travaux faisant la liste des principales erreurs commises par les locuteurs natifs s’avère dans nombre de cas indispensable . « *l’opinion du dessinateur est là » . beaucoup de candidats oublient que l’ESD (tout comme l’analyse de document en langue étrangère) est un exercice de communication orale et que. rappelons qu’il ne doit être ni trop lent ni trop rapide. « *se diriger à quelqu’un » pour s’adresser à quelqu’un. Cet entretien est mené dans le but de donner la possibilité aux candidats d’améliorer. Terminons en insistant sur deux points essentiels. Nul besoin de crier cependant ! Seule une pratique régulière en situation permettra à chacun de trouver le niveau sonore convenable. afin que le jury puisse prendre en note ce qui est dit.net/article127. « *l’acteur qui fait le Roi mage »). « y’a pas ». « on va dire ». tous termes utilisés par des candidats pourtant non hispanophones et a priori avantagés par le fait de s’exprimer dans leur langue maternelle. émaillent alors trop fréquemment le discours.html. On prendra garde aussi aux néologismes tel « *ridiculariser » et aux hispanismes comme « *impactant » ou « *margination ». On comprendra que. « *comitive » pour cortège ou encore « *la dénonce » pour la dénonciation. Par ailleurs.edufle.VI. Les candidats doivent en effet accorder le plus grand soin à la langue. la langue y joue un rôle prépondérant. voire de parfaire leur prestation. leur auditoire (en l’occurrence trois interrogateurs) doit pouvoir les suivre sans avoir à tendre l’oreille. mais au contraire des « perches » tendues afin de lever certaines ambiguïtés. tant au cours de l’exposé qu’au moment de la reprise. Dire d’un sujet qu’il est « fort » n’a que très peu de sens. etc. « *dû à » pour dire en raison de. « ça paraît évident ». qui sont à bannir. Il arrive cependant encore que des candidats soient étonnés que le jury leur demande d’expliciter une remarque ou un relevé alors que ce dernier souhaite uniquement les entendre approfondir un aspect jugé trop vague ou incomplet. En ce qui concerne le premier point. Les « ben ». comme tout au long de l’épreuve. certains de ces travaux sont disponibles sur internet : http://www. où le jury note que le registre a tendance à se relâcher et que le lexique s’appauvrit. « *l’importance qu’est la lutte ») ou les solécismes (« *il les fait prendre conscience ») sont d’autres défauts observés. parfois négligés : l’audibilité et le débit. Les impropriétés sont également fréquentes (« *on pourrait faire cet objectif » . L’entretien permet in fine d’apprécier la capacité des candidats à réagir à un questionnement qui n´a pas été préparé. la méconnaissance des éléments constitutifs de la langue est parfois à l’origine de contresens très gênants comme cette confusion entendue à plusieurs reprises entre les préfixes « macro » et « micro » qui fait du « macrobotellón » un événement infiniment petit… Les ruptures de construction (« *la côte espagnole est devenue une guerre de promoteurs » . l’adjectif « fort » est ainsi employé à tort et à travers. qualité fondamentale chez un futur enseignant. autre symbole de la fièvre touristico-immobilière qui continue de sévir en Espagne. tout comme Benidorm (objet du document 2). 31). p. évoque le tourisme de masse et la spéculation immobilière. 01/08/2007 (cf. nous les invitons à faire feu de tout bois. éprouvent du mal à maîtriser leur angoisse le jour venu. Présentation et caractérisation des documents – Document 1. septembre 2007 et d’un article de Javier Martín. l. El País. Sa tonalité est humoristique et sa forme originale.un futur enseignant qui devra servir de modèle en matière de langue (tant en français qu’en espagnol) et qui devra retenir l' attention des élèves dont il aura la charge. mais également en développant leur culture générale. Peridis. etc. – Document 2. c’est là une référence explicite au lieu de villégiature. de nombreux Madrilènes. fort de notre expérience. sans doute peu habitués à prendre la parole en public. l’accès au savoir n’ayant jamais été aussi ouvert. des différentes formations qui leur sont offertes. au sud d’Alicante. Le dessin a été reproduit à la fin de l’été 2007 sur un blog intitulé Torrevieja digital. À ceux qui décideront d’emprunter la voie de la régularité et de la curiosité intellectuelle nous souhaitons bon courage et bien sûr réussite lors de la session 2009. 116 . Ramón. qui se trouve dans la même province. Certains commettent en effet l’erreur de penser qu’il sera toujours temps. sans destination précise (« viajero errante ». qu’ils font un très mauvais calcul et qu’en si peu de temps ils ne pourront acquérir les mécanismes inhérents à cet exercice. Avant de proposer le corrigé d’un dossier soumis cette session à la sagacité des candidats et fruit du travail de plusieurs membres du jury – les candidats ne sont pas les seuls en effet à se pencher sur les sujets au cours de leur séjour niçois ! – nous souhaiterions redire que l’ESD est une épreuve exigeante. tiré de Torrevieja digital. Pour y parvenir. A. Trop de candidats. Première partie 1. Il s’agit d’un dessin humoristique à visée critique en noir et blanc de Forges. Nous voulons leur dire. demandant un entraînement régulier. entre autres. publiée au cœur de l’été 2007. une fois les écrits passés. C’est pourquoi nous engageons les futurs candidats à se préparer tout au long de l’année en tirant profit. Annexes II. Elle se présente en effet comme un journal de bord d’un voyageur. voire après la proclamation de l’admissibilité.). de se préparer à cette épreuve. VII. Nous avons affaire à une chronique récente. dessinateur attitré du journal espagnol El País (au même titre que « El Roto ». 179). Torrevieja. lorsqu’ils en bénéficient. qui découvre avec étonnement les mœurs de l’une des plages les plus fréquentées du littoral espagnol : Benidorm. tant pour mener un travail sur les contenus que pour développer son aisance à l’oral. situé sur la Costa Blanca. Corrigé du dossier ESD MAR/08 Rappel : ce dossier est composé d’un dessin de Forges. La scène est nocturne. los terrícolas se han colocado en la misma esquina. On observe une alternance des parties dialoguées et des parties narratives qui contiennent les réflexions du narrateur. Le dessin stylisé de Forges suggère une côte entièrement urbanisée. l. La rencontre avec Silvia. 1991). 1). d’étouffement éprouvé par les personnages. journalistique ou pseudo-scientifique et de la distance qu’ils instaurent avec un thème pourtant prosaïque. elle souligne le contraste entre un espace plongé dans l’obscurité et un autre éclairé par une lumière artificielle. c’est celui d’une station balnéaire de la côte méditerranéenne. Assis sur un promon-toire qui leur permet d’observer à distance les lumières de la ville. La planète est menacée par le surpeuplement d’un même coin de terre (« la esquina ». confèrent une dimension pseudo-scientifique à cette exploration du voyageur. Cet espace est facilement identifiable. Le narrateur se glisse dans la peau d’un voyageur qui pourrait être un extraterrestre (on pense au roman d’Eduardo Mendoza. très éloignée de la mer. non sans humour. Le jeu de mots (« desarrollo insostenible ») dénonce les atteintes à l’équilibre écologique. Les coupables sont clairement désignés dans la deuxième bulle (« La mafia del ladrillo »). 1-11 : découverte de la plage et installation du « paria » . Les termes « terrícolas ». Une diagonale sépare le dessin en deux parties . L’humour naît du mélange des registres de langue : familier. Les édifices sont sans unité et leur présence ininterrompue tout au long du littoral dessine sur l’horizon une muraille crénelée. b) l. Bilan de l' analyse – Document 1. La précaution oratoire qui suit (« Me temo ») est purement formelle. 3. c) l. Tierra. ils tirent les leçons de l’urbanisme galopant en le rendant responsable de bouleversements écologiques irréparables. b) Après la lutte pour une parcelle de territoire. Axe fédérateur. Les deux documents présentent des scènes humoristiques (tragicomiques devrait-on dire) du tourisme de masse en Espagne et les conséquences écologiques de ce dernier sur l’environnement côtier. a) Le texte débute par un avertissement (« Tiembla. – Document 2. sur une réalité bien espagnole (Terra Mítica à Benidorm ou Port Aventura près de Tarragone en sont deux fleurons). La métaphore du parc thématique qui fait référence à un tourisme américanisé se fonde. nous assistons à un moment de solidarité avec le « paria » (« le vigilamos las cosas ». « zoo ». ce qui lui permet de porter un regard distancié sur ce qui l’entoure. les éléments du paysage sont de la même couleur. l’idée d’une lutte 117 . « antropólogos ». En premier plan. La chronique de Javier Martín peut être articulée en plusieurs mouvements : a) l. 12-23 : Silvia la secouriste et Faustino le vacancier . 24-fin : « Sol y playa » puis vie nocturne à Benidorm. Les deux bulles – elles occupent une place importante dans l’économie du dessin – sont de taille inégale et cerclées d’un trait double qui souligne symboliquement le sentiment d’enfermement. la secouriste. l’obscurité l’emporte : la lune est entourée d’un halo noir (signe de la pollution ambiante ?). ») qui met en garde contre les comportements dangereux des habitants de la terre.2. À gauche donc. l. Ces derniers constatent avec amertume à quel point le littoral a été surexploité et l’environnement méprisé. elle. les silhouettes de deux personnages (un couple ?) se détachent sur un fond blanc. 10). est évoquée dans un style journalistique qui entretient. Sin noticias de Gurb. consistant à manier l’hyperbole et l’emphase. La conquête de Faustino n’en a que plus de prix ! On retrouve le même procédé. Nous proposons d’attirer l’attention sur les points suivants : a) Procédés graphiques : organisation de l’espace. 29). Benidorm est totalement dénaturée. lieu évidemment central. Sur quels procédés vous appuieriez-vous pour dégager le sens du document1 ? Les procédés qui permettront de dégager le sens de ce document sont divers. Le doute est cependant vite levé par l’intervention du second personnage qui met en cause « La mafia del ladrillo ». des bulles. Playa del Levante de Benidorm (l. etc. 5). « Gotham de solyplaya » (l. Argentina (l. Au lieu de cela. On sait en effet que l’industrie touristique a connu un essor dans les années 60 qui ne s’est jamais démenti jusqu’à nos jours. comportements pathologiques et restauration médiocre. Par ailleurs. Benidorm n’est qu’un simple décor. b) Procédés textuels : choix du temps et de la personne. on relèvera également la mention d’un lieu quasi institutionnel du tourisme balnéaire : le « paseo » (l. Le passé composé employé par l’un des personnages renvoie à une situation déjà ancienne qui se prolonge dans son présent (c’est aussi le nôtre). c’est-à-dire l’Espagne.et d’un danger permaments. c) La journée s’écoule. voire s’aggrave. caractéristiques des lignes. et outre la présence de « cafeterías » (l. À quels repérages linguistiques procéderiez-vous pour accéder au sens du document 2 ? a) Repérages lexicaux : – Noms de pays. Elle perd d’ailleurs son nom pour devenir « Gotham de solyplaya » – Gotham étant l’un des surnoms donnés à New York au XIX siècle et repris dans les aventures de… Batman –. autrement dit. 16. place de la signature du dessinateur (du côté de la nature ou plutôt de ce qu’il en reste). Benidorm (introduction). presque insignifiante. Enfin. Les fréquents scandales financiers. B. 16). à mettre en relation avec « El bufé de la Paramount » pour souligner la « Disneysation » du lieu . attitude méditative des personnages (les personnages de Forges aiment disserter sur la vanité des hommes). démontrent que la spéculation immobilière va toujours bon train en Espagne ! L’emploi de la troisième personne du pluriel souligne l’indistinction et la recherche d’un coupable a priori non identifié. pour évoquer une réalité devenue à nos yeux tristement banale mais qui par ce traitement devient inquiétante. des formes (découpées vs arrondies / ville vs nature). 27. Le narrateur n’a pas trouvé ce qu’il était venu chercher. qui affectent en particulier les villes côtières. 31). 26). expression désormais consacrée en espagnol pour se référer aux pratiques mafieuses qui gangrènent le secteur de la construction immobilière. il n’a trouvé que plage bondée. 2. Partie didactique 1. 5. toponymes et lieux de l’action : España (introduction). en dehors de la « playa » (l. on pourra expliciter le jeu de mots qui consiste à remplacer « sostenible » par « insostenible » afin de détourner le sens d’un syntagme nominal couramment employé. on ne manquera pas de faire remarquer la régularité des références spatiales qui e 118 . 30) . une ville de carton-pâte déshumanisée qui cultive le cliché éculé du soleil et de la plage comme le laisse entendre le mot valise « solyplaya ». avec un sens d’ailleurs fréquemment galvaudé. 19). « achantando la mui » (l. qui correspond ici à l’heure du repas. ojito que estamos aquí » (l. « uno de agosto » (l. Arturo Pérez Reverte. « el viajero errante » (l. 2002) ou des cinéastes actuels (cf. 3). « segunda línea » (l. « mediodía » (l. 3). « sillas » (l. « a las doce » (l. l’équipement du parfait vacancier : « arena » (l. « vente » (l. 9) « proleta » (l. « salida » (introduction). b) Repérages grammaticaux : – Adjectifs qualificatifs postposés peu nombreux : « gente mayor » (l. « par de cuñadas » (l. 7). 2002). 17). 21). consigne ses impressions au sujet des drôles de créatures qu’il observe. 5) . « vente p’aquí. Ces dérives ont été traitées par des romanciers (cf. Il favorisera également la connaissance des dérives provoquées par le développement sans frein du tourisme en Espagne (spéculation immobilière. à la manière d’un entomologiste. 6). 11. 8). 27). 6). registre familier très fourni qui exprime la vulgarité des mœurs observées : « Ojito. 19). 20). « toallas » (l. 13) . 1). 21). et « noche » (l. « primera fila » (l. « tumbona » (l. les adjectifs qualificatifs antéposés sont nombreux : « gran prosopopeya ». – Champ lexical des vacances à la plage qui permet de passer en revue. 14). que estos señores (…) » (l. 15). 2). 15). « Descuide » (l. – Modes et temps : les impératifs sont fréquents. 7). 7). – Registres de langue : registre pseudo-scientifique qui fait des vacanciers un objet d’étude à part entière : « terrícolas » (l. 23). l’évocation des différentes heures rythme le texte et met en relief un rituel immuable chez le vacancier : « a las diez » (l. « singular cartel ». – Marqueurs temporels : « tercer milenio » (l. 20). Quels objectifs socioculturels vous fixeriez-vous dans l’étude de ces documents ? Ce dossier permet de développer la connaissance du mode de vie des Espagnols et plus largement de la société occidentale puisqu’il aborde des aspects qui lui sont propres : le tourisme et les loisirs de masse. Le dossier permettra enfin une sensibilisation aux problèmes environnementaux (dénaturation des paysages et destruction des écosystèmes) et aux politiques de préservation des espaces naturels. « zozobra » (l. La caja 507. 15). « bañistas » (l. « hamacas de pago » (l. 1). corruption politique. 22). dans un texte qui accorde une grande place au style direct et à l’oralité . 119 . 13). 3. blanchiment d’argent sale. « el metro cuadrado » (l. qué bien » (l. l. « socorrista » (l. – Champ lexical du voyage qui caractérise la quête ambiguë du narrateur : « en busca de » « sin rumbo ». 31). « corrimiento de tierras » (l. 8). 10) . « octava fila » (l. 29. 25). « ecosistema » (l. omniprésence de l’indicatif présent afin de rendre compte d’une scène actuelle. « Olé. « darse baño » (l. 29). 17). 27). « Tiembla » (l. – Champ lexical des catastrophes (naturelles et autres) : « el peligro » (l. entre autres. L’indicatif présent est le temps de la chronique mais il sert également le propos ironique de l’auteur qui. « dos metros cuadrados » (l. 21). 1).classent les individus en fonction de la situation qu’ils occupent sur la plage et de l’espace dont ils jouissent : « esquina » (l. « especial buffet » (l. Enrique Urbizu. L’exagération qui en découle a une valeur ironique. « los infartos » (l. « gran verdad » (l. « sombrilla(s) » (titre. installation de mafias). « antropólogos » (l. 26). « siesta al sol » (l. 19. 31). « gran calidad ». « La chicharrina aplana al personal » (l. « alta condimentación » (l. 24). La reina del Sur. 12). 19). En revanche. 8). le niveau B2. ou encore « Opposition (défense de l’environnement) ». [[[ [[ 120 . Par ailleurs. professionnels) ». sous la notion d’« Échanges » figurant dans son programme culturel. bien que cette dernière thématique soit évoquée du bout des lèvres dans le dossier. jugé plus accessible. sous celle du « Lien Social ». groupes de pression / financiers. il est question des cadres de vie. Enfin. « Influence (modèle économique / Influence sur le développement. Ensuite. correspond en tout point à la difficulté déjà soulignée du document 2. Rappelons que l’un des descripteurs de ce niveau mentionne que l’élève doit être en mesure de « lire des articles et des rapports sur des questions contemporaines dans lesquels les auteurs adoptent une attitude particulière ou un certain point de vue. Dans quel ordre et dans quelle classe étudieriez-vous les documents de ce dossier ? Justifiez vos choix. dans un premier temps. il ne fait aucun doute que les thèmes abordés pourront être vus sous d’autres angles grâce à un travail en interdisciplinarité. une classe de Première étant donné que le dossier qui nous intéresse évoque plusieurs des formes de pouvoir auxquelles renvoient les instructions officielles de ce niveau : « Domination (pouvoir de l’argent) ». soit en Sciences Économiques et Sociales (discipline optionnelle dès la classe de Seconde). sur l’environnement et la consommation . une classe de Seconde (niveau B1 du CECRL) puisque. plus complexe en raison des références culturelles qu’il contient et de son caractère implicite. que les élèves devront peu à peu atteindre. sont abordées les spécificités du tourisme et que. Nous retiendrons deux classes pour ce dossier. soit en Sciences et Vie de la terre. On choisira d’étudier le document 1.4. ». On pourra ainsi introduire un certain nombre d’éléments linguistiques et culturels qui faciliteront la transition avec le document 2. Tout d’abord. fr (fin de matinée) ***** 121 .CALENDRIER DU CAPES/CAFEP 2009 30 novembre 2008 : 11-12-13 mars 2009 : (dates définitives) date limite d’inscription au CAPES/CAFEP épreuves écrites d’admissibilité commentaire en langue étrangère (5h) composition en français (5h) traduction (5h) centres d’examen académiques (organisation rectorale) 31 mars-3 avril 2009 : débuts des travaux du Jury du CAPES externe réception des lots de copies réunion des commissions de correction mise au point des barèmes 27-28 mai 2009 : (dates à confirmer) réunion des commissions d’harmonisation délibérations d’admissibilité résultats d’admissibilité sur publinet. 04.12. vers 18h) 21 juin-3 juillet 2009 : (dates à confirmer) épreuves orales d’admission Lycée Honoré d’Estienne d’Orves 13 avenue Honoré d’Estienne d’Orves 06050 Nice Cedex 1 (tél.97.93.00) 6 juillet 2009 : (date à confirmer) résultats d’admission définitive sur publinet.fr (28 mai. ANNEXE I SUJETS DE L’ÉPREUVE EN LANGUE ÉTRANGÈRE 122 . ! " #%& $ !"# $ % & & ! " #' " " ( '$ ) ( $ )* .2 % 3 ! " '5 0 + . 3 ! " #6 + . + . ) . )0 2. # % % ' / . 1% $ % 3 ! " '4 2 % 2 ) 3 " 2 3 . + 0 ) % . ) #7 8 123 . . + . E F . & % & &" > . . & & $ % " C+ H $ $ .*.) ? . 9@ A . ) $ " & . 9 " 9% % . . = #B #= 'B '= 8B 8= LB & + % + % $ % + ) % + + & % % + $ ">$ $ $) % + $ + ? ">+ $ + & + . % % ) + . % $ + & % ) . % . ) + % ) % % % % +$ $ " < $) + % . 9D . "C % . . . #664 '7 8 124 . & % "I H % % ."> . &% + $ $ % & . % ) % % . + - $" 9: % < ) . + ++ + + % J" < ) % & + & K + " % & % )+ . . % % $ + 1 $ $ + .& % " @ A . % &$ . . +$ . % + . 9 & @ A . " < % & .) + . .+ + " & % $ "A & % & & % & " < M N )< : . & + % .) + % +? " < . 9G $ % + % . $ ": % $ + % . 9 % % . ) $ "C . ) $ & .) ) . *, + - < $ " I+ 2 % $ & ) < , ) , % ,; % + , 1 $ 3 " & & O + "P % $ , ) + 2 ; + $ K , , @ + , = & + #B ,, $ , + "C % $ " -) P " A 3 1- - ,& ) % , % 2 1 , $ $ ) & 1- ,& $ & "< 9 " K , % 2 3 , % % 9 #=TB #=T= $ +" A $ $ #= 9 , )+ S , "N % 'B : + 1 & - ,& - Q(R < " ) ) - Q(" A A ;)+ @ + H $ 1 % "A < K 2 3 < K H : 1 + < K 9 K 3 ; '= NNFA 2 R + HUR ! " # $ &' % #=4O#64 " #5 5 3 N N - @ $N + V1 , #6T= " 87 8 125 ! " #%& $ + ) ! " #= $ , " " ( '$ ) ( $ )* . + , , # ' , ) ) 3!"8 2 - )0 )0 < .2 3!"5 2 , 3 ! " #6 2 3 ! " #B 2 + 3 ! " 'L " 3 ! " #= - . 2 #7 8 126 *, + <C G @< R VC < ; ; % J 7 7 ; + ) 7 K % ) ; $ 1 + , ) #B ) B = 7 - ; % ) + ; #= + $ % % ) ) ;7 +$ 'B J & % % ; ; ; +$+ % : <A< <PPR!U - + #6'B O '= & 7 7 1 - J J % $+ % + J 8B - ( ) #65 L '7 8 127 ) % " '= * C *. ) 'B .*. 1 #B . % % + + % ) . 1 N $ .7 7 WWW" 87 8 128 . + &R ) . . + % . . J % $ . ) & "< $ $ % . $ % + . . < J 1 < . + G )+ S - +. . 7 " : " +7 '#7=7 B B 'B B $ .+ 6 . U . 0 2 0 45 / 1 3/ $ : . . % + " % $ & " % + = - . . "C $ "N % & $ % $ . ) % $ % .+ : #65 ' 6 & & " '5 T . + #= - % . . . & < J ) & + % & % " "< . 1 N ) P " <. % J % % " .% ": " < 1 + J . 2 3 ! " == " . . # ' $ . 2% + #7 8 129 .! " #%& $ D $ """ + % ) ! " '' " % ! "# " ( '$ ) ( $ )* . + . ) 3! "# 2 + ) 3 ! " =8 ) + 0 2 & 3 ! " 8= . + P J + + & % & + G X +% 9 : + Y C . + + $ Z $ . 9 B = 130 . $ $ K 9 " % J $ . . $ 1 " '7 8 ) + ) . . K " '= % "> 'B K $ ) $ $ #= .*. + VAP@ S R < HR < R : : N < D % + ) ) . + ) . 8= 8B " & % ) " % + +% .J $ $ ) J #B E % . + + . > + % J +% . + LB + . 9+ + % + . $ . "N $ 1 1 $) + " < & "< + 2 1 $ 3 3" U % & 2+ 3 % . -" =B " $ Z !#6'6O#66B 8 #6T5 == *. + - G S % H 1. % S HR N ) & R : < . % . 2 )3 + . " N . " G @ @V(R 2 . + M ) #B + 11 9 "C .L= % : ) ) ) $ + Y V$ + . 2+ 3 % & S H )+ % % % " G S & $ #= - % 6 ) 9 ( : < : #65 T 87 8 131 . & + % % H 9 % % % .% . = 1 ) % % S . . 3!"4 2$ ) 3 ! " #4 2 . # ' 2C ) .2$ .. 2A + ) .. 3 ! " #6 2 K 3 ! " 'B 3 ! " 'L - #7 8 132 . ! 9 #%& $ " " ( '$ ) ( $ )* . + . ) 3 ! " 8# " . . 1... . "N K $ $ % % % $" ($ $ < . < 1 % K " DA E< . " %. " $ . + Y 1 % ZC $ "G + 0 $ E> . < 1 " Y +Z Y $ X -Z $ -.2 < +( .. & $ (.2 C K " +( . & J $ "> $ "C ) " $ (."< )G " K $ EY G .2 Y + +( . " & G K " $ (... K E $ (.2 A +( . $" '7 8 133 . $ " $" Y C Z DA + Z Y -Z G C K " DX E %.K " %. " %..< " -. * $1 1 & .2 +( .. & $ J "> " & % .2 C +( . % & 1 " & $" A + .2 DX +( . >D E -. 1 D E %. K "> . " D< +% & E "N + J $. $ " -. % . + - = #B #= 'B '= 8B 8= LB L= ( /0 & $ +-.Y % A % + + Z $ (.2 ( . N +( .*.Y N J Z $ (.2 $ & +( .. $ "G & ) . K " N : " -. DX E $ (. ( Z G & .G " -. 1 ) "> % . +" % . % + & -) % ": . " -.K " -. K " ($ $ $ 1. +D % % - $ - + "N + + " &C " C . $ % % " -. % % " %. &" C "A $ $" M & % $ % .. 1 % + . A 1 $" A " :& " + + + % + + $" % .: .D E $ (. " + $ % .. + D% E -. + < $ " ) + $ $ " ." +% " < + % + . C . "G % & ( /0 & $ +-... E + - " DG & + . % & Z -. $ " < . & % $ & &Y $ % Z + " C $ ) - .D E -. $) .=B == TB % .2 < +( . C" & -. & + N U[U<N .Y : . . $) . < * $1 1 & $ & & - " +" > . % & % K & . % $ .2 A +( .+% & $ % )% $ . "G %.. + + % "> T= + )< " % $ % + " N $ % $ & " U[U<N #6== *. 7 ) K $ K &% % " + " $ &+ % +% $ &% % " < ' #65 .% % #B 87 8 134 .2 G +( . % . -" < %& +" P & $ . 2Y & : Z3" N + + "C . + "A . + .. + " %. = : .2 +( . # . " 3 ! " #L . 2A $+ & $ . ) . ! " #4 " $ $ " ( '$ ) ( $ )* . + . .2 3 ! " #4 " ) 3 ! " '8 3 ! " #L 2 $ #7 8 135 . . $ 2< + 3 ! " #= 2 ' % .! " #%& $ N ! "# $ """ . ) + "G ) % . ) . @ / 0 ?4 % - Z . = . 8 ] L = T A .. $ % $ .H 9Y % # ' X % & & & K K. . "9 + % % $ +$ + . ) "9 ? M K) . + N < K S = + 9 $ N & :& #= 9 G D $ $ K S $ . & & ) + ) K C < % >% 0 " < ) $ " >4 0 8B G 8= ) A M.] 0 0 " 0 " ) 0 0 . T . ." \ >% 1 # = + % & % K $ . $ " + ?% % - " % .*. " Z >% $ 'B + P 9C >4 $ '= % C ( - + . . + G ' "9 " >4 1 #B K 8 % C $ K S K C % - ) $ : + ? M K) . ]+ ] 136 . 0 ] . ) LE Y $ & $ " -) . . LB & $ .] . . . " "9 ?% / . ) 1 % K " 1 + ) $ % 9 $ % G . " & +% $ ! & & " (R % K . + .: L= -. J ! + " < K + $ ! $ "C $ )K ? M K) G . $ . % + % ( J) : + $ -K "A $ . #B " . % . " % K "< $ K : % + & "> % + . & + ) " A + . @ + " '7 'B 4 #'7 B & % % $+ ) + & . + + & $ @ + . ) ! "< ) + !$ #'B B C H : 'B 4 B . . K + + 8) .$ $ )C " + $ 1. #= "U 9 + . $ $ % $ + $ % % + .& J '= & % 8B ) % $ ! % & )+ : K H ) % 8= $ + S : @^ C V $ . + @ +! .+C + + +% K . 'B . G !( *. 87 8 137 . + < % + = $ .% $ $ + % ) + % & @ + + "G + & $ + % . 2 3 3 #7 8 138 .+ % 3 ! " '8 ) 3 ! " #TO#4 " 0 . # ! " #L ' ! " #T . + .3 ! " #%& $ @ ) ! " L6 $ ! " T' " " ( '$ ) ( $ )* . . 2& $ 3 !"4 2 . ) 2 + ) 2 . 9Y + $ + % % $ % " $ ) Z9 $ ) % @ + . $ & $ $ & % $ + + . . E $ & % & E % ) . B. )% $ . @ #B DG #= N A % % ) " 'B N $ """ D D '= % $ C 8B DV $ 8= . % "I .$ . E . & $ . + .6 8 < & 8 + ." < $ K " K &" + & + & % " S . + + . E $ . $ $ J . + & . (* 6 !. 6 F (C ' C @ 6 <( . & . % = V $ P $ $ C & . " R . % "C % $ $ % " '7 8 . + .. " .C ) . 6 < EC F+. + % + . " . @ D* C & : . % ) E . K E + D% . . . 1 "A & . $ & . DG DA G LB . . $ % & G - 139 .*. $ . $ & EN " % & "C " & " A "G + % ": . . 'B A ` + K " " #5 5 ` 9 + % ) + . $ - + " % + .) - . ) . % EV E L= -K . . $+ 1 " % @ % 9 . . . + . . % C #= #5 #B $ . . "< 1 & " " % . .9 =B C $ ( == < + < TB .D % " J . 1 %& $ @ $ " ( " 7 '7 $#5 _ ! 87T75 7 #B ##= B B $ : = % < #B G ) . #= R 1 (<C N S (R <AC (R " ! G ) 'T`" R 6=7 = % & . J . + & + " % - $ . - 1 $ $ $ $ $ " % " $ ) .7 7 WWW" *. - ) + & " + ) .#6 + 'B ( " = " L=#OL=L 87 8 140 .R 9 % & LT` 'B ` ) " """ U - . ) + % $ - C " ) @ $ K )$ . D ) & < < $ @ ) "G "U . 1 & 1 " RR : R" . + . 23 ! " 8= " .! " #%& $ I + % ! " #= $ """ . . & ! " 'L " """ " ( '$ ) ( $ )* . ) + ) 0 $ + 1% . # R . + . 2 3 #7 8 141 . 3 ! " '6 2 3 ! " '6 2 J 3 ! " 8L 2 ' ) 0 $ -% % ! " #B 2 $ 3 ! " ## " . + - ! S K .*. 9 142 - Q(R a R ) #B 51#=4 = 8 : " '7 8 . . . + < & : ) ." """ < . : ) . 87 8 143 .& : + ) . & & : ) + .*. &$ '= 8B . . + < G + G % &I +% + D < : ) $ < : ) " X . 3 & % J $ % $+ ) + . + . % "G & ) "I +% : ) + E -& . : " ) $ + % . . ) + ) ) + . K ) % + $ " C 2 3 -& . % & " & .% + $ . . + . . " D< % & . 3 2 .% " Ha: <b < N C <@A !#5 6#O#6T8 2N : ) 3 . & 2 1 . 3 $ 2 3 % &" ) . % + & .H % + = #B #= . P & % < : . @ % & " . E $ % % % ) 1 " + "P 'B " ) : + . 2 + % . & % ) % % ) . )+ < : . < . ) % " . & " J &% + % % 8= < : ) % & +% ." I +% % .& " I + % % . % " < . $ % ) . & % % 1 + .& "F c . . !"6 " < )* . . ) 2 DN $ ' .! " #%& $ $ " ( # . % $ & $" A : U[Vb : VNR c & 1 % + $ + % & + & . +% : . + . 0 % ( 0 . & ) E3!"# 2: 0 ) 3!"T " *.% % + ) J .& O $ .2 % & ! " 8' 3 . + . K . " . ." < O &C & % " : #65 6 #7 ' 144 . -& $ & ) + < + . + < = % & #B G + #= J $ + . $ & .": "< . & . )0 '$ ) ( $ !"# $ . & D % & E % (. + " H % D EX G & + : J+ + % % " %& $ . $ $ "G + $ & )" % (.$ .$ .$ . & " 4$-( & . N $ * . : $ & " . K " 4$-( > & . < ( " 4$-( I & $ & . U ( $ . S $ * $ $ $ . E % $ . % &G " " G :R : @a !#66# '7 ' 145 . $ $ $ "N % % ?.% % + -( < % . A $ G &" 4$-( D: & .$ . " $ . . H ( " 0 *. < K" < + " 0 * . -"C + + ." 4$-( D & . A $$ $ c " "N J $ + + "( . " + -( > . : ( 4$-( DN & .$ . E $ .$ . & "> . $ % ( $ + . " $ . + % " & ++ " $ .$ . C " ( & 4$-( & .$ ."< @ + +c + J . "P "< % " $ .1 "G J $ " $ . DN $ $ E $ . < ( " 0 *.$ ." + -(! .$ . % 1 "> $ % .$ . N ( . " % .*. DX $ -E % ( %& " $ . ED % EA "S . G " $ " Y : Z $ . A ( $ &" 0 *. + N & @ c $@ F & H &@ & : #6L# = #B #= 'B '= 8B 8= LB 0 * . ! " #%& $ : " ( . 1 % + + ( .$% $ 2 + 3!"L 2$ 3!"T $ & .. $ % % $ & 147 . : K ): + % $ % 1 % ! " #5 " G B + : " . # 2 ' $ $ *. ..+ $ #7 ' % . $ % ) . #B ) 0 3 ! " '= )0 % $ ++ % $ 0 % . " G ) ) & & % #= : G : K ): & .& : $ + .. " . ! " #B " !"# $ '$ ) ( $ )* . . + < & = . + . . + G . & " . . 2F 3 ! " '# " . + .N $ S + & "G -. + $ . " 2: + $ & "3 : U[Vb : VNR A G #68# % + ) + % & . $ & + % . + : ).% % *. $ + $ & + $ $ & . K % $ & +% % $ + + % . K Z ! . &+ $) - % 'B . "G $ &. . . & G )" N % - & = $ % $ - : & % ) % G <1 + #B % $ & #= d $ )+ :.$ & .. 6 'B 8 B "Y > : K ): " 'LL % J . + 3 $ .. + . % & % M $ . + ( NNC @ #66# K . + .+ $ . $ & K $ + "F + $ K . $ $ $ % % ) C % $ $ & $ ) % . & % $ +% % $ & . 2I + & $ & $ ) % & + K G % $ ) % ) % J '= $ % 8B .& + . + + % .'B I + . $ + $ $ % % + + K . ) 1 : + ) $ H + . + & . + .. % % . . N <1 $ & ) #66# d H . - '7 ' 148 . + . . # + ) !"= 2 3!"5 ' .2 3!"= 2.! " #%& $ + N ! " #T $ C : ! " '' " - " ( '$ ) ( $ )* . ) & + . % 3 #7 8 149 . 3!"' 2 0 . 3 ! " TO4 " . ) .2 - . *. + - M G@ R NN V@PR #5 O#6'# 9 b! L5 " 150 #5 a 44 ) 8LB1=B B : G '7 8 . K .7 7 WWW" &$) "G % ) $ $ ) $ : . + - N < & .QR Q .*. *. P % .& + $ . % " < . " CJ + .+ . + % .& + . % $ = I . S A G $ : + P 6 + &. " " +" 7 7 7 #8=6"$ !#=7L75 B B % K . + % + . #B < #= N + & . $ $ . . % " . + 1 K S M I . . 'B 8 & M " G + + " @ !#5 L#O#6'# : % ) 6 G K !#5 '8O#5 64 !C : . $ -.7 7 WWW" 87 8 151 . $ & + % $ <1 A "( " & . . . = S$ & . <1 A .)!#5 L#O#6B !F G . $ $ & . . < K" C H G" : . 1 @ $ . LB 5 G !F G 9 6 ( C : " " +" 7 7 1 7#LL"$ 5 !#=7L75 B B ) % ) J $ < $ K #5 : =T" " <1 A . % &+ " . ) T !#5 O#6B !. + . + : . ) . % #6'8 % Y < $ K = G % K 65 + & . + . ) ) ) 0 3!"= 2 ) . % $ #B + K % ) < J + 152 . .2 . . *. $ 1 . K $ % % + % + :+% % . $ "N $ + + . " % & ) G @ #8 . # ' . . . % . % + J " #7 8 .2 3 ! " 'L 2 $ -% 3 ! " =T 2 % 3 ! " =T . + . !& #O## " " ( '$ ) ( $ )* .) e + 3 ! " 8B " % - .. ZI % ) . .! " #%& $ . ) " I < K " A + " X - '= "G .G $ #= A < % $ + K K + % 1+" . TB G + &% $ $ % % 153 . $ $ $ & % + % $ " A + $ % .) e & .) + + % C + % . . % ) K K "G ! + % & + % % . % : % % " 'B . $ . . + K + ). + . . % ) + % . K + & + +Z + % $ + J + & + < .+ +$ +% H % . : % % . . +$ ) .) + . ) $ +. "X . )+ A % . 8= L= $+ + 1+ + O % $ % . % % #6'8 '7 8 + =B : < ) & P "N == . @ " : #L : + + $ % < "A .. . + Y < . K ZY ( % " < + + % .& + . 8B " A % C C 2G ) ) + ) 3 "A % LB . " & + &$ + ) . K" . $ 1 -& . % K % $+ $ C $ . . ..+ " &$ . . " KZ $ " #65 # 87 8 154 . @ + @ +Z Y ( & & " X & "P " & & & % & ) & 9 & % % " X " "X $ 1 "C J J + $ " X . " P + $ & . 1 K + $ % -.*. & + 9 #= & & + ) % 'B + 9 '= & 9 K ) " 8B 9 9 " 9 8= 9 P LB ( '8 . % & RR@ R + . & . < S : 8) 'L . - RR R@ & : !#65 # $ $C : J @ +" +U & S : RR@ . : " <1 . J + < . & + " . .: R ) - +" . " < C : Y ( #65 < #" G & "R + " . $ $ & " & ) $ "C . + - &H &H % < = < 9 % 9 #B . 1 - . )+ + & ) ) " I 3 $ % & & % $ % % % J + " $ . @ V % U - G & " < "C 6 % & K . #668 #7 ' 155 . + .Z ! " 5" Z !"# " ( '$ ) ( $ )* .: R AR R : ) "G - . = V #B #68B U " % " ) "< K @ + & % U ? " UC @ GR N <P@R 6 . ) 3 ! " #5 " .! " #%& $ Y $ A $ Y G : . # ' 2 .& " . ) ) % ) 3 ! " #' 2 . G & @ N "N ) & #4 H : " < G &" N & ) . .2 % & $ 3!"# . .@ . + U G " """ @ ) V . *. + : NR . $ % % + % K . " Y$ $+ % : &Z % Y$ $+ Z : % $ & )." DU % E > $% % . " $ . . + + $ "Y Z : & )+ "N % "Y $ > Z> : & + $ $% . ) + : & "A $ $ d " d+ .% $ Z< : & % ) G + & + &.& + + & .% + . #668 Y $ A "N ) 156 .E 9Y U$ Z DPJ $E & 9> "G % "> . . + " 9< & C 9 9 D+ E 9Y Z D> H . K " : -.": )" Y G : -Z N ) $) + $ % & + ) ."R .*. $ . Y : &. > + & ZG + . dY " > + + .+ " ( . < . + ) $ + $ "Y : -Z N $ & " Y M $Z A & . . . . + ). + - = #B #= 'B '= 8B 8= LB Z( & $ $ $ K $) + : & & $ $ + " N Y Z + ) "< . " < + ) " C .&+ +: & " K Y$ $+ Z < + & $ $% +.$ " " '7 ' " !#68# : . ) .+ . + $ + & "< $ ) "Y $ > Z""" N ) 1 & ) + ) + $ "N " ) + $ . . D> E & " G -. d + : -" N ) + & " @. ." 9 .K $ " UC @ GR N <P@R 6 d d d d . ANNEXE II SUJETS DE L’ÉPREUVE PRÉPROFESSIONNELLE SUR DOSSIER 157 . 3.% - '' 0 2 4 5 4 9 : . 1." ' ) % # / . ( 3 3 (( % 1 6 . 1 . ( ( . 3 < 158 . 32 78 % .! $$$ "# $% & '( ) *+ ** . ( ? 1 L @ ?@# FM / ( / G ? ? . I ? @P = #L Q 1 1 ?( 1 H % '( ) 2EDG) *+ ** .!# " &( ' &( ' $% = ( ! ! & ' " # $% ! > . $$$ $% !# " = @A B ) + $ # / 16 # C # ? ( # ? ( # 3 ? # % . ? % / .# ( ? 6 # % ! + ! + 5 ! D . ? % % @P L #L Q G ? ( . @A 3 M @I # = ( / /% # / # / % 6( A ) 3N KO % ( .E # / ( I ( . ? %. "# " K ( % ( #/ F % D 1 / ? / # = < 159 .# D / % # F / # % % # ( # / D @H # # /( & / (# ( G ? ( . ? 6 1 E %6 ? F % ? # ( / ? ? G ? @H I ? 6 % @J ( > F .% I 1 6% % ) J # % # ? % . ( 3 ( 1 . 1 7 3) % . 53 3 3.= D ( ) # *! <! <T ! = ( )( # 5! <! 5 I <T ! 5= I < < $$$ ( ) RE % < < $$$ ( % ( / < 6 E S ( $ < ! 5! " < ! <T 6( " ( 1< ( < ' ) % # / . .% - '' 0 : . < 5 160 . 4 5 4 9 2 % 1 6 ( 1 1 ( . 1. # E V 1 # ) EI ( ) # * ( ! ! ( % %( ( % % ?( / # % # + < 5 161 . ( ** * # E F % E F& / + ! ( #/ # % / K C % // ( % U P # F # 6 # # / Q N V KO ? ? F / N 0 KO 1 L ) / %( ? ( )% H . J / J H # N KO %( ? (# # U M ( % V' U ( B % VM ( U= P F # F / # F / #1 F F Q J # / V 6 % % ( ) 1 %?# 6 U 6 # / V // # ( # ( U= P F # F % #1 FV M 1 Q U / 0F / VN KO D / / U ? V / % / U ? D .!# " $% *) / F # 6 U ? # # % % # 6 % E # % F F # # // % ( F/ / & 1 ? 6 E % % J ( / / # 6 # % V/ # ? 2 ( ) )#&' ' B % + 6 U D ( ! ? . / .' ' $ & )! & " &0 + . ( .!# " $+ H $ . .0 2 +3 12 / ( $ <! 5! < ! <T / ( ( / ( ? # (( 1 % "@* < < $$$ ( ) 6( # !# " $1 ( < ( +! 5 + 6 # ! W < < $$$ ( 1< ( < < 6 6( 55 < 162 ./ .() & " & . ' ) )/ ' #. 9 # < % H ( / B X6 ? " < X X L & % !9 ! 6 # % 1 ? V ( %6 <! 9 ! 9 ! I !< ! * ( X J $$$ (6 < ' ) % # / . ( 3 I ( ( 1 . 3 % % 3. 1 .2 = ! = % # ( ' $ . < 5 163 . .J *! * U D ''' J . 1.% - '' 0 : . 1 - ( 5 4 9 2 3 7 . . ? @ 6 X LE '# & ! # *! * < 5 164 . / @L % ( ) 6 @ # & @ # @ 6 # / # K ( #I # / % / S @ 6 I @ ( % E ( % # %( 2 1 # % # K ) % # # # # = # 6 F % . # ( ( ! @ % # @ ( @ 6 6 # 1 @ % K @ 6 @ 6I @ I (# % # @ 6 I @ @ ? # % K ? S % ? / # . ( # ? %6 E @ D 1 # %6 @ % & # % # # % ? # % K K / B ( @ % # # 1 K D E 1 # + R @ @ @) ! @D @ ( @ + @ I % 6 5 ! / E ( K # B C R # # # % @M 5 + 1 .!# " $% @ ) # + . 9 # 55 < 165 .!# " $ ' '' D B X 6 # B %6 ? ? % ( 6 A E # 3# X % J !9 ( . !# )/ .J . ! (' ( ) ' ) % # / . % 1 6 % .2 = = T 5= 6 Y % ! ! ( !W ! ' 4 3 . < 5 166 . ( . ( 3 ( 1 . 1 - I 5 4 9 2 3. (( 7 7 1 3 53 . 1.% - '' 0 : . . / "5 6 " 7 + 7 % !. . 1 / # / # % + % ( ! # / I ( U F + % )( ( ? D ? / 1 ? V # 6 % F 1 % 6 ? .# % #9 Z % 1 " $9E . T I% 2 ( 6 E ? #/ H ? ! ' ! !. 6 $& ( 5 $ ' ) * ($ 6 + @E @D % 1 7 ( # 8 4 & " &) 6 $) $ " !' 5 ) (? # F 6 9 E % (? . # F % • E WZ 5 % ( • E +! Z # F # ( •B %% T #+Z % ? # #9 Z ( . "& ) # 1 ? C % # F 6 ? E C 2 ( H I 2" 1 1 6 !# " $ / # F % %6 ? ! % H 1 I% +<5! " ! <. 4 "5 6 " 7 ? T % 1 ? # W %% Z %% ? 7 ! ! (' # < 5 167 . ? 1 ? ( # •0 */ 5 # • E 5Z ! % ? 9/ T •I L " / •I TZ ! •H % ? .!# " ) $% &# # ( $& ' ( & '' & $ & ) 3# ) & 4 & & & & " *$ ) & ( !& ' ) 5 $) ) I #E I ( 1 9 T # ? / ? /) T # %% E H 1 ( # # 6 # ? % # T I ( # F DD))# 1 . !# " $1 55 < 168 . . . . 7 3 3 < 169 .% - '' 0 : . % 1 6 % 1. ( 3 I 1 ( . 3 5 4 9 2 .: = *T *" 1 RD > S# ? ) #) " J D ! +" ! % # ' ) % # / . ( . ) A & D? ? / 3A D? A H )1 H 3 4 / #( 3M 1 X !# " $ D ) 2EI G B' I / I D H % / + H . ? L % / % / + 6 / ( 5 ! % ( / .) = & # . . ? 2 ( L % / J H H8 ! M 1 %6 J 6 E D /X % I/ / > + J % 2 I / I D H H 2 J M J H )1 J I I D H H 2 J H ! ( / ( . . B & ( H # A? 3 . ? L % / 5 + J D[)G# *T * < 170 .!# " $% 8" 6 3 % M %6 % ( # # % 1 ? 0 # # G + & # H )(& E & $ &I ? / & )(& H .) 0 & & # A 4 3 . .) E & % 6# # F ( F E H # )(& E F % & $ &4 / & F # . . . )9B & )(& H # ( ( A 2? #D / M %6 #D / B H M ! + & $ & )/ / & # / % . % 5 $ $ 7 5 $ 7 : 86 8 $ 7 8 . ? % @ 5 / 2 . 171 . ?# $ .!" # ' $ # % +.$ & ' & " '( $( $ $ + &( ) * ' ' = % . 5 / 8< $ 7 5$ !# " $% + . 3 $ 6 # ' 9 . H . 24 2 3 $. > # > . /& 0( 1 2 . A ' # E @ # / B C 4 C 9 D # $ @ D4 % C $ ? I 5 5 $ # > ./ 4 E # ) . # . # A /C # * E ? @ F G # 0 B* ? ? . & ' )' ' * (* ) * ( ! . . @ > $ = @ # C " DC C @ ? . /C D= 7@ F G . # I C B = ./ C > E 5 D / # D C /" ? # . /C A D C # . B $ BM ? C 5 D+ . @ # . K . 01 . . . 2 2 # > D < ? E > # % = # < # % E C # J. . ' * . 0 ** K * '* ** # Q ** 1 * % Q B E. > ( * % 0 ** * ' * ? 0* 0 'M . C / C# C L C = D C 4 . D . # = D # . ) 172 . * $ ? C = $ . ? . # . 5 C = A C @ #/ # D /@ 5 C 4 # / > D BB # "+=R O P ' )'' * (* )* ( '. > 0 = * ? $ . # D = A # . * = 5 Q * E. K0 M 0* *# * # # D . 5 . > C /I C @ # . # / > > . . # > A 4 = .E > # +. % # 0M * D B A # ? D 4 '* * ' B = D . # D J ? 5 $ $ . ./ L I C . @ F G # . . D L N F CO D > @ # P ' BM E . @ F G > % 0 B* 0 * K > > @ F G B* # DI C J 5 # @ # . . D # 5 D E. @ B* K C * # E # $ . > . % (M * . ? . T > A # > D D A D D > / D # > C R . * . ? D +. T D . O0 ( 1P T ? . / $ $ > ? ?5 / T # . 4 < /. T T $ / T . .. T . # > ? . # . B $ * B @ R . # .D / D . / L ? ? T C R # . / A 5 T . D E D . S ./ > . # . B Q * Q B # C E #U C T . D # # . . C = >L > /C . # T # . ? A T T > ? . > .!# " $ =%+" . ) 173 . D . R G > . T T T X5 G . R . ' B . ? . T / > ' * @ 5 5A #$ / . # $ D D D A #D R $ 5 5 T > / / D C CV % W D # # @ $ $ . 9 Q % < $ 5 $ 7 $ $ 7 8 . 3 24 2 6 [8 ' 9 5 . 5 / 5 $ 7 $ 7 5$ # ' 8 8 ) .< * ) )* 1 Q '* ' @? 5 Y+ FFF Z O )*' * P )* 1 @ 2 . 174 . 3 $. Y ? I > > ? ^ > > A # ? Z_ a ` Y `Z > = . ' B @ ? .N= 5 . I A # # Z D L . ) 175 . / Z 5 00 Q D ^ 5 # D . 5 ] . # + D B D D # # D @ / A R ] ./ 5 5 # B + $ # A * D @ J D . ZE . Z J D # Y= L E ' * # E D . 5 ? . Z Q . @ J D Y !+ ' (+ # 5 5 = 5 ? > @ > # 0'E Q # . D # Y= 4 / ? + ]5 > > A . # 5 Z D + $+ / Y. D < L + I =. 0 A * # . '* *1 Y '.!# " $% . YE # L ^ . .$ YR ( A \ 5 . Z \ . + > . ) 176 .!# " $ Y= = A J @? `Z > O )** P )1 .. 0 '* *1 ' 2 . 3 N 9 > > c ^ . # > > 5 D A # $% b $ # : $ O 5 8 7 H b H 5 $ P $ 7 H 3 @ . $ ' )'' * * )* K $. = A 8 ) ' 177 . @ Q < # 8 $H 5$H $ !# " N 5 . 24 2 9 ' 9 . B / . 5 # / '* * * . ? A D . ?5 5. B 5 @ . # / E # = 5 D D . .Q * ? * ' **# ? * * * + D . N . . ' B . > 5 Z # L L D 5 Y = # Q1 ( # ? K $ ? B** * ' * *# ? * * D $ ? # / @ @ 5 # $ D . ./ '* *1 . 5 . '* *K @ D Z = L 5 D 5$ / A / ? . ? '* * * ?5 # . . d 178 . ^ . 5 @ >Y # . * = $ D . . > ' Q *# B * . ' *_a * D D # # / '* *B Y= # $ 5 = $ D . # Y > .? D # / Z . 5 ? A D . . K* * B > == ? > 5 ? L ./ @ # d ?5 '* *Q D ^ . # .!# " $ ELPAIS.com – Internacional – 20-12-2006 MABEL AZCUI / AGENCIAS – La Paz = . ' * 5 > A (* * * / 5 ^ ./ . D # Z D $ D D . . D . = > @ ># D # ' * *# * * 5 ? 5 # . $ D _ a ` '' ) > = . 5 / Q% < 5$ # 5 $ 7 $ 8 $ 7 5 $ 7 $ 7 8 8 !# " $% I "+^=E . '* *1 ) ' 179 . '* *1 @ > * )(' * * )* 1 2 . 24 2 3 $.' I < . 3 $ E '6 ['8 .9 . / A > \" . . # ? . # . * # d \E ./ = A # !@ ? ./ . . '* *1 180 . D $ 5 5 D * $ % # 5 # 5 >. > # 5 = . . * B ' * ' B . ? & # A # . E \ ? ? \c # 8 \V W . 5 ` E .A -/ . .A N $$. E -+2 "@ E %=+ R E N=++e " !" # N . \I () A RI .!# " $ E ".5 !4 * * ? D& = * @ > # # . . N \"/ / 7% 7R ] B > # # ' # > $ " % % &" & D # $ ? . # # # E. 5 # % # # 5 > D L _ a ` > # ^ # ' # Q / 5 < d # O P '' ) @ +Ne . . 9 Q 6 8 8 8 $ / 5$ ) . 3 24 2 9 ' 9 $ 5 $ 5 8 ' 5 9 8 7 $ 7 . " 9 + [ ! B % . 181 . $ 7 . 3 $.3 ' . . 0Q ' #00 0 L & ! 2 . ? # L L . #L / L B R # ? ? L $ L = J ' * = f ? N ' B 4 # . ) 182 . # / . . A A L 5 L A L $ / L . . . '. .=+ % -. . . B R @? 4 * = = = N / > / > . $ # .!# " $% @ E L . !# " $ 9 2 + . ) 183 ." 00 0 .. 184 . $ 7 $ 7 $ 7 : 8< 5$ 8 8 ) .9 P Q6 P $ 5 5 # . 3 $. 5 / 5 $ 7 $ 8 . 3 24 2 P9 '9 P .5 # 5 #3 ! ' # ^ '/ & I FFF O P/ '* *K #0 1 2 . /$ 0K 0. # D > 0K ( . ) 185 . 1 ( 7 # +') $ +! 1 ' D '. 01 ( D > .!# " $% + $ ' FFF 2 3 . !# " $ R" N=. . . . #. B . . #/ # # # ' B R N .. . / ? $ / # ."@ -+" ?/ 5 ?. . . . / / . . . . . . . . 5 ' * R . . . . . . ^ I ^ 2 +" 0 1 . 5 . ) 186 . . . B R . / * R N N = N 9 .