Apres Vous Monsieur de La Fontaine - Fiche Pedagogique

March 26, 2018 | Author: Ian Bartczak | Category: Fable, Verb, Cats, Subject (Grammar), Languages


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Après vous, Monsieur de La Fontaine…Gudule Niveau 6e Ce recueil de Gudule se compose de vingt-trois textes qui font suite aux Fables bien connues de Jean de La Fontaine, ce qui justifie le titre. Cependant il convient de s’interroger sur le sens de l‘expression « Après vous ». S’agit-il pour l’auteur d’imiter le fabuliste en reprenant les mêmes thèmes et en les actualisant, ou au contraire de suivre ses pas en proposant des suites immédiates à chacun de ses textes ? Nous verrons que c’est à la fois l’un et l’autre : Gudule reprend les thèmes de Jean de La Fontaine, les rend plus contemporains, mais excelle également dans des suites qui illustrent la morale classique ou la dépassent. I. Gudule : un fabuliste 1) Le projet de l’auteur C’est dans le post-scriptum que Gudule nous dévoile ses intentions au moment de rédiger ce recueil. Sous la métaphore d’une petite souris ayant trouvé refuge dans une bibliothèque pour y passer l’hiver, Gudule savoure les Fables de La Fontaine et décide de les moderniser : « D’un soupçon de sucre actuel, Ma commère épiça cette œuvre impérissable, Pour en atténuer le fiel. Cela donna les contrefables. » (p. 94). Le terme « contrefable » est un néologisme. Il se compose du préfixe « contre» qui signifie « proche de » et du radical « fable ». Il signifie donc texte qui est proche de la fable. Comprenons que les fables de Gudule sont des textes proches par le sens, par les personnages ou les thèmes de ceux de La Fontaine. Activité possible : Proposer aux élèves de lire le post-scriptum puis de répondre aux questions suivantes : 1) À quelle période de l’année se déroule l’action de cette fable ? 2) Dans quel lieu la souris élit-elle domicile ? Pourquoi ? 1 ainsi que devant un mot commençant par une voyelle.35-36). 2) Pour chaque vers. 24. Activité : Initiation à la versification Support : Contrefable du Loup et l’Agneau (p. 4) Ce mets lui semble amer : « un arrière-goût d’amertume ». 2) 6 syllabes dans les vers 13. 3) Analyser la disposition des rimes. 2 . 2) Elle élit domicile dans une bibliothèque parce qu’elle n’a pas trouvé d’autre endroit pour hiberner. « cette écume/ Qui sur ma langue se répand ». comme chez La Fontaine (suite des fables Le Corbeau et le Renard. 3) Elle se nourrit des textes de Jean de La Fontaine. En effet. Le Lièvre et la Tortue…). 15. 5) Que décide-t-elle alors de faire ? Correction 1) En hiver. 1) Soulignez sur le texte les [e] muets. 26 : on appelle ces vers des hexasyllabes. compter les syllabes. 19.3) De quoi se nourrit-elle ? 4) Apprécie-t-elle ce mets ? Relevez les termes qui le prouvent. 5) Elle décide alors d’ « [épicer] cette œuvre impérissable » « D’un soupçon de sucre actuel ». 2) Les caractéristiques de la fable Les textes de Gudule ressemblent par leur forme à ceux de La Fontaine. des décasyllabes ou des alexandrins. Les vers sont des hexasyllabes. ce qui signifie qu’elle modernise les textes du fabuliste. « atténuer le fiel ». des octosyllabes. nous retrouvons la mise en page traditionnelle de la fable (majuscule au début et rimes à la fin de chaque vers) et les dialogues qui rendent l’histoire plus vivante. 17. Éléments de correction 1) Un [e] muet se trouve à la fin d’un vers ou avant to ut signe de ponctuation. 4.8 syllabes dans les vers 1. » 3 . 28. 12. Leur caractère n’a pas changé. 7-8 : rimes suivies v. la nécessaire sobriété de l’être humain (fables 5 et 22). le pardon (texte 8)… Activité : À chacun sa morale Reliez chaque fable à sa morale. 16. 25. 22. Remarque : Expliquer la nécessaire diérèse aux vers 11 et 12 pour obtenir des vers pairs : « dévou-é » et « tu-eur ». » b) « Quand les petites gens/Plutôt que de se quereller s’unissent/Justice et paix ils rétablissent. l’argent (texte 6). 11. 5. celui du texte Le Loup et la Cigogne devient reconnaissant à la Cigogne. 3.1-2 : rimes suivies v. 13-24 : rimes croisées v.3-6 : rimes embrassées v. 21. 9. 20. 29 (octosyllabes) 10 syllabes dans les vers 20. 22). 8. l’union pour la paix (textes 4 et 7). le Loup et l’Agneau… pour ne citer que les plus connus. 23. 27 (décasyllabes). 18. 12 syllabes dans les vers 3. 10. 29-30 : rimes suivies Loup et l’Agneau. 14. […] /Quels que soient ses enjeux et son tempérament/ Il y a ici-bas un rôle pour chacun/Pour peu qu’il sache agir au moment opportun. mais souvent la suite de leurs aventures les oblige à modifier leur comportement. CONTREFABLE 1) L’Âne et le petit Chien 2) L’Âne et ses Maîtres 3) La Tortue et les deux Canards MORALE a) « Chaque être a ses talents. 2. 2. la Cigale et la Fourmi. 25-26 : rimes suivies v. 11. 9-12 : rimes embrassées Nous retrouvons chez Gudule les personnages rencontrés chez La Fontaine : le Corbeau et le Renard. 30 (alexandrins). 10. 3) v. C’est ainsi que le Loup devient végétarien et un animal apprivoisé dans la contrefable Le v. Les thèmes que nous retrouvons dans les morales des contrefables sont universels et atemporels : la solidarité et l’entraide (contrefables 1. 7. 6. le Lièvre et la Tortue. les Grenouilles apprennent à se rebeller et à vivre démocratiquement. /Obligés. 7-d . Dans Les Animaux malades de la peste. » e) « De son destin chacun est seul maître ici-bas. 3-h . la victime finit par venir en aide à celui qui l’a trompée : cette suite immédiate se construit sur un retournement de situation. » i) « La jeunesse a des arguments/Que la vieillesse doit entendre. Originalité des contrefables 1) Suites et innovations La majorité des poèmes de Gudule sont la suite immédiate de ceux de La Fontaine. 5-f . le Savetier (texte 6). /À qui vous tend la main sachez dire merci. II. 9-i . l’un des frères quitte le domaine familial et trouve son bonheur en devenant artiste. C’est le cas des contrefables 1 à 10. 8-j . c’est l’intervention d’un personnage extérieur qui devient l’élément de résolution : le Singe. » Lapin 5) Le Laboureur et ses Enfants 6) Le Lièvre et la Tortue 7) Le Loup et l’Agneau 8) Le Loup et la Cigogne 9) Le vieux Chat et la jeune Souris 10) Les animaux malades de la peste Correction : 1-g . 10-c. Dans Le Laboureur et ses Enfants. le Crapaud ou la femme du propriétaire de l’âne. Les Grenouilles qui demandent un roi et L’Âne et le petit Chien. 2-e . » g) « Faire fi de tout préjugé/Des nobles cœurs est l’apanage. 6-a . C’est sa 4 . /L’exclusion arbitraire et la condamnation/Sont les armes des imbéciles. qui met à profit l’argent amassé et fait le bien autour de lui. 12 à 16. par simple prudence. » d) « Peine de mort est un vil châtiment. Dans Le Corbeau et le Renard et Le Loup et la Cigogne. qui parvient à subsister grâce à ses efforts. » f) « Ce qui est bon pour l’un pour l’autre ne l’est point.4) Le Chat. » h) « C’est en dépassant ses propres limites/Que progresse l’humanité. 4-b . mais a gagné l’estime de tous. la Belette et le petit c) « Inventer un coupable est souvent plus facile/Que rechercher les bonnes solutions. alors que La Fontaine insistait sur les défauts de certains personnages : c’est le cas de la Cigale (texte 3). Il n’a plus un sou à la fin de l’histoire. » j) « Secourir qui vous a trahi/Est signe de rare indulgence. Certaines contrefables mettent en avant les qualités du protagoniste. 22-23. 18-19. Mais la tentation pour Gudule était bien grande de critiquer et d’accentuer les défauts de ses contemporains.persévérance et son goût du risque qui lui ont été bénéfiques. « dangers ». 76). Ainsi le Héron n’est plus difficile mais glouton au péril de sa vie. La Fontaine visait un public particulier : certains plagiaires (dans la fable Le Geai paré des plumes du Paon : Colbert aurait ici été visé). Pour Gudule. vaniteux et trop curieux car cela nous causerait du tort. comme l’avait fait précédemment La Fontaine. à deux amis ou à deux alliés. La Fontaine conseillait : « Ne nous associons qu’avecque nos égaux . Enfin. les puissants (Le Pot de terre et le Pot de fer. la Grenouille par exemple qui. C’est ce qu’elle entend par « la vie à deux ». les nobles (Le Chat. Le Loup et l’Agneau. C’est en dépassant ses propres limites Que progresse l’humanité » (p. mais chez Gudule. a voulu « se faire aussi grosse que le Bœuf » (p. 5 . pour se fondre dans la masse et cacher sa différence. alors que dans certaines de ses fables. La Fontaine préconisait d’éviter d’être imprudent. Cette morale s’applique aussi bien à un couple. 2) Une critique de la société Les contrefables 20 et 23 proposent une critique de la société. l’imprudence et la curiosité Quoiqu’en pensent certains ne sont point illicites. la Belette et le petit Lapin). c’est sa persévérance et sa volonté de se dépasser qui lui ont permis de mener son projet à bien : « L’audace. Observons également le vocabulaire péjoratif de la dernière strophe du texte Le Cochon. 78). c’est la société qui est rendue responsable du comportement néfaste de certains citoyens. Certes la Tortue se pavanait dans les airs. Deux contrefables proposent un contre-exemple : dans le Pot de terre et le Pot de fer. le vieux Chat du texte 22 fait preuve de compassion et c’est ce qui épargne la jeune Souris. la Chèvre et le Mouton : « manigances ». Les animaux malades de la peste…). Gudule prend l’exemple d’ « un sucrier d’acier » et « sa tasse de porcelaine » et démontre qu’il faut que cessent les rapports de force et que l’on doit être solidaire : « L’entraide érige des empires ». » (p. « Spéculations. Dans la fable La Tortue et les deux Canards. Ou bien il nous faudra craindre Le destin d’un de ces pots. 74). Sont ici visés les hommes politiques qui incitèrent les foules à massacrer des peuples stigmatisés (les Arméniens. pour le bien de tous. La violence du ton est exceptionnelle et invite le lecteur à se rebeller. On s’obstine à les museler. pollution.pollution. mais aussi les grands groupes financiers et pétroliers qui font du monde leur terrain de jeu et détruisent la planète au nom du profit. « museler ». les juifs lors de la Seconde Guerre mondiale. Et en détectent les dangers. Sont le fait de bouchers. Support : Fin de la contrefable Le Cochon. les musulmans de Bosnie). à la clairvoyance Nous préférons notre confort. la Chèvre et le Mouton (p. De charlatans. « bouchers ». Sont aussi montrés du doigt ceux qui ne disent rien. /Crimes contre l’humanité » (notons l’accumulation qui accentue le rythme). 84-85). génocides. Crimes contre l’humanité. de démiurges » 6 . Activité TICE : Expliquez les phrases suivantes et trouvez des exemples sur Internet qui pourraient les illustrer. même si cela fait de lui un marginal. à modifier au plus vite son comportement. les Tutsis du Rwanda. » 3) « Spéculations. et ce. qui laissent faire. « nul bétail ne s’insurge ». 1) « Bien souvent. génocides. « démiurges » (autre accumulation). » 2) « Ceux qui dénoncent haut et fort De nos maîtres les manigances. « charlatans ». Si vous daignez me pardonner Je vous serai tout dévoué. Deviendras-tu végétarien ? Je le jure. 34-35). Se croyant à l’abri de toute représaille. satisfait. Mais le berger l’avait surpris. Activité n° 1 : La ponctuation du dialogue 1) Observer la mise en page du dialogue dans la fable Le Loup et l’Agneau (p. La faim est mon unique excuse. III. je me repens. Pitié. Cet homme est bon. comme le stipulent les programmes officiels. 2) La vieillesse a beaucoup à apprendre de la jeunesse (contrefable 22). et le tueur que tout accuse L’attendrit malgré lui. J’ai mal agi. gredin ? Je vous promets que oui. Il alla quérir son fusil Et de trois coups de crosse éveilla la canaille. […] 7 . Quand met-on des guillemets ? Quand place-t-on un tiret ? 2) Ajoutez les marques du dialogue dans l’extrait suivant : Ayant perpétré son forfait Le Loup s’endormit. Après vous. Gudule… Il convient à présent d’initier pas à pas les élèves à l’écriture d’une fable. Plusieurs activités faciliteront la réussite de cet exercice. Il le fit. exemples précis à l’appui : 1) C’est parfois la société qui nous pousse à agir de la sorte (contrefable 21).Activité orale : Discuter l’un des deux points de vue suivants. si je cède. Te corrigeras-tu. épargnez-moi ! dit le Loup en pleurant. Activité n°2 : Temps du récit. « débrouillez-vous ». le présent de l’indicatif et de l’impératif. « débrouillez-vous » et « sorte » apparaissent dans le dialogue. le subjonctif présent apparaît dans une subordonnée dépendant d’un verbe à l’impératif. « se débat ». « avait éconduite ». présent. passé composé. présent de narration. « apostrophe » apparaissent dans le récit . 8 . impératif présent et subjonctif présent. « apostrophe ». L’impératif exprime l’ordre. 3) Passé simple pour les actions délimitées dans le temps. « se débat » et « hurle ». « trancha ». plus-que-parfait pour une action antérieure à une autre action au passé simple. « hurle ». impératif).3) Grâce à quelles marques avez-vous repéré le dialogue ? Faire remarquer aux élèves que les pronoms changent dans le dialogue (présence des première et deuxième personnes) et que le système des temps est différent (présent. temps du discours Exercice d’observation : Contrefable du Loup et la Cigogne (p. « fit ». plus-que-parfait. 41-42). « fit ». « trancha ». 2) « chercha ». Exercice d’application : Conjuguer au bon temps et à la bonne personne les verbes placés entre parenthèses. futur. 1) À quels temps et modes sont conjugués les verbes suivants : « chercha ». 4) Nous rencontrons dans la morale de ce texte le passé composé. « sorte » ? 2) Apparaissent-ils dans le dialogue ou dans le récit ? 3) Quelle est la valeur de chacun de ces temps ? 4) À quels temps et modes sont les verbes de la morale ? Éléments de correction 1) Indicatif passé simple. Par bonheur. l’épouse du maître Tout aussitôt (venir – passé simple) à paraître. « avait […] éconduite ». en voyant son mari Lever Martin-bâton sur l’animal marri.Elle (s’étonner – passé simple). « Commère ». (Rétorquer) en riant le mari. 13-15). 2) À quelle classe grammaticale appartiennent-ils ? 3) Pourquoi avoir utilisé différentes expressions pour évoquer les mêmes personnages ? 4) Quelles autres expressions auriez-vous pu utiliser ? Correction 1) La Tortue : « dame Tortue ». Gudule. (me battre) aussi Car. (dire) l’époux. p. « elle ». « la ». Car vous (être) belle et légère ! […] » L’Âne et le petit Chien. Le Lièvre : « il ». — Cela vaut-il qu’on le soufflette ? En ce cas. « cette vagabonde ». des pronoms personnels (sujet et 9 . « du coquin ». 63. 2003. Activité n° 3 : Les substituts nominaux et pronominaux Support : Contrefable du Lièvre et la Tortue (p. 2) Nous avons des groupes nominaux. 1) Relevez les mots et expressions qui désignent la Tortue et le Lièvre. « Quel crime (commettre) cette bête Pour mériter votre courroux ? — Il m’ (caresser). ma reine. Je (ne pas ménager) ma peine ! — Et vous (faire – passé simple) fort bien. Il est possible de laisser les élèves les conjuguer au passé simple. (souvenir)-vous. cette nuit. « l’animal ». Remarque : Les verbes du récit sont conjugués au présent dans la fable de Gudule. Le Livre de Poche Jeunesse. « la pécore balourde ». J’ai utilisé le présent.J’ai évité les répétitions en employant des substituts.J’ai varié les verbes de parole.Il y a des rimes à la fin de chaque vers (visiter au besoin un dictionnaire des rimes en ligne. .dicodesrimes. 10 . le passé composé ou le futur dans le dialogue. celui-ci).complément). « cette dernière ». . .J’ai utilisé le passé simple. l’imparfait ou le plus-que-parfait dans le récit. Vous y insérerez un dialogue et veillerez à éviter les répétitions. par exemple www. . Fiche élève d’auto-évaluation . . . .J’ai correctement ponctué le dialogue.J’ai conservé les mêmes personnages que Gudule. « l’inattentive quadrupède »… Sujet d’expression À votre tour écrivez une fable d’une vingtaine de lignes qui reprendra les thèmes de Gudule ou qui sera la suite immédiate de l’une de ses contrefables. 3) Ces substituts permettent d’éviter les répétitions. il est possible de permettre aux élèves de taper leur texte.com ).J’ai mis une majuscule au début de chaque vers. 4) Autres expressions possibles : pronoms démonstratifs (celle-ci. Remarque : Pour pouvoir évaluer le B2I.
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