Bleuite - Wikipédiahttps://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Bleuite&printable=yes Bleuite Le terme « Bleuite », appelée parfois le « complot bleu », désigne une opération d'infiltration et d'intoxication à grande échelle, montée par le SDECE (services secrets français) pendant la guerre d'Algérie, à partir de 1957. Cette opération restée longtemps méconnue du grand public algérien et français. Elle consistait à dresser des listes de prétendus collaborateurs algériens avec l'armée française et à les faire parvenir jusqu’aux chefs des combattants de l’Armée de libération nationale.(ALN), le bras armé du FLN, pour y susciter des purges internes. Bleuite Sommaire Alger novembre 1957 1 Mécanisme 2 Infiltrations des réseaux FLN de la Zone autonome d'Alger 2.1 Arrestation de Yacef Saadi et le plastiquage de la cache d’Ali la Pointe 2.2 Quand les « Bleus » sont obligés d’organiser des attentats dans Alger 3 Infiltration et intoxication de la wilaya III du colonel Amirouche 3.1 Le supplice de l’« hélicoptère » 4 Bilan des pertes imputées à la « bleuite » 4.1 Pour la wilaya III (Kabylie) 4.2 L’extermination de la jeune intelligentsia algéroise 4.3 Bilan des pertes dans le reste des wilayas 5 Algérie post-indépendante : technique de la bleuite au service de l’armée algérienne 6 Notes et références 7 Articles connexes 8 Liens externes 9 Bibliographie Conference de presse donnée en novembre 1957 après l'arrestation de Danièle Minne du « réseau bombes (https://fr.wikipedia.org /wiki/Zone_autonome_d'Alger#R.C3.A9seau_bombes) » de Yacef Saadi lors de la bataille d'Alger. Au premier plan la jeune européenne Danièle Minne, militante communiste passé du coté du FLN. On reconnait au fond, la cigarette au lèvres, le capitaine Léger, agent du SDECE, spécialiste la de la guerre antisubversive et l'inventeur du fameux procédé de la « bleuite » qui a fait des ravages dans les rangs de l'ALN. Â droite, penché, le colonel Godard commandant du secteur « Alger Sahel » et du Groupe de renseignement et d'exploitation (GRE). Informations générales Date Lieu 1957 - 1961 Zone autonome d'Alger wilaya III (Kabylie) & tout le reste des wilayas Algérie française Victoire française : Manipulations des chefs des wilayas par les services secrets français et purges sanglantes au sein du FLN/ALN Issue Mécanisme Ces listes étaient acheminées par différents biais, notamment : envois d’Algériens « retournés » ; diffusions de rumeurs dans les villages et les maquis des wilayas ; documents compromettants laissés sur des rebelles abattus. Pour comprendre comment le virus de la suspicion (que l’on baptise plus tard la bleuite) a pu pénétrer la Révolution 1 of 10 Belligérants SDECE Zone autonome d'Alger GRE ALN Commandants Colonel Godard Yacef Saadi Capitaine Léger Colonel Amirouche & les autres chefs 09/11/2013 22:51 Guerre d'Algérie À l’origine ce groupe est composé de 70 hommes. 2 of 10 09/11/2013 22:51 . bien sûr. Plusieurs milliers de morts dans le camp de l’ALN Cette opération d’intoxication fut aussi à l’origine d’une campagne de purges dévastatrices dans toutes les wilayas. autre agent de liaison. D’anciens membres des réseaux de Yacef Saadi qui avaient décidé de travailler avec les parachutistes français. prétend avoir rencontré le chef de la Zone autonome d’Alger (ZAA) Yacef Saadi à la rue Caton. car Yacef et Zohra n’ignorent plus rien du double jeu de Zerrouk. Mais leur rôle principal restait. En mars 1958. Houria. Zohra Drif et la localisation de la cache d’Ali la Pointe. il rejoint le groupe habillé de Bleu de chauffe. Il avait proposé à son supérieur hiérarchique le colonel Godard de retourner d’anciens compagnons de Yacef : Quand un élément du FLN est identifié et arrêté. en particulier dans la wilaya III dirigée par le colonel Amirouche. Très vite Zerrouk prend contact avec Ali. Petit Omar (douze ans.relance une vague d’attentats. Léger apprend ainsi qu’Ali la Pointe se trouvait tout près de Yacef Saadi. il est interrogé. Ils circulaient ainsi dans la Casbah bavardant avec tous ceux qui voulaient bien leur adresser la parole. Houria est mise en contact avec un militant capturé. avec Hassiba Ben Bouali. C’était une idée du capitaine Paul-Alain Léger. qui causa plus de pertes à l’ALN et au FLN que les combats eux-mêmes. le 24 septembre. mais aussi de tenter de retourner la population en Bataille d'Alger faveur des Français. Ali la Pointe a sur lui de l’argent. est dénoncée par son mari qui souhaitait s’en débarrasser. Le recoupement conduit le capitaine Léger à penser que Yacef Saadi loge dans cette rue.php?title=Bleuite&printable=yes algérienne. Le 23 septembre. Hacène Ghendriche alias " Zerrouk ". il faut que ce double jeu se poursuive pour mettre le GRE sur la piste d’Ali la Pointe. ils permettent l’arrestation de Yacef Saadi. On lui offre de changer de camp. Arrêtée.Wikipédia https://fr. l’immeuble est fouillé. l’infiltration des réseaux FLN encore existants. cet homme guide les Français vers son domicile. ce groupe compte plus de 300 hommes et femmes avec pour la plupart un statut de harki.qui pour lui est toujours le responsable militaire de la zone autonome . compromis et piégé. torturé. suivi. Dès le lendemain. n° 4 rue Caton dans la Casbah. chef de la région 3 de la zone d’Alger. Le principe du cloisonnement dans l’ALN et le devoir de réserve des principaux concernés aggravent la situation Infiltrations des réseaux FLN de la Zone autonome d'Alger Arrestation de Yacef Saadi et le plastiquage de la cache d’Ali la Pointe En septembre 1957. la rue est bouclée par les paras du 1er REP sous le commandement du colonel Jean Pierre et les « bleus de chauffe » du capitaine Léger .wikipedia. parachutiste. les gendarmes d’Alger arrêtent un homme nommé Djamel qui. des Wilayas Pertes Démantèlement de la Zone autonome d'Alger avec l'arrestation de son chef Yacef Saadi et la mort de son adjoint Ali la Pointe. quatre bombes complètes. Brisé et retourné. il faut revenir à la bataille d'Alger. leur rôle Batailles était de dénoncer leurs anciens camarades des réseaux clandestins. trahissant ainsi ses compatriotes du FLN. retourné et secrètement passé au GRE du capitaine Léger. elle accepte de collaborer avec les services du capitaine Léger. et qu’il a rejoint une autre cache. et Yacef Saadi y est arrêté en compagnie de Zohra Drif. d’où le nom de « Bleuite » ou le « complot bleu ». par une boîte aux lettres de secours. et provoqua le ralliement de nombreux combattants affolés. essayant de reconnaître dans la foule les hommes avec qui ils avaient été en contact. agent du SDECE et chef du GRE (Groupe de renseignements et d'exploitation). une militante du FLN. Les deux prisonniers sont étroitement gardés par le 1er REP. et il désire que Zerrouk . interrogé.org/w/index. où elle observe un homme toujours accompagné d’une petite fille de 5 ans . " Zerrouk " envoie Houria se cacher chez sa femme. agent de liaison et neveu de Yacef) et Mahmoud. aucun contact avec l’extérieur.Bleuite . à représenter le FLN et l’ALN au sein de la zone autonome d’Alger. il faut que les bombes explosent. C’est ainsi qu’il apprend qu’une nouvelle équipe de combattants algériens va être désignée afin de remplacer celle qui vient d’être démantelée en automne 1957 et montrer ainsi à ses partisans que la rébellion n’est pas morte. son refuge fut plastiqué par le 1er REP. Avec cette opération marque l’élimination des principaux dirigeants du FLN de la Zone autonome d’Alger et dès lors. se faisant passer pour le FLN. de 20 pistolets automatiques et d’un lot de grenades. ils obéissent aux instructions que les Français leur donnent. et extrêmement dangereux pour certains de ses hommes qui. la victoire de l’Armée française dans la bataille d'Alger. Léger reprend de la filature du courrier. pour qu’il arrive à localiser la planque d’Ali la Pointe au 5. il rend aussitôt compte de sa mission au capitaine Léger. Un des agents du GRE jouera le rôle de chef du réseau terroriste et. à ce titre. Quand les « Bleus » sont obligés d’organiser des attentats dans Alger L’infiltration des « Bleus » dans les réseaux FLN permet au capitaine Léger de contrôler le courrier échangé entre Alger et les wilayas. responsable de la zone 1 de la wilaya III (Kabylie ouest) prend contact avec Safi et Hani. le capitaine Léger devenait le véritable patron du FLN à Alger. Cette manœuvre nécessite non seulement une parfaite connaissance de l’organisation adverse. Ali cerné avec ses complices.php?title=Bleuite&printable=yes pour venger le grand frère. Le jeu est compliqué. Léger récupère dans un premier temps la petite cargaison d’armes composée de 10 pistolets mitrailleurs tchèques. Le 10 décembre 1957. L’enthousiasme des débuts n’existe plus. Les évènements se précipitent chaque jour un peu plus. Amirouche l’informe donc qu’il veut lui envoyer un lot d’armes d’origine tchèque pour préparer des attentats qui devraient être perpètrés au moment des fêtes de Noël. recevra pour ses hommes les armes et les explosifs destinés aux actions à venir. durant la bataille d'Alger en 1957. ordonnons recrudescences des attentats avant l’ONU. Lentement. qui restent la seule autorité FLN à Alger ayant échappé à l’anéantissement des réseaux puisque. 3 of 10 09/11/2013 22:51 . En attendant. Le lieutenant Kamel. responsable du Groupe de renseignement et d'exploitation (GRE). au nom de la wilaya III.org/w/index. Kamel signe à Hani un ordre de mission l’habilitant.Wikipédia https://fr. Les chefs de la wilaya 3 s’impatientent.Bleuite . » Hani est nouveau convoqué fin décembre 1957 au PC de la wilaya III. Le capitaine Léger. Ils ne comprennent pas l’inaction d’Alger. Kamel écrit « Les Algérois veulent entendre les explosions de vos grenades qui sont pour eux le signe incontestable que le cœur de la capitale bat encore. certes. rue des Abderrames en haute Casbah. C’est formel. ont le courage. » Léger essaye toujours de temporiser. retournés par le capitaine Léger. Le danger d’infiltration par les « Bleus » est trop important pour être négligé! Les enquêtes demandent beaucoup de temps pour déterminer la bonne foi des militants trop souvent apeurés. Dans la réalité. Vous commencerez avant le 30. que des attentats aient lieu. Le 12 novembre. Les messages envoyés à la ZAA sont de plus en plus impératifs.wikipedia. Kamel lui ordonne de passer à l’action et lui annonce qu’il va bientôt pouvoir disposer d’une cargaison de bombes particulièrement meurtrières. d’aller jusqu’en Kabylie pour témoigner de la réalité des contacts et de la « sincérité révolutionnaire » des courriers. De retour à Alger. malgré des risques inouïs. Il lui faudra trois semaines. La manipulation devient chaque jour de plus en plus délicate. Hani monte au maquis afin d’assister en personne au conseil de la wilaya 3 présidé par Amirouche. mais aussi une grande expérience de la psychologie de ses responsables. » L’état-major de guerre a communiqué l’ordre suivant : « À Alger. par ce document. l’énorme explosion tua également 17 civils du voisinage dont 4 fillettes de quatre et cinq ans. il expédie en retour une lettre qu’il veut pleine d’anxiété : « Le maquis ne se rend pas compte des énormes difficultés auxquelles l’organisation doit faire face à Alger. « Avant de m’accuser tu ferais mieux de regarder autour de toi.. Il l’a ramenée à Alger. il ma arrêtée. il la fait venir dans son bureau Colonel Amirouche Aït Hamouda. il monte l’Akfadou ». motif de son arrestation : elle avait confectionné un drapeau FLN. Mahiouz l’interrogea « on t’a vue avec Léger dans sa voiture ! » — « bien sûr. Tadjer Zohra. « Les frères sont revenus et ont attaqué la base des Bleus ». Léger redoute que la wilaya III ne mette sur pied à Alger une organisation parallèle qui lui échapperait. avant de le quitter : « Tâchez de ne pas faire trop de dégâts.. Tu es entouré de traîtres à la solde d’Alger.Bleuite . une jeune Kabyle militante du FLN. j’ai accepté. elle a accepté trop vite. Le renseignement est très intéressant : le capitaine Léger lance un commando sur Tizi-Ouzou. elle quitte Alger et monte directement au maquis de la Wilaya III afin de dénoncer les traîtres dont elle avait lu les noms dans le bureau du capitaine. Godard avait donné ce conseil à son adjoint.. À la fin de l’entretien Roza promet de revenir donner quelques informations au capitaine. responsable politique de la zone 1. Il sait bien que la presse va sauter sur l’évènement et en fera ses gros titres et assurera une propagande efficace qui comblera d’aise les hommes de la wilaya III.org/w/index. Les hommes récupèrent rapidement les bombes préparées et font prisonniers le lieutenant Houcine. tout serait à refaire. le GRE du capitaine Paul. surnommé le « loup de qu'il se doutait de quelques choses. Dans la Casbah. demeurant à Maison-Carrée (El Harrach). Il s’empresse de s’y rendre. Roza expliqua qu’elle remontait au maquis pour faire d’importantes révélations. Par l’entrebâillement de la porte. chez lui dans sa villa à El Biar. Elle posait trop de questions. Dans tel cas. et que celles-ci l’attendent à Tizi Ouzou. officier de renseignements. et le lieutenant Sabri.» .php?title=Bleuite&printable=yes confectionnées avec des corps d’obus de mortiers de 60 mm et de 81 mm. Mais pour l’avis du capitaine. elle est tombée sur un type qui s’appelait Ahcène Mahiouz (surnommé 1 Hacène la torture). Pour la tester.. Celui-ci. il s’est arrangé pour la balader un peu. en accord avec le colonel Godard. Par ce que le genre de mission qu’il lui a proposé était hors de proportion avec ce qu’on lui reprochait. mais. N’y allez pas plus fort que les « fels » eux-mêmes! » Infiltration et intoxication de la wilaya III du colonel Amirouche À partir de janvier 1958. qui se révèle particulièrement efficace qui aura des conséquences dramatiques dans les rangs des combattants de la wilaya III en Kabylie et pour l’ensemble de l’Algérie par l’élimination d’une génération de cadres. Et elle a accepté. le capitaine observais la fille. laissant sur son bureau des fausses lettres signées d’un chef FLN qui lui écrivait du maquis de la wilaya III. Elle a pris connaissance des lettres et des signatures. Cet attentat rappelle les Algérois à la réalité. Mieux vaut donc organiser quelques attentats mineurs plutôt que de revenir aux jours dramatiques où des bombes explosaient au milieu de la foule. la capitaine avait préparé le terrain par ce intraitable. » La machine était en marche ! 4 of 10 09/11/2013 22:51 . le téléphone arabe colporte la nouvelle à la vitesse de l’éclair. arrêtée en janvier 1958 par le GRE à Bordj Menaiel. chef de la zone 1 de la wilaya III et adjoint du colonel Amirouche.Wikipédia https://fr. dite Roza. une grenade explose au début de la soirée dans l’escalier du 21 rue Émile-Maupas. organise quelques actions ponctuelles destinées à faire du bruit sans qu’il y ait de victimes.wikipedia. il ma proposé de travailler pour lui. sur le retour. dans le maquis une petite mise en scène: au milieu de la discussion. comme pour montrer la précarité de la situation. Quand elle est arrivée au maquis. pour qu’on la voie dans sa voiture. il est appelé au Kabyle en 1958 téléphone par son chef.Alain Léger prépare une nouvelle opération baptisée KJ-27. Le capitaine Léger lui a proposé de travailler avec son groupe de renseignements et d’exploitation. Tout le monde ignore que le lanceur de grenade n’est autre que le capitaine Léger. Le 1er janvier 1958. ancien collaborateur de la Gestapo au grade du capitaine.« Tu nous as trahis ! » Piquée au vif. Comme prévu. elle s’est levée et elle est allée regarder les lettres. Les purges et les méthodes qu’il préconisait étaient dignes de la terreur stalinienne. Mahiouz en voulait encore.. le réseau tissé dans notre wilaya vient d’être pratiquement hors d’état de nuire après une enquête d’autant plus ardue que ses chefs étaient en apparence au-dessus de tout soupçons. sous la torture. intellectuels. Il faut prendre des mesures et vous amputer de tous ces membres gangrenés. ce qui revient à lui annoncer triomphalement qu’il est tombé dans le piège. qu’il croit l’artisan du prétendu complot contre-révolutionnaire. vous avez renié votre métier de 5 of 10 09/11/2013 22:51 . Amirouche est maintenant persuadé d’être entouré de traîtres et d’espions à la solde de l’armée française. un secrétaire posa des doigts sur la machine à écrire. Cette lettre. médecins et enseignants. de la découverte en notre wilaya d’un vaste complot ourdi depuis des longs mois par les services français (Colonel Godard et Capitaine Léger) contre la révolution algérienne. Folle de douleur. le colonel Amirouche s’adresse à lui pour lui faire savoir qu’il a découvert le prétendu complot. Elle s’accusa tout d’abord d’être la responsable de l’arrestation. La « chasse aux sorcières » devait. Il écrit aux chefs des autres wilayas. Quand elle eut fini. tout danger est maintenant écarté. fut finalement égorgée. vous. C’était devenu son obsession. et qui est. Suivait une longue confession dans laquelle la pauvre fille donnait pêle-mêle les noms des responsables du maquis.. C’était la confirmation de ce qu’il pensait : tous ces intellectuels. Sur un signe de Mahiyouz.php?title=Bleuite&printable=yes Roza raconta ce qu’elle croyait avoir appris dans le bureau du capitaine Léger. la poitrine soulevée par des halètements spasmodiques. Des les premiers indices. le 3 août 1958 : « J’ai découvert des complots dans ma zone. elle raconta n’importe quoi. Arrestations pour lesquelles elle toucha. de Djamila Bouhired. dit-elle. arrestation de tous les djounoud (soldats) originaire d’Alger. tous ces lettrés étaient des traîtres pour Mahiouz. selon Amirouche. Désormais. des mesures draconiennes étaient prises en même temps : arrêt du recrutement et contrôle des personnes déjà recrutés. collégiens. car nous avons agi très rapidement et énergiquement. c’est la plus formidable campagne de purges jamais connue dans les rangs du FLN. murmurait des mots sans suite. » Lettre ouverte au Colonel Godard Par une lettre ouverte au colonel Godard. l’auteur d’une entreprise encore plus subtile. Djamila Bouazza.. Zohra Drif et Yacef Saadi. de la délation et de la terreur. mourante. Roza. Roza. sans quoi. Godard. Leurs notions de l’honneur d’un officier français est telle qu’Amirouche est scandalisé que Godard. Amirouche précise aussi que les traîtres sont surtout des personnes instruites. qui prétendez être officier . « Au lieu d’aller combattre loyalement les vrais Moudjahidines. Elle « avoua » ensuite être allée au maquis afin de contacter des responsables à la solde de Léger qui lui permettraient de rejoindre Tunis où elle avait une mission très importante à remplir.wikipedia.org/w/index.Wikipédia https://fr. furent les premiers visés. Jamais le moral n’avait été plus bas. à Alger. Obnubilé par cette obsession de l’« espionnite ». recoure à des moyens aussi tortueux.Bleuite . arrestation des goumiers et soldats « ayant déserté ». Roza venait de déclencher un véritable raz-de-marée dans toutes les wilayas. Même les opérations contre l’armée française avaient pratiquement cessé. Jamais le ralliement aux Français plus nombreux. aux dangers des opérations allait s’ajouter pour les combattants la terreur de l’épuration. s’étendre à toute l’Algérie. arrestation de tous les suspects. Ahcène Mahiouz est inquiet ! Il fait procéder à l’arrestation de tous les hommes désignés par Roza. d’amis et même des membres de sa famille — une de ses cousines de Bordj-Menaïel en perdit la vie. vous avez préféré travailler dans l’ombre .. de toutes les personnes dénoncées de quelque grade qu’elles soient et interrogatoire énergique de ceux dont la situation ne paraissait pas très régulière. l’un des chefs les plus redoutés du FLN paralysait par ces mesures « préventives » toute l’activité de sa wilaya et instaurait le règne de la suspicion.. mais il y a des ramifications dans toutes les wilayas.. en fait. Grâce à Dieu. tous ceux qui venaient d’Alger. intéressante à plus d’un titre. étudiants. nous crèverons ! J’ai le devoir de vous informer en priant Dieu pour que ce message vous parvienne à temps. la somme de 50 000 francs. témoigne inopinément du respect que les officiers de l’ALN ressentent pour un officier français. de 54 libérés. quel que fût son grade. Selon Yves Courrière : « les exécutions ne cessèrent que quelques jours avant l’opération « Jumelles ». Amirouche emporta avec lui en mars 1959 un décompte partiel qui faisait état. Mahiouz plaçait ensuite sous le corps oscillant un Kanoun. élevé et grandi dans l’amour patriotique d’une nation civilisée et même civilisatrice. La terreur était telle que personne n’avait plus confiance en son voisin. ils faisaient régner dans chaque zone une atmosphère de suspicion oppressante. Personne n’y résistait. 152 condamnés à mort et 336 décédés au cours des interrogations. Chacun.Wikipédia https://fr. les os craquants. les estimations concernant le nombre des liquidations varient entre 2 000 et 6 000 .. une sorte de barbecue sur lequel un djoundi (soldat) versait de l’eau froide. Ce travail serait à l’honneur si c’était en France. L’extermination de la jeune intelligentsia algéroise 6 of 10 09/11/2013 22:51 . Six suspects sur dix succombent au cours des interrogations. et de ses subdivisions en France peuvent être demain des grands chefs respectés. Mais vous. 3 000 jeunes gens dont presque tous avaient au moins leur certificat d’études. Il suffisait que le nom du maquisard soit prononcé par deux ou trois hommes « interrogés » pour qu’il soit lui-même inculpé et interrogé à son tour. Dès août 1958. Vous venez de ravaler votre honneur à celui d’un simple mouchard au service d’une poignée de colonialistes. Le document était vraisemblablement destiné à minimiser l’ampleur des purges auprès du GPRA. soit le bas-ventre. et par tous les moyens appropriés .. je n’ai rien à vous reprocher étant donné votre zèle et votre amour pour votre pays en le servant dans l’honneur et la gloire. soit 488 décès. sur 542 personnes jugées. Avec son adjoint Ajaoud Rachid. assistés d’un groupe de montagnards persuadés de purifier la révolution. Dans votre propre pays que vous ayez accepté de nettoyer votre nation d’éléments tels que la 5e Colonne. colonel Godard. vous étiez destiné à jouer un rôle toujours grandissant dans l’armée en exposant votre vie.P. oui. vos poitrines aux balles des Allemands. ou de toute autre nation. L’homme. colonel Godard. Mahiouz avait établi un épais dossier bourré de « preuves » contre une cinquantaine de cadres qui avaient tous avoué leurs rapports avec les services spéciaux français. les muscles brisés. vous Qui êtes né et élevé dans les principes de la révolution de 1789. car ils collaborent à la grandeur de leur nation. Bilan des pertes imputées à la « bleuite » Pour la wilaya III (Kabylie) Pour l’ensemble de l’année 1958. puis chargé de quarante ou cinquante kilos de pierres. « Avec qui travaillais-tu ? » « inid! ».Bleuite .chiffre donné par Mohamed Benyahia et statistiquement impossible. dont 30 officiers. égale tout au moins à la vôtre. vous souillez l’honneur d’une carrière déjà belle . Selon les évaluations. vous étiez né.php?title=Bleuite&printable=yes combattant pour embrasser la profession de flic . » Le supplice de l’« hélicoptère » Ahcène Mahiouz avait trouvé le plein emploi des belles qualités qu’il avait cultivées pendant la Seconde Guerre mondiale. » Les Français ont donné le chiffre de 1 200 mais ils ont aussi fourni celui de 2 000 ou de 4 000. » En 1959. « parle! » en kabyle répétait sans cesse Mahiouz. avait mis en route un terrible engrenage dans la wilaya III : les tortures en chaîne avaient donné des résultats inespérés. sinon des milliers de victimes pour la plupart innocentes des faits qui leur étaient reprochés. Le corps en arc de cercle était ensuite hissé à cinquante centimètres du sol.. avant la guerre de 1940.. Et l’homme donnait les noms de ses plus proches compagnons. Les dirigeants de la D. que venez-vous faire dans cette galerie « d’ultras rebelles » à votre patrie même. respirait cette vapeur brûlante qui attaquait soit le visage et les poumons. Il y eut des centaines. avait été interrogé par Mahiouz qui leur avait appliqué le supplice de l’« hélicoptère » : l’homme nu avait les pieds et les mains liés et réunis par une corde que l’on accrochait à une branche.org/w/index. Ahcène Mahiouz avait fourni à Amirouche plus de 3 000 condamnations à mort.S. honorés et glorifiés. la saignée représenta donc de 6 % à 25 % de l’effectif de la wilaya III. qui vous déclarerait là guerre. Jusqu’au jour où vous avez rejoint l’armée colonialiste.wikipedia. futur chef de la wilaya III. des lycéens du collège de Ben Aknoun.wikipedia.Wikipédia https://fr. revenu en juillet 1957 en Kabylie après une absence à l’étranger de six mois. plusieurs bacheliers.org/w/index.Wilaya I : 2 000 morts . lorsque le commandement français décida de déclencher les grandes opérations prévues par le plan Challe. janvier 1957 lors de la bataille d’Alger. il serait entouré d’un brain-trust d’intellectuels dont il demandait l’avis et auxquels il promettait qu’ils seraient dans l’Algérie future. » Amirouche lui-même aurait déclaré que 20 % des exécutés étaient innocents. Amirouche aurait bien constaté une dégradation. à cette date « le massacre d’intellectuels dur[ait] depuis seize mois ». les maquis ne purent qu’attendre le coup de grâce. les manifestations de loyalisme des populations musulmanes ne firent que confirmer son opinion sur les citadins en général et les Algérois en particulier. » Quelques voix. Sans tenir compte du facteur moral. A. des cadres de l’UGTA. Amirouche.php?title=Bleuite&printable=yes L’Algérie post-indépendante aurait grand besoin des jeunes intellectuels qui furent le plus souvent les victimes des massacres. mais sa confiance dans les lettrés n’aurait pas été entamée : pendant le premier trimestre 1958. Je leur avais confié les meilleurs postes de direction. Il s’ensuivit un mécontentement chez les illettrés qui rongèrent leur frein. Il nous ont trahi. elle fait des erreurs. des enseignants. Décimés et découragés. Amirouche lui-même en aurait conçu du regret et de la jalousie qui s’accusèrent avec la montée des soupçons suscités par les intoxications manigancées par le capitaine Léger. les traîtres s’empressaient de se mettre à l’abri ! Parmi les victimes de la purge dans la wilaya III. Pour éliminer la gangrène. Profitant de l’occasion. des ex-étudiants et aspirants sanitaires. mais il se serait défendu en ces termes : « La révolution ne commet pas d’injustices. il avait procédé à une révision des cadres de sa wilaya qui aurait promu des jeunes gens instruits et compétents. La folie sanguinaire de Mahiouz ne connut plus de bornes. D’après la déclaration d’un lieutenant politique.Wilaya II : 500 morts . Il leur fut donné. des ex-médecinschefs. Sourd à toute recommandation. des citadins débarqués d’Alger après la grève de huit jours. Que cela nous serve de leçon’’ » Le Deuxième Bureau français constatait : « Il est matériellement impossible à l’adversaire de remplacer toutes ces pertes par du personnel de même valeur.Wilaya IV : 1 500 morts 7 of 10 09/11/2013 22:51 . Et au printemps 1958. « rallié » près de Bougaa (ex-Lafayette) le 6 avril 1958 pour échapper à la mort. telle celle de Mohand Oulhadj. des techniciens radio. En tuant les deux tiers des Algériens. des centaines de cadres et de djounoud échappèrent à la mort en se ralliant au poste français le plus proche. J’avais trop compté sur les éléments intellectuels pour guider la lutte. encore. lorsque arriva le putsch d'Alger du 13 mai 1958. ce serait un beau résultat si l’on savait que l’autre tiers vivrait libre. un jeune metteur en scène de 27 ans et une équipe de scénaristes. essayèrent de faire entendre raison à Amirouche. plusieurs dizaines d’officiers haut gradés. concomitante de l’arrivée massive des jeunes gens instruits venus au maquis après la grève des étudiants décrétée fin mai 1956. et d’anciens MTLD reconvertis MNA. Pourtant. L’enthousiasme des foules du Forum d’Alger. le « Loup de l’Akfadou » persista à encourager la répression.Bleuite . La « bleuite » se développa et prit alors d’énormes proportions. des pharmaciens. la baisse du potentiel en valeur intrinsèque des cadres de l’Organisation politico-administrative (OPA) est certaine. Bilan des pertes dans le reste des wilayas . Mahiouz et autres n’y virent qu’une preuve de plus du noyautage des wilayas : se sentant découverts.K. Amirouche dira : « Aujourd’hui grâce à Dieu le réseau est démantelé. il faut couper jusqu’à la chair fraîche. A9rieur_. L'idée est reprise. Mohamed Sifaoui : Histoire secrète de l’Algérie indépendante . (ISBN 10 2-84736-642-3) Articles connexes Voir aussi : Opération Oiseau bleu Le colonel Amirouche contre ceux de « l'extérieur » (http://fr. 3 Zitouni chef du GIA au milieu des années 1990 .Wilaya V : 500 morts .org/wiki/Amirouche_A %C3%AFt_Hamouda#Amirouche_contre_ceux_de_. transposée à la guerre froide.org/w/index. Ahcène Mahiouz (surnommé Hacène la torture) se fondra dans l'anonymat et ne sera plus revu. Yves Courrière. (ISBN 2253000914) 2. orchestrateur de l'opération. Encyclopédie du renseignement et des services secrets (http://www. aura dévoré une partie de ses enfants. le DRS multiplie des « faux maquis » et parvient même à placer à la tête de l’ensemble des groupes islamiques armés des islamistes « retournés » qui travaillent pour les services de l’armée algérienne. Librairie Générale Française. (ISBN 2-7025-0753-0) 3. Notes et références 1. minée de l’intérieur par les purges. prétendront que c’est là une guerre souterraine indigne de guerriers.com/keops/edition /articles. Collection : Renseignement & Guerre Secrètes. intelligentsia et cadres.php?title=Bleuite&printable=yes . le colonel Amirouche sera mort. 1982.BB) Les « DAF » Ministère de l'Armement et des Liaisons générales (MALG) État-Major Général (EMG) Clan d'Oujda Déserteurs de l'armée française (DAF) 8 of 10 09/11/2013 22:51 . durant la décennie noire. comme le cas de Djamel 2.checkpoint-online.C2.php?a=ED&f=RHG&sSF=001) . Jacques Baud. Je pense personnellement que si l’ennemi a des dispositions particulières pour se détruire lui-même.html) . bien coupable serait celui qui n’en profiterait pas !. tué par les français lors d'une embuscade. reprendra le combat ailleurs et la révolution algérienne.ch/CheckPoint/Forum /Livre-BaudEncyclopedieRenseignement.Wilaya VI : 4 000 morts La capitaine Léger déclara plus tard : « Certaines bonnes âmes. nouveau monde éditions. » Quand la « bleuite » finira par s'éteindre. sans doute dans le regret des grandes chevauchées et des combats ardents sous le soleil. Algérie post-indépendante : technique de la bleuite au service de l’armée algérienne L’histoire se répète presque par le même procédé de la « bleuite » quarante ans après dans l’Algérie indépendante.lavauzelle. 2002. 2012.Wikipédia https://fr. entre 1994 et 1997 par l’infiltration des maquis du Groupe islamique armé (GIA) par des islamistes « retournés » qui travaillent pour le compte des services algériens du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) en manipulant les chefs du GIA pour les faire croire qu’ils étaient totalement infiltré à fin des les inciter à organiser des purges injustifiées. Éditeur : Lavauzelle (http://www. La guerre d’Algérie Tome III : L’heure des colonels Collection : Le Livre de Poche n° 3750.C3.net/livre /?GCOI=84736100547490) .wikipedia. le capitaine Léger. dans le film d'Henri Verneuil Le serpent.L’État DRS (http://www.nouveau-monde.27ext.AB_l.Bleuite .wikipedia. 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